Danse
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Bonjour,
vous connaissez l'expression "danser sa vie" ? Et bien c'est un peu ça pour moi. La danse m'a aidé, m'aide et m'aidera toujours je pense. J'ai fais du classique et du modern-jazz depuis que je suis petite mais là où j'ai trouvé un vrai sens à la danse c'est quand j'ai commencé le contemporain. Vous savez cette danse que les gens disent " ah ouai c'est chelou ça" alors qu'ils en voient dans les clip de Sia ou Stromae et qu'ils adorent.
J'ai commencé la contempo pour une option danse que je voulais prendre au bac et au début j'étais pas réceptive, je trouvais ça débile. Mais en créant, de plus en plus en laissant vraiment s'exprimer mon imagination, on se met à vivre les pas. Je sais pas si ça parle à des gens ... Je pense que oui ... Pour ma part c'est un exutoire total et la choré que j'ai crée pour le bac a été représentative de tout le travail que j'avais fait sur moi même cette année là. Cette idée de refuser les conventions sociales, de ne pas rentrer dans les rangs et finalement de se trouver et de s'assumer.
Des fois quand je sens des crises venir dans des périodes où je suis tendue, angoissée je sais que la solution c'est de l'espace + musique à fond et là c'est parti on ne m'arrete plus ! Je n'aime pas danser comme ça devant des gens. Ma chorégraphie de bac était tellement personnelle pour moi que ni ma mère, ni mes meilleurs amis ni même une prof de dans qui me connait depuis que j'ai 8 ans, ne l'a vu.
Je sais que je suis possédée dans ces moments là mais c'est ca qui me fait du bien, on ne réfléchis plus à ceci ou untel, on vit et c'est tout. On se laisse envahir par une musique qui ne nous connais pas et qui ne connais pas notre vie et on se présente à elle, on s'ouvre totalement et elle garde le secret.
Est ce qu'il y en a d'autre ici qui ont cette "passion" ?
vous connaissez l'expression "danser sa vie" ? Et bien c'est un peu ça pour moi. La danse m'a aidé, m'aide et m'aidera toujours je pense. J'ai fais du classique et du modern-jazz depuis que je suis petite mais là où j'ai trouvé un vrai sens à la danse c'est quand j'ai commencé le contemporain. Vous savez cette danse que les gens disent " ah ouai c'est chelou ça" alors qu'ils en voient dans les clip de Sia ou Stromae et qu'ils adorent.
J'ai commencé la contempo pour une option danse que je voulais prendre au bac et au début j'étais pas réceptive, je trouvais ça débile. Mais en créant, de plus en plus en laissant vraiment s'exprimer mon imagination, on se met à vivre les pas. Je sais pas si ça parle à des gens ... Je pense que oui ... Pour ma part c'est un exutoire total et la choré que j'ai crée pour le bac a été représentative de tout le travail que j'avais fait sur moi même cette année là. Cette idée de refuser les conventions sociales, de ne pas rentrer dans les rangs et finalement de se trouver et de s'assumer.
Des fois quand je sens des crises venir dans des périodes où je suis tendue, angoissée je sais que la solution c'est de l'espace + musique à fond et là c'est parti on ne m'arrete plus ! Je n'aime pas danser comme ça devant des gens. Ma chorégraphie de bac était tellement personnelle pour moi que ni ma mère, ni mes meilleurs amis ni même une prof de dans qui me connait depuis que j'ai 8 ans, ne l'a vu.
Je sais que je suis possédée dans ces moments là mais c'est ca qui me fait du bien, on ne réfléchis plus à ceci ou untel, on vit et c'est tout. On se laisse envahir par une musique qui ne nous connais pas et qui ne connais pas notre vie et on se présente à elle, on s'ouvre totalement et elle garde le secret.
Est ce qu'il y en a d'autre ici qui ont cette "passion" ?
Pour réussir dans le monde, il faut avoir l'air fou et être sage.
-Montesquieu-
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Re: Danse
Oui moi
J'ai découvert ce plaisir il y a trèèèèès longtemps dans un concert de Macéo Parker au New Morning,
toute la salle dansait, c'était magique, j'ai commencé à bouger et voilà c'était parti !!
Après, longue interruption sans me rendre compte d'à quel point ça me manquait, et puis j'ai recommencé avec la danse des 5 rythmes, ce fût thérapeutique et salvateur, depuis, je danse à la moindre occasion, concert, fête, bal trad et souvent, oui, musique à fond dans mon salon ou mon atelier et allez en mode freestyle !!
Oui, quand je danse, je me sens en vie, je m'exprime, entièrement, pas que ma tête ^^
J'aime tellement ça, que des fois j'me dis que j'ai raté ma vocation ... mais bon s'pas grave, le principal c'est de pouvoir le faire régulièrement, là ça fait un moment que je n'ai pas eu d'occasion de danser un peu longtemps, genre 2-3 h et ça me maaannnnnque ! Je vais peut être organiser une boum chez moi, tiens, puisqu'on en parle!
Un truc que j'aimerai, c'est apprendre le tango, mais ... il me faudrait un partenaire .... et un prof !
Impossible d'écrire dans un fil sur la danse sans rendre hommage à Pina Baush
J'ai découvert ce plaisir il y a trèèèèès longtemps dans un concert de Macéo Parker au New Morning,
toute la salle dansait, c'était magique, j'ai commencé à bouger et voilà c'était parti !!
Après, longue interruption sans me rendre compte d'à quel point ça me manquait, et puis j'ai recommencé avec la danse des 5 rythmes, ce fût thérapeutique et salvateur, depuis, je danse à la moindre occasion, concert, fête, bal trad et souvent, oui, musique à fond dans mon salon ou mon atelier et allez en mode freestyle !!
