Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

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Zebear
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Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Bonsoir, comme convenu, voici venue la traduction/résumé/synthèse sélective de "In the know: Debunking 35 myths about human intelligence".



Je vais seulement traduire les 35 mythes (donc la table des matières) et ajouter un résumé/synthèse) très rapide des réponses données:

Section 1 La nature de l’intelligence
1 l’Intelligence est définie par n’importe quel ensemble de taches proposées par un psychologue
2 L’intelligence est un concept trop complexe pour être résumée par un seul nombre
3 Le QI ne s’observe pas dans l’anatomie du cerveau ou son fonctionnement.
4 L’intelligence est un concept occidental qui ne se retrouve pas dans les cultures non-occidentales.
5 Il existe des intelligences multiples dans l’esprit humain
6 L’intelligence pratique est une véritable capacité, qui est totalement séparée de l’Intelligence Générale
Section 2 Measuring intelligence
7 Il est difficile de mesurer l’intelligence
8 Le contenu des tests de QI est trop facile et ne permet pas de mesurer l’intelligence
9 les tests de QI sont trop imparfaits pour être utilisés ou pour qu’on puisse avoir confiance en eux.
10 Les tests de QI sont biaisés contre telle ou telle composante de la population.
Section 3 Par quoi l’intelligence est elle influencée
11 Le QI reflète le statut socio-économique
12 Le caractère hautement héréditaire empêche d’augmenter son QI.
13 Les gènes ne sont pas importants pour déterminer le QI.
14 Les changements d’environnement et leur influence sur le QI impliquent qu’il soit malléable.
15 L’action sociale peut modifier les QI
16 Les programmes d’entrainement cerebral peuvent augmenter le QI
17 L’améliorabilité du QI implique qu’on peut égaliser les QI
Section 4 Intelligence et éducation
18 Tout enfant a un don
19 Une bonne école peut rendre tout enfant scolairement efficient.
20 Les variables non-cognitives ont une grande influence sur la réussite scolaire
21 Les tests d’admission standardisés sont une barrière à l’entrée en université pour les minorités.
Section 5 L’intelligence et ses consequences sur la vie.
22 Le QI ne mesure que la capacité à passer des tests.
23 L’intelligence n’a pas d’importance au travail.
24 Les tests de QI ne sont là que pour créer ou perpétuer une fausse méritocratie
25 Une très haute intelligence ne sert pas plus qu’une intelligence modérément haute.
26 L’intelligence émotionelle est une vraie capacité très utile dans la vie.
Section 6 Différences parmi les groupes démographiques
27 Hommes et Femmes ont la même distribution de scores de QI
28 Les différences de QI entre groupes ethniques sont totalement liés à l’environnement
29 Des facteurs exclusifs opèrent sur un les scores de QI d’un groupe démographique
30 la menace de stéréotype explique les différences de scores parmi les groupes démographiques
Section 7 Problèmes sociétaux et éthiques
31 Les idées impopulaires ou polémiques devraient être tenues à des niveaux de preuve plus élevés
32 Les polémiques du passé donnent une couleur aux recherches contemporaines sur l’intelligence
33 Les recherches sur l’intelligence amènent à des politiques sociales négatives.
34 Les recherches sur l’intelligence affaiblissent le combat contre les inégalités
35 Tout le monde est environ aussi intelligent que moi

Réponses rapides pour les premiers chapitres :

1.Quand on administre des tests de QI très différents aux mêmes individus, y compris des tests construits sur la croyance qu’il n’existe pas de facteur général (q), les facteurs généraux qui sont extraits des différents tests se corrèlent systématiquement au dessus de 0.9
2.Les taches mentales se corrèlent entre elles, et il est facile d’extraire un facteur général (ainsi que des facteurs de groupes) et il n’est donc pas aberrant de résumer le niveau général d’intelligence d’une personne avec juste un nombre.
3. La taille du cerveau est faiblement corrélée (entre .2 et .4) avec l’intelligence, les lobes frontaux comptant probablement en haut de cette fourchette. Les gens brillants ont plus de neurones dans le cerveau, ceux-ci sont rassemblés de façon plus dense, et peut-être contre-intuitivement, ils ont moins de connections sortant de chaque neurone. Donc l’intelligence s’observe bien dans le fonctionnement du cerveau, mais les recherches n’en sont qu’au début.
4. Si l’intelligence variait réellement entre des cultures différentes, il serait très difficile d’extraire le facteur général « occidental ». Pourtant, dans 31 pays, en utilisant une large variété de tests, 94 des 97 échantillons ont produit un facteur g lors de l’analyse factorielle de premier ou de second degré. De plus, le facteur g est quasiment aussi fort dans les échantillons de pays occidentaux ou non-occidentaux. La plupart des pays trouvent les tests de QI « occidentaux très utiles, une fois bien sûr qu’ils ont été traduits et localisés en termes de vocabulaire et de questions spécifiques. On doit ajouter que les chiens, les rats, les anes, et les primates montrent un facteur g. Cela ressemble à une adaptation liée à l’évolution.
5. Tout le monde voudrait avoir des intelligences multiples, en particulier les pédagogistes. Toutefois, même quand les chercheurs essaient de mesurer ces intelligences multiples, le résultat n’est qu’un ensemble de variables corrélées qui produisent un facteur général, ce qui est exactement ce qui ne devrait pas arriver d’après cette même théorie. De plus, le créateur de la théorie n’a pas cru nécessaire de la rendre testable…
6. Si l’intelligence pratique était testable, les équipes de football américain professionnelles trouveraient cela particulièrement utile. Au lieu de cela, elles utilisent le test d’intelligence de Wonderlic, parcequ’il est corrélé avec quelques unes des capacités les plus élaborées de jeu. Le créateur de la théorie quel résultat pourrait bien prouver que l’intelligence pratique est différente de l’intelligence générale.
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Pascalita
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Pascalita »

Merci pour l'ouverture du sujet et cette première présentation rapide.

