Je suis végétarienne à tendance végane (végétarienne quand je n'ai pas le choix dehors, végétalienne chez moi et j'essaie de consommer végane bio dans les cosmétiques, loisirs, entretiens ménagers, etc) et je suis d'accord que beaucoup d'aspects (éthique, écologie, politique, santé, etc) sont liés. Seulement je pars aussi du principe que les êtres humains sont
omnivores (on peut manger de tout mais on peut préférer l'un à l'autre) et ont une éthique/morale propre à chacun.e.
Il ne faut pas oublier l'aspect de base qui est quand même l'alimentation elle-même, avant de parler éthique, écologie, etc, parce qu'on parle bien de bouffe à raison de 3 fois par jour (plus ou moins 3 fois selon chacun.e).
On touche à la sacro-sainte assiette de son interlocuteur.trice, dans un contexte où manger de la viande est normal.
Souvent, ce qui rebute les non-initiés ce sont les a priori sur le coût financier, la quantité de choix alternatifs et le plaisir gustatif (pour moi, manger devrait rester un plaisir mais c'est mon côté "art culinaire" qui parle).
Entre autres, les 5 principales façons d'expliquer le désintérêt vis-à-vis du végéta*isme :
http://www.vegemag.fr/blogs/les-5-raiso ... tarien-932
Je n'aime pas les jugements de valeurs, je préfère comprendre.
Ce que je trouve dommage justement c'est qu'on ne présente pas toute la gastronomie végéta*ienne (végétarienne/végétalienne) sur la table des débats (réseaux sociaux, forums) ou alors je les ai raté. Le côté plaisant et "primaire" (dans le sens, "de base" manger, forniquer, dormir, "manger pour vivre", à ne pas confondre avec "vivre pour manger" :p) du végéta*isme est curieusement occulté, sauf pour répondre à des questions spécifiques.
En somme, l'argument "positif" ou tisseur de liens dans un débat. Manger, c'est social et familial, et on a tendance à l'oublier dans sa version conviviale. En dehors de mon cercle social, on souligne malheureusement trop souvent les prises de bec à table où le végétarien se sent seul entouré d'omnivores, et où chacun reste braqué sur ses positions.
Me concernant, je ne suis pas plus limitée qu'avant depuis que j'ai proscrit la chair animale (viande, poisson) de mon alimentation. Je n'ai pas fait de "sacrifice de plaisir gustatif", mon plaisir est toujours présent - en plus je suis en bonne santé (contrairement aux a priori) et aussi musclée que je le veux (quand je suis motivée) - mais ce plaisir se repose sur des saveurs, des textures et des couleurs différentes. Le plaisir de la découverte est également présent à chaque occasion.
Il serait peut-être intéressant de partager des recettes à qui veut bien découvrir (dans un nouveau sujet ou en dehors du forum), pour montrer que c'est pas compliqué, qu'on ne perd pas tant que ça en confort, qu'on peut revisiter toutes les recettes du monde entier en version végéta*ienne et qu'
on peut aborder ce type de repas de temps en temps en tant qu'omnivore lorsqu'on souhaite diminuer sa consommation de viande mais ne sait pas comment.
En voici quelques exemples tout à fait faisables chez soi :
Manger végéta*ien peut être aussi festif que manger omnivore.
Il y a de la cuisine
à moindre coût et de la cuisine
de haute voltige même chez les végéta*iens.
Pour revenir sur la santé, je pense qu'il y a autant de bons régimes alimentaires qu'il y a d'êtres humains, c'est à chacun de savoir ce qui est bon pour soi.
Par exemple je suis en meilleure santé depuis que je suis végétalienne-comme-je-peux. Mais je sais aussi que la chair animale, les oeufs (je ne cite pas les laitages car c'est un sujet beaucoup plus polémique) conviennent à d'autres personnes sans qu'il y ait d'incidence majeure. Cependant, je trouve plutôt cohérent les études récentes déclarant que trop de viande peut nuire à la santé, notamment la surconsommation de viande rouge. Les anti, les pro et les neutres sont unanimes : on appelle à la modération. Mais après tout chacun-e fait ce qu'il/elle veut et peut en son âme et conscience.
