Ce qui vient est spécifique à chacun et spécifique au moment dans lequel ça vient. Toute réaction a ses défauts, mais aussi ses bonnes raisons d'être.
Modifier sa façon de fonctionner sous stress ne se fait pas sans une grande bienveillance avec soi-même. Et, sauf cas extrême, ça se fait progressivement. La contrainte dure produit des réactions dures. C'est rarement ce qui est voulu.
Selon chacun et selon chaques périodes, une méthode marchera et les autres pas. Il n'y a pas de solution universelle. C'est probablement ce qui me rebute le plus avec les méthodes de méditation : elles sont enseignées comme une technique aux effets prévisibles. Les gens ne rentrent pas dans des moules. Il n'y a qu'à voir les réactions des grands stressés : ils résistent. C'est bien normal. Ils ont raison.
La méditation je ne l'ai pas apprise. J'ai juste appris à un moment que des états que je ne nommais pas, mais avait identifié comme agréables ou utiles (notamment pour réaliser des tâches extrêmement complexes) s'appelaient auto-hypnose, méditation etc. Et de fait, discutant avec des méditants aguerris, je peux reconnaître qu'on parle bien des mêmes états. Mais alors, les moyens d'y parvenir me font écarquiller les yeux, dresser les cheveux sur la tête ou éclater de rire. Enfin, pourquoi pas après tout. Mais ça me semble excessivement compliqué, contraignant et aléatoire. Je n'ai pas appris mais j'ai creusé, ça oui. J'ai travaillé des qualités, je les ai étudiées chez moi, cultivées, modifiées. En fait, la méditation au sens large, on peut la cultiver par n'importe quel biais : sports, activités intellectuelles, métier stressant, grandes douleurs physiques, création artistique, périple au dur contact de la nature non-complaisante, etc. Pour se dépasser, quel que soit le but, je crois qu'on passe forcement par là.
L'état de méditation est un état normal et que nous atteignons naturellement tout les jours ou presque. La seule chose que l'on apprend c'est à l'induire dans des moments différents et éventuellement à le faire durer plus longtemps ou à l'approfondir ou à le maintenir tout en faisant autre chose.
Il n'y a rien de magique. Rien de compliqué. On n'éteint pas ses pensées ou tout autre jargon du domaine. Il s'agit de laisser ce qui se fait se faire... Ce n'est pas facile, en effet. Mais ce n'est pas dur ou complexe. Bien au contraire, c'est simple et c'est ça qui est difficile. Mais ce n'est pas en se brutalisant (ne serait-ce que mentalement) qu'on y arrive. C'est au contraire en ne se prenant pas à rebrousse poil, en faisant une chose qui nous fait envie, en y allant très progressivement, en dénouant d'abord de petites réactions et se laissant le temps de s'habituer au changement.
Le changement, c'est la vie.
Le Grand Toutou, "Grand Toutou mange de tout, ouaf !" (oeuvre non datée)J'ai des yeux et mes oreilles veulent voir.
Je mange et je n'entends rien.
Une bizarrerie m'étonne. Et tout s'arrête
C'est quoi ce machin ? !
Quand le point n'est pas sur la carte, on lache la carte... et on observe.
Pourquoi personne ne m'avait dit que c'était là, ça ? Que vaut mon modèle ?
Celui qui n'a pas de réponse
a des yeux pour voir,
des oreilles pour entendre,
des sens pour dire le dedans, le dehors
... en attendant qu'une solution apparaisse.
Les yeux écoutent, le ventre danse, les oreilles voient sous terre et à des milliers de kilomètres, une odeur cligne.
Ce qui était défini redevient probable et improbable.
L'incertitude joue avec l'inquiétude. L'ombre d'une peur. Mais ce n'est rien.
Reviens sur terre. Tu avais oublié tes lunettes.