Si je comprends bien, l'objectif de l'auteur est de passer ces "mythes" au crible de la critique ; quels outils utilise-t-il ? Et de quelle base part-il pour identifier ces trente-cinq postulats erronés ? (Est-il psychologue ? chercheur ? journaliste ?) Je suppose qu'il est américain, vu les références sociales et éducatives ainsi que les postulats mentionnés - pas d'opinion particulière de ma part là-dedans, mais le contexte est spécifique, et peut-être pas totalement valable partout... Certains postulats ne sont pas forcément des mythes ici, ou sont beaucoup plus nuancés (le 35 par exemple, ne fonctionne pas pour tout le monde, et les différentes variantes s'appuyent sur des biais cognitifs, tant dans l'évaluation de l'intelligence d'autrui que de la sienne propre).
Après, c'est un bref résumé et j'imagine que l'auteur développe davantage son propos. :huhu:

Et pardon, je pose plein de questions. :honte:

Zebear
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Pascalita a écrit : ven. 29 sept. 2023 08:33 Merci pour l'ouverture du sujet et cette première présentation rapide.
Si je comprends bien, l'objectif de l'auteur est de passer ces "mythes" au crible de la critique ; quels outils utilise-t-il ? Et de quelle base part-il pour identifier ces trente-cinq postulats erronés ? (Est-il psychologue ? chercheur ? journaliste ?)
Il est chercheur/universitaire en psychologie, en particulier en psychométrie et dans le domaine de l'intelligence, avec de nombreuses publications dans des revues à comité de lecture. Il a été prof à l'université du Texas A&M ainsi que dans une Université de l'Utah (publique je crois)
Il répond essentiellement en faisant une revue de littérature sur ce qu'on sait dans le domaine (après il est évidemment difficile de juger ce qui est indiscutable du reste, mais a priori on retrouve les mêmes constatations chez les chercheurs francais sur de nombreux points, y compris les plus surprenants pour le néophyte, notamment la corrélation faible entre la taille du cerveau et l'intelligence, ce qui est rassurant, et puis ce qu'il dit sur l'hérédité partielle de l'intelligence est constatable parmi les hpi)

Je suppose qu'il est américain, vu les références sociales et éducatives ainsi que les postulats mentionnés - pas d'opinion particulière de ma part là-dedans, mais le contexte est spécifique, et peut-être pas totalement valable partout... Certains postulats ne sont pas forcément des mythes ici, ou sont beaucoup plus nuancés (le 35 par exemple, ne fonctionne pas pour tout le monde, et les différentes variantes s'appuyent sur des biais cognitifs, tant dans l'évaluation de l'intelligence d'autrui que de la sienne propre).
oui il est Américain, mais il s'appuie sur des publications du monde entier, pas seulement aux US. Ta critique recoupe un peu les réponses au mythe 4: les tests administrés à des gens de différentes cultures permettent toujours d'extraire un facteur g commun...
Bon évidemment le point 35 est plus un biais qu'un mythe, donc il ne peut pas s'appliquer littéralement (on peut donc trouver des gens qui pensent comme soi, en règle générale, ce qu'il veut dire c'est que souvent les gens partent du principe que tout le monde pense de la même manière qu'eux ou disons avec la même célérité/efficacité)
Après, c'est un bref résumé et j'imagine que l'auteur développe davantage son propos. :huhu:
évidemment le livre fait autour de 300 pages je pense (j'ai un kindle je ne sais pas exactement combien) donc c'est plus nuancé, mais en même temos les réponses sont très claires et généralement bien documentées.
Et pardon, je pose plein de questions. :honte:
Pourquoi? J'adore les questions! Je m'en pose aussi, mais il y a peu de livres prenant appui sur de la littérature scientifique dans ce domaine, et malheureusement c'est également un domaine sensible et très idéologisé de tout coté...
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Judith
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Judith »

On peut lire sur ce lien une critique sévère et très argumentée du livre.

Selon l'auteur de la critique, M. R. Jackson, un psychologue diplômé de l'Université du Michigan (donc à priori quelqu'un de sérieux) Warne est partisan d'une représentation de l'intelligence comme essentiellement héréditaire. Il néglige les travaux récents n'allant pas dans le sens de ses idées, que ce soit dans le domaine social ou dans le domaine génétique et commet des erreurs de méthode importantes. Surtout, il tente de (re)fonder une définition biologique des races humaines et de démontrer leur hiérarchie intellectuelle.
Je n'entre pas dans les détails mais l'article le fait avec beaucoup de clarté et cite toutes ses sources : je conseille d'aller le lire.
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Zebear
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Judith a écrit : ven. 29 sept. 2023 11:11 On peut lire sur ce lien une critique sévère et très argumentée du livre.

