Toute ressemblance avec un message posté sur un fil de présentation n'est pas fortuite du tout. Et oui, je suis paresseuse.
Résumé des épisodes précédents :
Je suis arrivée ici un peu "par hasard", après des crises d'angoisses et un sentiment de "mais qu'est-ce que je fous là?", pensant que comme tout autre forum j'allais y rester quelques semaines, quelques mois tout au plus, participer pendant ces quelques mois et puis je m'effacerais petit à petit.
Dans l'ensemble j'étais persuadée que ma vie était trop bien et qu'il n'y avait rien à changer. J'ai pas mis longtemps à passer the test, qui s'est révélé positif. Et je me suis dit "bon ben c'est nickel, maintenant tu travailles un peu sur les trucs qui te manquent et ta vie sera encore plus cool". Oui mais... (car dans toute bonne série, il y a un mais !)
Et après ?
Par la suite je me suis rendue compte que ma vie, les autres la trouvait géniale, mais moi je m'y ennuyais à mourir et que c'était devenu un enfer. Le diagnostic n'est pas le seul en cause, mais comme m'a dit la psy "Il m'a forcé à l'authenticité. Et une fois qu'on y a goûté, plus moyen de revenir en arrière." Au final, j'ai lâché cette vie qui m'ennuyait en ayant acquis la certitude que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour moi. Ça n'a pas été simple, beaucoup m'ont dit qu'ils m'ont trouvée courageuse, de mon point de vue je n'avais pas le choix: Si je ne le faisais pas, je me perdais.
Aujourd'hui je suis HEUREUSE bor*el ! Je ne le crois plus, j'en suis sure et je le dis haut et fort. Aujourd'hui j'ai un peu plus confiance en moi, et ça, je le dois au diagnostic, à vous avoir lu, écrit, rencontré et à tout ce chemin que j'ai parcouru en si peu de temps. J'ai le sentiment depuis quelques mois que mon cerveau se réveille. En arrivant ici, je me disais « non mais ils pensent tous à des trucs de fous, moi je ne fais pas d'analyse express comme eux, je n'ai pas le cerveau qui tourne à plein régime sur des questions existentielles (je m'en pose, comme tout le monde, mais je n'y réfléchis pas plus que ça)". Et puis maintenant non seulement je me rends compte que c'est pas "comme tout le monde", que si j'y réfléchissais déjà un peu, mais surtout que je "réfléchis" de plus en plus. C'est comme si je m'autorisais enfin à avoir le cerveau qui tourne à plein régime, que j'avais enlevé le limiteur de vitesse.
En 8 mois, ma vie a pris un virage à 180°, et dans le bon sens qui plus est (et là, le lecteur averti dira : Gné ??
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![Blush :$](./images/smilies/emoticon-0111-blush.gif)
Et aujourd'hui, pour reprendre une formulation de Mlle Rose dans le topic "Depuis que je suis intelligent ça va mieux" (puisses-tu me pardonner de te copier. Promis, je copyright!), je suis cap'
- cap' de rire haut et fort en public et de fusiller du regard toute personne à qui ça déplairait.
- cap' de dire que j'aime la robotique, la psychologie, la musique, la natation, les chevaux, que tous ces sujets n'ont rien à voir les uns avec les autres, mais que je m'en tamponne l'oreille avec une babouche
- cap' de redresser la tête et les épaules quand je marche dans la rue
- cap' de me dire que j'ai le droit de décider de ce qui est bon pour moi sans tenir compte de l'avis des autres
- cap' de me barrer de la conversation quand elle ne m'intéresse pas
- cap' de m'accorder des moments de solitude et d'anti-sociabilité, juste parce que j'en ai besoin.
Il y a encore du chemin à parcourir bien évidemment, mais quand je vois celui déjà fait en 1 an, je suis plutôt contente, et même un peu fière de moi. Et vous savez quoi ? Je n'ai plus aucune réelle crise d'angoisse ! Quelques coups de stress par-ci par là, et de moins en moins violents.
La psy m'avait dit que les surdoués fonctionnaient en sinusoïde très contrastée : il ressentent beaucoup plus fort que les autres, tant en positif qu'en négatif, mais passent également beaucoup plus vite de l'un à l'autre. Et qu'elle ne serait pas trop inquiète pour un surdoué qui passe un peu de temps en bas de la courbe (sans que ça s'éternise bien sûr), mais beaucoup plus concernée par un surdoué qui reste au milieu, sans monter tout en haut ni parfois descendre tout en bas. Parce que cela signifie qu'il se renie et s'empêche de vivre ses émotions et ses ressentis complètement. Je pense que j'ai vécu des années au milieu de cette courbe, et que je n'ai ouvert les portes des extrêmes que l'an dernier. Et maintenant, je vis, et c'est cool !
![rock :rock:](./images/smilies/rock.gif)