du temps des premiers murmures...
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Re: du temps des premiers murmures...
Bon, les choses avancent doucement ici: entretien téléphonique prévu vendredi midi avec une psy conseillée par l'AFEP de mon département. Si le feeling est bon, nous déterminerons la date de passation de la WAIS.
Cela me stresse, j'ai toujours cette peur latente de me fourvoyer, de n'être pas concernée par tout ça, qu'on ne trouvera rien de spécial dans mon profil et que mon éternelle sensation d'étrangeté dans ce monde demeurera sans réponse. Et, tout à la fois, une force intérieure (qui ne m'a que rarement dupée) me pousse de toutes ses forces à aller au bout de cet intrigant voyage.
Cela me stresse, j'ai toujours cette peur latente de me fourvoyer, de n'être pas concernée par tout ça, qu'on ne trouvera rien de spécial dans mon profil et que mon éternelle sensation d'étrangeté dans ce monde demeurera sans réponse. Et, tout à la fois, une force intérieure (qui ne m'a que rarement dupée) me pousse de toutes ses forces à aller au bout de cet intrigant voyage.
"Je suis fatigué patron, fatigué de devoir courir les routes et d'être seul comme un moineau sous la pluie.
Fatigué d'avoir jamais un ami pour parler, pour me dire où on va, d'où on vient et pourquoi.
Mais surtout je suis fatigué de voir les hommes se battre les uns contre les autres.
Je suis fatigué de toute la peine et la souffrance que je sens dans le monde. Il y en a trop.
C'est comme si j'avais des bouts de verre dans ma tête." La Ligne Verte
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Re: du temps des premiers murmures...
@Roland c'est bien écrit et ça donne le vertige... Je suis très touchée par tes mots.
En espérant que le petit et le grand garçon se retrouvent.
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À force de penser à ce que les autres pensent de nous, on en oublie de se penser soi-même.
Christophe André
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Re: du temps des premiers murmures...
Bon, les murmures seront réduits au silence ou à la certitude le 26 juin. Passation de la WAIS IV sur une journée entière, anamnèse, 14 subtests et restitution 3 semaines plus tard. Le 26 juin, je serai enceinte de 8 mois, ça va être une épreuve aussi physique qu'intellectuelle
mais finalement le plus dur, la prise de contact, est passé! J'espère avoir un petit indice du diagnostic le jour-même parce que rien ne dit que je ne serai pas en train d'accoucher 3 semaines après!
J'ai d'ailleurs l'impression d'avoir dit n'importe quoi au téléphone, du moins d'avoir été fort décousue dans mes propos mais en guise de préambule j'ai prévenu la dame que j'étais légèrement handicapée du téléphone. Bref, j'ai évoqué les suspicions de précocité de ma fille, celles qui avaient été émises par une de mes institutrices petite, mes lectures bouleversantes de TIPEH et de la nouvelle édition de Bost, de mon hypersensibilité et tout et tout. Ma démarche ne lui a pas semblé incongrue, même après que j'ai exprimé mes propres doutes quant à une possible douance.
Pour la grande névrosée que je suis, c'est un énoooorme pas de fait!


J'ai d'ailleurs l'impression d'avoir dit n'importe quoi au téléphone, du moins d'avoir été fort décousue dans mes propos mais en guise de préambule j'ai prévenu la dame que j'étais légèrement handicapée du téléphone. Bref, j'ai évoqué les suspicions de précocité de ma fille, celles qui avaient été émises par une de mes institutrices petite, mes lectures bouleversantes de TIPEH et de la nouvelle édition de Bost, de mon hypersensibilité et tout et tout. Ma démarche ne lui a pas semblé incongrue, même après que j'ai exprimé mes propres doutes quant à une possible douance.
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Re: du temps des premiers murmures...
Bravo Scrat, quel beau pas en avant !!
Dans la nuit qui m'environne, dans les ténèbres qui m'enserrent
Je loue les Dieux qui me donnent, une âme, à la fois noble et fière...
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Re: du temps des premiers murmures...
C'est chouette de lire vos premiers murmures, merci 

