Votre rapport aux autres

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Gabalus
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Gabalus »

Tentative confuse de partage d'expérience :
Lorsque l'on est souvent spectateur de la vie sociale des autres, nous sommes parfois amenés à agir, ne serait-ce que pour mettre de l'huile dans les rouages.
Au niveau professionnel par exemple, il m'est arrivé de présenter, inconsciemment, un "visage" adapté à la personne en face de moi.
Il s'agit bien-sûr d'une vaine tentative de passer plus que la tête par la fenêtre du groupe, d'éviter d'être là à ne pas comprendre les autres ou ne pas être compris, et surtout, d'éviter de trop s'ennuyer.
Cela passe en général par la recherche du domaine dans lequel chacun des vis-à-vis se sent à l'aise, parle avec passion, et donc, en devient... "intéressant".
En athlétisme, de nombreuses épreuves existent autres que le saut en longueur. Chercher celle dans laquelle la personne est la meilleure, est la solution que l'on peut retenir.
Au bout d'un certain temps, inexorablement, l'édifice s'écroule sur ma tête, tout en rapprochant les personnes qui ne se parlaient pas avant moi.

ronanB
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Re: Votre rapport aux autres

Message par ronanB »

Pierre Kirool a écrit :
ronanB a écrit : je sers à rien sur terre.
Ttt Un HP qui cite Georges Best ne sert pas à rien. :shake:
héhé, Georges, le meilleur "citateur" anglais :emo:

j'avais oublié de parler de ma secret weapon pour les conversations inutiles. Avec l’expérience, je suis capable de garder une infime partie de mon attention pour faire parler mon interlocuteur de sujets pour lesquels je m'en f.... mais alors a un degré ultime et je laisse le plus clair de mon esprit pour partir ailleurs. Avec un peu d'expérience, on arrive à faire croire que l'on est intéressé et il suffit de placer juste quelques onomatopées pour que la personne en face continue son monologue. Petit problème par la suite, la personne se sent proche de vous (car qu'est-ce qui fait le plus plaisir à quelqu'un si ce n'est l'impression d'être compris) et vous devenez le confident (bon je suis commercial donc c'est assez pratique dans mon métier :cheers: ).
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W4x
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Re: Votre rapport aux autres

Message par W4x »

Tant que tu ne t'en sers qu'au boulot... ne m'invite pas à dîner j'aurai des doutes ;)
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Cyrano
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Cyrano »

Moi je n'ai pas envie d'employer de fausses méthodes pour faire semblant. Ça me saoule, et j'ai l'impression de me foutre de la gueule de mon interlocuteur. Alors dans un contexte commercial pourquoi pas...ou même sur des périodes courtes comme au guichet ou à la caisse.

J'ai juste un sentiment de profonde lassitude dans ces moments là et je n'y peux pas grand chose. Et plus que la sensation que j'en ai, c'est le ressenti de l'autre qui me place dans une position inconfortable. Il sent que je m'en tape...et je pense avoir une grande capacité à ressentir ce que ressent l'autre. Du coup ça me crispe.

Il faut dire les choses clairement : On ne fonctionne pas sur le même logiciel. C'est le fond du problème. Quand on se fait bombarder à longueur de journée de choses que nous jugeons ineptes malgré nous, la réaction de repli est bien souvent naturelle. S'ensuivent des réactions de rejet de la part de l'entourage.

Mais est-ce que la solution c'est de mettre en place des stratégies pour "faire style", en s'adaptant, au rythme d'un gros effort ? On y gagne quoi ?

Je suis désolé de le dire comme ça mais c'est tout de même la vérité : Je n'ai pas envie de côtoyer des gens avec qui je n'ai absolument rien en commun, et avec qui je ne peux rien partager. Je préfère être ce gros con bourru qu'aime rien ni personne, et rester libre.

Quand je vois le bal social auquel se livrent les gens, ça me fait peur. Cette façon de voir du monde, de se mêler à la foule en permanence, tout en dénigrant son voisin, en lui trouvant tous les défauts, tout en continuant à accepter ses invitations à dîner.

