histoire d'une déscolarisation

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madeleine
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histoire d'une déscolarisation

Message par madeleine »

la divorce est prononcé : "on partira sans se serrer la main et plus jamais de "à demain" ! Elle ne m'aime pas, parce que je ne suis pas comme elle veut que je sois, comme elle voudrait que je sois, ah ! elle veut des oranges quand, quand je me sens bleu comme le bleu de la nuit, elle veut un ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ### quand, quand chuis tout seul dans le désert ..." Tom Novembre, mais au CE1 faut pas pousser. Donc divorce.
Je ne sais si le fait de témoigner d'une déscolarisation, particulière autant que chaque membre de la famille concernée, peut être d'une quelconque utilité et d'un quelconque intérêt général ?
Dans notre petite cellule familiale, la défiance scolaire et l'intérêt pour le homeschooling précèdent largement la conception de Junior ;) . La faute à une scolarité pénible côté maman surdouée et papa divergent ( divers gens).
Donc nous sommes adhérents à l'association LEDA (Les Enfants D'Abord) depuis longtemps, et nous avons suivi les péripéties de l'IEF (Instruction En Famille) qui n'est pas en odeur de sainteté dans les institutions françaises. Mais la législation européenne et internationale est formelle : instruire son(ses) enfant(s) en famille est un droit. Faire partie d'une association est pourtant hautement recommandé à qui veut se lancer dans l'aventure !
Mon propos n'est pas ici de faire de la pub pour l'une ou l'autre, d'ailleurs. Mais il est important de pouvoir compter sur du soutien et du partage d'expérience.
Donc Junior : humour (alakon, j'avoue, les chiens ne font pas toujours des otaries) : 16 ans, état civil : 8 ans, affectif : 6 ans, moteur : alternatif. Schoolcompatible ? Il a tenu de la PS au CE1 mais c'était juste. Il a plus étudié les punitions que le calcul décimal.
Juste avant Pâques, clash final. Devant un véritable déchaînement de haine nous décidons d'arrêter les frais.
Et maintenant, me direz-vous ?
C'est plus simple avec un enfant surdoué, j'ai l'impression, parce qu'il a déjà des directions fortes à cet âge, sur lesquelles vous pouvez vous appuyer pour faire renaître le désir d'apprendre, l'estime de soi et l'audace, bien écrêtés par l'éducation nationale.
Mais c'est pas gagné d'avance.
Nous allons donc aborder le sujet à la prochaine réunion de l'AFEP
Nous lui accordons présentement trois semaines de vacances officielles, même s'il en profite pour bouquiner des heures, avec centre de loisirs, ballades et cabanes.
Je vais en profiter pour lui construire un parcours de recherches axées sur ses centres d'intérêt, avec des outils de création personnelle type livres à composer, figures à tracer etc répertoriés par les sites validés par LEDA, et le mettre au taf dès la mi-mai, pour qu'il maîtrise les "savoirs" de base.
Je vais attendre vos réactions, questions éventuelles, pour envisager la suite à donner à ce post exploratoire et un peu bancal :-)
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Kayeza
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Kayeza »

Merci pour la création du sujet !

Ici, pas (encore) de junior, mais la question me taraude depuis un moment, parce que je garde une dent (dure) contre l'école (et encore, j'étais première de la classe tout le temps, alors j'imagine ce qu'on peut ressentir quand on descend dans les bas-fonds du classement...). Pas de témoignage direct à évoquer, donc. Juste celui de ma meilleure amie, qui est arrivée à l'école en CM1 ou CM2 et qui a maintenant une vie tout à fait "réussie", une grande culture, des intérêts variés, beaucoup de recul sur la vie en général, etc. (M'est d'avis qu'elle est un peu surdouée sur les bords...) Et celui d'une famille dont j'ai rencontré les parents lors d'une IRL AS à l'été 2012 : les parents et les deux enfants, tous surdoués si je me rappelle bien, vivaient dans une maison dans la forêt, sans école, et tout avait l'air de bien se passer.

Tout ça pour dire que l'IEF semble être particulièrement adaptée pour les enfants (et/ou les parents...) surdoués. Il y a plein de blogs de ces familles-là, malheureusement je n'ai pas les références là. J'ai juste retrouvé le lien de cet article, témoignage d'une mère de famille en IEF et d'une de ses filles.

