Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Pour des raisons de cohérence de l'ensemble et pour présenter à nos visiteurs une information fiable et claire, cette section est réservée en écriture aux surdoués diagnostiqués.
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absurde

Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Je ne suis pas du tout littéraire ni instruit des sciences humaines, au contraire je suis très matheux et cartésien. Alors mes réflexions sembleront sans doute primaires ou maladroites pour ceux d’entre vous qui maîtrisent le sujet.

Je suis frappé par le nombre d’AS (eh oui, si on réduit « Adulte Surdoué » à son acronyme, cela donne AS :« Être le meilleur dans son genre, dans l'activité qu'on exerce ») qui consultent des psys.

A la lecture des présentations, le plus petit dénominateur et le plus grand facteur commun me semblent être « le mal être », le plus souvent identifié comme un sentiment de décalage par rapport à notre environnement sociétal.
Ce « mal être » pourrait provenir du mal « paraître » qui nous caractérise, à la difficulté que nous avons à nous faire reconnaître pour ce que nous sommes réellement alors même que nous affichons un faux self construit comme une armure protectrice pour tenter de nous fondre dans le socialement normé. Mais en réalité cette armure qui nous étouffe est un voile de cristal qui ne demande qu’à exploser au moindre choc.

Tant que ce choc ne se produit pas nous vivons notre différence comme un handicap, et l’acceptons mal quand nous n’en connaissons pas l’origine.
Nous pensons que nous sommes sans doute des asociaux, des mal finis, des frustrés de la normalité.
Quand nous sommes « diagnostiqués » nous prenons conscience d’être dépassés par notre nature et soumis à sa fatalité.

Quand ce choc se produit c’est tout l’équilibre de notre personnalité qui s’effondre, mettant à nu notre intimité la plus profonde. C’est comme un viol qui nous laisse anéantis, incapables même de nous identifier, ayant perdu tous les repères, et en premier lieu ces balises artificielles qui nous maintenaient debout malgré tout.

Il nous faut alors nous reconstruire, d’abord en apprenant à nous connaître tels que nous sommes vraiment, donc à renaître en identifiant nos valeurs profondes puis à les afficher. C’est un travail titanesque.

C’est sans doute ce sentiment de « handicap » pour les uns, et la nécessité de se « reconstruire » pour d’autres qui font que la majorité des intervenants consultent des psys pour finalement tenter de se retrouver au mieux dans leur peau.

Est-ce que c’est parce qu’ils se sentent mal qu’ils sont membres du site? Leur mal être affiché ne ferait-il pas fuir ceux qui se sentent bien? Au final ce site serait-il un exutoire pour surdoués malheureux ? Une vitrine de leur détresse morale?

J’aimerais avoir quelques points de vue sur ce thème.

Qui se reconnaît dans ces approches :

- Je suis surdoué, malheureux, je recherche l’empathie sur ce site et parallèlement je consulte un psy car j’ai conscience que je ne m’en sortirai pas seul.
- Je suis surdoué, conscient d’être décalé, je recherche des échanges sur ce site comme autant d’encouragements et parallèlement je me reconstruis seul car moi seul sais qui je suis.

A moins que ces quelques considérations ne vous poussent à d’autres approches.

Merci de vos réactions.

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Cyrano
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Cyrano »

T'as oublié une catégorie :

"J'ai des problèmes, comme tout le monde, mais dans l'ensemble je vais plutôt bien. J'ai consulté un psy, parce que c'est le seul habilité à me faire passer un bilan."
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.

absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Cyrano a écrit :T'as oublié une catégorie :

"J'ai des problèmes, comme tout le monde, mais dans l'ensemble je vais plutôt bien. J'ai consulté un psy, parce que c'est le seul habilité à me faire passer un bilan."
Passer un bilan, soit, mais si dans l'ensemble tu vas bien, pourquoi suivre une thérapie?

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Cyrano »

Si tu parles de moi, je ne suis aucune thérapie. J'ai bien eu trois ou quatre séances pour appréhender mon bilan, mais c'est tout.

Je ne pense pas que la majorité des surdoués suive d'ailleurs une thérapie...ce qui rend un peu inexact le titre de ce topic, ainsi que la problématique soulevée.

