Développer une méthodologie de travail.

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Carcharodontosaurus
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Développer une méthodologie de travail.

Message par Carcharodontosaurus »

Bonjour à tous,

Je ne sais si ce sujet à déjà été abordé. J'ai parcouru quelques topics et effectués quelques recherches mais je n'ai pas trouvé mon bonheur. Si ce sujet à déjà été débattu, le topic peut être clos après une petite redirection :)

Le sujet est relativement simple mais extrêmement vaste. Comme tout ceux habilités à poster dans cette section, j'ai été diag +. J'ai également de gros doutes concernant le syndrome d'asperger pour mon cas mais n'étant pas diagnostiqué, je ne me permettrai pas de l'affirmer.

Ma question est, comment travaille t-on ? Je veux dire, je suis chef de projet dans l'industrie pharma, biologiste, bac +5 et tout le toutim. Mais je n'ai quasi jamais eu à faire d'effort pour en arriver la. Flemme, paresse, procrastination sont mes maîtres mots. Je songe depuis 3 ans à une reconversion dans l'informatique, j'ai appris du python et de la datascience mais je n'ai jamais passé le pas. Mon quotidien professionnel est fait de stratégies pour en foutre le moins possible. A ma grande surprise, mes chefs sont pour autant contents de moi et, malgré l'impression de forcément manquer des trucs, je n'ai pas encore perdu mon job ni fait de grosse boulette. Cependant, si une mouche passe dans le bureau, j'arrête tout ce que je fais pour la regarder passer. Je ne réussi pas à apprendre la moindre procédure. Bref, vous avez compris, je suis un branleur fini qui a sa grande surprise à quand même un boulot. Mais a aussi le sentiment de gâcher son potentiel et de sérieusement remettre en question son avenir professionnel.

Je pense (et je crois que cela à été dit de fort jolie façon) que sans capacité à focaliser son attention, l'intelligence n'est rien. Elle n'est pour moi que la béquille (ou paradoxalement la cause racine ET la béquille à la fois) qui me permet de ne pas faire banqueroute sans pour autant faire le moindre effort.

J'aimerai réussir à devenir un employé efficient et dynamique, proactif, développer une conscience professionnelle (j'ai une capacité à me contrefoutre de tout hallucinante). J'ai parfois réussi à bosser un peu plus, mais je tiens 3-4 jours grand maximum et puis s'en va. A noter que je suis ultra-efficient quand stressé. Mais uniquement si la pression est suffisante sinon la loi du moindre effort règne. Et je ne pense pas qu'avoir un boulot qui me mette une pression dingue en permanence aurait de bonnes répercussions à long terme sur ma santé.

A noter que je ne suis absolument pas fier de cet état de fait. Je suis donc preneur de toute technique, approche, quand bien même personnelle et pas forcément extrapolable, qui permettrai de simplement me concentrer plus de 5 minutes consécutives sur mon travail. Voir même m'organiser ou, pourquoi pas, structurer mon boulot.

Avant que je ne perde mon emploi si possible :lol:

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Napirisha
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Napirisha »

Argh... Si seulement je savais.... Je lirai les réponses avec grand intérêt :grin:
wonderbra de la recherche Google (c) Miss Souris

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baptiste
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par baptiste »

En fait j'ai globalement le même problème que toi. Clairement quand je travaille en autonomie je passe 90% de mon temps à glander, seulement j'ai appris pendant les 10% du temps ou je travaille à être redoutablement efficace. Ça fait que pour les observateurs extérieurs le travail est fait et ils sont contents.

J'applique des règles non écrites et personnelles, après j'ai pas non plus la science infuse ou le monopole de la glande :

- limiter le zèle : plus on en fait plus on nous en demande, donc je me limite à ce qui est demandé, je fais pile mes objectifs, je rend mes travaux en limite de deadline et surtout je fais strictement ce qu'on me demande, surtout si c'est débile. Je garde toutefois un ou deux coup d'eclats dans ma manche pour quand je me sent observé ou sur la sellette.
- être organisé : quand on a un travail récurent à faire je le fais en cherchant la plus grande efficacité possible, j'établis des routines pour ne rien oublier, je cherche des moyens de gagner du temps.
- être discret, ne pas s'afficher à glander, ne pas prendre trop de place dans l'entreprise. Toujours paraître occupé.
- toujours paraître plus con que l'on est réellement, si on montre que l'on sait faire quelque chose, ça va devenir un truc récurent qu'on va nous demander.