Je pose souvent cette question : Mais pourquoi tu continues à le voir ?

La réponse n'est jamais vraiment claire.

Non je n'ai pas l'impression d'être fait pour cette société ni pour ses codes. J'ai, par le passé, utilisé plusieurs masques pour tenter de survivre, mais maintenant qu'ils sont tombés, je ne les remettrai pour rien au monde. Je dois juste assumer ce choix et en subir les conséquences. Sauf que je suis aussi victime de ça, de ma nature.

Comme du le disais Kamak, j'aime les gens. Je suis juste incapable de m'intégrer à eux et de les comprendre.
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Mlle Rose
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Mlle Rose »

Bah je crois qu'il y a des moments où il est nécessaire de "jouer le jeu", surtout quand on a des boulots où il y a une forte composante sociale, soit qu'on bosse en équipe, soit qu'on reçoive du public. Là pas le choix, sinon on bosse dans une ambiance de merde ou alors on n'a plus de clients.
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NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

Le Renard
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Le Renard »

Ouaip.

Se bouger pour se trouver/créer un environnement où l'authenticité coule naturellement, pour ne pas gâcher en faux-semblants insatisfaisants un joule d'énergie qui aurait pu être consacrée au bonheur, ça me paraît être une démarche plutôt bonne pour la santé à long-terme pour soi et pour son entourage. Mais c'est un projet de longue haleine. Espérer ça du jour au lendemain ou refuser de vivre, c'est comme espérer faire du Céline du jour au lendemain ou refuser d'écrire, non ?

Et en attendant d'avoir réalisé son paradis sur Terre, faire l'effort de composer socialement dans les occasions où c'est nécessaire, ça peut rester simplement un outil fonctionnel. Ni hypocrisie ni aliénation là-dedans. Pas de fausse sympathie ou de verrouillage dans des relations insatisfaisantes. Juste l'huile parfois nécessaire dans les rouages du quotidien. Faut juste sélectionner les contextes qui en valent la peine quoi.

Je suppose que c'est un équilibre dynamique à tenir et repenser sans cesse. Même si pour ma part je penche vers le moindre effort en matière de relations sociales utilitaires...

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Re: Votre rapport aux autres

Message par ronanB »

Dans mon cas, je pense que cela vient de mon besoin de toujours plaire. Je suis incapable de l'expliquer mais je ne supporte pas que l'on ai une image négative de ma personne (très nombriliste comme pensée) et ce besoin transcende mon envie d'envoyer paître les saoulants (et il y en a beaucoup). Il y a aussi, comme l'explique Mlle Rose les situations professionnelles. Un exemple tout frais, je mange ce midi avec mes collègues ingénieurs. Comme d'habitude depuis 2 ans (je ne mange quasiment plus avec eux d'ailleurs), ils se plaignent de leur chef. Je ne comprend pas qu'ils puissent ressasser la même chose depuis si longtemps alors gentiment, je leur fait comprendre qu'au lieu de parler, ils devraient agir en leur proposant des débuts de solutions ... -"mais tu comprends à notre niveau, on peut rien faire et blablabla". Alors j'ai compris, ils aiment juste se plaindre sans attendre autres choses en retour, c'est juste un sujet de conversation. Je crois que je suis pas câblé pareil, si je me plains, c'est pour trouver une solution au problème sinon, bah je dis rien.
Et c'est là tout le paradoxe, je parle "utile" alors que eux parlent "pour parler". Hélas, je me vois mal leur demander de la fermer alors hop, mode vieille :).
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Le Renard »

Marrant, on pourrait te renvoyer la balle. :mrgreen:

Tu leur reproches de ne rien faire pour changer leur situation avec leur boss.
Mais toi, tu fais quelque chose pour changer les sujets de conversation qui te pèsent ?

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Re: Votre rapport aux autres

Message par ronanB »

oui, je leurs proposent des solutions pour que le sujet soit clos :) (dans cet exemple en tout cas).
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Le Renard »

Bah ou sinon tu peux reprendre l'initiative et les attirer sur un autre terrain, non ?
Manière de brancher le radar à affinités, et savoir à quoi s'en tenir.