Je pense aussi que beaucoup de surdoués s'ignorent partout dans le monde...justement parce que tout roule pour eux.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
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absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

A chacun son ressenti. Le mien est qu'en lisant les présentations je trouve beaucoup de mal être exprimés. Et dans les topics un nombre conséquent de personnes semble suivre une thérapie. Je pense aussi qu'on a peu de chances de trouver ici des adultes surdoués qui s'ignorent et qui vont bien, d'où mes questions...

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Cyrano »

Ce "tous" est pour le moins sujet à débat. J'en déduis donc que tu parles des gens qui se sont posés des questions sur eux-mêmes, et qui ont fait la démarche de venir sur ce forum. Pas des surdoués.

Il se trouve que le mal-être est bien souvent la porte d'entrée oui. Mais bien sûr tout ça n'est pas représentatif des surdoués en général.

Les surdoués ne vont pas mal par essence, ni ne sont plus malades que d'autres. Quand on a des difficultés, on a surement plus tendance à creuser...donc...
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
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absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Cyrano a écrit : Les surdoués ne vont pas mal par essence,
Rien n'est tout blanc ou tout noir, mais ce n'est pas forcément ce qui s'écrit le plus souvent sur le sujet... et là encore on peut sans doute affirmer tout... et son contraire.

J'en reviens à mon questionnement, car même si on on peut contester mon point de vue on ne peut pas l'ignorer.

absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Dabus a écrit :
Cyrano a écrit : Les surdoués ne vont pas mal par essence,
Je parle de "nous", échangeant sur ce topic réservé aux adultes diagnostiqués.

Rien n'est tout blanc ou tout noir, mais ce n'est pas forcément ce qui s'écrit le plus souvent sur le sujet... et là encore on peut sans doute affirmer tout... et son contraire.

J'en reviens à mon questionnement, car même si on on peut contester mon point de vue on ne peut pas l'ignorer.

absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Dabus a écrit :
Dabus a écrit :
Cyrano a écrit : Les surdoués ne vont pas mal par essence,
Je parle de "nous", échangeant sur ce topic réservé aux adultes diagnostiqués.

Rien n'est tout blanc ou tout noir, mais ce n'est pas forcément ce qui s'écrit le plus souvent sur le sujet... et là encore on peut sans doute affirmer tout... et son contraire.

J'en reviens à mon questionnement, car même si on on peut contester mon point de vue on ne peut pas l'ignorer.

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Joebar
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Joebar »

Comme cyrano l'a écrit, ceux qui ne vont pas bien en venant ici sont peut être une majorité, mais il ne faut surtout pas oublier ceux qui vont globalement bien, qui se posent des questions et qui cherche à avancer en ce connaissant mieux.
Donc nous ne contestons pas ton point de vue mais apportons d'autres approches comme tu l'as suggéré:
Dabus a écrit :A moins que ces quelques considérations ne vous poussent à d’autres approches.
Merci de vos réactions.
Pour ma part, le seul psy que j'ai vu est celui qui m'a fait passer le bilan, la seule et unique fois que j'en ai vu un.
Je vais le revoir une fois, pour décortiquer ensemble les résultats et au passage prendre d'autres explications et réponses à de nouvelles questions qui se posent naturellement.
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

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Mlle Rose
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Mlle Rose »

Perso je ne me sens pas "malade", je ne consulte pas de psy actuellement, je me sens d'ailleurs bien mieux depuis que je n'en consulte plus (autrefois on m'y emmena de force :D ).
De divagations sans fin en branlage de mammouth on s'en trouve réduit à voir sa vie défiler sans la vivre.

Oui parfois la vie est chiante, et parfois c'est la louze, mais c'est bien pour tout le monde pareil. La douance n'est pas une terrible tare qui rend nécessairement malheureux.

Je tiens tout de même à te signaler que ce n'est que depuis peu que la littérature s'acharne a encarcaner les surdoués dans cette glue larmoyante. Les psys écrivant sur le sujet voient nécessairement ceux qui vont mal et puis le malheur des gens c'est leur truc à eux, sur quoi d'autre écriraient-ils ? C'est un biais dont il faut avoir conscience.

