L'inhibition intellectuelle

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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soazic
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par soazic »

ah tiens, c'est drôle la phrase de Lao Tseu est ma signature sur un forum de mamans!
Un point nevralgique que je lis aussi dans vos propos est celui des émotions. je les vis comme dangereuses car trop puissantes, et effectivement tout est mis sous cloche, je me sens souvent coupées d'elles, l'impression que je pourrais mourir d'un trop plein d'émotions. Dans ma situation familiale, à la noix, ainsi que professionnelle je me retrouve également le moteur et l'écoutante, une place choisie mais à sens souvent unique.
Je pense être incapable de colère (juste de sautes dhumeur!)
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samjna
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par samjna »

Khajib a écrit :
samjna a écrit : J'ai même croisé naguère un supélec après 30 ans d'encadrement qui ne savait plus résoudre un système de deux équations à deux inconnues pour aider fifille. j'imagine que les circuits RLC, c'était pas top non plus.
C'est plutôt effrayant... J'espère ne jamais tombé aussi bas. Je vais suivre tes conseils, rester patient et persévérant et peut-être qu'un jour mon cerveau retrouvera sa vitesse de croisière!
En tout cas, ça semble normal, même si ça implique que la normalité soit effrayante. Ca m'a permis de comprendre la phrase "La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié"...
Que ça semble normal n'implique pas non plus que tout le monde fonctionne pareil dans la perte et dans la récupération. Je serais ravi de lire d'autres témoignages.

Un truc désagréable, c'est la perte de la technicité: comme quand de mémoire, on se représente excellemment la forme de la tour Eiffel. Ce dont on se félicite jusqu'au moment où l'on s'avise d'essayer de compter les poutrelles ( enfin pour l'immense majorité des gens parce que j'ai pu en croiser, peu représentatifs de l'espèce, qui pouvaient effectivement les compter ).
Ce qui fait que quand je me remets à un domaine, je vais être en décalage pendant un moment entre les intuitions que j'en ai gardé et la technicité perdue pour les traduire en argumentaires ou démonstrations correctes. Un peu comme si je remets des patins à roulettes après un arrêt prolongé: vaut mieux pas que je m'élance en toute confiance dans ma gloire passée...

Il m'est arrivé deux fois d'avoir perdu jusqu'à l'intuition - enfin, de m'en être rendu compte: une fois aux échecs où je n'ai plus eu le "sens du jeu" pendant quelques jours ( 6-7 ans sans jouer ), et avec quelques textes latins (10-15 ans ?). Je ne m'attendais pas à pouvoir les lire tout seul, mais la langue même ne m'évoquait plus aucune familiarité pour suivre la traduction que je lisais. Bon, c'est revenu aussi. Mais ça, ça m'est vraiment très désagréable ( unheimlich ) si même la culture fiche le camp.

L'idée, je suppose consiste à entretenir un petit peu régulièrement pour ne pas en arriver là, mais c'est difficile de penser à tout. Je trouve pas mal de participer à un forum pour cela.
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Fish
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Fish »

J'ai même croisé naguère un supélec après 30 ans d'encadrement qui ne savait plus résoudre un système de deux équations à deux inconnues pour aider fifille. j'imagine que les circuits RLC, c'était pas top non plus.
Je doute que cela soit une preuve d'inhibition intellectuelle. On apprend de théories mathématiques pointues en prépa et en école d'ingénieur. Ensuite, on bosse, et les maths se résument à des règles de trois sous Excel. Alors le cerveau fait son travail de sélection. Ce qui ne sert jamais tombe dans l'oubli. C'est pareil pour tout le monde, cela n'a rien à voir avec la douance ni avec une quelconque régression.

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samjna
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par samjna »

En gros, oui. C'était pour dire à Khajib que l'inactivité pouvait être une raison suffisance à ce qu'il décrivait. Plusieurs causes peuvent donner ce genre d'effet.

Pour ce que j'en ai lu rapidement sur ce post, je pense pas que l'inhibition intellectuelle soit un phénomène spécifique à la douance, mais surtout aux esprits atypiques propulsés dans un milieu normatif. Et si le concept a été développé d'abord pour les gamins, faudrait voir comment il tient la route ou s'adapte concernant un adulte.
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Khajib
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Khajib »

samjna a écrit :En gros, oui. C'était pour dire à Khajib que l'inactivité pouvait être une raison suffisance à ce qu'il décrivait. Plusieurs causes peuvent donner ce genre d'effet.
Je me sens convaincu par ton argument. Je vais essayer de refaire travailler mon cerveau plus régulièrement. Si je constate une rapide amélioration et que les neurones se reconnectent je t'en ferai part. A priori je dirais que ça commence plutôt bien. En effet ces jours dernier j'ai réappris à résoudre des équations différentielles du premier ordre et c'est revenu assez vite. A dire vrai, j'en ai même tiré un certain plaisir.
soazic a écrit :Une jungle enfermée dans un donjon...
Y a un dragon dans ton donjon? :D (désolé... blague pourrie... c'est de l'humour de rôliste)
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samjna
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par samjna »