Selon l'auteur de la critique, M. R. Jackson, un psychologue diplômé de l'Université du Michigan (donc à priori quelqu'un de sérieux) Warne est partisan d'une représentation de l'intelligence comme essentiellement héréditaire. Il néglige les travaux récents n'allant pas dans le sens de ses idées, que ce soit dans le domaine social ou dans le domaine génétique et commet des erreurs de méthode importantes. Surtout, il tente de (re)fonder une définition biologique des races humaines et de démontrer leur hiérarchie intellectuelle.
Je n'entre pas dans les détails mais l'article le fait avec beaucoup de clarté et cite toutes ses sources : je conseille d'aller le lire.
C'est lu... La critique de Warne semble très élaborée et aurait tendance à le faire passer pour un illuminé, mais hélas, un petit tour sur son site montre qu'un autre livre , 50 great myths of popular psychology par Scott Lilienfeld et al. ne semble pas recueillir ses faveurs non plus (parcequ'il présenterait des modèles beaucoup trop simplistes selon lui...).
Il se trouve que je ne connais Warne ni de réputation ni autrement que par son livre que j'ai lu récemment. Je l'ai trouvé par une revue de son livre dans la revue (à comité de lecture) "Intelligence" sur le site sciencedirect. Ce n'est pas un Journal scientifique "A" (ce qui est normal, la recherche sur l'intelligence n'est pas très populaire parmi les chercheurs en psychologie, parcequ'il y a trop de coups à prendre entre autres). Toutefois son point de vue sur l'hérédité de l'intelligence est largement supporté par la communauté scientifique (comme expliqué dans ce livre https://www.cairn.info/l-intelligence-e ... 124999.htm), et j'avais déjà vu ses explications dans d'autres publications en Français sans aucun rapport avec lui, et largement reconnues.
Maintenant revenons à Jackson: il est particulièrement suspect qu'il s'en prenne également à l'ouvrage de Lilienfeld parceque Lilienfeld est très connu et reconnu en psychologie dans le domaine scientifique (il enseignait à Emory et est décédé il y a quelques années, mais il etait reconnu comme une sommité (il a une belle page wikipedia, au moins en Anglais), et son livre est une somme incomparabe sur les mythes en psychologie - on y apprend notamment qu'un alcoolique peut être soigné en maitrisant sa consommation d'alcool plutôt qu'en pratiquant l'abstinence(!) - ce qui est absolument vrai, je l'ai demandé à un professeur d'alcoologie parisien que je connais.) On comprend mieux quand on lit le parcours de Jackson dans la section "about": il s'est orienté depuis longtemps sur les méthodes qualitatives et l'interpretivisme (très peu reconnues et très marginales en psychologie dans le monde entier et en particulier aux Etats-Unis), c'est donc un psychologue clinicien qui pratique la psychanalyse et probablement l'approche phénoménologique, ce qui explique globalement pourquoi il dénigre toute approche psychométrique ou quantitative (comme celles de Warne ou Lilienfeld). Ces dernières sont pourtant largement majoritaires dans la communauté scientifique (c'est une très vieille ligne de partage dans le monde de la recherche en psychologie, avec d'un coté les quali/psychanalistes qui chargent les quanti, et de l'autre les quanti qui ignorent les quali (pour ne pas leur faire de pub, entre autres...) zut, j'ai mis deux parenthèses l'une dans l'autre...).
On retrouve chez Jackson les mêmes travers que chez les autres quali/psychanalistes/postmodernes: une définition de la science large (celle où, quand on n'arrive pas à faire donner des réponses claires et quantifiables, on doit s'en remettre à des entretiens quali, des méthodes molles, ouvrir ses shakras, faire de l'interprétation...), des longs développements théoriques très compliqués, une tendance à prendre n'importe quel problème et à le rendre le plus compliqué possible pour le rendre inexploitable de façon quantitative, au lieu d'en isoler l'essentiel, et enfin l'habituel 'ouin-ouin' où on explique que les gens sont méchants en traitant les scientifiques sociaux (sous entendu "les vrais, les qualitatifs") d'escrocs, de débiles, de rebuts de la société, de producteurs de papiers sans intérêts parceque les gens sont méchants et ne veulent pas reconnaitre leur génie.
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Brunehilde »

Il serait quand même intéressant que tu t'attardes sur les arguments et les études citées par cette critique plutôt que de fustiger l'orientation du critique lui-même. Il y a effectivement ceux qui parlent des facteurs génétiques et ceux qui parlent des facteurs sociaux, et leurs orientations respectives ne sont pas des raisons de descendre leur travail, de même que je n'ai pas descendu Warne juste parce qu'il défend le fait que la génétique est le facteur dominant dans le QI...

Par exemple pourrais-tu donner des détails (avec des sources vers des études plutôt que vers des livres) sur quelle est la proportion de l'héritabilité dans le QI ?
(de ce que j'en ai vu il y a des variations qui vont de 20% à 50 %, notamment suite aux dernières études sur les gênes eux-mêmes)
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Zebear
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Brunehilde a écrit : dim. 1 oct. 2023 23:36 Il serait quand même intéressant que tu t'attardes sur les arguments et les études citées par cette critique plutôt que de fustiger l'orientation du critique lui-même. Il y a effectivement ceux qui parlent des facteurs génétiques et ceux qui parlent des facteurs sociaux, et leurs orientations respectives ne sont pas des raisons de descendre leur travail, de même que je n'ai pas descendu Warne juste parce qu'il défend le fait que la génétique est le facteur dominant dans le QI...