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- Toupaie
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Re: du temps des premiers murmures...
J'ai adoré lire vos murmures, j'ai lu les 20 pages et j'ai souvent vu mises en mots de manière claire et intelligible des choses que je ressentais mais qui restaient diffuses et bordéliques dans ma petite tête. Voici mes premiers murmures de manière plus structurée que pendant mon entretien d'anamnèse qui a eu lieu il y a une semaine...
Les éléments de base qui ont fait que le feu a pris quand quelqu'un a craqué une allumette (comprenez quand ça m'a retournée qu'on me dise "toi t'es HP c'est sûr", cf le dernier point) :
).
Mes résultats scolaires étaient globalement bof, assez pour passer d'une classe à l'autre mais j'étais abonnée aux "peut mieux faire" et flicage à la maison parce qu'en dessous de 16 c'était pas bien. Sauf que de temps en temps il y avait des flashs, des coups d'éclat improbables, un passage de 8 à 18 en dictée en 6eme quand la prof de français a réussi à m'insuffler l'envie d'y arriver, un passage de 6 à 14 de moyenne en maths quand on m'a menacée de me faire redoubler la 1ere, quelques 20 en SVT sans ouvrir mon cahier une fois pour réviser, un 20 en philo au bac (pauvre correcteur il s'est tapé 16 pages de mes pattes de mouches, c'était une étude d'un texte de Kant sur la politique des états, j'étais sortie en me disant he ben ma vieille tu as parlé d'Hitler dans la synthèse, tu as atteint le point Godwin c'est pas brillant).
Bref, le bac se passe, je pars en classe prépa BCPST (bio-véto) dans une autre ville au seul endroit ou je suis acceptée avec mes notes moyennes. Et là, en dépit de la pression, du stress, de la difficulté, je me sens vivante. Clairement j'ai des lacunes et pas l'habitude de travailler donc je suis classée en milieu de classe mais dans ma tête ça pulse. Mes coups d'éclat arrivent une fois par mois et pas une fois par an, quand les profs s'exaspèrent qu'on ne fasse pas les liens entre les matières ou entre les différents chapitres, moi je les vois, aucun soucis (enfin, je mobilise ce qu'on apprend en chimie et physique pour comprendre la bio, mais les maths pour comprendre la chimie et la physique comment dire
). Tout ça me laisse avec des sentiments contradictoires, j'ai toujours la conviction que je suis coconne chevillée au corps (les taules en math et en anglais y contribuent) mais en même je suis un peu obligée de voir que je comprend des choses que les autres ne comprennent pas alors que c'est assez simple
. Depuis j'ai fait une école d'ingénieurs agro, puis bifurqué en thèse et continué en post-doctorat, avec à peu près la même impression : les coups d'éclats et les taules alternent. Cet aspect rejoint le précédent dans le sens où ces pointes de jugeote s'expriment quand je prend la tangente (voire la perpendiculaire) par rapport à la manière d'aborder les choses de la majorité.
Un peu plus tard j'ai vu le documentaire Ce que mes gènes disent de moi et lu le livre qui l'avait inspiré : my beautifull genome. Je n'ai pas adhéré à tout mais cela a enfoncé le clou et maintenant je comprend qu'il y a des traits qui font partie de ma nature, qui me définissent, et des traits qui sont l'expression de mes problèmes. Le tout étant de faire la différence et de ne pas prendre les uns pour les autres comme j'ai pris la sensibilité (nature) pour de l'immaturité (problème), mais bon je m'éloigne c'est un autre sujet.
Là je crois que la suite aurait plus sa place dans le topic Hésiter à consulter et passer des tests, mais bon, pas pour ce soir vu le pavé que je viens de pondre
Hors-sujet
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Les éléments de base qui ont fait que le feu a pris quand quelqu'un a craqué une allumette (comprenez quand ça m'a retournée qu'on me dise "toi t'es HP c'est sûr", cf le dernier point) :
- Quand j'ai compris que j'étais différente de la majorité
- quand j'ai compris que parfois, de manière éphémère, j'étais franchement pas conne (j'ai du mal à le dire
)

Mes résultats scolaires étaient globalement bof, assez pour passer d'une classe à l'autre mais j'étais abonnée aux "peut mieux faire" et flicage à la maison parce qu'en dessous de 16 c'était pas bien. Sauf que de temps en temps il y avait des flashs, des coups d'éclat improbables, un passage de 8 à 18 en dictée en 6eme quand la prof de français a réussi à m'insuffler l'envie d'y arriver, un passage de 6 à 14 de moyenne en maths quand on m'a menacée de me faire redoubler la 1ere, quelques 20 en SVT sans ouvrir mon cahier une fois pour réviser, un 20 en philo au bac (pauvre correcteur il s'est tapé 16 pages de mes pattes de mouches, c'était une étude d'un texte de Kant sur la politique des états, j'étais sortie en me disant he ben ma vieille tu as parlé d'Hitler dans la synthèse, tu as atteint le point Godwin c'est pas brillant).
Bref, le bac se passe, je pars en classe prépa BCPST (bio-véto) dans une autre ville au seul endroit ou je suis acceptée avec mes notes moyennes. Et là, en dépit de la pression, du stress, de la difficulté, je me sens vivante. Clairement j'ai des lacunes et pas l'habitude de travailler donc je suis classée en milieu de classe mais dans ma tête ça pulse. Mes coups d'éclat arrivent une fois par mois et pas une fois par an, quand les profs s'exaspèrent qu'on ne fasse pas les liens entre les matières ou entre les différents chapitres, moi je les vois, aucun soucis (enfin, je mobilise ce qu'on apprend en chimie et physique pour comprendre la bio, mais les maths pour comprendre la chimie et la physique comment dire


