Douance et traits autistiques

Cette section est ouverte à tous les membres : elle doit permettre un partage d'expériences autour des problématiques liées à la découverte de la douance.
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TourneLune
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Douance et traits autistiques

Message par TourneLune »

Nous sommes nombreux à nous poser des questions sur l'autisme, le syndrome d'Asperger etc...

Sans vraiment relier les 2 ou nous prendre pour des autistes, quels sont les points qui selon vous nous rapprochent ou nous font nous interroger?

Colonel Moutarde
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Il me semble que c'est "l'inadaptation sociale" qui constitue généralement, dans les messages qui relient les deux, le point d'emboîtement des deux caractéristiques. La prise des conventions au pied de la lettre, la difficulté à décoder les implicites sociaux. Ainsi que la "bizarrerie" et aussi l'existence des "autistes de haut niveau", catégorie au carrefour de l'autisme et de la douance qui peut ainsi être interprétée de diverses manières... Etre né un jour bleu vient de l'autisme, de la douance, ou d'un autisme qui serait en fait une "douance poussée à l'extrême" ?

Est-ce qu'il n'y a pas aussi une fascination pour l'autisme et notamment les aspies, ces personnages extraordinaires totalement "dans leur monde" qui sont parfois des "génies incompris", qui pousse à "vouloir" à toute force nous relier à eux sans que ce soit le résultat d'une démarche froidement rationnelle ?

Les surdoués en souffrance sont "souvent" diagnostiqués schizophrènes ou borderline, or on trouve pléthore de topics consacrés aux liens entre autisme, asperger et douance, et beaucoup moins consacrés aux liens entre schizo/trouble limite et douance... Or avec un examen de la même profondeur ou superficialité, il y a ni plus, ni moins de raisons de relier la douance à l'autisme qu'à la schizophrénie ou au trouble limite... Parmi les réponses à ta question que je propose, il y a donc le regard porté, socialement, sur ce trouble... Socialement chez les hqi, ou dans la population entière, d'ailleurs, je n'en sais rien : il est assez évident que l'autisme, chez le quidam lambda, hqi ou pas, n'a pas du tout la même image que les deux autres...

Bref, pas mal de surdoués semblent avoir "envie", ou être prêts à se reconnaître plus ou moins autistes ou aspies. Ce qui nous incite à creuser la question, voire à forcer le trait pour conclure.

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TourneLune
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Et bien pour ma part, je pense bien qu'il y a plus de raisons de lier douance et autisme que douance et schizophrénie.
Enfin, exactement, douance et traits autistiques, c'est pour ça que j'ai intitulé mon topic comme ça.

Qu'on soit bien clair, je ne parle pas des diagnostics posés à tord et je ne prétends pas qu'être surdoué donne plus de "chance" d'être autiste que ne pas l'être.
Je fais bien la distinction autisme/traits autistiques.

Et je ne pense pas que toute la problématique soit reliée à simplement "l'inadaptation sociale".
Par exemple, j'estime ne pas être trop mal adaptée socialement, je n'ai jamais été rejetée à l'école ou ailleurs, je sais me fondre dans un groupe.
MAIS cela me coûte, sans que cela vienne de l'entourage ou ne puisse seulement s'expliquer par une différence d'intelligence.

Et pour avoir un peu creusé du côté d'asperger, à la fois avec le livre de Tony Attwood et Aspergirls de Rudy Simone j'ai trouvé frappant le fait de me sentir concernée par TOUS les thèmes abordés par cette dernière.
Me sentir concernée ne veut pas dire que je colle tout à fait au livre, loin de là, parfois je suis pareil, parfois je suis totalement le contraire, mais ce n'est jamais neutre.

Alors qu'en conclure?
Je dirais rien. On ne peut que témoigner et faire part de ce qui en nous, nous donne le sentiment d'un rapprochement.
Rapprochement, non pas pour se dire forcément Aspie, mais justement pour voir en nous ce qui nous donne à penser qu'on pourrait être concerné et dans ce cas, également pointer du doigt ce qui fait que nous ne le sommes pas vraiment.

Quant à l'acceptation sociale, euh.... je suis pas sure qu'il soit plus valorisant d'être autiste, vraiment autiste, que d'être schizophrène et pour moi, c'est vraiment nier la souffrance des personnes concernées que de penser ça.
Les Aspies ne sont pas forcément extraordinaires, pas tous surdoués, bref, pas tous Daniel Tammet...

Bon il faudrait que je rajoute de la documentation... mais je n'ai que de l'anglosaxonne.

