Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

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Coralie352
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Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

Je n'ai pas trouvé de post existant abordant ce sujet (si c'est le cas et que je l'ai raté je m'en excuse et s'il vous plaît, déplacez-le :) ).

Ma fille a 9 ans, elle est THQI, elle adore apprendre, est dans la recherche de la reconnaissance / l'approbation de ses capacités, à l'école elle est en sous-régime et cela a induit chez elle une attitude de sous-performance...

Je fais de mon mieux pour lui nourrir l'esprit quand elle est en-dehors de l'école, mais en même temps elle clashe avec moi...
Exemple : Elle a un test de français ce mercredi. Elle le sait depuis le milieu de la semaine dernière. Elle sait que sa faiblesse d'apprentissage est qu'elle ne se donne pas le rigueur de travail d'inscrire aussi bien mentalement que physiquement l'écriture des mots (se créer la carte mentale du mot par le geste physique pour la ressortir quand il y a besoin - je sais qu'il y a un mot pour ce concept mais là maintenant tout de suite il m'échappe :-S ).
Elle sait qu'elle doit travailler sur sa Mémoire de Travail (nous en avons discuté, je lui ai expliqué, avec des schémas, etc... Elle a compris...), et donc réviser tous les jours l'orthographe des mots (genre : liste de mots à apprendre à écrire et à connaître en fonction des mots en allemands --> la 1ère langue enseignée est l'allemand ici).
Donc, oui, c'est fastidieux... La lecture à haute voix, la copie, recopie, vérification chaque jour d'une liste de mots, c'est fastidieux. Et trois fois sur quatre, elle bâcle son travail de révision.
J'essaie de lui rendre le travail plus sympa, de l'encourager, mais soit elle est dans l'évitement total (genre elle me ment = elle m'a dit qu'elle l'avait fait le vendredi et le samedi et quand je demande à voir pour vérifier elle trouve des excuses pour avoir raconté de histoires ), ou alors elle fait mal son travail en grognant, en râlant, en pleurant, et la ça devient carrément douloureux, pour elle, pour moi...
Et c'est la même chose avec les tables de multiplications...
Et moi, ce genre de comportement, bien qu'étant sa mère, je l'aime, ça me met hors de moi. Quand elle entre dans cette phase-là je n'ai qu'une seule envie c'est la coller au mur... Je ne le fais pas, mais quelques fois mes mots fouettent plus vite que ma tête ne les arrêtent, et après je m'en veux (là c'est mon passif à moi qui se déclenche au quart de tour).
Je suis très bien placée pour savoir combien les mots peuvent faire mal et j'avoue qu'après ces 3 derniers jours je ne sais plus...
Je ne sais plus comment faire... Je ne sais plus quoi faire... Comment lui provoquer ce déclic pour qu'elle comprenne ? Qu'elle comprenne qu'elle a un choix à faire ! Le choix entre savoir et comprendre quelles sont ses faiblesses et les travailler pour les compenser et voir les portes pour ses projets s'ouvrir devant elle (elle veut être créatrice/graphiste de jeux vidéos 3D) ou alors rester là à glander et attendre que les choses lui tombent toutes cuites entre les pattes et dans ce cas ne pas arriver bien loin.
Je dis "lui provoquer ce déclic", mais je sais très bien que cela ne peut venir que d'elle, en elle... Je sais aussi qu'elle n'a QUE 9 ans... Mais avec le poids que l'école lui met déjà sur les épaules (elle est francophone, elle échouera, elle finira au Technique, métier de fille, blablabla !)

Je ne cherche pas à la pousser absolument à la performance, ni à ce qu'elle soit la meilleure (je déteste la compétitivité), mais j'essaie de lui donner ce goût du "j'essaie de faire du mieux que je peux...". Généralement je me dis que ça passe par l'exemple, et cet exemple, entre moi et son parrain, elle l'a. Mais le déclic ne se passe pas...

Je me dis que peut-être je lui ai fais la vie trop facile et j'avoue que j'ai même considéré d'aller passer un an à l'étranger, genre Haïti, Madagascar ou autre pour qu'elle fasse l'expérience de la pauvreté extrême, de la difficulté de la vie et aussi de sa richesse pour qu'il y ait ce déclic !
Elle est combative quand elle le veut, pleine d'énergie, têtue et butée comme une mule quand elle le décide (le fruit n'est pas tombé bien loin de l'arbre), adore lire, a une immense fibre artistique qu'elle tient de son père, et refuse de fournir le moindre effort car "à quoi ça sert ?"...

Et pourtant... Elle est tellement contente d'elle-même quand elle réussit un sans faute en orthographe, elle sait qu'elle en est capable, elle sait qu'elle peut fournir l'effort et se donner le temps d'intégrer les cartes, mais c'est "chiant !" et elle "n'a pas envie !", et j'avoue que je ne sais plus comment faire... Je ne sais plus comment m'y prendre...

J'ai essayé de voir avec la psy scolaire, mais... pschhhttt ! Je n'ai plus de nouvelles, depuis que je l'ai recontactée pour savoir où en était le rapport du WISC passé par ma fille mi-juillet et qu'elle m'a répondu qu'il était "sur la pile"... J'avoue que là...

Bref... je suis un peu en manque d'énergie et de positivisme en ce moment ^o^ Je crois que ça se sent ! Et je crois bien que ma fille sent "un peu" que je ne suis pas très contente avec elle... :P

Quelqu'un(e) aurait des conseils ? Un avis ? Une opinion ?
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laurette
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par laurette »

Coralie,
Tu le dis toi-même, elle n'a que 9 ans... et le declic ne peut venir que d'elle..
Je pense que la pression que tu mets, même involontairement, elle ne la ressent que trop. Fais lui confiance, et dis le lui surtout. Elle est THQI? tu le sais, elle le sait, alors vous avez déjà des armes et un bon bagage. En tout cas, meilleur que quand on ne le sait pas.
Ma fille ainée a 21 ans. Je me souviens comme si c'était hier la crise que je lui ai faite un soir, lorsque je tentai de lui faire travailler sa lecture en début d'année de CP. Foutue méthode globale :@ !!! Je lui ai dit des horreurs, que je regrette encore aujourd'hui. Il est bien possible qu'elle ne s'en souvienne même pas! en attendant, elle a su lire très vite et très bien finalement.
Bref, aujourd'hui, elle est étudiante et ne s'en sort pas si mal. Sa méthode de travail, c'est elle qui l'a choisie; je l'aide parfois, mais on sait toutes les deux que je ne suis pas à sa place sur le banc, et que c'est son travail et sa réussite.
Je ne saurais que te conseiller de prendre du recul (oui, je sais, facile à dire..), ne pas trop t'inquiéter, et lui laisser de la marge... Lui faire confiance.
Bon courage pour la suite; j'espère t'avoir apaisée rien qu'un tout petit peu... ;)
Mon intelligence? elle va de là..................... à de là.

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PointBlanc
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par PointBlanc »

(Edit : non, c'est complètement à côté de la plaque).

La seule question que je me pose en fait, c'est : quand ta fille te dit que c'est chiant, ce qu'on lui demande, est-ce qu'elle a tort ?
Fondamentalement ?

Et ça non plus je ne saisis pas :
Coralie352 a écrit :Mais avec le poids que l'école lui met déjà sur les épaules (elle est francophone, elle échouera, elle finira au Technique, métier de fille, blablabla !)
Qui lui tient des discours pareils, à neuf ans ?
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?

sophielagirafe

Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par sophielagirafe »

.

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Coralie352
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

PointBlanc a écrit :La seule question que je me pose en fait, c'est : quand ta fille te dit que c'est chiant, ce qu'on lui demande, est-ce qu'elle a tort ?
Fondamentalement ?
Tort ? Non, absolument pas ! Je le sais, et je suis d'accord avec elle...
Mais son Instit (un crétin fini, je ne le répèterai jamais assez !) qu'elle a depuis l'an dernier (et jusqu'à la fin de cette année --> Cycle 3 de la Primaire) ne jure que par ses 17 années d'expériences et "l'Egalité des Chances" - concept qui dans sa bouche s'assimile plus à "tout le monde au même niveau !" qu'à "chacun en fonction de ce qu'il peut". - ! Il se refuse à entendre que ma fille avance plus vite dans la compréhension des concepts et là où la majorité des enfants de la classe en sont encore à faire des additions avec des cases, ma fille fait déjà des additions à 4 chiffres posées. Il faut que les exercices et calculs soient faits selon sa méthode à lui ou sinon l'exercice est faux.
Donc, je suis d'accord avec elle, c'est chiant ! Mais vu que j'ai essayé de discuter avec lui et que c'est porte close ben dans ce cas il faut faire le minimum syndical en classe... Et là le minimum c'est "Tu dois faire l'effort d'apprendre à écrire les mots par coeur, pour les tests ! Moi je t'apprends les règles d'orthographe, de grammaire, de conjugaison pour que tu aies les clés de décryptage pour comprendre pourquoi les mots s'écrivent de cette manière, mais pour l'instit, tu dois lui sortir sa purée prémâchée".
Et je suis d'accord avec elle : "C'est chiant !" et "ce n'est pas juste !" (et je m'arrache les cheveux aussi) mais c'est comme ça... Pour le moment je ne peux pas y faire grand chose.
PointBlanc a écrit :Coralie352 a écrit:
Mais avec le poids que l'école lui met déjà sur les épaules (elle est francophone, elle échouera, elle finira au Technique, métier de fille, blablabla !)

