Quelle évolution après confirmation par le test ?

Ici vous pourrez échanger au sujet du diagnostic et de l'accompagnement
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kid Pharaon
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Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par kid Pharaon »

Quelle a été votre évolution après confirmation de votre douance par le Wisc/Wais ?

Il existe sur ce forum, dans ce salon, un sujet un peu similaire ‪Le diagnostique...et après ?‬ Mais après lecture, il m'apparait que ces deux sujets sont dissemblables. Je ne suis pas spécifiquement intéressé ici, comme c'est le sujet du topic cité, par les thérapies mises en oeuvre post-test, si ce n'est de façon incidente, si elles font partie d'une réponse choisie par les individus à haut quotient intellectuel aux questionnements ou souffrances encore présentes ou nées après le test. Ici, ce sont le vécu et son ressenti qui nous intéresseront.

La question que je reprendrais du titre de ce topic est donc la suivante : vous qui avez passé un Wisc ou un Wais depuis quelques mois, quelques années voir d'avantage ; qui vous savez surdoués parce que vous avez obtenu un score supérieur ou égal à 130 et qui théoriquement ne devriez plus vous interroger sur le bien fondé de la reconnaissance de votre douance ; qui avez un certain recul sur cet événement majeur à même d'expliquer tant d'inconnus de votre passé et à vous contraindre à redéfinir votre perception de vous même et de votre identité, quelles ont été les étapes de votre évolution jusqu'à ce point ?

Que votre évolution ait été simple et naturelle ou qu'elle soit douloureuse et compliquée à retracer, que vous en ayez une vision claire ou embrouillée, que vous puissiez en faire un récit linéaire ou segmentée, quoiqu'il en soit, si vous voulez bien en faire part ici, sachez que je vous en serais gré.
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Voici mon propre témoignage, puisque qu'il semble juste que j'en fasse part avant de me permettre de vous demander le votre :

Avant de passer le WAIS, j'entendais des voix me dire que toutes les peurs et les angoisses présentent avant le test disparaissaient rapidement une fois obtenu un résultat >130 au Wais. J'ai aussi entendu que le chiffre même perdait toute importance une fois que l'on pouvait se considérer à proprement parler surdoué, parce que détecté sans équivoque. Et que tout ce qui mobilisait l'esprit ensuite c'était de vivre, en fonction de ces nouvelles caractéristiques, qui auraient toujours été là, mais en vertu desquelles nous n'aurions pas réussi à vivre, faute d'en avoir conscience, faute de reconnaissance de leur existence.

En ce qui me concerne, force est de constater, un an après avoir reçu mes résultats, que cela n'a pas été vrai pour moi.

Il a y bien sur un avant et un après, mais avec le recul, je me rend compte que je doute encore. Ou du moins que tout en acceptant ma douance, je cherche encore des confirmations dans des caractéristiques autre que le chiffre du Wais, dans des changements quotidien que j'espère voir advenir et qui témoigneraient de la présence d'une intelligence "différente".

Pour autant, je n'aspire pas à me reconnaître à tout prix quitte à forcer les ressemblance et pouvoir ainsi placidement bêler avec le troupeau. J'ai plutôt une tendance naturelle à remarquer mes différences justement et à m'en servir contre moi, pour alimenter mes doutes. Surdoué certes, mais limité, une sorte de sous-sur-doué.

Car d'une certaine manière, il me semble que j'aspirais à la fois à être reconnu surdoué sans équivoque, mais en même temps, à ce que l'on détecte un blocage, une entrave qui expliquerait mes limites et mes incapacités. Le complexe de l'albatros, ou "anorexie intellectuelle", était à mes yeux l'explication la plus naturelle et je pensais que l'on allait m'en faire cadeau.

J'ai eu droit à un autre type de présent : un Qi élevé et homogène. Pas d'anorexie, "tout va bien" m'a-t-on dit, "vous pouvez faire tout ce que vous voulez désormais" m'a t-on précisé. Il n'y aurait pas de "déclic" salvateur, j'étais déjà en pleine possession de mes moyens sans le savoir. Pas de quoi se plaindre au surplus d'un résultat en demi-teinte, gosse de riches parmi les gosses de riches.

Alors il y a la dimension psychologique sur laquelle j'ai pu insister moi-même en d'autres lieux. La douance agissant bien comme une inconnue dans l'équation de la connaissance de soi qu'il était impossible de résoudre en en ignorant l'existence. Agissant aussi à la manière d'un produit tout à la fois masquant et catalyseur de nos névroses.

Piètre consolation que cette explication, quand rien ne change -en mieux-, que tout au contraire semble s'effondrer en soi, que la douance loin d'être intégrée et outil de dépassement de soi devient béance et qu'au fond de ce gouffre résonne les pleurs oubliés d'une enfance semble-t-il inaccessible. Réminiscence sur laquelle on fait peser vos espoirs de "guérison".

Cette première année post-test j'ai donc testé la dépression et les antidépresseurs. Je déconseillerais les seconds aux surdoués si je pouvais me permettre de généraliser l'expérience que j'en ai. Je ne crois plus en leur capacité à apaiser, je connais bien par contre leurs effets secondaires, pendant et après. Dans le plus parfait déni des professionnels de santé. Ce qui n'arrive pas à la majorité n'existe pas en vrai semble-t-il. Toujours agréable de voir ignorer son ressenti, surtout quand on est d'évidence semble-t-il aux premières loges pour pouvoir en faire un témoignage averti. Passons, l'on ne m'y reprendra plus. J'ai cru savoir suite à quelques discussions que j'ai pu avoir avec d'autres hqi, que je ne serais pas le seul à avoir pris cette résolution.

Donc où en suis-je un an après ? J'aurais tendance à dire plus mal en point qu'un an auparavant, où un certain espoir le disputait à la fébrilité devant le rituel de passage dans la douance qu'est le Wais. Il me reste cependant deux espoirs d'évolution au sein de ce marasme (pour ce qui est de ce vers quoi je peux me projeter, après, il reste toujours la possibilité de "bonnes" surprises) :

D'une part, les premiers aperçus que j'ai de la Théorie de la Désintégration Positive de Kasimier Dabrowsky. Théorie très étudiée depuis plusieurs décennies dans les milieux de la douance aux États-Unis et au Canada ou Dabrowsky à enseigné à la fin de sa vie. Selon cette théorie (ou du moins le peu que je crois en avoir compris à ce point), la désintégration de la psyché de l'individu lors de crises émotionnelles fortes est un passage obligé avant une recomposition positive de son identité autour de nouvelles valeurs. Si je veux, je peux donc chérir mes névroses et autres souffrances existentielles en me disant qu'elles sont le matériau qui me permettra d'avancer un peu plus vers moi-même.

D'autre part, une sorte de lassitude cognitive qui fait que d'incapacité à lire de longs textes en incapacité à me concentrer durablement sur un sujet (incapacités dues à la dépression, la désintégration, des molécules chimiques de merde, ou que sais-je d'autre) je me vois peu à peu contraint de renoncer bon gré mal gré à mon habitude d'affronter les problèmes par le côté rationnel de la chose. Finies les réflexions inter-minables dont on espère qu'il sortira une sorte de solution quasi magique et parfaite à la question posée. Je me vois contraint de vivre au quotidien un peu autrement. Et comme je ne sais pas tellement comment m'y prendre, je ne sais pas non plus tellement à quoi m'attendre. De l'inconnu nait l'espoir plutôt que la peur. Une fois n'est pas coutume.

:pharaon:

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Fabs le vaurien
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Fabs le vaurien »

merci pour ce sujet Kid ( au fait, y'a une rubrique présentation gros malin !!! , tu n'y échapperas pas)

On voit bien que nos parcours ne sont pas linéaires et pas forcément transposables d'une personne à une autre.
D'aucuns verront la douance comme un parcours initiatique, jalonnés d’étapes, de stades..Et il est vrai que beaucoup témoignent d’expériences similaires dans la découverte et l’appréhension de la réalité nouvelle. Similarité telle qu'on pourrait presque supputer le parcours du surdoué. Pourtant, la grosse nuance réside dans les choix individuels qui sont faits (ou pas). Nuance que tu t'efforces de pointer ( je pense) en ouvrant ce topic.