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Re: Votre rapport aux autres

Message par Kamak »

Ouaip, c'est un travail de longue haleine, d'arriver à se créer le réseau qui va bien.

Je m'en suis aperçue à mes dépens, quand j'ai voulu justement casser les codes et repartir sur de nouvelles bases...
Bah, c'est long, hein ! Le plus dur, c'est l'impression de ramer dans le vide. Ça fait douter, à force.

Mais bon, au final j'ai quand même la conviction d'avoir trouvé une nouvelle piste, et de partir dans une direction qui me paraît pas mal. Mieux adaptée, dans tous les cas... Même si j'en chie, hein. Mais j'essaye de m'armer de patience.

Je perds pas espoir, je perds mes illusions... (Dabrowski, mon amour)

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Re: Votre rapport aux autres

Message par ronanB »

Le Renard a écrit :Bah ou sinon tu peux reprendre l'initiative et les attirer sur un autre terrain, non ?
Manière de brancher le radar à affinités, et savoir à quoi s'en tenir.
Heureusement, on a des affinités geekiènes (traditionnelles gueguerres iOS/ apple etc..) mais on me reproche souvent de toujours vouloir avoir raison....(bah en même temps qui ne veut pas avoir raison ? )

Pour finir ma part de réflexion sur les rapports aux autres, je me rends compte que, dans mon cas, rien ne vaut les amis d'enfance. Même s'ils connaissent mes défauts, ils sont encore présents. Pourvu que ça dure :cheers:
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Cyrano »

ronanB a écrit :mais on me reproche souvent de toujours vouloir avoir raison....
Ça c'est bien une phrase à la con que j’entends tout le temps. Alors que j'essaye juste de pousser l'autre dans ses retranchements pour qu'il aille au bout de ses raisonnements, et qu'il se rende compte, au-delà de son avis, que c'est la base qui est foireuse. Du coup les gens s'énervent, et sortent cette phrase magnifique :

"T'façon avec toi on peut pas discuter, tu veux toujours avoir raison."

Donc soit on finit par acquiescer vaguement pour désamorcer, soit on pousse et l'autre s’énerve. Et même quand c'est fait gentiment, calmement et sans animosité ça part ou saucisse.

Après j'y suis peut-être aussi pour quelque chose, pour que les gens se sentent agressés je sais pas...
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Pier Kirool »

ronanB a écrit : c'est la base qui est foireuse.
Enfonçage de portes ouvertes :

Le réflexe quand on se sent menacé, est de se défendre, donc il vaut mieux se sentir attaqué de l'extérieur que par la "foirosité" de sa base...
C'est ce que 9x % des personnes pensent être le développement (ou la sauvegarde) durable de l'individu.
Ce que tu décris comme minime (par le mot "juste" que tu emploies), c'est en fait une remise en cause peut-être pas profonde (parce que le sujet est peut-être totalement bénin), mais intense... d'une structure de pensée, voir d'une manière d'être. Parce que ce n'est pas parce que pour toi, c'est un exercice intellectuel que pour l'autre, c'est la même chose...
Après, il y a différents cas en fonction de qui on a en face de soi :
  • soit c'est un(e) sale cxx(ne), et donc aucun regret
  • soit c'est quelqu'un qu'on estime et dans ce cas, la question peut être : quelle est l'utilité de la démonstration ?
    • [-] si il y a une demande, pas de problème
    • [-] sinon, on est dans l'aide non sollicitée, et à mon sens il y un truc à identifier aussi dans ce désir d'aider...
    • [-] soit c'est juste pour parler et dans ce cas, il n'y pas pas d'enjeu à s'arrêter avant de déclencher l'ire...
M'enfin, il y a peut-être un truc foireux là, hein, j'en sais rien...
Me suis-je arrêté à temps ? :lol:
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)

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Maitresse Rita
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Maitresse Rita »