Bref ça répond pas vraiment à ta question mais ça te permettra de moins culpabiliser.
A cause de mon mode de vie mon accès internet est sporadique donc pas de panique

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Bulle d'o
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Bulle d'o »

C'est fort intéressant de développer une stratégie de travail, je crois :

D'un premier côté : quand on "aime organiser le travail" car ça fait un truc joli, esthétiquement convenable pour soi, bref tout ça.....
D'un second côté : quand on en aurait besoin pour faire ses preuves sur.....

Mais en dehors de ça, si tout est efficient, pourquoi vouloir organiser du travail? Pour aller où?

Je trouve pas étonnant que glander fonctionne, tout en conservant son emploi, quand on est efficient. La méthodologie serait un moyen et non pas un objectif. Je crois que beaucoup de personnes se méprennent là-dessus, ce qui fait qu'ils parlent beaucoup de méthodo.... Mais si t'en as pas besoin, faudrait un but pour que ça devienne utile et de par le fait.... suffisemment intéressant pour s'y coller, non?
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

Les désorientés (2012) de Amin Maalouf

Invité

Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Invité »

Je ne sais pas si je peux t'aider, mais voici quelques suggestions, et un peu de ma propre expérience.

-Il faudrait déterminer d'où vient ton inattention, et la raison pour laquelle tu développes des stratégies d'évitement du travail au lieu de t'impliquer sérieusement dans ta profession. Ennui? Manque de sens? Autre chose? Il me semble que tu ne pourras pas remédier au problème sans en connaître les causes.
-Pour ce qui est de l'attention, il est possible de la développer par entraînement, avec des méthodes de type "pomodoro", en allongeant progressivement les plages de concentration. Les progrès sont automatiques, sauf en cas de pathologie.
-Dans tout travail, il y a des tâches qu'on aime et d'autres qu'on n'aime pas, c'est inévitable. On peut les hiérarchiser, et organiser ses journées sur la base de cette hiérarchie pour les dynamiser et éviter l'excès d'ennui.
Pour prendre mon propre exemple (je suis enseignant-chercheur) j'aime préparer les cours, en donner certains, et écrire articles et bouquins ; je n'aime pas beaucoup corriger les copies, ni donner les cours à des groupes d'étudiants peu motivés, ni effectuer les collectes de données préalables à la rédaction des articles. Je déteste franchement les tâches d'administration. Sur cette base, j'essaie d'organiser mes journées de travail en m'assurant que dans chacune, il y ait des tâches ingrates et des tâches plaisantes : j'utilise la seconde catégorie comme carotte, en m'interdisant d'y travailler tant que je n'ai pas fait (et bien fait) le boulot ingrat fixé pour la journée ou la demi-journée : cela dans la mesure du possible, puisque je ne choisis pas, évidemment, les horaires des réunions administratives qui m'enquiquinent. Mais par exemple, je ne rédige un article que si j'ai terminé auparavant la correction de mes copies. Le travail désagréable et monotone "passe" mieux si je sais qu'ensuite, il y aura quelques heures excitantes qui me dédommageront de mes efforts. C'est assez efficace dans mon cas, même si je n'échappe pas à certaines journées interminables, mais au bout du compte le boulot est fait.
-Il est aussi possible de rendre attrayantes des tâches désagréables en les détournant en partie : les réunions insupportables, qu'elles soient ennuyeuses ou angoissantes, peuvent devenir amusantes, si on les utilise à observer les collègues (sans malveillance), ou à travailler son attitude et sa participation comme on travaillerait un jeu d'acteur. J'emploie volontiers cette technique et j'en suis assez satisfaite.

Bon courage en tout cas!

Carcharodontosaurus
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Carcharodontosaurus »

Hello,

Merci de vos réponses ! Je vais essayer de faire dans l'ordre.