Pour ma part, j'ai osé croire que l'officialisation du diagnostique réaménagerait entièrement mon intérieur. J'ai vite déchanté. Je n'avais pas muté.
un peu plus d'un an après, je repère 2 périodes distinctes.
une phase "je suis incompris et j'aurais préférer ne jamais l'avoir su". Période difficile, de mal être absolu, de peur panique d'à peu près tout.je m'enferme dans cette realité et je ne jure plus que par la douance
une phase " arretes de cogiter, passe à l'action"

ainsi, je suis une therapie comportementale depuis quelques mois. Je constate que je me connecte de plus en plus avec mon être et à mesure que je me sens en phase, j'observe étrangement le monde changer.
Plus j'avance, plus j'ai l'impression que mes difficultés relationnelles empirent. Je ne cherche plus à plaire à tout prix, j'agis comme je crois et inévitablement ça déplait.
Aussi, je me vois sujets à de moults reproches, certains jugent mes inconduites, je deviens ours..

ours qui ne grogne pas, mais qui hiberne. Ours qui sélectionne, choisit et ne se force plus à se contenter de faire semblant. Je deviens moi et prends conscience que certains choix doivent aussi répondre à mes propres besoins. Je me sens davantage agoraphobe mais je me sens mieux. Parceque l'agoraphobe a toujours été en moi. Maintenant j'accepte qu'il s'exprime.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Mlle Rose »

:-) oui merci! Si j'ai le temps je viendrai détailler mon parcours depuis fin 2009.
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

Dameline
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Dameline »

Alors moi je me pose beaucoup de questions sur l'après test . A ce jour j'ai trouvé " une" adresse , un professionnel à qui m'adresser pour me faire passer ces fameux tests . Déjà il faut prendre le téléphone ,convenir d'un rdv ...Premier doute ,cela en vaut-il la peine ? Ensuite une fois les tests passés ,si effectivement une quelconque douance est détectée et après ?? Que faire, que débuter ? Pour moi c'est un peu comme être au milieu d'un immense parking vide.. MAIS s'il s'avère qu'il n'en est rien " vous avez, madame ,un qi dans la moyenne...." que se passe-t-il alors ???? Y-a-t-il des témoignages sur le forum de personnes "qui ont cru que alors que pas du tout"? Ou alors ils ne reviennent pas témoigner ,c'est dommage ,ça aiderait ceux qui restent sur le seuil... Imaginez un peu le vide, l'immensité du gouffre devant vous !Vous êtes en dehors du monde et des autres depuis toujours et personne ne sait pourquoi....Voilà pour moi la grande angoisse...En fait dans les deux cas, c'est angoissant!

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Saul
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Saul »

Je prends enfin le temps de répondre correctement à ta demande mon cher Kid.

13 ans après le diagnostic, que dire ? Pour commencer, et puisque l’on parle d’étape, une chose me parait indispensable à préciser, c’est que tout a eu un effet de retardement en ce qui me concerne. C'est-à-dire qu’à l’époque des résultats, je ne cherchais pas une détection, je n’étais pas renseigné sur le sujet et je ne pouvais donc pas prendre pleinement conscience de ce que cela sous-tendait. Quelques années après, suite à une émission, j’y ai repensé et j’ai aussitôt cherché des gens dans ma situation. Cela m’a fait beaucoup de bien et m’a énormément motivé.
Alors j’ai commencé à explorer des aspects non décrits dans un test de QI mais montré par mes pairs que ce soit le talent, la créativité (quoique qu’elle est détectable dans les tests projectifs), le sport, les relations humaines, la conscience de soi, le vécu, le ressenti, la volonté, la motivation, la spiritualité, etc.

Comme toi, le test a montré un QI plutôt homogène, ce qui m’a perturbé lors de l’introspection qui refait revivre sa vie sous ce nouvel éclairage. Pourquoi alors avais-je un statut de cancre au collège et au lycée ? Mais j’ai trouvé les réponses dans les livres sur le sujet qui décrivent la théorie la plus reconnue sur la douance, que les stratégies d’apprentissage sont différentes et que, par conséquence, l’application également. Que donc, mon mode de fonctionnement qui m’est propre (éclairci par le bilan psychologique) ne me permet pas de m’accorder naturellement à ce qui est demandé dans tout ce qui est codifié (l’école, les relations, le sens commun, etc.) car il y a toujours une transgression involontaire de ma part, une pensée divergente clairement non conformiste.
Mais si je voulais toutefois vivre en harmonie dans la norme, et réparer mon passé, il me fallait travailler ses codes.

Donc étape suivante, reprises d’études, déjà pour me prouver que je pouvais y arriver, aussi pour vérifier cette hypothèse. Résultats oui je peux tenir facilement la distance sur plusieurs cursus et réussir à tous les obtenir. De plus, j'ai appris à me structurer et même à en comprendre l'utilité ainsi que pour d'autres codes sociaux. Ceci dit, je ne les applique pas forcément mais les comprendre fut un grand soulagement car je ne me sentais plus prisonnier et exclut. Cependant, souhaitant corriger mon manque de rigueur et de concentration, j’ai consulté une psychologue et travaillé sur les comportements inadaptés comme la procrastination, l’absence de priorités, le saucissonnage en étape de mes objectifs, ma position vis-à-vis de la norme, mon avenir etc.
Pendant quelques temps, je fus encore pris entre deux envies, entre un métier « normal » à exercer et mes aspirations profondes présentes depuis l’âge de trois ans et dont je ne me suis jamais séparé. J’ai hésité à combiner les deux mais j’ai fini par trancher et arrêter mes études pour me consacrer à mes passions et accepter une vie « anormale » qui me satisferait plus malgré la pression et leur parcours difficile, plutôt qu’une vie confortable mais destructrice.

Le bilan m’avait surtout rassuré sur l’absence de troubles pathologiques, et m’avait permis de me réaffirmer sans culpabiliser ni prendre trop en compte les remarques de ma famille sur ma personnalité, mon mode de vie, mes théories, mon pan émotionnel que j’avais autrefois enterré. Mais ce qui m’a le plus aidé reste le travail accompli sur mes comportements, ma motivation, mon état d’esprit. J’ai également appris à accepter de mon prendre mon temps puisque je ne suis toujours pas aussi rigoureux que ce que je souhaiterai.

Voilà donc pour faire court... :mrgreen:
"L'homme est quelque chose de sacré pour l'homme." Sénèque

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lady space
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par lady space »

très bonne idée de faire le point...

La découverte de ma douance remonte à cinq ans maintenant. Au début, il y avait un certain soulagement d'avoir trouvé une explication à mes bizarreries, suivi d'une certaine bienveillance envers celles-ci. Ce que j'ai retenu au début, c'était surtout que la douance est quelque chose qu'on doit savoir de soi-même, un peu comme un diabète, une myopie ou du daltonisme, sous peine de prendre de mauvaises décisions. Je me suis donc documentée, mais plus pour mes enfants que pour moi-même.
Et j'ai mis ce savoir en veilleuse pendant quelques années, ayant trop de choses à gérer au quotidien, famille nombreuse oblige. Il y avait pourtant un mal-être constant qui s'est aggravé avec le temps.