Colonel Moutarde
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Quant à l'acceptation sociale, euh.... je suis pas sure qu'il soit plus valorisant d'être autiste, vraiment autiste, que d'être schizophrène et pour moi, c'est vraiment nier la souffrance des personnes concernées que de penser ça.
Les Aspies ne sont pas forcément extraordinaires, pas tous surdoués, bref, pas tous Daniel Tammet...
Alors il faut que je précise ma pensée...
Je suis à 100% d'accord sur le fait qu'un vrai autiste connaît une souffrance qu'il serait stupide "d'envier" et se fout pas mal que ce soit plus "valorisant" que d'être schizo. Ce n'est évidemment pas ce que je voulais dire.

Dans l'image populaire, schizophrène ou borderline c'est le repoussoir absolu pour une raison très simple, c'est l'image populaire parfaite du personnage qui peut tout à coup avoir une crise de folie meurtrière rigoureusement imprévisible. Si l'on organisait un référendum populaire proposant d'enfermer préventivement la totalité des personnes diagnostiquées comme telles, je n'ai aucun doute sur un oui massif. Hormis les intéressés et leurs proches, bien peu de gens envisagent ce trouble sous l'angle de la souffrance du malade. Inversement, qu'est-ce qui a popularisé l'autisme et l'asperger, c'est Rain Man et Je suis né un jour bleu : autrement dit ces affections, par rapport aux autres, ont une image positive justement parce que ce sont des affections qui suscitent moins la peur et la répulsion que la compassion : le "grand public" est un peu (un peu !) sensibilisé et va d'abord penser "cette personne souffre et doit être aidée" que "cette personne est dangereuse et je dois en être protégé"...

Quand je dis "valorisant", c'est parce qu'à la lecture des forums de surdoués, on voit plus facilement des personnes, avec ce qu'elles sont, ce qu'elles éprouvent, leur souffrance, identifiée, posée, qui accepteraient d'y mettre l'étiquette d'autisme que l'étiquette de schizophrénie... Evidemment pas de se muer en un vrai autiste plutôt qu'en un vrai schizophrène ou un vrai borderline ! Je ne parle que du nom qu'on va attribuer à un état donné, précis, défini.

Et si tous les aspies ne sont pas Daniel Tammet, c'est d'abord l'image qu'on en a, et pour cette raison, je pense qu'on s'attarde malgré tout plus sur les traits qui nous rapprochent de l'autisme ou de l'asperger que sur ceux qui nous rapprochent d'autres affections. Quand on essaie d'expliquer la souffrance ou l'effort social permanent impliqué par la douance, si on dit qu'on se sent un peu comme un Aspie, en moins marqué, on ne va pas faire fuir les gens, normalement :mrgreen:

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Si tu veux, mais à la rigueur, je suis plus intéressée par ce qui me et nous concerne et par le fait de se connaitre soi-même que par des tentatives vaines d'expliquer aux autres qui nous sommes ( enfin, c'est un autre sujet et perso, j'ai aucune envie de dire que je ressemble à Rain Man ou Daniel Tammet, on me rirait au nez) .....

Colonel Moutarde
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Bien sûr, mais à ta question initiale "quels sont les points qui nous rapprochent" je réponds "entre autres, un biais qui fait qu'on examine plus particulièrement la question".
Pour le reste, il faut que je me re-renseigne sur les traits aspies notamment, mais de mémoire, je n'avais pas été frappé par plus de ressemblances que ça entre mon cas perso et les caractéristiques Asperger.

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Alors pour Asperger et en anglais, j'ai ça: (source: help4aspergers)
Personal / Physical

* Repetitive routines or rituals
* Can engage in tasks (sometimes mudane ones) for hours and hours
* Flat, or blank expression much of the time
* Doesn't always recognize faces right away (even close loved ones)
* Strong sensitivity to sound, touch, taste, sight, and smell (e.g. fabrics—won’t wear certain things, fluorescent lights)
* Sensitivity to the texture of foods
* Eccentric personality
* Idiosyncratic attachment to inanimate objects
* Being "in their own world" / Preoccupied with their own agenda
* Highly gifted in one or more areas, e.g. math, music, etc
* Single-mindedness
* Likes and dislikes can be very rigid
* Can spend hours in the library researching, loves learning and information
* May have difficulty staying in college despite a high level of intelligence
* Limited interests / Intense focus on one or two subjects
* Unusual preoccupations
* Collects things
* Early in life they often have a speech impediment
* Clumsiness / Uncoordinated motor movements
* Speech and language peculiarities / hyperlexia
* Non-verbal communication problems: difficulty reading body language, facial expression and tone
* Word repetition (they may frequently repeat what you've just said)
* Excellent rote memory

Social Interactions

* Desire for friendships and social contact but difficulty acquiring and maintaining them
* Shuts down in social situations
* Social withdrawal / may avoid social gatherings
* Lack of interest in other people
* Lack of empathy at times
* Difficulty understanding others’ feelings
* Can obsess about having friends to prove they’re “normal”
* Rigid social behavior due to an inability to spontaneously adapt to variations in social situations
* Has an urge to inform that can result in being blunt / insulting
* Preoccupied with their own agenda
* Great difficulty with small-talk and chatter

In Relationships (these mainly pertain to AS men in relationships. Sorry to split along gender lines but there are differences.)

