Douance et complexe de l'imposteur

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Fabs le vaurien
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Fabs le vaurien »

TourneLune a écrit : on n'arrive pas à haut niveau sans en chier, mais on le fait aussi parce qu'on aime le faire.
c'est justement pour ça que je parle d'injustice et que le sentiment d'imposture semble tout à fait "mérité"...moi j'en chie pas et je n'aime pas en chier...alors je ne bouge pas le petit doigt..
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par TourneLune »

ouai mais t'es pas à haut niveau non plus :D
Pas besoin d'en chier pour être surdoué d'ailleurs, c'est pas le principe de base :P

Colonel Moutarde
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Colonel Moutarde »

Ben si on t'a, comme à moi, uniquement appris que c'était bien d'en chier parce que "la vie est une tartine de merde" et autres slogans stupides, qu'on a toujours valorisé devant toi, ceux qui ne faisaient pas mieux, mais qui le font en grimaçant d'effort, qu'on a systématiquement rabaissé tes résultats à coups de "tu n'as aucun mérite", "ça te tombe tout cuit dans le bec", c'est normal que tu n'aimes pas en chier : personne ne t'a jamais appris que ça pouvait avoir un intérêt.

Lorsqu'il existe un objectif donné, et que les autres ont besoin d'en chier pour y parvenir, tu peux aussi bien dire qu'ils n'ont aucun mérite parce qu'ils font ce à quoi ils sont contraints, point barre. Pourquoi donc affirmer qu'ils ont un mental de super-bosseurs, qu'ils aiment en chier, etc ? Tu n'en sais rien. Vraisemblablement, ils sont comme toi, ils n'aiment pas ça, et ils s'en garderaient bien s'ils pouvaient se contenter des résultats qu'ils obtiennent sans avoir besoin de trop se forcer.

Avec un système tel que le nôtre, de toute façon, quand bien même tu te défoncerais pour atteindre un haut niveau, tu te rappellerais que ce sont tes facilités ("tombées toutes cuites") qui t'ont mis le pied à l'étrier pour atteindre, à quantité de travail égale, un niveau supérieur à d'autres. Et que par conséquent, tu n'as toujours "aucun mérite" à être à ce niveau, puisque tu n'aurais pas plus dépensé de sueur que les autres...

Et puis, à force de nous laisser répéter que nous, "tout nous tombe tout cuit tout rôti", on finit par ne même plus se rendre compte des moments où on rame.

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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par TourneLune »

Mmmmh, je ne crois pas que ce soit sous cet angle qu'on considère les sportifs de haut niveau, les grands musiciens, les grands intellectuels. On a même tendance à oublier la masse énorme de travail qu'ils ont du abattre pour en arriver là.
Bon, tu lui mets un coup de pied au cul, à ce tyran intérieur? Il te colle parfois des œillères, je trouve! :P

Colonel Moutarde
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Colonel Moutarde »

Mmmmh, je ne crois pas que ce soit sous cet angle qu'on considère les sportifs de haut niveau, les grands musiciens, les grands intellectuels. On a même tendance à oublier la masse énorme de travail qu'ils ont du abattre pour en arriver là.
Ben Dieu merci, tout le monde n'a pas une vision du travail et de l'effort aussi bornée et étriquée que ma famille.

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Fabs le vaurien
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Fabs le vaurien »

« J’ai toujours eu un profond sentiment de mystification. J’ai l’impression que les gens se trompent sur moi, qu’ils m’estiment assez compétent pour faire des choses qui me foutent une trouille terrible, que ce soit à la télévision ou au cinéma. Je prends ça comme un défi, même si j’ai toujours peur que le pot-aux-roses soit découvert ». Antoine de caunes (2005)

Le sentiment de mystification semble être lié au passé de la personne :
Cela peut par exemple être lié au formatage induit par un parent critique ou compétitif (ou une éducation, hein colonel!!), qui font apparaître les succès comme des échecs.
Succès et échec associés de façon très étroite, il s'agit d’un ancrage négatif qui se réactive dès qu’il y a réussite. Dès lors , les promotions peuvent déstabiliser à fond...

y'a plus qu'à sortir de la position du chien de pavlov...
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Fabs le vaurien
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Fabs le vaurien »

j'ai trouvé ça... ce texte fait appel à beaucoup d'idées que nous avons déjà suggérées au travers de fil..

akpsy.com a écrit : Qu'est-ce que le syndrome de l'imposteur ?