Pendant cette période, j'ai quand même travaillé sur moi, avec l'aide d'une thérapie systémique car j'ai toujours eu la certitude qu'une psychothérapie classique ne me suffira pas, tout comme la médecine chimique, conventionnelle et conventionnée ne marche pas trop chez moi. Donc homéopathie, acuponcture, aroma- et luminothérapie, accompagnée de beaucoup d'écoute. Qui a débouché sur le constat que je dois exprimer mon potentiel créatif (?! - j'ai ça moi? pas sûr)

La douance, quant à elle, est revenue sur le devant de la scène il y a quelques mois avec la découverte du forum (chouette, je ne suis pas seule, enfin un moyen de rentrer en contact avec des gens de mon espèce, tellement conseillé par tous les bouquins, sauf que je ne voyais pas comment faire). Découverte qui m'a permis de structurer un peu mes pensées par la nécessité de les exprimer et surtout écrire.
Sans parler des thèmes que j'ai découvert au fil de mes lectures des topics, les parents toxiques surtout. A ce sujet, je pense avoir pas mal avancé.
Reste un certain nombre de points faibles dont je ne sais pas si je vais un jour arriver à y remédier, à commencer par une estime de moi catastrophique. Qui est en parfaite contradiction avec une certaine confiance en mes capacités quand même. En gros, le sentiment de toujours pouvoir m'en sortir d'une façon ou d'une autre, parfois pas trop mal, mais sans que pour autant cela me confère l'intime conviction d'être quelqu'un de bien.
N'importe comment, les contradictions semblent être systématiques chez moi.
J'ai pourtant quelques réussites à mon actif, ma famille qui fonctionne pas mal, professionnellement, ça commence à s'arranger aussi. Mais tout ça ne suffit pas et je commence à soupçonner que rien ne sera jamais suffisant. Surtout que je paie le prix de ces réussites en terme d'énergie et de temps.
Ensuite, je commence à voir un peu plus clair en ce qui concerne mes propres besoins, bien ignorés jusque là au profit d'une vaine recherche de reconnaissance au mauvais endroit. Reste à apprendre à exprimer ces besoins et les satisfaire tant que faire se peut.
Ces éléments-là par contre, sont influencés autant par le surdon que par mon histoire personnelle, le surdon permettant peut-être de les voir plus clairement, une fois ce facteur douance connu.
Le passage en revue de ma vie après avoir eu connaissance du surdon et de ses spécificités a apporté quelques nouveaux questionnements (comme s'il n'y en avait pas déjà eu assez avant), notamment en ce qui concerne différents choix de vie opérés dans l'ignorance de la douance. Réflexion majoritairement inutile, j'ai pris des engagements auxquels je ne peux ni veux me soustraire mais qui me pèsent souvent.
L'évolution que je constate tend vers plus d'authenticité, surtout dans l'émotionnel - domaine bien étouffé pendant longtemps car ressenti comme incontrôlable. Mais de toute évidence, on ne peut pas aborder sa propre personnalité sans ce facteur des émotions, le raisonnement à lui seul ne suffit pas à l'explorer. Seulement en m'ouvrant aux émotions, je suis surtout tombée sur de la douleur. Je sais cependant par des expériences de mon passé qu'un vécu horrible m'a toujours permis d'avancer. En donnant droit de cité à la douleur, j'arrivé à faire le deuil de l'évènement et de m'en servir comme base pour atteindre le pas suivant.
Ce qui reste est un sentiment de solitude, plutôt d'isolement même, multifactoriel bien sûr, causé par ma situation familiale et professionnelle tout comme par la douance; très douloureux...
Tant pis, je ferai avec en attendant si une solution se profile quelque part au fur et à mesure que mon cosmos personnel, philosophique, astronomique etc. se décompose et se recompose (procédé sans cesse renouvelé).
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par 2neurones »

Pour ma part, je crois être arrivée à un tournant depuis la découverte de mon QI, et les choses que j'ai pu lire ici - ainsi que la récente réactivation du but optimiste de cet endroit - m'ont bien aidé, je crois, à négocier mon virage.

Je suis depuis environ 7 (8 ? 10 ?) ans à la recherche de moi-même.
Tout cela a pris une couleur bien différente quand j'ai appris ce qu'était un "surdoué" et ce que cela impliquait.
J'ai vite fait le test, et puis plouf ! tout ça est tombé un peu à plat.

Finalement, revoir d'anciens potes très récemment m'a permis de "me" retrouver, de retrouver une certaine joie de vivre, et d'identifier ce qui me manquait - ou du moins quelques éléments.

J'ai d'abord eu un peu tendance à me perdre dans l'analyse hyper-intellectuelle, mais finalement ce que je retiens aujourd'hui, c'est que j'ai une chance incroyable d'être celle que je suis.
Je peux rebondir, je peux apprendre à devenir celle que j'ai envie de devenir.
Je peux lire, je peux m'instruire, je peux m'autoriser tout ce que j'ai envie si j'en ai envie.

Je vois aujourd'hui enfin clairement que j'ai en moi les ressources pour faire de ma vie une vie heureuse. Je considère mon intelligence hors norme, et ma capacité à trouver une solution "avec un bout de ficelle", comme une chance extraordinaire.
Je crois que c'est ça, la liberté.

Je crois que je me rends compte aujourd'hui que toutes les réponses sont en moi, et je sais maintenant que c'est aussi grâce à cette nouvelle connaissance de moi que je peux "me lâcher".
Accepter, et construire avec.

Aller de l'avant...
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Joebar »

je suis entièrement d'accord!!! et c'est comme ça je pense qu'il faut voir cet atout!!! car oui c'est un atout!!!
Félicitation 2neurones, et un gros encouragement à rester sur cette voie!!
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par 2neurones »

Merci JoeBar.

En fait, je pense que si ma douance m'attire parfois des difficultés - que je ne listerais pas ici, mais que l'on retrouve un peu partout dans les présentations, et pas que la mienne -, elle contient peut-être aussi les clés pour m'en sortir (des difficultés).
Sans parler de la notion ô si fataliste de destin, je crois que nous sommes les propres détenteurs de nos solutions.
C'est en cela que je vois la douance comme un atout : si c'est mon hypersensibilité qui m'attire les foudre de mon moi, c'est aussi elle qui pourra me permettre de redresser les torts que je me fais.
(j'ai parlé volontairement de "moi" et d'un exemple concret (si tapour éviter les polémiques du genre "c'est la douance qui..." et les raccourcis du type "je suis surdoué don je suis [déprimé - seul - ...]

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par 2neurones »

Merci Joe Barr ;)

Néanmoins, peut-être que je dois clarifier les choses sur un point.
Joebar a écrit :car oui c'est un atout!!!
Je pense en effet que c'est un atout dans le sens où ce qui peut nous faire souffrir est souvent livré avec des données brutes pour aller mieux.
(et cela ne fait pas allusion à la douance en particulier.)

C'est à dire que si je suis lucide sur mes limites et consciente de mon décalage avec la société, je peux aussi trouver en moi la lucidité de dire "je choisis d'être heureuse" et prendre conscience de ma capacité à voir les choses sous un autre angle (et trouver un moyen de faire avec le décalage et/ou la société).
Il suffit juste d'une lumière un peu différente.

Ce n'est pas la douance en soi qui est à isoler comme un atout ou un mauvais sort, mais ce que nous -êtres humains- sommes forme un tout, que l'on peut choisir d'exploiter dans un sens ou dans l'autre.
Savoir que je suis surdouée et lire sur le sujet m'aide à dépasser certains mécanismes qui me faisaient du tort. Je peux arrêter de chercher "ce qui cloche chez moi" et me concentrer sur ce qui me fait du bien.
Je pense que c'est valable pour n'importe quel domaine, par exemple aussi pour les émotions : à partir du moment où j'arrive à identifier correctement une émotion (colère ou frustration ? ressentiment ou tristesse ? ) je redeviens maître du jeu et je peux agir (partager de ma tristesse, dépasser ma frustration).

Voilà, peut-être un excès de prudence, mais je tenais à clarifier ma pensée. :-)
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Zeus »

Ca fait plaisir de te lire 2neurones et voir que tu entraperçois progressivement les potentiels de bondéchirance de l'existence.
Qui sont multiples et grisants !