Qui lui tient des discours pareils, à neuf ans ?
Alors ça c'est le discours que je reçois des instit. depuis que ma Puce a commencé la maternelle...
Elle est francophone, donc elle aura des difficultés en allemand, donc elle aura des difficultés en classe, comme elle n'aura pas le niveau en fin de primaire elle sera orientée vers le Technique ou le Professionnel (en fonction de sa nullité à l'école) et elle devrait s'en sortir pas trop mal dans un métier "féminin" où elle se réalisera. :saigne:
Je ne plaisante même pas ! :tetedanslmur:
En 2ème année de Maternelle une des institutrices lui a dit qu'elle était "stupide" devant moi, au moment d'un bilan trimestriel car elle ne savait pas compter jusqu'à 50 en luxembourgeois (à 4 ans...), peut importe qu'elle sache compter jusqu'à 1.000 en français. Je l'ai vite remise à sa place mais... si elle lui disait cela devant moi, que lui disait-elle lorsque je n'étais pas présente ?
Son instituteur actuel leur a à plusieures reprises répété en fin d'année dernière qu'ils (la classe) étaient "leeeents, mais leeeeeents !" L'autre classe a "déjà" terminé le programme de l'année alors qu'eux avaient encore 2 chapitres à faire (sachant qu'ici la validation des acquis se fait sur 2 ans...).
Ma gamine se sent nulle, bête (elle me l'a dit elle-même) et est totalement démotivée (ça c'est mon analyse). Les résultats du WISC lui a reboosté la confiance en elle-même pendant l'été, mais depuis le début de l'année c'est reparti pour un tour de manège gratuit.

Le discours est très pervers et les enfants le reçoivent à petite dose tous les jours de leurs instits tout au long des années. Et les parents avec... Il y a ceux qui l'acceptent et les parents (comme moi) qui ruent dans les brancards et les vouent aux gémonies. D'autant plus qu'il y a jusqu'à peu les instituteurs de fin de primaire étaient les seuls à décider de l'orientation des enfants à la sortie de primaire. Et si les parents n'étaient pas d'accord, les enfants devaient passer un examens écrits et oral pour "prouver" qu'ils avaient le niveau pour suivre une autre voie que celle décidée par les instituteurs.
Sachant que l'examen n'est pas de niveau de fin de primaire, mais de 2ème année de Lycée.
Que le Lycée est ici enseigné en tout en français, alors que la Primaire est enseignée intégralement en allemand et que l'examen se passe en allemand...
Maintenant, les parents aussi décident et peuvent mettre leur veto, mais l'examen est toujours en place.

Donc l'idée de la sortir de ce système me trotte de plus en plus dans la tête, mais je ne sais pas encore où la mettre... L'Ecole Française ici est très élitiste et compétitive. Il y a deux-trois très bonnes écoles alternatives (privées) mais je n'ai pas 6.000€ à mettre par an pour cela...
Alors rentrer en France pour la mettre là-bas ? Quand je vois le bordel que c'est en ce moment là-bas, je désespère un peu...

Bref... Je fais un peu de hors-sujet :P Désolée...

Edit x fois pour corriger les fôtes :pale:
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Kelisia
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Kelisia »

Je suis un peu abasourdie par le discours tenu... Mais il me parait difficile de le changer.

L'école française est élitiste et compétitive... Selon qui ? Et de quel point de vue ? Peut être que cette compétitivité peut faire du bien à ta fille ? Lui donner une sorte de challenge qui la pousserait à se surpasser plutôt que de s'ennuyer? Après... Je suis plutôt contre les écoles "élitistes et compétitives" mais tout est question de dosage... Je suis plutôt pour l'école publique et classique. Mais depuis que je me sais HQI, je prends conscience des bâtons dans les roues que cela peut mettre dans l'apprentissage (sans parler des professeurs, mais simplement de la difficulté de faire du cas par cas quand il y en aurait besoin). Si l'élitisme est au niveau des résultats (et non financier ou milieu social...) cela peut peut être lui être bénéfique.

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Mei Citron
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Mei Citron »

Vu que ta fille aimerait bien travailler dans les jeux vidéo (graphiste 3D), tu peux peut-être essayer ça (si l'un marche pas, essaie l'autre):

- Tu lui donnes une vision dans laquelle l'apprentissage scolaire est un jeu et il faut décortiquer les rouages des apprentissages, les comprendre puis les appliquer pour arriver à un objectif récompensé à la fin. Ou voire : la vie est un jeu, et il y a des objectifs, des quêtes annexes, des récompenses. Parce que oui, elle sera de toute façon récompensée après chaque mission accomplie.
- Tu lui proposes d'être compétitive vis-à-vis des autres élèves pour montrer qu'elle est la meilleure, comme dans un jeu vidéo où elle joue contre d'autres joueurs, ici les autres élèves. En l'occurrence, ça pourrait être adéquat de lui dire ça si tu la mets dans une Ecole Française dite compétitive.
- Tu lui dis que pour arriver à être graphiste 3D dans les jeux vidéo plus tard, il faut qu'elle ait une bonne formation scolaire puis qu'elle ait fait les études et le diplôme associés.

Bon courage.
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par PointBlanc »

Kelicia : Coralie parle d'une école française en Suisse, pas de l'école française en général, enfin je crois.

Coralie, ça ne plaisante pas par chez toi. Des décisions d'orientation dès la fin du primaire ?
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Coralie352
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

PointBlanc a écrit :Kelicia : Coralie parle d'une école française en Suisse, pas de l'école française en général, enfin je crois.
Heu... En Suisse ??? Je suis au Lux. :lol:
Et je parle de l'Ecole Française (école gérée par le Consulat de France au Luxembourg), école semi-privée. Et non pas de l'école en France.
PointBlanc a écrit :Coralie, ça ne plaisante pas par chez toi. Des décisions d'orientation dès la fin du primaire ?
Yep... Vue Générale du Système Educatif Luxembourgeois
Mei Chrys a écrit :Vu que ta fille aimerait bien travailler dans les jeux vidéo (graphiste 3D), tu peux peut-être essayer ça (si l'un marche pas, essaie l'autre):...
Merci :-) Je vais y réfléchir et voir comment je vais faire... J'ai déjà plus ou moins essayé de cette manière de faire, mais je vais peut-être changer la méthode...
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par PointBlanc »

Ah tout de même. Ils ne perdent pas de temps, dis donc.
Je suppose qu'ils doivent partir du principe que quelques erreurs d'aiguillage coûtent moins cher à l'arrivée qu'un engorgement massif du supérieur comme chez le gros voisin d'à côté.
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?

Ianthe

Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Ianthe »

Ta fille me fait vraiment de la peine, ça doit être une pression folle pour elle, surtout si elle te voit dans cet état...
Honnêtement, j'irais pas jusqu'à appeler la situation actuelle en France un bordel, je trouve ça disproportionné de penser qu'elle a aussi peu de chance là-bas qu'au Luxembourg, même si je conçois que les efforts pour déménager sont épuisants... J'aurais vraiment du mal à l'imaginer finir esthéticienne dans le système français, et surtout, elle pourra se reposer de sa pression. Peut-être même qu'elle pourra se tourner les pouces la majeure partie de sa scolarité et quand même réaliser son rêve :) .
Enfin, mon opinion, c'est qu'une fois que tu lui as bien expliqué les choses, si elle continue de râler, c'est ton droit de lui imposer d'apprendre par coeur, imposer donc, ne pas continuer à être si compréhensive, vu que t'as déjà joué cette carte mais faire preuve de sévérité, dans le sens de gravité, fermeté, impassibilité, surtout ne pas la laisser voir, y compris par des piques, qu'elle a le pouvoir de te mettre dans tous tes états. La laisser bosser seule, il n'y a aucune raison pour qu'elle n'aie pas la capacité de comprendre quelle est sa méthode d'apprentissage, ce qui me semble être quelque chose de trop intuitif pour être proposé par autrui... J'ai peur qu'elle se repose trop sur toi, vu toute l'énergie que tu consacres à son problème. Si elle pleure, si elle se plaint, ca n'a jamais tué personne, et c'est parfaitement normal quand on s'introduit à la discipline, et la discipline ne rime pas avec mouton, n'est en rien incompatible avec le sens critique, et surtout, est la meilleure clef à la productivité. Je trouve ça néfaste de lui avoir dit que oui, c'est chiant, ce qu'elle a à apprendre, et que c'est normal qu'elle trouve ça chiant vu son potentiel intellectuel, parce qu'elle risque d'y voir une injustice, une illégitimité à se plier au boulot, ce qui n'est même pas objectif dans la mesure où dans les faits (et dans l'idéal j'ai envie de dire qu'à part pour se paralyser et se niquer la santé on s'en fout quand c'est pas en notre pouvoir de changer les choses) les mêmes règles s'appliquent à tous. Là où il y a équité, c'est dans la difficulté et la quantité d'effort à fournir, bien qu'ils ne soient pas les mêmes, qualitativement, pour tous les élèves.

Je ne sais pas si j'ai bien compris la situation, donc désolée si c'est un peu à côté de la plaque ou même si mon ton paraît dur et moralisateur, voire déplacé vu mon jeune âge, n'empêche, je me souviens parfaitement de ma psychologie d'enfant, ça peut peut-être être être chouette aussi... Auquel cas je te prierais d'accepter mes plus plates excuses.

Bon courage en tout cas, je croise les doigts pour toi!!

