Conférence de Wilfried Lignier à Bourg-en-Bresse (28/06/2013

[sebzinzin]

Préambule :

L'objet de ce post n'est pas de lancer une polémique sur les travaux du sociologue dont je vais vous parler, mais de vous les présenter, car j'ai pu avoir en un aperçu aujourd'hui en assistant à sa conférence. Je ne sais pas si ce post a vraiment sa place sur ce forum d'adultes, car il ne concerne en fait que les enfants intellectuellement précoces, mais je pensais que les conclusions du sociologue en question pourraient vous intéresser.

(Note: J'ai bien conscience que ce post est très indigeste, mais soyez assurés que j'ai fait du mieux que je pouvais pour en faciliter la lecture. Simplement, la conférence a duré un certain temps et le conférencier parle très vite .. et je suis très très bavard !)

Le contexte :

• Conférence de Wilfried Lignier, sociologue, chercheur au CNRS, tenue le vendredi 28 juin 2013 à la demande de l'Association Régionale des Conseillers d'Orientation Psychologues (CoPsy) à Bourg-en-Bresse :
  
  « "Une sociologie des enfants surdoués » pour mieux comprendre la question de la précocité intellectuelle »

• Contenu apparemment tiré du livre La petite noblesse de l’intelligence. Une sociologie des enfants surdoués, 2012.

• Assistance composée principalement de CoPsy, avec quelques enseignants au milieu (ma compagne et moi-même, tous deux de formation scientifique, ainsi que trois collègues de mon établissement).

Note 1: Les approximations / erreurs d'interprétations ne sont pas impossibles, mais j'ai essayé d'être le plus fidèle possible aux propos du conférencier (qui ne sont pas les miens !), en me basant sur les notes prises par ma compagne, ainsi que sur ma mémoire.

Note 2: Dans un souci d'objectivité, j'ai donné à lire ce compte-rendu à ma compagne, sans doute plus distante du thème que moi, qui ne m'a demandé aucune correction.

Le contenu

Après avoir présenté un historique de la notion de douance, W. Lignier brosse un portrait sommaire du "monde de la douance" en France, avant de proposer les résultats de son étude sociologique concernant les caractéristiques "générales" des EIP, qu'il interprète ensuite.

[tabs: I- Historique]

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Pour comprendre l'origine des mots comme surdoué ou précoce, il faut aller voir du côté des USA où les « gifted children » étaient évoqués dès les années 1920. Une des idées étant de les regrouper, il fallait pouvoir les détecter, d'où la mise en place d'outils psychométriques (les premières échelles de QI si j'ai bien compris).

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En France, on ne parlait pas de ces enfants, car il y avait une vision plus normative des choses, dans la mesure où, en gros, l'école achevait sa massification (l'école de Jules Ferry voit le jour dans les années 1880 (j'ai fait une recherche Google parce que j'avais oublié)). Dans ce contexte, les écoliers étaient considérés comme "tous les mêmes", sauf pour certaines catégories moins performantes que l'ensemble comme par exemple (et je cite le conférencier) les « débiles ». Pour résumer, un élève était "normal" ou "pathologique par défaut de capacités cognitives". Bref, pas de place pour les autres.

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Les premières publications remontent au début des années 1970, avec l'apparition de traductions de l'abondante littérature américaine. Rémy Chauvin publie en 1975 le premier livre en français sur la question (intitulé Les Surdoués, il s'agirait d'un livre « qui pouvait se lire à la plage », avec des quizz, etc...), aux éditions Laurence Pernoud (Note: Du nom de l'auteur du célèbre manuel pratique d'élevage d'enfants). D'après W. Lignier, Rémy Chauvin était un éthologue spécialisé en sociétés animales (abeilles), doublé d'un touche-à-tout plutôt attiré par le thème "para-psy" (OVNI, capacités spéciales, etc..., bref, pas une pointure en psychologie ou sociologie). Cet ouvrage introduit le mot « surdoué » dans la langue française, qui fait appel, à l'époque, à une notion de « merveilleux ».

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Entre ces débuts et 2005 (voir la suite), W. Lignier ne s'est pas attaché à reconstituer une chronologie détaillée, d'où la tonalité un peu brouillon des paragraphes suivants. L'idée conductrice (c'est en tout cas mon interprétation) est cependant qu'un lobbying (ce mot n'est pas employé par W. Lignier) va permettre de passer de ce concept « merveilleux », un peu farfelu, à une notion « sérieuse », légitimisée par l'État.