- Quand j'ai compris que mon émotivité faisait partie de ma nature et que ce n'était pas de l'immaturité
Un peu plus tard j'ai vu le documentaire Ce que mes gènes disent de moi et lu le livre qui l'avait inspiré : my beautifull genome. Je n'ai pas adhéré à tout mais cela a enfoncé le clou et maintenant je comprend qu'il y a des traits qui font partie de ma nature, qui me définissent, et des traits qui sont l'expression de mes problèmes. Le tout étant de faire la différence et de ne pas prendre les uns pour les autres comme j'ai pris la sensibilité (nature) pour de l'immaturité (problème), mais bon je m'éloigne c'est un autre sujet.
- Quand mon petit frère a été diagnostiqué précoce, avec pour alerte des traits que nous avons en commun
- Quand mon chef m'a dis que j'étais HP et qu'après l'avoir envoyé paître je suis allée voir les caractéristiques et ha heu gloups je m'y reconnais vraiment beaucoup quand même
Là je crois que la suite aurait plus sa place dans le topic Hésiter à consulter et passer des tests, mais bon, pas pour ce soir vu le pavé que je viens de pondre

En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils.
Pierre Desproges
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Re: du temps des premiers murmures...
Il est très lisible, ce pavé
Merci 


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Re: du temps des premiers murmures...
Bonjour @Toupaie ,
Bon...ben.. je commence la journée les yeux lubrifiés...
Cordialement,
Roland
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Cordialement,
Roland
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Re: du temps des premiers murmures...
Merci Toupaïe !
Je me reconnais dans beaucoup de points de ton récit.
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Re: du temps des premiers murmures...
@Roland @Napirisha @Anatole merci beaucoup
. Roland j'espère que je n'ai pas trop perturbé ton équilibre hydrique global quand même.
Par contre je viens d'avoir le diablotin dans ma tête
qui me souffle que j'écrirais à dessein des textes dans lesquels se retrouvent les membres du forum, dans le but inavouable de générer ce type de réponses et créer un "effet miroir retourné", c'est-à-dire que si des gens diagnostiqués + se retrouvent dans ce que je raconte alors cela impliquerait peut-être que j'en suis.

Par contre je viens d'avoir le diablotin dans ma tête


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Re: du temps des premiers murmures...
Alors, au risque de te décevoir, ce n'est pas un critère, ça... Le seul, l'unique, le vrai fil authentique sur les critères où se reconnaître, il est là
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Re: du temps des premiers murmures...
oui oui j'ai bien conscience de l'absurdité totale du raisonnement



Edit : houlalala le point 29 de casse-couillitude, prise en flagrant délit

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Re: du temps des premiers murmures...
Le premier murmure, je crois que c’est ce sentiment de décalage que j’ai ressenti très tôt, confusément au début (une sorte de malaise bizarre en compagnie des autres enfants) puis de plus en plus nettement, jusqu’à ce que je prenne conscience, en C. M. 2, que j’étais tout simplement différente (ce qui manquait un peu de précision, d’accord, mais c’était déjà un progrès). Concevoir la différence, c’était la première étape.
Ensuite, pendant des années, j’ai décrit dans mon journal l’immaturité, la cécité intellectuelle des collégiens qui m’entouraient. Ce qui est marrant, c’est que je n’ai jamais fait le lien (ni au collège, ni au lycée) entre ce sentiment omniprésent et le H. P. I., à cause, malheureusement, de la définition erronée qui circule et qu’on intègre inconsciemment (= être surdoué, c’est être un prodige ou un élève supra-performant).
À l’école, on m’a vanté sans relâche mes capacités (on m’a reproché de ne pas les exploiter, surtout), au point que le mot « potentiel », aujourd’hui, me donne vaguement envie de
. J’ai eu des tas de surnoms évocateurs, étant successivement associée à un dictionnaire, une encyclopédie... Je me souviens aussi d’un mec de ma classe de 5° qui me surnommait carrément « 400 de Q. I. », ce qui non seulement sonne très mal mais n’a absolument aucun sens quelle que soit l’échelle. 
Ironie : mon père, en 6° (comprenant, ne serait-ce qu’à demi, que l’école n’était pour moi qu’un mélange d’ennui et de souffrance et voyant bien ce que m’inspiraient mes camarades de classe), a proposé (comme ça, un soir) qu’on me mette dans un collège spécial. Il a prononcé le mot « surdoué », sans vraiment savoir ce que ça voulait dire, mais il l’a dit. Et j’ai rigolé.
Autre anecdote dans le même genre : la tante de ma mère, alors que j’étais au lycée, m’a qualifiée ainsi en entendant parler de mes prouesses en langues. Et j’ai encore rigolé, en mode « wesh, j’suis pas surdouée, tu déconnes ». 
Pour résumer, j’avais d’une part mon propre constat, auquel je ne pouvais pas me fier complètement et qui n’engendrait finalement aucune réponse concrète, et d’autre part la vision de mon entourage, qui semblait aller dans le même sens mais effleurait à peine la surface. L’hypothèse à proprement parler n’a pu se constituer que lorsque j’ai su ce qu’était vraiment le H. P. I.
Ensuite, pendant des années, j’ai décrit dans mon journal l’immaturité, la cécité intellectuelle des collégiens qui m’entouraient. Ce qui est marrant, c’est que je n’ai jamais fait le lien (ni au collège, ni au lycée) entre ce sentiment omniprésent et le H. P. I., à cause, malheureusement, de la définition erronée qui circule et qu’on intègre inconsciemment (= être surdoué, c’est être un prodige ou un élève supra-performant).
À l’école, on m’a vanté sans relâche mes capacités (on m’a reproché de ne pas les exploiter, surtout), au point que le mot « potentiel », aujourd’hui, me donne vaguement envie de