Edit : j'ai relu ton premier message et j'ai deux choses à rajouter : j'ai eu une amie que la mère avait envoyé un an à Haiti pour les mêmes raisons que toi. y a eu un déclic, mais culturel, elle est devenue plus agréable à la maison et reconnaissante. Or, non seulement y a plus simple, la sévérité donc, mais surtout, le choc culturel lui créera de nouveaux problèmes, elle est trop jeune. Aucun des HP que j'ai connu ayant subi plus d'un choc culturel ne s'en est sorti indemne. Or si c'est que pour un an, y en aura bien deux... Je vois pas trop le lien avec sa scolarité, à moins que ce ne soit de lui faire réaliser qu'elle a la chance de pouvoir étudier, auquel cas non, parce qu'au fond elle ne court aucun risque personnellement. et qu'en est-il de la réadaptation au système luxembourgeois ou français après? o_o
Ensuite, et le plus important, j'ai lu une étude sur ce point (et mon expérience et mes observations vont toutes vers la même conclusion), le "à quoi ça sert?" c'est quand on a pas confiance en ses aptitudes scolaires, et je trouve ça très cohérent avec le fait qu'elle soit en quête de reconnaissance de son potentiel intellectuel, ce qui rejoint aussi le fait qu'elle semble ne pas comprendre que ce n'est pas au système de s'adapter à elle (autrement tu lui as proposé une école pour HP, elle en penserait quoi? j'ai un copain qui a fait ça et qui a enfin pu trouver la paix dans sa scolarité, il remettait aussi souvent sur le tapis son intelligence dont l'approbation n'était pas automatique chez autrui...enfin remettait sur le tapis indirectement, comme si ça lui venait droit du coeur et que c'était semi-inconscient). Tu pourrais lui faire comprendre qu'on le sait qu'elle est HP, mais que ça s'arrête là, que sa famille pourra la soutenir là-dedans, mais qu'il fallait faire la part entre ça et l'environnement scolaire, la société, où il n'est pas question qu'on le prenne systématiquement en compte, ce qui d'ailleurs ne serait pas super sain (très ostracisant et pourrait la figer dans le rôle qu'on attend d'elle) et qu'elle doit apprendre à gérer ça seule, qu'on ne pourra pas l'aider toute sa vie avec ça...

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Airelle
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Airelle »

Et dire que l'on se plaint de l'école française... Quand je vois ce que ça donne au Luxembourg, je me dis que finalement, on n'est pas si mal lotis...

Comme tu le mentionnes, le déclic doit venir d'elle. Je suppose que tu lui as expliqué les tenants et les aboutissants par toutes les techniques possibles et imaginables ? Du genre on se met autour de la table et on discute, lui dire que tu comprends, que tu sais que c'est "chiant", mais que tout le monde doit en passer par là pour acquérir les bases, une méthode de travail et avoir le choix plus tard (efficacité non garantie mais au moins tu auras posé les choses).

Une question ensuite : est-ce qu'elle a vraiment des résultats insuffisants, ou bien est-ce que tu vois les choses en noir en raison de la pression que le discours des instits fait peser sur toi ? J'étais une gamine qui ne bossait pas ou presque, et je n'en avais pas franchement besoin dans l'immédiat puisque cela ne m'empêchait pas d'avoir de bons résultats à l'école (ni plus tard de décrocher un bac+5 en faisant le minimum syndical à la dernière minute, attention je ne dis pas que c'est bien de faire comme ça, c'est juste pour aider à relativiser).

Autrement, quelques idées pour rendre l'apprentissage plus "ludique" :
- un jeu de cartes pour les tables de multiplication avec la question au recto, la réponse au verso
- toujours pour les tables de multiplication : on sort le chrono, et on essaye de répondre à l'ensemble des questions (dans le désordre) sur l'une des tables le plus rapidement possible, on garde une trace du score et on tente de se battre soi-même la fois d'après
- lui faire inventer et écrire une histoire avec les mots qu'elle a à apprendre, puis tu lui dictes son histoire et tu vois ce qu'elle a retenu (pas sûre que cela soit passionnant ni faisable techniquement / j'avoue que l'orthographe, je ne vois pas trop comment l'apprendre sans se faire ch*** autrement qu'en lisant).

Pour Ianthe : je peux me tromper, mais je n'ai pas vu où Coralie disait qu'elle avait dit à sa fille (ouh que c'est joli cette phrase) que c'était normal qu'elle trouve ça chiant vu son potentiel, ce que j'éviterais effectivement de dire. Par contre, je ne vois pas où est le mal à reconnaître que c'est chiant (petite, je voyais de toute façon bien ce que les adultes en pensaient), si l'on explique que c'est la même chose pour tout le monde, que le résultat final est utile et qu'il faut parfois passer par des étapes désagréables pour avoir ce que l'on veut au bout.

Dernier point : Haïti ou autre me semble une mauvaise idée pour provoquer un déclic, d'autant plus à son âge ; partir dans un tel pays, c'est une sacrée expérience, pour s'ouvrir les yeux, partir à la découverte de l'autre... mais je pense qu'il ne faut surtout pas y aller en espérant un quelconque déclic, au risque de "fausser" l'expérience.

Ianthe

Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Ianthe »

Hors-sujet
Airelle a écrit :
Pour Ianthe : je peux me tromper, mais je n'ai pas vu où Coralie disait qu'elle avait dit à sa fille (ouh que c'est joli cette phrase) que c'était normal qu'elle trouve ça chiant vu son potentiel, ce que j'éviterais effectivement de dire. Par contre, je ne vois pas où est le mal à reconnaître que c'est chiant (petite, je voyais de toute façon bien ce que les adultes en pensaient), si l'on explique que c'est la même chose pour tout le monde, que le résultat final est utile et qu'il faut parfois passer par des étapes désagréables pour avoir ce que l'on veut au bout.
Coralie352 a écrit :
PointBlanc a écrit :La seule question que je me pose en fait, c'est : quand ta fille te dit que c'est chiant, ce qu'on lui demande, est-ce qu'elle a tort ?
Fondamentalement ?
Tort ? Non, absolument pas ! Je le sais, et je suis d'accord avec elle...
Mais son Instit (un crétin fini, je ne le répèterai jamais assez !) qu'elle a depuis l'an dernier (et jusqu'à la fin de cette année --> Cycle 3 de la Primaire) ne jure que par ses 17 années d'expériences et "l'Egalité des Chances" - concept qui dans sa bouche s'assimile plus à "tout le monde au même niveau !" qu'à "chacun en fonction de ce qu'il peut". - ! Il se refuse à entendre que ma fille avance plus vite dans la compréhension des concepts et là où la majorité des enfants de la classe en sont encore à faire des additions avec des cases, ma fille fait déjà des additions à 4 chiffres posées. Il faut que les exercices et calculs soient faits selon sa méthode à lui ou sinon l'exercice est faux.
Donc, je suis d'accord avec elle, c'est chiant ! Mais vu que j'ai essayé de discuter avec lui et que c'est porte close ben dans ce cas il faut faire le minimum syndical en classe... Et là le minimum c'est "Tu dois faire l'effort d'apprendre à écrire les mots par coeur, pour les tests ! Moi je t'apprends les règles d'orthographe, de grammaire, de conjugaison pour que tu aies les clés de décryptage pour comprendre pourquoi les mots s'écrivent de cette manière, mais pour l'instit, tu dois lui sortir sa purée prémâchée".
Et je suis d'accord avec elle : "C'est chiant !" et "ce n'est pas juste !" (et je m'arrache les cheveux aussi) mais c'est comme ça... Pour le moment je ne peux pas y faire grand chose.
Je peux me tromper aussi, auquel cas je m'en excuse, mais "c'est chiant parce qu'elle est/tu es HP" c'est en résumé ce que j'ai compris de cette citation... Autrement je ne vois pas non plus de mal à dire que c'est chiant tout court mais qu'il faut obligatoirement passer par là. Mais bon, si les adultes trouvaient ca chiant ce que tu faisais c'était normal, pas de quoi en conclure que ça l'est fondamentalement..."fondamentalement chiant" est une expression qui me laisse d'ailleurs sceptique...

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Coralie352
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

Ianthe :)

En te lisant (et je n'ai pas voulu réagir tout de suite pour ne pas aller dans la "démesure" ;) ) j'ai l'impression que tu ramènes cela à "Arrête de la chouchouter ! Faut qu'elle se prenne en main ! C'est le même bagne/la même galère pour tout le monde alors faut bien qu'elle nage ou qu'elle coule ! Un peu plus de fermeté avec cette gamine qui croit que tout lui est dû parce qu'elle est HP ! Tu ne lui rends pas servir en la couvant !"

Je dis bien que c'est l'impression que j'ai en te lisant (et donc l'impression peut être fausse :-) ).

Et si c'est bien là, peu ou prou ce que tu souhaitais exprimer alors tu es on va dire aux antipodes du coeur de la cible :)

Ma fille est très indépendante, et c'est ainsi que je l'ai éduquée et éduque encore. J'essaie de lui fournir/l'aider à trouver les outils qui vont la pousser à plus d'indépendance. Indépendance dans son apprentissage, indépendance dans ses choix, indépendance dans sa vie... Et qui dit "indépendance", dit également "conséquences"...

Indépendance et conséquences pour moi aussi...