Oui, quand je danse, je me sens en vie, je m'exprime, entièrement, pas que ma tête ^^
J'aime tellement ça, que des fois j'me dis que j'ai raté ma vocation ... mais bon s'pas grave, le principal c'est de pouvoir le faire régulièrement, là ça fait un moment que je n'ai pas eu d'occasion de danser un peu longtemps, genre 2-3 h et ça me maaannnnnque ! Je vais peut être organiser une boum chez moi, tiens, puisqu'on en parle!
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L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. René char
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Re: Danse
Oui, moi aussi!
Je ne pourrai plus faire sans.
Je n'ai jamais appris mais c'est une forme de langage qui m'a beaucoup aidée, quand les mots ne suffisaient plus et me semblaient vains. Comme je n'ai rien appris ou si peu, je me sens libre de faire ce que je veux et je pense que c'est surtout ça qui me fait du bien, c'est un espace où tout est posssible.
Quand je laisse tomber un peu la pratique, je ne me sens pas bien.
Et quand je suis dedans plus régulièrement, on va dire que mes chakras vont mieux.
Parfois en me couchant j'ai des idées de pas qui me font me relever pour tester.
J'observe beaucoup plus les déplacements et les gestes des gens depuis que je me suis mise à danser: tout devient danse autour de moi.
Petite question pour toi lolowhy: comment est-ce que tu gardes une trace de ce que tu as chorégraphié? Dessin, vidéo, les deux, autre?
Je ne pourrai plus faire sans.
Je n'ai jamais appris mais c'est une forme de langage qui m'a beaucoup aidée, quand les mots ne suffisaient plus et me semblaient vains. Comme je n'ai rien appris ou si peu, je me sens libre de faire ce que je veux et je pense que c'est surtout ça qui me fait du bien, c'est un espace où tout est posssible.
Quand je laisse tomber un peu la pratique, je ne me sens pas bien.
Et quand je suis dedans plus régulièrement, on va dire que mes chakras vont mieux.
Parfois en me couchant j'ai des idées de pas qui me font me relever pour tester.
J'observe beaucoup plus les déplacements et les gestes des gens depuis que je me suis mise à danser: tout devient danse autour de moi.
Petite question pour toi lolowhy: comment est-ce que tu gardes une trace de ce que tu as chorégraphié? Dessin, vidéo, les deux, autre?
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Re: Danse
Je l'avais un peu au début: walkman sur les oreilles et ça ressemblait plutôt à un gamin agité qui fait du parkour dans un jardin.
Mais par contre j'ai jamais trop compris "danse" la version sociale (trucs de salon et pire: les boites etc.) comme y'a clairement aussi une histoire de genre qui joue là dedans (en tt cas dans mon milieu) je me suis jamais identifié à "danse". Mai bon j'ai fait du skate et du surf, le goût des courbes, vitesse, fluidité... c'est pas sans rappeler une chorégraphie. Tai Chi idem.
Au bac j'ai pris danse aussi rien que pour éviter le foot. J'aimais pas spécialement l'esprit, mais par contre écrire une choré (ou l'improviser) librement ça c'était amusant...
Et je me rends compte qu'en fait, mon gout pour le cinéma ou la performance: c'est un gout pour le mouvement aussi.
C'est dommage qu'on ait fermé "danse" aux sens que ça a en général, ça ne permet pas de comprendre ce que c'est réellement. Et ça ridiculise un truc génial.
Mais par contre j'ai jamais trop compris "danse" la version sociale (trucs de salon et pire: les boites etc.) comme y'a clairement aussi une histoire de genre qui joue là dedans (en tt cas dans mon milieu) je me suis jamais identifié à "danse". Mai bon j'ai fait du skate et du surf, le goût des courbes, vitesse, fluidité... c'est pas sans rappeler une chorégraphie. Tai Chi idem.
Au bac j'ai pris danse aussi rien que pour éviter le foot. J'aimais pas spécialement l'esprit, mais par contre écrire une choré (ou l'improviser) librement ça c'était amusant...
Et je me rends compte qu'en fait, mon gout pour le cinéma ou la performance: c'est un gout pour le mouvement aussi.
C'est dommage qu'on ait fermé "danse" aux sens que ça a en général, ça ne permet pas de comprendre ce que c'est réellement. Et ça ridiculise un truc génial.
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Re: Danse
C'est pour ça que je préfère l'idée de se mettre en mouvement, tout court.
Ca fait que tout peut être danse, puisque tout est mouvement.
"Movement is life"
Idem pour la danse de salon et les boîtes, pour moi c'est pas de la danse et j'ai horreur des mouvements copiés-collés stéréotypés. C'est plus du sport pour moi tout ça.
Ca fait que tout peut être danse, puisque tout est mouvement.
"Movement is life"
Idem pour la danse de salon et les boîtes, pour moi c'est pas de la danse et j'ai horreur des mouvements copiés-collés stéréotypés. C'est plus du sport pour moi tout ça.
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Re: Danse
Altima, tout est mouvement donc tout est danse, mais la danse de salon c'est pas de la danse?...
Ce que j'en connais, apprécie, et pratique parfois est bien loin des
J'adore le solo mais le mouvement à deux, c'est une autre dimension, tout est dans la connexion, anticiper, comprendre, laisser faire, prendre l'initiative, bref, c'est une relation, une communication, mais sans paroles, qui naît, vit et se termine le temps d'un morceau.
La boîte de nuit je ne pratique plus depuis longtemps, trop de trucs parasites à la danse, mais j'ai quand même quelques souvenirs de marathons du mouvement qui n'étaient pas que "du sport".
À part ça, je me joins à votre chant d'amour. Pour moi c'était une découverte adulte; avant je croyais que c'était réservé à une élite de personnes initiées depuis tout petites, alors qu'il n'est jamais trop tard pour trouver le plaisir dans le mouvement.
On se freine en s'imaginant plein de préalables, par exemple qu'il faut être souple, gracieux, avoir le sens du rythme, être à l'aise dans son corps, l'assumer en public, etc.