Khajib a écrit : A priori je dirais que ça commence plutôt bien. En effet ces jours dernier j'ai réappris à résoudre des équations différentielles du premier ordre et c'est revenu assez vite. A dire vrai, j'en ai même tiré un certain plaisir.
Chez moi, quand ça revient, ça revient par bloc. Et quand ça revient pas, c'est l'occasion de chercher à comprendre ce que j'avais pas compris... Genre le th. d'existence des solutions par exemple... (je me rappelle juste qu'il est très laid)

Y a une bonne quinzaine d'années, y avait le gamin d'un voisin qui se vautrait en prépa qui était venu me voir et on avait un peu cherché ensemble à comprendre ce qu'on lui demandait de faire.

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Khajib
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Khajib »

samjna a écrit :Si tu as une victime consentante pour t'assister et que vous vous entendez suffisamment, ça peut être amusant et utile au deux.
J'ai un pote avec qui j'ai gardé le contact par courriel et qui est fortiche en math et physique. Il m'arrive de lui envoyer des documents que j'écris en LaTeX pour lui poser des questions.

Autrement, en ce qui concerne plus précisément le sujet du topic, à savoir l'inhibition intellectuelle, j'ai réfléchi à une petite théorie (qui n'engage que moi quant à sa validité bien évidemment).
En effet, si j'ai bien compris les témoignages publiés sur ce topic, cette "anorexie" mentale serait un moyen de défense pour mieux s'intégrer à la masse des gens dits "normaux". Les individus HP acceptent de sacrifier une partie de leur intelligence pour mieux ressembler aux autres, paraître moins "bizarres" et du coup mieux s'intégrer. Et l'idée serait que ce sacrifice serait absolument nécessaire et que les HP deviendraient plus bêtes autant dans la sphère publique que privée.
Si j'ai dit des bêtises, corrigez-moi!!!! :^)
Or je pense que, justement, en distinguant les sphères publique et privée on pourrait arriver à une solution efficace pour lutter contre cette inhibition. En effet, autant, dans la vie publique, on peut garder ses remarques et ses questions pour soi et éviter de passer pour l'intello de service en restant au niveau des autres, autant dans la sphère privée, on a plus de liberté. En fait, il s'agirait d'alimenter son cerveau avec de la bonne nourriture intellectuelle pour soi avant tout et pour personne d'autre. Et surtout le plus important à mon avis: étudier des trucs qui nous motivent et nous donnent du plaisir (j'insiste bien sur la dimension du plaisir car d'après plusieurs sources sérieuses les HP seraient très forts pour ce qui les passionne vraiment et parfois cancres pour ce qui ne les intéresse pas). Faire tout ça pour soi, sans en parler à quiconque et en restant discret sur cet aspect de notre vie et ainsi maintenir une vie intellectuelle malgré tout. Je prendrai comme exemple l'excellent film "Le Hérisson" lui-même adapté du livre "L'élégance du hérisson" (j'ai vu le film mais pas encore lu le livre). On suit l'histoire d'une concierge un peu bourrue et réservée dans un immeuble parisien. Aux yeux de tous les habitants de l'immeuble, elle n'est que la concierge et donc un peu simple d'esprit et peu cultivée et elle ne fait rien pour changer la situation. Mais une petite fille de l'immeuble (dont la curiosité, les doutes et les questionnements pourraient suggérer qu'elle est peut-être HP elle-même) va s'intéresser à cette concierge par intuition qu'il y a anguille sous roche. Et elle va découvrir tout au long du film que cette concierge a une "pièce secrète" qu'elle est la seule à connaître, dotée d'une immense bibliothèque très fournie et où elle assouvit son besoin de lecture "sérieuse" et orientée vers la philosophie surtout. Du coup on s'aperçoit que cette "simple concierge" est en fait une intellectuelle autodidacte, mélomane et versée dans la philosophie et la grande musique.
Tout ça pour dire que si vous ne voulez pas faire le monsieur/madame je-sais-tout aux yeux des autres, cela ne veut pas dire que vous n'avez pas le droit de vous faire plaisir dans la vie privée quitte à être un peu égoïste. Après tout ne dit-on pas "Charité bien ordonnée commence par soi-même"?
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Cassini
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Cassini »

Mettez-moi devant un problème pratique à résoudre, je trouve les solutions à la fois les plus ingénieuses et les plus simples (souvent, ceci va avec cela).