Par exemple pourrais-tu donner des détails (avec des sources vers des études plutôt que vers des livres) sur quelle est la proportion de l'héritabilité dans le QI ?
(de ce que j'en ai vu il y a des variations qui vont de 20% à 50 %, notamment suite aux dernières études sur les gênes eux-mêmes)
oui m'dame, je travaille dessus, plusieurs chapitres portent dessus: en gros on est "héréditariste" dès lors qu'on considère que l'hérédité est responsable d'au moins 1% des gênes, les travaux quantitatifs sur l'hérédité du facteur g démontrent une forte influence (autour de h2=0.8 dans les pays insutrialisés (h2 représentant le marqueur statistique de l'héritabilité, entre 0 (aucune héritabilité) et 1 (héritabilité totale))-ce concept est trop technique pour être développé dans une vulgarisation- les facteurs environnementaux influent sur le qi, en particulier l'exposition au plomb et le déficit en iode, mais hélas certains facteurs environnmentaux ont beaucoup moins d'effets.
En fait il existe un consensus pour considérer les genes et l'environnement comme une sorte de couple inséparable: les gênes déterminent un périmètre des possibles, tandis que l'environnemment va déplacer le curseur à l'intérieur de ces possibles. Il reste en revanche possible de déterminer la part de chaque facteur qui donne l'intelligence (un peu comme l'aire d'un rectangle est déterminée par sa longueur et sa largeur).
Sur le plan des influences environnementales, des études montrent un impact de 4-5 points de QI dans des cas d'adoption d'enfants de milieu défavorisés par des familles de classe moyenne ou haute, en revanche on ne sait pas trop quelle est précisément la raison: l'argent n'est probablement pas en cause, le milieu social et l'environnement culturel, un meilleur service aux enfants (santé, école...), la stabilité du foyer ou le comportement des parents peuvent jouer individuellement ou à plusieurs...
L'effet de Flynn (augmentation de 3 points de QI tous les 10 ans) est clairement environnemental également, parceque le patrimoins génétique n'évolue pas aussi vite. Ses causes sont très complexes, elles impliquent l'augmentation de l'éducation: une année de plus d'éducation augmente le QI de 1-5 points, mais on ne sait pas où cet effet arrête de se cumuler(on n'augmente pas son qi de 100 points après 20 ans d'école...). Une autre explication peut être l'amélioration de la santé, ou encore l'environnement de plus en plus complexe cognitivement dans les pays industrialisés. Cet effet a cessé récemment dans certains pays industriels (USA, Danemark...). En revanche il a monté plus vite dans les pays en développement (parceque leur environnement change de manière plus grande que dans les pays industrialisés).En revanche, ces facteurs environnementaux ne servent qu'à augmenter le QI collectivement et non par individu.
Sur un plan individuel, le QI se stabilise ver 8-10 ans, et après cet age, les petits changements sont courants, tandis que les grands changements sont rares: seulement 10-15% des enfants ont un changement de 15 points de QI ou plus après la période de stabilisation durant l'enfance. Moffitt et al (1993) ont testé cette hypothèse en administrant des tests de QI à 800 enfants à l'age de 7,9,11 et 13 ans. 13% des enfants ont eu une grande variation entre un test et l'autre, mais ils ont été sans explication, au hasard, et ont entrainé un retour au test suivant.
En ce qui concerne l'efficacité des mesures sociales pour augmenter le QI, il a été prouvé que les orphelinats dans les années 30 pouvaient causer des baisses importantes de QI, tandis que des conditions plus favorables augmentaient automatiquement le QI de 20 points, mais ces études ne sont plus pertinentes dans nos sociétés industrielles modernes où ce genre de condition n'existe plus.
Plusieurs expérimentations de maternelles dopant les capacités cognitives ont été évaluées: le gain est réel, mais il s'arrête dès que le programme s'arrête, ce qui est très fréquent dans les programmes d'amélioration du QI. Warne ajoute qu'il est possible que les effets de long terme de ces programmes ne se fassent voir qu'à l'adolescence ou à l'age adulte. Enfin l'effet Mozart n'existe pas, contrairement aux croyances populaires. Conclusion: les psychologues ne savent pas comment utiliser les politiques sociales pour augmenter le QI des enfants sur le long terme.
Enfin, les programmes d'entrainement cérébraux n'améliorent pas le QI: cela provient du fait que c'est le facteur g qui améliore les réponses aux questions des tests, et non l'inverse...
Il semble que les seules façon d'améliorer son qi concernent uniquement des changements d'ampleur, comme l'adoption, de meilleures habitudes ou vivre dans un meilleur environnement. Les changements de 5 points de QI sont de très grande ampleur et demandent des efforts très importants, le public général devrait se méfier dès lors qu'on lui propose ce genre de cible...
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Pascalita
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Pascalita »

Zebear a écrit : ven. 29 sept. 2023 10:10
Pascalita a écrit :Je suppose qu'il est américain, vu les références sociales et éducatives ainsi que les postulats mentionnés - pas d'opinion particulière de ma part là-dedans, mais le contexte est spécifique, et peut-être pas totalement valable partout... Certains postulats ne sont pas forcément des mythes ici, ou sont beaucoup plus nuancés (le 35 par exemple, ne fonctionne pas pour tout le monde, et les différentes variantes s'appuyent sur des biais cognitifs, tant dans l'évaluation de l'intelligence d'autrui que de la sienne propre).
oui il est Américain, mais il s'appuie sur des publications du monde entier, pas seulement aux US. Ta critique recoupe un peu les réponses au mythe 4: les tests administrés à des gens de différentes cultures permettent toujours d'extraire un facteur g commun...
Ce n'est pas ce que je voulais dire.
C'est la définition, l'identification, des "mythes" qui me semble marquée par le contexte. Prenons le numéro 4 puisque tu le cites : je n'ai pas l'impression que ce soit une idée couramment rencontrée chez nous, que l'intelligence serait un concept occidental. Ça n'a d'ailleurs pas de sens : ça voudrait dire que l'on dénierait aux autres populations l'intelligence ? C'est soit ridicule, soit du racisme primaire. - Et honnêtement, est-ce vraiment une croyance largement répandue aux États-Unis ?
Idem pour les numéros 21 et 28, qui sont étroitement liés au contexte américain, ainsi que la section 6. De même que le terme "combat contre les inégalités". Tout ça est connoté, prend place dans un contexte culturel, social et politique qui n'est pas le nôtre.