Alors que c'est le contraire: la danse est un chemin vers tout cela.
Par contre je n'ai pas réussi à devenir "indépendante" (d'un cours, d'un prof, d'une soirée) et ce que je trouve intéressant dans vos témoignages, c'est cette autonomie, ça fait rêver. Probablement une question de régularité et d'intensité de pratique.
Ce que j'en connais, apprécie, et pratique parfois est bien loin des
(Par exemple le swing c'est que de l'impro.)altima a écrit :mouvements copiés-collés stéréotypés
J'adore le solo mais le mouvement à deux, c'est une autre dimension, tout est dans la connexion, anticiper, comprendre, laisser faire, prendre l'initiative, bref, c'est une relation, une communication, mais sans paroles, qui naît, vit et se termine le temps d'un morceau.
La boîte de nuit je ne pratique plus depuis longtemps, trop de trucs parasites à la danse, mais j'ai quand même quelques souvenirs de marathons du mouvement qui n'étaient pas que "du sport".
À part ça, je me joins à votre chant d'amour. Pour moi c'était une découverte adulte; avant je croyais que c'était réservé à une élite de personnes initiées depuis tout petites, alors qu'il n'est jamais trop tard pour trouver le plaisir dans le mouvement.
On se freine en s'imaginant plein de préalables, par exemple qu'il faut être souple, gracieux, avoir le sens du rythme, être à l'aise dans son corps, l'assumer en public, etc.
Alors que c'est le contraire: la danse est un chemin vers tout cela.
Par contre je n'ai pas réussi à devenir "indépendante" (d'un cours, d'un prof, d'une soirée) et ce que je trouve intéressant dans vos témoignages, c'est cette autonomie, ça fait rêver. Probablement une question de régularité et d'intensité de pratique.
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Re: Danse
ah je plussoie, c'est puissant, ça me met dans des états des foisArmie a écrit : le mouvement à deux, c'est une autre dimension, tout est dans la connexion, anticiper, comprendre, laisser faire, prendre l'initiative, bref, c'est une relation, une communication, mais sans paroles, qui naît, vit et se termine le temps d'un morceau.
Musique à fond dans la cuisine et allez ... il n'est pas rare que je me dandine en faisant la vaisselle ou que je monte le son pour danser un peu sur un morceau qui "groove bien" en préparant le dinerArmie a écrit : Par contre je n'ai pas réussi à devenir "indépendante" (d'un cours, d'un prof, d'une soirée) et ce que je trouve intéressant dans vos témoignages, c'est cette autonomie, ça fait rêver. Probablement une question de régularité et d'intensité de pratique.[/align]
Franchement ça met en joie et ça détend après une journée de dur labeur !!
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Re: Danse
En boîte, j'étais le genre nerd qui se dandine de manière ringarde. Je n'aimais pas danser tellement j'avais honte de ce corps mal géré dont je ne savais pas quoi faire. J'ai commencé les cours de salsa il y a 7 ou 8 ans. J'avais besoin de ce cadre très scolaire. Ça a pris du temps, je restais maladroit au début, faisant des mouvements trop brusques, y mettant trop d'énergie, trop d'ampleur. J'ai vraiment progressé quand j'ai pris des cours trois fois par semaine + soirées (soit 6-8h de danse par semaine).
En persévérant, j'y suis arrivé
A la fin, tous les garçons auront pu danser brièvement avec toutes les filles. Les quelques secondes passées avec le/la partenaire constituent un premier contact, et c'est bien plus facile d'aborder quelqu'un après cela, parce qu'on n'est plus totalement étrangers.
Et puis l'autre rôle, c'est de faire la fête, tout simplement.
Dans l’exemple de la salsa cubaine, il y a deux manières de la danser:
- danse en couple
- rueda de casino
La version en couple, c'est la version "salon". Le couple ne dure que le temps d'une danse. On a coutume de dire que "seule ta partenaire compte, jusqu'à la suivante". C'est très libre, et contrairement à une idée reçue, ce n'est pas tellement caliente. Bien sûr qu'il y a de la drague en club salsa, mais il y a une certaine distance entre les corps, qui fait qu'une danse n'engage à rien. C'est beaucoup moins sensuel que le Tango par exemple.
Au début, on se contente de reproduire les séquences apprises en cours et ça paraît assez factice. Avec les années, on improvise, et surtout on se concentre sur la relation entre les deux partenaires, la précision des mouvements, la fluidité, comment guider la partenaire sans la contraindre, caresser subtilement sans être tendancieux, etc. La relation entre les partenaires est d'autant plus intense que le contact physique est réduit, parce qu'il faut porter plus d'attention à la manière dont on guide / dont on est guidée.
La Rueda, par contre, c'est vraiment la version sociale. C'est une ronde, et on exécute des séquences standardisées et simples (à connaître par cœur) demandées par la Madre - une personne au sein de la Rueda qui annonce les passes. Ça ressemble un peu aux danses traditionnelles en ronde, mais en fait la Rueda assure surtout le coté festif. On change de partenaire toutes les 2 ou 3 secondes. C'est jouissif parce qu’on ne sait pas à l’avance ce que la Madre va demander (et elle peut être fourbe, cette Madre), et que ça va à un rythme infernal (200 - 240 bpm).
En persévérant, j'y suis arrivé
L'un des rôles de la danse, c'est d’assurer la reproduction de l'espèce. Les danses populaires sont très échangistes: on fait des rondes, on fait une séquence de pas, et on change de partenaire. C’est stéréotypé, mais l’intérêt est qu’il n’y a plus à se poser la question du quoi faire ? Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec leur corps, c’est salvateur.j'ai jamais trop compris "danse" la version sociale (trucs de salon et pire: les boites etc.)
A la fin, tous les garçons auront pu danser brièvement avec toutes les filles. Les quelques secondes passées avec le/la partenaire constituent un premier contact, et c'est bien plus facile d'aborder quelqu'un après cela, parce qu'on n'est plus totalement étrangers.