Ironie : mon père, en 6° (comprenant, ne serait-ce qu’à demi, que l’école n’était pour moi qu’un mélange d’ennui et de souffrance et voyant bien ce que m’inspiraient mes camarades de classe), a proposé (comme ça, un soir) qu’on me mette dans un collège spécial. Il a prononcé le mot « surdoué », sans vraiment savoir ce que ça voulait dire, mais il l’a dit. Et j’ai rigolé.


Pour résumer, j’avais d’une part mon propre constat, auquel je ne pouvais pas me fier complètement et qui n’engendrait finalement aucune réponse concrète, et d’autre part la vision de mon entourage, qui semblait aller dans le même sens mais effleurait à peine la surface. L’hypothèse à proprement parler n’a pu se constituer que lorsque j’ai su ce qu’était vraiment le H. P. I.
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Re: du temps des premiers murmures...
Hors-sujet
Jeudi prochain, deuxième rendez vous chez ma Psychologue.
Doute, encore le doute, toujours le doute. J'ai commencé à en parler autour de moi .. c'est fou le nombre de personne se déclarant "###pigeon lévitant en posture du courlis###" autour de moi ( du moins ceux qui sont restés dans le temps). Hasard, coïncidence, folie de leur part, part de ma folie ?
Je cède peut être à un phénomène de mode.. Je vais essayer d’accélérer le processus et demander le test. Il faut que je sache.
Doute, encore le doute, toujours le doute. J'ai commencé à en parler autour de moi .. c'est fou le nombre de personne se déclarant "###pigeon lévitant en posture du courlis###" autour de moi ( du moins ceux qui sont restés dans le temps). Hasard, coïncidence, folie de leur part, part de ma folie ?
Je cède peut être à un phénomène de mode.. Je vais essayer d’accélérer le processus et demander le test. Il faut que je sache.
Re: du temps des premiers murmures...
Bon, eh bien voilà. Je suis ici, moi aussi, pour écrire mes premiers murmures. J'en ai lu de nombreuses pages, qui m'ont émue aux larmes, dans lesquelles parfois je me suis retrouvée, et même si je ne suis peut-être pas du tout ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ###, je cède à certaines caractéristiques. Et il est terriblement difficile d'en parler.
Tout d'abord, j'ai toujours été une enfant sensible, capable de pleurer ou de m'énerver pour un rien. Ma vie a fait que cette sensibilité, au sein de l'environnement familial (qui était pour ainsi dire le seul que je connaissais, tant on ne côtoyait personne) a été maintes fois refoulée, car elle énervait mes pairs, ou m'heurtait à de l'indifférence, voire de la violence, ou à un débordé de paroles hallucinantes et dramatiques (beaucoup de soucis psy au sein de ma famille), très rarement à de la véritable compréhension et tendresse. Je me sentais à la fois coupable d'éprouver des émotions aussi fortes, car de toute évidence, c'était plus considéré comme de la faiblesse qu'autre chose, et je me sentais aussi juste, dans mon droit, forte de cette pensée à part qui se construisait à partir de rien. L'essentiel de ma scolarité s'est effectuée au CNED, et puis un beau jour (on va passer ce qui soit survenu entre-temps), me suis retrouvée en CAP en Esthétique. Une voie suivie par défaut plus que par réelle conviction. Cette année de formation au lycée et en stages a été terriblement dure, avec un quotidien morne et triste à chaque retour à la maison. Souvent, pour tenter d'échapper à la cohue générale, tout ce bruit, cette agitation, cette superficialité, je me réfugiais dans les toilettes, ou au froid sous un escalier. Cela me paraissait plus enviable que de côtoyer des élèves lors de mes pauses, alors que je n'aimais personne. N'aimer personne, et pourtant n'être indifférente à rien, voici un paradoxe qui me poursuit depuis longtemps. Et qui s'heurte à bon nombre d'autres paradoxes, comme le fait d'apprécier terriblement quelqu'un en très peu de temps.
Après m'être sortie de cette année (avec mon diplôme, ouf), j'ai pris non pas une, mais deux années sabbatiques, à l'écart de presque tout le monde. Là encore, je vais passer nombre d'évènements et chocs qui soient survenus pour que j'en arrive là. Ces années, pour leur aspect positif, m'ont permis de me recentrer. Et puis, l'année dernière, le grand boom. Je découvre l'existence de l'hypersensibilité, et cela me mène à un nombre de questionnements invraisemblable, jusqu'à la douance. Perdue dans un univers de doutes et de réflexions, je songe à ce qui m'a démarquée à tout âge. A cette impression de sentir mon cerveau et ma conscience s'étendre de plus en plus largement, sans traverser ce qu'on appelle la crise d'adolescence, la bêtise du jeune adulte, la béatitude de l'enfance. Au fait que je me sois souvent mieux entendue avec les animaux et les adultes censés, même si attention ! J'adore raconter un tas de bêtises lorsque je suis détendue, c'est d'ailleurs l'une de mes activités préférées. Et puis toutes ces remarques "Tu as treize ans ? Je croyais que tu en avais dix-huit.", "Tu parles comme une femme de quarante ans", "Qu'elle est calme et mature, voici une jeune fille bien élevée", etc... Et à côté, je suis une paumée maladroite qui dit parfois des trucs insensés en étant distraite. Ne retiens pas un chemin tout simple, même au bout du cinquantième parcours. Ne réussit pas à reproduire un geste vu un milliard de fois. Ou peut commettre d'énormes fautes, alors que ça provient d'une information grosse comme le nez au milieu du visage et que tout le monde connaît pertinemment, mais c'est juste car ma tête était ailleurs. Parfois, je parle à peine, et d'autres je parle des heures car le sujet m'intéresse ou que j'ai envie d'y participer. Et il m'arrive de devenir cinglée intérieurement si je ne suis pas assez reposée, si je suis stressée, ou si je n'ai aucune intimité.