Etudes américaines sur le lien entre viande rouge et cancers :
http://en.storyclash.com/Possible-Link- ... ed-1933932
Je ne vais pas interdire un habitant du Groenland de pêcher ou un habitant de l'Afrique subsaharienne de chasser, car ils ont des besoins spécifiques à leur localisation. Je dirais même plus, je préfère les savoir pêcher et chasser eux-mêmes plutôt que voir un Occidental aisé non-informé acheter sa barquette de viande industrielle.
En réalité, si l'élevage industriel (à l'origine de la grippe porcine, de la vache folle, etc) et les abattoirs n'avaient pas été aussi écœurants et/ou n'avaient pas existé, et s'il existait des réglementations alternatives et responsables, je n'aurais certainement pas été végétarienne/végétalienne. J'aurais été omnivore à raison d'une pêche par semaine pour nourrir/partager avec ma famille et mes proches, j'aurais étripé et coupé moi-même les petits animaux (par contre je ne pourrais pas toucher aux grands mammifères comme la vache, le cheval, etc) mais avec des valeurs de consommation responsable proche du véganisme.
Sur le plan éthique, cette
Déclaration sur la conscience des animaux (
https://web.archive.org/web/20131109230 ... usness.pdf) m'a fait beaucoup réfléchir. Résumé en français :
http://www.liberation.fr/sciences/2012/ ... nce_842936
Et aujourd'hui, je place les animaux sur le même plan que les humains dans le sens où je les estime selon ce qu'ils m'apportent dans mes relations interpersonnelles. Chez les humains, je fais mon tri social comme tout le monde, j'aime côtoyer et/ou avoir en ami-e des personnes qui me plaisent et je n'en n'aime pas d'autres parce que ça colle pas. Chez les animaux c'est pareil, je vais sûrement préférer la personnalité d'un dauphin (parmi d'autres dauphins différents), celui-ci aura de l'importance à mes yeux et je ne tolérerais pas qu'on lui fasse du mal, et ne pas aimer la façon dont un chat (idem) me traite, je n'en aurais rien à battre s'il meurt écrasé.
Chacun.e a des préférences : la plupart des omnivores sont effectivement spécistes mais il y en a d'autres qui n'ont rien à voir avec le Spécisme dont on les accuse.
Globalement, il y a des souffrances et des atrocités autant chez les humains que chez les animaux et je ne fais aucune hiérarchisation "l'un souffre plus que l'autre".
Entre l'exploitation animale non-humaine et l'exploitation humaine dans le capitalisme contemporain, c'est sûr qu'on fait largement plus de morts chez les animaux non-humains. Mais même si on diminuait l'exploitation animale ou les deux exploitations, il resterait quand même l'exploitation elle-même (l'employé qui estime qu'il ne gagne pas assez pour le travail qu'il fournit pour l'entreprise, que son point de vue soit objectif ou pas) et je crois que c'est inhérent dans nos sociétés humaines de procéder ainsi. La nature humaine, vous voyez ?
En réalité, ce dont j'aspire profondément en étant végétalienne-comme-je-peux se résume à deux choses. Premièrement, je réduis comme je peux la quantité de souffrances que je cause à autrui (animaux humains et non-humains) parce que c'est dans mon éthique et parce que ça m'est possible. Deuxièmement, je souhaite qu'on laisse les animaux vivre dans leur milieu naturel, qu'on mange ce qu'on chasse (de préférence avec des moyens écologiques, par exemple les balles de plomb polluent). Je trouve hypocrite ou incohérent des véganes qui prônent la libération animale de l'exploitation et qui achètent à côté des animaux domestiques et les confinent chez eux/elles, ce qui reviendrait à priver ces animaux-là de leur liberté.
Par contre, les réserves naturelles (à différencier des zoos et autres parcs animaliers) sont nécessaires dans un système de mondialisation tel que le nôtre où toutes ses dérives économiques (braconnages, etc) peuvent accélérer l'effondrement d'un écosystème.