Et puis l'autre rôle, c'est de faire la fête, tout simplement.
Dans l’exemple de la salsa cubaine, il y a deux manières de la danser:
- danse en couple
- rueda de casino
La version en couple, c'est la version "salon". Le couple ne dure que le temps d'une danse. On a coutume de dire que "seule ta partenaire compte, jusqu'à la suivante". C'est très libre, et contrairement à une idée reçue, ce n'est pas tellement caliente. Bien sûr qu'il y a de la drague en club salsa, mais il y a une certaine distance entre les corps, qui fait qu'une danse n'engage à rien. C'est beaucoup moins sensuel que le Tango par exemple.
Au début, on se contente de reproduire les séquences apprises en cours et ça paraît assez factice. Avec les années, on improvise, et surtout on se concentre sur la relation entre les deux partenaires, la précision des mouvements, la fluidité, comment guider la partenaire sans la contraindre, caresser subtilement sans être tendancieux, etc. La relation entre les partenaires est d'autant plus intense que le contact physique est réduit, parce qu'il faut porter plus d'attention à la manière dont on guide / dont on est guidée.
La Rueda, par contre, c'est vraiment la version sociale. C'est une ronde, et on exécute des séquences standardisées et simples (à connaître par cœur) demandées par la Madre - une personne au sein de la Rueda qui annonce les passes. Ça ressemble un peu aux danses traditionnelles en ronde, mais en fait la Rueda assure surtout le coté festif. On change de partenaire toutes les 2 ou 3 secondes. C'est jouissif parce qu’on ne sait pas à l’avance ce que la Madre va demander (et elle peut être fourbe, cette Madre), et que ça va à un rythme infernal (200 - 240 bpm).
Re: Danse
Altima, pour ma part je ne garde pas de trace vraiment, enfin j'ai mes spectacles de danse en video parce que mes parents voulaient garder la trace mais moi je n'en ai pas le besoin. Ca m'est arrivé de me regarder danse des bouts de choré que j'avais créer mais d'un coup on se rends compte de l'image que je donne et moi ça me fait trop bizarre et en plus je ne retrouve pas le plaisir que j'ai eu à danser. La trace que je garde c'est le souvenir en fait.
Je n'aime pas particulièrement danser en copié-collé comme vous dites mais dès que j'entends de la musique c'est lus fort que moi je m'imagine une choré ou je commence des mouvements, je danse même assise je m'en fiche c'est en effet un besoin de mouvement.
Ca donne envie d'essayer quand on vous entends parler de danse en couple et du lien qu'il y a entre les danseurs
Je n'aime pas particulièrement danser en copié-collé comme vous dites mais dès que j'entends de la musique c'est lus fort que moi je m'imagine une choré ou je commence des mouvements, je danse même assise je m'en fiche c'est en effet un besoin de mouvement.
Ca donne envie d'essayer quand on vous entends parler de danse en couple et du lien qu'il y a entre les danseurs
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Re: Danse
c'est sur que t'as du progresser ++ et ça a du changer ta vie et ton rapport à ton corps, j'imagine ?Fish a écrit : j'ai pris des cours trois fois par semaine + soirées (soit 6-8h de danse par semaine).
C'est classe !
J'aime bien comment tu parles du rôle de la danse comme oeuvrant à la reproduction de l’espèce ^^
Au bal trad, y'a une danse en cercle dans laquelle on change de partenaire pratiquement à chaque mesure, c'est super rigolo ce défilé de visages en mouvement, joyeux, la plupart du temps.
Pour la fête simplement, oui, je reconnecte direct avec la joie quand je danse, même quand il m'arrive de danser de la colère ou de la tristesse.
Et franchement, même si je n'ai encore jamais eu de relation intime avec un partenaire de danse, ça m'inspire bien plus comme "approche" que les platitudes habituelles ! Impossible de baratiner
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Re: Danse
Je ne dirais quand même pas que ça a changé ma vie, mais le rapport au corps, au fait de bouger mon corps dans l'espace public, ça oui.
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Re: Danse
Merci pour l'explication Fish, intéressant. Je confirme: je comprenais pas vraiment (et ça me parait toujours un peu bizarre du coup: tout fait sens ).
Ca a par contre l'air d'un savoir faire très utile "en société" du coup: c'est vraiment utile, ou c'est trop peu représenté pour être accepté comme un "+"? (genre savoir faire des mojitos ou de l'hypnose est très utile parfois, mais ça n'est pas foncièrement une carte de référence en toute situation ou société: danser la salsa (et autres salons) est largement représenté et compris ou ça représente une marge culturelle un peu trop minoritaire? Et si jamais ça sert dans quels types de société?)
Ca a par contre l'air d'un savoir faire très utile "en société" du coup: c'est vraiment utile, ou c'est trop peu représenté pour être accepté comme un "+"? (genre savoir faire des mojitos ou de l'hypnose est très utile parfois, mais ça n'est pas foncièrement une carte de référence en toute situation ou société: danser la salsa (et autres salons) est largement représenté et compris ou ça représente une marge culturelle un peu trop minoritaire? Et si jamais ça sert dans quels types de société?)
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Re: Danse
La danse, c'est surtout un "+" pour soi. J'imagine que ça peut apporter la même chose que de faire du théâtre amateur, de la chorale ou du slam. Y'a rien à gagner "en société" de manière générale. Quand je suis en soirée dans un appartement avec des potes, je ne danse jamais la salsa, parce que personne ne sait la danser. Si je veux danser la salsa, je vais dans des soirées salsa. C'est pareil pour toutes les danses de salon qui exigent plusieurs années de pratique avant d'être autonome.