:ensoleillé:

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par 2neurones »

yeah ! :rock:

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Joebar »

c'est surtout pour ça l'atout:
2neurones a écrit : J'ai d'abord eu un peu tendance à me perdre dans l'analyse hyper-intellectuelle, mais finalement ce que je retiens aujourd'hui, c'est que j'ai une chance incroyable d'être celle que je suis.
Je peux rebondir, je peux apprendre à devenir celle que j'ai envie de devenir.
Je peux lire, je peux m'instruire, je peux m'autoriser tout ce que j'ai envie si j'en ai envie.

Je vois aujourd'hui enfin clairement que j'ai en moi les ressources pour faire de ma vie une vie heureuse. Je considère mon intelligence hors norme, et ma capacité à trouver une solution "avec un bout de ficelle", comme une chance extraordinaire.
Je crois que c'est ça, la liberté.

Aller de l'avant...
:ensoleillé:

et je suis aussi d'accord avec ça:
2neurones a écrit : Je crois que je me rends compte aujourd'hui que toutes les réponses sont en moi, et je sais maintenant que c'est aussi grâce à cette nouvelle connaissance de moi que je peux "me lâcher".
Accepter, et construire avec.



Ce n'est pas la douance en soi qui est à isoler comme un atout ou un mauvais sort, mais ce que nous -êtres humains- sommes forme un tout, que l'on peut choisir d'exploiter dans un sens ou dans l'autre.
Savoir que je suis surdouée et lire sur le sujet m'aide à dépasser certains mécanismes qui me faisaient du tort. Je peux arrêter de chercher "ce qui cloche chez moi" et me concentrer sur ce qui me fait du bien.
et les 2 cumulés c'est le top du top voilà!! mais tu l'écris si bien que je n'ai pas à le faire :D
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kid Pharaon
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Évolution après confirmation par le test / An II

Message par kid Pharaon »

Me revoilà, un an plus tard, à regarder en arrière et à chercher ce qui a changé chez moi, en quoi j'ai pu évoluer… ou pas.

Dans les grandes lignes : mon état s'est un peu équilibré après mon post de l'an dernier avec les effets bénéfiques du sevrage des antidépresseurs et j'ai même réussi à planifier une semaine de vacances. Yeah ! au rythme ou j'en prend : prochaines dans 7 ans.

Et puis, dés septembre, j'ai du faire face à une proposition de poste motivante, valorisante mais risquée (d'un point de vu relationnel, avec environnement conflictuel). C'est venu un peu tôt (rapport à mon équilibre en voie de recouvrance et au fait que malgré un changement de thérapeute, je n'avais pas les bases nécessaires de nature à pouvoir gérer les relations conflictuelles), mais j'ai fini par accepter. Pour faire bref, ce fut un enfer et je viens juste de démissionner il y a quelques semaines. L'environnement était surtout toxique et je suis parti pour préserver mon équilibre psychologique.

Difficile encore maintenant de faire un bilan, d'imaginer ce que j'ai pu gagner à m'imposer ces mois de galère et ce que je peut en tirer en terme d'évolution personnelle. L'essentiel de cette année ayant été passé en état de lutte pour la survie et de doutes permanents quant à mes capacités personnelles et professionnelles.

Si je dois trouver du positif dans cette histoire, je dirais qu'après avoir une nouvelle fois expérimenté de près la difficulté à faire la part des choses entre l'instinct qui vous dit de fuir et vos intérêts "pratiques" qui vous incitent à signer, j'ai pu vérifier que des trois composantes : intérêt du poste, salaire et ambiance, la qualité du relationnel reste toujours l'essentiel. Je ne m'avancerais pas en généralisant à autrui, mais je sais qu'en ce qui me concerne, mes compétences chutent avec mon humeur et je deviens très vite poussif sous la contrainte. L'insatisfaction qui en découle amène aux doutes sur ses capacités, la culpabilité quand à ses performances réveille la gêne face au regard d'autrui et le tout joue sur la confiance en soi. Et c'est la dégringolade.

Ce qu'il y a de positif donc, c'est d'intégrer un peu plus profondément le mécanisme, le reconnaître à défaut de pouvoir l'enrayer, et être capable de prendre la décision à temps, d'arrêter les frais. Se rendre compte et savoir dire stop. C'est à dire savoir ce qui est le plus important : sa santé, son bien être. Cela à beau sembler évident à distance, mais ce n'est pas si facile à identifier au milieu de l'action, lorsque l'on est partie prenante des événements et que l'on a pour premier réflexe de "tenir", coûte que coûte, ou que l'on perçoit le fait de se préserver en partant comme un échec, voir une fuite.

Bref, je me retrouve depuis de facto à faire un travail de recadrage autour, sinon de mes valeurs, du moins, de ce qui fait que je fonctionne bien ou mieux dans certaines situations que dans d'autres. Cela revient à prendre comme baromètre de l'action, non pas un objectif lointain, mais l'état dans lequel je me trouve en le poursuivant : mon humeur, mon niveau de satisfaction, mon enthousiasme, ma joie. De savoir s'écouter d'une part et pour pouvoir s'entendre, d'autre part, de mieux se connaître.

Alors, à me relire, je vois qu'il y a un an j'ai cité Dabrowksy et l'importance d'écouter ses intuitions. Je ne voyais sans doute pas cela ainsi, mais au final, j'ai fini par écouter mon corps et pris le poul de mon équilibre quotidien. J'ai fini aussi par ne plus supporter ni mon état de détresse mentale, ni le fait de le faire subir à mes amis. "Intuition" du coup me semble un bien grand mot, mais percevoir ce qui semble mieux pour soit, le percevoir physiquement et y obéir parait être un premier pas dans cette direction.

Quand à la désintégration positive, pareillement, il est possible de voir que cette violence faite à soi-même jusqu'à son point de rupture et la nécessaire redéfinition de ses modes de perception et de fonctionnement qui s'impose en réaction, relèvent de cette théorie : désintégration d'un mode de fonctionnement selon un ancien schéma qui a montré ses limites, et redéfinition en fonction de nouvelles valeurs.

En quoi tout cela relève-t-il d'une évolution post résultat du wais ? Je dirais que peu à peu, le masque se craquèle. Le faux self, la répétition de figures imposées, la tentation de couler ses pas dans une projection de réussite conforme à des archétypes se fait moins prégnante. Et la question de l'être s'impose aussi. Être soi devient une interrogation lancinante. Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment cela se manifeste-t-il ? Comment y parvenir ?

Relativement à cette distanciation, Je remarque aussi que je prend de plus en plus de recul vis à vis du jugement que je pourrais porter sur autrui. J'avais déjà développé une relative neutralité dans l'écoute, mais je constate, sauf fatigue ou intérêt personnel, que je juge sincèrement de moins en moins l'autre et c'est de moins en moins une façade (et oui, dés fois on se force un peu). Maintenant, je me retrouve à écouter des comportements pas forcément glorieux, ou des prises de positions que l'on pourrait juger parfois tendancieuses, en les analysant comme des faits, sans jugement moral, sans affect vis à vis de la situation, sinon pour rassurer ou consoler la personne. Parfois ému pour l'individu certes mais sans avis critique vis à vis de l'événement si ce n'est à fin de compréhension, résolution, prise de conscience.

Cette évolution qui combine l'empathie (la compréhension des mécanismes à l'origine de l'action et le ressenti de ses conséquences en se mettant à la place de l'autre) et la non fusion avec l'autre dans une neutralité émotionnelle "factuelle" m'amène à avoir une réflexion au sujet des jugements intransigeant qu'à l'inverse je porte sur moi-même. Puis-je continuer à être aussi inflexible et injuste avec moi tout en restant si tolérant avec l'autre (tant qu'il me fait pas chier, l'autre) ? Ne puis-je pas moi aussi bénéficier un chouilla de cette bienveillance ?