[mention]Napirisha[/mention] Pas facile hein ? Restons optimistes, une solution miracle nous guette peut être ahah

[mention]baptiste[/mention] Je me reconnais parfaitement dans ton discours. Frères de glande nous sommes. Toujours avoir l'air sérieux, occupé, parler pour le mot juste mais aussi se laisser paraître idiot parfois pour ne pas qu'on place de trop grosses attentes en nous, ect. Le parfait masque d'employé lambda ... Alors que tu répond aux questions de ton chef en scrollant sur un forum ... Tout n'est qu'apparence dans ce monde ! Ils sont contents, mais au fond de moi, une infinitésimale étincelle de conscience professionnelle se dit que quand même, la, ça fait un peu gros. C'est plus pour ma conscience que pour le bonheur de mes chefs dont je me contrefous lol.

[mention]Bulle d'o[/mention] C'est juste. et ça rejoint ce que j'allais répondre à [mention]Judith[/mention] . Je ne travaille pas car je ne porte aucun intérêt à mon job. Je suis biologiste de formation mais je me retrouve à faire de la logistique d'essai clinique, faute de poste en recherche en France. Le job n'offre aucune marge de manœuvre ou d'innovation et demande d'être extrêmement procédurier. Hors, la simple vue d'un formulaire administratif me fait sentir comme superman face à la kryptonite. De scientifique, l'entrée dans le monde professionnel m'a fait agent administratif. Gestion, suivi, procédures. Tout ce que je honnis depuis toujours est devenu mon emploi. Il y a un sens en sous main, pourtant. En théorie, faire avancer la recherche biomédicale. En théorie. En pratique... pourvu que ce soit rentable. D'où mes velléités de reconversion en dev ou datascience. J'espérais qu'avoir un projet me motiverai, ça a été le cas quelques semaines, puis le naturel à repris le dessus. J'aimerai réussir à cadrer mon avancée, à structurer mon apprentissage, définir une méthodologie pour garantir une assiduité. Mais tout va de mal en pis et, après ces derniers mois en télétravail, je ne fais plus que le minimum du minimum.

J'aime bien ton approche Judith. Garder le meilleur pour la fin. Je faisais ca en mangeant petit ahah. Le problème est que 100% de mon job est ennuyeux. Du coup, peste ou choléra first ? Souvent, ça fini soit en rêvasserie, soit en 28ème pause café, soit en pérégrinations interminables sur le net ...

D'un autre côté, mon honnêteté intellectuelle me force à reconnaître que je n'ai JAMAIS réellement travaillé. Le strict minimum pour pas avoir d'emmerde. Du coup, le marasme actuel fait déclencheur mais je pense qu'il y a un problème de fond. Ma soeur a été diag TDA/H récemment (A la pitié salpétrière, je ne sais qui elle a vu) mais j'ai du mal à y croire de mon côté. Je suis capable d'être concentré des heures et d'apprendre à grande vitesse, d'être extrêmement pointilleux et assidu, mais uniquement si le sujet est mon petit intérêt restreint du moment. Le reste n'a aucune importance et je suis infoutu d'y consacrer le moindre effort. Il me semble que les TDA/H ne sont pas capables de faire ça. J'ai lu qu'asperger pouvait conduire à des diag de TDA/H en premier lieu mais je ne suis pas certain que tous les asperger soient des glandeurs finis (je ne parle pas d'autres problèmes qui empêcheraient de trouver un emploi où de le garder, ce n'est pas mon cas).

Concrètement, quel est l'objectif de ma démarche ? Hé bien, m'assurer un avenir professionnel. Réussir à passer le pas de ma reconversion, pourquoi pas. Je commence des dizaines de projets que je ne termine pas. Mon job est une opération de survie pendant les 10% du temps où je bosse effectivement. A la maison, mon intérêt est accaparé par mes petits intérêts et j'en oublie les taches ménagères. C'est une forme de cycle infernal: Je dois faire X - Y est plus interessant, je m'y plonge - ne pas avoir fait X me rattrape - conséquences de ne pas avoir fait X, rattrape en urgence, culpabilité vs ma conjointe qui subit les affres de ma flemme ou mon boulot qui est vraiment fait de la façon la moins sérieuse possible sans pour autant passer pour un gland.

Globalement, on pourrait dire avoir les pieds sur terre ? Devenir une forme d'adulte responsable ? Ou bien faire le deuil sur toute aspiration et rester dans un job alimentaire. La dernière perspective n'est pas tout à fait réjouissante lol.

