Le film intérieur : anticipation ? fuite ? réassurance ?

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Kan
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Kan »

Pierre Kirool a écrit : C'est dans la vie, ensuite, que pas grand chose ne se passe comme prévu (dans les films) et que je ne suis pas toujours très à la hauteur de ce qu'il faudrait.
En tous cas, vu ce que tu dis là, tu as l'air d'être à la hauteur de la phrase de Voltaire que tu affiches sous tes posts :-)

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Pier Kirool
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Pier Kirool »

Peut-être. C'est sympa de me dire ça.
J'en ai une autre, récupérée et construite au fil des ans grâce à mon ancien boss et une psychologue : Seul le doute est fécond... surtout s'il repose sur de solides certitudes... M'enfin ça me dit pas ce que je dois faire, là... quand je suis plus dans le film (je recadre dans le topic pour éviter un post en vert gras... :rofl: )
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Kayeza
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Kayeza »

(Je reprends ce vieux fil parce qu'il fait écho à une de mes réflexions du moment...)

J'aime à dire que dans ma tête il y a tout un orchestre symphonique - pas pour la qualité de la musique, mais pour le nombre de musiciens. Et comme ils sont assez indisciplinés, c'est parfois une sacrée cacophonie là-dedans... Mais peut-être que je devrais dire qu'il y a toute une équipe de cinéma dans ma caboche, des gens hyper réactifs et très inventifs...

Donc anticipation, oui, généralement négative et positive pour moi, super-héroïne du quotidien, comme disait Mlle Rose. Je suis dans un endroit où je suis pour la première fois, aucun de mes proches ne sait que je suis là, le téléphone sonne : c'est forcément pour moi, un de mes proches a mené une enquête de fou pour retrouver ma trace et m'annoncer, au choix, une méga-catastrophe dans ma famille (et là il faudra que j'assure grââve et que je montre mes super-pouvoirs) ou... non, en fait, c'est forcément un truc grave mais qui va me permettre enfin de faire étalage de toutes mes qualités cachées :mrgreen:

Fuite, un peu peut-être - mais c'est sans doute une faculté que je devrais utiliser davantage quand je m'ennuie (quand je dois attendre, par exemple).

Réassurance aussi, pour renforcer donc toutes ces qualités que j'ai et que tout le monde ignore, hélas ;)
Zil2blé a écrit : - comédies de moeurs: Quand j'ai mal vécu une relation, je me la rejoue en imaginant ce que j'aurais pu dire. C'est utile pour les fois suivantes. J'entraine mon fils à imaginer ce qu'il aurait pu dire quand i_l se fait embéter à l'école.
Au-delà de l'anecdote et du côté plaisant de la chose, je voulais rebondir sur ce que dit Zil : il me semble qu'on peut utiliser ce film intérieur à bon escient, de façon dirigée et dans un but précis.
Quand on mal vécu une situation, on peut bien sûr la "réparer" intérieurement et la rejouer "de la bonne façon" après coup, ça peut aider à éviter qu'elle ne se renouvelle.

Mais on peut aussi anticiper en super positif (dans les milieux du développement personnel, ça s'appelle la visualisation créatrice, Shakti Gawain en est la grande prêtresse), je trouve que c'est une possibilité que l'on a et qu'on devrait utiliser plus souvent (je parle pour moi, au moins). Là-dedans, il s'agit moins d'anticiper une situation concrète que de se projeter dans une situation dont on rêve ou qu'on espère mais qui nous échappe encore. Deux choses importantes : inclure autant de détails que possible et surtout autant de ressentis et d'émotions que possible. On peut ainsi diriger son rêve, sans tomber dans le super-héros mais en s'imaginant être simplement déjà dans la situation dont on rêve confusément - sans s'inquiéter de savoir comment on en arrivé là (par exemple si on s'imagine avec enfin le/la partenaire de nos rêves, peu importe comment on l'a rencontré/e).

Deux exemples concrets :
[tabs:projet d'avenir]J'appréhende la vie quotidienne avec monsieur, parce qu'on vit loin l'un de l'autre et qu'on n'a jamais passé longtemps ensemble (plutôt mode vacances que train-train de tous les jours). Donc je me vois chez lui (plus réaliste que lui chez moi, mais on n'est pas obligé d'être 100% réaliste non plus), je travaille tranquillement dans mon coin, lui dans le sien, je visualise les petits détails du genre les courses, la cuisine, le partage du ménage, etc., mais aussi tous les trucs sympas qu'on peut faire ensemble, les sorties, les fou-rires, les discussions, etc. Et comme dans ma tête ça se passe forcément super bien, j'ai beaucoup moins d'appréhension, je suis plus détendue et les chances que ça se passe effectivement bien augmentent.[tabs:situation anxiogène]Cet après-midi, c'est le "pot de l'amitié" autour des voeux du maire du village. Au début, je m'étais dit que je n'irais pas, puis je me suis rendu compte que c'était seulement la peur qui me bloquait, peur de rencontrer tous ces gens que je ne connais (je suis dans le village depuis un an mais je ne connais quasiment personne). Et forcément, si je ne les rencontre jamais, je ne les connaitrai jamais. Le gout du défi aidant, je me suis dit que je ne risquais finalement pas grand'chose, j'ai fait le tour des gens que je connaissais (au moins les deux secrétaires de mairie et une paire de voisins...) et je me suis dit : feel the fear and do it anyway. Donc là je vais m'imaginer au foyer du village, avec un gobelet en plastique avec du vin ou du jus de fruit dans une main, peut-être une part de galette dans l'autre, à débiter des banalités avec des gens que je connais à peine ou seule dans mon coin à les observer. Et quand j'en aurai assez fait, je pourrai partir. Ces images ne sont pas si terribles que ça, donc ça devrait bien se passer.
Voilà, c'était mon laïus du jour sur le film intérieur et ses utilisations possibles... :-) Ça vous parle ?
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Hoppy
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Hoppy »

C'est super de faire remonter ce sujet Kayeza et ton expérience me parle beaucoup. Elle résonne parce que j'ai l'impression de vivre cela au quotidien, mais que mes "films intérieurs" sont trop négatifs. Je viens d'en prendre pleinement conscience en te lisant.

Lorsque par exemple tu visualises votre chez-vous avec monsieur, les tâches quotidiennes et les petits tracas que cela peut engendrer, à côté de cela tu visualises aussi les petits bonheurs simples qui vous animeront. J'ai l'impression de passer à côté de ça, dans mes films. Je ne sais pas si c'est un manque de confiance en soi ou un vulnérabilité profonde à l'anxiété chronique, voire un peu des deux. En tout cas, cela se passe le plus souvent mieux que ce que j'avais imaginé. Je n'arrive pas à voir cette anticipation positive, c'est fou et cela me frustre de m'en rendre compte bêtement comme ça.