À bientôt donc pour en savoir un peu plus sur votre expérience...
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RandolphCarter
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par RandolphCarter »

Il y a donc une solution en dehors du mammouth. :)

Je suivrai avec intérêt, et il est bon que ce soit ici plutôt que dans MonRde. Je suis choqué par le "déchaînement de haine", c'est incompréhensible.

Je conçois bien le choix de l'IEF. Je l'avais envisagé pour ma fille, lui avait laissé le choix, elle ne voulait absolument pas. De toute façon je n'étais (et ne suis toujours pas) taillé pour. Quant à une pédagogie différente dans une école privée nécessairement hors contrat, je n'en ai jamais eu les moyens.

Bon courage pour cette aventure !

PS : il y a erreur sur le frangin, c'est de Charlélie Couture.
La réalité c'est ce qui refuse de disparaître quand on cesse d'y croire.
P.K. Dick.

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madeleine
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par madeleine »

[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=IzNCzjxo8Ls[/BBvideo]

Mais oui, tu as raison ! C'est pour ça que je ne le trouvais pas sur YouTube :lol:

... Merki :rock:
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par zwip »

Pour mon fils, il m'est arrivée récemment de penser à une déscolarisation (ponctuelle). L'année de PS durant laquelle il a "étudié les punitions" et nous l'adversité des instits, le début de MS marqué par l'incompréhension des maîtresses, ces gestes agressifs qu'il développe depuis janvier, dernièrement les "bêtises" et les punitions qui (re)deviennent quotidiennes et les gamins, le prenant en grippe, qui lui tombent sur le râble à plusieurs à la récré... Me voilà à me dire que briser cet enchaînement serait peut-être bénéfique, pour essayer de reprendre le chemin de l'école plus apaisés dans quelques mois (Sans être toutefois certaine, pour diverses raisons, que ce soit la meilleure solution. Nous avons un nouveau rendez-vous avec les instits dans 10 jours, j'attends de voir ce qui s'y dira...). Alors merci pour ce sujet que je vais suivre avec intérêt, Madeleine.
"Une pensée me traverse : Le dessin doit être juste puisqu'il est aussi confus que le modèle." (Roland Topor, "Portrait en pied de Suzanne")

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par altima »

Vite fait:
- je pense que c'est une bonne chose à faire si c'était allé trop long dans le cadre "mammouth"
- je pense par contre qu'il ne faut pas couper les ponts à vie, essayer de réparer la dent qu'on a contre le mammouth, car il y a aussi (et de plus en plus) des gens sensés et ouverts qui peuvent aider ou pallier le manque de moyens
- du coup je suis d'avis de penser au côté socialisation (enfin bon je suppose que tu as déjà réfléchi en long en large en travers aux pour et aux contre de l'IEF)
- par extension, ne pas rester trop longtemps hors système (ça peut être bien voire vital pour souffler) parce qu'hélas les diplômes sont indispensables et c'est pas toujours facile de savoir ce qu'on attend de l'élève le jour du bac par exemple. Je ne dis pas que les élèves en présentiel sont mieux préparés mais plutôt qu'ils sont coulés dans le moule et donc réussissent comme on s'y attend. (anecdotes persos: 1/ J'aurais adoré pouvoir bénéficier de l'IEF, école = bobo mais je dois dire qu'au lycée ça s'est bien allégé, et ptêt que c'est un niveau où c'est plus facile pour un enfant IEF de retourner à l'école? 2/ j'ai déjà eu des élèves "IEF", qui l'étaient de façon régulière (vie de voyage) ou l'avaient été ponctuellement = bilan très positif, aucun souci à aucun niveau. 3/ j'essaie de retrouver le blog d'une famille IEF globe trotteuse, on ne sait jamais ça peut servir; j'édite, voilà : http://ecoledespirates.eklablog.com).

Bonne continuation madeleine! ;)

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amalia
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par amalia »

merci pour le sujet ;
je ne vais pas jusqu'à la déscolarisation (sans jugement bien sur) mais mon grand, au passage en , nous l'avons mis en collège privé : petit collège catho mais pas envahissant de ce point de vue, une équipe pédagogiqe à l'écoute et (malheureusement à souligner) une population d'élèves autre que dans son école primaire ;
Les petits ont tenu au primaire public jusqu'à cette année (cm1) mais je craque ; beaucoup de récit de violence, gros mots et vulagrité à tous les étages (je ne suis pas coincée, mais c'est pour moi un signe de la "violence" qui règne dans cette école), faible niveau scolaire, violence pédagogique dont ma fille a fait les frais 3 ans durant... Chance cette année, elle est tombée sur un rejeton de mamouth tout à fait ouvert, à l'écoute, patient, qui l'a bien remise en selle.