Si certains animaux (je pense aux rats, aux pigeons, etc) ont tendance à côtoyer les humains, qu'ils le fassent sans qu'il y ait une gêne d'un côté ou de l'autre. Autrement, je pense que c'est légitime de défendre son espace vital.
Je préfère savoir que les animaux (à l'origine d'élevage ou sauvage) vivent dans de bonnes conditions, qu'ils se reproduisent naturellement, puis qu'on tue soi-même (en tant que consommateur.trice) l'animal pour le manger. Pendant un dimanche, par exemple. Je trouve ça plus honnête que de payer une entreprise pour le faire tout en se disant "hân c'est horrible les abattoirs", mais encore une fois ça ne tient qu'à moi, ma logique/cohérence, et chacun-e fait ce qu'il/elle entend, on est d'accord ou pas avec ça.
Dans le cas où les animaux se reproduisent naturellement (à l'heure actuelle, ils se reproduisent artificiellement par la main humaine et en masse excessive) et où des humains omnivores les chassent, cela reviendrait certainement (j'imagine) à avoir au final une régulation naturelle des populations. Aujourd'hui on n'a pas de quoi expérimenter (à différencier de la chasse telle qu'on la connaît en l'occurrence en France et de sa soi-disant "régulation") mais je pense que si ça se fait, ça se passerait ainsi.
Aussi j'ai l'idée que ce n'est pas en devenant majoritairement végéta*ien.ne qu'on éradiquera la faim (la faim qui concerne uniquement les êtres humains, n'est-ce pas?) dans le monde. Le régime alimentaire est une chose. La conscience collective mondiale - sur des sujets altruistes, sur les œuvres caritatives, sur une philosophie - et les politiques en sont une autre.
On ne peut pas non plus éradiquer quantitativement la souffrance et les morts chez tous les animaux en le devenant, on peut seulement réduire leur quantité. Et c'est déjà ça.
Melkoa a écrit :Je souhaitais ajouter une petite pierre à l'édifice (et je ne crois pas avoir vu la notion avant, mais désolée d'avance si ça a déjà été abordé)...
Je discutais récemment avec une amie yogi végétalienne, et je lui demandais justement sa vision sur son végétalisme, pour comprendre ses raisons (par rapport à celles que vous évoquez ci-dessus, et notamment par rapport à sa vision si c'était lié à sa croyance sur la réincarnation pour faire bref).
L'explication qu'elle m'a donnée m'a semblé nouvelle, je ne l'avais pas vu sous cet angle donc je partage (mais c'est peut-être évident!) : pour elle, au-delà de toutes les raisons que vous évoquez, elle disait aussi qu'il y avait aussi une part disons "d'égoïsme".
Comme l'animal souffre à sa mort -ou, même s'il ne souffre pas, il ressent dans tous les cas du stress- cette souffrance, ce stress, restent quelque part dans sa chair. Et du coup ingérer en son propre corps cette chair stressée, c'était incorporer (au sens propre tiens!) du stress supplémentaire en soi. Et donc au final se "faire du mal", vs manger quelque chose de non "contaminé négativement" (bon après quid du cri de la carotte et autres, j'ai pas creusé encore).
Bref, pour résumer, ce n'était même pas une question d'éthique ou autre en tant que tel, mais vraiment pour protéger son corps d'un corps "souillé" (désolée de tous ces guillemets, ce ne sont pas forcément les bons termes).
Voilà voilà !
Melkoa, c'est intéressant que tu en parles : c'est une des raisons pour lesquelles mon copain est devenu végétarien. Il aime faire du sport en général, pratique plusieurs styles de Karaté et essaie d'adopter la philosophie de certains grands maîtres d'art martial. Dans ses bouquins d'arts martiaux, il est effectivement écrit que la viande est vecteur de stress et de maux dans le corps humain et donc pour se purifier, avoir une meilleure hygiène de vie et de pratiquant de Karaté (ou d'art martial asiatique en général), il faut cesser de "faire rentrer la violence et la mort en soi".
Dans les sports à haut niveau, on commence à s'intéresser de plus en plus aux régimes alternatifs sans viande qui amélioreraient certaines performances. Cependant, chaque athlète végéta*ien.ne/végane a ses raisons de le devenir.
