Je pense que, à la base, la notion d'intelligence repose sur des faits isolés dans le temps.
Je vais faire une analogie avec la force.
Tiens, il a du mal à faire des pompes. Quel manque de force !
Pourtant, il est capable de soulever des haltères lourds. Quelle force !
Zut, il y a une chose que j'ai comprise en retard par rapport aux autres. A ce moment, je n'ai pas été intelligent.
Oh, il y a autre chose que j'ai compris bien avant les autres. A ce moment, j'ai été intelligent.
Tiens, cette personne vient de se comporter de manière irrationnelle. Là, elle a été stupide.
Oh, à un autre moment, elle s'est comportée plus rationnellement que les autres. Là, elle a été intelligente.
Ça alors, il n'a pas réussi à résoudre un problème pourtant très simple. Là, il n'a pas été intelligent.
Eh, mais il a réussi à résoudre un autre problème très difficile. Quelle intelligence !
Si une personne a plus tendance à être forte que faible, alors on aura tendance à considérer cette personne comme forte, en voyant cette force comme une caractéristique intrinsèque à la personne.
Si une personne a plus tendance à être intelligente que stupide, alors on aura tendance à considérer cette personne comme intelligente, en voyant cette intelligence comme une caractéristique intrinsèque à la personne.
Mais on n'est pas obligé de faire des regroupements aussi vastes. On peut aussi faire des regroupements plus petits.
Si une personne a tendance à être faible pour les pompes mais forte en haltérophilie, alors on peut la considérer comme "faible pour les pompes" et "forte en haltérophilie".
Pour l'intelligence, si une personne a plus tendance à être intelligente pour certaines choses que pour d'autres, alors il est normal de vouloir séparer l'intelligence de cette personne en plusieurs catégories.
Cependant, si on veut décomposer l'intelligence en sous-catégories, sémantiquement, ça va entrer en concurrence avec d'autres mots comme "aptitude", "capacité" et d'autres. Par exemple, on peut déjà dire que quelqu'un "est doué en mathématiques" ou "a une grande aptitude aux mathématiques". Du coup, on ressent moins le besoin de pouvoir dire que "quelqu'un est intelligent en mathématiques", car on peut déjà l'exprimer facilement et concisément d'une autre manière.
Cela dit, personnellement, je suis favorable à la démarche de vouloir définir des sous-catégories de l'intelligence. Mais comment définir ces sous-catégories ?
Un critère que je juge important est la corrélation. Par exemple, si on range dans une même catégorie l'aptitude à réussir une tâche A et celle de réussir une tâche B, alors il faudrait que ces deux aptitudes soient corrélées positivement : quand on est doué pour l'une de ces deux tâches, on a plus de chances d'être doué aussi pour l'autre tâche.
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Dans
un lien cité par le premier message de ce fil, je lis :
Réduire les programmes de formation en éducation à la prépondérance des intelligences linguistiques et mathématiques minimise l’importance des autres formes d’acquisition du savoir. C’est ainsi que de nombreux étudiants qui n’arrivent pas à démontrer les intelligences académiques traditionnelles développent une faible estime d’eux-mêmes et leurs richesses peuvent ainsi demeurer inexploitées et perdues pour eux-mêmes et pour la société.
Était-ce vraiment à cause de ça que Howard Gardner a créé ses définitions des intelligences multiples ?
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Tournesol a écrit :L'intelligence est multi forme, ça c'est certain. C'est un concept fuyant, très difficile à définir, mais pas fourre tout pour autant. Et qu'elle prenne des domaines d'expression divers selon les gens n'en fait pas des intelligences différentes selon moi.
A la base, je vois ça comme qq chose se rapportant à l'anatomie du cerveau, à une vitesse de propagation de l'information plus rapide, parce que les connexions sont plus rapides, plus en réseau, plus nombreuses, etc.... et que cette propagation plus rapide de l'information va rendre certaines choses dans la vie des gens plus efficaces: la perception et la création de musique, l'écriture d'un roman, le pied qui frappe le ballon ou les larmes qui montent aux yeux pour une connerie....
S'il existe un critère anatomique simple qui implique qu'une personne a plus tendance à être intelligente que stupide, alors il est tentant de définir ce critère anatomique comme l'intelligence. Ou alors, pour éviter d'ajouter une nouvelle définition à l'intelligence, on pourrait créer un nouveau mot pour parler du fait d'avoir ce critère anatomique.
Mais s'il n'existe aucun critère anatomique simple ?