Cyrano a écrit :Alors que j'essaye juste de pousser l'autre dans ses retranchements pour qu'il aille au bout de ses raisonnements, et qu'il se rende compte, au-delà de son avis, que c'est la base qui est foireuse.
Cyrano a écrit :"T'façon avec toi on peut pas discuter, tu veux toujours avoir raison."
Cyr, j'ai entendu ça un paquet de fois aussi...Et puis récemment j'ai appris un truc.
Comme dit PK, on se sent menacé quand on touche à la base, parce que la base, ça s'apparente à la "vision du monde" de l'autre, c'est le "centre des choses". Symboliquement, c'est du sacré et le sacré il ne faut pas y toucher. Pour agir sur le centre des choses, il faut utiliser les ricochets, comme au billard. Il faut foutre du bordel dans la zone périphérique pour que l'autre touche à son centre tout seul comme un grand. En touchant à son centre, même sans animosité, on attaque sa face, on lui fait honte. Et on n'apprend plus rien quand on a honte.

Toi tu aimes peut-être qu'on te montre que tu te trompes et qu'on te fasse avancer dans ta réflexion de façon musclée (il me semble que tu avais parlé de ça quelque part...Et ça implique d'être vraiment sûr de soi, de se sentir en sécurité), mais la plupart des gens ont peur de changer. Changer c'est se décoller de ses croyances et se décoller ça fait mal, comme quand on retire son doudou à un môme de 3 ans. Il pleure, il crie et s'il pouvait te foutre un pain, il n'hésiterait pas...

"On ne peut pas discuter avec toi" ça veut dire "je me sens con face à toi". Ca provoque surtout un renforcement des croyances, un réflexe de fermeture parce qu'ils ont l'impression que tu veux les manipuler (même si c'est pas vrai...), trouver la faille de leur raisonnement pour appuyer dessus. Ils se sentent vulnérables. Renvoyés au rang d'ordinateur virussé que tu veux nettoyer. La force de conviction contre laquelle on a le sentiment de ne pas pouvoir lutter, ou la question bien calme qui donne l'impression de devoir se justifier de ce qu'on pense alors qu'on ne sait plus quoi dire, ça provoque deux types de réactions : le repli sur soi (on se ferme à toute tentative d'influence de l'autre et donc on ne prend plus le risque d'être changé) et le communautarisme (on fréquente ceux qui pensent comme nous en pensant qu'on ne sera donc pas manipulé (la bonne blague !!) et du coup, on se ferme au changement aussi).

Argumenter, c'est créer un combat avec l'autre, même sans la moindre agressivité. L'un des deux va crever symboliquement. ("tu veux toujours avoir raison" = "tu veux me tuer alors je ne joue plus, je me replie ou je vais parler à ceux qui sont comme moi !"). Le combat argumentatif ça a du bon aussi, mais ça reste un combat...On perd ou on gagne, parfois c'est match nul, mais on change rarement. La plupart du temps, on se dit qu'on s'est mal défendu, ou que l'autre a triché, rarement qu'on s'est trompé.

Ce qui fait changer l'autre, c'est le conflit. Le conflit au sens positif du terme, où on se frotte à l'autre et donc où on est tous les deux altérés par la relation, on va tous les deux en sortir vivants mais changés, y'a pas de vainqueur et pas de honte. Dans le conflit, je veille à préserver l'intégrité de l'autre, à préserve sa face en ne touchant jamais à sa vision du monde.

Changer, ça implique deux processus conjoints : créer du sens nouveau (se relier) et se décoller du sens ancien (se délier). Nous faisons ça au quotidien, plus ou moins vite en fonction des gens qu'on rencontre, des infos qu'on trouve et de la souffrance qu'on accepte de supporter.

Pour faire changer l'autre de point de vue, on peut :
-Donner son avis sur quelque chose (qui n'est donc que son avis et pas une vérité, mais qui permet à l'autre de regarder les choses avec un pas de coté)
-Donner son ressenti devant ce que l'autre dit/fait/montre et son ressenti, c'est pas un jugement mais juste un reflet de l'autre forcément biaisé.
-Donner d'autres références en parlant de façon neutre de telle théorie, tel auteur, telle découverte...