Bref, vous le comprendrez, j'essaie de relater certains éléments de cet embrouillis simulo-déficitaire-supérieur. Et ça fait du bien de se confier en sachant que ce que l'on dit va être accueilli avec bienveillance.
Merci de m'avoir lue.
Tout d'abord, j'ai toujours été une enfant sensible, capable de pleurer ou de m'énerver pour un rien. Ma vie a fait que cette sensibilité, au sein de l'environnement familial (qui était pour ainsi dire le seul que je connaissais, tant on ne côtoyait personne) a été maintes fois refoulée, car elle énervait mes pairs, ou m'heurtait à de l'indifférence, voire de la violence, ou à un débordé de paroles hallucinantes et dramatiques (beaucoup de soucis psy au sein de ma famille), très rarement à de la véritable compréhension et tendresse. Je me sentais à la fois coupable d'éprouver des émotions aussi fortes, car de toute évidence, c'était plus considéré comme de la faiblesse qu'autre chose, et je me sentais aussi juste, dans mon droit, forte de cette pensée à part qui se construisait à partir de rien. L'essentiel de ma scolarité s'est effectuée au CNED, et puis un beau jour (on va passer ce qui soit survenu entre-temps), me suis retrouvée en CAP en Esthétique. Une voie suivie par défaut plus que par réelle conviction. Cette année de formation au lycée et en stages a été terriblement dure, avec un quotidien morne et triste à chaque retour à la maison. Souvent, pour tenter d'échapper à la cohue générale, tout ce bruit, cette agitation, cette superficialité, je me réfugiais dans les toilettes, ou au froid sous un escalier. Cela me paraissait plus enviable que de côtoyer des élèves lors de mes pauses, alors que je n'aimais personne. N'aimer personne, et pourtant n'être indifférente à rien, voici un paradoxe qui me poursuit depuis longtemps. Et qui s'heurte à bon nombre d'autres paradoxes, comme le fait d'apprécier terriblement quelqu'un en très peu de temps.
Après m'être sortie de cette année (avec mon diplôme, ouf), j'ai pris non pas une, mais deux années sabbatiques, à l'écart de presque tout le monde. Là encore, je vais passer nombre d'évènements et chocs qui soient survenus pour que j'en arrive là. Ces années, pour leur aspect positif, m'ont permis de me recentrer. Et puis, l'année dernière, le grand boom. Je découvre l'existence de l'hypersensibilité, et cela me mène à un nombre de questionnements invraisemblable, jusqu'à la douance. Perdue dans un univers de doutes et de réflexions, je songe à ce qui m'a démarquée à tout âge. A cette impression de sentir mon cerveau et ma conscience s'étendre de plus en plus largement, sans traverser ce qu'on appelle la crise d'adolescence, la bêtise du jeune adulte, la béatitude de l'enfance. Au fait que je me sois souvent mieux entendue avec les animaux et les adultes censés, même si attention ! J'adore raconter un tas de bêtises lorsque je suis détendue, c'est d'ailleurs l'une de mes activités préférées. Et puis toutes ces remarques "Tu as treize ans ? Je croyais que tu en avais dix-huit.", "Tu parles comme une femme de quarante ans", "Qu'elle est calme et mature, voici une jeune fille bien élevée", etc... Et à côté, je suis une paumée maladroite qui dit parfois des trucs insensés en étant distraite. Ne retiens pas un chemin tout simple, même au bout du cinquantième parcours. Ne réussit pas à reproduire un geste vu un milliard de fois. Ou peut commettre d'énormes fautes, alors que ça provient d'une information grosse comme le nez au milieu du visage et que tout le monde connaît pertinemment, mais c'est juste car ma tête était ailleurs. Parfois, je parle à peine, et d'autres je parle des heures car le sujet m'intéresse ou que j'ai envie d'y participer. Et il m'arrive de devenir cinglée intérieurement si je ne suis pas assez reposée, si je suis stressée, ou si je n'ai aucune intimité.
Bref, vous le comprendrez, j'essaie de relater certains éléments de cet embrouillis simulo-déficitaire-supérieur. Et ça fait du bien de se confier en sachant que ce que l'on dit va être accueilli avec bienveillance.
Merci de m'avoir lue.
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Re: du temps des premiers murmures...
Bonjour à tous,
je pense que je vais être redondante Elya
, et raconter des murmures bien proches de tous....
j'espère que mon pavé sera aussi fluide que ceux des autres ici
J'ai 53 ans, un fils de 27 ans diagnostiqué à l'age de 10 ans et pour mon plus jeune fils, c'est en cours. Pour moi, je viens de le prendre en pleine tète de la part de mon médecin et ma psy, et un rdv déjà pris, en attente de réponses.
J'ai des souvenirs très anciens de mon enfance : je me souviens même de l'appartement ou ont vécu mes parents jusqu’à mes 8 mois. Je me souviens de fêtes de fin d'année et de la cour de récréation en maternelle et également l'appartement que j'ai quitté à 4 ans (même la déco).