Je vais prendre un exemple très concret: la première rencontre avec vous tous pour le WEAAS. C'est d'actualité alors autant en profiter.
Quand je visualise les présentations, je me vois timide et fermée, ne pouvant pas regarder les gens dans les yeux alors qu'à l'intérieur, c'est une grande joie de vous rencontrer et je ne l'exprime pas. Je vous vois tous assis autour de la table à discuter, à réagir à 2-3 discussions à même temps, et pendant ce temps, je me vois à côté, comme dans une bulle, dans une sorte de petit flottement, ne sachant que dire de pertinent ou d'intéressant. Je me vois aller en cuisine peut-être donner un coup de patte, mais il n'y a pas besoin apparemment. Alors je m'assois et j'observe. J'ai l'impression d'avoir l'air hébété, absente et ça me fait chier. Cela m'embête parce que je suis heureuse d'être là, et que j'ai l'impression de passer à côté du moment présent et de rater le meilleur. C'est frustrant avant même de l'être. C'est devenu presque un défi personnel justement pour dépasser mes peurs et casser ce schéma anxieux qui m'embourbe au quotidien.

Pour les films intérieurs post-quelque chose, c'est un peu pareil : jamais je ne me visualise super héros qui change la situation vers quelque chose de meilleur. Je suis plutôt dans la culpabilité : " j'aurais dû faire ci, j'aurais dû dire ça, plutôt comme ci ou comme ça...", " Si je n'avais pas été comme ça, lui non plus" etc...

En somme, l'orchestre est quantitativement présent, mais quant à la qualité de la symphonie, c'est tout autre chose, ce n'est pas très harmonique...
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Korydween »

Je n'avais jamais vu ce fil, Merci Kayeza de l'avoir remonté. J'ai beaucoup aimé lire toutes vos expériences et ça me fait tellement plaisir de voir que je ne suis pas toute seule !

Pour ma part ces films sont souvent l'imagination de situations qui vont se produire et que j'appréhende un peu sans pour autant qu'elles m'angoissent (un voyage pour une conférence, les retrouvailles avec un ancien ami, une journée de boulot particulière...). Sur ces films là, j'ai le contrôle : j'imagine comment ça pourrait se passer, la façon dont j'aimerais que ça se passe, ce que je ferais parce que je suis trop super forte... Ces films-ci sont plutôt agréables et sont clairement de l'anticipation.

En revanche il m'est arrivé pendant un temps, notamment celui de mes angoisses, de me faire des films dès qu'une ambulance passait, que quelqu'un avait du retard ou ne répondait pas au téléphone. Ceux-ci sont pas vraiment joyeux, totalement incontrôlables et me laisse dans un état déplorable. Car malheureusement, plutôt que d'imaginer la façon dont je pourrais me débrouiller, j'ai plutôt tendance à imaginer les émotions que je ressentirais si on m'annonçait l'accident / le décès de... Et j'ai tendance à ressentir réellement une partie de ces émotions. Du coup, ni fuite, ni réassurance... Juste panique totale. Je ne suis plus tellement sujette à ce genre de « délires », et tant mieux. Car j'ai longtemps essayé de les contrôler, de redevenir actrice et non pas juste une feuille ballottée dans les images que son cerveau lui envoie, mais je n'ai jamais totalement réussi. Au mieux j'arrivais à contrôler 5 min au prix d'un gros effort et tout repartait en cacahuète après.

Et comme tout le monde, quand je n'ai rien à faire, je pars aussi dans mes rêveries. Il m'est arrivé de faire des trajets de plusieurs heures en train ou en voiture juste avec un peu de musique dans les oreilles, en regardant dehors et en m'imaginant voler au dessus des champs, imaginant ce qu'il y a là-bas, au fond de la forêt, ou en rêvant à plein de choses calmes, réassurances, palpitantes... et ceux sans jamais m'ennuyer !

Quand à savoir si ceci est spécifique à la douance ou pas, je n'ai pas plus de réponse que vous. Néanmoins quand j'en ai discuté avec quelques personnes ou quand j'ai évoqué le sujet, ces personnes ne semblaient pas comprendre et ça leur paraissait étrange de rêver autant. J'avais souvent des réflexions du genre « mais arrête de te faire autant de films » (notamment dans la partie anxieuse), « ça t'arrive souvent de partir loin comme ça ? » (notamment quand j'ai décroché totalement d'une situation courante pour partir dans mes images :D1 ). J'ai du coup l'impression que ce n'est pas « évident » pour tout le monde.
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Kayeza
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Kayeza »

Hoppy a écrit :Je n'arrive pas à voir cette anticipation positive, c'est fou et cela me frustre de m'en rendre compte bêtement comme ça.
:levi
C'est déjà bien que tu voies à quel point ça t'est difficile :-) On ne se rend le plus souvent pas compte de nos propres blocages, par définition, puisqu'ils nous bloquent - ils bloquent même notre imagination...

À mon sens, l'étape la plus importante est de s'autoriser à se faire un film positif, accepter la possibilité de l'imaginer, juste ça. On est dans sa tête, on ne risque rien, personne ne nous voit ni ne nous entend : autant en profiter pour mettre en scène les choses qu'on veut vraiment voir arriver - ou quelque chose d'approchant. Il me semble que pour certains d'entre nous, il est impossible d'avancer et de sortir de nos problèmes simplement parce qu'on n'arrive pas même à en imaginer la possibilité.
Si ça bloque un peu, on peut forcer un peu : prendre le temps pour soi de mettre en place une scène qui nous mette réellement à l'aise, prendre le temps d'écrire le film et de se le jouer.
Si ça bloque beaucoup, on peut demander de l'aide. Un exemple concret :
► Afficher le texte
@Korydween : si c'est un trait propre à la douance, alors Amélie Poulain doit être surdouée :D
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Kayeza
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le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Kayeza »

Je voudrais que l'on aborde ici nos films internes. Je sais que vous faites ça aussi même si c'est trolahonte de le dire. Surtout quand vous devenez un super-héros en pensées.

A noter : ce topic était initialement placé dans la section "Discussions et débats" du grand salon.


Il me semble que se faire ce genre de films participe de plusieurs mécanismes :

- l'anticipation (anxieuse ou non) : que va-t-il se passer si... ? Un peu comme un moyen de se préparer à diverses situations, plus ou moins folichonnes, afin de savoir comment réagir (mécanisme conscient ou non d'ailleurs).

- la fuite : je m'ennuie grave, je pars dans mes rêveries, comme si je me mettais devant la télé, sauf que là c'est moi qui contrôle.

- la réassurance narcissique : souvent ces films nous mettent en scène dans des rôles plutôt classes, et bien au delà de ce que nous ferions en réalité, nous devenons sauveurs, héros, laplubelledumonde, etc... en tous cas quelqu'un qui déchire!

