Voici un article qui m'a semblé intéressant.
SOCIÉTÉ Abolir la prostitution : pourquoi ?
le 27/11/2013 à 05:07 Nathalie Mauret
Le lien vers le journal "L'Alsace" :
http://www.lalsace.fr/actualite/2013/11 ... n=a-la-une
Changer les mentalités et la société : c’est le but du projet de loi contre la prostitution, qui veut protéger les prostituées en abrogeant le délit de racolage et en pénalisant les clients.
Renforcer la lutte contre la prostitution… C’est l’objectif de la proposition de loi examinée aujourd’hui par les députés. Elle est forcément clivante.
Ce que le texte prévoit
Il est le résultat de dizaines d’heures d’auditions avec tous ceux qui connaissent la problématique de la prostitution.
Le texte s’appuie sur quatre piliers. Premièrement : lutter contre la traite et les réseaux de proxénétisme, avec la saisie des biens de ceux qui profitent du système.
Deuxièmement : ne plus considérer les prostituées comme des délinquantes, mais comme des victimes qui ont besoin d’aide. La loi prévoit donc d’aider les prostituées, entre autres en créant un parcours de sortie de la prostitution.
Troisièmement : développer des actions de pédagogie pour que, dès le plus jeune âge, les jeunes prennent conscience que la prostitution est une atteinte à la liberté.
Quatrièmement : établir qu’il est interdit d’acheter des actes sexuels. Les clients seront donc pénalisés d’une amende de 1500 euros, selon le texte.
Une position abolitionniste
Avec ce texte de loi, la France entend défendre une position abolitionniste sur le modèle suédois, où la prostitution est considérée comme une violence faite aux femmes. Une peine d’emprisonnement de six mois au plus est prévue en Suède pour les clients.
Prohiber la prostitution, c’est l’interdire par la voie légale. Ce n’est pas l’objet de cette loi : la prostitution n’est pas et ne sera pas interdite en France. « Nous nous inscrivons dans un processus de prise de conscience » , décrypte la députée Maud Olivier (Essonne, PS), rapporteur du texte.
Depuis 1999, date de l’entrée en vigueur de la loi, la prostitution a baissé de façon spectaculaire en Suède sans que, parallèlement, elle n’augmente dans les lieux fermés et cachés. Le Royaume-Uni, la Finlande, l’Islande et la Norvège ont aussi adopté des lois pénalisant le client.
Contre la réglementation…
En Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas, les « bordels » sont autorisés. Les prostituées y sont beaucoup plus nombreuses qu’en France (300 000 en Espagne contre 40 000 en France). Elles sont aussi issues à 90 % de la traite, un trafic qui brasserait trois milliards d’euros en Europe. La réglementation est un appel d’air pour les réseaux.
Et contre la légalisation
L’Allemagne a légalisé le travail du sexe pour améliorer la situation sociale des prostituées. Ce choix est désormais contesté : les prostituées sont plus nombreuses (400 000 à 700 000) et aussi plus pauvres, car la concurrence a fait baisser les prix. Et le trafic d’êtres humains n’a pas disparu.