* Can often be distant physically and/or emotionally.
* Often are attracted to another purely because they are attracted to him
* He has a hard time saying I love you, showing physical affection; as a result it is difficult to find out if they do love you
* He can be very critical and takes it personally if she won’t wear something he likes, or wears something he dislikes
* Can stop putting any effort into relationship after a time, and doesn’t understand why she then stops giving too
* Often times they will make no motions to keep a relationship (be it friendship, or something more) going
* They won't call, and you might not see them for days. That doesn't mean they don't care.
* He will do what he thinks is best for the both of them but seldom talks to her about her feelings or opinions
* If she tries to share her love for him, he may find her need to “connect” smothering
* His attention is narrowly focused on his own interests
* Men with undiagnosed AS often feel as if their partner is being ungrateful or “bitchy” when she complains he is uncaring or never listens to her
* He can become quite defensive when she asks for clarification or a little sympathy. The defensiveness can turn into verbal abuse (usually not physical abuse) as the man attempts to control the communication to suit his view of the world.

FOCUSING ON THE POSITIVE:

1. Focus and diligence – The Asperger ability to focus on tasks for a long period of time without needing supervision or incentive is legendary.
2. Internal motivation – as opposed to being motivated by praise, money, bills or acceptance. This ensures a job done with conscience, with personal pride.
3. Independent, unique thinking – people with AS tend to spend a lot of time alone and will likely have developed their own unique thoughts as opposed to a ‘herd’ mentality.
4. Higher fluid intelligence – scientists in Japan have recently discovered that AS children have a higher fluid intelligence than non-autistic children. Fluid intelligence is "the ability to find meaning in confusion and solve new problems. It is the ability to draw inferences and understand the relationships of various concepts, independent of acquired knowledge.” (Wikipedia 2009) Experts say that those with AS have a higher than average general IQ as well.
5. Visual, three-dimensional thinking – some with AS are very visual in their thought processes, which lends itself to countless useful and creative applications.
6. Attention to detail – sometimes with painstaking perfection.
7. Honesty – the value of being able to say “the emperor isn’t wearing any clothes.”
8. Logic over emotion – although people with AS are very emotional at times, we spend so much time ‘computing’ in our minds that we get quite good at it. We can be very logical in our approach to problem-solving.

Concernant les femmes, voici le sommaire d'Aspergirls, principalement consacré aux femmes ( topic consacré ici)

Sommaire du livre:

Foreword
Introduction
1 - Imagination, Self-taught Reading and Savant Skills, and Unusual Interests
2 - Why Smart Girls Sometimes Hate School
3 - Sensory Overload
4 - Stimming, and What We Do When We're Happy
5 - On Blame and Internalizing Guilt
6 - Gender Roles and identity
7 - Puberty and Mutism
8 - Attraction, Dating, Sex, and Relationships
9 - Friendships and Socializing
10 - Higher Learing
11 - Employment and Career
12 - Marriage and Cohabitation
13 - Having Children
14 - Ritual and Routine, Logical and Literal Thinking, Bluntness, Empathy, and Being Misunderstood
15 - Diagnosis, Misdiagnosis and Medication
16 - Depression Meltdowns, PTSD, and More about Meds
17 - Temper Meltdowns
18 - Burning Bridges
19 - Stomach Issues and Autism
20 - Getting Older on the Spectrum
21 - On Wether Asperger Syndrom is a Disability or a Gift, and Advice from Aspergirls to Aspergirls

ADDITIONNAL TOOLS FOR PARENTS
22 - Give Your Aspergirl somme BALLS: Belief, Acceptance, Love, Like, Support
23 - Thoughts and Advice from Parents of Aspergirls

APPENDIX
List of female Asperger Syndrome Traits
Summary of some main male/female differences

REFERENCES AND RESOURCES
Avec notamment des aspects spécifiques aux femmes qui ont fait tilt pour moi, sans que je me considère pour autant Aspie.