Ce qui s'écrit le plus sur le sujet est déterminé par ce qui se voit le plus. Le bonheur ou la paix ne se voient pas beaucoup, il n'y a pas d'audience pour ça, en tous cas cela ne devient pas une problématique digne d'en écrire des bouquins ou de faire de l'info dessus... allume la télé à l'heure des infos si tu veux t'en convaincre.
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

shunbabyx

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par shunbabyx »

A titre perso, j'ai consulté (pendant un bon moment et de ma propre initiative) pour des soucis qui n'avaient strictement rien à voir avec ma douance (phobies, et troubles du comportement). D'ailleurs se sont les psy que j'ai consultés qui m'ont orientée vers les tests afin que je prenne conscience que j'avais un regard erroné sur moi même.
J'ai refais quelques séances après, et j'ai arrêté : pour le moment je n'en ressens pas le besoin, je pense avoir construit les éléments qui me manquaient pour vivre sereinement.

Tout ça pour dire que beaucoup de gens qui voient des psy n'y vont pas forcément à cause d'un problème de douance. En ce qui me concerne c'est vraiment un élément anecdotique de ma thérapie et de sa réussite. J'avais juste besoin d'un élément qui me montre que mon regard était faux et qu'il fallait que je change mon approche des choses pour être adaptée à la réalité. N'importe quel test avec suffisamment de poids à mes yeux aurait fonctionné.

La douance en fait, aujourd'hui, je m'en tape, et même qu'on me dirait " désolé on s'est trompé dans vos résultats, vous n'êtes pas surdouée ", ben ça changerait strictement rien. Je me suis rendue compte que au niveau des phobies, j'avais beaucoup plus de ressources que je croyais pour les gérer. J'ai simplement pris la mesure (au moins en partie) de ce que je suis capable de faire, je sais que mes limites sont encore loin loin devant moi, et donc je ne panique plus par peur de rater, de perdre, de nullifier. Mais ça n'a rien à voir avec des super-pouvoirs de super surdoué. C'est juste que comme beaucoup d'humains sur la planète j'ai grandi avec des points de repères qui étaient adaptés à un moment et que je n'ai pas su les ré-étalonner par la suite. D'où le décalage, pas parce que j'étais plus intelligente, plus sensible, ou plus je sais pas quoi ... juste parce que j'avais pas les yeux en face des trous, et que là où tout le monde voyait du bleu, chez moi on m'avait appris que c'était rouge.
Au final ma thérapie ressemble à l'apprentissage d'une nouvelle langue, chaque langue a ses subtilités, sa grammaire, son orthographe et aussi ses zones de flou, ses difficultés ... Ben voilà, j'étais décalée parce que j'essayais désespérément de communiquer dans une langue étrangère à la majorité des gens. Maintenant que j'ai compris qu'on ne parlait pas la même langue et que j'ai appris leur langue à eux, même si parfois je suis un peu bancale, comme les étrangers qui parlent parfois de travers, on me comprend très bien et mes problèmes ont énormément diminués. Mais ça, c'est une difficulté sans aucun lien avec la douance, par contre la douance a été clairement un gros atout en ce qui me concerne pour la dépasser. Parce qu'on a pu me mettre entre les mains des ouvrages psy assez denses, destinés normalement aux professionnels, qui m'ont vraiment aidé (des bouquins qui ne parlaient pas de douance ^^), et permis de mettre en place une communication, de retrouver des échelles de valeurs etc ... Sans la douance ça m'aurait surement pris beaucoup plus de temps.

Donc pour moi la douance c'est pas du tout la source de mon mal être, au contraire, ça fait partie des éléments qui m'ont permis d'en sortir. Pas parce que j'ai compris d'où venait ma différence (ma différence, celle qui était vraiment dure à vivre, était due à bien autre chose, de beaucoup plus profond et complexe que la douance), je savais déjà d'où elle venait, mais parce que j'ai réussi à changer mon comportement, à me respecter, à accepter les autres et à changer mon regard sur moi-même et ce qui m'entoure.
Pour conclure, la douance a été un élément, que j'ai pu facilement appréhender et vérifier, d'un ensemble plus grand (la construction complète d'une personnalité) que j'ai pu comprendre et modifier après avoir vu quelles étaient les endroits ou mes perceptions étaient faussées (et du coup étaient inadaptées et me jouaient des tours). J'ai pu rééquilibrer le tout, affronter une grande partie de mes peurs profondes et les désamorcer. Donc vraiment anecdotique la douance, juste une petite porte par laquelle je suis rentrée ^^.

