Fabs le vaurien a écrit :Je veux songer à la condition humaine, à sa bestialité primitive. Pourquoi ? parceque je ne ressens rien dans la vie… Du moins c’est très flou pour moi, bien que je sois, selon la psy hypersensible. Les films comiques me font afficher un rictus timide, les films triste me chatouillent….bref rien qui me fasse ME ressentir.
Seuls les films d’horreur me permettent de ressentir des choses, de savoir que j’ai un réservoir émotionnel en moi que je ne maitrise pas tout le temps. Les expériences horrifique cinématographique sont les rares qui me permettent de vérifier que j’ai un corps et qu’il a des limites. Je sais que je vis et existe dans ces moments là en particulier…
C'est précisément ce que je ressens. Merci de l'avoir exprimé ainsi.
Ma première rencontre avec le cinéma d'épouvante remonte aussi à très loin. J'ai pris une énorme claque en voyant l'exorciste à 7 ans. Ma mère m'a même envoyé chez le psy pour qu'il essaye de comprendre si j'étais traumatisé ou pas par l'expérience. Traumatisé ? Non. Mais fasciné par le film, et surtout par ce qu'il m'a fait ressentir. Un frisson délicieux et très clairement, cette certitude d'être en vie à ce moment là.
Je suis fasciné par le Mal, que je cherche au travers de mes lectures, et de mes tentatives d'écriture. Ce mal qui est en chacun de nous, comme en sommeil. C'est aussi le rapport à la mort et à tous les passages que Fabs à décrits.
J'ai donc cherché et je cherche encore. J'ai vu un nombre incalculable de films d'horreur (tous, pour ainsi dire...) dont les plus improbables. Comme Fabs, j'écumais les vidéo-clubs et je partais avec des cassettes où l'on pouvait lire sur la jaquette : "Vous ne regarderez plus jamais votre chat de la même façon". Des nanars incroyables !
Et de temps en temps un perle : Freddy, Jason, leatherface et tous les autres...c'étaient eux les héros de mon enfance, sous l'oeil toujours inquiet de mes parents. Ils croyaient que j'allais me transformer en psychopathe. Mais encore une fois, tout est question de perception. Là où les autres voyaient des femmes se faire trucider, sans aucun autre intérêt particulier, je voyais des symboliques, des questionnements sur notre condition humaine ou sur la société de consommation. Le film "Zombie" de Romero (1978) en est le parfait exemple, où les humain, transformés en zombies, se ruent dans les supermarchés en mode automatique.
Bref, c'est aussi très clairement pour moi une quête...de moi, du monde, à travers le prisme barré des films d'horreur.