(...)
Nous serions nombreux à être atteints de ce curieux syndrome dit de l'imposteur qui, sans être une maladie, s'infiltre dans les moindres failles de notre narcissisme et pollue notre existence. Peu enclins à l'avouer puisque les résultats probants attestent de notre travail, nous nous laissons aller à quelques confidences hasardeuses au creux d'une oreille compatissante. Traîtres en puissance et dupeurs-nés fantasmés, nous croyons, à tort, manipuler notre entourage aveugle. Même si quelques lueurs de rationalisations viennent heureusement tempérer des pensées lugubres et à terme, quelquefois invalidantes.

Une image tronquée
Il est bien évident que de tels acharnements ne nous destinent pas à améliorer notre quotidien. Il est tellement facile de se laisser envahir par un inconscient coquin qui nous attire dans les profondeurs abyssales d'un terrain paresseux. C'est avec une facilité déconcertante que la vie inconsciente a une propension à accorder à l'autre les responsabilités qui devraient nous incomber. « C'est pas moi, c'est l'autre », dirait la rengaine. Ou encore l'enfant qui, pris en flagrant délit de bêtises, nie l'évidence même de son acte.
Consciemment, nous connaissons nos potentialités. Mais notre valeur se trouve alors subitement entachée de quelque ombre fantomatique nous harcelant, provoquant angoisses et doutes infondés. L'imaginaire que nous déclenchons à vitesse grand V nous ouvre maints scenarii catastrophes où le patron, l'associé, le supérieur qui nous avait tant fait confiance et s'apercevant de son fourvoiement, ne peut que réagir : c'est dans ces moments-là qu'on met en scène notre licenciement, notre mise à mort attendue et « méritée » Forcément, cette image nous collait si bien à la peau qu'on se demande comment « ils » ne s'en étaient pas rendus compte plus tôt... Mauvaise estime de soi ? Sentiment d'infériorité manifeste ? Le doute constitue le moteur essentiel de toute personne souffrant du syndrome de l'imposteur. À l'inverse des vrais usurpateurs qui s'encombrent peu d'un sentiment de culpabilité, « l'incapable imaginaire » se sent coupable de réussir, plus encore d'accéder à une gratification méritoire. En effet, et même si l'interlocuteur lui renvoie une image très positive de son travail, la seule peur de l'échec le persuade de l'échec. Ces victimes ne peuvent s'attribuer le moindre projet de réussite et de puissance car seul l'autre, écran de toute forme de projection, est habilité à le détenir Bien sûr, l'image qu'ils ont d'eux-mêmes est une image tronquée, négative, comme scindée. Et ils s'en accommodent du reste fort bien, y trouvant quelque bénéfice secondaire. Mais alors, pourquoi donc aller toujours voir du côté de l'obscurité si ce n'est l'autojugement qui lacère toute lueur optimiste?

Une gène notoire
C'est bien la mise en place inconsciente d'une certaine forme de masochisme, voire d'automutilation psychique, qui nous entraîne vers des dérives parfois délirantes ; celles-ci nous empêchent d'optimiser notre entreprise ou d'apprécier pleinement les lauriers de la gloire. Lorsque les tendances paroxystiques s'affichent, le quantum d'énergie investi à douter est si considérable qu'il en demeure une gêne pour toute autre construction. Il s'agit d'ailleurs souvent d'individus qui s'ignorent jusque dans leurs capacités réelles et qui sont malheureusement en inadéquation avec leur vraie personnalité. Centrés sur un souci de perfection pathologique et un sentiment de supériorité masqué, ils restent fixés sur un modèle narcissique très infantile. Ce peut être une admiration sans borne pour un personnage important comme la mère ou, par exemple, pour un personnage illustre. Face à une telle figure, il est alors difficile de faire mieux: «Suis-je à la hauteur de la mission que l'on m'a confiée ? »... Autrement dit, « Suis-je digne de confiance? D'être aimé ? ...Lorsque je dois rendre un travail, j'essaie d'être objectif dit ce cadre supérieur. C'est vraiment la raison qui intervient ; je ne « flingue» pas tout de suite ce que j'ai fait. C'est la comparaison qui nuit à ce que je pense d'abord être qualitatif...