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par TourneLune »

Je ne me sens pas malade non plus, je ne consulte pas.

C'est vrai néanmoins que les présentations laissent transparaitre un certain malaise généralisé, mais peut-être tout simplement parce que quand on se présente, on explique plutôt pourquoi on chercher et comment on est arrivé là.
Aussi parce qu'un forum, c'est aussi un gros biais de sélection , même s'il n'est pas aussi gros qu'un échantillon composé des clients des psys.
Ca suppose que les gens aient le temps de venir sur internet ( donc a priori, ils ne bossent pas 70h par semaine à bloc) et qu'ils se posent des questions sur la douance. Les propos sur la douance atteignant le grand public étant principalement relayés par les psys et leur vision du surdoué malheureux, ça s'auto-entretient, tout simplement...

A notre grand regret d'ailleurs.... Des surdoués heureux de vivre, qui gèrent très bien leurs questions existentielles, qui bougent, qui agissent, y en a plein... Mais la tristesse attirant la tristesse, le gris attirant le gris, le discours médiatique actuel étant celui-là, ben voilà une image bien triste du forum en effet.
Mais les explications ne sont pas dans une "maladie" intrinsèque à tout surdoué.

absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Merci pour ces témoignages qui ont le mérite de "désamorcer" l'idée que ce site ne serait qu' un exutoire. Je suis d'accord au fonds avec l'idée que la douance n'est pas forcément la source du mal être (peut être seulement un révélateur par le biais du décalage sociétal qu'elle favorise) mais qu'elle est quand même à l'origine de nombreux questionnement existentiels au cours desquels on expose nos faiblesses. Après, que l'on trouve plus facilement seul des solutions quand on est HPI, c'est un bel atout dont je souhaite profiter.
Dans mon cas je suis arrivé ici en me questionnant sur mes symptômes psychologiques, et j'avoue que j'y ai trouvé beaucoup de pistes et quelques réponses, et aussi le courage d'aller plus loin en me faisant tester. Des psys j'en avais vu plusieurs ces dernières années mais ils cherchaient à traiter une dépression alors que j'étais seulement en crise identitaire. Et maintenant que j'ai mes réponses, ainsi que je l'ai écrit ailleurs, je vais me prendre en mains seul. Parce que je ne crois pas que payer quelqu'un pour qu'il nous écoute soit plus efficace que de se prendre en charge soi_même. Et tant pis si je n'en retire qu'un effet placebo.

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par TourneLune »

Je ne crois pas qu'il faille comprendre les témoignages précédents comme " ça ne sert à rien de voir un psy". Ca dépend des gens, des parcours, des besoins, etc...
Mais le fait d'être surdoué en soi n'est pas une raison pour suivre une thérapie.

De toutes façons, payer quelqu'un si tu ne te prends pas en charge toi-même est totalement inefficace. Qu'on aille ou pas voir quelqu'un, on doit faire le boulot soi-même, personne ne le fera à ta place. C'est à toi de voir si être suivi et accompagné peut t'aider ou pas. Si ça te sert uniquement d'excuse pour avoir l'impression de faire quelque chose sans le faire, ça sera effectivement inutile.

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Mushu »

Pour répondre à ta question :
Dabus a écrit : - Je suis surdoué, conscient d’être décalé, je recherche des échanges sur ce site comme autant d’encouragements et parallèlement je me reconstruis seul car moi seul sais qui je suis.
j'ai cependant des problèmes perso, mais je les vois comme passagers et lié a un contexte précis. pour moi il prendront fin (je l'espère) avec la fin du contexte, donc un psy ne fera pas avancer le temps plus vite, et c'est a moi seule de travailler a changer le contexte, plutôt que de me faire changer par un psy.

Ensuite je me pose beaucoup de questions, en ce moment de plus en plus, et donc j'aime bien échanger dessus. Certains me conseillent d'aller voir un psy car il pourrais m'aider de part ses connaissances (théoriques) du fonctionnement humain, mais ca ne m’intéresse pas, je préféré expérimenter la vie, faire mes propre hypothèses et les confronter au monde. Et si je chute, tampis car c'est comme ca que j'apprend et evolue.