Par exemple, Patrick Baboumian, végétalien allemand, bat le record du monde du plus lourd poids porté en distance en 2012 et explique pourquoi il est végétalien :
http://www.greatveganathletes.com/vegan ... -strongman
Zyghna a écrit :Juger que le "carnivore" fait plus de mal c'est oublier que pour faire pousser des légumes on tue des millions, voire des milliards d'insectes, de bactéries.
Pour faire pousser des légumes et des céréales qui sont ensuite retravaillés et donnés entre autres aux animaux d'élevage. Les légumes et les céréales sont non seulement destinés à la consommation humaine mais aussi, beaucoup trop, aux fourrages des animaux d'élevages qui à leur tour sont destinés à la consommation humaine. Dans cette logique, on peut réduire le nombre de toutes ces morts en remplaçant la viande par des alternatives qui exigent moins de morts.
Mais je suis d'accord avec la suite, "nous mangeons trop, trop riche, trop souvent, trop copieusement." Et le juste milieu, c'est à chacun.e de le trouver.
Toutefois, le terme "carnivore" n'est pas approprié pour les humains. La définition étant "un être vivant dont le régime alimentaire est basé sur la consommation de chairs ou de tissus d'animaux vivants ou morts" reviendrait à dire que si un humain est carnivore, il ne mangerait pas ou rarement des céréales/féculents, légumes, fruits, légumineuses. J'aimerais avoir des exemples d'hommes ou de femmes qui le vivent bien toute leur vie. D:
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J'écris "végane" au masculin et au féminin, au lieu de "vegan" parce que je trouve cette explication logique et satisfaisante :
http://antigonexxi.com/2015/09/12/pourq ... pas-vegan/
Pour remplacer les œufs et le lait :
-
http://www.plaisirvegetal.fr/2010/09/13 ... -recettes/
-
http://amelioretasante.com/les-5-meille ... -vegetaux/
Quelques unes de mes principales sources de documentation à ma propre réflexion :
- Film-documentaire Earthlings ("Terriens") de Shaun Monson sorti en 2005 :
[ENstFR]
https://www.youtube.com/watch?v=qsQhQTyOKMI
- Arte a fait un reportage sur l'impact environnemental de la viande et sur la santé humaine, mais surtout sur les alternatives végéta*iennes :
[FR]
https://www.youtube.com/watch?v=bbrhiLYXLKk
- Kate Cooper présente les méthodes de manipulation via le marketing sur les produits alimentaires :
[ENstFR]
https://www.youtube.com/watch?v=mKTORFmMycQ
- La contamination généralisée de la viande à cause des méthodes de production intensive :
[EN]
http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline ... borne.html
- La surconsommation de viande et de poisson favorise des maladies :
1) [EN]
http://en.storyclash.com/Possible-Link- ... ed-1933932
2) [EN]
http://www.diseaseproof.com/archives/ca ... ction.html
3) [FR]
https://www.anses.fr/fr/content/consomm ... hylmercure
- L'un des problèmes de fond est le profit :
[FR]
http://archives-lepost.huffingtonpost.f ... caine.html (Voir les liens-sources en bas d'article aussi)
- France 5 mène une enquête sur l'élevage intensif en France :
[FR]
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... xtor=AL-33 (Voir les hyperliens dans le texte aussi)
- Témoignage de Christiane M. Haupt, étudiante en médecine vétérinaire en stage dans un abattoir :
[FR]
http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article185
-
Vegfaq :
http://vegfaq.org/
-
400 raisons de devenir végétarien :
http://www.vegplanete.com/ (j'ai fait mon tri, à vous de faire le vôtre sur ce site)
D'autres pistes (esprit critique de mise) :
-
http://www.colibris-lemouvement.org/com ... s-le-monde
-
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2011/10 ... a-planete/
-
http://www.consoglobe.com/viande-agricu ... ccusent-cg
-
http://www.consoglobe.com/rapport-effra ... de-4017-cg
-
http://www.lalibre.be/actu/planete/les- ... aedab4fddc