Zebraika

Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Zebraika »

Autisme. La vie ordinaire de Lila et Jérémy

Lila - dont la maladie a été diagnostiquée il y a seulement trois ans - et Jérémy ont réussi à surmonter leur handicap pour se construire une vie ordinaire, la première comme documentaliste et le second comme salarié chez un serriste.

Lila a 24 ans, un mastère pro en poche et un emploi de documentaliste. Jérémy a 20 ans. Après une période d’apprentissage, il a gagné sa place chez un serriste de Guipavas (29). Leur point commun ? Ces deux jeunes gens sont autistes. Parcours croisés, bien loin des clichés. Ni Lila, ni Jérémy ne comptent les cartes aussi vite que Dustin Hoffman dans « Rain Man ». Mais, chacun à leur manière, ils ont réussi à surmonter leur handicap pour se construire « une vie ordinaire ». Lila parle comme un livre, un langage châtié, précis, pragmatique. Sa maladie, « le syndrome d’Asperger », forme douce de l’autisme, n’a été diagnostiquée qu’il y a trois ans. Il était, en effet, impensable qu’une jeune fille, intellectuellement aussi développée, puisse souffrir d’une quelconque affection. Et pourtant, elle se souvient « des crises de colères cycliques » qui ont parsemé son enfance Edit : pas tout à fait, même si je m'énerve parfois très vite, comme tout un chacun, ce que je rapprocherais plutôt d'une mauvaise tolérance à la frustration et à l'impuissance, doublé d'un agacement certain pour les réflexions stupides et/ou le manque évident de bon sens élémentaire, de ces « troubles de la communication » qui lui ont toujours fait « détester les récréations ». « En fait, quand plusieurs personnes parlent, je n’arrive pas à me concentrer sur une conversation. Je ne sais pas donner la priorité à un son », tente-t-elle d’expliquer. Jérémy acquiesce. Edit : c'est faux, je peux suivre (et suis régulièrement) deux conversations en parallèle, mais je suis très gênée par un environnement sonore bruyant...

La rupture du collège

Moins disert que sa voisine, l’employé agricole se retrouve parfaitement dans ses dires. Il l’encourage d’ailleurs à mettre des mots sur cette période du collège, terrible pour les deux enfants. « À l’école primaire, on reste protégé. Mais dès la sixième, la pression sociale apparaît », raconte Lila. À l’époque, la jeune fille « ne comprend pas la mode », s’interroge sur les garçons « sans leur trouver le moindre attrait », et en cours, parfois, « répond à côté des questions ». Autant d’éléments qui suffisent à la classer dans la catégorie « bizarre ». Jérémy, lui, a vécu son collège dans une classe allégée, avec des « camarades violents, des cas sociaux », lâche-t-il, le visage renfermé. Il n’en dira pas plus.

« Je suis capable de comprendre »

Les insultes, les coups, le mépris, l’isolement auraient pu avoir raison de leur courage. « C’est le risque, constate Lila. Certains autistes sombrent ainsi dans la dépression et entament alors un processus de régression ». Mais les deux ados ont continué à « évoluer à leur rythme ». Jérémy a multiplié les expériences de groupes, partant régulièrement en colonie de vacances. Lila a pris des cours de théâtre afin d’apprendre à « soutenir le regard de l’autre ». Elle a également goûté aux joies de la colocation avec des collègues de fac. Pas facile tous les jours ! « Le ménage n’est pas pour moi une priorité. J’ai eu du mal à intégrer cette nécessité. Mes amies ne l’ont pas toujours compris », se souvient-elle.

« Vivre entre autistes ? Vous êtes fous ! »


Tout n’est pas entièrement de sa faute mais la jeune femme a toujours refusé d’utiliser sa maladie comme un bouclier : « Je suis autiste mais j’entends la critique. Avec un temps d’ajustement suffisant, je suis capable de comprendre et de m’adapter ». Son parcours le prouve. Lila a réussi à décrocher un mastère professionnel (bac +5) et son travail au sein du service de documentation de l’hôpital psychiatrique de Bohars (29) satisfait pleinement ses collègues. Jérémy, lui aussi, a réussi à s’intégrer. Et c’est la tête haute et le verbe clair qu’il annonce : « Je suis titulaire de mon poste dans les serres de tomates de Guipavas. J’aime mon travail. Et j’ai mon permis de conduire ». Ces deux exemples, aussi émouvants et encourageants qu’ils soient, ne doivent pas masquer la réalité de l’autisme. Cette maladie affecte différemment chaque personne touchée, sur le plan de la communication, de l’intellect et de la socialisation. Certains ne pourront jamais occuper un travail normal. Mais Lila souhaite que les plus aptes puissent faire leurs preuves : « Dans une profession ordinaire, entourés de gens ordinaires. Rester vivre entre autistes comme certains le souhaitent serait une folie. On est trop têtu, on finirait par s’entre-tuer ! », conclut-elle, rire aux lèvres et regard pétillant.[/spoiler]