Ils peuvent être présents en même temps ou pas, en tous cas, pas toujours chez moi. Je ne le vis pas comme une fuite du réel, puisque c'est quasi permanent, en tous cas dès que je n'ai rien à penser (en bagnole, au taf quand je m'ennuie, parfois même dans des moments d'intimité un peu nuls :$, avant de dormir, au réveil quand je grassmatise...), ce n'est pas conscient et c'est incontrôlable.
En revanche le côté super-héros est quasi toujours là, et il y a aussi beaucoup d'anticipation

exemples :
- quand le téléphone sonne, j'imagine qu'on m'appelle par ce que mon ex est à l'hosto, que je vais devoir gérer sa semaine pour mon fils, alors qu'en fait non, quand je décroche c'est un patient qui annule -_-
- il suffit qu'une ambulance passe pour mettre en route la machine à films avec des situations très diverses dans lesquelles j'ai souvent à gérer une urgence et évidemment je m'en sors toujours trop bien :emo:
- j'imagine que je suis captive dans un coin et que je défonce à coups de flingue les responsables du truc tout en sauvant tous mes co-détenus.
- un avion passe le mur du son et ça fait boum : moi tout de suite je suis en mode "c'est la guerre, je rassemble mes affaires, ma famille, on organise le réseau pour la défense" :think:

Ou alors je me refais les trucs vécus en modifiant ce qui m'a gavée (je ne prends jamais de râteau dans mes films internes et généralement j'assure même super grave :rock: ).

En tous cas mes films diurnes sont bien mieux que mes hallus, je ne meurs jamais au moins.

Ces films sont en général hyper construits et hyper-élaborés, avec plein de détails. Parfois bien au delà de ce que le réel permet :mrgreen:

Et vous ?
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thimar
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par thimar »

Merci à Kayeza d'avoir remonté ce post fort intéressant.

Je ne me suis jamais questionné sur cette notion de "film intérieur". Et pour cause, ça fait tellement partie de ma vie que ces films intérieurs m'ont toujours semblé aussi naturel que de manger ou dormir. Vous lire il y a quelques jours m'a donné soudain conscience de l'ampleur et du rôle qu'ils prennent chez moi... Après y avoir réfléchi quelques jours, voici mon expérience sur le sujet.

Si je reprends la classification de Mlle Rose :

I/ anticipation, oui. C'est au coeur de mon fonctionnement. D'une certaine manière je vis beaucoup dans mon futur... Il y a bien sûr la préparation à un événement prévisible (ex. un entretien, un rdv, un événement programmé...). Pour ne pas prendre un innombrable exemple tiré du boulot ou des études, je peux parler de l'accouchement de mon petit.
► Afficher le texte
Tout ça pour dire quoi ? Cette anticipation par le film intérieur est pour moi un moyen de vivre mes émotions à priori (parfois violemment). Le moment venu, je ne fais que revivre du déjà-vu, dérouler un film connu avec des émotions beaucoup moins intenses, donc beaucoup plus gérables. C'est diablement efficace. Avec évidemment quatre limites induites :
- parce que j'envisage toutes les options, je prends au final une charge émotionnelle (via ces films) beaucoup plus forte qu'en ne vivant en vrai qu'une seule option. ça mobilise également un temps et une énergie folle.
- je ne vis jamais l'instant présent à la hauteur de l'événement.
- Sauf si... Je suis pris par surprise ; mais là c'est généralement terrible, la panique complète, je ne suis pas prêt et c'est ingérable... Perte intégrale de mes moyens, vague émotionnelle insurmontable, beaucoup de dégâts à la clef. Avec le temps, j'ai appris une parade : me mettre en "stand-by" pour repousser l'explosion de quelques heures. ça m'évite par exemple l'explosif en public ou en situation de crise, mais ça ne marche que quelques heures avec un effet cocotte-minute dévastateur...
- dans tout les cas, nombreuses difficultés "sociales" inhérentes à ce fonctionnement : je ne suis pas dans le moment présent en même temps que les autres. Je ne les comprends donc pas, et eux non plus.

II/ la réassurance narcissique : et oui... C'est tellement dur de ne pas être aussi bien qu'on voudrait être... Tellement agréable de s'imaginer, quelques minutes, être... mieux. Quelqu'un de "classe" comme tu dis. Me rêver dans toutes les situations que je n'ai pas les moyens, ou ne me donne pas les moyens, de vivre en vrai.
► Afficher le texte
En tout cas... dans chaque cas de figure, ça rassure, ça défoule, ça fait du bien.

III/ la réécriture. je rajoute une catégorie, pour moi à part entière, que tu as mentionnée plus bas dans ton post, et que d'autres ont évoqués aussi (W4X) : Je m'explique. J'ai vécu un truc, important ou pas, qui ne m'a pas plus. Et ça, c'est vraiment pas cool. Alors je revis la scène, une fois, dix fois, cents fois, en imaginant ce que j'aurais pu faire pour que ça se passe mieux. Souvent ça dure peu, et je suppose que ça m'aide, un simple rôle de "retour d'expérience" à exploiter dans l'avenir. Parfois, ça vire moins bien ; je m'y enferme beaucoup trop longtemps, je m'en veux de ne pas avoir bien réagi, ça me mine. J'imagine qu'à l'excès, ça pourrait prêter confusion avec la réalité, au point de tronquer ce qui s'est réellement passé, même si ça ne m'est jamais arrivé (enfin.. je crois ? ;-) )

IV/ la fuite : oui, excellent moyen que j'utilise dès que j'ai besoin de m'occuper le cerveau : soit que je m'ennuie (voyage, attente), soit que je veux en effacer une autre pensée (je me lance dans un film intérieur pour oublier autre chose), soit enfin pour m'endormir. Par contre, la fuite, ce n'est pas vraiment pour moi une classification en soit, plus un mode d'utilisation des deux schémas ci-dessus : les films que je me passe dans ces moments là relèvent toujours d'une des trois catégories ci-dessus.
-/-/-/-/-/-
Ce constat fait, Kayeza relance une bonne question : comment l'utiliser ? Comme je ne m'étais jamais posé la moindre question sur ces films intérieurs, je ne me suis encore moins jamais demandé quoi en faire. Ils me servent c'est certains, tout le temps, peut-être trop parfois. En positif (quelle arme redoutable en oral de concours ou en entretien d'embauche, par exemple !) ; en négatif aussi (enfermement, décalage...). Au final à l'heure actuelle, je pense qu'ils jouent surtout un rôle d'AMPLIFICATEUR de mon état. Je vais bien : ces films se passent bien, sont selon les cas sources de bien-être, armes fatales de la réussite, générateur d'énergie. Je vais mal : les films se passent mal, jouent un rôle d'enfermement dans le mal-être, d'aggravation des situations ; ou alors le système d'anticipation fonctionnant aussi moins bien, je perd la préparation/anticipation qui fait ma force, donc je me sens faible et désarmé.