Alors l'autre regarde sa réalité sous un autre angle, avec une autre grille de lecture. Et ce qu'il voit de nouveau, en le voyant tout seul, ça lui permet d'en être fier et de se construire avec. Plutôt que de se sentir con de ne pas l'avoir vu avant.

C'est tout ce qu'on peut faire vraiment pour insuffler le changement chez quelqu'un sans qu'il se sente humilié. Forcer l'entrée, ça ne marche pas. Et si ça marche, c'est plutôt mauvais signe. Changer, c'est un processus, ça ne se contrôle pas de l'extérieur. Ca se stimule, mais ça ne se programme pas. Alors que la "greffe d'opinion en milieu hostile", c'est une procédure, autrement dit du dressage. C'est manipuler l'autre, même avec les meilleures intentions possibles. L'autre se rebiffe et bloque son processus de changement par négatricité (manœuvre pour échapper à l'influence dont on se sent l'objet).

J'te jure, depuis que j'ai compris ça, ça m'a changé le caractère. :P
J'étais comme toi avant, je poussais les gens pour mettre leur base foireuse sous leur nez sans me rendre compte à quel point c'était violent et inutile. Violent de vouloir ouvrir leur tête pour enlever le rouage défectueux et le remplacer par la bonne info, même si j'étais certaine d'avoir raison. Ils se sentaient stupides et nus et menacés dans leur intégrité psychique alors que je pensais en toute bonne foi leur rendre service et que c'était du respect que je manifestais en leur faisant du "bien" comme ça. J'suis en train de comprendre qu'on ne rend jamais service à quelqu'un en croyant qu'on peut déboulonner sa tête, pointer du doigt le truc qui fait foirer l'ensemble et tout remonter bien comme il faut derrière.
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Maitresse Rita pour son message (23 au total) :
shinouneDoonarralasandersalicesmartiseMlle RoseRuschMelokineCyranouzuJoebarDicizitGabaluslady spacemaxmomoMirabelleKayezasandrinefThibaudMushudédaleGilou de CanterateGraboteYoupla
"Donc l’idée est que l’existence, ce n’est pas vrai ou faux, ce n’est pas le fait d’être dans le réel ; l’existence, c’est une histoire qu’on se raconte vraiment, on y croit comme l’enfant qui joue au docteur ou à la maîtresse"(M. Vial)

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Cyrano
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Cyrano »

Merci pour cette vision des choses, qui ne me semble relever que du bon sens.

On m'a souvent dit que je ne renvoyais pas aux gens une bonne image d'eux-même, et je crois que c'est bien de cela qu'il s'agit. Quand j'entends de la merde en face de moi, j'ai deux réactions en général. Ou je m'en tape et je passe à autre chose, ou ça me saoule et je rentre dedans. Je ne parle pas de violence hein, mais comme tu dis je vais directement à l'essentiel en appuyant là où ça fait mal. Et cet endroit là s'appelle "la logique". Dans le raisonnement, il y a une faille, et je m'engouffre dedans comme un bûcheron. C'est sûr qu'il ne faut pas que je m'attende à une remise en question soudaine.

Disons que, comme je fonctionne comme ça, et que je n'ai absolument aucun problème avec le fait d'avoir tort, je transferts ce fonctionnement aux autres...et c'est sans doute une erreur. Maintenant, il faut une sacrée dose de bienveillance pour faire tous ces efforts dans le but de voir "grandir" l'autre. Et de la bienveillance bah...j'en n'ai pas toujours à revendre quand en face de moi des gens tiennent des discours qui m’énervent.

Quand l'incohérence d'un raisonnement me saute aux yeux, je ressens souvent une profonde lassitude, et l'envie d'être ailleurs.

Je vais méditer tes paroles...
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Le Renard »

Hors-sujet
Fil "votre rapport aux autres", 8 remerciements sur le message qui traite de "comment changer les autres". Ca craint. Sérieux.