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Les « militants » (je cite W. Lignier), à leurs débuts, essaient d'attirer l'attention publique sur le risque que pourrait faire courir à la nation, en termes de rayonnement, le fait de de négliger les surdoués, en amenant à un gâchis de potentiels. Ce genre de discours est peu relayé, le plus souvent négativement, du fait de l'assimilation facile qu'on peut en faire avec les théories eugénistes de l'amélioration de l'espèce humaine. De là, apparemment, la connotation, encore aujourd'hui, du mot « surdoué ».

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Dans un deuxième temps, le discours est modifié, s'appuyant non plus sur des arguments portant sur le bien-être collectif, mais sur les soucis rencontrés, individuellement, par les enfants surdoués du fait notamment de la massification et de l'uniformisation des parcours scolaires. Le premier à insister sur cette notion de bien-être individuel est Jean-Charles Terrassier, qui introduit, pour marquer la rupture, le terme « précoce ». L'AES (Association Enfants Surdoués) devient alors l'ANPEIP (Association Nationale des Parents d'Enfants Intellectuellement Précoces). Le glissement sémantique n'est pas anodin, car il semble avoir été une des conditions imposées par l'État préalablement à la mise en place de classes pilotes (à Nice, ville berceau de l'association) pour les enfants précoces.

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En parallèle, les institutions commencent à travailler sur la différenciation des parcours et les savoirs médico-psychologiques sont de plus en plus médiatisés , ce qui "booste" les associations.

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En 2002, une première commission du ministère de l'Éducation Nationale (où il ne se passera rien d'après W. Lignier) se penche sur la question des EIP, ce qui rend les choses sérieuses, puisque l'État leur reconnaît un statut à part entière. Les publications scientifiques ou grand public apparaissent / se multiplient (W. Lignier cite une revue ayant publié un numéro spécial, truffé, selon lui, des thèses de l'AFEP). On arrive alors en 2005, où une loi sur l'avenir de l'école prévoit des aménagements pour les EIP afin de leur permettre de développer pleinement leurs capacités.

[tabs: II- Qui teste, pourquoi ?]

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Le concept de précocité intellectuelle étant relativement récent, les formations universitaires ne l'ont pris que tardivement en compte. Indépendamment de bonnes formations en psychométrie, les psychologues scolaires manquent de temps pour faire passer des tests et les exploiter dans les écoles. De plus, et le conférencier souligne le paradoxe, l'État incite à la reconnaissance des EIP et inscrit dans la loi leurs droits à bénéficier d'une scolarité en conformité avec leurs éventuels besoins, tout en menant une politique éducative conduisant à la diminution du nombre de postes de CoPsy et d'autres personnels à même de se saisir de ces problématiques directement dans les établissements scolaires, deux démarches difficilement compatibles.

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Il faut donc se tourner vers les psychologues libéraux, qui ne sont pas du tout égaux entre eux sur ces thématiques. W. Lignier évoque alors un mécanisme qui amène certains de ces psychologues, pour lesquels les tests de QI peuvent représenter une activité très lucrative, à peut-être créer / jouer sur un effet de mode (en tirant certains résultats vers le haut, ou en évoquant une précocité chez tel ou tel enfant sans la justifier de manière objective), afin que les clients participent à la croissance de leur « réseau », tout en étant également pressés par les associations qui cherchent à élargir le cercle de leurs adhérents. Par conséquent, les associations (ANPEIP, AFEP...) deviennent des « producteurs de niches », n'hésitant pas à fournir des « statistiques sauvages » (par exemple sur le taux d'échec scolaire des EIP...) afin d'alimenter la machine.

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W. Lignier présente alors son travail de sociologue destiné à produire de « vraies statistiques », en précisant qu'il a travaillé sur un échantillon de surdoués avérés, recrutés par le biais des associations, en général un an après la passation des tests (Note: W. Lignier estime que son échantillon est représentatif de la population des surdoués dans son ensemble, modulant néanmoins son propos en disant que, quoi qu'il arrive, des statistiques valent toujours mieux que rien). Il présente alors des tableaux, résumant les caractéristiques rencontrées dans sa population de référence (voir III- Résultats).