L'idée pourrait-être du coup de faire une utilisation plus consciente de ces films, je crois comprendre que c'est ce que tu fais, Kayeza ? En prendre un contrôle plus fort, plus précis, pour pouvoir orienter ton esprit dans une voie consciemment. Bon, encore faut-il être en état de bien choisir ses voies sinon je pense que ça peut-être super dangereux :-(

Mon gros problème du moment, par exemple :
► Afficher le texte
Bref, il y a du positif dans cette utilisation incontrôlée du film intérieur (ça permet, par une bonne préparation/anticipation de faire un truc bien), il y a du négatif aussi (le film me prends trop de temps, et me pousse vers une perfection inaccessible et in fine démobilisatrice). Peut-être pourrais-je :
- Introduire une part de défaut "admissible" dans mes films
- Essayer de contrôler le temps que j'y consacre (plus facile à dire qu'à faire)
- Prolonger le film à plus long terme, en ne visant pas le simple fait du résultat et la projection sous l'angle "utilitaire" (je fais ceci, c'est pas pratique, ça serait mieux comme ça), mais de l'utilisation de ce résultat : montrer fièrement ma salle de bain à mes visiteurs, faire craquer par sa qualité les acheteurs à la revente, ou plus simplement, être heureux dedans)
- Je ne me "filme" jamais en train de faire les travaux, bizarrement. Je ne sais pas si ça servirait à quelque chose. Peut-être que ça faciliterait le passage à l'action. A force de me "filmer" en train d'utiliser le produit fini, peut-être que ça participe à "oublier" de faire les travaux pour y parvenir... Peut-être qu'un tel film ("je fait joyeusement mon enduit chaux sur mon mur en écoutant de la bonne musique et l'esprit lavé de toute pensée trop prenante"), éventuellement tant qu'à faire "projeté" sous auto-hypnose, me conditionnerait un peu mieux...

affaire à suivre ?
Think different ;-)

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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par vincevv »

En vous lisant tous, une image m'est revenue: je suis enfant, dans la voiture, et je vole à grande vitesse à raz du sol, à quelques dixaines de mettres sur la droite de la voiture, évitant les bâtiments, redescendant au raz des paquerettes dés que possible, me mettant à surfer sur un plan d'eau, faisant trembler les feuilles à la cime des arbres. J'avais complétement oublié ça mais ça m'est revenu d'un coup en voyant combien le vol revennait souvent dans vos remarques. Souvenir vraiment agréable que je suis heureux d'avoir retrouvé grâce à vous.

Depuis cette époque où je volais tout éveillé (en dormant, c'était plus requin dans piscine ... moins drôle), j'ai plus le sentiment de vivre ma vie par procuration. Je suis plus dans le trip l'ambulance qui passe au loin qui déclenche le "et si c'était pour ma femme qu'ils se précipitent". Je revis les situations dans lesquelles je pouvais mieux agir, je vis ce que j'aurais dû faire, je vis tout ce que je vais pouvoir faire ... et rien ne correspond vraiment dans la vraie vie. C'est plus simple et banal, et/ou je n'ai pas de répartie ou encore j'ai déjà tout vécu en long et en large donc je suis un peu ailleurs et je ne profite pas des bons moments et les évènements plus tragiques ou problématiques sont moins intenses mais j'ai là encore le sentiment d'être insensible. Je le suis tellement, sensible, avant et aprés, que pendant, problablement parce que je me surprotège, je suis un observateur plus qu'un acteur.

Quant à se demander si cette propension à jouer et rejouer des scènes dans un film est liée à la douance, perso je vote oui. Un, c'est beaucoup plus intense en pensée (frustration post-évènement ou envolée lyrique avec musique de fond). Deux, une petite idée-étincelle et la bobine se déroule tout seule. Tout le monde a de l'imagination mais il me semble que avons quelques pré-dispositions à l'activer en permanence puis à l'entretenir. La volonté farouche et irrépressible de contrôle me semble être en lien direct avec cette curieuse tendance.

Voilà ce que je pense de ce sujet passionnant. Le film intérieur, pour moi c'est les trois à la fois: j'anticipe à mort, je m'évade tout le temps car la réalité est souvent fade ou cruelle et ça m'aide aussi parfois à mieux gérer mes émotions. Si ça pouvait devenir concret plus fréquemment, je dirais pas non, mais bon, y a des trucs qui n'arrivent que dans les films ...

:filmdirecteur2:
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par noway »

Bonjour à tous,

Encore une fois je suis épatée par cette nouvelle découverte. Je suis arrivée sur ce fil grâce à un lien posté dans un sujet sur l'hypercontrôle (je crois)...je suis scotchée.

Je ne sais plus depuis quand je me fais des films, les premiers souvenirs que j'en ai remontent à la pré-adolescence..J'ai toujours cru que j'avais cette "capacité" grâce au fait que depuis toute petite je jouais toute seule dans ma chambre (je suis fille unique) sans faire trop de bruit pour ne pas réveiller mon papa (qui travaillait de nuit). Du coup, grosse imagination pour créer des histoires avec mes poupées. Je pensais que ma facilité à me faire des films venait de là, car je continue encore à me faire des films, sans les poupées !

En gros, mes films se distinguent de deux manières:

Je suis une grande séductrice, j'imagine des scènes, des rencontres ou des discussions dans lesquelles ma grande culture et mon immense sens de l'humour scotchent mon interlocuteur qui me dit "vous êtes une personne incroyable mademoiselle" (cette réplique mérite un Oscar bien sûr !). Ce que je veux dire c'est que la plupart de mes films sont basés sur les relations hommes-femmes et le rapport de séduction entre les deux..mais je ne sais pas pourquoi je me fais ces films là.

Ou alors je visualise des scènes qui me mettent en colère, des discussions houleuses que je pourrais avoir avec certaines personnes de mon entourage (voire même avec mon amoureux), évidemment j'ai toujours raison et c'est les autres qui sont bêtes (arrff!!). Le problème c'est que ca me dessert plutôt qu'autre chose puisque je m’énerve toute seule et du coup je boude pour de vrai !

Il y a aussi une troisième sorte de film beaucoup plus rare mais que je me fait quand même et ça concerne la disparition des gens que j'aime. J'ai l'immense, immense chance de n'avoir pas vécu le décès de quelqu'un de très proche de moi (parent ou conjoint ou proche ami, 'fin bref vous voyez quoi) et parfois je l'imagine, je me dit que comme ça, le jour où je le vivrais je serais un petit peu préparée (même si on ne l'est jamais). J'imagine l'annonce, le coup de fil, le trajet jusqu'à l'hôpital, l'effondrement, le fait que je ne pourrais jamais m'en remettre..Je suis ultra-protectrice avec mon ami, lui qui bricole beaucoup je suis morte de peur dés qu'il a une tronçonneuse ou une scie chaispasquoi à la main...
Ma cousine a perdu son père en septembre, j'en ai pleuré longtemps rien qu'en imaginant sa peine à elle..

Bref jusqu'à tomber sur ce fil, je pensais qu'il s'agissait de quelque chose de naturel, que tout le monde faisait..Moi je me suis toujours dit que je ferais une super metteuse-en-scène ! Du coup j'ai posé la question à mon ami qui m'a regardée d'un air bizarre...(je lui fait peur des fois..!). Maintenant, avant d'explique ça par la douance, je pense qu'il y a peut-être plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une imagination débridée. En ce qui me concerne, je suis donc fille unique j'ai toujours joué et créé mes histoires toute seule. De plus je lis beaucoup, énormément et depuis très très longtemps, alors peut être que l'imagination est comme la mémoire, plus on l'entretient et l'utilise, plus on en a...

Voilà, bises à tous !
"bizarre", vous avez dit "bizarre"...comme c'est étrange"

Heartfilia

Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Heartfilia »

La plupart de mes films intérieurs sont des conversations avec des personnes qui existent dans la vie réelle. Pendant mon enfance et mon adolescence, mes films étaient centrés sur ma vie au plafond, c'est-à-dire je passais des heures à regarder le plafond (où que je sois) et je me voyais vivre là-haut, donc j'aimais particulièrement les plafonds un peu complexes, avec des lustres, des poutres, les plafonds inclinés, etc. Encore maintenant, les plafonds attirent mon regard presque malgré moi!