Aussi, pratiquement, pour tenter de répondre à ces nouveaux besoins, je me suis retrouvé un peu par hasard à expérimenter une approche globale (et j'ai la chance je crois, d'être bien encadré et guidé par des professionnels pour ce faire). D'un côté le corps est pris en compte, c'est une dimension forte. D'un point de vu mécanique, énergétique, alimentaire… Tout ce qui peut permettre de rééquilibrer, centrer, connecter est bon à prendre et systématiquement exploité et expérimenté.

Il faut parvenir à faire coopérer de façon plus étroite, corps, cœur, esprit et mental. Lorsque le mental est trop présent, par hyper intellectualisation, il faut donner ponctuellement la primauté au reste, de façon à ce que le mental ne soit plus seul maître à bord, mais juste une des quatre forces motrices de l'équipage. Passer par l'écoute du corps et s'en remettre à son intelligence permet d'activer un pont avec le mental. Pont qui passe nécessairement par le cœur et l'esprit dont les besoins sont alors incidemment pris en compte. Après ça veut dire aussi d'une part, travail sur les émotions, objet de la thérapie traditionnelle, et d'autre part, travail sur les perceptions en passant par les états de conscience modifiés

Ce qui nous amène au travail que j'entreprend sur les peurs et autre croyance limitantes. Après un passage dans un premier temps prometteur puis un peu décevant par l'EMDR que j'ai arrété (peut-être provisoirement, on verra), j'ai décidé de passer directement à l'hypnose et plus spécifiquement à un travail d'auto-hypnose afin de remettre à plat tous ces habitudes de pensées sclérosantes dont il est si difficile de s'affranchir. Cette première approche des états de conscience modifiés ouvrant la voie à de possibles autres expérimentations ultérieures.

Voilà pour le protocole en place. Reste à persévérer sans chercher la perfection, à obtenir des résultats motivants sans pour autant brûler les étapes, le tout dans l'espoir d'un changement durable. Cette semaine ça va, la semaine dernière, ça n'allait pas, la semaine prochaine, on verra… Un pas à la fois.

:pharaon:

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deliloo
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par deliloo »

J'aimerais revenir sur le sujet et poser une question plus précise si je peux me permettre...
Voilà 3 mois que j'ai appris que j'étais surdouée.
Ça m'a apporté énormément de le savoir. Surtout de la confiance en moi, en mes capacités. Je me dis aussi de + en + que je suis comme je suis, et pas comme on voudrait que je sois. Je me libère petit à petit de ces chaînes "normo-sociétales" (que je croyais devoir suivre sans être jamais vraiment à l'aise) et je deviens "moi". Et je me rends compte que je plais ou que je ne plais pas, et c'est comme ça.
D'ailleurs en ce moment, je me pose des questions sur moi et surout mon couple. Dur dur de remettre en cause 10 ans de vie à 2.
Ma question est la suivante : y a-t-il des ###Dragons de Komodo sociopathes oui mais des Panzani### qui ont changé "complètement" ou du moins une partie leur vie après le diagnostic (boulot, amis, couple ++...) ?
Merci

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vincevv
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par vincevv »

Je réactive le topic, 6 mois après le dernier message, car la question posée par deliloo me semble pertinente dans le sens que je n'ai pas le sentiment -mais peut être n'ai-je pas assez parcouru le forum- que beaucoup ne changent pas radicalement de vie après avoir pris connaissance de leur douance. En ce qui me concerne, étant en couple avec deux jeunes enfants, les alternatives au changement ne sont forcément pas les mêmes que si j'avais 20 ans de moins et j'étais seul. Jamais je n'ai souhaité tout foutre en l'air et recommencer à zéro. Ce sont même mes enfants qui m'ont amené à me découvrir. Je pense tout de même que j'avais -que j'ai toujours- des difficultés à vivre dans une certaine forme d'incompréhension avec ma femme et avec mes enfants aussi, même si cela n'est pas du même ordre. Pourtant, je souhaite ne rien changer, je l'ai même verbalisé à plusieurs reprises. Ne rien changer dehors mais tout changer dedans, ou tout réorganiser puisqu'avant je n'avais pas les plans, donc c'était forcément le bordel. Cela rejoint ce qu'a écrit kid Pharaon sur l'aspect "puisque je comprends pourquoi les autres sont faillibles et que je leur trouve des circonstances atténuantes (je schématise pour faire court), je vais m'efforcer de faire un peu pareil pour moi. On rend de la hauteur, du recul, on gagne en sérénité parfois et on s'accorde le droit d'être colère légitimement. Mais on ne change pas sa vie. On ne vire pas ce qui en font partie sous prétexte qu'on sait mieux qui on est. Cela me fait penser que cette période de ma vie correspond au grand ménage de printemps en ce qui concerne "les amis" et les relations en général, mais sans être directement le résultat, plutôt en s'inscrivant dans un processus global de clarification. Pour conclure, je dirais que je n'ai rien changé du tout mais que tout a bel et bien changé.
La solitude est l’aphrodisiaque de l’esprit, comme la conversation celui de l’intelligence.
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Coccinelle
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Coccinelle »

J'ai pas changé de boulot, j'ai pas changé d'enfants ;-) j'ai pas changé de mari, ni de maison.
J'ai changé de collaboratrice, j'ai fait beaucoup de tri dans certaines relations que je n'osais pas m'avouer toxiques (et là merci le test et un début de confiance en soi).

Mais intérieurement, ça a été un bouleversement important, ça a débouché sur d'autres découvertes bien plus dures à admettre, je me sens enfin moi avec mes défauts et mes qualités. J'ai réussi à redécouvrir que je pouvais créer des liens amicaux avec des personnes certainement un peu spéciales.....J'ai osé me relancer dans ma passion d'adolescente: l'équitation...

Rien n'a changé, mais tout est différent.

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Joebar
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Joebar »

Aller, après un peu plus d'un an suite au résultat, je me tente à écrire mon évolution. Récit qui risque fort d'être confus parce que ça m'est difficile de structurer ma pensée pour une bonne expression écrite. (et accessoirement d'envoyer)
[tabs: l'avant test]
je dissocie cette phase en deux parties parce que je suis resté ici en questionnement 1 an mine de rien. Ça donne le temps à la réflexion ;)
  • avant forum
    Je tiens à préciser que de manière générale tout allait et va bien.
    Je suis toujours à la recherche de ma "personnalité idéale" (hé hé je mets en pratique mes nouvelles connaissances) à vouloir vivre en harmonie et en paix avec moi. Mais je stagne, il me manque quelque chose.
    Puis un jour, j'apprends que je vais être papa. Je me sers d'internet pour fouiller tout ce que je pourrais trouver pour mieux accompagner mon futur garçon, être un bon guide. Et là je lis des choses sur les enfants précoces, de fil en aiguille je le transpose sur moi et je cherche des choses sur les adultes surdoués. Je me suis dit pourquoi pas, c'est plausible, je pourrais comprendre pas mal de choses, avec son lot de doutes de remises en cause etc etc... et je suis tombé sur ce forum qui propose une liste de psy pour passer le test.
  • découverte du forum
    Habituellement, je ne m'inscris jamais sur un forum sauf si c'est pour voir un lien ou autre parce que je suis rarement sur un ordinateur (bon plus dans le travail que je fais actuellement) et que je ne participe jamais ou très rarement par manque de temps, de suivi, d'intérêt. C'est en grand timide, plein de trac et sûr de moi (c'est ironique) que je m'inscris donc ici pour obtenir un nom de psy.... que je n'aurai jamais... et en plus le test est hors de mes moyens...
    Mais l'ambiance me plait, je participe (surtout en conneries :P ), je reste et j'avance.
    Je me suis permis de me mettre au violon durant cette phase! belle évolution je trouve, moi qui n'arrivais pas à me lancer, à avoir un peu confiance en mes possibilités, à garder une certaine assiduité...
    J'ai pu m'analyser plus en profondeur, apprendre à me structurer, à écrire, et d'abuser de google pour apprendre tout le vocabulaire que vous employez (mais que j'ai déjà oublié en partie...).... Barnum...