Attention aussi à certaines imprécisions de langage qui peuvent conduire à des erreurs de raisonnement : le QI tel qu'on l'entend actuellement (et ici, dans ce débat) ne mesure qu'indirectement une "quantité" d'intelligence : c'est un positionnement sur une courbe de Gauss, c'est-à-dire un rang dans une population générale. Des expressions comme "augmenter le QI" n'ont donc aucun sens. Il y aura toujours, quelle que soit la"quantité" d'intelligence des individus, des gens à 70 et d'autres à 130. On peut changer d'échelle, peu importe : il s'agit d'une loi normale et donc d'une distribution sur une courbe. On peut, stricto sensu, augmenter son QI d'une passation à l'autre (du même test), en s'entraînant aux exercices ou en mémorisant les questions : cette augmentation du score (du score au test, j'insiste), n'est en aucun cas une augmentation de l'intelligence. L'effet Flynn, d'ailleurs, qui désigne une augmentation de l'intelligence d'une population sur un certain laps de temps, se traduit au niveau individuel par une diminution du QI, c'est-à-dire du score au test, entre une passation du même test dans une version ancienne et la dernière version actualisée.
Je crois vraiment qu'il serait bon d'exprimer le QI en pourcentage, comme c'est parfois fait sur les comptes-rendus, pour essayer de dissiper cette confusion... On est parmi les X % les plus intelligents de la population, c'est très parlant.

Tous les postulats de la section 3 me semblent donc mal posés, et non pertinents. Et même si on remplace "QI" par "intelligence", quel intérêt ? - Et pas davantage de pertinence en ce qui concerne le 17... Égaliser l'intelligence ? Mais pour quoi faire ? (Ce qui m'amène à l'autre thème que tu as abordé, et , et je ne vais pas digresser ici mais là-bas...)

Zebear
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Ce n'est pas ce que je voulais dire.
C'est la définition, l'identification, des "mythes" qui me semble marquée par le contexte. Prenons le numéro 4 puisque tu le cites : je n'ai pas l'impression que ce soit une idée couramment rencontrée chez nous, que l'intelligence serait un concept occidental. Ça n'a d'ailleurs pas de sens : ça voudrait dire que l'on dénierait aux autres populations l'intelligence ? C'est soit ridicule, soit du racisme primaire. - Et honnêtement, est-ce vraiment une croyance largement répandue aux États-Unis ?
Idem pour les numéros 21 et 28, qui sont étroitement liés au contexte américain, ainsi que la section 6. De même que le terme "combat contre les inégalités". Tout ça est connoté, prend place dans un contexte culturel, social et politique qui n'est pas le nôtre.
en fait c'est une question qui n'intéresse pas plus telle ou telle nationalité, mais plutôt des gens aux intérêts proches de la psychologie: psychologues, psychiatres, médecins, sociologues, travailleurs sociaux, décideurs publics, pédagogues, profs... Dans ce sens c'est une critique 'tarte à la crème' en psychologie clinique, sociale, cognitive en général: Milgram dans les années 60 a dû répéter ses expériences dans je ne sais combien de pays pour prouver que ça ne s'appliquait pas seulement à son contexte Américain dans son propre Etat...
Attention aussi à certaines imprécisions de langage qui peuvent conduire à des erreurs de raisonnement : le QI tel qu'on l'entend actuellement (et ici, dans ce débat) ne mesure qu'indirectement une "quantité" d'intelligence : c'est un positionnement sur une courbe de Gauss, c'est-à-dire un rang dans une population générale. Des expressions comme "augmenter le QI" n'ont donc aucun sens. Il y aura toujours, quelle que soit la"quantité" d'intelligence des individus, des gens à 70 et d'autres à 130. On peut changer d'échelle, peu importe : il s'agit d'une loi normale et donc d'une distribution sur une courbe. On peut, stricto sensu, augmenter son QI d'une passation à l'autre (du même test), en s'entraînant aux exercices ou en mémorisant les questions : cette augmentation du score (du score au test, j'insiste), n'est en aucun cas une augmentation de l'intelligence. L'effet Flynn, d'ailleurs, qui désigne une augmentation de l'intelligence d'une population sur un certain laps de temps, se traduit au niveau individuel par une diminution du QI, c'est-à-dire du score au test, entre une passation du même test dans une version ancienne et la dernière version actualisée.
Je crois vraiment qu'il serait bon d'exprimer le QI en pourcentage, comme c'est parfois fait sur les comptes-rendus, pour essayer de dissiper cette confusion... On est parmi les X % les plus intelligents de la population, c'est très parlant.
En fait, on parle de qi, mais il faudrait dire à chaque fois le facteur g, c'est à dire la dimension qui est extractible de chaque QI, quel que soit le test. L'effet de Flynn oblige le WAIS et les autres tests standardisés à sortir régulièrement de nouvelles versions, parceque sinon ils sont faussés (la prévalence par score n'est plus la même!) mais les scores de la population évoluent quand même pour un même test. Cela fausse le test parceque àa bouge la courbe de distribution vers la droite (la gauche quand il baisse...)
Pour le reste, la seule raison qui fait qu'on peut s'intéresser aux groupes ethniques aux USA et pas en France, c'est qu'aux USA on reconnait les groupes ethniques, mais pas en France (la reconnaissance étant un étage supplémentaire par rapport à l'existence...)
Tous les postulats de la section 3 me semblent donc mal posés, et non pertinents. Et même si on remplace "QI" par "intelligence", quel intérêt ? - Et pas davantage de pertinence en ce qui concerne le 17... Égaliser l'intelligence ? Mais pour quoi faire ? (Ce qui m'amène à l'autre thème que tu as abordé, et , et je ne vais pas digresser ici mais là-bas...)
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je ne l'ai pas abordé parceque c'était au delà de ce qu'on m'avait demandé, qui était déjà bien éloigné: en fait l'idée que le QI est en partie environnemental pourrait amener à penser qu'on peut égaliser les QI, au lieu d'avoir une courbe de Gauss. En Pologne, par exemple, après la 2eme guerre mondiale, tous les quartiers étaient détruits, et le régime communiste a bati des quartiers totalement identiques, donnant les mêmes logements, les mêmes batiments et les mêmes services (ecoles identiques, hopitaux et dispensaires, etc.) Tout cela aurait dû égaliser les qi des gens, mais en fait il n'en a rien été, un grand testing dans les années 70 a prouvé que les facteurs héréditaires demeuraient, et qu'ils avaient même encore plus d'influence sur le QI. Il y a des raisons statistiques à cela: si on supprime les inégalités environnementales, plus la part du QI "héréditaire" est haut, et moins il s'égalise, mais aussi une raison totalement mécanique à l'échelle de la population: quel que soit le niveau du h2, (forcément entre 0 et 1), quand on l'additionne avec l'influence environnementale, on doit arriver à 1. Donc si on supprime le facteur environnemental, le h2 passe nécessairement à 1, et la variance de QI est donc uniquement dûe à l'hérédité!
Pour espérer égaliser les QI, on pourrait donc envisager des programmes environnementaux très positifs pour les bas QI et très négatifs (brimades, mauvais traitements, abêtissement obligatoire) pour les hauts QI, ce qui (1) ne serait acceptable que dans une dictature, voire un pays totalitaire, et donc (2) n'aurait ni queue ni tête au regard du résultat espéré (mais après tout l'enfer est pavé de bonnes intentions :coucou: )
D'où on peut déduire que cette solution simple est totalement infaisable, et qu'il faut plutot envisager quelquechose au niveau des individus que de la population...
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Pascalita
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Pascalita »