Je peux faire des calculs intuitifs, trouver la bonne réponse en pensant que c'est la plus logique - sauf si je suis sous pression.

Mon expérience personnelle, c'est justement d'avoir vécu un traumatisme initial avec mon père, très probablement HP, et qui ne captait pas que mon esprit s'absentait (tout comme celui de ma mère) lorsqu'on me sollicitait sur des problèmes de maths, de chiffres, car ça lui paraissait si simple... il s'énervait terriblement.

Là-dessus, je peux greffer en couches successives une bonne dizaine d'occasions où j'ai ancré le raptus mental en panique, devant une personne représentant l'autorité, le père... et que je me suis trouvée privée de mes moyens intellectuels les plus élémentaires.

Alors c'est pour ça que j'ai décidé de me lancer dans une thérapie EMDR, pour débarquer cette espèce de boucle mentale qui m'auto-hypnotise, et me met dans une position d'attardée mentale ici et là... ce qui suscite des comportements de réponse de perversion narcissique en face, quand la personne y est encline.



C'est un autre type d'inhibition intellectuelle, qui surgit dans des circonstances très spéciales - je comprends peu à peu comment et pourquoi.
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kaliska
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par kaliska »

Je me retrouve beaucoup dans les témoignages de ce fil.

Khajib, je pense que ton exemple avec L'élégance du hérisson ne tient pas. On ne peut pas se couper en morceaux. On peut adapter son comportement selon les situations mais on ne peut pas changer ce que l'on est profondément. L'enjeu de l'inhibition intellectuelle me semble justement d'être d'assumer qui l'on est. René, la concierge de L'élégance du hérisson, a préservé son intelligence et sa sensibilité mais elle a sacrifié toute vie sociale. Lorsqu'elle recommence à se lier aux autres, elle ne peut plus se cacher.

J'ai lu quelques trucs qui m'ont permis d'avancer là-dessus. En espérant que ça sera utile : il y a les articles du mouvement de psychologie humaniste québécois ; Le soi hanté, formidable sur cette question des traumatismes et de la manière de les résoudre ; et, dernier en date, L'attachement, un instinct oublié qui synthétise les travaux de John Bowlby sur l'attachement.

Avec tout ça… je suis toujours bloquée (haha). Mais je sais mieux où je vais et il n'y a quasiment plus de différence entre ce que je montre et ce que je suis. Cette tension-là est résolue.

Mon vécu correspond tout à fait à ce que vous évoquiez sur le contrôle intellectuel et émotionnel et j'ai un petit témoignage pour l'illustrer ;)

J'ai découvert le mouvement de psychologie humaniste en octobre dernier, alors que je ne ressentais quasiment plus rien, et ça m'a fait un bien fou. J'ai réalisé que mes émotions avaient un sens, qu'elles pouvaient m'aider, que nous étions alliées. Je me suis réveillée un matin et mon cerveau fonctionnait à nouveau à toute vitesse. Je ne me souvenais pas qu'il pouvait aller si vite. Je comprenais immédiatement des sujets sur lesquels je ne m'étais pas penchée depuis des années, ceux que je range habituellement dans "Sujets intéressants mais un peu la flemme aujourd'hui. À regarder demain." Ça a duré une semaine et c'est une des plus belles semaines de ma vie. Je me sentais libre. J'ai discuté d'un problème avec un proche le week-end suivant, les émotions fortes étaient au rendez-vous : tout s'est arrêté. Depuis, je cherche. C'est comme avoir vu le soleil un jour dans sa vie avant qu'il ne disparaisse à nouveau. Ça m'a beaucoup rassurée sur le fait que ma vivacité n'était pas définitivement perdue !
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Mumu971 »

Je vais partager ici mon experience de l'inhibition intellectuelle. J'en souffre de moins en moins depuis que j'ai été diagnostiquée HP. Cette découverte est très récente puisque ne datant que d'à peine 3 semaines.
J'ai toujours beaucoup apprécié la lecture, depuis toute jeune, j'étais donc censée disposer d'un vocabulaire riche et varié. Sauf que durant toutes ces années, les mots auxquels me donnait accès mon cerveau dépassaient rarement "truc" "chose""machin" pour ponctuer mes conversations, sans compter les "euh" entrecoupés de silences interminables durant lesquels mon esprit tournait à vide. Idéal pour se construire une image de niaise. J'ai eu des parents aimants et qui cependant ne favorisaient pas l'envie d'apprendre car l'échec n'était pas autorisé. J'étais pourtant en avance pour mon âge. Bien sûr, il m'arrivait de récupérer mon intelligence et j'ai pu ainsi réaliser certains de mes rêves professionnels et personnels mais la crainte de m'exprimer en public ou en privé, avec ce mal tapi dans un coin de ma tête prêt à enserrer mon cerveau de ses tentacules immondes.
Ce n'est pas par magie bien sûr, mais depuis que je sais de quelle façon je fonctionne, les mots remplacent mes maux et je m'étonne de plus en plus de la facilité avec laquelle je parviens à m'exprimer. Rien n'est gagné et il me faudra certainement plus que quelques petites semaines pour guérir mais je me sais sur la bonne voie. Donc, c'est parti pour une nouvelle et fantastique deuxième partie de vie.
Ce n'est pas en lui tenant les ailes qu'on aide un oiseau à voler. L'oiseau vole simplement parce qu'on l'a laissé être oiseau.