KDLMeh

Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par KDLMeh »

J'apporte mon petit témoignage !
En fait moi, des "films intérieurs" (comme tu les appelles si bien), j'en ai toujours fait !
Je m'en fait tout le temps. Le plus souvent c'est le soir, pour m'endormir, mais aussi en journée.
Par contre, le seul petit détails en plus, c'est que pour que mes films marchent, il me faut de la musique dans les oreilles !
Et après ouais, les trois "catégories" se retrouvent bien (fuite, anticipation et réassurance narcissique)!
Y'a un autre truc, c'est qu'assez souvent, j'ai tendance à me faire des films qui finissent mal (oh ben tiens, j'ai appris que j'avais un cancer des poumons en phase terminale, ou que mes parents étaient morts dans un accident, etc.) !
(Hé oui, quand je dis que ça finit mal...)

Du coup, je sais pas comment expliquer ceux-là ! Peut-être est-ce de l'anticipation (je pense pas que ça soit une quelconque fuite, et pas la peine de préciser que ça n'a rien à voir avec une quelconque réassurance).


Après je rejoins Pierre Kirool, forcément quand les films se passent bien, ça se passe toujours mieux que la réalité ! Et du coup, je pense que ça participe à inhiber ma confiance en moi, peut-être !



Ensuite, j'aimerais aussi en venir à ce que dit vincevv, parce que pour le coup, ça marche aussi comme un film intérieur !
Moi aussi, quand je suis dans n'importe quel transport, pas moyen de me parler ou d'attirer mon attention plus de 5minutes! En même temps c'est normal, avec tous les panneaux et les passant à éviter, les trottoirs à slider, les immeubles à escalader, etc.

En ce qui concerne ceci, je pense que c'est plus l'ennuie qui m'y mène ! (le truc c'est que je préfère m'ennuyer plutôt que de parler, mais ça c'est un autre sujet !)

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Raphaël
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Raphaël »

Hum... Hum...

Là, je suis un peu gêné, parce que si je passe beaucoup de temps à me faire des films intérieurs, ils sont tellement différents des vôtres... Voyez-vous, quand j'ai lu super-héros, j'ai poussé un soupir de soulagement, qui fut suivi d'une belle frustration en voyant ce que vous entendez par super-héros...

Dans les comic-books, que j'ai beaucoup lu, il y a des super-héros classiques :spidermanicone: , qui ont des super-pouvoirs, ou non, et qui sauvent des gens et font la justice. Mais au dessus d'eux, il y a des puissances cosmiques qui sont à un tout autre niveau.

Moi je rêve de me réveiller un matin, omniscient, puis de passer un an à envoyer des e-mails pour faire enfermer les criminels, amener les chercheurs sur de nouvelles voies, envoyer les archéologues là où sont les grandes découvertes, menacer les délinquants en leur disant que je sais où ils sont, ce qu'ils font, etc. et ce dans leur propre langue, puis je sais les parler toutes. Petite variante, avec les connaissances de toutes les personnes décédées à ce jour...

Moi je rêve d'avoir le gant de l'Infini, qui donne un omni-potence tout à fait littérale, et de rendre toute l'humanité empathe à l’extrême du jour au lendemain. Chaque être humain devenant soudainement hyper-conscient de la portée de ses actes et de ses paroles. Je rêve de créer une grande et magnifique île à partir de tous les déchets, de toute la pollution de l'humanité. Et de devenir un dictateur planétaire.

Je rêve d'avoir le Death Note, et de tuer le million d'humains les plus riches de la planète, histoire que plus personne ne souhaite devenir riche, et que l'humanité doive se trouver un autre moteur que l'argent pour fonctionner. Puis je tuerai par la suite les dictateurs qui s'en mettent plein les fouilles, les intégristes religieux, les leaders d’extrême droite, etc.

Quand je rêve plus petit, je crée l'idéologie du 21ème siècle, celle qui réussirait à s'adapter à l'air du temps (d’extrême gauche, et écologiste, soyons clair), et à foutre K.O le capitalisme.

Sinon il m'arrive souvent d'imaginer que les gens me trouvent soudainement merveilleux sans raison particulière, et se mettent à accepter mes points de vue et volontés comme si c'était une parole divine.

Que je sois sélectionné pour un programme expérimental de super-soldat, ce qui me permettra par la suite d'aller vaincre seul les milices de Somalie, puis de diriger le pays avec bonté et sagesse....

Quand il n'est pas question de super-pouvoirs, alors il est question d’extrême violence. Je me vois en Punisher version gore, massacrer à grands coup de roquettes thermobariques des assemblées politiques entières. Planter des têtes célèbres sur des piques. Enfermer le politique pourri dans son coffres fort plein de fric avec une grenade au phosphore (800 degrés) ou avec une "grenade" thermite (1.200 degrés) ce genre de choses.

ATTENTION DESCRIPTIONS ULTRA-VIOLENTES

Quand quelqu'un m'énerve, je me vois lui arracher la gorge à la force des doigts (il faut donner un grand coup dans la glotte avant pour détruire la trachée). Ou encore lui donner un grand coup de talon chaussé de caterpillar dans sa jambe et lui retourner l'articulation du genoux, puis lui donner un grand coup de genoux dans le menton alors qu'il criait de douleur, ses propres dents sectionnant sa langue... Hier soir, par exemple, un type menaçait de mort le gardien du restaurant, et il passait le bras à travers les barreaux du portail pour lui lancer ses menaces (ridicules d'ailleurs, il disait qu'il voulait le tuer, et juste après qu'il allait le "PDer au cul", c'est fou le nombre de menaces de sodomie lancées par des bouches homophobes dans ce pays...). Ce type, à chaque fois qu'il passait son bras entre les barreaux, je me voyait le lui attraper, et tirer un grand coup vers l'extérieur du coude pour le désarticuler un bon coup, puis le poursuivre dans la rue avec la chaîne qui nous sert à fermer le portail, et le frapper avec jusqu'à ce que ses côtes percent ses poumons. J'en avais les doigts qui picotaient d'appréhension.

FIN DES DESCRIPTIONS ULTRA-VIOLENTES

Bref, vous voyez un peu le tableau.
Non, dans mes rêveries, il n'y a jamais de solution réaliste, et je ne suis jamais vraiment moi.

EDIT: Je n'ai pas parlé de la téléportation, de la capacité de modeler la réalité à mains nues, etc.
Mais surtout je n'ai pas parlé de mes autres univers. En bon rôliste (joueur de jeux de rôles) j'ai des personnages que j'ai incarné par le passé, et que je continue à faire vivre dans mon crâne, passant d'un type d'univers à un autre. Et de plus j'ai plusieurs projets de jeux de rôles sur le feu, et j'ai donc des univers à créer, ce qui m'amène à osciller entre rêverie et réflexion posée à propos de ces univers. Ma cervelle est donc remplie de combats épiques, d'armes et d'éco-systèmes fantastiques.
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Za »

Hors-sujet
Hé ben... Raphaël...
Si je puis me permettre, mis à part les scènes ultra-violentes, tu rêves tout ce que je n'ose pas rêver :D
Mais qui sait, si je me lâchais un peu, j'en viendrais peut-être, moi aussi, à m'imaginer déchirant la gorge des "déchets de l'humanité".... (il me semble que mon homme le fait aussi, si ça peut te rassurer)...
J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
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KDLMeh

Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par KDLMeh »

Ahahahah Rapahaël !
T'es pas seul dans ce cas-là !
Il m'arrive de m'imaginer, comme toi me réveillant un matin, et me rendre compte que je suis une sorte de Docteur Manhattan ! Sa personnalité colle absolument à ce que je m'imagine !
Et pour le côté violence, ça se rapprocherait plus d'un Rorschach !