(Note: J'ai retrouvé sur internet des tableaux qui m'ont paru identiques (en comparaison aux nombres que ma compagne a notés ou que j'ai retenus), sans pouvoir garantir de manière certaine que ce sont effectivement les mêmes tableaux).

[tabs:III- Résultats]

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• Les parents font tester leurs enfants très jeunes (âge moyen d'environ 6-7 ans, âge modal de 5 ans).
• Environ 53% des EIP ont une mère de catégories socio-professionnelles (très) favorisées (=CSP+), à comparer aux 18% de CSP+ dans la population générale des femmes du même âge que les mères des enfants de l'étude (70% vs 28 % pour les pères).
• Environ 85% des EIP ont une mère ayant un niveau d'études "supérieur" à Bac+2, à comparer aux 35% de Bac+2 et plus dans la population générale des femmes de même âge que les mères des enfants de l'étude (76% vs 29% pour les pères).
• Environ 74% des EIP sont des garçons (entre 69% et 87% selon CSP). (Note: ma compagne (qui a pris les notes sur lesquelles j'ai basé ce compte-rendu), relevait plutôt le pourcentage de filles IP, c'est trop lol quoi !).
• Environ 2% des EIP sont "en retard" dans leur parcours scolaire, 35% sont "à l'heure" et environ 63% ont au moins un an d'avance (à comparer aux 17%, 81% et 2% dans la population générale).
• Les parents d'EIP ressentent leur enfant comme étant en difficulté, "normal" ou bon voire excellent à hauteur de 6,7%, 21,6% et 71,7% respectivement.

[tabs:IV- Conclusions / Interprétations]

(Note: partie un peu difficile à synthétiser / rédiger, car le conférencier n'a pas regroupé dans son exposé de conclusions présentées en tant que telles, mais les a plutôt distillées tout au long de la conférence.)

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1) Qui sont les EIP

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Contrairement aux idées reçues (développées dans des ouvrages à succès, comme le livre « Trop intelligent pour être heureux » de Jeanne Siaud-Facchin), les EIP sont très principalement des garçons issus des classes sociales favorisées et sont très majoritairement en réussite scolaire.

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2) Les motivations des parents

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D'après ses résultats et les entretiens qu'il a eus avec les parents des EIP de son étude, W. Lignier estime que ces parents, souvent en rupture avec la chose scolaire, veulent « savoir ce que leur enfant a dans le ventre », afin de « se rassurer ». Ceci expliquerait le caractère précoce de la démarche de test, dans un contexte scolaire (école maternelle et début du primaire) où les jeunes enfants sont finalement peu évalués / discriminés ou, plutôt, dans un contexte où les parents ont du mal à objectiver et comparer les résultats des évaluations de leur enfant (évaluations en général non présentées sous forme de notation à ces âges). Il s'agirait donc aussi pour ces parents d'une des manières possibles de singulariser leur enfant.

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3) Les réponses parentales à la douance

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Dans la mesure où la précocité intellectuelle relève du champ médico-psychologique, on pourrait penser que les parents d'EIP réagissent (à un test positif de leur enfant) à l'intérieur de ce même champ médico-psychologique, en recherchant, par exemple, des remédiations (rééducation ou autre), afin de permettre à leur enfant de suivre une scolarité "normale". Or, il s'avère que ce n'est pas de cette manière que réagissent la majorité des parents, qui s'inscrivent en général plutôt dans une stratégie scolaire uniquement.

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Ainsi, suite à la reconnaissance par l'État de l'intérêt du dépistage des EIP et de l'adaptation de leur parcours scolaire, obtenue grâce à une action de lobbying de longue haleine, les parents d'EIP, majoritairement issus de classes favorisées, peuvent obtenir, de manière légitime, des privilèges pour leur enfant. Ces privilèges, dans un contexte de budget limité, sont octroyés au détriment d'enfants moins favorisés (que ce soit par leurs capacités intrinsèques ou par leur origine sociale), ce qui pose problème vis-à-vis des objectifs de l'école républicaine, fondée sur l'égalité des chances (rappelons que les EIP ne représentent théoriquement qu'environ 2% de la population générale).