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Marina
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Marina »

Bonjour,

Je me permets de reprendre le sujet. Aujourd'hui ma mémoire me fait défaut, donc je ne me souviens déjà plus exactement des différentes contributions et de ce qui m'a fait réagir. Cependant, je souhaiterais aborder trois points. Et peut-être, sur le dernier, pourrez-vous m'apporter commentaires et voies de réflexion. Vous pouvez, si vous le souhaitez, allez directement au point 3 qui concerne directement le sujet de l'inhibition intellectuelle.

1. Dépression et AD
Je suis en dépression depuis plus de 20 ans. Pas constamment avec la même intensité, heureusement... Et pas toujours sous AD. D'ailleurs, je n'en prends plus. La dépression elle-même diminue la capacité du cerveau. Les AD, bien souvent, l'endorment et rendent la concentration impossible. Aujourd'hui, il existe cependant des traitements qui stabilisent l'humeur et stimulent. Et se rendre compte de l'amoindrissement de ses facultés peut également engendrer un cercle vicieux. (C'est pour cela que la dernière fois, les psy de l'hôpital ont modifié mon traitement pour quelque chose de plus stimulant et excitant.)
Mais on en sort!!! Malgré mes difficultés de concentration liées à mes nombreux questionnements, "je" "remarche" à peu près correctement. Alors espoir et courage! Il s'agit de commencer par des choses simples, ne surtout pas mettre la barre trop haut pour ne pas par la suite s'auto-flagéler et rester fier de ses petits progrès.

2. L'anorexie.
Non, finalement, inutile d'en parler ici. Ceux que ça intéresserait peuvent volontiers me contacter en privé.

3. Le sujet qui m'intéresse aujourd'hui est l'inhibition intellectuelle.
Je suis certaine d'en avoir fait, dans une certaine mesure, sans réellement encore totalement la comprendre. Sauf qu'elle a commencé très très jeune et que je pense également l'avoir contrôlée. Se pose cependant la question de la cause et de la conscience, ainsi que du degré de cette dernière.
J'ai un vague souvenir de moi déchiffrant une étiquette de bouteille d'eau. De même, je me souviens d'un jour, où ma mère m'a demandé ce qui était écrit en m'indiquant un mot dans un journal, de le lire dans ma tête, et de lui répondre "E.T". J'étais en Afrique, ce qui signifie que, dans tous les cas, j'avais moins de cinq ans. Et j'ai cette certitude, qu'effectivement, je savais lire.
J'ai appris il y a très récemment que la dame qui s'occupait de moi à l'époque avait dit à ma mère que je savais lire, alors qu'on ne m'avait jamais appris. Et que je disais à mes parents que c'était à six qu'on apprenait à lire et que, par conséquent, il n'y avait aucune raison que j'apprenne avant. De même, au CP, l'école a souhaité me faire sauter une classe. J'ai toujours pensé que c'était mes parents qui avaient refusé. Dans les faits, c'est moi-même.
Je me demande donc comment on peut, dès 3-4 ans, prendre de telles options, conscientes pour le coup, comment on peut se renier à ce point? Il s'agit nécessairement d'une stratégie d'adaptation, sauf que je vivais en brousse, entourée de quelques familles européennes. Mon seul réel entourage quotidien se composait donc de mon père, ma mère et ma soeur. Je suis à peu près certaine d'avoir compris, aux vues de la suite de mon histoire. Mon père m'a toujours beaucoup aimé, adoré. J'ai, depuis un certain nombre d'années, douté de l'amour de ma mère. Force est de constater qu'aujourd'hui, il n'existe pas. Idem pour ma soeur. Je sais également que j'ai toujours eu ce besoin qu'on m'aime, au moins qu'on m'apprécie, que je l'ai toujours cherché à tout prix, étant capable de totalement me renier pour ce faire; je sais que je ne me suis jamais aimée, même si je progresse. Je pense d'ailleurs que c'est ce qui tourne le moins rond chez moi d'ailleurs. J'ai le sentiment d'avoir également toujours été un élément de discorde dans ma famille. Par tout un faisceau d'éléments, je pense donc avoir compris que si j'ai fait ça, c'était dans l'espoir bien vain que ma mère et/ou ma soeur m'aime(nt) car j'étais trop tout et que je prenais trop de place dans le coeur de mon père.

