L'auteur pratique lui-même divers rituels, inspirés notamment des Amérindiens, par exemple hutte de sudation, quête de vision, etc., et il présente dans ce livre "ses réflexions et ses expériences de nomade spirituel". Avant tout, petite explication des termes qui lui sont spécifiques (et que j'espère pas trop mal traduits par bibi).
- "L'autre nature", c'est tout ce qui n'est pas directement matériel, mesurable, reproductible, etc. Si vous faites partie de ceux qui ne croient qu'en ce qui est matériel, mesurable, reproductible et que vous tenez à démontrer que vous avez raison, je vous prie de passer votre chemin. La question n'est pas là.
- Lâcher-prise, mort et renouveau : pour M. Wider, toute réelle expérience spirituelle réside dans ce cycle. Il ne s'agit pas de mourir physiquement, mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi.
- La conscience socioculturelle, c'est ce qu'on pourrait appeler aussi le mental conditionné, l'ensemble des idées que nous avons héritées de notre culture et auxquelles nous nous identifions pour affirmer notre existence. Par définition, la conscience socioculturelle ne peut que rejeter "l'autre nature" parce qu'elle ne rentre pas dans ses cases, qu'elle n'a pas d'utilité immédiate, qu'elle est bizarre, non-mesurable, etc.
Personnellement, je trouve très libératrice cette idée que quelque chose en nous doit mourir, notamment tout ce qui nous pèse, nous conditionne, nous ferme - à nous-même, aux autres et au monde. Cette mort n'est pas forcément violente, par contre elle peut être déstabilisante, d'où l'importance de procéder prudemment.Markus Wider a écrit : Je considère que toute action voulue visant à se rappeler « l'autre nature », à s'y relier ou au moins à se préparer à ce « rappel » est une pratique spirituelle consciente. Puisque l'expérience spirituelle ne peut résulter que de l'expérience du lâcher-prise, de la mort et du renouveau, la pratique spirituelle s'occupe au fond toujours de ce cycle, pour justement préparer cette expérience et étayer ses effets. La pratique spirituelle consciente a pour objectif de distiller « mort et renouveau » de façon dosée et protégée afin que la conscience socioculturelle apprenne à autoriser l'autre nature et que la force de transformation qui y réside puisse être libérée au profit de la vie concrète présente.
Qu'en pensez-vous ? La question s'adresse en particulier à ceux qui ont déjà une pratique spirituelle (ou religieuse, d'ailleurs, l'un n'empêche pas l'autre) mais en général aussi à tous ceux qui se sentiront interpelés.
Pour ceux qui pratiquent la méditation : la voyez-vous comme une pratique spirituelle ? Si oui, pourquoi, si non, pourquoi pas ? (Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question, bien sûr - ce sont vos témoignages qui m'intéressent...)
Et, question subsidiaire : comment voyez-vous la place / le rôle de la douance là-dedans ?