    Aujourd'hui, je reste encore parce qu'il y a plein d'humour par ci par là, une bonne ambiance et des IRL méga top malgré la peur persistante de psychopathes venu exprès pour suicider collectivement des illuminés... :sweat:
[tabs: l'après test première année]
Résultat: pas d’ambiguïté possible.
Je fonctionne donc différemment, j'intègre ça, je remodèle ce que je comprenais de moi, mon identification aux autres, je comprends les difficultés relationnelles, la faible estime de soi, confiance (...) lié à la non conscience de cette différence. Je peux désormais avancer.... Mais non, une gêne persiste, un manquement ne me permet pas de me comprendre complètement. Pour moi c'est un tout. Si un détail m'échappe, j'ai des difficultés à saisir l'ensemble. Et également si l'ensemble m'échappe, j'ai du mal à saisir les détails... l'un ne va pas sans le tout et le tout sans l'un.
En fait, en parallèle, je pensais pouvoir mettre à jour un trouble, un problème, n'importe quoi qui explique les difficultés de lecture, d'attention, la gêne ressenti genre une dyslexie. Mais non, résultats homogènes.

Je me lance donc dans une série de tests pour me permettre de cibler les recherches. Quitte à barnumer, autant sortir des doutes en allant voir les professionnels concernés!
Je me fais plus confiance, je suis mon intuition et me voilà chez une orthophoniste avec la wais qui infirme les troubles mais qui m'oriente vers un défaut d'attention. Rendez vous pris avec une neuro-psychologue qui m'orientera vers un orthoptiste avant de faire un éventuel test d'attention.
La gêne est trouvée, plus besoin de test d'attention! J'ai donc un défaut de convergence plus un défaut de saccade (qui pourrait être dû à un trouble visuo attentionnel mais je suis trop vieux pour poser un diagnostique, je compense trop) plus un terrain allergique qui augmente la fatigue oculaire...

En parallèle, j'intègre ma douance, mes spécificités, mes relations s'améliorent. Bon ce n'est pas instantané, il faut du travail, cela ce fait petit à petit, à force de revoir jour après jour ce que je peux améliorer, ce qui est intrinsèque à ma douance ou non (bah oui, ça n'est qu'une partie de ma personnalité mais néanmoins nécessaire à sa compréhension). Pas de potentiel libéré ni de changement extravagants, de vie, de couple... mais je vois plus clair :lol:

[tabs: l'après test début deuxième année]
En continuant mon petit bout de chemin, je regardais discrètement le sujet thqi.

Ce que cela m'apporterait? plus de compréhension, un positionnement plus fin... et que je ne peux m'empêcher de creuser, de me rendre compte sur une échelle étalonnée de la différence d'intensité, de ressenti, de fonctionnement. Je me dis que plus je suis précis dans ma compréhension, plus je peux tenter de comprendre les autres, même s'il paraît que ça n'est pas possible.

Pourquoi cette voie? Un ressenti justement. De plus, mes chiffres, mes troubles font que je ne peux pas éliminer cette piste pour accéder à une meilleure compréhension théorique (dans les grands traits quoi, à moi de composer avec ma personnalité pour la suite) et non pour me proclamer faire partie d'un écart type (si il y a réellement une différence, je dois savoir où me situer).
Niveau chiffre parce que la plage de confiance monte au palier du troisième écart type. Evidemment, elle descend mais reste au delà du palier du 2ème écart type donc le doute persiste et persistera; et de toute façon le doute fait partie de moi :P. A cet incertitude liée à la passation s'ajoute le trac à vomir (le psy avait précisé d'ailleurs une sensibilité et une émotivité importante relatives à une certaine position anxieuse dans son compte rendu mais que je pense avoir pas trop mal géré dans le feu de l'action), et mes troubles visuels qui je pense ont impacté certains tests.

J'avais rappelé le psy qui m'a fait passé le WAIS IV à ce sujet (hqi/thqi) mais je n'avais pas encore les éléments concernant mes troubles. Ça réponse a été, en gros, qu'il faut que je me foute de savoir si je suis l'un ou l'autre, l'essentiel étant la reconnaissance de mon fonctionnement, que je dois accepter mes spécificités pour appréhender de manière plus paisible ma vie.
Seulement si hqi et thqi sont encore différents, même une petite différence d'intensité, je ne veux pas accepter une spécificité erronée et construire ma compréhension sur base d'erreur.

Bon, dans le fond il n'a pas tord. Il faut aussi savoir si effectivement il y a des différences. Comme j'aime les choses justes, précises, je souhaite être certain de me positionner dans un écart type ou dans l'autre...

Pour terminer, je suis dans une phase d'évolution ou j'apprends à accepter justement ces imprécisions. A patienter, surtout que le sujet thqi n'est pas bien défini.
L'impression que quelque chose me manque pour une compréhension complète de mon fonctionnement reste... J'ai déjà beaucoup de clés pour continuer à trouver mon équilibre, mon harmonie, mais je reste à l’affût de notions complémentaires, de personnes à contacter pour de plus amples renseignements.

Dans tous les cas, cette phase me sert pour tout le reste, à ne pas me limiter sur le manque d'un petit grain de sable ;)
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par No-way »

A mon tour d'apporter ma petite pierre à l'édifice...

J'ai passé mon test il y a un peu plus d'un an, j'étais en thérapie depuis 9 mois et je l'ai poursuivie encore pendant environ autant de temps après.
Le test s'inscrivait vraiment dans la démarche thérapeutique de retour vers soi, comme une réhabilitation.
Je m'étais tellement coupée de moi même en essayant de répondre à des schémas que je m'étais imposés que le test seul ne m'aurait rien donné je pense. Il fallait un gros travail de reconstruction de l'estime de soi avant et qui s'est poursuivi après.

Bilan:
Confiance, bienveillance envers soi et acceptation du passé comme il est.
J'ai essayé de me convaincre pendant 13 ans que j'allais réussir à m'épanouir dans un boulot qui ne m'a jamais convenu et que je n'ai pas choisi mais qui est socialement méritoire et qui apporte un certain confort.

Je me suis enfin autorisée à me dire et à le faire savoir à mon entourage que mon souhait le plus cher est d'arrêter ça dès que possible...
Je reprends des études à distance et je vais commencer mon petit bonhomme de chemin pour en changer et aller vers mes aspirations profondes, que j'ai découvertes parce que j'ai eu accès à mon "vrai" moi. Dingue.

Je me sens à même de répondre en conscience aux besoins de mes enfants qui sont HP aussi , de sécurité affective, de soutien solide
La question du couple reste en suspens...mon conjoint à l'impression de découvrir quelqu'un d'autre à laquelle il n'avait pas accès, comme si j'avais joué une sorte de comédie pour rentrer dans son moule et qu'il m'aime.
A bien y réfléchir ce n'est pas totalement faux, bien qu'inconscient, et le nouvel équilibre ne va pas de soi loin de là.

Au final j'ai le sentiment que la précocité amplifie des réactions inadéquates d'adaptation pour se protéger de fragilités et de souffrances , mais n'est la cause de rien.
Et prendre conscience de ses fonctionnements pour casser les schémas ne répare rien, ça c'est la thérapie , mais permet surtout de recommencer différemment...
Rien ne change, mais tout change...

Enfin, ça ne fait qu'un an ...
"The only end to writing is to enable the readers better to enjoy life, or better to endure it" Samuel Johnson

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Hoppy »

Je voulais poster cela dans ma présentation, puis en farfouillant j'ai trouvé ce sujet, alors je poste ici. Si la modération trouve mon message trop auto-centré, qu'il soit volontiers déplacé dans mon sujet de présentation.