[tabs:V- Mon avis]

Ayant moi-même été (un peu) sensibilisé aux questions concernant la douance en général et les EIP en particulier, je souhaitais apporter mon éclairage personnel à ce compte-rendu, sans toutefois pouvoir garantir que ma sensibilité personnelle ne soit pas déjà apparue dans ce qui précède.

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1) Le problème de l'échantillon et de la généralisation des conclusions

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W. Lignier défend la construction de son échantillon de la façon qui suit :

• Les enfants non détectés par un test ne peuvent être considérés comme précoces : les enfants avérés précoces seraient donc représentatifs de l'ensemble des EIP.
• Le taux de renouvellement élevé des adhérents aux associations de parents d'EIP indiquent qu'elles regroupent majoritairement des parents en recherche de service, dans une démarche de consommation, sans forcément se reconnaître dans les valeurs de militantisme véhiculée par ces associations : l'échantillon de familles recrutées en passant par les associations serait donc représentatif de l'ensemble des familles d'EIP.

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Cette approche est, selon moi, très biaisée. Lorsqu'on sait que le test demande un certain niveau d'investissement, tant financier (tarifs élevés, compris en général entre 150 et 250 euros) que "de démarche" (rechercher un professionnel compétent et accessible, consulter (souvent, de 2 à 3 rendez-vous assez longs), parfois en des lieux éloignés du domicile), il me semble totalement illusoire de penser que les enfants testés puissent être considérés comme représentatifs de l'ensemble des enfants de la population française. Dès lors, les enfants avérés précoces ne peuvent pas non plus l'être avec, sans doute, une forte sous-représentation des enfants issus de CSP défavorables dans l'échantillon final de W. Lignier.

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De plus, l'inscription à une association relève d'une démarche particulière, qui ne concerne pas du tout (en tout cas dans mon entourage) tous les parents d'EIP. Encore une fois, cette démarche me semble aussi plus difficile pour les parents de CSP défavorisées, d'où peut-être un biais encore plus important dans les résultats observés.

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Par conséquent, la démarche de W. Lignier, consistant à tirer des conclusions générales concernant les enfants EIP en se basant sur les résultats obtenus sur cet échantillon, me paraît à tout le moins peu rigoureuse. J'ajouterais que la façon assez partisane de présenter et interpréter ces résultats (mon ressenti général), particulièrement devant une assistance de CoPsy, apparemment majoritairement las de rencontrer des parents cherchant souvent des "excuses" à leur enfant décrocheur en surfant sur la vague de la précocité, pourrait même se révéler contre-productive:
si les conclusions de W. Lignier à propos de son échantillon ne sont pas à remettre en question, que penser du taux d'échec scolaire des EIP issus de classes sociales défavorisées (qui, comme on l'a vu, sont probablement beaucoup plus nombreux que ce que W. Lignier semble penser) ? Je ne dispose pas d'autres statistiques que celles présentées dans cette étude, sinon des « statistiques sauvages » (appellation utilisée par W. Lignier) faisant état d'un échec scolaire d'une proportion non négligeable d'EIP. Dès lors, écarter la question des EIP des préoccupations gouvernementales (comme W. Lignier semble le préconiser (en filigrane néanmoins) dans son souci de maximisation de l'efficacité des moyens de l'Éducation Nationale), pourrait mener à ignorer les plus fragiles d'entre eux, ceux qui ne bénéficient pas d'un cadre familial à même de les stimuler et de les aider dans leur parcours scolaire.

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Concernant le sexe des enfants de l'échantillon, W. Lignier soulignait lui-même que, peut-être, la surreprésentation des garçons pourrait avoir un lien avec l'image que les parents se font d'un garçon par rapport à une fille, associée au constat classique (mais je ne connais pas de statistiques là-dessus) disant que les filles réussissent mieux à l'école. Pour résumer, « Je veux que mon garçon réussisse dans la société, je cherche tous les moyens possibles de le mettre en avant. ». Sur ce point, je trouve l'approche de W. Lignier pertinente et intéressante. J'aurais aimé avoir des statistiques sur le sex-ratio des enfants présentés au test de QI, indépendamment de leurs résultats audit test pour pouvoir étayer cette idée.