Maintenant, elle étant (T)HQI cela entraîne des conséquences également sur sa manière d'apprendre. L'instit est très rigide sur sa méthodologie et sur les étapes à suivre par tous les enfants en même temps (Il appelle cela "l'égalité des chances" ! ).
Ma gamine comprends plus vite... En fait, elle comprend beaucoup plus vite... MAIS même si elle comprend et sait faire plus vite que les autres, elle doit quand même avancer au même rythme que les autres ! Et si elle fait plus vite alors elle aura la même chose à faire en plus que les autres jusqu'à ce que tout le monde soit arrivé à la même compréhension qu'elle.
En gros ça veut dire : On fait des additions ! Tu as déjà compris comment on fait les additions ? Tiens, en voilà encore 2 feuilles ! Ben oui, c'est les mêmes ! Ah tu les as déjà finies ? Tiens en voilà encore quatre autres feuilles ! Ah ben oui, c'est encore les mêmes ! Ah ? ça t'embête ? Ah ben c'est dommage hein, mais ici on avance tous pareil ! Et comme tu as déjà fini les autres feuilles ben je t'en donne encore 6 autres !

Et ça c'est tous les jours depuis plus de 3 ans... Alors, excuse-moi, mais oui ! C'est chiant ! Alors ça marche un temps mais après t'en as marre. Surtout quand tu as 6-7-8-9 ans... Alors tu commences à te faire des dessins sur les bras... Et puis tu te peins les ongles en classe, tu fais des dessins dans tes livres, et comme tu gommes les dessins, ben tu fais des trous dans les pages et tu te fais engueuler par l'instit.
Et si tu as le temps de faire des dessins ben t'as le temps de faire plus de feuilles de calcul. Tu ne les fais pas ? Ah ben c'est que tu as du mal à te concentrer... Mais si tu as du mal à te concentrer... C'est que tu es sûrement TDA/H... Donc tu fous le bordel dans la classe à ne pas faire tes feuilles de calcul parce que tu es "malade dans ta tête" (mais pas parce que ça t'em******* de faire des pages et des pages et des pages des mêmes calculs jusqu'à ce que tous les autres parviennent à comprendre la logique de cette manière de faire les calculs !). Alors on te fait passer des tests (pour bien montrer à ta mère que le problème c'est toi et ta mère) afin de trouver quel est ton problème au juste (bien que l'instit il sait déjé lui que tu es TDA/H) et lorsque les résultats arrivent et montrent que tu n'es pas TDA/H mais que tu es (T)HQI Hétérogène (avec une faiblesse "importante" dans la Mémoire de Travail Séquencielle - apprendre et se souvenir des choses par coeur c'est hyper dur pour toi !) ah ben c'est sûrement que tu es dyslexique ! Mais le problème n'est toujours pas que tu t'em****** en classe à faire des pages et des pages de calculs, toujours les mêmes.
Alors ta mère, qui a bien compris que tu t'em******* en classe elle t'apprend d'autres trucs à la maison ! Des trucs vachement plus amusants, genre les soustractions, les multiplications, les divisions, la géométrie, utiliser un compas, comment ça marche un abaque et un kippu... Surtout si en plus tu apprends où et qui a inventé l'abaque et le kippu et que tu apprends plein de choses sur ces gens-là en plus ! Et ça ça t'éclate ! Mais bon, en classe tu fais encore... les additions... des pages et des pages... Et puis quand on commence à aborder les multiplications et les divisions en classe ben t'as envie de montrer que tu sais déjà faire ! Mais voilà ! L'instit lui il veut pas voir que tu sais déjà faire ! Parce que le programme il dit qu'il faut faire ça dans un certain ordre et d'une certaine manière et si toi tu sais déjà faire ben ça fout le boxon dans sa manière de faire et donc dans la classe, et ça c'est la faute de ta mère qui t'a "poussé", et non pas parce que tu t'emm**** en classe...
Alors, tu te sens frustrée parce que tu as envies de faire plus, tu t'emm**** parce que tu sais déjà faire et que tu n'as pas envie de recommencer à faire des trucs qui sont trop faciles encore et encore et encore, mais tu as déjà compris que ça ne sert à rien d'essayer de faire comprendre ça à ton instit qui s'est persuadé que tu es malade dans ta tête... Et peut-être que finalement, il a peut-être bien raison l'instit... Peut-être que tu es bien malade dans ta tête, hein ! C'est peut-être pour ça que tu passes ton temps à faire des dessins sur tes bras, tes mains, tes livres, tes pantalons... C'est quand même pas normal de faire des trucs pareil en classe.
Alors quand en plus en Français on te demande de recracher des listes de mots sans t'expliquer pourquoi ils s'écrivent de telle ou telle manière, et des listes de verbes (toujours par coeur, hein !). Ben tu demandes à ta mère de t'expliquer (parce que ta mère, ben elle sait tout ! En tous les cas elle semble en savoir plus que l'instit.).
Alors bon... ta mère tu sais bien qu'elle travaille, beaucoup ! Et puis elle va au musée avec toi, et elle t'emmène au ciné et elle va faire de grandes balades avec toi et même que tu fais du Geocaching avec elle - où tu réalises bien qu'elle te fais bosser les additions, les multiplications, les divisions, et trouver des indices et trouver des cachettes, et résoudre des énigmes et trouver des codes secrets, et lire des cartes et utiliser un GPS (et tu sais même ce que c'est et comment ça fonctionne un GPS) et de temps en temps vous trouvez des trésors mais au moins c'est amusant ! - et pour remplacer les trésors dans les boîtes ben il faut apprendre à en fabriquer d'autres des objets à trésors et que ta mère elle t'apprend à faire du macramé, à faire les bracelets en plastique, à fabriquer des objets en bois ou en fimo, etc. Et qu'en plus ta mère elle t'emmène à des foires médiévales et donc tu apprends plein de truc sur les châteaux, les chevaliers, le tir à l'arc, les chevaux, les oiseaux, les loups, les vêtements, comment fabriquer des cabanes, ce qu'ils mangeaient et les rois et les reines, les pays comment ils étaient, les guerres et tu lis plein de livres sur les différents sujets, et tu te fais des herbiers et tu apprends les plantes qui guérissent, etc...

Toi t'as 9 ans, tu fais plein de trucs, t'apprends plein de choses (et tu te rends compte que tu sais tellement plus de choses que les autres de ta classe qui ne parlent que de Violetta et que toi Violetta elle t'ennuie à mourir ) et c'est plus marrant qu'à l'école où tu fais tes feuilles de calculs à longueur de temps et où tu t'emm***** SAUF pendant la récré où tu peux jouer avec tes copains et tes copines...
Donc, effectivement... "A quoi ça sert ?"

Alors peut-être effectivement que c'est de ma "faute" que de faire toutes ces choses avec ma fille, mais bon... j'aime aller au musée, j'aime faire de la rando, ça m'amuse d'aller au fêtes médiévales, j'adore avoir des hobbies... Et lui transmettre des hobbies ça me permet aussi de l'occuper elle toute seule de son côté (et donc qu'elle se prenne en main, de manière indépendante) pendant que moi je fais des choses d'adulte de mon côté.

Là où je me "heurte" avec ma fille c'est que oui, elle a du mal avec la mémoire de travail séquencielle. Elle a du mal à apprendre les choses par coeur. Beaucoup de mal. On essaie (nous sommes en phase d'ajustement) de trouve SA méthode de travail à elle, et non, je ne peux pas lui dire à 9 ans : "Cocotte, t'es grande, hein ! Alors trouves comment tu dois apprendre au mieux pour toi toute seule ! Prends-toi en main quoi ! Allez !"
Je n'oublie pas qu'elle a "juste" 9 ans, avec certes une compréhension plus rapide pour certaines choses, mais la maturité d'une enfant de 9 ans... Avec la frustration à la mesure de ce décalage qui lui est inhérent, surtout quand il s'agit de lui faire apprendre par coeur des choses qui l'emm******* parce qu'elle en est dégoûtée en classe à longueur de journée.

La gamine qui depuis 3 ans pleure souvent dans son lit le soir en disant "Je suis nulle ! Je suis bête ! Pourquoi je n'arrive pas à apprendre les choses par coeur alors que je comprends... Et pourquoi je dois les apprendre par coeur d'abord ? Mais j'y arrive pas, alors que les autres y arrivent, c'est que je suis tellement nulle et stupide !".
Va lui expliquer que c'est parce que le système est biaisé et qu'elle n'a pas eu de chance avec ses instits depuis qu'elle a commencé l'école et qu'elle est tombée sur des crétins profonds, sauf en dernière année de maternelle où elle a eu une instit super-géniale et en première année de maternelle où elle en a eu 3 super-géniales !
Nan... Ca ne le fait pas de lui expliquer les choses de cette manière !

Alors, en tant que mère, célibataire, tu fais comme tu peux pour essayer de lui faire re-gagner cette confiance en elle-même... Et tu lui organises des sorties intéressantes, intelligentes, instructives, constructives pour la maintenir à flots et ne pas voir cette enfant, qui est la tienne, que tu aimes, qui est un vrai rayon de soleil et qui s'appartient, s'étioler sous le crétinisme flagrant et destructeur de ceux qui devrait être là pour l'aider à s'épanouir.

Voilà... Ce fut long (encore une tartine... :P ), mais il est tard et je me suis laissée aller :1cache:

Je ne suis pas fâchée ou emportée contre toi, Ianthe :) Je me suis juste laissée emporter par ma verve. Un des traits inhérents de ma personnalité est que je suis passionnée par les choses et les personnes que j'aime (et ma fille est de celles-là ;) )

Et maintenant je vais dormir ;) :hai:
"Those who would give up essential Liberty, to purchase a little temporary Safety, deserve neither Liberty nor Safety."
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Sultana
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Sultana »

Coralie,
Franchement en te lisant je ne vois qu'une solution c 'est un changement de classe, de prof ou si ce n'est pas possible d'école ! et tout de suite.
Pauvre gamine, c'est l'horreur trois ans comme ça; pour elle et aussi pour toi. Imaginez-vous passer ses journées de travail à faire et refaire la même chose (oui je sais il y a des jobs c'est exactement ça...) et continuer à la maison..... A 9 ans une année scolaire ce sont des années pour un adulte en ressenti.