Le titre m'a forcément interpellé "Quelle évolution après confirmation". C'est encore tout frais pour moi, cela date d'il y a 11 jours exactement. Je ne peux pas encore parler en mois ou en année donc. J'aurais voulu savoir comment cela s'est passé pour vous les jours voire semaines suivants le compte-rendu du bilan?

De mon côté, c'est un peu un chamboulement quand même. Je ne sais pas si c'est "normal" ou si c'est moi qui sur-réagit, comme j'en ai souvent l'habitude :silence: J'oscille entre les "maintenant tu sais que tu fonctionnes différemment, c'est chouette, tu as tous les chemins des possibles à exploiter maintenant" et les "c'est angoissant tout ça, il faut tout "réapprendre à apprivoiser".
En gros, mon trouble anxieux n'a pas disparu avec l'annonce des résultats, je reste toujours hyper anxieuse, mais ça cela ne se règle pas d'un coup de baguette magique, j'en ai bien conscience. Mais j'ai l'impression que celui ci c'était un peu calmer et qu'il revient en force. En gros, pour ceux qui connaissent malheureusement ça, je refais de grosses crises d'angoisses.
Je me demande si c'est ce "chamboulement" qui aurait réactivé tout ça. Si, comme par exemple avec la théorie de Dabrowski, je suis en train de passer une étape et que donc cela a une incidence sur ma personne, de manière négative mais pour finalement aller vers autre chose, pour grandir et aller vers du positif.

Cela me chagrine, mais je dois être trop gourmande et je me suis fourvoyée naïvement en croyant que si l'hypothèse était validée tout irait mieux, forcément.

En somme, j'aurai bien aimé savoir si ce tourment intérieur post-test (tout frais) vous parle, et comment vous l'avez vécu et mieux appréhendé.

Je médite beaucoup plus depuis, cela me fait énormément de bien, mais j'ai l'impression qu'il faudrait que je médite à longueur de journée pour me sentir bien, chose qui est évidemment impossible. Mais la pleine conscience me fait du bien sur l'instant, puis une heure après ça repars en cacahuète.

Je ne sais pas si cette "étape" fait écho en vous, mais si jamais vous pouvez me partager votre ressenti à ce sujet, peut-être que cela m'aidera ( moi-même mais aussi les autres qui passeront par ce stade, je ne voudrais pas être trop égoïste Image)
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Louise »

Ça fait un an et demi maintenant que j'ai passé le test. Je pense que la phase digestion est passée.
Au niveau personnel, je ne pensais pas que ça changerait grand chose...
La première semaine post test m'a quand même bien secouée.
Après, à court terme, ça m'a regonflée (aaah, notre ami l'ego, on a envie de mettre cette notion de valeur un peu loin, hein, pis on est fier quand même...). Je savais depuis toujours que j'avais un cerveau, j'avais envisagé l'option THQI, un tout petit peu, mais au final je m'attendais pas à ces chiffres, surtout parce que la notion de décalage, je l'avais jamais vraiment sentie.
Je n'avais pas particulièrement de barrières de type "j'y arriverais pas" à faire péter, par contre je suis plus indulgente avec moi même. Admettre que de manière constitutive, on supporte pas le bruit (et donc on ne supporte ni supermarché ni concert), on démarre 1000 trucs pour en finir 2 (au mieux), on a besoin de tout contrôler, tout comprendre, qu'on est globalement chiant(e) de naissance, dur à vivre pour les proches) eh bin paradoxalement ça aide à lâcher prise dessus. Bah oui, on est pas "fou" ou "anormal". Ousi, on l'est, mais non :)

Je dois admettre que je ne réalise pas toujours que je vais plus vite, plus loin que les autres, et je ne gère pas mieux mon impatience devant ceux qui projettent pas 10 coups en avant, et que le fait que je n'ai pas l'impression de réaliser des choses exceptionnelles pouvait être bloquant, voire humiliant, pour mes proches et mes collègues (ce sont des gens extérieurs qui me le disent, que untel ou une telle est perturbée depuis que je suis là)

Sinon, ça a beaucoup éclairé mes méthodes éducatives.
Ça a clairement soulagé pas mal de mes attentes/rapports à mes enfants et un peu enflammé, au début, les relations avec mon mec.
Parce que du coup, je considère acquis, constitutifs ces fonctionnements qui lui, l'agacent au plus haut point : discuter tout tout le temps, être dans la lune, n'avoir aucune méthode, être incapable d'expliquer un raisonnement. Pour moi et pour les enfants.
Et il a l'impression que ça dédouane (moi et les enfants) de "faire des efforts", et puis il faut admettre qu'il se sent du coup, un peu seul et un peu saoulé...

Alors qu'en changeant de paradigme, il suffit de s'adapter au fonctionnement de chacun, et les règles des différents contrats peuvent quand même être respectées...

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Sauvageonne »

Hoppy a écrit :

De mon côté, c'est un peu un chamboulement quand même. Je ne sais pas si c'est "normal" ou si c'est moi qui sur-réagit, comme j'en ai souvent l'habitude. En gros, pour ceux qui connaissent malheureusement ça, je refais de grosses crises d'angoisses.
Je me demande si c'est ce "chamboulement" qui aurait réactivé tout ça.
Cela me chagrine, mais je dois être trop gourmande et je me suis fourvoyée naïvement en croyant que si l'hypothèse était validée tout irait mieux, forcément.

En somme, j'aurai bien aimé savoir si ce tourment intérieur post-test (tout frais) vous parle, et comment vous l'avez vécu et mieux appréhendé.

Je ne sais pas si cette "étape" fait écho en vous, mais si jamais vous pouvez me partager votre ressenti à ce sujet, peut-être que cela m'aidera ( moi-même mais aussi les autres qui passeront par ce stade, je ne voudrais pas être trop égoïste Image)
Merci pour ton message, à trois jours du diagnostic, je sens les crises d'angoisse qui rôdent...
Je dois même t'avouer que mon entourage l'a remarqué alors que je n'ai rien dit à personne!
Perdue, excitée, seule et en sur-régime intellectuel, je n'ai plus d'appétit et dors très peu.
Je ne pense pas t'aider car je gère encore moins bien que toi!

Le bilan à 3jours n'est pas joyeux, j'espère que ça va passer. Tout comme toi je m'imaginais un soulagement, une explication mais en fait ça a relancé la machine à "conneries" (merci papa pour cette expression qui a ponctué mon enfance!) contre laquelle je me bats depuis si longtemps:(

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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par isil »

Sauvageonne a écrit : Perdue, excitée, seule et en sur-régime intellectuel, je n'ai plus d'appétit et dors très peu.
Je crois que c'est normal, j'ai peu dormi aussi et j'y pense sans arrêt. Mais on va y arriver faut se laisser du temps...
Louise a écrit :Ça fait un an et demi maintenant que j'ai passé le test. Je pense que la phase digestion est passée.
Ben voilà dans un an ou deux ça ira mieux :lol:
" They did not know it was impossible, so they did it ! "

Bigoudom

Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par Bigoudom »

Bonjour à tous!
C'est là mon premier message depuis que je me suis inscris sur le forum il y a de ça 3 mois.
Tout d'abord je remercie kid pharaon pour ce post et tous les autres car c'est généralement très agréable de vous lire. Cela fait même un bien fou.

A mon tour d'apporter mon témoignage dans lequel je serai certainement dans la redondance vis-à-vis des messages précédents mais je viens de passer un temps fou cette semaine à farfouiller sur le forum (n'en déplaise à mon employeur!) et ça m'a éclairci l'esprit.

Vous vous demandez sans doute à ce stade du message quand je vais vraiment commencer à parler de quelque chose en rapport direct au sujet. Eh ben ça commence maintenant! Parce que soit dit en passant vous êtes peut être cool mais j'en suis déjà à la dixième ligne et il faut pas non plus que j'abuse de votre temps. Ceci dit c'est vrai qu'on peut souvent digresser, peut être à cause de la pensée arborescente et ... eh oh y'a encore quelqu'un? ... Merde je les ai perdus je crois...encore raté... Je suis vraiment nul avec mes blagues pourris. J'ai plus qu'à trouvé un autre forum...