Comment sortir, dès lors que ces mécanismes punitifs ont été identifiés, de ce cercle infernal ? Se faire confiance implique aussi faire confiance à l'autre qui, loin d'être incompétent, sait percevoir et évaluer nos compétences et qualités.Pour cela, il n'est pas question de se fixer des objectifs irréalisables en première intention Rappelons qu'il existe le bon doute qui est, selon les philosophes, une attitude réfléchie, volontaire et critique. Le doute propose, face à une vérité présentée comme telle, d'en examiner le bien-fondé afin de ne pas tirer de conclusions définitives et absolues. Une jolie possibilité pour soi de s'interroger, de s'analyser, de se découvrir, de se comprendre
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Colonel Moutarde
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Colonel Moutarde »

Bien sûr, l'image qu'ils ont d'eux-mêmes est une image tronquée, négative, comme scindée. Et ils s'en accommodent du reste fort bien, y trouvant quelque bénéfice secondaire.
Celui qui a inventé la notion (si confortable pour le thérapeute en échec) de bénéfice secondaire n'a jamais dû souffrir de ces syndromes dont, soi-disant, le patient s'accommode avec tant de délectation masochiste.
Centrés sur un souci de perfection pathologique et un sentiment de supériorité masqué
D'autres, comme Christophe André, sont moins accusateurs et soulignent la surestimation de la performance sociale de l'autre. Une personne atteinte du syndrome de l'imposteur est avant tout persuadée que la perfection, les autres y arrivent très bien : ne savent-ils pas montrer une surface parfaitement lisse et brillante ? Voilà pourquoi elle devient la norme.
Se faire confiance implique aussi faire confiance à l'autre qui, loin d'être incompétent, sait percevoir et évaluer nos compétences et qualités.
Cela implique tout autant de descendre l'autre de son piédestal, cesser d'idéaliser sa performance, et l'objectivité de son jugement.

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Fabs le vaurien
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Fabs le vaurien »

Colonel Moutarde a écrit : Celui qui a inventé la notion (si confortable pour le thérapeute en échec) de bénéfice secondaire n'a jamais dû souffrir de ces syndromes dont, soi-disant, le patient s'accommode avec tant de délectation masochiste
Bah, si on voit en bénéfice une idée de plaisir, effectivement....
Moi j'y vois plus un besoin d'immuable. Aller de l'avant, en déconstruisant ses propres codes , c'est aussi se faire violence...et pas forcement la solution de simplicité.
je crois
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Saul
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Saul »

Je ne pense pas que ce soit pour accuser quand on parle de bénéfices secondaires mais seulement d'expliquer pourquoi une personne a tant de mal à changer ses comportements.
"L'homme est quelque chose de sacré pour l'homme." Sénèque

Colonel Moutarde
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Colonel Moutarde »

Cela peut facilement le devenir. C'est la porte de sortie facile pour le thérapeute qui voit que sa méthode ne porte pas. A mon avis c'est une notion à manipuler avec une extrême prudence tant, pour le patient qui culpabilise déjà à bloc, cela rappelle les "tu t'y complais" qu'il entend à longueur de temps.
Il y a une image beaucoup plus parlante pour ce phénomène - qui rejoint le désir d'immuable mentionné par Fabs, qui illustre la difficulté de changer... et qui ne présente pas autant ce risque de culpabiliser la personne... c'est celle des chemins dans la forêt; ceux qu'on connaît, on a beau savoir qu'ils tournent en rond, ils sont bien dégagés, bien tracés. Il nous faut aller vers quelque chose de nouveau, mais cela nécessite d'aller à travers bois, d'écarter des ronces, des branches parfois épineuses, de manier la machette, de s'écorcher, d'aller sans trop savoir vers où.