C'est une grosse différence avec le bal trad', qui reste immédiatement accessible. Un bal trad' bien organisé commence par un cours pour les nuls, afin qu'on puisse pratiquer le restant de la soirée sans être obligé de surveiller les pieds de "ceux qui savent" en tentant de suivre ce qu'ils font mais tu comprends pas parce que ça va trop vite et en plus ils ajoutent des petits trucs pour le style et puis y'a pas assez de lumière ce qui fait que tu comprends rien rhhaaaa bordeeeeel.
Un bon bal salsa commence aussi par un cours pour les nuls. Sauf qu'après 1h de trad', tu as pas mal de bases. Après 1h de salsa, tu vas pas loin.
Les danses de salon ont une origine populaire à la base, mais elles ont été complexifiées parce que des gens cherchaient en permanence à faire "plus": plus beau, plus évolué, plus complexe, plus varié, plus frime, plus sensuel, etc. Elles nécessitent un temps d'apprentissage plus long. Ca peut rester des danses populaires, ceux qui la pratiquent ne sont pas nécessairement des CSP+. C'est exactement la même chose pour la break dance - qui n'est certainement pas une danse "bourgeoise". Mais ce ne sont plus des danses immédiatement accessibles.
C'est une grosse différence avec le bal trad', qui reste immédiatement accessible. Un bal trad' bien organisé commence par un cours pour les nuls, afin qu'on puisse pratiquer le restant de la soirée sans être obligé de surveiller les pieds de "ceux qui savent" en tentant de suivre ce qu'ils font mais tu comprends pas parce que ça va trop vite et en plus ils ajoutent des petits trucs pour le style et puis y'a pas assez de lumière ce qui fait que tu comprends rien rhhaaaa bordeeeeel.
Un bon bal salsa commence aussi par un cours pour les nuls. Sauf qu'après 1h de trad', tu as pas mal de bases. Après 1h de salsa, tu vas pas loin.
Les danses de salon ont une origine populaire à la base, mais elles ont été complexifiées parce que des gens cherchaient en permanence à faire "plus": plus beau, plus évolué, plus complexe, plus varié, plus frime, plus sensuel, etc. Elles nécessitent un temps d'apprentissage plus long. Ca peut rester des danses populaires, ceux qui la pratiquent ne sont pas nécessairement des CSP+. C'est exactement la même chose pour la break dance - qui n'est certainement pas une danse "bourgeoise". Mais ce ne sont plus des danses immédiatement accessibles.
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Re: Danse
On va peut être trouver que je offtopic, mais je tente le coup: dans ce que tu dis, il me semble percevoir une évolution qui n'est pas toujours positive pour l'aspect intuitif et immédiatement accessible/universel de la danse: tu dirais que quand ça devient un objet culturel particulier ça "perd" en populaire ce que ça gagne en raffinement?
En accessibilité ce que ça gagne en code? En instinct ce que ça gagne en pratique sociale? Ou le raisonnement te semble trop simpliste et réducteur?
En accessibilité ce que ça gagne en code? En instinct ce que ça gagne en pratique sociale? Ou le raisonnement te semble trop simpliste et réducteur?
- Fish
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Re: Danse
Mais non justement, ça ne perd rien en populaire. Par contre, ce qu'on gagne en sophistication on le perd en accessibilité immédiate, ça c'est incontournable. Ce n'est ni positif ni négatif. On n'est pas dans Matrix, on ne peut pas télécharger dans le cerveau "10 ans d'expérience en salsa" ou "je maitrise le kung-fu" ou "je joue du violon comme Yehudi Menhuin". Enfin y'a rien de mystérieux derrière ça.
Un bal trad' ou une boîte de nuit qui diffuse de l'eurodance, c'est accessible à tout le monde parce que ça reste très basique. Même dans une boîte select avec physionomiste à l'entrée, les gens se dandinent sans élégance en répétant toujours les mêmes pas.
Les breakers peuvent faire des trucs vraiment beaux, mais ça leur a pris des années avant d'en arriver là. Ces breakers ont une vie sociale, ils font des soirées en appartement avec des potes qui ne sont pas breakers et ils ne dansent pas le break dans ces soirées. Quand ils veulent danser le break, ils vont à des soirées break.
Quand à l'instinct, ça n'a pas grand chose à voir à mon avis. Quand on n'a appris aucune danse, l'instinct c'est juste une manière de dire "je fais n'importe quoi avec mes jambes et mes bras et j'assume". Quand on a passé beaucoup de temps à apprendre une danse et qu'on la maîtrise, on devient instinctif, parce qu'on peut improviser en suivant la musique. Entre les deux, il y a une longue phase scolaire où on répète les leçons.
Moi, personnellement, faire n'importe quoi avec mes bras et mes jambes, j'assume pas. C'est totalement personnel, et irrationnel parce qu'à coté de ça je ne juge absolument pas ceux qui assument (et donc pourquoi eux me jugeraient-ils ?) Mais c'est comme ça. Du coup, j'étais bien content d'avoir un cadre scolaire qui me guide.
Un bal trad' ou une boîte de nuit qui diffuse de l'eurodance, c'est accessible à tout le monde parce que ça reste très basique. Même dans une boîte select avec physionomiste à l'entrée, les gens se dandinent sans élégance en répétant toujours les mêmes pas.
Les breakers peuvent faire des trucs vraiment beaux, mais ça leur a pris des années avant d'en arriver là. Ces breakers ont une vie sociale, ils font des soirées en appartement avec des potes qui ne sont pas breakers et ils ne dansent pas le break dans ces soirées. Quand ils veulent danser le break, ils vont à des soirées break.
Quand à l'instinct, ça n'a pas grand chose à voir à mon avis. Quand on n'a appris aucune danse, l'instinct c'est juste une manière de dire "je fais n'importe quoi avec mes jambes et mes bras et j'assume". Quand on a passé beaucoup de temps à apprendre une danse et qu'on la maîtrise, on devient instinctif, parce qu'on peut improviser en suivant la musique. Entre les deux, il y a une longue phase scolaire où on répète les leçons.