Certes, un psy pourrais m’éviter certaines claques, mais de toute façon il n’évitera pas les plus grosses que je dois prendre car elle font partie de mon chemin de vie pour évoluer. Je préfère échanger directement avec ceux qui ont vécu des expériences similaires et pas juste "en théorie", après de toute je me fais ma propre opinion pour mon cas car il reste unique

et puis le plus grand "grand écart" de toute ma vie est maintenant derrière moi ou presque et je m'en suis sortie sans psy contre toute attente contrairement à ce que pensaient mes proches, je suis blindée maintenant quoi qu'il m'arrivera par la suite, je saurais me remettre de tout, pourvu qu'on m'en laisse le temps d'assimilation
:ensoleillé: Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. :lire2:
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Coccinelle »

Rapidement, je ne vais pas très bien en ce moment mais ça n'a rien à voir avec la douance, et je me prends en main et je vais voir une psy (ce n'est pas une dépression, mais un gros noeud à démêler pour vivre plutôt que survivre)....j'espère pouvoir m'en passer et retrouver une certaine sérénité et une vie épanouie.

Par contre ça n'a aucun rapport avec la douance, qui m'est plutôt très utile d'ailleurs et qui est une alliée précieuse....

Je ne pense pas qu'on puisse généraliser à la lecture des présentations. Va voir le post sortir des stéréotypes

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par W4x »

Je trouve ta vision des choses tout à la fois généraliste et réductrice... Certes l'impression de décalage, le faux-self, le mal-être constituent des éléments communs à un certain nombre d'entre nous, mais à mon sens le véritable dénominateur commun du site est la douance, dans l'intérêt qu'on y porte et dans tous les aspects que ce terme embrasse.

Pour ne parler que de "diag+" à présent, si des témoignages que tu as pu lire ici peuvent présenter des similitudes dans les vécus et les ressentis, il n'en demeure pas moins à mon humble avis que la seule chose qui nous est fondamentalement commune est ce diagnostic. Comme dans bien d'autres "regroupements" humains, bon nombre de sensibilités s'expriment ici dans leur diversité. Douance / mal-être n'est à mon sens ni une implication ni une relation d'équivalence, puisque ce langage te parle ;)
Dabus a écrit :Quand nous sommes « diagnostiqués » nous prenons conscience d’être dépassés par notre nature et soumis à sa fatalité.

Quand ce choc se produit c’est tout l’équilibre de notre personnalité qui s’effondre, mettant à nu notre intimité la plus profonde. C’est comme un viol qui nous laisse anéantis, incapables même de nous identifier, ayant perdu tous les repères, et en premier lieu ces balises artificielles qui nous maintenaient debout malgré tout.

Il nous faut alors nous reconstruire, d’abord en apprenant à nous connaître tels que nous sommes vraiment, donc à renaître en identifiant nos valeurs profondes puis à les afficher. C’est un travail titanesque.

C’est sans doute ce sentiment de « handicap » pour les uns, et la nécessité de se « reconstruire » pour d’autres qui font que la majorité des intervenants consultent des psys pour finalement tenter de se retrouver au mieux dans leur peau.
Je ne sais pas ce qui te fait dire que la majorité des intervenants consultent... C'est mon cas en effet, mais pour ma part la douance y tient une part mineure.
J'ai vécu l'annonce de mon diagnostic (5 mois après mon arrivée ici) comme le non-événement par excellence. Un monsieur m'a dit "oui, vos questionnements étaient légitimes". Point. Dans le compte-rendu, rien qui ne m'a effondré, bouleversé, choqué, mis à nu. Mon identité profonde était déjà là bien avant le test, et n'a pas changé depuis. Ce qui a changé c'est ma sensibilisation au fait, ma façon d'appréhender ma relation aux autres, mais point d'effondrement destructeur, de reconstruction titanesque.
Dabus a écrit :Qui se reconnaît dans ces approches :