Toute l'énergie que tu dépenses pour lui expliquer ce qu'elle devrait faire, utilise-la pour lui trouver l'instit qui lui convient.
Ta fille aura certainement automatiquement plus de motivation à travailler sur ses faiblesses si le reste lui convient et qu'elle se sent comprise et soutenue à l'école.

Notre fille vient de commencer l'équivalent du CP (nous sommes en Allemagne) et nous avons passer les 10 derniers mois à nous battre pour qu'elle aille dans telle classe avec telle instit. C'était aussi la recommendation de la psy qui l'a testée: le plus important, indépendamment de l'école, de la pédagogie c'est de choisir l'instit qui convient. Pas facile je sais, mais je suis de plus en plus persuadée que c'est totalement vrai.

Bonne chance !

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PointBlanc
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par PointBlanc »

Je me pose la même question qu'Airelle : c'est vraiment la catastrophe à ce point, ses résultats scolaires ?

Parce qu'à te lire, j'ai l'impression que les reproches de l'enseignant portent essentiellement sur son attitude et qu'en termes de résultats il lui reconnaît des points forts, puisqu'il la noie sous des exercices supplémentaires en mathématiques (parfaitement emmerdants, d'accord), et que seule la mémorisation pose vraiment problème.
Tient-il exactement le même discours que ses enseignantes de maternelle ? (Au passage, ce sont elles, les instits géniales dont tu parlais ? Les mêmes qui trouvaient ta fille stupide ? Je ne suis plus.)

Je ne sais pas trop quoi te dire. Je comprends que tu t'interroges en tout cas.

Si je suis bien, elle a surtout du mal à mémoriser l'orthographe des mots - mais est-ce aussi vrai pour les leçons, les dates, etc. ?
Si la réponse est oui, je te conseillerais bien de passer par des cartes pour aider à la mémorisation, par des QCM orthographiques aussi - autrement dit par des activités ultra-répétitives, mais qui ont le mérite d'être un peu ludiques.
Sans garantie de résultats, parce que malheureusement on peut exceller à ces trucs et se ramasser à un devoir sur table pour la seule raison que la situation n'est pas la même, ni la personne pour laquelle on fournit l'effort (et ça compte, ça, ça compte même beaucoup).
Avec la garantie en revanche que tu vas y passer un temps fou, puisque ce sera à toi de préparer tous ces supports.
A moins que tu demandes à ta fille de les préparer elle-même ? Parfois ça marche, ce genre de détours.
Je crois même qu'il y a des logiciels en ligne qui permettent d'élaborer des QCM.

Pour le reste, tu a autant de raisons de t'en vouloir dans cette histoire que ta fille en a de se trouver idiote.

Et, Ianthe, je maintiens : quand quelque chose est chiant, on dit que c'est chiant. On peut bien ajouter qu'on n'a pas le choix malgré tout et qu'on doit le faire, mais dans ce cas il faut bien comprendre qui est ce "on".
Un gamin a parfaitement le choix de ne pas faire : il ne vit pas pour préparer son avenir, et aucun discours rationnel ne l'en convaincra jamais. Même derrière une apparence de raison ("Je travaille sérieusement parce que je veux devenir astrophysicien plus tard") il y a toujours un attachement affectif à l’œuvre, une histoire d'image de soi, bref : un intérêt immédiat, de l'ordre de l'affect.
C'est le parent qui n'a pas le choix, en fait. Pas son gosse.
Peut-être faut-il commencer par l'admettre ? Je n'en sais rien. Ce que je peux te dire, c'est que face à une classe, ce type de discours honnête arrondit considérablement les angles et permet d'avancer.
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?

Kelisia
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Kelisia »

Hum j'avais bien compris qu'il s'agissait de l'Ecole française à l'étranger et pas l'Ecole française en général. Je me suis mal exprimée, mais le fond de ma pensée reste la même. Lui trouver un endroit où elle peut s'épanouir par une éducation qui prendra plus en compte ses besoins sans forcément devoir revenir en France ou se ruiner, c'est peut-être la meilleure solution des 3. Et le fait que l'élitisme et la compétitivité puissent être adapté à certains (mais je n'en sais pas assez sur cette école pour juger d'où ma question "compétitive et élitiste" selon qui ? tout est affaire de point de vue...)

Et une école française (au Luxembourg) lui enlèvera la pression du "tu n'es pas germanophone tu ne réussiras jamais"... Ce qui ne l'empêchera pas de pouvoir apprendre l'allemand pour évoluer facilement au Luxembourg!

Déménager en France, est-ce qu'elle en aurait envie? Ça fait beaucoup de chamboulements, ne risque t'elle pas de le prendre comme une punition? Sans parler de ce que cela implique pour toi...

Sinon je suis d'accord avec Sultana, peut-être sinon essayer de la changer de classe? Ou voir si d'autres écoles auraient une meilleure approche / compréhension de son HPI avec ses avantages et inconvénients?

Pour le reste en tant que maman qui a reçu des discours préfabriqués et vu la souffrance de ma fille (non liée à un quelconque HPI ou alors je ne le sais pas), je ne peux que compatir et apprécier que tu prennes les choses en main et j'admire ta démarche et tous les efforts que tu déploies pour améliorer la situation.

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Armie
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Armie »

Je précise que je n'ai aucune compétence en éducation ni en pédagogie, mais ton engagement maternel me touche, Coralie. Tu as l'air d'être une maman incroyable! Tu te démènes pour lui faire découvrir mille activités, comprendre au mieux le monde qui l'entoure, lui apprendre à se débrouiller par elle-même, rester curieuse de tout, créative et active...
La pression du système scolaire a l'air impressionnante au Luxembourg, et je ressens que tu fais tout ce que tu peux pour lui soulager le fardeau et porter ta part. Avec un report de pression sur toi du coup?...
Dans le fond, as-tu peur qu'elle ne soit pas suffisamment armée face à la vie?...
Je trouve la stratégie de dessiner partout pour échapper à l'ennui pas inintéressante. Bon, il lui faudrait peut-être un cahier de brouillon déguisé en cahier de classe pour passer inaperçue, certes... Une de mes amies qui s'est ennuyée en classe toute sa vie dessinait frénétiquement sur ses cahiers, copies, feuilles volantes, jusqu'en prépa, et a finit par faire une double carrière chercheuse/artiste-peintre :P

Je rejoins les remarques précédentes concernant les résultats scolaires: s'ils sont là, d'une certaine manière, le contrat est rempli, quelques soient les moyens utilisés pour y parvenir...
Et, également, concernant l'intérêt à court terme dont ont besoin les enfants (et nous aussi, souvent). Je me souviens que ma motivation profonde pour faire mes devoirs étant petite, c'était le contrat implicite "bonnes notes = pas de droit de regard parental sur l'école". Donc pour moi, autonomie = liberté. Dès le CP j'y ai vu mon intérêt et je menais ma barque seule! (j'aimerais dire que c'était par passion scolaire... mais...)
Après, c'est vrai qu'au CE1, on avait un instit' magique: quand on finissait les exercices en avance, on avait le droit d'aller lire au fond de la classe, il y avait une mini-bibliothèque. Résultat: j'ai passé l'année scotchée aux Oui-oui & co (pas la meilleure littérature de jeunesse qui soit, mais toujours mieux que des feuilles de calculs supplémentaires), et accessoirement c'est la lecture qui m'a appris l'orthographe, de façon indirecte. L’œil qui, à force de photographier les mots dans un contexte de détente, développe le "sens" de la langue... ("j'ai comme l'impression que ce mot a une sale tête!...Enlevons cette lettre, pour voir? Ah c'est mieux!...")
Après tout, c'est l'amour des histoires, de la littérature qui fait naître l'admiration pour la beauté de la langue, parce que les mots portent le sens et ont une histoire, mais tout cela disparaît avec des listes de vocabulaire rébarbatives...

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Zéphyr
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Zéphyr »

Rentre sur la pointe des pieds...
Heu... j'y connais rien au système scolaire luxembourgeois et ma fille n'en est qu'a sa première année d'école (je dirais surement pas la même chose dans 6 ans :1cache:), mais je voulais juste essayer de te rassurer avec deux exemples de parcours français...

Me concernant, le par cœur à toujours été ma bête noire.
J'ai toujours été nulle en orthographe. Quand je dis "nulle", ça veut bien dire ce que ça veut dire, contrairement à ta fille qui sait qu'elle est capable de faire un sans-faute, mes seules notes en dictées étaient zéro (parce que j'avais des instits puis profs qui ne donnaient pas des notes négatives). Je me rappelle avec douleurs un cahier de vacances spécial dictées que ma mère m'avait acheté et me faisait faire. J'ai commencé à faire des progrès en orthographe quand on a arrêté de me faire faire des dictées (début lycée, vers 16 ans). Je me retrouvais avec -2 voir -4 pts sur mes copies de dissertes en français/histoire-géo/philo, et c'est là où j'ai commencé à essayer de comprendre un peu mieux comment éviter ces fautes ces points en moins (j'avais toujours la moyenne, mais bon, ça me donnait un peu la rage, 12 au lieu de 16/20 ça sonne pas pareil :$).
À 30 ans, je ne connais toujours pas mes tables de multiplication... et en fait, ça ne me manque pas. Donc contrairement à l'orthographe, je ne cherche même pas à modifier cet état de fait. Les calculatrices, ça sert à ça... (je ne dis pas qu'il ne faut pas les apprendre, hein, juste que moi, je m'en suis sortie sans, même si ça a été une bataille acharnée de ma mère pendant le primaire).
Tout ça ne m'a pas empêché de décrocher mon diplôme d'ingénieur (après avoir fait un BTS). Socialement, j'ai bien réussi, même si perso, je me demande toujours si je ne serais pas plus heureuse en étant monitrice de parapente... Mais je n'ai pas été capable de rejeter le confort et la sécurité promis par mes études.