Ils feront leur cm2 dans l'école primaire privée où leur frère est en collège. Comme des dizaines de leurs copains qui vont quitter cette école cette année. Leur entrée au colège sera plus facile, même si l'année prochaine risque d'être un peu chaude.

Madeleine : à la lecture de ton post : c'est super de nourrir l'intellect, mais n'oublie pas l'aspect socialisation et émotionnel : cela aussi s'apprend, mais pas dans les livres.
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Loupiote »

J'interviens juste pour dire que la socialisation n'est pas l'exclusivité de l'école. Elle peut s'acquerrir aussi dans la pratique d'un sport (sport collectif ou art martial par exemple) ou au théâtre et autres activités extra-scolaires comme on les appelle parfois.

Invité

Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Invité »

Je suis d'accord avec Altima.
Il s'agit de répondre à une situation de crise.

De fait, j'ai du mal à saisir l'intérêt véritable de la déscolarisation, pour ne jamais avoir réfléchi correctement sur le sujet, et pour venir d'une famille où on est prof depuis Jules Ferry côté paternel, avec tout l'engagement et la foi de l'époque. Donc affectivement, j'ai toujours un peu de mal, j'ai l'impression de les trahir :'(

Il n'empêche que le sujet m'intéresse, parce-que je suis sensibilisée depuis très longtemps aux histoires d'éducation à l'école (des modèles pédagogiques jusqu'au développement de l'enfant (atavisme, atavisme...)

Et que la question, non pas d'une déscolarisation, mais d'une insertion à Summerhill, s'est posée pour mon frère, trublion génial et réfractaire à toute autorité, et que celle d'une autre pédagogie s'est posée pour moi (et j'en ai bénéficié, avec les bonheurs et les malheurs afférents).

Bref, le sujet est très connoté affectivement pour beaucoup de personnes, et les décisions à prendre aussi !

Est-ce que ça veut dire, madeleine, que tu renonces, ou ton mari, à ton activité professionnelle ?

Je suivrai le fil attentivement.
Concrètement, je n'ai pas de visibilité sur l'organisation que ça requiert, ni sur les conséquences d'une instruction à huis-clos où le maître et le parent sont fusionnés.

Merci en tout cas d'avoir ouvert le sujet :)

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Zyghna
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Zyghna »

Je suivrai ton parcours Madeleine. Je dois avouer que si je ne devais travailler, je me serais laisser sans doute tentée, et que ce modèle reste pour moi celui qui s'appliquera sans remords en cas de ressentis de violence par mes filles.
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madeleine
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par madeleine »

Je vous remercie tous beaucoup de vos réflexions, vécus et questionnements, c'est très enrichissant :inlove:

Il existe des familles qui n'envisagent pas, carrément, de scolariser leur enfant avant que cela corresponde à une demande de sa part qu'il soit capable d'assumer. Dans notre cas, nous n'avons pas réellement pris de décision, nous attendons de voir ce qui va convenir le mieux après la période de repos actuelle ET la mise au travail qui va suivre.

Je pense tenter un mélange de péda informelle, sur la base des centres d'intérêt du fiston - principalement l'histoire et la musique - et de travaux courts plus formalisés, c'est un accord que nous avons passé avec lui.
Si le mélange fonctionne, et s'il s'y épanouit, il faudra s'organiser dans la durée pour poursuivre ; mais étant donné l'hostilité du directeur actuel de l'école du village, et l'étendue de sa bornitude, j'aurais du mal à lui faire réintégrer.

Il y peu d'écoles privées alternatives dans notre secteur, et elles semblent un peu prises d'assaut ; et à 170-200 €/mois ça pourrait demander réflexion et calculette ... Donc l'IEF est un compromis qui va bien avec mon temps partiel :-), et ma reprise de formation .

La socialisation c'est un sujet qu'on évoque souvent quand on parle d'IEF. On y a pensé bien sûr ;) surtout avec un enfant unique. Donc il fréquente depuis deux ans le centre de loisirs de la commune, dirigé - comme c'est drôle - par une jeune femme très compétente qui a été instruite en famille jusqu'au CM2 :D .
On va mettre en place l'école de musique, le théâtre et le karaté ( :lunettes9: ) en septembre. J'invite aussi facilement filles et garçons de l'école, c'est un gros village ici et il y une solidarité entre parents. Mais on va mettre en place d'autres choses, d'autres rencontres, en particulier vers des personnes âgées, et autres suivant sa demande.