Colonel Moutarde
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Pour ma part, je ne me retrouve pas vraiment, voire "vraiment pas" dans les caractéristiques de l'autiste ou de l'aspie, mais, et cela me plonge dans une profonde perplexité, j'ai l'impression que cela a nettement changé depuis... mmm... une grosse dizaine d'années.
Lorsque j'ai fait le fameux test qui détermine à l'aide d'un diagramme radioconcentrique si l'on tend vers l'aspie ou pas, je m'étais "amusé" à répondre ce que je sais que j'aurais répondu 10-15 ans plus tôt (cad vers l'âge de 20-25 ans, donc pas l'enfance), le résultat est très différent de l'actuel, et m'aurait alors classé nettement plus proche des aspies.
Et j'ai exactement le même sentiment lorsque je lis ton post Zebraika, par exemple sur un certain côté "maniaque", l'amour des "collections", un attachement anormal à certains objets. Aujourd'hui, je me fiche bien que mon guide d'identification des oiseaux ne soit pas le volume avec lequel j'ai débuté mais un autre exemplaire, le 1er ayant été perdu, les BD ne sont plus classées par ordre de parution, je n'éprouve plus le sentiment que "quelque chose cloche" si un CD est rangé dans un boîtier fendu, ni une espèce d'obsession que dans la mise en page d'un document, un rangement, etc... tout soit parfaitement "lisse et homogène".
Du genre il y a 10 ans je ne changeais pas la taille de police d'une légende de carte dans un rapport, sans vouloir aussitôt homogénéiser le tout, partout. Aujourd'hui, si je sais que ça n'a pas d'impact autre que dans mon cerveau, je laisse courir. Ou bien, je passais du temps à me demander s'il était plus "comme il faut" de classer des livres par ordre alphabétique d'auteur ou de titre, ce qui est rationnel, ou par format et couleur, ce qui donne des rayonnages d'allure ordonnée.
Je ne donne pas plus d'exemples, mais j'étais assez souvent sujet à ce genre de maniaqueries qui ressemblent bien à un trait autistique.
Aujourd'hui, il ne subsiste plus grand-chose de cela; j'ai du mal avec le désordre dans la maison (source de quelques conflits :angel4: ) mais pas du tout de la même manière ni pour les mêmes raisons.
Bref, visiblement, j'ai eu quelques traits de type autistique et ils ont disparu, en l'espace de quatre ou cinq ans. C'est curieux. Avec le recul, je me dis qu'ils représentaient un coût nerveux et énergétique très supérieur au gain et qu'il est donc judicieux de les avoir abandonnés, que cela s'est fait dans le contexte d'épuisement total d'une dépression, mais il y a bien d'autres comportements tout aussi peu rentables que j'ai conservés, à mon propre dam. Seulement, ils ne sont pas dans la famille des traits autistiques.
Je suis donc fort perplexe.
Vocabulaire et tournures de phrases (registre soutenu, mots désuets, phrases "alembiquées", maniérisme littéraire...bref, pas le français qu'on parle généralement dans la rue
Je sais pas si c'est aspie, mais ça par contre, je conserve, j'y tiens, je cultive même. J'aime jouer à parler comme Achille Talon :ledoigt: Par exemple, parler "d'oiseaux ci-devant communs" dans un rapport. :lol: Non pas pour faire de l'épate, mais parce que le mot est juste et que je trouve la formule esthétique. (De l'épate auprès de qui ? Quand on communique, c'est bien qu'on veut être compris, non ? Autrement, on colle du latin ou de l'allemand ou du japonais...)

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par lady space »