La vie serait quand même plus facile si on était omniscient (rien que l'omniscience svp, l'omnipotence à la rigueur je peux m'en passer :P )

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Raphaël
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Raphaël »

On me demande via MP de faire un peu d'introspection et d'analyse quant à mes films intérieurs.
Il se trouve que je suis très sensible, et ce depuis tout jeunot, à la violence symbolique, culturelle et économique exercée par les puissants sur les peuples de la Terre (putain, qu'est-ce que ça fait dessin animé japonais des années 70-80 "les peuples de la Terre"). Raison pour laquelle je ne peux pas passer très longtemps devant une TV allumée sans me foutre en rogne. Et que les arguments d'autorité, l'arbitraire et les traditions me filent la gerbe. Mon passage en sociologie n'a pas arrangé les choses de ce point de vue, ce que je pensais être des avis et des opinions étant presque systématiquement confirmés par la science... .. .

Dans mes rêveries je me venge de cette violence symbolique par une violence réelle. (Tiens, je n'ai pas parlé de torture, d'ailleurs... passons...) Et j'enfonce ces connards qui se croient au dessus de tous dans l'absolu qu'est l'égalité par la mortalité. Souvent je défonce les agents conscients ou inconscients de cette violence, de cette domination, que sont les larbins du quotidien. On tombe là dans l'élément le plus discutable de Matrix, et quelque part, le plus profond. Qui est qu'à l'intérieur d'un système contre lequel on se bat, absolument tout le monde peut devenir notre pire adversaire. Tout le monde peut se transformer en agent, y compris la belle blonde en robe rouge, y compris ceux qui sont spoliés par ce système, mais qui sont porteurs, culturellement, des mécaniques auto-reproductives de ce système. (De plus la belle blonde en robe rouge représente les éléments les plus attrayants du système, car elle semble tout droit sortie d'une publicité, et représente donc le consumérisme...)

Bref, j'aimerai, en un sens, être de la génération de Georges Orwell, et partir affronter les franquistes en Espagne... Mais aujourd'hui les destructeurs sont plus puissants, plus nombreux, plus dispersés, plus nébuleux. Et je ne me sens pas la force de lutter, d'autant plus que mon hyper-sensibilité et mon instabilité d'humeur ne font pas de moi un individu utile, fiable au sein d'un combat, d'une lutte... .. .
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par fake_empire »

Moi, mes rêveries éveillées, elles sont bien moins originales que la plupart des vôtres, bien moins imaginatives et audacieuses. Elles rentrent un peu dans les catégories que tu évoques noway.
En fait je me suis décidé à poster ce message parce que je me rend compte qu'elles prennent pas mal de place dans ma journée, si tant est que j'ai quelques moments un minimum propices à ce type d'exercice. Même si c'est assez répétitif, je doit avouer que mon esprit est assez fort à ce jeu là. Le côté "échapper à la réalité" est assez évident pour ce qui est de mon cas, même si ce ne sont pas des fantasmes extraordinaires, cette habitude que j'ai prise m'amène à me poser des questions. Je crois que dans la plupart des cas, en plus d'embellir une potentielle réalité, j'ai presque tendance à m'en contenter. Enfin, pas vraiment étant donné que je suis un éternel insatisfait, mais justement, ce qui pourrait devenir une sorte d'obsession par tant d'immobilisme garde des proportions raisonnables.
En fait, je pense que c'est là que le film intérieur devient problématique : non pas quand il est un fantasme totalement irréaliste, mais plutôt quand il est juste une embellie de la réalité, ou plutôt d'une réalité future, plutôt plausible. Concrètement, le fait de s'imaginer dans des situations qui auraient pu arriver, avec des gens que l'on connait, dans des lieux que l'on fréquente (s'imaginer des conversations et autres trucs plutôt débiles). Je ne parle pas de la stricte anticipation, mais d'une projection plus lointaine et basée sur un passé établi. Enfin bref, je me demande si ce genre de choses, répété fréquemment, ne peut pas amener à se satisfaire de l'inaction, à ne pas prendre le contrôle de sa vie tel qu'on le voudrait, et même par conséquent à se fermer un peu plus à l'imprévu. :^)
Disons qu'il y un côté malsain à ce type de fantasmes parfois grandiloquents et narcissiques, même si ça vient compenser un profond manque de confiance en soi. En fait ça me fait penser à ce que disait Céline dans Voyage au bout de la nuit : "Les souvenirs eux même ont leur propre jeunesse...ils vieillissent et tournent bien vite en dégoutants fantômes tout suintants d'égoïsme." (c'est peut être pas tout à fait ça étant donné que c'est de mémoire, après y'a plus qu'a remplacer "souvenir" par fantasme ou rêve vous avez l'idée...). :whew:
C'est un peu mon challenge du moment : limiter ce genre de rêverie au strict minimum, et plutôt essayer de focaliser cette imagination, cette créativité (qui va parfois jusqu'à l'ébullition) sur l'instant, le futur proche, et surtout sur le réel. :rock:
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Soph »

Je viens de trouver ce sujet en faisant des recherches sur le net.
J'en avais parlé à mon psy des films inventés. Elle m'avait repondu tout le monde s'en fait.
Avec un exemple bien à elle qui aujourd'hui en y réfléchissant n'a rien avoir avec mes films à moi.
Encore tout à l'heure je me faisais un film mais sur l'anticipation cette fois.

A savoir si c'est propre à la douance....

En tout cas des rêves ou cauchemars éveillés qui s'emballent tout seul.

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ragged
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par ragged »

Excellent topic !! J'étais persuadé que c'était normal pour tout le monde ce genre de films intérieurs !!