Or là, il s'agit justement de personnes qui ont d'elles-mêmes une image catastrophique. Cette image tronquée, pour ma part, si je m'en accommode - accommodais - c'est avant tout parce qu'elle m'apparaît pas du tout tronquée, mais juste. Sans concession, sans complaisance, sans flatterie, et donc juste. Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle et que seule la vérité blesse ? Lorsqu'on parle de dire ses quatre vérités à quelqu'un, l'emploie-t-on jamais dans le sens de dire d'elle des choses positives ?
N'existe-t-il pas toute une "culture" populaire qui ressort même dans la bouche de certains thérapeutes, selon laquelle, de même que le travail ne peut être que dur et fastidieux,
- la vérité ne peut être que pénible à entendre,
- la vérité sur soi-même ne peut être que plus pénible que l'idée qu'on en a ? (Terreur de celui qui se traite de moins que rien devant son miroir et dans un coin de sa tête, espère que ça ne soit pas tout à fait vrai !)

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Fabs le vaurien
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Fabs le vaurien »

donc ce n'est pas tant le terme "bénéfice secondaire " qui doit être questionné mais plutôt la facon dont cet étiquetage sera accompagné et reçu...
cela dit, la parabole de la foret est assez juste....les ronces ca pique, ça gratte et ça peut faire saigner...
De fait, autant prendre le chemin déjà élagué, même si on sait où il nous mène...
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Zeus
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Zeus »

Bah je comprends bien que j'ai aucun mérite, que je suis très fainéant et que mes réussites sont le fruit de processus chimiques sur lesquels j'ai peu d'emprise.
Donc c'est pas le complexe de l'imposteur que de se rendre compte qu'on est bon dans certains trucs avec zéro efforts, du seul fait de la loterie génétique.

Ce serait comme se croire un bon homme d'affaire avisé et bosseur parce qu'on gagne un million en jouant à la machine à sous.

Et puis, je vois bien que des gens cultivés, bosseurs, sérieux me dépassent largement, du fait même qu'ils font des efforts réels et sincères pour se dépasser.

C'est pas mon cas, loin s'en faut.
Je vois aucune fierté possible dans le surdon. Pas de honte non plus.

Et oui, je ressens bien nettement mon dilettantisme à spectre large, du fait d'être viscéralement incapable d'aller très loin dans un domaine, dès que le frisson de la nouveauté s'épuise. Donc, ceux qui vont plus loin, s'accrochent et réussissent dans un domaine méritent les applaudissements.

A moins de défendre une morale génético-aristocratique, il faut bien reconnaitre que réussir des trucs qui vous paraissent élémentaires et n'avoir que peu de ténacité, l'esprit de glande et ne se concentrer que sur des trucs que vous êtes sur de réussir, c'est pas méritoire. C'est le plus souvent le seul titre de gloire des surdoués.

Que d'autres soient en admiration devant vos facilités est une chose, mais vous savez comme quoi qu'intérieurement vous en foutez pas une, que ça coule de source. Bref, pour ma part, j'ai un imposteur en moi même si je me fais fort de prendre des airs concentrés de bosseur passionnée pour la galerie, si les circonstances l'exigent.
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par TourneLune »

Pourquoi faire intervenir le mérite?
Si c'est l'intelligence qui dérange, places-toi dans le domaine du sport?
Est-ce insupportable que ce soit les meilleurs qui gagnent? A petit niveau ou dans certains sports peu connus, il n'y a pas forcément besoin de travailler tant que ça.
Lorsque le niveau augmente, il n'y a pas de mystère il faut à la fois le talent et le travail pour y arriver.

Je ne vois pas en quoi on devrait ne pas être fier de ce qu'on est.
On peut être fier d'être beau, d'être grand, de courir vite. On peut admirer ces qualités-là chez l'autre. Pourquoi pas l'intelligence? Là où ça devient mal placé c'est quand on commence à se sentir supérieur aux autres et pas seulement dans le domaine où on excelle.