Moi aussi, je me suis découverte maniaque à certains égards (je te rejoins en ce qui concerne les CD, par contre les livres, je trouve ça plus vivant avec des taches et des oreilles d'âne, mais attention à celui qui nuit à la lisibilité). J'ai cependant constaté qu'en général, il y a une raison logique à ce que je tienne à faire certaines choses de certaines façons.
Exemple: j'ai horreur de voir des gens faire la vaisselle en laissant couler l'eau parce que le gaspillage me gène, notre planète n'a pas besoin qu'on gaspille de l'eau (chaude qui plus est) et des détergents. J'ai une façon bien précise d'étendre mon linge aussi pour limiter le temps passé au repassage ensuite.
Donc en ce qui concerne la gestion des "contingences", j'essaie de rationaliser, étant donné que j'ai déjà beaucoup de mal à supporter ce genre de tâches.
Pour ce qui est des tournures de phrases, je rejoins le colonel: ce n'est pas avec des approximations qu'on va arriver à exprimer correctement des pensées complexes.
L'autre soir, je discutais avec mon beau-frère infirmier psy: il en ressortait que pour lui, des personnages psychotiques comme les schizos déraillent parce que pour eux-mêmes, ils n'ont pas de véritable existence. Donc ils n'ont pas conscience des limites "géographiques" de leur propre corps ni de leur personnalité. Ils en adoptent une alors et ça passe plus ou moins bien en fonction des aléas de leur vie. Mais en conclusion, un schizo ne sait pas ce qu'il perçoit.
ça n'aurait rien avoir avec des personnes autistes ou Asperger, ni les troubles limites non plus qui perçoivent plutôt trop que pas assez.
Faute de temps, je détaillerai plus une autre fois
Jeder ist ein Ausländer - fast überall.
Laisse-moi kiffer l'Europe avec mes potes... :heureux4:

Colonel Moutarde
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Exemple: j'ai horreur de voir des gens faire la vaisselle en laissant couler l'eau parce que le gaspillage me gène, notre planète n'a pas besoin qu'on gaspille de l'eau (chaude qui plus est) et des détergents. J'ai une façon bien précise d'étendre mon linge aussi pour limiter le temps passé au repassage ensuite.
Vi, mais là on est dans des comportements rationnels. Des règles mais pas des rituels. Alors que se sentir gêné, par exemple, d'avoir une collection de BD comprenant des neufs et des occasions (donc pas "homogène", toute "clean de la même manière partout"), on est dans l'irrationnel : c'est objectivement inutile (sauf si on a des objectifs de revente).

On serait dans le trait de type autistique si, par exemple, tu tenais mordicus à ton mode d'étendage du linge en dépit d'un nouveau paramètre qui fait que tu n'en retires plus aucun gain de temps par la suite...
ça n'aurait rien avoir avec des personnes autistes ou Asperger, ni les troubles limites non plus qui perçoivent plutôt trop que pas assez.
Si c'est par rapport à mes posts que tu dis ça, je précise juste que je ne fais pas de lien entre autistes/aspies et schizo/border, simplement, schizo et border sont aussi des diagnostics "souvent" posés (à tort) chez des surdoués, il y a donc des traits communs (superficiels certainement) de même qu'il y a des traits autistiques. Ce ne sont certainement pas les mêmes et tout cela peut exister de manière complètement indépendante.

Zebraika

Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Zebraika »

le lien devrait être rattaché à ce fil de discussion :http://www.rdos.net/fr/

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

C'est précisément de ces traits autistiques dont je veux parler, pas du fait d'être autiste et surdoué.

Zebraika

Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Zebraika »

Hors-sujet partiel : avez-vous lu "Le bizarre incident du chien pendant la nuit" de Mark Haddon ? C'est (remarquablement) écrit du point de vue d'un garçon autiste : un livre fascinant, riche en découvertes, que je recommande vivement !

Colonel Moutarde
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Je ne sais pas si ça va répondre à ta question, mais je sais que chez moi ces comportements ont/avaient un rôle sécurisant très manifeste. Ou apaisant. On liste ses collections, on s'assure du bon ordre des objets comme on se roule dans une couette tiède. L'environnement non rendu "net" et homogène, c'est comme le caillou dans la chaussure, le devoir non accompli. "Il faut". Une espèce d'obsession de perfection braquée sur quelques détails formels, une incapacité à détacher l'accessoire de l'essentiel, tout étant, manifestement, obsessionnellement, sur le même plan.
Genre je n'aurais pas roulé avec une roue de secours sans avoir refixé l'enjoliveur dessus, dussè-je y perdre du temps. Pourquoi ? J'aurais été bien incapable de dire pourquoi mais j'aurais éprouvé un "manque" insupportable.

Ce sont bien des traits "autistiques" ?

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Fabs le vaurien »

voilà, j'ai pris le temps de le faire, avec sérieux et c'est en gros ce qu'il me répond

Image

Votre score Aspie : 129 de 200
Votre score neurotypique (non autistique) : 70 de 200
Vous êtes très probablement un Aspie.

j'avais également fait le test qu'on trouve ici http://pages.infinit.net/frelyne/aspi/A ... Index.html et sur les 4 quotients , je me situerai (au vu de ce que j'ai bien voulu répondre) dans les traits typique Aspie.