Quelqu'un comprend il cela ? Quelqu'un a-t-il vécu une chose similaire?
Peut-on réellement dès cet âge là avoir conscience de sa différence, dans un environnement si réduit, et, du moins, consciemment décider de se diminuer? Ou bien j'étais juste déjà complètement fainéante (hypothèse envisageable).
C'est une pièce essentielle de mon puzzle et j'ai mis 35 ans à mettre le doigt dessus. C'est navrant. :-)

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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Fish »

Ce que tu décris me semble différent de l'inhibition intellectuelle.

L'inhibition intellectuelle se traduit par des performances faibles aux tests psychotechniques. Mais ça signifie aussi des performances faibles dans toute activité scolaire ou intellectuelle (et c'est généralement ce qui amène à passer des tests psychotechniques). Cela n'a rien à voir avec le fait de se percevoir stupide et de se comporter pour correspondre à cette perception. Savoir lire à 5 ans est un signe objectif que ton cerveau marchait très bien, et qu'il n'était pas inhibé du tout. L'inhibition intellectuelle, ça aurait été par exemple de ne toujours pas savoir lire à 8 ans, malgré un cerveau qui fonctionne normalement.

Ce que tu décris relève plus probablement du manque de confiance en soi et de la construction plus ou moins inconsciente d'un faux-self. A lire ce forum, il semble que c'est très répandu, à des degrés plus ou moins importants selon les individus.
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Marina »

Bonjour,

Merci Fish.

J'entends. Je pense tout de même que cette construction du faux-self, dès 3-4 ans, visant à cacher/démentir ses capacités doit nécessairement conduire à une forme d'inhibition intellectuelle.
Cependant, je vais approfondir les concepts respectifs et surtout chercher à comprendre les mécanismes qui les sous-tendent.

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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Fish »

Ben en fait, il me semble que le terme d'inhibition intellectuelle correspond à une situation bien particulière, décrite entre autre dans cet article:
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/garsep/gauvrit.htm

Ce même terme aurait pu être utilisé pour décrire autre chose, comme par exemple restreindre plus ou moins consciemment ses performances en apparence et alors que le cerveau à l'intérieur déborde d'activité. Ça aurait pu, oui. Et ce n'est pas très difficile de comprendre pourquoi tu as envie d'utiliser ce terme pour décrire ton ressenti. Mais ça, on l’appelle plutôt faux-self. L'article cité ci-dessus décrit une situation où l'individu met réellement son intelligence sur OFF. Il ne se contente pas de la masquer aux autres et de se conformer à une image d'idiot, il "choisit" de devenir stupide et il y parvient, même si c'est réversible.

Dans les deux cas il s'agit d'un mécanisme de défense. Mais pour le faux-self, la stupidité n'est qu'apparente, et l'intelligence continue de s'exprimer dans les actes de l'individu. Pour l'inhibition intellectuelle cela va bien au delà du masque.

Je me trompe peut-être, mais à te lire j'ai l'impression que ce qui te concerne relève plutôt du faux-self. S'il s'agit bien de cela, tu trouveras plein d'informations dans ce fil:
psychologie-sante/faux-self-t1030.html

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Marina
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Marina »

Je te remercie Fish,

Je vais étudier tout cela.
Au delà des définitions et subtilités de l'un ou l'autre des concepts, c'est ce que j'ai produit/vécu qu'il m'intéresse de comprendre.
Je vais donc chercher et tes références mes donneront certainement des pistes, sur les dégâts potentiels de ce type d'attitude. Elles ne résoudront pas tout, mais me permettront d'en comprendre certains cheminements et de faire acte de résilience.

Par ailleurs, je me suis donc rendu sur le sujet faux-self, comme tu l'indiquais.
Je n'ai pas pu encore tout lire... 8 pages. Il me semble juste que le débat/sujet n'est pas suffisamment structuré pour que j'y trouve rapidement mes réponses.
La notion de faux-self semble visiblement recouvrer des réalités bien différentes, en fonction des vécus de chacun. Aussi, comme souvent à mon habitude, sans vouloir exprimer un point de vue, j'ai relaté des faits et des impressions. Chacun y prendra ce qu'il voudra et j'espère que ceci génèrera plein de réactions qui permettront d'apporter les nuances nécessaires au débat.