- Je suis surdoué, malheureux, je recherche l’empathie sur ce site et parallèlement je consulte un psy car j’ai conscience que je ne m’en sortirai pas seul.
- Je suis surdoué, conscient d’être décalé, je recherche des échanges sur ce site comme autant d’encouragements et parallèlement je me reconstruis seul car moi seul sais qui je suis.
Là encore, l'approche me paraît imprécise voire erronée.
Je suis arrivé ici avec un état dépressif d'une part et des interrogations sur la douance d'autre part sans que ce soit réellement corrélé dans mon esprit. Le fait de rechercher uniquement de l'empathie, de la compréhension ou de l'approbation chez des "pairs" ne m'a jamais paru être la finalité des échanges.
Dabus a écrit :Est-ce que c’est parce qu’ils se sentent mal qu’ils sont membres du site? Leur mal être affiché ne ferait-il pas fuir ceux qui se sentent bien? Au final ce site serait-il un exutoire pour surdoués malheureux ? Une vitrine de leur détresse morale?
Je dirais... 4 fois non ^^ Le but affiché du forum est le dialogue et le réel échange, au-delà de la contemplation ou de l'apitoiement nombriliste sur soi. Bien évidemment dans les discussions les opinions sont personnelles et laissent transparaître du vécu, mais à mon sens c'est au bénéfice du dialogue et de l'échange que cela doit se faire, et non au service d'un quelconque "développement personnel" appuyé par les autres membres.
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absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Merci d'exprimer ton avis.
D'abord une précision: Quand j'écris "sommes nous tous des "grands malades"?" je force le trait délibérément. Le "tous" est là pour faire réagir. Bien entendu si tous était une affirmation il n'y aurait pas de point d'interrogaion en bout de phrase. Quand au terme "grands malades", il n'aura échappé à personne (mais peut-être que si) qu'il est entre guillements. c'est une expression familière, un second degré commun à beaucoup d'échanges, à connotation quasi humoristique. Si j'avais été très sérieux et convaincu de l'inexorabilité de la souffrance des surdoués, j'aurais écrit "sommes nous malades"?

J'ai fait état de mes réflexions et exprimé des interrogations. Tant mieux si les réponses vont dans un sens positif.
Rien dans mes remarques ne se veut critique vis à vis du forum ou des participants.
Quand tu écris "Dans le compte-rendu, rien qui ne m'a effondré, bouleversé, choqué, mis à nu. Mon identité profonde était déjà là bien avant le test, et n'a pas changé depuis. Ce qui a changé c'est ma sensibilisation au fait, ma façon d'appréhender ma relation aux autres, mais point d'effondrement destructeur, de reconstruction titanesque."

C'est ton vécu et tu parles du diagnostic.

Mon vécu c'est le choc d'un harcèlement subit en fin de carrière, un avilissement total qui a fait exploser mon "faux self" et a détruit mon identité. Ce n'est pas le diagnostic qui m'a troublé, au contraire, il m'a aidé.

Pour conclure on semble vouloir me prêter des intentions qui ne sont pas du tout les miennes.
Inutile de chercher à casser ce topic, encore moins de vouloir me faire dire ce que je ne pense pas . Si il dérange les modérateurs, qu'ils le suppriment! Au moins on ne me prendra plus la tête.

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par TourneLune »

Ben...
Tu veux faire réagir les gens, ils réagissent.
Si tu veux, on peut se contenter d'un "non", ça te vexera peut-être moins mais ça risque de pas tellement faire avancer le schmiliblick....

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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par W4x »

Dabus a écrit : C'est ton vécu et tu parles du diagnostic.

Mon vécu c'est le choc d'un harcèlement subit en fin de carrière, un avilissement total qui a fait exploser mon "faux self" et a détruit mon identité. Ce n'est pas le diagnostic qui m'a troublé, au contraire, il m'a aidé.