Pour répondre à ce sujet, sujet qui tombe à pic dans mes questionnements du moments, j'ai envie de dire qu'effectivement, c'est assez facile de se reconnaitre dans certains critères. Facile également de ne plus voir qu'au travers de cette lorgnette là et mettre de coté peut être certains aspects moins "socialement accepté" et relevant du pathos.
Je ne vais donc pas palabrer sur les signes qui m'amène à prendre la question Asperger au sérieux dans mon cas. Bien que je me reconnaisse dans bien des critères, ce qui me chuchote ce doute là c'est ce sentiment étrange de n'être bien que lorsque je suis seul (dans ma bulle comme je l'ai dit souvent). Ce sentiment est parallèle à un autre tout aussi étrange, celui de vivre ma relation aux autres comme si je constituais un TOUT avec l'environnement, lors que je suis en société et souffrir du moindre mouvements/changements qui échappe à mon contrôle.
J'aurais du mal à développer davantage et sans rentrer dans les méandres de mon intimité, je ne peux que dire que dans mon cas, il s'agit surtout d'un sentiment d'étrangeté..

en attendant, je ne me sens pas attiré du tout par cette spécificité, et rien qu'à y penser, je dois avouer en avoir une trouille bleue...
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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TourneLune
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Pas mal ton graphique ;)
Enfin, je connais pire !
Qu'en conclure?
Je pense pour ma part qu'il n'est pas valable pour les surdoués justement à cause de ces traits que nous avons parfois en commun ( ce n'est que mon opinion qui vaut ce qu'elle vaut)

Mes envies de solitude et le paradoxe bulle très forte/ impression de faire un tout avec l'environnemet, je connais aussi, depuis toujours. C'est peut-être dû à mes différences par rapport à mon entourage mais sincèrement, ce n'est pas ce que je ressens.
J'ai plutôt le sentiment que ça a toujours été en moi au meme titre que la douance.

Avec le temps, je gère, je compense, ce que je ne comprends pas de façon innée je suis capable de l'observer et de le reproduire.
N'empêche que quand je suis inquiète ou angoissée, ce sont les taches répétitives sur l'ordi qui me calme, pas me cacher dans les bras de qq un que j'aime. Je considère pas ça comme vraiment "normal".

Sinon, mis à part ceux qui ont un goût prononcé pour le pathos, je ne crois pas que la perspective d'être autiste enchante grand monde...

Oui pour l'incident du chien, livre intéressant mais là on est dans l'autisme pur et dur.

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Fabs le vaurien »

le soucis se pose d'un diagnostique qui pourrait se passer de la subjectivité du professionnel en face de soi...
de toute façon, je manie avec précaution et discernement tout ce qui relève de l'autodiagnostique, et, de fait, attribue ces "tests" réalisé en solo qu'une valeur moindre (the barnum effect power). et je rejoins le colonel lorsqu'il avance qu'on peut y répondre en fonction de là où on en est dans sa vie au moment où on y répond.
Mes rituels et autres curiosités s'amplifient également en période de stress, d'angoisse...Cela répond à un besoin d'immuable lorsque je perds le contrôle.
Pour ce qui est de l'attirance, je faisais allusion au fait, pour ma part, de tendre vers un autodiagnostique...Ce qui pourrait apparaitre aux yeux des autres comme une volonté de se rassurer...Ce qui dans mon cas, est faux..puisque cela ne me rassure pas.
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Je crois qu'ils ont des tests, mais il me semble qu'ils sont plutôt adaptés aux enfants et basés sur des questionnaires de comportement adressés aux parents.( sans certitude, ça demanderait à être approfondi et vérifié)
En tous cas, pas un test genre celui de QI, cela dit, meme le diagnostic de douance ne se passe pas de la subjectivité du professionnel.

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Mlle Rose »

Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par lady space »

Justement, j'ai cité cet exemple (de la vaisselle) pour montrer que ce qui pour moi, a une raison matérielle, logique, peut être perçu par quelqu'un d'autre comme un rituel.
Je pense que dans le cas d'un surdoué, il faut être très prudent à poser des diagnostics. Et les professionnels qui ne tiennent pas compte de la douance risquent de faire des dégâts.
Parce que justement, on a des comportements qui laissent penser à telle ou telle maladie sans vraiment en être atteint. Ce qui peut paraître comme un symptôme d'AS par exemple, peut n'être qu'une manifestation du surdon.
D'où l'intérêt de se poser des questions sur ce fil.
Si le surdon nous fait vivre dans un univers avec très peu de certitudes, il me paraît normal d'élaborer des stratégies destinées à rassurer, à protéger. Et vu l'étendue du ressenti, de l'émotivité, de la pensée, ces stratégies peuvent avoir l'air "bizarres" sans pourtant être pathologiques, surtout vu par quelqu'un d'extérieur qui ne connait ce vécu qu'indirectement, par des récits, des études ou des statistiques.
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