Par ailleurs, je me suis donc rendu sur le sujet faux-self, comme tu l'indiquais.
Je n'ai pas pu encore tout lire... 8 pages. Il me semble juste que le débat/sujet n'est pas suffisamment structuré pour que j'y trouve rapidement mes réponses.
La notion de faux-self semble visiblement recouvrer des réalités bien différentes, en fonction des vécus de chacun. Aussi, comme souvent à mon habitude, sans vouloir exprimer un point de vue, j'ai relaté des faits et des impressions. Chacun y prendra ce qu'il voudra et j'espère que ceci génèrera plein de réactions qui permettront d'apporter les nuances nécessaires au débat.

A toi,
Marina

Prosper

Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Prosper »

Bonjour,

J'ai lu en diagonale pointillée la page sur " le complexe de l'albatros" je ne sais pas si je suis paranoïaque ou juste sceptique. Faudrait peut-être que je le lise vraiment mais j'ai une impression d'article orienté politiquement. Ca sonne à mes oreilles comme de la poésie et du décor, de la façade :

° Pourquoi les durées entre toutes les passations des tests pour chaque personne sont différentes? Est-ce parce que c'est en fonction du rythme de chacun ou bien cela cache-t-il quelque chose d'autre ? De beaucoup moins noble et beaucoup plus économique ( trouver des fonds, faire fonctionner le "GARSEP" vu leur investissement je ne pense pas que ça soit gratuit). Sans parler de la durée de "séjour" qui s'étale sur une durée assez... longue surtout pour des enfants/pré-adolescents/adolescents. Est-ce que ce sont les mêmes psychologues qui font passer les tests aux enfants entre le début et la fin? Ou bien le "GARSEP" vit-il en autarcie ( et on comprend pourquoi dans cette hypothèse-là) ? Y a t-il d'autres tests entre le début et la fin affichés? Peut-on trouver plus de renseignements sur les mouvements des fonds, la comptabilité, le mode de recrutement, le choix des enfants (transparence)?

° Personnellement, j'ai l'impression que celui qui écrit a envie de caresser dans le sens du poil son lecteur ( et ses futurs clients peut-être ?).



Mais j'espère être totalement dans le faux parce que je trouve l'idée très obscène. Ou peut-être est-ce entre les deux ? Mais dans ce cas-là le "re-"passage en batterie de tests reposant sur le même modèle ne me parait pas très adapté. Puis la lettre à la fin... c'est la goutte qui fait déborder le vase. Puis le manque de rigueur flagrant du message*, c'est un médecin mais est-ce vraiment lui qui l'a écrit ? Ce à quoi s'ajoute " ancien médecin des hôpitaux" mais était-il à la retraite/proche de sa retraite ( pour pouvoir s'y investir autant ? ). Et du coup, je résume, dans ce cas-là, le médecin qui prend sa retraite fait des conférences **... Ca corrobore encore l'hypothèse selon moi surtout s'il s'est fortement impliqué dans le séjour sauf paranoïa ou scepticisme.

Suis-je le seul à avoir eu l'impression de lire une publicité déguisée ?

* pas d'argument ad hominem s'il-vous-plait. :)
** j'ai complètement pas vérifié et si ce n'est pas le cas c'est pas du tout pertinent.

Réédit 1 :

+ Le fameux QI de Marie qui est "inhibé" avec un QI de 132 passé à 178 ( en France c'est pas 150-160 ?)
+ tournure de phrases de commercial ( j'adore les commerciaux ce sont mes amis ils me ruinent tous les jours :) )
ex : + 30 en 3 mois, +20 en 7 mois qui dit mieux à ma gauche à ma droite.... et la phrase du genre : " et les exemples sont très nombreux" :) . J'ai l'impression que c'est une école privée qui galère a remplir ces quotas d'inscriptions et dont la vie en dépend avec une corrélation de 1.
+ article de la dépêche ( de loin un journal qui vaut pas grand chose ça en dit peu mais ça en dit quand même)
+ l'une des seules phrases de cet article où il est cité ( moteur de recherche avec son nom quelques mots clés il y en a qu'un) a l'air d'avoir un problème de logique. J'ai un peu l'impression qu'il tâtonne.
+ sa page facebook oh mon dieu... elle tue sa crédibilité, j'ai essayé de trouver des choses en sa faveur mais ça l'enfonce. C'est surtout la phrase du genre " j'ai le plaisir de vous annoncer la venue de mon troisième qui mesure 21 cm et pèse 165 g (il parlait d'un livre si vous vous posez d'autres questions)"... Il fait exprès ? Désolé mais mêler métaphore de nouveau-né avec... des métaphores qui ont l'air sexuel... Ceci n'engage que moi, n'est que mon opinion et relève sûrement d'une pure coïncidence. Mais bon, c'est maladroit je trouve.