Bon, encore une fois, je crois que tu n'as pas saisi ce que je voulais dire. Mais pour le moment, je ne sais pas comment l'expliquer autrement.

Et dans tout ton dernier paragraphe, tu utilises encore l'expression "QI" comme si elle était une synonyme d'"intelligence", quantitativement parlant, et dans un référentiel absolu (comme si le résultat d'un test WAIS ou similaire exprimait une quantité mesurable d'intelligence).

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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Pascalita a écrit : lun. 2 oct. 2023 10:06 Bon, encore une fois, je crois que tu n'as pas saisi ce que je voulais dire. Mais pour le moment, je ne sais pas comment l'expliquer autrement.
Continuons à essayer (je ne peux pas t’aider sur ce point…)
Et dans tout ton dernier paragraphe, tu utilises encore l'expression "QI" comme si elle était une synonyme d'"intelligence", quantitativement parlant, et dans un référentiel absolu (comme si le résultat d'un test WAIS ou similaire exprimait une quantité mesurable d'intelligence).
Oui je l’ai expliqué (quelque part) au début: je dis QI pour signifier « facteur g » qui est un synonyme d’intelligence générale en psychologie…
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Brunehilde
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Brunehilde »

Zebear a écrit : lun. 2 oct. 2023 01:44
Brunehilde a écrit : dim. 1 oct. 2023 23:36 Il serait quand même intéressant que tu t'attardes sur les arguments et les études citées par cette critique plutôt que de fustiger l'orientation du critique lui-même. Il y a effectivement ceux qui parlent des facteurs génétiques et ceux qui parlent des facteurs sociaux, et leurs orientations respectives ne sont pas des raisons de descendre leur travail, de même que je n'ai pas descendu Warne juste parce qu'il défend le fait que la génétique est le facteur dominant dans le QI...