Concernant mon compagnon, on lui a dit qu'il n'avait pas le niveau pour une filière générale, alors il a été orienté en technique. Il a eu son bac pro. Il voulait postuler à un BTS, ses profs lui ont dit qu'il ne serait jamais pris. Il a eu son BTS. Il a postulé à une école d'ingé, ses profs de BTS lui ont dit qu'il ne serait jamais pris. Il a eu son diplôme d'ingénieur, avec sa dernière année en Angleterre qui lui donne un double diplôme. Je sais qu'il a bien envie d'aller voir ses anciens profs de collèges/lycée. Histoire de. Mais il n'en a pas eu l'occasion encore.

Je sais qu'en France, il peut y avoir des passerelles comme ça, qu'on n'est pas obligé de faire "la prépa prodigieuse" pour avoir un diplôme d'ingénieur. Attention, je n'ai pas dit que tu pouvais faire l'X en venant d'un BTS, hein, il ne faut pas exagérer. Mais des fois, les profs, ben, il ne faut pas trop les croire... :diabloo:

Juste pour te rassurer sur le futur de ta fille...

Après quand je vois ton cri du cœur d'hier soir de ce matin, je me dis qu'il vous faut peut-être étudier sérieusement les options alternatives à cette école...

PointBlanc a écrit :quand quelque chose est chiant, on dit que c'est chiant. On peut bien ajouter qu'on n'a pas le choix malgré tout et qu'on doit le faire, mais dans ce cas il faut bien comprendre qui est ce "on".
Un gamin a parfaitement le choix de ne pas faire : il ne vit pas pour préparer son avenir, et aucun discours rationnel ne l'en convaincra jamais. Même derrière une apparence de raison ("Je travaille sérieusement parce que je veux devenir astrophysicien plus tard") il y a toujours un attachement affectif à l’œuvre, une histoire d'image de soi, bref : un intérêt immédiat, de l'ordre de l'affect.
C'est le parent qui n'a pas le choix, en fait. Pas son gosse.

:nod: j'suis d'accord

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Airelle
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Airelle »

Coralie, une question supplémentaire me vient en te lisant.
Coralie352 a écrit :Exemple : Elle a un test de français ce mercredi. Elle le sait depuis le milieu de la semaine dernière. Elle sait que sa faiblesse d'apprentissage est qu'elle ne se donne pas le rigueur de travail d'inscrire aussi bien mentalement que physiquement l'écriture des mots (se créer la carte mentale du mot par le geste physique pour la ressortir quand il y a besoin - je sais qu'il y a un mot pour ce concept mais là maintenant tout de suite il m'échappe :-S ).
Coralie352 a écrit :La gamine qui depuis 3 ans pleure souvent dans son lit le soir en disant "Je suis nulle ! Je suis bête ! Pourquoi je n'arrive pas à apprendre les choses par coeur alors que je comprends... Et pourquoi je dois les apprendre par coeur d'abord ? Mais j'y arrive pas, alors que les autres y arrivent, c'est que je suis tellement nulle et stupide !".
C'est en lisant la dernière phrase que j'ai citée que le mot que tu ne trouvais pas sur la première m'est revenu : tu parles sans doute de la mémoire kinesthésique. Par là, est-ce que tu veux dire que tu envisages le geste comme un moyen de renforcer l'apprentissage, ou bien est-ce que ta fille a une mémoire qui est par essence kinesthésique ?

J'avais eu une discussion à ce sujet avec une personne qui m'expliquait que quand elle était gamine, elle était nulle en orthographe. Elle avait beau faire, ça ne rentrait pas. Elle a compris plus tard qu'elle avait une mémoire kinesthésique, ça ne l'a pas empêchée de faire de brillantes études, mais elle se disait « si seulement j'avais su, tout aurait été plus simple ». Elle aussi se trouvait particulièrement nulle et ne comprenait par pourquoi elle n'arrivait pas à apprendre par cœur. Il lui fallait une « perception », une « sensation », un « mouvement » des choses, les vivre dans son corps pour apprendre. (Voilà pourquoi cela a "tilté" en lisant « Mais j'y arrive pas, alors que les autres y arrivent, c'est que je suis nulle tellement nulle et stupide ».)

On dépasse un peu le cadre du déclic (quoique... déclic sur la manière de fonctionner), mais si la piste d'une mémoire essentiellement kinesthésique n'a pas été envisagée, il serait peut-être intéressant de se renseigner (j'ai vu que tu étais "en phase d'ajustement" sur la méthode de travail, donc c'est que vous devez avoir trouvé ensemble quelque chose qui convient - et que cela devrait finir par aller mieux ! - mais je propose quand même).
Hors-sujet
Voilà quelques pistes trouvées sur Internet concernant la mémoire kinesthésique : Idées supplémentaires qui me viennent à l'esprit :
  • fabriquer des « lettres rugueuses » (pédagogie Montessori), lui demander de les assembler pour former le mot à apprendre, puis passer son doigt sur la surface rugueuse comme si elle écrivait la lettre (tu dois pouvoir trouver plein de choses là-dessus sur Internet),
  • lui apprendre l'alphabet dans le langage des signes (si elle accepte de le faire et que ce n'est pas trop ennuyeux pour elle) et lui faire épeler les mots avec les mains en même temps qu'elle dit la lettre (voire même essayer le braille, pourquoi pas ?) - ou encore lui faire tracer la lettre dans les airs (comme ça pas d'apprentissage supplémentaire).
Ce sera sans doute toujours "chiant", mais si ça lui permet d'être plus efficace et de terminer ses devoirs plus vite en utilisant un type de mémoire qui lui convient et qui lui éviterait d'innombrables répétitions dans sa liste de vocabulaire... (Et désolée si je suis complétement à côté de la plaque avec mon histoire de mémoire kinesthésique.)
Un peu retournée par ton « cri du cœur ». Une chose est sûre : ta fille n'a pas un super instit, mais elle a apparemment une super maman !

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Coralie352
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

Bonjour à tous, et MERCI ! :)

En vous lisant, je vois que les notes de ma fille/son niveau reviennent "souvent" et surtout sont-elles catastrophiques ou non. ?

La réponse est "non, les notes sont loins d'être catastrophiques !"
Mais comme j'ai dit, le problème ne vient pas des notes (les notes je m'en fous), mais de la manière dont ma fille se sent... Elle est entrée en sous-performance en classe, ce qui satisfait l'instituteur et appuie son discours "de toute façon elle ne fiche rien et fout le bordel en classe".

Il n'y a pas d'école pour HP publique ici. Ca n'existe pas.
A partir de janvier 2016 il y aura une "classe pilote" qui se passera une fois par semaine et rassemblera des enfants de toute la ville qui ont "passé" (càd passé et "réussi" le test WISC) et donc sont HPI. Ils n'apprendront rien mais feront des activités annexes (activités qui restent à déterminer). Cette classe ne durera que 3 mois, renouvelables.
Le WISC passé cet été par ma fille était aussi pour cela. Voir si ma fille est "capable" de poser sa candidature pour cette classe.
Résultat des courses, ma fille peut, mais l'instituteur ne souhaite pas car cela lui fera rater 2 heures d'allemand par semaine. Donc je bataille dur de ce côté pour qu'elle puisse intégrer cette classe (pour elle et pour moi).
Personnellement je souhaiterai que ma fille puisse joindre cette classe car cela enlèverai un poids de mes épaules au niveau organisationnel pour ses activités annexes (et donc j'ai un peu plus de temps pour moi...).

Concernant l'historique scolaire de ma fille, elle va en classe depuis 7 ans, là elle est en 2ème année de Cycle 3.
Pour faciliter la compréhension : Maternelle - Primaire
  • Année 1 : Précoce --> 3 Instit. géniales
  • Année 2 : Cycle 1 1ère année --> 2 Instit. "connes" (c'est là qu'elle s'est faite traiter de "stupide" devant moi)
  • Année 3 : Cycle 1 2ème année --> 1 Instit. géniale
  • Année 4+5 : Cycle 2 : 1 Instit bof (c'est elle qui m'a sorti pour la 1ère fois le discours francophone = échec scolaire et qui a offert toute ses félicitations et sa stupéfaction du travail "phénoménal" de ma fille en fin de cycle en allemand)
  • Année 6+7 : Cycle 3 : 1 Crétin fini (celui qu'elle a actuellement)
Pour ce qui est du par coeur, je ne suis pas enthousiaste... Je sais que pour ce genre de chose il lui faut du temps, et Je suis prête à lui en donner. Mais les tests en classe font que le temps elle ne l'a pas. Donc il faut que ce soit du par coeur.
J'ai vu que lorsqu'elle a du temps devant elle, si elle connaît les règles d'orthographe elle peut se donner le temps d'analyser et donc de corriger ses fautes seule. En classe elle n'a pas le temps pour cela.
Les feuilles et les feuilles de calculs, ce n'est pas parce qu'elle ne sait pas les faire, ou parce qu'elle est forte mais parce que les autres font encore cela mais moins vite, donc elle se retrouve avec plus de feuilles du même type d'exercices à faire, alors elle en a marre et donc elle bacle le travail. L'attrait de la nouveauté est passé depuis longtemps (et de ce point de vue là je la comprends, je suis comme elle...)