Notre société a parfois vite fait le raccourci entre valeur et intelligence alors que ces 2 notions n'ont pas grand chose à voir au final. Et finalement, la majeure partie du malaise vient simplement au fait qu'on considère l'intelligence pour plus qu'elle n'est.

Tiens, ce texte que j'aime bien... http://adulte-surdoue.org/2011/traducti ... /elitisme/

Enfin, tu me sembles quand même être un peu dans le spectre du syndrome de l'imposteur, la preuve, le peu de valeur que tu donnes au test, le fait de déplacer la problématique du sentiment d'imposture à la notion de mérite, et certaines choses par rapport auxquelles tu sembles avoir du mal à trouver ta place...

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Monsieur Noir
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Monsieur Noir »

TourneLune a écrit :Et finalement, la majeure partie du malaise vient simplement au fait qu'on considère l'intelligence pour plus qu'elle n'est.
:cheers: :inlove:
La valeur de l'intelligence, tout un mythe... Des nèfles, oui !
A la recherche de l'imperfection parfaite.

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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par TourneLune »

??

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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Paille à son »

Ah, le complexe de l'imposteur, je crois qu'il était temps que je revienne sur ce sujet aussi.
Je viens, en parler, parce que je crois que je suis petit à petit en train de surmonter le mien, et je dois dire que ce n'est pas une chose aisée. Mais, c'est quelque chose qui se fait. Alors, bien sur de temps en temps, il peut revenir en force, dans les moments de bad notamment. Mais, ce qui m'a le plus aider je crois a été de changer le regard que j'avais sur moi, d'avoir un regard plus bienveillant. Ce qui a changé, ça a été de prendre quelques très bonnes décisions pour moi. Ca a été de me remettre à lire, ça a été d'oser surmonter ma peur d'écrire sur les forums, d'oser dire que j'existais, d'accepter de pouvoir avoir une certaine valeur. D'arriver à me faire entendre quelque part, et de moi en particulier, d'arriver à faire entendre que le fait de vouloir mon bien, c'était quelque chose qui m'appartenait, qui n'était dû à personne, quelque part d'arriver à me réapproprier ce que je faisais. D'accepter de prendre le temps d'avancer à ma vitesse, puis de voir petit à petit mes capacités de résilience se mettre en place. De me rendre compte que je pouvais aussi faire des choses classes. D'apprendre à voir, petit à petit en quelque sorte, ce que les autres pouvaient voir en moi aussi. De me regarder, comme mon pote, plutôt que juste avec le regard du tyran intérieur. De ne plus avoir honte d'y arriver sans trop d'effort. Quelque part, juste de me lâcher la grappe, j'ai envie de dire. De me dire que je pouvais faire ce que je voulais de ce qui m'arrivait. Quelque part, un retour vers mon identité.

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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Colonel Moutarde »

ça me parle fortement (sans surprise) ce que tu dis.
Je ne comprends pas pourquoi moi, je n'arrive pas à lâcher. Pourquoi il y a même parfois une espèce de sentiment de jouissance quand je m'abandonne de nouveau au tyran intérieur - parfois, et d'autres fois une torture. ça dépend à propos de quoi. Mais, pourquoi il y a une espèce de bien-être barbare à me dire à propos de tel épisode de ma vie "oui, je suis un moins que rien, c'est une honte que je sois ça, il est juste que je me cache, que je disparaisse, que je m'exclue". Pourquoi ce sentiment aigu qu'un espace de rencontre (un groupe, un forum) que je cesse de fréquenter devient aussitôt plus propre et plus beau, comme de la neige intacte.
Enfin si, je sais. Un peu. C'est qu'alors je ne risque pas, dans ce lieu de rencontre, de prendre des coups, de me faire rejeter comme de la cour de récré, il y a 25 ans.

Zeus
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Zeus »

J'aimerais juste éclaircir un point de définition.

"Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail."


En quoi un surdoué souffre t il du syndrome de l'imposteur ?
Peut on parler d' "accomplissement personnel" dans le cas d'un potentiel intellectuel important ?

Et de "mérite lié au travail" ?