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Re: Votre rapport aux autres

Message par sanders »

Hors-sujet
Perso j'ai lu dans ce post remercié ce qu'il peut y avoir de dangereux, manipulateur et irrespectueux dans mon rapport aux autres lorsque je tente de les changer plutôt que comment les changer. ;)
Mais une mise en garde sur les risques de glissement et de dérive est toujours utile :-)
Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

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Re: Votre rapport aux autres

Message par Cyrano »

C'est pas une question de changer les autres de manière intrinsèque. Simplement leur montrer que parfois, dans la manière dont ils abordent un sujet, c'est n'imp. Le changement ne s'opère pas malgré les gens.

Quand je suis arrivé ici, j'avais plein de merde dans la tête. Et je suis heureux que certains ici aient eu la patience de me le montrer. Je ne me suis pas senti manipulé une seule seconde. Comme je l'ai dit ailleurs, je n'ai pas l'impression qu'on m'ait amené à penser comme les gens, mais plutôt à penser mieux tout seul.

On est dans le rapport aux autres là, et dans la façon dont on peut être amené à communiquer pour leur faire prendre conscience que ce qu'ils disent c'est de la merde...rien à voir avec ce qu'ils sont.
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Re: Votre rapport aux autres

Message par shinoune »

Foxi, bonjour, ça fait longtemps qu'on ne s'était croisés :-)

J'ai remercié le message de maïanna non pas dans la conception de "changer" l'autre, ce qui ne me semble pas être à faire -sauf demande de sa part et encore celle-ci serait à questionner- mais plutôt comment pouvoir l'atteindre avec notre conception qu'il puisse la recevoir, l'entendre, sans être aggressé ou tellement remis en question qu'il se referme ou attaque, comment lui transmettre notre vision du monde sans lui faire violence et ainsi, peut-être pouvoir initier un dialogue ou, tout au moins, une réflexion chez lui.

On ne change pas mais on évolue et presque toujours selon ce principe: cueillir un propos, une lecture ou autre, qui nous fait nous ajuster, nous actualiser. Mouvement qui n'a lieu que si un espace en nous est déjà disponible pour accueillir cette nouvelle donne, cela se fait de façon consciente ou pas.

J'ai remercié Maïanna parce qu'elle expose une manière plus respectueuse de chercher un dialogue que le "rentre-dedans".
Et je crois que Cyr a bien senti la différence des deux approches et de ses bénéfices possibles dans l'échange. L'une ferme les portes, l'autre les entrouvent pour un dialogue possible et sans provoquer de blessures de part et d'autre.

Quant à changer, c'est un processus, de longue haleine et la seule personne que l'on puisse vraiment faire bouger, c'est soi-même. Et lorsque une situation est bloquée entre deux personnes et fait souffrir, se remettre en question, changer soi-même sa manière de communiquer, est une façon de faire un pas vers l'autre ... la balle est ensuite dans son camp.
Et c'est fait dans le respect de chacun.

Mon étoile te semble-t-elle plus à propos maintenant? Ai-je pu te rejoindre ? :wink:
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Pier Kirool
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Pier Kirool »

Hors-sujet
Le Renard a écrit :Fil "votre rapport aux autres", 8 remerciements sur le message qui traite de "comment changer les autres". Ca craint. Sérieux.
Pas forcément il me semble. Tout dépend à quoi c'est utilisé. Et franchement en les lisant, j'ai trouvé que ces recommandations visaient juste à faciliter les échanges d'opinions différentes et pas du tout à faire changer les gens malgré eux. Ceci dit, ce sont des outils qui comme le couteau, peuvent servir différemment en fonction de celui qui les manie...
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Le Renard »

Non, je ne comprends pas la distinction entre "changer les gens" d'une part, et "leur transmettre notre vision du monde" ou "leur faire prendre conscience que ce qu'ils disent c'est de la merde" d'autre part.
Mais tant-pis, ce n'est ni nécessaire ni important, ni vraiment intéressant.