J'ai envisagé de demander un changement de classe , malheureusement l'institutrice en charge de la classe annexe de celle de ma fille est l'épouse de l'instituteur de ma fille et les deux travaillent en tandem. Quand j'ai appris cela l'an dernier je me suis dit que la situation était Ubuesque et je voyais, littéralement, une nouvelle porte se fermer devant moi...

L'instituteur refuse d'envisager un saut de classe, car selon lui elle n'a pas le niveau, refuse les classes aménagées car c'est sa classe et il est libre de l'organiser comme il veut, refuse le programme enrichi car c'est "l'Egalité des Chances" avec lui, et il n'y a pas moyen de la changer de classe dans le sein de l'école...

Donc effectivement, il lui reste à changer d'école. Et donc il me faut déménager car ici c'est le système des écoles de secteur.
Où alors qu'elle aille en école privée qui sont toutes chères (sauf l'Ecole Française qui tourne autour de 1.200 € l'année avec une possibilité de bourse, si elle arrive à avoir une place)
J'ai un peu abordé la question avec elle, et elle est terrifié à l'idée de changer d'école et donc de perdre les quelques ami(e)s qu'elle a et qu'elle a eu tant de mal à se faire...

Alors je commence à préparer le terrain pour un déménagement, et j'ai commencé à prendre mes renseignements auprès du Consulat pour une inscription à l'Ecole Française, avec peut-être un "redoublement aménagé" si cela est possible, car actuellement elle n'a pas le niveau en science/géographie selon le programme français avec un passage anticipé dès qu'elle aura le niveau pour aller en classe supérieure.
Ou alors de lui faire faire le programme scolaire du CNED des enfants expatriés en parallèle de ce qu'elle fait actuellement. Mais là j'ai peur de la surcharger... Ce que je ne souhaite pas.
Armie a écrit :Avec un report de pression sur toi du coup?...
Ca totalement ! Je le sais, je sens la pression et je sens la fatigue. D'où mon espoir de cette classe EIP 1x/semaine pour m'enlever cette pression. Car là je fais mon travail de mère, celui de l'école et celui de la psy scolaire tout en essayant de limiter la casse au niveau moral pour ma fille.
J'ai de plus en plus de mal à gérer mon ressentiment à l'égard de l'instit de ma fille de ces 2 dernières années.
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Louise
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Louise »

J'avais répondu une tartine sur comment j'ai été élevée par rapport à la réussite scolaire, au suivi des devoirs, et comment je fais avec mes nains. Mais en lisant la suite, je me suis aperçue que nous partageons globalement les mêmes convictions (sauf que moi j'ai la main pour les appliquer.. pour le moment) et que le fond de ton problème est :

"Mon enfant se faich en classe avec pour conséquences 1/ d'éventuels pbs de comportement, 2/ des pbs de self esteem : elle se sent nulle pcq du coup n'arrive pas à faire ce qu'on lui demande (trop simple, peut être : par ex j'ai eu de meilleurs résultats avec le test de mémoire le plus compliqué : plus c'est compliqué mieux mon cerveau s'en sort)".

Perso quand c'est chiant, je dis aux enfants que je suis ok, et c'est chiant, voire débile, quand c'est débile, je ne sais pas mentir :)... mais c'est ce qu'on leur demande dans le contrat, et je leur explique aussi que la majorité des autres enfants de la classe en a besoin!...avec la différence que dans l'école où ils sont, ils ont la main pour proposer de légers changements au contrat et qu'ils peuvent aider/expliquer à leurs copains...vachement plus valorisant d'être aide-devoir que cancre fouteur de caca...

Je vois les choix suivants : soit l'instit' entend et cherche des solutions avec toi, soit tu donnes des solutions à tester à ta fille (et je sais comme c'est relou, tu n'es pas à l'école, donc tu ne vois pas ni ce qu'elle en fait, ni comment l'instit réagit), soit elle change d'environnement si l'environnement ne veut pas changer, soit... elle change elle : et apprend à gérer l'ennui avec ce qu'elle est et ce qu'elle a le droit de faire...puisqu'a priori elle ne se transformera jamais en enfant non THQI avec des résultats aux subtests totalement différents (perso je ne considère pas les "points faibles" des gens comme tels, déjà parce que c'est relatif, ensuite parce que je trouve que c'est constitutif de leur personnalité, dans une globalité. Je pense que si on veut avancer, autant mettre de l'énergie à utiliser ses points forts, en terme d'efficacité ça me parait plus judicieux, après le reste finit par progresser aussi d'une manière ou d'une autre, selon les envies/besoins, ...mais dans tous les cas il faut du sens ET un moteur!).

Ça parait un peu débile dit comme ça, mais je crois que c'est ma capacité à gérer l'ennui, et ce, depuis mon plus jeune âge, qui fait que j'ai fini par trouver une place convenable aux yeux des autres/de ma hiérarchie, tout me permettant d'obtenir mes objectifs (pas forcément super élevés en terme de réussite professionnelle telle qu'on l'entend habituellement). Résultat : j'étais "rêveuse/tête en l'air/bavarde" pendant ma scolarité, puis j'ai séché un max de cours en études supérieures, ou j'ai beaucoup dessiné/écrit pendant les cours... et aujourd'hui, je passe 50 à 75 % de mon temps "de travail" à faire des trucs persos, mais même comme ça, je suis la plus performante de mon service. Au final, ça me va bien. (enfin ça commence à ne plus m'aller, et je travaille à faire un job qui m'éclate plus... mais je dois me le fabriquer, ça prend du temps surtout que j'ai quelques freins de moi même à lever :) )

Alors oui, la vie est bourrée de trucs chiants qu'on est obligés de faire/subir pour (souvent) attendre les autres (parce que moi j'explique comme une quiche et je déteste expliquer les trucs mille fois, donc j'attends les autres plutôt que les aider à avancer), mais en avançant en âge, je le prends moins perso et avec moins d'impatience. (mais y'a toujours un côté de moi qui trouve pédant et condescendant de constater que les autres vont moins vite.. parce qu'après tout c'est subjectif, je ne peux pas être mon propre observateur, bref.) Mais du coup, c'est un bon exercice d'apprendre à supporter les trucs chiants, et de développer les stratégies pour les rendre moins chiants. Moi je blogue souvent mes mésaventures, souvent sur le ton de l'humour, ça me fait mettre de la distance, et parfois dans les moments chiants, je réfléchis à comment je vais les raconter, je le vis comme des aventures sociologiques et ça les rend... moins chiants.)

Sur la pression scolaire... elle me navre déjà en France, alors imaginer qu'elle soit pire ailleurs... quelle souffrance inutile est imposée à nos enfants!
Je maintiens : quand quelque chose est chiant, on dit que c'est chiant. On peut bien ajouter qu'on n'a pas le choix malgré tout et qu'on doit le faire, mais dans ce cas il faut bien comprendre qui est ce "on".
Un gamin a parfaitement le choix de ne pas faire : il ne vit pas pour préparer son avenir, et aucun discours rationnel ne l'en convaincra jamais. Même derrière une apparence de raison ("Je travaille sérieusement parce que je veux devenir astrophysicien plus tard") il y a toujours un attachement affectif à l’œuvre, une histoire d'image de soi, bref : un intérêt immédiat, de l'ordre de l'affect.
C'est le parent qui n'a pas le choix, en fait. Pas son gosse.
Peut-être faut-il commencer par l'admettre ? Je n'en sais rien. Ce que je peux te dire, c'est que face à une classe, ce type de discours honnête arrondit considérablement les angles et permet d'avancer.
Amen. (et +1)

(pour rebondir sur ce qui est écrit au dessus au dessus, j'ai un doc sur les enfants à mémoire kinesthésique, si ça intéresse)

Voilà, désolée pour la présentation du coq à l'âne, vous ferez votre marché... :)

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Coralie352
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

Coralie352 a écrit :tu parles sans doute de la mémoire kinesthésique.
YES ! MERCI !!!!! :D ça fait 2 jours que j'ai ce mot sur le bout de la langue/des doigts et que je n'arrive pas à l'attraper ! :)

Oui, c'est exactement cela. J'ai remarqué qu'elle apprenait mieux lorsqu'elle bouge, mime les choses, donc à la maison c'est cartes mentales et mouvement. Ce sont aussi des liens mnémo-techniques entre divers sujet pour en faire un fil cohérent dans son esprit. J'utilise aussi souvent les lego d'abord physiques, ensuite une image magnétique sur un tableau et enfin une image mentale (vu qu'elle adore jouer aux lego).

Tu me dis qu'on dépasse le cadre du "déclic", mais en fait je ne pense pas. Car il s'agit réellement pour elle d'intégrer physiquement et mentalement qu'elle fonctionne effectivement différemment des autres. Que ce n'est pas juste un n° sur un graphique avec une petite croix qui montre où elle se situe, mais bien que cela a un lien avec sa manière à elle de réfléchir, de voir, d'apprendre, etc.