Mais ce dont je me souviens le plus, c'est une grande solitude, un vide sidéral. Je n'ai pas été aidé par mon père qui était très "écrasant", très érudit et autoritaire, il était rabaissant et cassant, voir humiliant envers moi et ma sœur. Ce qui ne m'a pas aidé à faire naître une certaine estime de moi. Tout ce que je faisais n'était jamais assez bien, je n'étais jamais capable de, et couramment prénommée feignasse. A l'école, tout était parfait jusqu’à l'arrivée en 4éme ou là j'ai totalement décroché.
Me sentant désespérément seule et dans un ennui envahissant, je n'ai rien trouvé de mieux que de me tourner vers ceux qu'on regardait : les bad boys
Pour pouvoir faire partie de cette "bande", j'ai donc commencé à prendre des drogues.... à 13 ans ! (j'avais 1 an d'avance après avoir sauté une classe en primaire)
Inutile de dire que la chute et le décrochage n'ont fait que commencer....
J'ai néanmoins été, par je ne sais quel miracle, jusqu'en licence.
Comme je l'avais dit au 1er psy que j'ai vu : il fallait que je roule à 180km (c'est une image) pour me sentir vivre, sinon je tombais.
J'étais pourtant très timide, réservée, très mal dans ma peau, persuadée (encore aujourd'hui) d’être si peu de chose par rapport aux autres, je me suis toujours sentie décalée, mais décalée inférieure, pas assez ci, pas assez ça.. J'analysais tout, ou plutôt tous les comportements, les façons de s'exprimer, de se tenir, de marcher, de rire, etc...
Comme je n'avais pas le droit de bouger à table, je passais ces longs moments de repas en famille, à étudier chacun des comportements des personnes que je voyais.
Ensuite je me suis mariée et j'ai eu 3 enfants. Tout cela couronné par une bonne dépression qui aura duré 20 ans !
Non seulement je m'ennuyais, mais je n'avais aucune énergie à faire quoi que ce soit, je vivais prostrée. je disais souvent que je vivais dans ma tète, si j'avais été autant productive dans ma tète que dans ma vie, j'aurais surement déplacé des montagnes !!
Par rapport aux autres femmes, je me suis toujours sentie à l'écart, différente. je me suis toujours ennuyée dans leurs conversations qui tournaient autour de l'éducation des enfants, la cuisine, l'entretien de la maison, la gestion des papiers, etc..... je ne critique pas, je dis simplement que je ne vivais pas dans ce monde là, je n'arrivais pas à y trouver d’intérêt. Du coup, j'ai toujours culpabilisé car j'étais persuadé que c'était moi qui avait un problème, que je n'étais pas normale, pas assez mature (pas assez ci... tiens ça me rappelle qq'un!), pas assez impliqué dans la vie familiale, etc... j'avais le sentiment (et je l'ai toujours) d’être une éternelle ado qui a besoin de vivre en marge, de faire monter l’adrénaline, d’être à contretemps des autres, etc
Et même encore aujourd'hui, quand je suis face à une personne de mon age, je me sens inférieure, pas assez ci... comme une ado qui regarde un adulte.
Au travail, j'ai toujours souffert de ce sentiment d'imposteur, qui m'a tiraillé pendant si longtemps, au point, dans une certaine période, de mettre des couches (on ne rigole pas
), car je me pissais dessus de stress quand on me questionnait. Je me sentais tellement nulle ! aujourd'hui encore je bafouille, je perds mes mots, je réponds à coté, je donne des réponses qui n'ont ni queue ni tète.... mais je ne me pisse plus dessus ! quel progrès !!
Depuis qq années, j'avance, je travaille beaucoup sur moi et avec l'aide d'une psy.
Je me suis inscrite dans un cours de chant (mon prof me disait que j'avais l'oreille absolue) mais j'ai quand même arrêtée... par peur.
Je suis revenue à la peinture, je m'autorise enfin à peindre (car avant, je devais savoir peindre comme Delacroix avant de commencer !).
Je suis toujours très seule, et me réfugie et m'isole souvent. J'en ai besoin, c'est une refuge nécessaire pour éviter la saturation. la saturation de quoi ? je ne sais pas bien... besoin de calme surtout.
Je suis bien sur hypersensible, ne regarde plus depuis très longtemps ni les infos ni les films violents, j'ai l'impression de le vivre, c'est insupportable. Je peux passer d'un calme absolue à une tempête dévastatrice, on m'a d'ailleurs souvent qualifié de limite bipolaire.
Et d'un autre coté, j'ai eu la force, que je n'ai jamais soupçonné, de me battre contre vents et marées, lors de ma séparation, quand je me suis retrouvée seule, sans emploi et sans chômage, sans appartement, avec mes 3 enfants dont un bébé de 3 mois (résilience ? je ne sais pas mais je me pose la question...)
J'ai appris il y a peu que j'étais aussi synesthète spacio temporel : le calendrier et la disposition des nombres.
j'ai toujours eu beaucoup de mal à supporter les odeurs (mais comme j'ai été hospitalisé plusieurs fois bébé, je pensais que ça venait de là) et le bruit également, mon homme me dit souvent que je cherche les bruits !
Inutile, au vu de mes écrits ci-dessus, de préciser que je ne me sens pas du tout plus "intelligente". Différente oui, mais pas ayant plus de capacités.
Plus artiste oui, plus sensible, plus cyclothymique, plus explosive dans bcq de domaines oui, mais le reste non.....
Merci à vous d'avoir pris le temps de lire
je pense que je vais être redondante Elya