Par exemple pourrais-tu donner des détails (avec des sources vers des études plutôt que vers des livres) sur quelle est la proportion de l'héritabilité dans le QI ?
(de ce que j'en ai vu il y a des variations qui vont de 20% à 50 %, notamment suite aux dernières études sur les gênes eux-mêmes)
oui m'dame, je travaille dessus, plusieurs chapitres portent dessus: en gros on est "héréditariste" dès lors qu'on considère que l'hérédité est responsable d'au moins 1% des gênes, les travaux quantitatifs sur l'hérédité du facteur g démontrent une forte influence (autour de h2=0.8 dans les pays insutrialisés (h2 représentant le marqueur statistique de l'héritabilité, entre 0 (aucune héritabilité) et 1 (héritabilité totale))-ce concept est trop technique pour être développé dans une vulgarisation- les facteurs environnementaux influent sur le qi, en particulier l'exposition au plomb et le déficit en iode, mais hélas certains facteurs environnmentaux ont beaucoup moins d'effets...
J'ai bien noté ta réponse, mais je constate que tu ne m'a pas donné les sources que j'attendais, c'est dommage.
Ça fait plusieurs jours que je creuse le sujet, et j'ai fini par me procurer le livre en pdf pour avoir une meilleure idée de la chose, au vu de l'encre que cela fait couler ici, ça me semble intéressant de faire cet effort *

Donc je suis allée voir la section concernant la part génétique et l'héritabilité du QI.
Je te rassure, ni l'anglais ni les statistiques ne me font peur, on peut même parler de moyenne et de variance si tu veux.
Ce que j'ai constaté c'est que Warne est plus nuancé sur tout ça. Il cite les études du génome dont je parlais plus haut (qui elles concluent plutôt à une part génétique de 20 à 50 %), les 80% viennent essentiellement des études sur les jumeaux des années 1990, elles sont solides mais comportent des biais qui surestiment la part génétique (comme les analyses génétiques comportent d'autres biais qui les sous-estiment).
En fait j'ai demandé car il y a pléthore de personnes (experts ou moins experts) qui ont tendance à s'arrêter aux études des jumeaux d'il y a 30 ans (on pourrait parler de Laurent Alexandre, mais on en a déjà parlé il y a quelques jours - et pas en bien ^^).
Warne ajoute aussi que même à 50% le facteur génétique est énorme face au reste qui représente TOUS les facteurs environnementaux. Je peux comprendre l'argument, mais honnêtement je pense que négliger 50% de l'origine de la chose, même représentant plein de sous-ensembles, est disons... dommage.

Je vais lire le reste du livre attentivement et te répondrai par la suite pour le côté éducation, comme tu as pu le constater il est des fois préférable de laisser le temps au temps.
Je me permettrais aussi de dire que tu essayes probablement d'en faire trop d'un coup - tu voudrais tout vulgariser en détail (ce qui est honorable) et donc ne peux pas le faire vite et bien. En fait les échanges houleux ont comme source principale certaines inexactitudes et incompréhensions (parfois des deux côtés), ici tu m'as répondu longuement mais sans les éléments clés que je recherchais, je pourrais croire que tu évites cela pour mieux assoir ton propos.
Mais j'ai encore quelques raisons de croire qu'on peut y arriver.

*par contre je précise que comme c'est toi qui a abordé largement le sujet sur plusieurs fils en t'appuyant uniquement sur ce livre, il est normal de te demander des précisions, et surtout les sources des études. Traduire et résumer peut être long, mais juste donner des sources scientifique est rapide, et nous permet de nous faire une idée de la solidité des propos.
J'ajouterai que répondre à des questions honnêtes par "je ne peux pas t'expliquer c'est trop long à vulgariser à ceux qui ne connaissent pas les statistiques" n'est pas du meilleur acabit pour apaiser un débat.
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Zebear
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

J'ai bien noté ta réponse, mais je constate que tu ne m'a pas donné les sources que j'attendais, c'est dommage.
Ça fait plusieurs jours que je creuse le sujet, et j'ai fini par me procurer le livre en pdf pour avoir une meilleure idée de la chose, au vu de l'encre que cela fait couler ici, ça me semble intéressant de faire cet effort *
Félicitations :cheers:
Donc je suis allée voir la section concernant la part génétique et l'héritabilité du QI.
Je te rassure, ni l'anglais ni les statistiques ne me font peur, on peut même parler de moyenne et de variance si tu veux.

BRAVO!!!
Je n'attendais que ça: on va parler moyenne et variance en Anglais :huhu:

Ce que j'ai constaté c'est que Warne est plus nuancé sur tout ça. Il cite les études du génome dont je parlais plus haut (qui elles concluent plutôt à une part génétique de 20 à 50 %), les 80% viennent essentiellement des études sur les jumeaux des années 1990, elles sont solides mais comportent des biais qui surestiment la part génétique (comme les analyses génétiques comportent d'autres biais qui les sous-estiment).
En fait j'ai demandé car il y a pléthore de personnes (experts ou moins experts) qui ont tendance à s'arrêter aux études des jumeaux d'il y a 30 ans (on pourrait parler de Laurent Alexandre, mais on en a déjà parlé il y a quelques jours - et pas en bien ^^).
Warne ajoute aussi que même à 50% le facteur génétique est énorme face au reste qui représente TOUS les facteurs environnementaux. Je peux comprendre l'argument, mais honnêtement je pense que négliger 50% de l'origine de la chose, même représentant plein de sous-ensembles, est disons... dommage.
Ah mais Warne ne néglige pas l'environnement justement. Il considère que ce sont les deux, inséparables, qui façonnent le QI.
Tu comprendras plus tard pourquoi l'environnement in fine ne semble pas si important (c'est une question qui porte autant sur ce qui rentre dans l'environnement, que sur le fait que dans les pays industrialisés l'environnment qui compte varie désormais en fait peu, laissant presqu'entièrement la variance du QI à l'hérédité par un mouvement quasi arithmétique). Warne est nettement plus universitaire et spécialisé et beaucoup moins médiatique que Laurent Alexandre