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Re: Votre rapport aux autres

Message par shinoune »

:hai: :-)
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Re: Votre rapport aux autres

Message par Maitresse Rita »

Le Renard a écrit :Fil "votre rapport aux autres", 8 remerciements sur le message qui traite de "comment changer les autres". Ca craint. Sérieux.
Et qu'est-ce donc que le rapport aux autres qu'un immense processus où nous nous changeons les uns les autres ?
Changer, ce n'est pas une mauvaise chose, au contraire. Et faire changer l'autre, et être changé par lui, c'est le fondement de tous les liens sociaux. Changer, c'est la base même du vivant. Pourquoi les gens exclus socialement ont-ils le sentiment de devenir fous au fil du temps ? Aliéné, c'est autant la définition d'étranger que de fou. Celui qui ne peut pas être en conflit avec l'autre et se frotter à lui est enfermé dans sa tête. Il ne change plus. Y'a une phrase de Forneret qui dit "La folie c'est la mort avec les veines chaudes". Ne plus pouvoir changer, c'est être déjà mort.

Paul Ricoeur parle de ce qu'on appelle l'ipséité de l'individu, sa capacité à être toujours le même mais toujours différent. Et on change par le conflit avec l'autre. Je trouve donc qu'on est en plein dans le sujet. Parce que le rapport aux autres, c'est ce qui provoque l'ipséité et cultive donc notre humanité à tous. Ca permet de lutter contre l'aliénation de l'autre et de soi. Ca participe au processus d'autonomisation de l'autre, à la fabrication perpétuelle de son humanité, ce qui permet de garantir et de préserver aussi la nôtre.
Pierre Kirool a écrit :Ceci dit, ce sont des outils qui comme le couteau, peuvent servir différemment en fonction de celui qui les manie...
Donner son avis, son ressenti, ou citer une référence quelconque neutrement, en disant " Bourdieu pense que...", c'est tout sauf un outil qui peut devenir dangereux ou manipulatoire. Parce que justement, c'est à l'autre de s'en saisir ou pas, de regarder les choses avec ce petit angle différent. Parce que dans ce cadre-là, on n'est pas en train d'affirmer une vérité qui impliquerait que lui se trompe. On ouvre un champ de possibles, libre à lui d'aller y faire un tour. S'il y va, il change. S'il n'y va pas, ce sera pour une autre fois, avec une autre référence, un autre avis personnel d'un autre être humain... On ne peut pas manipuler l'autre comme ça. On le manipule en cloisonnant sa pensée, pas en l'ouvrant et en le laissant libre d'aller où il veut. Dans ce cadre-là, on ne le change pas "malgré lui", on le change du simple fait qu'on est un autre être humain en face de lui. Nous vivons ça tous les jours, on change les autres, on est changé par eux. C'est un processus on ne peut plus naturel. Le soucis, c'est justement quand ça se bloque.
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Maitresse Rita pour son message (3 au total) :
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"Donc l’idée est que l’existence, ce n’est pas vrai ou faux, ce n’est pas le fait d’être dans le réel ; l’existence, c’est une histoire qu’on se raconte vraiment, on y croit comme l’enfant qui joue au docteur ou à la maîtresse"(M. Vial)

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Re: Votre rapport aux autres

Message par Kamak »

Oui, je crois qu'il s'agit pas là de changer l'autre, mais simplement, de mieux se faire comprendre,
en ouvrant une fenêtre au lieu de débouler dans la baraque avec une armada de :violent1: .

En fait, je crois que j'avais aussi tendance à appuyer là où ça fait mal, juste pile poil dans la faille.
Le plus calmement du monde, avec la plus grande patience, bien installée pour démontrer, pour démonter.
Tu m'étonnes que ça coince en face.

Je ne me rendais pas compte du truc, parce qu'effectivement, j'accepte facilement de mon côté qu'on me remette en question, qu'on me bouscule. C'est comme ça qu'on avance.

Merci à toi, Maï.
Je visualise bien l'essieu et je vais songer aux ricochets.

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