Invité

Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Invité »

Merci des précisions.
Juste une chose
Carcharodontosaurus a écrit : lun. 29 juin 2020 12:49 je ne suis pas certain que tous les asperger soient des glandeurs finis
Je ne pense pas non plus. J'ai moi-même reçu un diagnostic de TSA, et je suis très travailleuse et impliquée dans mon métier (malgré des problèmes d'ennui récurrents et des intérêts spécifiques multiples). Je ne crois pas faire exception : il me semble que les autistes ont plutôt, en général, la réputation d'être de bons bosseurs. A vérifier...
Bon courage pour ta reconversion en tout cas!

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Gail
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Gail »

[mention]Carcharodontosaurus[/mention] Je me posais aussi des questions sur mes capacités d'attention.

Une (trop) grande partie de mon boulot consiste à saisir des dossiers et vérifier les dossiers saisis par les secrétaires. Je décroche très vite, en pensant à 10 trucs différents n'ayant rien à voir avec ce que suis en train de faire. (Ça en est risible, j'écoute les conversations téléphoniques des autres bureaux, je regarde ce qui se passe dans la rue, me ballade sur internet 2-3 fois par heure... même quand je suis motivée pour bosser!) Du coup, je revérifie ce que j'ai déjà fait, de peur d'avoir fait n'importe quoi en étant aussi peu concentrée.

A la WAIS, j'ai vraiment buté sur un des subtests de l'IMT. J'étais convaincue que la neuropsy allait parler de TDA. Mais, d'après elle, vu les différents résultats, c'est juste que je sous-performe quand je m'ennuie, ou, comme elle l'a écrit: "Gail semble davantage investie quand la tache est contextualisée et présente un intérêt "

Vu ce que tu décris, tes problèmes d'attention ont tout l'air d'être du même ordre.

La neuropsy m'a conseillé de fractionner ce type d'activité, d'en faire une épreuve de vitesse plutôt que de chercher l'endurance. Maintenant, je m'accorde des vraies pauses internet, genre 5 minutes sur AS si je fais 30 minutes de saisie. Ça marche déjà mieux.

Et depuis peu, je tente une méthode beaucoup moins avouable. J'utilise le strict minimum de concentration nécessaire pour saisir correctement et je focalise le reste de mon attention sur un "film intérieur". L'avantage est que ça limite les interférences liées au monde extérieur et aux questionnements intérieurs. Et, pour l'instant, le challenge de maintenir l'équilibre entre les 2 tâches m'enthousiasme donc je ne m'ennuie pas ET je suis plus efficace.
Ça embrouille mais c'est pas si bête, ça met des grelots dans la tête
Les Elles - Milo

Carcharodontosaurus
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Carcharodontosaurus »

Hello Gail,

j'ai lu ton post. Je suis allé travailler 30 minute, j'ai été plutôt efficace. Je prend 5 minute de pause. J'ai un max de trucs en retard je vais tenter l'aprem comme ça, je te fais un retour bientôt :D

C'est exactement le même schéma et c'est vrai que je marche au challenge et au stress. Si il n'y a pas de pression je suis à l'ouest, si il y a de la pression je peux être ultra efficace. Mais faut vraiment pas mal de pression, ahem. Donc se mettre des challenge perso peut être une bonne solution. Je fonctionne comme ca au sport aussi. Très intense mais pas d'entrainement de plus de 45 min - une heure. Je vais essayer de copier l'état d'esprit.

Hmm j'ai du mal à maîtriser ce genre de technique. Généralement je fini sur le net sans m'en rendre compte à scroller sur une idée qui a supplanté les autres et absorbé mon attention. D'expérience des derniers mois, je controle pas assez ahah

Didine
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Didine »

Carcharodontosaurus a écrit : lun. 29 juin 2020 12:49
D'un autre côté, mon honnêteté intellectuelle me force à reconnaître que je n'ai JAMAIS réellement travaillé. Le strict minimum pour pas avoir d'emmerde. Du coup, le marasme actuel fait déclencheur mais je pense qu'il y a un problème de fond. Ma soeur a été diag TDA/H récemment (A la pitié salpétrière, je ne sais qui elle a vu) mais j'ai du mal à y croire de mon côté. Je suis capable d'être concentré des heures et d'apprendre à grande vitesse, d'être extrêmement pointilleux et assidu, mais uniquement si le sujet est mon petit intérêt restreint du moment. Le reste n'a aucune importance et je suis infoutu d'y consacrer le moindre effort. Il me semble que les TDA/H ne sont pas capables de faire ça. J'ai lu qu'asperger pouvait conduire à des diag de TDA/H en premier lieu mais je ne suis pas certain que tous les asperger soient des glandeurs finis (je ne parle pas d'autres problèmes qui empêcheraient de trouver un emploi où de le garder, ce n'est pas mon cas).
Je me retrouve en grande partie dans les difficultés que tu évoques, mais je voulais surtout attirer ton attention sur le fait que tes descriptions n'invalident en rien l'hypothèse d'un diagnostic TDA/H, bien au contraire. La "chose" est vraisemblablement assez mal nommée : certains chercheurs et cliniciens préfèrent en fait parler de difficulté de régulation attentionnelle, plutôt que de déficit.