Réédit 2 :

Il faudrait définir plus précisément ce terme d'inhibition car j'ai l'impression qu'on y met tout et n'importe quoi dans cet article du moins. Puis étayer cela de manière scientifique en décrivant les mécanismes précis qui en sont à l'origine.

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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par 256Cecile »

Bonjour,

Je me retrouve beaucoup dans vos témoignages.

Cependant, je ne peux m'empêcher de penser aux manières dont j'ai stimulé naturellement mon cerveau après une expérience de NDE, expérience qui m'a quasiment confortée dans l'idée que notre cerveau est largement capable de s'auto-régénérer. D'autant plus que les IRM, même dans les années 90, indiquaient déjà clairement comment mon cerveau fonctionnait. J'avais en plus la sensation que mon cerveau allait plus vite, qu'avant cette étrange expérience de NDE. Comme si une zone avait été désinhibée ou "éveillée" au cours de ce "passage", je préfère rester prudente quant aux mots que j'utilise ici. A moins que mon cerveau ne se soit mis en veille pendant une certaine période (très douloureuse) de ma vie.

Je mesure que cela peut-être gênant ou dérangeant à lire, et je m'en excuse auprès de ceux et de celles qui pourraient se sentir peut-être mal à l'aise. Pourtant, c'est en stimulant ma mémoire (apprendre des poèmes), et en lisant des textes très logiques (philosophie), que j'ai pu reprendre et continuer mes études à l'époque, et suivre un double cursus inhabituel pour les universitaires, soutenue par un seul enseignant-chercheur qui m'encourageait à ne pas m'autolimiter afin de m'adapter à un environnement relationnel. Qui, de fait, était composé de très peu de personnes!

Depuis, je fais en sorte de ne plus rester sans nourritures intellectuelles, au même titre que les nourritures terrestres, sinon j'ai l'impression d'être au bord d'un gouffre (qui est peut-être en lien avec une dépression) et de ne plus être vivante, sans être morte pour autant.

Un jour, un médecin m'a dit de ne jamais oublier que je revenais de loin ;-)
"Chaque homme prend les limites de son propre champ de vision pour les limites du monde" A.Schopenhauer

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Marcustoyski
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Re: L'inhibition intellectuelle

Message par Marcustoyski »

Bonjour à tous,

Très intéressant ce sujet. Je me sens très concerné et j'ai remarqué des constantes dans les remarques qui reviennent souvent de la part de ceux qui se plaignent de cette terrible affliction. Au-delà de la définition du phénomène lui-même, partons de l'idée qu'il s'agit d'une impression de ne pas arriver à actualiser son potentiel, de ne pas avoir le contrôle de son intelligence qui semble comme figée, sous-utilisée, flétrie. J'ai une théorie là-dessus...en fait, j'en ai une sur à peu près tout :huhu:

Ceci dit, ce que je remarque, c'est que ce phénomène semble avoir 2 sources principales à savoir:

-1-
Le manque de confiance en soi provenant de la maltraitance verbale et affective à un jeune âge. J'entends par-là la dévalorisation, la privation d'amour devant l'échec de l'enfant ainsi le manque de renforcement positif. Les enfants non désirés sont très souvent dans cette situation car le parent peut utiliser son en état de dépendance, donc sans défense, comme bous émissaire sur lequel il déverse ses frustrations. Par exemple, le parent qui ne tolère pas l'erreur dans les situations où l'enfant réalise ses travaux scolaires, pratique un instrument de musique, réalise une tâche ménagère, etc. Si le parent parent prive systématiquement son enfant d'amour quand celui-ci échoue ou qu'il le dévalorise, ce parent peut penser que c'est pour le bien de l'enfant et se donner bonne conscience en se disant qu'il ne le maltraite pas physiquement. Il peut même dire clairement à son enfant que c'est pour son bien...damn! :fubar: Pour prendre l'exemple de mon père qui ne nous désirait pas, mais qui a dû prendre ses responsabilités et abandonner ses études pour travailler dans une usine alors que ma mère le tyrannisait. Celui-ci passait sa frustration su mon frère jumeau et moi avec une colère qui n'avait d'égale que le ressentiment qu'il entretenait d'être enfermé dans une vie qu'il n'avait pas choisi ainsi que la honte devant son impuissance à se tenir debout face à ma mère. Ajoutez à ça la jalousie qu'il avait de voir ses enfants qui avaient la vie devant eux contrairement à lui. Nous naquîmes avec une dette dont la seule devise ayant cours était la perfection, la carotte au bout du bâton étant l'amour paternel. On ne peut s'aimer soi-même quand on est aimé pour ce que l'on fait et non ce que l'on est. Ce vidéo sur les parents toxiques est très intéressant
https://www.youtube.com/watch?v=oKaYNKX9Y44