Moi, personnellement, faire n'importe quoi avec mes bras et mes jambes, j'assume pas. C'est totalement personnel, et irrationnel parce qu'à coté de ça je ne juge absolument pas ceux qui assument (et donc pourquoi eux me jugeraient-ils ?) Mais c'est comme ça. Du coup, j'étais bien content d'avoir un cadre scolaire qui me guide.
- gabriailes
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Re: Danse
http://www.nfb.ca/film/flamenco_at_515/
Je fais moi aussi Fish, de la salsa depuis plusieurs années (et tout ce qui s'y rapporte, cumbia, bachata, merengue, etc...), j'ai fait du flamenco!
Avant ça je faisais du Judo, et ses Kata notamment
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=A8IIFjj78xI[/BBvideo]
Il y a donc deux rapports possible à la fois au corps en mouvement et à la chorégraphie (et donc à l'agilité technique).
Les Katas sont l'exemple même d'une technique et d'une maîtrise du corps, d'une chorégraphie, installées ailleurs que dans la danse.
Je n'ai fais que très peu de cours de Salsa, ne m'accordant que très mal aux rythmes des cours en groupe. Mais je danse depuis 6 ans maintenant. J'ai bien sûr appris les mouvements de base de la salsa LA et cubaine.
Comme le dit Armie, comme dans le swing, dans la salsa on ne fait qu'improviser et composer avec un ensemble de données (les mouvements) déjà connu. Comme un compositeur. Puccini et Wagner on écrit en fa mineur tous les deux, ils ont pourtant tous les deux inventé leurs propres opéras, extrêmement différents
Mais, oui, dans la danse, ce qui m'interpelle, me fascine, me passionne : c'est la communication des corps. Comment deux corps inconnus réussissent à créer ensemble une figure, un enchaînement... La force du rythme!
Tiens je viens de lire cette phrase de Bourdieu "L'oeuvre d'art procure toujours le double sentiment de l'inouï et de l'inévitable
C'est cela aussi la danse. Et c'est l'essence même du frisson, je dirais!
La technique est, à mon sens, un frein, que si l'on s'y enferme, et que l'on ne comprend pas son mouvement, ce pourquoi on est là.
J'ai su taper correctement mon talon en flamenco le jour où j'ai compris la puissance de ce geste. Et quelle jouissance. C'est après ça que j'ai pu enchaîner deux trois mouvements pas trop laids.
Mais en soi, quelle importance? Je n'ai jamais vraiment appris la salsa, et aujourd'hui je la danse. Bien sûr, il y a des mouvements que j'ai décortiqués seule, ou avec un partenaire, pour diversifier mon langage, mais, ce que la salsa (et le judo aussi, tiens... puis le flamenco aussi) m'a appris, c'est la potentialité du corps à exister en soi. A être vécu non seulement comme un vecteur, mais aussi comme un causeur, un regardé, un discuteur et discutable, un beau quand il salsait, un fort quand il judokais, un puissant quand il flamencait. Au delà de moi, il existait un peu. Comme mon esprit. Pas plus, pas moins, nous sommes lui et lui, et nous existons ensemble.
(d'où la torture de la question de Superboby!) http://adulte-surdoue.fr/delirium/quest ... t8117.html
Bref! N'ayez pas peur de la technique, dansez, bougez, on s'en fout de bien faire, votre corps existe déjà! héhé! (il nous appartiendra toujours de vouloir le "maîtriser" ou non!)
(la danse est sociale, bien sûr, mais laquelle? dans quel lieu? Comment? Danser la salsa n'aide pas à danser du breakdance dans une battle...Je me sociabilise plus en jouant aux échecs dans les bar de ma ville )
Je retourne à Bourdieu!
Bises à vous!
Je fais moi aussi Fish, de la salsa depuis plusieurs années (et tout ce qui s'y rapporte, cumbia, bachata, merengue, etc...), j'ai fait du flamenco!
Avant ça je faisais du Judo, et ses Kata notamment
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=A8IIFjj78xI[/BBvideo]
Il y a donc deux rapports possible à la fois au corps en mouvement et à la chorégraphie (et donc à l'agilité technique).
Les Katas sont l'exemple même d'une technique et d'une maîtrise du corps, d'une chorégraphie, installées ailleurs que dans la danse.
Je n'ai fais que très peu de cours de Salsa, ne m'accordant que très mal aux rythmes des cours en groupe. Mais je danse depuis 6 ans maintenant. J'ai bien sûr appris les mouvements de base de la salsa LA et cubaine.
Comme le dit Armie, comme dans le swing, dans la salsa on ne fait qu'improviser et composer avec un ensemble de données (les mouvements) déjà connu. Comme un compositeur. Puccini et Wagner on écrit en fa mineur tous les deux, ils ont pourtant tous les deux inventé leurs propres opéras, extrêmement différents
Mais, oui, dans la danse, ce qui m'interpelle, me fascine, me passionne : c'est la communication des corps. Comment deux corps inconnus réussissent à créer ensemble une figure, un enchaînement... La force du rythme!
Tiens je viens de lire cette phrase de Bourdieu "L'oeuvre d'art procure toujours le double sentiment de l'inouï et de l'inévitable
C'est cela aussi la danse. Et c'est l'essence même du frisson, je dirais!
La technique est, à mon sens, un frein, que si l'on s'y enferme, et que l'on ne comprend pas son mouvement, ce pourquoi on est là.
J'ai su taper correctement mon talon en flamenco le jour où j'ai compris la puissance de ce geste. Et quelle jouissance. C'est après ça que j'ai pu enchaîner deux trois mouvements pas trop laids.