j'espère que mon pavé sera aussi fluide que ceux des autres ici

J'ai 53 ans, un fils de 27 ans diagnostiqué à l'age de 10 ans et pour mon plus jeune fils, c'est en cours. Pour moi, je viens de le prendre en pleine tète de la part de mon médecin et ma psy, et un rdv déjà pris, en attente de réponses.
J'ai des souvenirs très anciens de mon enfance : je me souviens même de l'appartement ou ont vécu mes parents jusqu’à mes 8 mois. Je me souviens de fêtes de fin d'année et de la cour de récréation en maternelle et également l'appartement que j'ai quitté à 4 ans (même la déco).
Mais ce dont je me souviens le plus, c'est une grande solitude, un vide sidéral. Je n'ai pas été aidé par mon père qui était très "écrasant", très érudit et autoritaire, il était rabaissant et cassant, voir humiliant envers moi et ma sœur. Ce qui ne m'a pas aidé à faire naître une certaine estime de moi. Tout ce que je faisais n'était jamais assez bien, je n'étais jamais capable de, et couramment prénommée feignasse. A l'école, tout était parfait jusqu’à l'arrivée en 4éme ou là j'ai totalement décroché.
Me sentant désespérément seule et dans un ennui envahissant, je n'ai rien trouvé de mieux que de me tourner vers ceux qu'on regardait : les bad boys