Justement, j'ai cité cet exemple (de la vaisselle) pour montrer que ce qui pour moi, a une raison matérielle, logique, peut être perçu par quelqu'un d'autre comme un rituel.
Mais si tu te retrouvais face à un médecin, tu saurais donner une explication à ce soi-disant rituel dont la cohérence ne lui échapperait pas. Il ne te classerait pas autiste sous prétexte, imaginons, que lui n'en a rien à carrer d'économiser la ressource en eau.
Par contre, si tu avais le rituel de mettre les assiettes ici et les verres là sans aucune raison pratique à invoquer, et en affirmant que cela te sécurise, là...
Tout le monde en a, des petits rituels, il y en a qui sont simplement la force de l'habitude, ou un héritage dont on a perdu le sens un peu comme le rituel des Musgrave (Sherlock Holmes).
Il me semble que pour parler de trait autistique, il faudrait aussi s'intéresser à la réaction du sujet s'il ne peut pas mettre en oeuvre son rituel.
Ce qui pourrait apparaitre aux yeux des autres comme une volonté de se rassurer...Ce qui dans mon cas, est faux..puisque cela ne me rassure pas.
Poser un diagnostic peut rassurer - on a nommé le problème, on n'est pas isolé, on est un cas de Ceci ou de Cela qui est connu... et en même temps le résultat du diagnostic en lui-même, inquiète... Peut-être est-ce ta situation ?

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par lady space »

C'est justement là où je voulais en venir: les professionnels auraient intérêt à bien différencier avant de poser un diagnostic
par exemple d'AS sur la base de quelques comportements qui peuvent s'expliquer par les spécificités d'un surdoué.
Parce que quelqu'un qui se cherche et à qui on colle un diagnostic comme ça sans avoir tenu compte de tous les critères dont le QI (et apparemment ça arrive toujours encore) peut partir pour longtemps sur une fausse piste.
Et il s'enfonce ainsi encore plus, étant donné qu'il est soigné pour quelque chose de bien précis mais à tort et donc ça ne marche pas, il va continuer à se demander ce qui ne va pas chez lui et en déduire que ça doit être pire encore, voire qu'il est vraiment fou.
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Colonel Moutarde »

C'est évident, mais comment replacer ces traits autistiques ou aspies (par exemple des rituels qui sont sécurisants mais dont nous ne savons pas expliquer le pourquoi ni le comment, pas "la vaisselle"...) dans un cadre de douance...
Comment s'interprètent-t-ils chez un surdoué ?

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Fabs le vaurien
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Fabs le vaurien »

si je vais à extrême et considère l'autisme profond associé a une supposée déficience mentale lourde, à partir de quels moyens peut on considérer une déficience chez un autisme des lors qu'il ne serait même pas à même de passer un wais, de communiquer et ainsi de répondre aux sollicitation ?
d'un point de vue sociétal, la classification de wood permettra d'établir le rapport déficience/incapacité/desavantage par rapport aux divers actes du quotidien..
Ainsi, un autiste lourd (comme ceux que j'ai rencontré lors de stages de formations d'éducateur) est considérer comme mentalement déficient sur le simple fait qu'il se situe dans le degré zero de l'autonomie (y compris sphincterienne)
Pourtant, pourrions nous présager qu'il ne comprends pas , ne perçoit pas son environnement? d'un point de vue sociétal, on peut le croire
En fait, ne comprenons pas la façon de communiquer de l'autiste profond (si tant est qu'il communique a sa façon), bien que d'un point de vue scientifique, c'est impossible de savoir ce qu'il pense donc d'envisager une mesure un temps soi peu significative de son intelligence..Sa déficience n'apparait que dans son incapacité à vivre seul.

Dés lors, pour ce qui dudit autisme de haut niveau, n'est il pas possible de l'envisager comme une variante de la douance, la douance comme une version "normalisé" (d'un point de vue sociétal) de l'asperger la douance ne se limitant pas qu'au QI mais à un ensemble de critère, à vrai dire je n'en sais rien et ne dresse qu'un amas spéculatif autour de mes questionnements. je suis à même de savoir que je ne ressemble pas à Rain man, ou à daniel Tammet et je conçois que certaines de mes spécificités s'expliquerait autant sous l'angle de la douance que celui de l'aspie compte tenu que l'un n'exclut pas l'autre..
Mais où se situe où la limite entre normal et pathologique..normal et hors normal?
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