Alors : pour le savon liquide = faire un shampoing ou gel douche
Il ne s'agit pas ici d'utiliser du NaOH dissout dans de l'eau, mais du
KOH dissout dans de la glycérine.
Pour le KOH, la dilution se fait dans un liquide pesant 75% du poids total des huiles. Pour le diluer dans la glycérine, il faut que la glycérine soit très chaude, quasi bouillante (attention, ne pas tout verser d'un coup, et prendre une casserole haute : ça mousse!).
Pour les savons de ce type, le sur-graissage ne doit pas dépasser 3%.
1 : préparer sa recette :
Le calculateur soapcalc permet de visualiser la recette et ses propriétés (pouvoir moussant, nettoyant, conditionnant -important pour un shampoing).
http://www.soapcalc.net/calc/SoapCalcWP.asp
Personnellement pour cette recette, j'ai choisi : pour 300g d'huiles
huile de coco : 20%, soit 60 g
huile d'olive : 35% soit 105 g
huile de tournesol : 13,4% soit 40 g
huile de ricin : 31,6% soit 95 g
Cela me permet d'avoir un savon doux, bien conditionnant, qui mousse bien et ne "décape" pas trop.
Après calcul en fonction des indices de saponification de chaque huile (attention les indices KOH et NaOH sont différents et les indices pour chaque huile aussi! cf ma précédente fiche sur le savon), cela me donne :
- KOH 58g
- glycérine 225g
2 : Faire fondre le KOH dans la glycérine frémissante/mettre de côté.
3 : Faire fondre les huiles au bain marie (l'huile de coco est solide, il faut donc faire chauffer pour obtenir un mélange bien homogène).
4 : Verser la glycérine un peu refroidie dans les huiles encore chaudes (certains vont vous parler de températures, honnêtement on s'en fout, c'est juste enculer les mouches au vol).
5 : Touiller avec un fouet manuel, alterner avec un mixeur mais attention, le savon se fait vite (la glycérine accélère la saponification), il faut arrêter quand ça se met à mousser (entre 2 et 5mn), et que le mélange ne déphase plus. A ce stade c'est liquide.
6 : Laisser refroidir tranquillement et attendre. En général une heure suffit. Le mélange est plus visqueux, il est prêt à être dilué. Il a déjà un PH assez faible pour un savon qui vient d'être fait (autour de 8 ). Avant la dilution, écumer la mousse éventuelle.
7 : Diluer avec un liquide bouillant versé directement dans le récipient contenant le savon (si le liquide n'est pas assez chaud, la dilution sera difficile, il faudra alors attendre loooooooongtemps et sans touiller pour éviter la formation de trop de mousse).
Pour ma recette, j'ai mélangé un hydrolat de cassis et une infusion de feuilles d'oranger.
A ce stade on peut ajouter des colorants (transparents, type colorants alimentaires) si on le souhaite.
La dilution se fait théoriquement avec le même poids d'eau qu'il y avait d'huiles au départ. Mais, en fonction des mystères de la saponification, il faut parfois diluer un peu plus. Là pour cette recette j'ai dû rajouter encore 100g d'eau dans une seconde dilution (attendre entre les dilutions le refroidissement pour pouvoir juger de la texture définitive).
8 : Lorsqu'il n'est plus prévu de procéder à des dilutions et que le savon est fini, c'est le moment d'ajouter (après avoir encore viré la mousse éventuelle):
- un conservateur : EPP, Extrait CO² de Romarin
- les parfums ou autres ajouts : ici j'ai mis des huiles essentielles de cèdre de l'Atlas, de la mandarine rouge, et à peine de citron vert (choisies en fonction du type de cheveux). Les poudres se mélangent mal. Elles sont à éviter. Certaines HE rendent le mélange plus visqueux, on pourra encore procéder éventuellement à une dilution avec de l'eau tiède.
On veille là à incorporer les ajouts délicatement, afin de ne pas faire de mousse.
9 : Mettre en flacons, vérifier le PH.
Les derniers que j'ai faits étaient utilisables tout de suite, mais il faut parfois attendre une semaine.
Sans dec essayez. Avec un rinçage léger au vinaigre parfumé (je fais macérer du vinaigre blanc avec du vinaigre de framboise + des clémentines et du citron vert coupés en morceaux + du gingembre frais), les cheveux sont hyper doux, hyper brillants, et me concernant ils ne regraissent pas vite.