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Guuuiii
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Guuuiii »

Ce sujet me fait me sentir beaucoup moins seul (et coupable) tout à coup. Toute ma scolarité, mes études et maintenant dans mes expériences professionnelles, je n'ai jamais pu m'empêcher de chercher à obtenir le meilleur rapport entre effort et résultats. J'ai donc développé la fâcheuse habitude de faire le minimum nécessaire, pour ne pas trop me fatiguer (ou ne pas me fatiguer du tout en fait).

Dans mon cas, je pense que l'explication se trouve dans l'ennui profond que je ressens au quotidien dans ce que je fais (je suis en pleine réflexion sur une réorientation imminente), mais aussi dans des objectifs contre-productifs : passer X appels par jour, envoyer Y mails par jour, rédiger Z fiches produits par semaine. Je vais donc adapter ma méthode de travail selon les moyens de contrôle disponibles :
- dans la boîte où on me demandait de passer X appels par jour, j'appelais les personnes les plus susceptibles de ne pas répondre car un message sur répondeur comptait comme 1 appel.
- dans celle qui me demandais X fiches produits par semaine, les dates et heures de modification étaient enregistrées, je devais donc lisser l'effort sur la durée pour pouvoir alterner entre glande et travail.
- là où je suis actuellement, on me demande d'envoyer une centaine de mails de prospection par jour. J'ai donc installé une extension qui extrait automatiquement les emails des pages que je visite (pratique quand un salon professionnel les affiche directement), et je fais ensuite du publipostage par à-coups puisque le patron veut être en copie de tous les mails. J'alterne donc entre deux minutes de travail, et 20~30 minutes de glande.

Jusqu'à présent ça a toujours fait ses preuves. Un service annexe dans la boîte où je rédigeais des fiches produits avait même exprimé son incompréhension lorsque mon contrat n'a pas été renouvelé, en affirmant à mon manager que j'étais celui du service qui travaillait le plus/mieux. 🤭

Bertilt

Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Bertilt »

je partage ce mooc sur l'attention, en espèrant que celà puisse taider. Il s'agit d'un mooc de la plateforme fun mooc, réalisé par le réseau canopé. Il se base sur des recherches dans le domaine de l'attention en neuroscience. Les solutions sont très concrètes (par exemple, apprendre à repérer les déviation de l'attention par le suivi de son regardou de sa posture), apprendre à avoir une attention "douce et posée". Les explications scientifiques sont un plus, dans les chapitres pour aller plus loin. J'ai beaucoup aimé ce mooc, la plateforme est sympa (avec possibilité d'accèlérer la vitesse de lecture des vidéos). https://www.fun-mooc.fr/courses/course- ... on01/about

et merci pour ce sujet interessant, c'est vrai que le sujet de l'investissement dans le travail est une vrai question. je lirai les réponses avec plaisir.

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Le Styx
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Le Styx »

C'est marrant je me reconnais complètement dans le titre, mais j'en ai eu une interprétation très différente. Moi j'ai un gros problème d'organisation, de gestion du temps, de planification, surtout "en mode projet". Organiser une teuf, partir en weekend, prévoir un déplacement ou organiser quoi que ce soit me fiche des sueurs froides et mon incapacité à faire quoi que ce soit d'acceptable en matière d'administratif est impossible à cacher. J'ai zéro confiance en moi pour ce domaine. Après comme tous, l'intéret pour la tâche ou l'objectif joue énormément. Pour mon propre problème, j'ai essayé les todolists en lignes avec rappel, lu des bouquins là dessus, essayé le papier, le digital, tout ce qui me semblait à même de me faciliter la vie sans succès. J'ai choisi un métier qui optimise mes points forts et minimise mes bourdes injustifiables, mais c'est largement un problème d'organisation et donc de méthodo. Les cartes mentales me permettent de faire un peu mieux en matière de projection/planification mais sans ça je cherche toujours des outils miracles pour les cas comme moi (j'espère secrètement un planing-coloriage avec des gomettes multicolores à la place de mon google agenda).
Désolé pour les fautes d'orthographes.