Je ne vais pas faire de descriptif de mes films car ça peut rejoindre ce qui a déjà été dit. Mais en gros, il y a ces différents aspects (et ça recoupe ce que d'autres ont dit) :

- Les conversations internes avec des gens que je connait (c'est très curieux et j'ai toujours le dernier mot, j'y suis beaucoup plus loquace et direct et précis que dans la vraie vie ! Mais au final, ça ne me met pas super à l'aise comme film intérieur)
- Les films type super héros : je peux sauver tout le monde (bon sang mais c'est du narcissisme)
- les films interviews : je suis sur un plateau télé et je clou sur le piloris tout ces présentateurs et chroniqueurs de merde (dont Caron trés souvent) ...
- les films "Moi Président" : je suis président de la république et je remet le pays sur ses pieds et les gens m'aiment !! (bon, c'est clair désormais, je suis un prétentieux narcissique !)
- les films à proprement parlé : j'ai plusieurs projets de scénarios de fictions que je souhaite écrire (ou qui sont en cours d'écriture) : très régulièrement, je me projette dans ces différents univers pour déconner avec mes personnages... (pareil avec les univers de mes romans en cours)
- les films musical : uniquement quand je m'endors, je rejoue dans ma tête des morceaux que j'apprécie et je les ré arrange complétement, un morceau de trois minutes devient une épopée de 30 minutes avec break et solos dans tout les sens et je rejoue tout les instruments en les agrémentant de ma dream touch !
- les films abstraits : quand j'erre se déroule dans ma tête une sorte de film/chorégraphie un peu étrange uniquement basé sur les sensations et la perception...Impossible à déchiffrer, c'est très proche, je trouve, de la transe...
- les films spontanés : qui découelnt directement d'un moment vécu - comme certains exemples de mlle Rose : entendre une ambulance et enchainer le film...Ou alors, voir un blessé dans un accident et imaginer que je saute au dessus des gens pour aller le ramener à la vie ... (putain, y a quand même une grosse part d'ego dans tout ces films, ça me fait flipper finalement !!)

Pour ma part, ces films contribuent à mon équilibre, ils sont des espaces de ressource, de renouvellement, de repos donc peut-être, comme dit dans le titre, une sorte de ré assurance... Je ne crois pas que ce soit une fuite ... Plutôt une façon de ne pas laisser rouiller la machine à fabriquer du rêve ! Se faire des films intérieurs, c'est entrainer son imagination, non ?
Seul exception : les films-conversations avec des gens que je connait : généralement, c'est pour y régler des comptes et j'ai du mal à contrôler parce que je m'emporte beaucoup dans ce moments là...J'aime pas trop...
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Léo »

Différents scénarios... Art de la fugue. .. Anticipations, automatismes aux capacités variables selon l'état... Ça va de soi.

Pour me rassurer, j'enclenche les monologues "prévenants". Je parle avec des enfants. Un enfant. Comme je travaille avec des enfants, j'en choisis un, mais parfois, c'est un ensemble d'enfants, pas de visages précis, juste l'idée de l'enfant. Et je lui raconte comment faire. Telle ou telle chose. Peu importe. Ça va de comment tenir un crayon a comment avoir confiance en soi (c'est, somme toute assez lié). Il s'agit, sans doute, d'un enfant intérieur.

Je parle aussi aux gens du passé. Ceux que j'ai croisés. Je refais (un peu) l'histoire. Je réponds autrement. Je réajuste. Je m'énerve. Façon, comme dit Ragged, de régler ses comptes. Quand je marche, la pensée file et ce genre de monologue pointe le bout de son nez. Je repense parfois à ce que je viens de faire. Si je sors du travail, comme je fais 1,5km à pied, je commente intérieurement ce qui s'est passé et j'essaye de voir ce que je peux améliorer. Si je suis contente, j'ai envie de le prononcer. Parfois, ça m'échappe. Je fais attention à ce que personne ne soit là et si c'est l'hiver, je m'emmitoufle dans mon écharpe et je murmure deux trois trucs (Vive la campagne et les chemins déserts :-))

Des choses arrivent aussi en fonction des sons de la rue, de ce qui arrive dans des films, si je suis dans le train, en train de regarder le paysage défiler, si mon œil croise un animal vivant ou mort, un regard, si mon oreille entend une parole... Impossible de collecter tout ce qui arrive, mais ça arrive quotidiennement sans que je "contrôle" vraiment.

Je remarque que selon la position du corps/le mouvement, les pensées/rêveries, se font plus ou moins oppressantes, plus ou moins agréables, plus ou moins contemplatives. J'ai tendance à "macérer" en position allongée. L'horizontalité d'un étang sombre... En l'occurrence, un lit, tend à me lancer dans des films catastrophes, très répétitifs aussi : je suis souvent victime ou malade et il faut qu'on me sauve sauf que je ne parviens jamais à la fin. C'est l'histoire sans fin. La boucle recommence. Personne ne me sauve. C'est stérile mais instructif concernant mes incapacités ruminantes ... Alors que je suis tout autant capable d'imaginer sauver les gens que j'aime, avant de m'endormir, je n'y arrive pas toujours. Allongée, donc, si je ne lis pas... si je me suis chamaillée avec quelqu'un, si, si, si, peu importe, ça peut venir de rien (c'est le principe du si aussi...) je rumine, je "catastrophise" souvent.

Quand je dessine, ça pense beaucoup aussi. Une pensée en amène une autre, la main agit pendant que ça défile. Parfois, j'en arrête une (Une pensée arête :-))... Et ça repart.

Bien sûr, parfois, j'imagine que je réussis tout... "Réassurance narcissique" comme dit Mlle Rose... Ça fait pas d'mal. Ça maintient dans une dynamique quand ça va pas fort et ça peut, dans une certaine limite, rester abordable et réaliste (quand, par exemple, j'imagine que je vais passer un bon moment...)

L'anticipation anxieuse ne me permet pas forcément d'élaborer un scénario dans la mesure où c'est mon corps qui va se mettre en alerte... Là, il faut que j'en appelle à ma raison pour élaborer un truc négociable entre mon corps et mon esprit (Es-tu là...?). Cependant, si mon ami ne rentre pas à l'heure en plein hiver, j'imagine qu'il a eu un accident et tout ça... ça le fait aussi pour le chat... enfin, bref... etc etc etc etc

(Anticipation = to be continued :-) )
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Loupiote »

Je crois qu'il ne se passe pas un jour sans que je me fasse des films intérieurs, des scenarrii.

Cela fait longtemps que je m'en rends compte, et depuis, j'ai analysé que si je ne le fais pas, cela me rend anxieuse. Je crois comprendre que j'ai besoin de ces scenarii pour développer mon jardin intérieur. Je crois que c'est le seul moment où je me retrouve face à moi-même, et surtout que je réagis exactement comme je le l'entends. Je peux manipuler mentalement les réactions de chaque protagoniste, alors que dans la réalité, je me sens moi-même manipulée et impuissante. Je ne sais pas si c'est la réassurance dont il est question dans le sujet.

La plupart du temps, ce phénomène est naturel, il apparaît sans que je m'en rende compte. Mais si j'ai eu une journée très chargée et pas eu le temps de me faire mes films, je ressens un manque. Je ne résiste pas le soir en me couchant, de m'en faire volontairement. C'est ma fenêtre de respiration, ma bouffée d'oxygène !!

Je prends une situation, angoissante ou joyeuse, et j'imagine tous les scenarii possibles, toutes les issues, les bonnes et les mauvaises, les plus réalistes et les plus idéalisées. Je les hiérarchise: laquelle je préfère? Laquelle est la plus plausible? Laquelle m'affecte le plus? Parfois les scenarii me font pleurer et j'ai l'impression de les vivre réellement. Il me fait alors une sacrée force pour m'en extraire et me rendre compte que j'ai fait des hypothèses très éloignées de la réalité.