Bon un peu de sérieux et merci à ceux qui lisent encore ce message. J'ai été diagnostiqué surdoué il y a 10 mois à la suite de consultations chez un psychologue où je venais à la base pour tenter de résoudre mes problèmes de bien-être et de comportement pour disons sauver mon couple. Cela faisait des années que, comme beaucoup d'entre vous, j'étais persuadé d'être schizophrène ou souffrant de quelque folie du genre. Alors pour en revenir à la question de l'évolution post-test, la première a été d'ôter de telles idées de mon esprit et de me dire qu'après tout je suis un humain tout ce qu'il y a de plus sain psychologiquement. Par la suite, j'ai eu quelques consultations avec le psy et au bout d'un moment je me suis "c'est bon maintenant que je sais ce que je suis je vais pouvoir lutter contre".
J'ai fait alors des efforts dans les relations en essayant de m'intégrer aux discussions du style "sur la pluie et le beau temps" auxquelles beaucoup de gens semblent prendre plaisir; je m'efforçais de ne pas m'évader pendant qu'ils se répétaient ou développaient leurs idées que j'avais vu venir depuis les premières phrases.
Enfin bref, cela pour dire que j'allais dans le mauvais sens car je luttais finalement contre ce que j'avais découvert être et pensais que connaissant désormais mon fonctionnement je pourrais réparer chez moi ce qui m'empêchait d'être comme les autres, i.e. serein et prendre plaisir à être en société. Mais j'ai rapidement vu que la machine à pensée n'allait pas s'enrayer comme ça par magie.

Parallèlement, je vivais très mal deux choses. Premièrement, l'idée que, malgré la douance, je ne réussisse pas professionnellement et, deuxièmement, le sentiment d'avoir raté ou gâché ma vie en n'ayant pas été détecter plus tôt (ce qui entraîne chez moi du ressentiment vis-à-vis de mes parents et de l’éducation nationale...) Je développerai pas d'autres réactions car je vois que je commence à être un peu long. Ce que je veux dire c'est qu'après le soulagement post-test et malgré m'être informé sur la douance, avoir discuté avec le psy, etc., je suis retombé dans la même spirale qu'auparavant sans même l'en rendre compte. Ce qui ramène au doute d'être HPI, car si je l'étais je réagirais intelligemment, et désormais réussirais... Mlle Rose, dans un message parlait de sinusoïde et c'est exactement ce que je perçois de mon fonctionnement. Que ce soit des sinusoïdes à l'échelle de la minute, du jour; ou encore celles qui se déroulement sur des mois et qui m'entraînent inévitablement à chercher à toucher le fond avant de remonter et de redescendre en cherchant à creuser encore plus. C'est comme si je cherchais à la moindre contrariété à détruire tout ce j'avais réalisé lorsque j'étais en haut de la sinusoïde et cela parce que c'est tout ce que je mérite ou ce que je vaux.

Vous trouverez que je vais peut être un peu dans tous les sens (je pense que c'est le bien de se livrer enfin qui entraîne cela) mais j'ai tout de même une raison d'avoir écris les deux paragraphes précédents.
Comme je l'ai dit au début, j'ai ces jours-ci lu nombre de messages sur ce forum dans différents sujets et j'ai réalisé que la première chose à faire après le test est de s'accepter réellement, de comprendre qu'on ne peut pas changer les choses. Et de vraiment se dire qu'on fonctionne différemment, qu'on embrasse pas le monde comme une majorité de personnes, d'oublier le score du test et les doutes sur celui-ci (ne trouvez-vous pas que qu'on sait le résultat on sent au fond de soi que c'est vrai? Sans qu'on se dise pour autant "ah oui c'est vrai j'ai l'impression d'avoir toujours été plus intelligent que les autres"). Sinon on reste sur cette sinusoïde et inlassablement on retourne à ce qu'on était avant le test. La seconde chose est, et je reprends encore une fois à peu près des mots de mlle Rose: on ne peut pas lutter contre la sinusoïde mais on peut réduire son amplitude, et sans doute sa fréquence.
Et, comme je l'ai lu aussi plusieurs fois, utilisé notre particularité. Tu n'arrives pas à arrêter de penser? Et alors? C'est plutôt cool dans le fond, non? Au moins on ne s'ennuie jamais avec soi-même! :razz: Alors utilise cet outil et les autres que tu possèdes; Il suffit juste de l'alimenter avec des trucs positifs et constructifs. Comme l'a écrit 2neurones c'est un atout. Mais cela demande un peu d'effort et surtout d'en parler. Que ce soit ici, à un psy, des amis.

Il m'a fallu près d'un an pour, non pas en arriver à cette conclusion en apparence simpliste, mais à réellement le penser, le croire (c'est là que ce n'est pas une conclusion ou un conseil simpliste). J'imagine qu'il faut un temps différent à chacun pour que ça arrive mais il ne faut pas laisser tomber. Pour moi il a fallu que je fasse une dépression réactionnelle (suite à une année pourrie sur le plan privé et une surcharge de boulot) et un mois d'arrêt pour que j'accepte le diagnostic, pour que je m'accepte.
Et même si je me sens enfin (en partie) libéré du poids quotidien j'ai encore besoin de lâcher tout ce que j'ai dans ma tête (ça se voit sans doute non?) et pense retourner voir le psy. Mais je sais que je peux avancer.

Voilà. J'ai relu mon message et je suis à peu près sûr de m'être exprimer clairement... Dans le cas contraire je suis sûr que vous comprendrez quand même ;) !
Et merci au forum car c'est en partie grâce à vous que je viens de réaliser cela et que tout semble 'un peu) plus simple désormais.

Navré pour la longueur, ce message aurait peut-être eu plus sa place dans les présentations; mais c'est un grand pas pour moi d'avoir posté sur un forum donc je suis tout de même content!

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madeleine
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Re: Quelle évolution après confirmation par le test ?

Message par madeleine »

J'aimerais ajouter un rondin à la cabane ; en lisant les pages du forum (pour ma culture G), il me semble que pour une grande partie des joyeux posteurs le diagnostic arrive entre 20 et 35 ans, période où, douance ou not douance, on règle ses comptes et on essaie de mettre en cohérence sa vie d'adulte avec ce qu'on construit de son identité.
Dans mon histoire ce diagnostic arrive à la fin d'un processus qu'il n'a donc pas modifié : celui de l'acceptation de soi, quand on se dit que désormais tout n'est plus possible et qu'il faut cesser de chercher hors de soi ; j'ai tendance à lier cette prise de conscience avec le passage des années, l'accumulation d'expériences mais aussi une certaine lassitude positive (c'est une sorte de désintégration mais très très LENTE :pfff pis à la fin on meurt).
Donc je suis allé me faire tester à 47 ans juste pour pouvoir me dire paradoxalement que, tout du long, j'étais bien comme les autres, parce que c'est aujourd'hui ce qui me frappe : c'est comme si en obtenant cette explication qui me permet d'achever ma définition, j'avais obtenu la certitude d'avoir bien ma place au milieu des gens, l'espace de créer mes petites choses à ma façon et que je ne me tromperai ni plus ni moins que n'importe qui. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous.
Je pense qu'intrinsèquement le haut potentiel (rhâgn ces appellations :tapette !) est plus facile à manier quand on vieillit, et même si ce n'est pas valable pour tout le monde je voulais quand-même l'écrire pour tous ceux qui ont 20 ans et qui en bavent : on a un gros cube, pas de permis ni d'instructeur alors on tombe beaucoup mais on finit par y arriver si on lâche pas son bon sens.
D'ailleurs peut-être pourrait-on envisager un post "mieux vieillir avec son QI"
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur madeleine pour son message :
Gilou de Canterate
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

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