Je vais lire le reste du livre attentivement et te répondrai par la suite pour le côté éducation, comme tu as pu le constater il est des fois préférable de laisser le temps au temps.
Je me permettrais aussi de dire que tu essayes probablement d'en faire trop d'un coup - tu voudrais tout vulgariser en détail (ce qui est honorable) et donc ne peux pas le faire vite et bien. En fait les échanges houleux ont comme source principale certaines inexactitudes et incompréhensions (parfois des deux côtés), ici tu m'as répondu longuement mais sans les éléments clés que je recherchais, je pourrais croire que tu évites cela pour mieux assoir ton propos.
Mais j'ai encore quelques raisons de croire qu'on peut y arriver.
En fait je m'attendais plutot à ce que plusieurs personnes fassent comme toi, plutôt que de me demander de traduire en détail l'intégralité du livre en 2 jours...
Dans le résumé d'un texte aussi dense, il est difficile de résumer sans faire des choix, j'ai fait de mon mieux pour choisir ce que j'estimais essentiel...
*par contre je précise que comme c'est toi qui a abordé largement le sujet sur plusieurs fils en t'appuyant uniquement sur ce livre, il est normal de te demander des précisions, et surtout les sources des études. Traduire et résumer peut être long, mais juste donner des sources scientifique est rapide, et nous permet de nous faire une idée de la solidité des propos.
Le défaut de Warne est qu'il cite en système Oxford, mais je n'arrive pas à tomber sur les références sur mon kindle, ça rend le sourcing infaisable. Et de toute façon tous les articles qu'il cite sont en Anglais et inaccessibles à (1) quelqu'un qui ne parle pas Anglais, (2) qui n'a pas accès à une bonne biblio universitaire avec des bdd vers les revues scientifiques...
J'ajouterai que répondre à des questions honnêtes par "je ne peux pas t'expliquer c'est trop long à vulgariser à ceux qui ne connaissent pas les statistiques" n'est pas du meilleur acabit pour apaiser un débat.
Je viens d'arriver sur ce forum, merci de comprendre que ce n'est pas non plus mon métier, j'ai vulgarisé l'idée du raisonnement en moyenne parcequ'un des utilisateurs me l'a fait plusieurs fois de suite et que j'ai compris qu'elle n'avait pas les connaissances en statistiques (c'est une critique que j'entends depuis 30 ans de la part de gens qui n'ont pas fait de stats), mais en même temps ça m'a pris un temps inoui (ça et mes résumés d'une dizaine de chapitre- quand je ne fais pas confiance, j'achete le livre et je le lis, je ne demande pas qu'on m'en fasse un résumé/une copie conforme, zut à la fin :tronco: )

Ah oui "le H2 est trop complexe pour etre developpé dans une vulgarisation" est une idée de Warne il me semble (je le crois, on ne lui demande pas de sortir les equations de stat dans un livre pour le grand public quand même...)
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Pascalita »

Zebear a écrit : jeu. 5 oct. 2023 01:28 En fait je m'attendais plutot à ce que plusieurs personnes fassent comme toi, plutôt que de me demander de traduire en détail l'intégralité du livre en 2 jours...
Je suppose que ceci s'adresse à moi, puisque c'est moi qui t'ai demandé de nous présenter ce livre. Et donc je rectifie encore une fois : je ne t'ai pas "demandé de traduire en détail l'intégralité du livre en deux jours" - et je n'ai pas l'impression que quelqu'un d'autre l'ait demandé.

Zebear a écrit : jeu. 5 oct. 2023 01:28 mais en même temps ça m'a pris un temps inoui (ça et mes résumés d'une dizaine de chapitre- quand je ne fais pas confiance, j'achete le livre et je le lis, je ne demande pas qu'on m'en fasse un résumé/une copie conforme, zut à la fin :tronco: )
Il ne s'agit ni de confiance ni de copie conforme, il s'agit de donner à ceux avec qui on veut discuter la matière nécessaire à la discussion. Ici, c'est comme ça que ça fonctionne, et des gens ont pris le temps de faire des synthèses très complètes de certains ouvrages qu'ils trouvaient particulièrement intéressants. C'est du partage de connaissances, de l'enrichissement commun, et ceux qui ont le temps lisent ensuite l'ouvrage s'ils sont intéressés.
Tout ça ne se fait évidemment pas en deux jours, pas plus que de débattre (en espérant convaincre).

Zebear a écrit : jeu. 5 oct. 2023 01:28 Je viens d'arriver sur ce forum, merci de comprendre que ce n'est pas non plus mon métier,
Pourquoi ne prendrais-tu pas le temps de voir comment fonctionnent les lieux ?
Nous non plus, ce n'est pas notre métier. Merci de comprendre également.

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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par lady space »

Sinon, il y avait le livre de Macintosh traduit en français dont parle Fish ici viewtopic.php?t=7734 qui m'a l'air de travailler sur un projet similaire de résumer juste l'état des connaissances sur l'intelligence à un moment T sans privilégier une approche théorique en particulier. Il date un peu, à moins que l'édition 2012 ait été traduite depuis, mais il pourrait être intéressant de comparer leurs conclusions.
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Re: Livre "In the know" Russell T.Warne- résumé/synthèse

Message par Zebear »

Il le cite à plusieurs reprise dans son livre (je me souviens de Mackintosh, 2011, ça revient plusieurs fois). Je pense qu'ils appartiennent au même paradigme, tout comme Lilienfeld qui débine le mythe que les tests de QI sont biaisés en défaveur de certains groupes dans son livre:

https://scottlilienfeld.com/wp-content/ ... b.org_.pdf

(je viens tout juste de me rendre compte qu'il était disponible gratos...)
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