Pour conclure on semble vouloir me prêter des intentions qui ne sont pas du tout les miennes.
Inutile de chercher à casser ce topic, encore moins de vouloir me faire dire ce que je ne pense pas . Si il dérange les modérateurs, qu'ils le suppriment! Au moins on ne me prendra plus la tête.
J'ai répondu avec les données qui sont les miennes, face au ressenti que m'a inspiré le post. J'imagine à défaut de comprendre, que le tien est différent ne serait-ce que de par la différence d'âge/expérience de vie lors de l'annonce. Je ne le remets pas en cause.
C'est vraiment l'expression d'un point de vue différent sur l'orientation du forum que j'ai voulu exprimer, davantage qu'une critique au premier degré de tes propos.
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Mushu
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Mushu »

Quite a me répéter pour introduire ma question:

Je me sens bien dans ma tête
Mais je me sens mal dans ma vie
Je ne consulte pas
Mais je peux relier tout mes problèmes a la douance

Soit je n'ai pas encore assez de recul sur mon diagnostique
Soit je me demande si (et w4x lui l indique) il n'y a quand meme pas tout de meme un lien meme étroit avec la douance dans vos sujets de consiltations que vous laisser peut être volontairement de coté

C'est une question, hein! Pas un jugement. Mais je m'interroge car je ne comprend pas ou je refuse d'y croire pour l instant car je suis fortement surprise des réponses très éloignée de ce que je ressent.

Pour ma part, il est clair que ce forum participe beaucoup a mon développement personnel ( et j espère ne choquer personne en postant ça). J'espère ( et je ne crois pas) ne pas faire cela au détriment des autres membres pour autant. En meme temps mon mode de fonctionnement passant par l échange comme expliqué avant, ce forum est donc automatiquement source de développement personnel pour ma part.

Je vois ça comme du gagnant -gagnant...
La question de Dabus qui si je ne me trompe peut se resumer a "les membres du forum consultent ils bcp au sujet de leur douance" ne me semble pas particulièrement dérangeante.
Apres j'ai bien compris que la stigmatisation de douance en mal être souhaite être évité ici
Mais cela reste une part du phénomène il me semble
Apres la modération a peut être l'habitude de cette question comme étant récurante et tournant en rond....
C'est d' ailleurs peut être une question qui aurai plus ça place dans le sous forum / sujet traitant deja des psy-choses...
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Mlle Rose »

Je pense que c'est une question de recul.

Au début il peut sembler que la douance explique tout, et puis ensuite on intègre, on accepte, on va mieux, on prend de la distance avec tout ça et on se recompose une vision plus juste de nos ennuis et de leur origine réelle. C'est tout.

Perso ma douance je m'en balance à un point par rapport au reste... comme d'autres l'ont dit, elle me sert beaucoup, au contraire, à mieux régler tout ce qui n'a rien à voir avec elle.
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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Joebar
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Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par Joebar »

Dabus a écrit :Quand au terme "grands malades", il n'aura échappé à personne (mais peut-être que si) qu'il est entre guillements. c'est une expression familière, un second degré commun à beaucoup d'échanges, à connotation quasi humoristique.
(entre parenthèse, ça ne m'a pas échappé, mais plutôt gommé par ton message...)
Évidemment, s'il fallait ne répondre qu'à ça, je dis oui sans hésitation! :cheers:
(du moins pour tous ceux que j'ai vu et moi compris, re :cheers: )
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

absurde

Re: Sommes-nous tous des « grands malades » ?

Message par absurde »

Tournesol a écrit :Ben...

Si tu veux, on peut se contenter d'un "non", ça te vexera peut-être moins mais ça risque de pas tellement faire avancer le schmiliblick....
Répondre non à une question ouverte? Alors oui ce serait vexant :!:

Les modérateurs qui se sont exprimés vont bien et ne se retrouvent pas dans mon approche. C'est déjà une première réponse.

Comme le dit clairement Miss Rose :
« Au début il peut sembler que la douance explique tout, et puis ensuite on intègre, on accepte, on va mieux, on prend de la distance avec tout ça et on se recompose une vision plus juste de nos ennuis et de leur origine réelle. C'est tout. »

C’est sans doute ceci qui explique cela. Si maladie de la douance il y a, elle est régressive.
C’est le deuxième effet magique de la chose et pas des moindres, ouvrant de grands espoirs aux personnes en mal être : avec le temps on assimile et on se rééquilibre.

Je crois mieux comprendre maintenant.

Enfin, et comme déja dit ailleurs, je suis encore très très très susceptible, n’ayant pas achevé mon cycle de deuil (mais je vais m’occuper de ça !). Veuillez m'en excuser.

Cordialement

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