Mais en soi, quelle importance? Je n'ai jamais vraiment appris la salsa, et aujourd'hui je la danse. Bien sûr, il y a des mouvements que j'ai décortiqués seule, ou avec un partenaire, pour diversifier mon langage, mais, ce que la salsa (et le judo aussi, tiens... puis le flamenco aussi) m'a appris, c'est la potentialité du corps à exister en soi. A être vécu non seulement comme un vecteur, mais aussi comme un causeur, un regardé, un discuteur et discutable, un beau quand il salsait, un fort quand il judokais, un puissant quand il flamencait. Au delà de moi, il existait un peu. Comme mon esprit. Pas plus, pas moins, nous sommes lui et lui, et nous existons ensemble.
(d'où la torture de la question de Superboby!) http://adulte-surdoue.fr/delirium/quest ... t8117.html
Bref! N'ayez pas peur de la technique, dansez, bougez, on s'en fout de bien faire, votre corps existe déjà! héhé! (il nous appartiendra toujours de vouloir le "maîtriser" ou non!)
(la danse est sociale, bien sûr, mais laquelle? dans quel lieu? Comment? Danser la salsa n'aide pas à danser du breakdance dans une battle...Je me sociabilise plus en jouant aux échecs dans les bar de ma ville )
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Re: Danse
C'est intéressant et beau de lire vos témoignages, merci
J'ai fait de la danse modern jazz pendant 4 ans quand j'étais ado. J'ai aimé ça et j'étais plutôt douée je crois. Mais j'ai découvert une toute autre dimension de la danse quand je suis violemment tombée en amour avec la musique et la danse trad, il y a plus de deux ans. Et plus particulièrement avec la musique d'Auvergne et la bourrée.
Beaucoup de belles choses ont été dites notamment sur le rapport à son propre corps. L'expression, l'assurance, la jouissance de se sentir se mouvoir dans l'espace. Je partage cette jouissance, c'est carrément une drogue à vrai dire. Je crois que je ne me sens jamais aussi bien - connectée, reliée, alignée - que lorsque je danse.
Mais j'aimerais insister aussi sur deux autres trucs extrêmement importants à mes yeux :
- la jouissance de danser avec l'autre. La joie d'être connectée, reliée, alignée à l'autre aussi bien qu'à soi.
Ca fait partie intégrante du plaisir que j'ai à danser. Ce moment de partage, cette co-création d'un nouvel espace-temps. Ca peut être coloré d'une grande palette d'émotions différentes. De complicité amicale, de complicité amoureuse, de tendresse, de désir, de surprise et parfois, plus rarement mais ça arrive, de dégoût, d'ennui, de méfiance. Cette connexion est toujours unique, différente selon que son/sa partenaire est un.e inconnu.e ou un copain de buvette, sa meilleure amie ou son ancien prof d'économie. Ca peut être un moment agréable, intense, stimulant, ressourçant, réconfortant. Orgasmique. Parfois. Il m'est arrivé de devoir quitter le parquet après une danse parce qu'il m'était nécessaire de pleurer dans un coin pour décharger, parce que la connexion était particulièrement forte. Ca m'est arrivé avec des danseurs d'un soir et aussi avec des danseurs plus réguliers. C'est toujours surprenant, et je ressens toujours ça comme une sorte de cadeau divin. D'une part ça peut être une façon de laisser libre cours à sa sensualité dans un cadre non sexuel que je trouve belle et respectueuse, parfaitement compatible à mon sens avec l'envie d'une vie affective stable et monogame. D'autre part, dans cette explosion orgasmique qu'il m'arrive de ressentir il y a quelque chose à mon sens qui dépasse la sensualité, le corps, et me fait communier avec le Grand Tout. Oué, oué, je sais ce que vous pensez. Mais sans blague, je me rends compte que la danse est l'une des seules manières satisfaisantes de vivre ma spiritualité. (Ca mériterait un autre post à part entière.)
J'évoque ici, dans ce rapport à l'autre, les danses de couples : couples fermés, valses, scottish et consorts, et couples ouverts : bourrées. Il y aurait beaucoup de choses à dire aussi sur les danses collectives, les "vraies" - c'est-à-dire pas les mixers évoqués par Grabote, cercles circassiens ou chappeloises, "sympatoches" pour faire connaissance et faire gentiment la fête, mais sans grand enjeu de danse à mon sens, non, les "vraies" - parmi les bretonnes, gavotte, plinn, kostarchoat... - où une ligne de danseurs se soulève et retombe en rythme, faisant corps avec la musique... Ce qui m'amène à mon deuxième point :
- la jouissance de danser sur une musique qui vous met les tripes à l'air.
Pour moi le bal trad' - en fonction de la programmation, évidemment - ça peut être beaucoup BEAUCOUP plus qu'un moment sympa entre copains. Il n'est pas rare que je sois émue aux larmes par un morceau, une chanson, un couple de danseurs. Dans les bals trads il y a des gens qui viennent passer un bon moment, qui viennent de temps en temps, mais qui auraient tout aussi bien se faire un ciné ou manger des nems. Et puis il y a ceux dont je commence à faire partie. Pour qui venir écouter des musiciens passionnés et habités par leur art n'est pas loin de compter parmi les besoins physiologiques, au même titre que se nourrir ou dormir ou boire de la bière. Qui se peuvent se taper 200 bornes pour quelques heures de bal parce que rien que prononcer le nom du groupe programmé vous met les jambes et le coeur en mouvement. Et qu'au fil du temps ce sont devenus de précieux copains, aussi.
J'ai cité la bourrée au début du post, parce que pour moi c'est la danse reine. J'aime beaucoup les danses de couples en bals trads, les valses, les mazurkas. Mais la bourrée, c'est... La bourrée, quoi. C'est... Pffou. Il y a quelque chose - pour moi du moins - qui touche à l'ineffable. Je n'arrive pas bien à dire pourquoi cette danse me touche autant. Compte autant. En partie sans doute parce que je vois dans ces mouvements tournoyants, improvisés, dans ce dialogue complice à peine codifié, qui laisse à chaque danseur une très grande liberté de proposer son style et de raconter son histoire, une forme de métaphore de la vie. Et ça va vite devenir guimauvesque si je continue à l'expliciter, alors je vais plutôt me recoiffer la mèche.
