Allez, je me lance ! Même s'il va y avoir une impression de redite, notamment quand je lis le dernier témoignage de JiBus, je m'y retrouve assez...
Cela fait environ 3/4 semaines que j'ai passé le test (et 2 semaines que j'ai les résultats), donc c'est encore relativement frais.
Entretien préalable :
Je stresse d'aller voir le psy, je trouve la démarche stupide. Je repère les lieux avant, je stresse de ne pas trouver, ne pas être à l'heure (pourtant c'est pas très loin de chez moi). Je me dis qu'il faut que j'arrête de cogiter.
C'est la première fois que je vois ce psy, je le "sens bien", mais toutefois je le vois assez venir avec quelques gros sabots, et questions orientées. Je me demande s'il va vraiment pouvoir en tirer quelque chose, en 1h on parle de mon enfance, adolescence, je trouve ça assez bateau. Et je vois les quelques tests qu'il fait l'air de rien, mais bon, passons. Il termine en me disant que selon lui, vu mon éducation et études, probablement que oui j'ai minimum dans les 120 selon lui, mais que le test dira le reste. Qu'en revanche il ne voudrait pas que du coup, si le test est négatif, je reste avec mes soucis, sans solution, alors que ça n'expliquera peut-être pas tout.
Sur le moment je me sens encore plus déstabilisée : s'il me dit ça, c'est sûrement que selon lui je n'ai pas besoin de passer le test, qu'il sera sûrement négatif... Mais bon, déjà la démarche est dure, alors là si je l'écoute j'abandonne et je ne reviens plus (je conçois que c'est mon côté parano susceptible qui parle).
Bref, il me dit de prendre le temps de la réflexion, et je me dis que tant pis, autant avoir l'air bête jusqu'au bout, mais au moins être fixée. Rdv est donc pris pour 10 jours plus tard.
Le jour J :
Heureusement que j'étais en télétravail, la journée fut difficile. Pour tenter de calmer mon stress, je tente de trouver quelques infos sur des sites concernant le test : pas tant pour m'y préparer ou "réviser" quoi que ce soit bien sûr, mais plutôt pour savoir si ça va se faire par oral, par écrit, si c'est chronométré... Ca me rassure un peu, mais bon, les heures passent lentement.
Une fois sur place, je sens que le psy tente de me rassurer, et est chaleureux. Je joue le jeu, même si au fond le stress me vrille le ventre... Mais je crois que ça ne se voit pas.
Je crois qu'on a commencé par les similitudes, donc je me sens à l'aise, dans mon élément : je lui demande toutefois de bien préciser les consignes car elles me semblent trop facile, je cherche la feinte...
Puis les cubes, chronométrés, ce qui me stresse d'autant plus. Je tente de faire au plus vite (ne sachant pas l'impact du temps ou s'il va m'arrêter), mais cela me stresse beaucoup. Globalement je ne trouve pas ça trop dur, sauf le dernier, où là dès le début je sens que "j'abandonne" (alors que pour les autres j'avais l'intuition que j'allais trouver) car je ne vois pas la solution. Je tente de me concentrer mais je sens que j'ai lâché l'affaire. Tant pis.
Ensuite le vocabulaire, idem, facile, puis les informations où je sens que je lutte : j'ai des hésitations stupides (je m'entends dire à voix haute "heuu oui non là je sais plus... Pourtant sisi je le sais c'est stupide..."), je galère alors que normalement j'ai une bonne culture générale et je maîtrise bien. Mais là, la honte... Je sens que je ne précise pas assez, je patauge. Et toujours ce stress qui me vrille le ventre, mais qui ne semble pas se voir (ce qui sera corroboré par ses conclusions d'ailleurs, disant qu'on sent un léger stress motivant, mais pas bloquant... Va dire ça à mes boyaux!).
Bref, je ne vais pas tout debriefer en détail, mais idem sur les mémorisations je sens que parfois je n'écoute pas trop, je pars sur autre chose... Du coup je fais une faute, et je n'écoute plus le suivant. Mince, il faut se re-concentrer, vite, encore des points de perdu, pff quelle nulle...
Au final, quand même une impression de facilité globale, même si je m'en suis surtout voulue pour des fautes de concentration, inattention, ou "lâchage" d'intérêt.
Le test se termine avec le psy me disant qu'il ne peut pas se prononcer là, mais que selon lui j'ai quand même bien fait de passer le test, et que je devrais en apprendre plus sur moi-même lors du debrief.
J'en conclus qu'il tente donc de me faire comprendre qu'a priori je serais potentiellement "surdouée" (ou autre terme).
Entre le test et le debrief :
Je passe par toutes les phases...
Déni : non il n'a pas dit ça. A tel point que je couche la conversation par écrit pour pouvoir relire et m'en rappeler. Et j'écris aussi en vrac mes doutes, mes peurs, ma colère. Tout tourbillonne et je n'arrive pas à classer, tout explose, je me dis qu'en écrivant au moins ça permettra d'extérioriser et canaliser.
Stress : pas possible, je suis trop nase. D'ailleurs j'ai fait des fautes, là, et là, je sais, quelle idiote (à tel point que j'écris un mail au psy pour lui faire part de ces regrets et stress).
Colère : oui il a dit ça et donc quelles conséquences ? Quel gâchis ma vie ! Et pourquoi mes parents n'ont jamais rien vu, su ?
Acceptation : mais alors ça explique tellement de choses, c'est fou, c'est top, je vois tout sous un angle nouveau.
Au final : ça ne change rien, mais ça change tout.
Et les phases reviennent, en boucle. Tempête sous un crâne pendant 10 jours. Au final je tente de m'occuper l'esprit autrement, en me disant que les dés sont jetés, on verra bien.
Le jour du bilan :
Bon bah oui, c'est validé, je suis donc bien concernée par tout ça. Oui j'ai bien fait de passer le test.
Et mes résultats sont hétérogènes, ce qui me frustre (mais je ne vais pas en reparler ici, je l'ai longuement fait dans la rubrique dédiée, que Un pas de côté a cité juste en-dessous
), mais bon, c'est ainsi, ça ne remet pas en cause pour autant le diagnostic.
D'ailleurs j'ai tellement douté de cette hétérogénéité que j'ai réécrit un mail au psy pour lui demander s'il était sûr, et si ça ne risquait pas de fausser le tout : sa réponse a été sans équivoque.
Me voilà donc libérée, délivrée.