Il me semble qu'on peut parler de négation de soi et de ses singularités, mais pas de doute par rapport à ses "accomplissements personnels".
Même si ce doute peut être une conséquence.
J'ai cru comprendre qu'on interprétait ce "syndrome de l'imposteur" comme un refus de reconnaitre son "état" de surdoué, en dépit des preuves.

N'y a t il pas ici une nuance de taille entre ne pas reconnaitre ce qu'on est et ne pas reconnaitre ce qu'on fait ?

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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Colonel Moutarde »

Le surdoué atteint du syndrome de l'imposteur ne reconnaît pas son état au sens où il ne se considère pas comme super-intelligent : il voit d'abord ses limites. Quant à ce qu'il a pu réussir, c'est pas lui, c'est "ses capacités" et il n'a aucun mérite, puisque pour lui c'est facile alors que les autres en chient...

Il y a un paradoxe apparent, d'ailleurs, puisque le surdoué d'un côté nie ses capacités, de l'autre estime que ce sont elles qui sont cause de ses "victoires sans péril - triomphes sans gloire". Apparent, parce que les capacités ont tendance à être perçues comme des espèces de petits nains extérieurs à nous-mêmes, à notre contrôle et volonté.

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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Saul »

Oui je pense qu'une victoire sans la sensation de s'être dépassé, d'avoir fourni un réel effort, d'avoir pris un peu sur soi est toujours une victoire amere.
La facilité est toujours culpabilisante car non seulement le travail est une valeur sociale mais elle est également personnelle. La vraie victoire serait celle où l'on se sentirait accompli, elle ne porte pas vraiment sur le faire mais sur l'état, en tout cas en ce qui me concerne, c'est le manque de dépassement de soi, de repousser ses limites qui m'empeche de savourer.
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par TourneLune »

Là où on rejoint le sujet, c'est qu'on ne va se trouver aucun mérite pour avoir résolu un exercice difficile, mais aussi aucun mérite pour avoir effectué une tâche que tout le monde considère comme facile mais qui est gaiment pénible pour nous. Genre pour moi demander un renseignement, faire le ménage, le repassage, organiser une soirée, etc...
Du coup, on ne s'accorde jamais aucun mérite pour rien, ni pour ce qui est facile ni pour ce qui nous est difficile.

Enfin, bien encadré, il est possible d'aller plus loin et de pousser les limites même dans les domaines où on est plutôt bon, et c'est vrai que c'est valorisant et épanouissant. Mais particulièrement usant aussi. Cela dit, n'est-ce pas la même chose pour la majorité des gens...

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Saul
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Saul »

Oui je suis d'accord, il faut faire la part des choses et apprécier ce qui nous est difficile et être fier lorsque l'on y parvient même si ça semble banal au commun des mortels. Et je pense aussi qu'avec un encadrement adéquat on peut également se dépasser, là où le bât blesse c'est d'avoir la sensation de ne pouvoir y arriver seul, mais c'est peut-être un premier pas vers l'autonomie.
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par TourneLune »

Tu penses que les autres sont plus avantagés pour y arriver seuls?
Je ne crois pas, même en sport, seul, il est très difficile de progresser.

C'est plus qu'on a pris l'habitude de se débrouiller seul :D :D
Je pense qu'il est très difficile de repousser ses limites sans être tiré par le haut par quelqu'un ou par un groupe.

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Saul
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Re: Douance et complexe de l'imposteur

Message par Saul »

Oui c'est vrai, on a besoin de soutien, il n'y a pas à culpabiliser.
Mais disons que certains ont plus facilement integrer des choses comme de prendre sur soi, ils font meme s'ils n'ont pas envie (surdoué compris) et j'aimerai bien savoir faire la même chose, ne pas sans arret vivre dans un principe de plaisir qui empeche de construire et d'etre ce qu'on veut et faire ce qu'on veut, je m'en sens prisonnier en d'autres termes.
je me soigne mais c'est sur que c'est difficile d'en sortir, meme si je fais des progrès. Mais je suis peut-etre un chouia trop exigent, je voudrais une rupture là om il n'y a que petits pas.
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