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Le Styx
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Le Styx »

Je fais un up par rapport au message précédent par rapport au message précédent : Suite à un échange avec mes responsables qui s'étonnent de mes aptitude et de mon aisance dans certains domaines (analyse, etc.) et mon incapacité à gérer l’administratif ou remplir un putain de tableur j'ai évoqué la dyspraxie visiospatiale. On a convenu que je rencontrerai la médecine du travail (je ne fais valoir aucune RQTH, demande d'aménagement ou traitement particulier, au contraire) pour que je puisse éventuellement avoir des conseils. Avec le médecin du travail, je compte apporter mon bilan cognitif (je suis HPI détecté, mais je n'ai jamais suivi les conseils pour les bilans neurovisuels etc. donc pas "officiellement" dyspraxique). Je suis rassuré par l'obligation de confidentialité qui s'impose au médecin mais j'appréhende quand même un peu. J'ai déjà fait un gros pas en osant parler atypie neuro au travail, j'ai été agréablement surpris de l'acceptation, on verra ou cela me mène.
Désolé pour les fautes d'orthographes.

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Petite Plume
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Re: Développer une méthodologie de travail.

Message par Petite Plume »

Je constate que nous sommes plusieurs avec le même problème :lol:

Je ne travaille efficacement que sous pression.... Je suis redoutable quand j'arrive à mettre dans ce mode de fonctionnement. Mais ???? et bien je n'arrive pas à entrer en mode "terminator" à la demande...
J'attends que ca s'empile, le dernier moment, quand je sais que je me retrouve au pied du mur...
et le pire ? c'est que j'aime ça....
Mais ma raison me dit que quand même ce n'est pas très intelligent comme mode de fonctionnement. Tout serait tellement plus simple si j'arrivais à être efficace à la demande ?
Mes employeurs ont toujours été très satisfaits de moi : ponctualité, qualité du travail, rendement, pertinence, satisfaction des clients, rapidité d'apprentissage, etc. Je m'entendais très bien avec mes derniers chefs, et je leur avais dit : n'hésitez pas à charger la charrette, je travaille mieux comme ça. Si ca ne va plus, je dirai non. Du coup, ils savaient que non c'est non, et comme ils me chargeaient (à ma demande), et bien oui, j'avais un bon rendement (en trouvant quand même le moyen de glander en douce impunément bien évidemment :rock: ).

Sauf que maintenant, je n'ai plus de patron :rofl:
Je me suis mise à mon compte, avec un associé qui est en fait surdoué également, procrastinateur, très compétent mais qui travaille à l'arrache.... c'est pas bien malin :lol:
On fait un métier qu'on aime, qu'on a choisi. Mais je n'arrive toujours pas à être capable de travail soutenu, à volonté... Je crois même que cela empire avec le temps, car je me connais mieux, et j'ai donc tendance à faire trainer exprès.... et j'ai également l'impression que je me disperse encore plus qu'avant.
Je travaille le mieux le soir, je ne sais pas pourquoi, plutôt vers 22-23h du soir, quand il n'y a que le silence dans la maison, plus d'email qui arrive, plus de téléphone qui sonne et une deadline à rentre bien évidemment... Le nombre de rapports/dossiers que mes clients recoivent entre minuit et 1h du matin :lol:

Pourquoi développer une méthodologie de travail quand votre boss est déjà content ?
sauf que maintenant, ce que je bosse c'est pour moi ! alors pourquoi est ce que je n'arrive pas à mieux travailler ?
J'utilise régulièrement la carotte pour essayer de me motiver, structurer ma journée ou m'accorder une pause. Parfois, la honte d'avoir trop glandouiller dans la journée, le soir j'arrive à me rattraper. Mais ca ne marche pas tellement bien.

Est ce que vous avez pu avancer dans vos démarches respectives ?

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