Je ne considère pas que l'école soit un lieu qui favorise la socialisation ... en particulier pour les élèves surdoués qui passent beaucoup de récrés en punition ... ou en conflits et rejets ... souvenirs souvenirs ...

Je vois déjà fleurir les "apprentissages transversaux" de la péda informelle : l'attention nouvelle qu'il prête à l'orthographe des mots qui l'intéressent et l'autocorrection, alors que les listes de mots du CE1 étaient une telle corvée ! Je le félicite à chaque fois et ça renforce et la motivation et l'apprentissage. Et de nos jours on a tellement de moyens fabuleux et très bon marché de laisser un enfant travailler en autonomie : par exemple, nous lui avons trouvé une tablette graphique d'occasion, qui lui permet d'écrire à la main, de dessiner sur son ordinateur : il y prépare ses plans de bataille en additionnant des grands nombres (de soldats divers), fait le compte des pertes, et bientôt on l'incitera à multiplier et diviser, et à se faire des cartes heuristiques ...

Et puis on va aller à la découverte ! Mais rien que pour le voir à nouveau épanoui et heureux, ben ça valait la peine.
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Malina
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Malina »

Mon fils est déscolarisé même si je trouve le mot en soit un peu bête...Il est bien scolarisé mais à la maison.
J'ai 3 enfants les 2 filles vont encore à l'école mais, c'est un choix de leur part, elles savent que si elles ne veulent plus y aller, elles peuvent rester à la maison avec Arthur.
Pour Arthur, il a eu un parcours plutôt classique jusqu'en CM1 où il a commencé a vraiment s'ennuyer. Il a été testé à cette époque et lorsque je l'ai dit à son instit sa réponse a été "Si Arthur était précoce je m'en serai rendu compte, bon ben j'espère qu'il aura des meilleurs notes:".
Première déception pour mon fils...Le CM2 il a souffert de phobie scolaire avec aucune prise en charge de l'école mais des commentaires du type "vous voulez élever vos enfants différemment, assumez en les conséquences !".
J'ai des panneaux solaires, j'utilise une écharpe de portage, des couches lavables, je ne crie jamais sur mes enfants et je refuse qu'ils fassent des devoirs à la maison:: je suis donc une babacool !
L'instit de mon fils m'oblige à lui refaire le WISC 4 car la psy lui avait fait le WISC 3.
250 € plus tard, toujours pas de considération pour Arthur et refus de l'équipe pédagogique qu'il saute la 6éme.
Il était suivi par 2 psy à lyon, j'ai fait appel et il a sauté la 6éme.
Le collège...sans commentaire, mon fils a souffert un an en 5eme, il n'a eu aucune aide avec des phrases de l'équipe enseignante "c'est votre choix qu'il ait sauté une classe nous ne l'aiderons pas". Il a été humilié par des élèves de sa classe, frappé, mis tout habillé sous une douche froide et il est resté toute la journée avec ses habits mouillés :( :(
Il a été déscolarisé en 4eme. Ses notes étaient excellentes, il dessinait, riait, jouait avec ses soeurs mais à perdu tous ses amis du collège.
Il est retourné en 3eme au collège, dans un autre collège et je peux vous raconter à peu prêt les mêmes histoires..Avec une moyenne de 9,5 le conseil a décidé le redoublement de sa 3eme. J'ai fait appel et il est passé en seconde. Il est de la fin de l'année, il avait donc 13 ans.
Il est allé 3 mois au lycée, puis m'a demandé à étudier à la maison.
Il étudie à la maison avec les cours Valin.
Avec un peu de recul je regrette d'avoir essayer qu'il étudie dans une structure de l'éducation nationale.
Maintenant il a 14 ans, n'a aucune confiance en lui, et surtout n'a plus confiance à aucun adulte à part moi (en gros).
A la maison il est heureux, il veut être dessinateur de BD et la scolarisation à la maison lui permet:
-de dessiner plusieurs heures par jour
-de respecter son rythme de sommeil et à l'adolescence, c'est important
-d'apprendre et donc de pouvoir passer d'une année à l'autre: à l'école il est en "mode poireau" comme il me dit. Il ne pense même pas, il est là mais éteint son cerveau pour que ça ne soit pas trop douloureux de ne rien faire.
-Il fait parti de notre vie,lorsqu'il était au lycée il partait à 07 H et rentrait à 18H15...