Conclusion

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Si l'approche historique de W. Lignier m'a paru très intéressante et si les questions soulevées (parfois en filigrane), concernant notamment les moyens à allouer à la "cause" des EIP en milieu scolaire, comparativement aux autres élèves à besoin spécifique et aux autres enfants en général, me paraissent importantes, les moyens utilisés pour répondre à ces questions, les résultats obtenus, ainsi que la manière de les présenter ne m'ont pas du tout convaincu de la validité de l'étude. Je suis (modérément) inquiet de l'impact que les conclusions de W. Lignier pourrait avoir sur l'opinion publique et / ou la politique éducative gouvernementale.

De nombreux "détails" n'ont pas été intégrés à ce compte-rendu, déjà bien trop long.

Je suis ouvert à la discussion et aux questions.

PS: j'envisage de contacter W. Lignier (pas tout de suite) pour l'informer de l'existence de ce post, peut-être les uns ou les autres y verraient-ils une objection, dont ils ne devront, le cas échéant, pas hésiter à me faire part !

[dédale]

Seb,
je me permet de t'indiquer ce lien sur le Livre de cet auteur qui a fait l'objet d'un Topic.

[sebzinzin]

oh bah mince alors....

heureusement que mon texte sera utile dans un autre contexte que celui du forum, parce que sinon j'aurais un peu la sensation d'avoir essayé de réinventer la roue en 2013...
Mais pour répondre à la remarque de Jean (dans l'autre sujet) sur la représentativité des précoces dont parle W. Lignier, pour avoir assisté à sa conférence, j'affirme qu'il "glisse" très facilement (et même dès le début en fait) de << Les surdoués avérés >> à << Les surdoués >>. Et c'est ça qui est le plus malsain à mon sens.

sébastien

[Mlle Rose]

Ben pas mince Tu apportes un autre éclairage, sur une conférence et non un livre, tu as pris le temps et la peine de nous poser un post construit, ne te fouette pas
Je pense que ton propre regard, le fait de l'avoir vu parler, peut faire avancer le débat autour de ça. Autour de ce qui paraît justifié et des biais de son analyse. Non ?

[sebzinzin]

Ouais, c'est pas faux.

Mais les reprises, c'est moins vendeur que les originaux (encore qu'un fil que j'ai parcouru semble indiquer le contraire) et je voulais que des milliards de personnes contribuent à ce post original traitant de choses jamais vues (mais pas totalement non plus ).

sébastien

[galou]

Merci Seb pour le résumé de cette conférence, qui apporte un éclairage supplémentaire sur les recherches de ce sociologue. Du coup, j'ai lu ton sujet et le sujet dont a parlé Kristoc'h et la comparaison est assez intéressante. En effet, dans le sujet précédent, une personne avait lu le livre et il en était ressori que W. Lignier n'était pas aussi catégorique qu'il n'y paraissait. Toutefois, au vu de la conférence dont tu nous parles, tout en sachant que ce livre a été publié il y a plus d'un an, je me pose la question de la remise en question de ses hypothèses.

Un an après la publication de son livre, son point de vue semble n'avoir pas évolué, ou si, mais dans la consolidation de l'idée de lobbying, et de la façon employée par les parents pour mettre leurs enfants en avant, expliquer qu'ils se plantent à l'école, etc. Cela veut donc dire que W. Lignier n'est pas allé voir ailleurs, n'a pas forcément discuté et débattu avec les associations dont il parle et qu'il est tellement sûr que son échantillon soit représentatif qu'il ne s'est pas donné la peine de l'enrichir depuis un an.

Bref, je ne vais continuer ce post car je n'ai pas assisté à sa conférence ni lu son livre, donc je ne peux pas juger les conclusions de cette personne "objectivement" (même si ça me démange un peu quand même ), mais pour moi la sociologie est une science sans cesse en questionnement, ce qu'il ne semble pas faire ici.

[Camcam]

Salut zinzin,
D'abord chapeau pour le boulot et merci pour le partage.
Je vais prendre le temps de lire et de te dire ce que j'en pense.... Maintenant que c'est écrit, je ne peux pas me défiler!!!
Ta femme aussi est dans l'enseignement?
@+. Cam

[sebzinzin]

Maintenant que c'est écrit, je ne peux pas me défiler!!!

Ta femme aussi est dans l'enseignement?

Oui !