L'important est ici de comprendre que le jeune enfant vise l'épanouissement et l'amour de ses parents et il ne fait aucune différence entre son propre bien-être et le leur. C'est comme ça. Il persévère dans ses tentatives de rendre ses parents heureux et d'obtenir leur amour jusqu'à ce qu'il réalise que le projet est vain. Ainsi, il développe ce qu'on appelle l'impuissance acquise et perd l'envie d'essayer. Il n'a plus envie d'entreprendre. Il évite systématiquement les difficultés. Le mal est fait et en plus, il n'a pas appris à mettre son bien-être au centre de sa propre vie. Après tout, comment pourrait-il s'en sentir légitime si même ses propres parents n'ont cru qu'il en valait la peine? :( Ces mêmes parents qui le dévalorisaient l'accusent maintenant de flemmardise. Il n'a plus le goût de rien et se sent coupable même de ça. Il a honte de décevoir ses parents et part à la dérive. Une grande intelligence ne peut pas grand chose contre ça. Mais n'oublions pas la résilience :cheers:

-2-
Ce fameux faux-self! Je ne m'étendrai pas trop là-dessus compte tenu de la quantité d'information qu'on peut déjà trouver sur le sujet autant sur ce forum que sur la toile. Mais je pense qu'il ne faut pas sous-estimer cette injonction de l'environnement qui réclame du conformisme. Les adultes qui se sentent menacés par la dérangeante lucidité de l'enfant surdoué, et les enfants de l'école qui le trouve bizarre te le rejettent. L'enjeu du besoin de l'enfant de s'intégrer à un groupe ne doit pas être pris à la légère. Quand celui-ci doit choisir entre avoir des amis et être lui-même, la nature parle plus fort que le bon sens. Et si l'enfant n'est pas supporté par ses parents au moment de ce difficile épisode qu'est le début de la socialisation (ou non-socialisation), qu'ils lui font sentir qu'ils s'en inquiètent, l'enfant peut même choisir de ne plus en parler afin de ses parents. Et si les points 1 et 2 sont réunis...ouyouyouille!!!

=> Le point de convergence de ces deux aspects qu'ils soient tous deux présents ou ou pas, est selon moi le refus de vivre les émotions dans le but de se protéger, ce qui mène à la déréalisation/dépersonnalisation. Les émotions sont trop fortes et sont associées à qqch de négatif. Elles sont systématiquement ignorées, ce qui ne les fait pas disparaître. Prendre l'habitude de fonctionner en faisant abstraction des émotions mène vers une incompétence émotionnelle qu'on appelle l'alexithymie

Je suis convaincu d'une chose...
***L'intelligence a beau être présente, elle a besoin d'une saine gestion des émotions pour fonctionner. On peut l'observer, la mesurer par des tests, mais elle ne peut accomplir son oeuvre si elle est supportée par un minimum de bien-être émotionnel***

La majorité des émotions sont anxiogènes, mais pas négatives. Une émotion, c'est comme une auto. Ce n'est pas nuisible ou dommageable en soi. Ça l'est potentiellement, rien de plus. Le potentiel de nuisibilité de l'émotion, tout comme l'auto, ne peut s'actualiser que dans deux cas de figure:

1- On l'ignore. On néglige son potentiel de nuisibilité
2- On la laisse nous frapper, nous envahir, nous submerger

Pour l'automobile comme pour l'émotion, elle n'a pas de pouvoir de nuire si on y est attentif et qu'on la considère pour ce qu'elle est, soit un potentiel de nuisibilité.

Ceci dit, la comparaison ne s'arrête pas là. L'anxiété vient d'un signal. Quand on le ressent, on peut soit l'utiliser, soit être utilisé par lui. Eckhart Tolle dirait qu'on peut utiliser le mental ou être utilisé par lui. L'émotion produite par le signal provoque des pensées. C'est le rapport qu'on entretient avec ces pensées et les jugements qu'on porte sur eux qui provoquent la souffrance. Si on prend pour vraies les pensées ainsi produites (ex. Je suis nul, bizarre, sans intérêt, un incapable, ridicule, etc.) nous voudrons les ignorer. Mais en faisant ça, nous tentons également d'ignorer l'émotion négligeons. Et faire ça, c'est sous-estimer son potentiel de nuisibilité, mais aussi son potentiel de créer et de réaliser des choses, de passer l'action.

POUR CONCLURE
Je pense que le salut se trouve dans:
-La compréhension de son passé et son acceptation
-Amour, bienveillance envers soi-même te indulgence envers soi-même (s'aimer pour qui on est et non ce qu'on fait)
-La prise en considération de la sphère émotionnelle, son acceptation et tout un travail en ce sens
"La facilité est le plus beau des dons, à condition de ne jamais s'en servir."
-MIRABEAU-

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