[QALC] Quels livres avez-vous échoué à lire?

[Shingouz]

Et pour rebondir sur la relecture : je suis pour ma part un relecteur compulsif. Quand j'aime beaucoup, je relis tous les 3 à 5 ans minimum.
Sinon, je suis en manque. C'est ma tendance "madeleine" à moi que j'ai (mais je ne relis pas Proust sinon pas l'time de lire autre chose).

[Swinn]

Hors-sujet

Les 150 premières pages du Seigneur des Anneaux sont interminables. Comme @Shingouz je trouvé que la rencontre avec Tom Bombadil présente peu d’intérêt d’autant plus qu’il ne réapparaît nulle part ensuite. Les chansons je les ai toutes zappées à la lecture, très ennuyeuses également.

[Judith]

Hors-sujet

Si on se lance dans une discussion sur Le Seigneur des Anneaux, je suggère de la poster plutôt dans le fil sur les lectures. Mais pour faire bref : ma perception du livre est opposée aux deux vôtres. La description de la Comté est excellente, notamment par ses pastiches de romans classiques, et je pense que l'épisode de Tom Bombadil est crucial, en plus d'être parfaitement construit et d'une grande beauté. Le personnage ne réapparaît pas pour une raison simple, mais il est mentionné au conseil d'Elrond comme le seul être absolument insensible à l'Anneau et au pouvoir de Sauron, ce qui indique assez son importance dans le Terre du Milieu et dans l'aventure des Hobbits. Tolkien a expliqué sa signification dans sa correspondance, mais on peut la deviner assez facilement, je crois. Par ailleurs, le roman est gravement dénaturé sans sa part poétique, qui est certes stylistiquement assez déroutante pour des lecteurs peu au fait de la poésie médiévale, mais plutôt réussie compte-tenu de ce que souhaitait l'auteur.

[black]

je m'endors littéralement au fil des mots....

Donc à priori, tu es confronté à la difficulté la plus répandue, l'ennui.

Pas exactement, entre l'ennui et le rejet.
J'ai pas osé le lire en anglais, alors que 90% de mes lectures le sont, mais là je suis incapable d'imaginer essayer.
Des livres qui m'ennuient j'en ai eu d'autres, ce que je tente c'est de lire ailleurs que dans mon lit dans ces occasions en attendant que ça passe.

[Tortue]

De douze à quatorze ans environ, j'ai interrompu ma lecture de La Promesse de l'aube (Romain Gary) et de J'avoue que j'ai vécu (Pablo Neruda), étant alors peu sensible aux séductions du genre de l'autobiographie. Plus tard, j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour lire deux chefs-d'œuvre déjà cités sur ce fil, Du côté de chez Swann et Voyage au bout de la nuit (trop touffus : j'y suis revenu en connaissance de cause).
En ce moment, c'est l'obstacle psychologique qui est le plus susceptible de me faire abandonner un livre. Je me souviens d'une lecture particulièrement éprouvante de B-17G de Pierre Bergounioux, qui suit le trajet d'un bombardier américain entre son départ d'Angleterre et son explosion au-dessus de l'Allemagne. J'ai retenu mon souffle pendant toute la durée de ce court récit à dix mille mètres d'altitude, car j'ai le vertige aussi bien dans la vie que dans la fiction.

Je me souviens d'une courte nouvelle (ou cauchemar ?) d'Alexei Remizov que j'ai abandonnée au bout de trois pages insoutenables.

L'an dernier, j'ai dû laisser de côté deux livres merveilleux, faute d'énergie : Diadorim de Guimarães Rosa et Danube de Claudio Magris. J'espère les reprendre cet été.

[Judith]

Je me souviens d'une courte nouvelle (ou cauchemar ?) d'Alexei Remizov que j'ai abandonnée au bout de trois pages insoutenables.

Je comprends totalement (idem pour Bergougnioux que tu cites plus haut). C'est probablement pour moi aussi l'obstacle le plus difficile à surmonter. J'ai mentionné Sebald comme exemple, mais il y a plusieurs autres cas où j'ai bloqué par impossibilité à supporter ce que je lisais, dont un m'est toujours resté en mémoire : c'est Malaparte, surtout avec La Peau. J'ai adoré le livre, mais j'ai été obligée de m'arrêter : je faisais des cauchemars après chaque chapitre. Je crois que je n'oserai jamais le reprendre.