Merci pour les lectures, je vais lire/regarder cela.
Airelle a écrit :Idées supplémentaires qui me viennent à l'esprit :
fabriquer des « lettres rugueuses » (pédagogie Montessori), lui demander de les assembler pour former le mot à apprendre, puis passer son doigt sur la surface rugueuse comme si elle écrivait la lettre (tu dois pouvoir trouver plein de choses là-dessus sur Internet),
lui apprendre l'alphabet dans le langage des signes (si elle accepte de le faire et que ce n'est pas trop ennuyeux pour elle) et lui faire épeler les mots avec les mains en même temps qu'elle dit la lettre (voire même essayer le braille, pourquoi pas ?) - ou encore lui faire tracer la lettre dans les airs (comme ça pas d'apprentissage supplémentaire).
Les lettres tactiles, je pense qu'elle a dépassé le "besoin". Mais on verra bien si on y reviendra.
La langue des signes me paraît être une très bonne idée, pour tout un tas de raison,
Tracer la lettre dans les airs, ça on fait déjà.

Merci beaucoup pour ces idées :)

Pour moi ce qui avait été un déclencheur pour l'orthographe c'était au CE2. Notre institutrice nous avait appris l'aphabet phonétique et nous publiions chaque semaine un petit journal avec le son de la semaine, ses orthographes possibles et une petite histoire que nous inventions tous ensembles.
Et aujourd'hui encore cet alphabet me sert beaucoup.
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lady space
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par lady space »

Je crois qu'il est essentiel que vous vous fassiez aider toutes les deux. Visiblement, la psy scolaire n'est pas très réactive, mais qu'en est-il de celle qui a testé ta fille ?

Puis, je pense qu'il te serait utile d'apprendre à gérer ton émotivité pour ne pas la transmettre à ta fille ou disons le moins possible. Ça peut passer par une thérapie, des séances de méditation, du yoga et plein d'autres techniques. Plus tu seras en équilibre toi-même, moins ça lui pèsera à elle et mieux tu arriveras à communiquer avec ses enseignants dont on sent bien que leur attitude t'exaspère au plus haut point - et à juste titre. Seulement, ils doivent le ressentir aussi et ça ne vous aide pas. Ils se braquent encore plus et ne seront plus du tout accessibles à tes arguments aussi pertinents qu'ils soient.

Après, est-ce que tu peux trouver un appui du côté de l'équivalent de l'inspection académique française pour éventuellement obtenir un saut de classe ?

Mais je pense que, dans tous les cas, une fille THQI a de fortes chances de s'ennuyer plus ou moins en cours, au moins jusqu'à la fin du lycée. Il va donc falloir apprendre à gérer cet ennui.

Le plus important à mon avis est de lui redonner confiance en elle. Et pour cela, une tierce personne qui lui explique les particularités de son fonctionnement peut être salutaire aussi.

Je suppose que tu lui as déjà expliqué plus d'une fois que ce n'est pas elle qui est bête, mais l'instit qui est incapable de comprendre son fonctionnement, à savoir le fait qu'elle a besoin de comprendre pour mémoriser des choses, de comprendre pour apprendre, à l'inverse de la plupart des autres enfants qui peuvent apprendre des trucs bête et discipliné, et surtout sans les comprendre. Donc, c'est l'instit qui est trop bête pour imaginer que tout le monde ne fonctionne pas comme ça - le pauvre!

Ensuite, il faut tester comment fonctionne sa mémoire : visuel, auditif, les deux ? Et adapter la méthode d'apprentissage en fonction de cela. A-t-elle besoin d'associer le geste de l'écriture à la lecture du mot pour pouvoir l'écrire correctement ?

Si elle a une mémoire auditive, il peut éventuellement être intéressant d'épeler les mots à voix haute.

Si elle a une mémoire visuelle, la lecture fera son œuvre. La laisser écrire des histoires est une bonne piste aussi, à condition qu'elle veuille bien que tu vérifies l'orthographe et que tu lui expliques le pourquoi du comment de la bonne orthographe. Puis, il faut corriger, histoire que la dernière chose qu'elle ait vue soit la bonne version.

Pour le par-cœur, je n'ai pas vraiment la clé non plus - je ne sais pas faire. Ma tête photographie l'orthographe des mots, mais pour retenir des formules, des dates, des définitions, j'ai du mal. Par contre, la table des multiplications jusqu'à 10 a fini par entrer dans ma tête à force de l'entendre répéter en classe. Bien qu'ayant une mémoire visuelle, les listes écrites du type 5 x 4 = 20 n'ont jamais eu la moindre utilité pour moi. Par contre, j'ai les sons en mémoire. Quand on me dit 6 x 7, j'entends la suite dans ma tête, à savoir 42. Et j'ai dû recalculer certaines multiplications tant de fois dans ma vie (p.ex. toutes les conversions Franc/Euro) que je les connais par cœur à présent, mais sans les avoir révisées. Ça aussi c'est quelque chose que je ne sais pas faire : réviser. Ou bien j'ai compris la chose, alors je peux la restituer "à main levée", ou bien je ne l'ai pas comprise, donc j'ai besoin de re-dérouler le fil de l'explication.

Après, les calculs peuvent se faire de manière ludique. Je me souviens de nos interminables trajets en route vers les vacances quand les enfants n'avaient qu'une phrase en bouche : "On est bientôt arrivé ?". Le salut est venu du jeu du "roi du calcul" : quelqu'un donne un calcul et le premier qui trouve la bonne solution reçoit un point et donne le calcul suivant. Ça peut aussi se transformer en "roi de l'orthographe" j'imagine.

Après, pour ce qui est du goût de l'effort, c'est sûr qu'elle ne l'apprendra pas à l'école en étant sous-sollicitée. Les miens l'ont appris au sport heureusement, tout comme l'intérêt des innombrables répétitions de gestes que l'on appelle entraînement. Du coup, je leur ai expliqué que ces devoirs super-ennuyeux sont un entraînement aussi. Et j'ai remplacé le mot devoir ou réviser par s'entraîner.

Puis, c'est vrai que la mémorisation pour un enfant est toujours liée à un élément affectif. J'ai p.ex. dû "raconter" ses leçons d'histoire à ma fille pour qu'elle les retienne, agrémenté par des anecdotes qui ne figurent pas dans les livres, pour les rendre plus palpables.

Bon courage à vous deux !
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Re: Comment induire le déclic ? Comment lui faire comprendre

Message par Coralie352 »

lady space a écrit :Je crois qu'il est essentiel que vous vous fassiez aider toutes les deux. Visiblement, la psy scolaire n'est pas très réactive, mais qu'en est-il de celle qui a testé ta fille ?
La psy scolaire est celle qui a testé ma fille et qui ne nous a toujours pas envoyé le Bilan écrit du WISC IV...
Moi je veux bien me/nous faire aider, mais je ne sais plus vers qui me tourner ici. J'ai demandé à un ami qui connait quelqu'un qui... de me référer une institutrice spécialisée dans l'appui scolaire (genre instit.-logopède) pour qu'elle me donne son avis professionnel sur ma fille. J'attends qu'elle me recontacte.

L'inspecteur est en charge de 50 écoles, et il n'a pas vraiment envie de faire bouger les choses. L'école de ma fille est catégorisée officiellement "nid de serpent" du côté ministériel (info obtenue par le biais d'un de mes amis qui est prof de lycée et qui travaille sur des projets au Ministère).
lady space a écrit :Puis, je pense qu'il te serait utile d'apprendre à gérer ton émotivité pour ne pas la transmettre à ta fille ou disons le moins possible.
Ici je lâche la bride :-) Ici, je me permets d'exprimer ce que j'ai sur le coeur et ce que je ressens dans son entièreté.
Devant/A ma fille je ne vais pas dire que son instit. est un crétin fini, que son comportement est inacceptable, etc.
Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne ressent pas mon impatience sur certains sujets, mais elle est très loin d'imaginer ce que je ressens réellement. Je suis très "douée" pour ne pas montrer mon ressenti réel.

Je lui dis que son instituteur travaille d'une certaine manière, et que moi je travaille d'une autre manière. Ce qu'elle fait à la maison elle peut l'utiliser en classe, et vice-versa si elle sent que pour elle cela fonctionne bien.

Je lui parle des limitations de chacun (y compris des miennes).
lady space a écrit :Je suppose que tu lui as déjà expliqué plus d'une fois que ce n'est pas elle qui est bête, mais l'instit qui est incapable de comprendre son fonctionnement, à savoir le fait qu'elle a besoin de comprendre pour mémoriser des choses, de comprendre pour apprendre, à l'inverse de la plupart des autres enfants qui peuvent apprendre des trucs bête et discipliné, et surtout sans les comprendre. Donc, c'est l'instit qui est trop bête pour imaginer que tout le monde ne fonctionne pas comme ça - le pauvre!
Effectivement, je lui ai dit, expliqué et reexpliqué... Par contre non, je ne lui dis pas que l'instit est "trop bête pour...".
Le but n'est pas de la mettre encore plus en porte-à-faux dans le cadre scolaire. Car de ce point de vue là elle est comme moi : Trop honnête pour son propre bien.
Moi j'ai appris à me taire. Pendant un temps...

Sa mémoire est kinesthésique-visuelle.

Elle a passé un B.A.C. justement parce qu'on ressentait un problème du côté auditif et effectivement, elle a un souci de gestion des informations auditives simultanées.
Donc, dans un environnement calme je lui fais lire-dire-écrire pour associer les trois dans la vue, l'ouïe et le geste.

Ben comme j'ai dit, le calcul je le fais de manière ludique (géocaching, addition/soustraction/division des chiffres sur les plaques d'immatriculations, les numéros des bus, les temps d'attentes, les n° des tickets de charcuterie/boulangerie/les n° des plats sur les menus/etc.). C'est devenu un concours entre nous.
Louise a écrit :(pour rebondir sur ce qui est écrit au dessus au dessus, j'ai un doc sur les enfants à mémoire kinesthésique, si ça intéresse)
MOI ! MOI ! Ca m'intéresse ! :)
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