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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par une »

ah c'est marrant :D je fais ça principalement quand je m'ennuye...
D'abord, j'ai les yeux dans le vide puis c'est comme si ce qui m'entoure s'effaçait pour que je me concentre sur ce que j'imagine.
Je sais que je ne suis pas dans la réalité mais je réagis quand même aux situations données. J'ai peur, je pleure, j'adopte des positions de défense ou antalgiques, je prends des airs déterminés alors que je suis dans le bus et qu'il n'y a rien de spécial autour de moi...
(je ne suis pas schizophrène)
Et quand j'étais petite et que je m'ennuyais, je choisissais un film ou un clip que j'avais déjà vu et je le revoyais dans ma tête... les images, les dialogues...
Ça arrive aussi quand je vais vers un endroit ou une situation inconnue, j'imagine ce qu'il pourrait se passer (côté héroïque accentué quand même)...
Ça doit m'aider à entretenir une estime de moi minimum

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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par Yniel »

Je ne l'avais pas vu ce sujet ! C'est marrant, je me suis toujours dit que je devais être bizarre, à rêver éveillée !
Et finalement je ne suis pas seule :)

Je me retrouve pas mal dans la classification de Mlle Rose :
- l'anticipation (anxieuse ou non) : que va-t-il se passer si... ? Sauf que pour moi c'est plus un moyen d'essayer de voir quelle émotion je pourrais ressentir. Petite, c'était le seul moyen de vérifier que je tenais à mes parents : J'imaginais une catastrophe lorsque mon père était en retard, pas de réaction émotionnelle (et pas l'impression qu'il me manquerait), donc invention d'une suite, hôpital, voiture en miette, la vie sans lui, je finissais en larmes dans mon coin. Et rassurée, oui je tiens à lui je suis normale.

- la fuite : dans les transports toujours ! A me dire qu'on doit me trouver bizarre, les yeux dans le vide à ne rien faire, donc je fais semblant de dormir ! Généralement sur le mode "comment serait ma vie si..." je varie les époques, les situations, les mondes, mes capacités, je me construis des maisons. Je fini même par me renseigner (histoire, culture, architecture) pour que mes "rêves" soient corrects !

- la réassurance narcissique : j'adorerais avoir des pouvoirs type télékinésie (j'adorais "Psion" de Joan D.Vinge quand j'étais gamine, j'étais persuadée que l'on pouvais lire les pensées des autres, poussée en ça par mon empathie naturelle) et dans mes pensées hum je pars dans ce genre d'univers et je sauve le monde :worried:



Avez vous vu le film "la vie rêvée de Walter Mitty, de ben Stiller ? C'est exactement ça !
« La vérité est recherchée pour elle-même. Et ceux qui sont engagés dans une quête du savoir par goût de la vérité ne sont pas intéressés par autre chose. La recherche de la vérité est difficile et la route qui y conduit est ardue... »

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alicesmartise
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par alicesmartise »

Je me demande vraiment si c'est lié à la douance du coup, mais c'est un peu délicat à poser comme question, dans son entourage :lol:

Parce que je fais à peu près tous les trucs cités : il s'est passé des tas d'événements surnaturels dans chacune de mes classes depuis le CE2, j'ai eu plein de discussions mentales avec des utopotes, avant de sortir un discours à tous ceux qui me cassaient les pieds et de claquer la porte avec panache derrière moi.
J'ai aussi des créatures imaginaires qui sautillent partout dans les paysages en voiture (à pied je fais "courir" ma main), et parfois je m'envole aussi, mais éveillée, avec les embruns quand je passe au ras de la mer pleine vitesse et tout :lol:
(après, le retour à la réalité, c'est comme descendre de cheval) ou quand on fait Ctrl+Z sur sa feuille de papier en se demandant pourquoi ça marche pas

Pour les trucs stressants je fais exactement ça :
shunbabyx a écrit :j'imagine comment est la personne que je vais rencontrer (j'imagine tous les aspects que cette personne peut prendre, comme si je devais établir son portrait robot : avec de la barbe, sans barbe, lunettes, sans lunettes, je change la couleur des cheveux, la couleur et la forme des yeux)
Et avec le lieu aussi, pour ne surtout pas m'attendre à quelque chose et être déçue. Ensuite j'imagine le pire, on sait jamais, des fois que soudain les fourchettes décident d'exterminer l'humanité, que tout le monde devienne fou du saucisson de marabout, ou qu'un geyser pulvérise soudain la maison... !

Le pire c'est quand quelqu'un disparaît sans laisser de raison claire ; c'est la catastrophe, je ne sais pas combien de fois ma mère est morte, s'est fait enlever, etc., avant de revenir du supermarché.

C'est aussi ce genre de films que j'utilise pour m'endormir (des longs métrages donc, héhé), ou pour faire passer le grincement de craie qui peut se jouer en boucle dans mon neurone des heures :1cache:

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JuDechaussettes
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Re: le film intérieur : anticipation? fuite? réassurance?

Message par JuDechaussettes »

Ah ah c'est fou ce que je me retrouve dans pas mal de choses citées précédemment.
Ma vie entière est un film géant, que je réécris sans cesse.
Quand ça ne me plait pas, je prends ma gomme imaginaire et j'efface tout, pour mieux recommencer.

- l'anticipation (anxieuse ou non) : J'anticipe autant les situations connues qu'inconnues.
C'est rassurant au final. Ou pas en fait.
J'imagine toujours la moitié de mes clients en train de mourir pendant que je suis chez eux.
Je me fais 30 films avant la passation d'un examen, imagine la tête des jurys, leurs pensées...

- la fuite :
Je m'ennuie régulièrement.
Quand l'ennui est trop profond et que ça commence à me déprimer, je passe en mode régression et me mate un dessin animé en interne.
Sinon il suffit que je capte un détail ( dessin sur un papier peint, une fourmi, un chat... n'importe quoi en fait) pour créer un film autour de ce dernier.

- la réassurance narcissique : C'est clair que j'ai souvent des pouvoirs surnaturels.
Je peux passer à travers les murs et me téléporter, mais je ne m'en sers pas pour sauver le monde.
Plutôt pour arriver à l'heure à mes rdv. :lol:

Ces films sont toujours là en ce qui me concerne.
Chaque chose que j'ai fait, que je fais ou que je ferais est analysée dans les moindres détails.
Histoire d'enlever du hasard et d'agir pour le mieux.
Même si la réalité me rattrape, j'aurais beau essayé de me téléporter, pour arriver à l'heure, il faut partir à l'heure ^^.


Par contre, il se peut que plusieurs films se mélangent, s'accélèrent ou dégénèrent en catastrophes atomiques.
Autrement dit, le cerveau est en surchauffe et parfois l'angoisse monte.
Pour pallier à cette dernière, je fais un truc assez débile: je chante à voix (plus ou moins )haute.
Peu importe la quantité de personne autour de moi, il faut que je chante pour évacuer la pression de la cocotte minute.

Après reste à savoir si la douance les engendre ou les amplifie...
Je pense que tout le monde se fait des films ( surdoué ou non ),mais que la pensée en arborescence, typique de la douance, aurait tendance à les enrichir, les développer davantage ...
A creuser donc.
"Je suis, et j'apprécie la chance que j'ai d'être."

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