madeleine a écrit :Hello CortO
si tu parviens à caser l'Univers Elégant dans ton planning, ça serait fabuleux que tu puisses en plus en faire ici un petit résumé ...
Salut.
J'ai lu ce bouquin quand j'avais une quinzaine d'années.
C'était vraiment un bouquin de vulgarisation à l'arrache, d'un scientifique qui met un peu en scène sa vie et ses recherches, mais en protégeant toujours bien le lecteur de la crudité de sa science. Le même contenu aurait pu être écrit en un seul chapitre sans trop de mal, si le bonhomme avait un peu mis sa personne de côté. En fait le bouquin n'apporte rien de plus que l'article wikipedia kivabien. Bref.
On sait qu'il y a un vide conceptuel entre d'une part la théorie de la relativité pour les gros trucs (les galaxies, les étoiles, les cochons intersidéraux) où la force reine est la gravité, et d'autre part la théorie quantique pour les petits trucs (les particules élémentaires où tout est dual et probabiliste, avec une chiée de paramètres constants dont personne ne sait trop d'où ils sortent) où les forces reines sont la force forte, la force faible et la force électromagnétique, progressivement unifiées.
Les deux théories fonctionnent bien dans leur champ d'application respectif (typiquement un objet du monde réel qui utilise les résultats de ces deux théories pour exister, c'est le GPS). Mais les deux théories sont incompatibles. Ca craint.
Alors les chercheurs cherchent quelque chose qui unifie les deux théories, et si possible que ce quelque chose porte l'élégance de la simplicité. Un des champs de cette recherche sont les théories des cordes. Il y a plusieurs théories des cordes, incompatibles entre elles. Elles ont en commun d'envisager un constituant élémentaire de l'univers sous forme d'un tout petit rond de calamar d'énergie qui vibre en 11 ou 13 dimensions. Le rond de calamar, c'est la corde. Toutes ces dimensions sont nécessaires pour que la théorie soit simple. Si on réduit le bidule à 3 dimensions, on se retrouve avec toutes les constantes inexpliquables de la théorie quantique.
Certaines formes de la théorie des cordes semblent assez mûres pour passer au crible expérimental. Le problème c'est que pour vérifier les prédictions nouvelles qu'elles proposent, il faudrait des niveaux d'énergie difficiles à produire. A l'époque où le livre a été écrit, le LHC n'avait pas encore été construit.
Dans mon souvenir, le bouquin manquait pas mal de modestie dans sa manière d'aborder ce qui reste pour le moment une spéculation théorique, et présentait la théorie des cordes comme un truc a priori bon mais pour lequel quelques détails administratifs restent à régulariser.
Valavala.
Tchô