Je poste cette grande tartine, et quand j'aurais repris mon souffle, si ça se trouve je reviens en remettre une petite couche.
En attendant, une petite vidéo, avec des copains dedans, qui dansent, jouent des bourrées, et en parlent.
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=__Ia-aFRhmU[/BBvideo]
J'ai fait de la danse modern jazz pendant 4 ans quand j'étais ado. J'ai aimé ça et j'étais plutôt douée je crois. Mais j'ai découvert une toute autre dimension de la danse quand je suis violemment tombée en amour avec la musique et la danse trad, il y a plus de deux ans. Et plus particulièrement avec la musique d'Auvergne et la bourrée.
Beaucoup de belles choses ont été dites notamment sur le rapport à son propre corps. L'expression, l'assurance, la jouissance de se sentir se mouvoir dans l'espace. Je partage cette jouissance, c'est carrément une drogue à vrai dire. Je crois que je ne me sens jamais aussi bien - connectée, reliée, alignée - que lorsque je danse.
Mais j'aimerais insister aussi sur deux autres trucs extrêmement importants à mes yeux :
- la jouissance de danser avec l'autre. La joie d'être connectée, reliée, alignée à l'autre aussi bien qu'à soi.
Ca fait partie intégrante du plaisir que j'ai à danser. Ce moment de partage, cette co-création d'un nouvel espace-temps. Ca peut être coloré d'une grande palette d'émotions différentes. De complicité amicale, de complicité amoureuse, de tendresse, de désir, de surprise et parfois, plus rarement mais ça arrive, de dégoût, d'ennui, de méfiance. Cette connexion est toujours unique, différente selon que son/sa partenaire est un.e inconnu.e ou un copain de buvette, sa meilleure amie ou son ancien prof d'économie. Ca peut être un moment agréable, intense, stimulant, ressourçant, réconfortant. Orgasmique. Parfois. Il m'est arrivé de devoir quitter le parquet après une danse parce qu'il m'était nécessaire de pleurer dans un coin pour décharger, parce que la connexion était particulièrement forte. Ca m'est arrivé avec des danseurs d'un soir et aussi avec des danseurs plus réguliers. C'est toujours surprenant, et je ressens toujours ça comme une sorte de cadeau divin. D'une part ça peut être une façon de laisser libre cours à sa sensualité dans un cadre non sexuel que je trouve belle et respectueuse, parfaitement compatible à mon sens avec l'envie d'une vie affective stable et monogame. D'autre part, dans cette explosion orgasmique qu'il m'arrive de ressentir il y a quelque chose à mon sens qui dépasse la sensualité, le corps, et me fait communier avec le Grand Tout. Oué, oué, je sais ce que vous pensez. Mais sans blague, je me rends compte que la danse est l'une des seules manières satisfaisantes de vivre ma spiritualité. (Ca mériterait un autre post à part entière.)
J'évoque ici, dans ce rapport à l'autre, les danses de couples : couples fermés, valses, scottish et consorts, et couples ouverts : bourrées. Il y aurait beaucoup de choses à dire aussi sur les danses collectives, les "vraies" - c'est-à-dire pas les mixers évoqués par Grabote, cercles circassiens ou chappeloises, "sympatoches" pour faire connaissance et faire gentiment la fête, mais sans grand enjeu de danse à mon sens, non, les "vraies" - parmi les bretonnes, gavotte, plinn, kostarchoat... - où une ligne de danseurs se soulève et retombe en rythme, faisant corps avec la musique... Ce qui m'amène à mon deuxième point :
- la jouissance de danser sur une musique qui vous met les tripes à l'air.
Pour moi le bal trad' - en fonction de la programmation, évidemment - ça peut être beaucoup BEAUCOUP plus qu'un moment sympa entre copains. Il n'est pas rare que je sois émue aux larmes par un morceau, une chanson, un couple de danseurs. Dans les bals trads il y a des gens qui viennent passer un bon moment, qui viennent de temps en temps, mais qui auraient tout aussi bien se faire un ciné ou manger des nems. Et puis il y a ceux dont je commence à faire partie. Pour qui venir écouter des musiciens passionnés et habités par leur art n'est pas loin de compter parmi les besoins physiologiques, au même titre que se nourrir ou dormir ou boire de la bière. Qui se peuvent se taper 200 bornes pour quelques heures de bal parce que rien que prononcer le nom du groupe programmé vous met les jambes et le coeur en mouvement. Et qu'au fil du temps ce sont devenus de précieux copains, aussi.
J'ai cité la bourrée au début du post, parce que pour moi c'est la danse reine. J'aime beaucoup les danses de couples en bals trads, les valses, les mazurkas. Mais la bourrée, c'est... La bourrée, quoi. C'est... Pffou. Il y a quelque chose - pour moi du moins - qui touche à l'ineffable. Je n'arrive pas bien à dire pourquoi cette danse me touche autant. Compte autant. En partie sans doute parce que je vois dans ces mouvements tournoyants, improvisés, dans ce dialogue complice à peine codifié, qui laisse à chaque danseur une très grande liberté de proposer son style et de raconter son histoire, une forme de métaphore de la vie. Et ça va vite devenir guimauvesque si je continue à l'expliciter, alors je vais plutôt me recoiffer la mèche.
Je poste cette grande tartine, et quand j'aurais repris mon souffle, si ça se trouve je reviens en remettre une petite couche.
En attendant, une petite vidéo, avec des copains dedans, qui dansent, jouent des bourrées, et en parlent.
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=__Ia-aFRhmU[/BBvideo]
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- Grabote
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Re: Danse
En écho au post de Sofifonfec
[BBvideo 425,350][/BBvideo]
[BBvideo 425,350][/BBvideo]
L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. René char
- soazic
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- Inscription : mar. 23 août 2011 18:31
- Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... -t724.html
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