Pour pouvoir faire partie de cette "bande", j'ai donc commencé à prendre des drogues.... à 13 ans ! (j'avais 1 an d'avance après avoir sauté une classe en primaire)
Inutile de dire que la chute et le décrochage n'ont fait que commencer....
J'ai néanmoins été, par je ne sais quel miracle, jusqu'en licence.
Comme je l'avais dit au 1er psy que j'ai vu : il fallait que je roule à 180km (c'est une image) pour me sentir vivre, sinon je tombais.
J'étais pourtant très timide, réservée, très mal dans ma peau, persuadée (encore aujourd'hui) d’être si peu de chose par rapport aux autres, je me suis toujours sentie décalée, mais décalée inférieure, pas assez ci, pas assez ça.. J'analysais tout, ou plutôt tous les comportements, les façons de s'exprimer, de se tenir, de marcher, de rire, etc...
Comme je n'avais pas le droit de bouger à table, je passais ces longs moments de repas en famille, à étudier chacun des comportements des personnes que je voyais.
Ensuite je me suis mariée et j'ai eu 3 enfants. Tout cela couronné par une bonne dépression qui aura duré 20 ans !
Non seulement je m'ennuyais, mais je n'avais aucune énergie à faire quoi que ce soit, je vivais prostrée. je disais souvent que je vivais dans ma tète, si j'avais été autant productive dans ma tète que dans ma vie, j'aurais surement déplacé des montagnes !!

Par rapport aux autres femmes, je me suis toujours sentie à l'écart, différente. je me suis toujours ennuyée dans leurs conversations qui tournaient autour de l'éducation des enfants, la cuisine, l'entretien de la maison, la gestion des papiers, etc..... je ne critique pas, je dis simplement que je ne vivais pas dans ce monde là, je n'arrivais pas à y trouver d’intérêt. Du coup, j'ai toujours culpabilisé car j'étais persuadé que c'était moi qui avait un problème, que je n'étais pas normale, pas assez mature (pas assez ci... tiens ça me rappelle qq'un!), pas assez impliqué dans la vie familiale, etc... j'avais le sentiment (et je l'ai toujours) d’être une éternelle ado qui a besoin de vivre en marge, de faire monter l’adrénaline, d’être à contretemps des autres, etc
Et même encore aujourd'hui, quand je suis face à une personne de mon age, je me sens inférieure, pas assez ci... comme une ado qui regarde un adulte.
Au travail, j'ai toujours souffert de ce sentiment d'imposteur, qui m'a tiraillé pendant si longtemps, au point, dans une certaine période, de mettre des couches (on ne rigole pas


Depuis qq années, j'avance, je travaille beaucoup sur moi et avec l'aide d'une psy.
Je me suis inscrite dans un cours de chant (mon prof me disait que j'avais l'oreille absolue) mais j'ai quand même arrêtée... par peur.
Je suis revenue à la peinture, je m'autorise enfin à peindre (car avant, je devais savoir peindre comme Delacroix avant de commencer !).
Je suis toujours très seule, et me réfugie et m'isole souvent. J'en ai besoin, c'est une refuge nécessaire pour éviter la saturation. la saturation de quoi ? je ne sais pas bien... besoin de calme surtout.
Je suis bien sur hypersensible, ne regarde plus depuis très longtemps ni les infos ni les films violents, j'ai l'impression de le vivre, c'est insupportable. Je peux passer d'un calme absolue à une tempête dévastatrice, on m'a d'ailleurs souvent qualifié de limite bipolaire.
Et d'un autre coté, j'ai eu la force, que je n'ai jamais soupçonné, de me battre contre vents et marées, lors de ma séparation, quand je me suis retrouvée seule, sans emploi et sans chômage, sans appartement, avec mes 3 enfants dont un bébé de 3 mois (résilience ? je ne sais pas mais je me pose la question...)
J'ai appris il y a peu que j'étais aussi synesthète spacio temporel : le calendrier et la disposition des nombres.
j'ai toujours eu beaucoup de mal à supporter les odeurs (mais comme j'ai été hospitalisé plusieurs fois bébé, je pensais que ça venait de là) et le bruit également, mon homme me dit souvent que je cherche les bruits !
Inutile, au vu de mes écrits ci-dessus, de préciser que je ne me sens pas du tout plus "intelligente". Différente oui, mais pas ayant plus de capacités.
Plus artiste oui, plus sensible, plus cyclothymique, plus explosive dans bcq de domaines oui, mais le reste non.....
Merci à vous d'avoir pris le temps de lire

Re: du temps des premiers murmures...
Merci du témoignage, @Mariesand, et non, je ne te trouve pas redondante. C'est ce qui m'a frappée en lisant les murmures, on peut parler des mêmes choses, mais ce sera totalement unique et nouveau à chaque fois, selon notre vécu et notre personnalité. En tout cas, ton humour m'a fait sourire, et je te trouve très courageuse 

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- Enregistré le : jeu. 21 févr. 2019 11:17
- Profil : En questionnement
- Test : NON
Re: du temps des premiers murmures...
Merci Elya..
Pour l'anecdote et faire sourire, suis en formation et ce midi au déjeuner ça parlait de quoi ? De thermomix et d'aspirateur !! Je suis cernée !
Suis hors sujet mais c'était juste un rappel de mon post... 


Pour l'anecdote et faire sourire, suis en formation et ce midi au déjeuner ça parlait de quoi ? De thermomix et d'aspirateur !! Je suis cernée !