Je reviens par ici, suite à la lecture du livre "Le pouvoir de la vulnérabilité" de Brené Brown, cité par Sanders.
Merci beaucoup pour cette ressource. J'ai d'abord regardé la vidéo : une première fois, en larmes pendant toute la séquence, donc j'ai pas retenu grand chose. Puis un deuxième visionnage qui m'a conduit tout droit vers le livre.
Je l'ai lu une première fois, en surlignant les passages qui me parlaient. Une deuxième lecture, plus ciblée sur les passages surlignés, puis j'ai recopié des passages, les reclassant par moment, en suivant des mots qui me guidaient.
Finalement, je me suis dis que je pourrais poster "mon assemblage".
Sur la honte
«Tout d’abord, la honte est la peur de perdre le contact avec autrui…La honte est la peur qu’une chose que nous avons faite ou échoué à faire, un idéal que nous n’avons pas atteint, nous rende indigne de contact. Je suis indigne d’amour, d’intimité de contact. On ne peut pas m’aimer. Je ne mérite pas d’appartenir à ce groupe»
La honte est l’expérience profondément douloureuse de croire qu’on est défaillant et par conséquent indigne d’amour, d’intimité et de contact. » (p.82)
« …des chercheurs ont découvert que la douleur physique et les expériences de rupture sociale ont le même effet sur le cerveau. Aussi quand je définis la honte comme une expérience profondément douloureuse, je ne plaisante pas. (p.85)
La honte est très douloureuse pour les enfants, parce qu’elle est inextricablement liée à la peur de ne pas être aimé. Pour les jeunes enfants qui dépendent de leurs parents pour leur survie (nourriture, abri, sécurité), se sentir indigne d’amour menace la survie. C’est un traumatisme. » (p.263)
Les stratégies de détachement utilisées par les humains pour supporter la honte :
« Selon Linda Hartling, certains fuient en se retirant, en se cachant et en gardant le secret. D’autres vont vers les autres en cherchant à apaiser et à plaire. Et d’autres encore vont contre les autres en essayant de prendre le pouvoir, et en se servant d’agressivité ou de honte pour combattre la honte. » (p.93)
Perfectionnisme et honte
« Le perfectionnisme n’a rien à voir avec la croissance et l’épanouissement harmonieux. Le perfectionnisme est un mouvement défensif. Il fait croire qu’en agissant parfaitement et en ayant l’air parfait, on peut minimiser ou éviter la souffrance du reproche, du jugement et de la honte. Le perfectionnsime est un bouclier de vingt tonnes qu’on trimballe avec soi, convaincu qu’il protège, alors qu’en réalité il empêche de se faire voir. »
« L’essence du perfectionnisme est de tenter d’obtenir l’approbation d’autrui. (p.152)
« Les efforts sains sont centrés sur soi : Comment puis-je m’améliorer ? Le perfectionnisme est centré sur autrui : que vont-ils penser ? »
« le perfectionnisme ne peut éloigner de la honte, car c’est une forme de honte. Là où on est aux prises avec le perfectionnisme, on est aux prises avec la honte. »
Le perfectionnisme est un sytème de croyances addictif et autodestructeur qui alimente principalement cette pensée : Si j’ai l’air parfait et que je fais tout parfaitement, je peux éviter ou atténuer les sentiments douloureux de honte, de jugement et de reproche. »(p.153)
Comment surmonter l’expérience de la honte. Empathie et honte
« la honte tire son pouvoir du fait d’être indicible. C’est pourquoi elle adore les perfectionnistes. Il est facile de les faire taire. En prenant suffisamment conscience de la honte pour la nommer et l’exprimer, on lui coupe littéralement l’herbe sous le pied. La honte déteste les mots. Une fois exprimée, elle commence à se faner…le langage et le récit éclairent et détruisent la honte. » (p.70)
Ce que l’auteur entend par résilience : « Il s’agit de la capacité à pratiquer l’authenticité, afin de surmonter l’expérience de la honte sans avoir à sacrifier ses valeurs, et d’en ressortir avec davantage de courage, de compassion et de solidarité qu’avant. La résilience, c’est le passage de la honte à l’empathie, son véritable antidote.
Quand on peut partager son histoire avec quelqu’un qui répond par de l’empathie et de la compréhension, la honte n’y survit pas. La honte est une notion sociale : elle se produit entre individus et guérit donc mieux entre individus. Une blessure sociale nécessite un baume social et l’empathie est ce baume. (p.89)
Contrairement au jugement (qui exacerbe la honte), l’empathie fait passer un message simple : Tu n’es pas seul(e). (p.96)
L’empathie, c’est le lien, l’échelle qui permet de sortir du trou de la honte…
L’empathie consiste à entrer en contact avec l’émotion de quelqu’un, pas avec évènement ou la circonstance particulière. Ma honte s’est dissipée à la minute même où j’ai compris que je n’étais pas seule et que mon expérience était humaine.
L’empathie consiste tout simplement à écouter, à s’ouvrir, à retenir son jugement, à entrer en contact et à communiquer ce message incroyablement bienfaisant ; « Tu n’es pas seul(e). » (p.97)
Honte et Vulnérabilité
« Oui. Devenir résilient par rapport à la honte, c’est la clé de la vulnérabilité. On ne peut pas se découvrir quand on est terrifié par ce que les autres pensent. Ne pas être doué pour la vulnérabilité veut souvent dire qu’on est fichtrement doué pour la honte. » (p.73)
Définition du mot vulnérable : « qui peut être blessé et susceptible d’être touché, blessé, d’un point de vue moral ou physique. » (p.49)
Prétendre pouvoir éviter la vulnérabilité revient à adopter des comportements incohérents avec ce qu’on est. Éprouver la vulnérabilité n’est pas un choix. La seule option dont on dispose, c’est la manière dont on réagit à l’incertitude, au risque et à l’émotion. » (p.56)
« Pourtant, même si j’aime l’idée de cheminer sur une voie ornirique et solitaire, le parcours de la vulnérabilité n’est pas un voyage qu’on entreprend seul. Il y faut du soutien, des gens qui acceptent sans juger qu’on prenne une autre direction, qui tendent la main quand on chute dans l’arène. » (p.66)
« Si vous décidez de descendre dans l’arène et de beaucoup oser, vous allez prendre des coups… Il pourrait même y avoir un peu de bonne vieille méchanceté. Pourquoi ? Parce que le cynisme, la critique, le cool et la cruauté sont encore plus efficaces qu’une armure…
Quand la cruauté est à l’œuvre, il y a fort à parier qu’elle a été réveillée par le spectacle de la vulnérabilité.
En parlant de critique, je ne fais pas allusion à un feedback constructif ou à un débat sur la valeur d’un apport. Je parle de rabaissement, d’attaque personnelle et d’affirmations inexactes sur les motivations et les intentions d’autrui. (p.196)
« C’est simple, on ne peut pas apprendre tout seul à être courageux et vulnérable. La première et la plus grande des audaces est parfois de solliciter un soutien. » (p.69)
« En ce qui concerne la vulnérabilité, la connectivité signifie raconter son histoire à des gens qui ont gagné le droit de l’entendre, des gens avec qui on a cultivé une relation qui peut en supporter le poids. Existe-t-il de la confiance ? Existe-t-il une empathie mutuelle ? Existe-t-il une communication réciproque ? Peut-on demander ce dont on a besoin. Voici les questions cruciales de la relation. (p.187)