Je ne ferai pas les mêmes erreurs avec mes 2 filles EIP aussi. Je n'autoriserai aucun instit ou prof faire des commentaires désobligeants et aux premiers signes je les déscolarise. D'ailleurs mes enfants ne sont pas obligé d'y aller, lorsque ma fille me dit qu'elle ne veut vraiment pas y aller, elle reste à la maison.
Je vais arrêter de travailler en décembre (retraite père/mère de famille) et je veux vivre à l'étranger.
Mes enfants seront plus heureux dans une école de brousse au Sénégal avec une aide de ma part dans leur scolarisation.
Mon fils veut être dessinateur de BD et tous les profs/instits/CPE/conseiller d'orientation lui ont tous dit que ce n'était pas un vrai métier et qu'il devait travailler à l'école et choisir un vrai métier.

Ma dernière a été testé il y a 2 mois, avec son papa nous avons informé l'instituteur. Cela c'est très bien passé et nous sommes rassurés mais c'est pour un an, et c'est ce qui est dur dans l'école. Si ça se trouve l'année prochaine son instit de CE1 ne sera pas du tout à l'écoute des EIP.

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par asdf »

N'ayant pas de chérubin, mais un oeil sur le monde qui m'entoure, en lisant vos témoignages, en me rappelant de mon époque qui était différente -même si j'suis pas bien vieux-. Je vais tenter d'exposer mon point de vue.

Je crois que le lien social ou sociétal est primordial. Il n'y a qu'à voir le nombre de personne qui ont une tendance à l'isolement sociale avec la façon dont fonctionne les nouvelles technologies, les médias modernes. On peut rapidement se déconnecter via un objet appeler routeur qui nous permet de nous entoiler.
Bref, le contact avec la réalité garde une importance primordiale.

Ce qui me surprend dans les quelques témoignages précédent c'est cette violence ressentie par les parents, elle vient apparemment des camarades, mais aussi d'une partie (?) des enseignants. Je ne sais pas si aujourd'hui un marmot ressent la violence comme vous la décrivez, mais je ne lui souhaite pas de s'épanouir dans un tel cadre.
Du moment que cette acharnement punitif, violent, haineux devient omniprésent je crois qu'il vaut mieux extirper le rejeton de ce système.

Pour ce qui est de l'utilisation des nouvelles technologies dans l'éducation, c'est sûr qu'il va falloir apprendre à s'en servir pour l'avenir. Je me permet quand même d'émettre un doute, on a vu les dérives que peuvent donner un trop plein d'informations virtuels, ou d'acquisition théorique sans pratique.
On fait parfois un lien facile entre les nouvelles pathologies et les nouvelles technologies, je m'égare un peu, mais le nombre de diag TDA/H connait une croissance en corrélation avec celle de la présence des consoles, ordis, téléphone portable. Il me semble d'ailleurs logique qu'un gosse sur-exposé à du virtuel, est du mal à percevoir la réalité.

Je suis en train de me demander si au final aujourd'hui le système éducatif est toujours en phase avec la façon dont le monde extra-scolaire "vit".
Des gosses surdoués déconnectés c'est pas nouveau, mais avec une telle précocité ? Pour ma pomme j'ai un parcours scolaire chaotique, mais je ne me souviens pas avoir passé une récré sur deux à copier dix fois "je ne serai plus dissipé pendant le poème de Tarte-en-pion."
Soit les profs sont devenus des nazillons, soit les nouveaux programmes sont équivalent à un épisodes des anges de la télé à bora-bora, soit c'est un tout qui fait que le monde marche sur la tête.

Peut être qu'avec plus de recul sur un bon échantillon de gosses sorties "tôt" du système scolaire classique, ça sera plus facile de répondre. Pour le moment il est bien dur d'en juger.

Toutefois, si le gosse ressent le milieu scolaire classique comme une agression -sans que le ressenti des parents n'influent trop-, si il peut facilement réintégrer le milieu classique pré-ou-post-bac-ou-DNB, si il garde un lien social fort via des activités extra-scolaire. Je pense que c'est une bonne solution.

En parlant des activités extra-scolaire, je me demandais dans ce type d'éducation qu'elle est la place accordé au travail en équipe ? Même si on peut apporter des activités ludiques+réflexions avec des semblables, qu'en est-il de la frustration+obligations d'accomplir une tâche chiante-sans-carotte ?
:emo:

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Karinette
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Karinette »

Bonjour à tous,

Je voudrais apporter à ma pierre à l'édifice de la déscolarisation. Je suis moi-même enseignante (CE1-CE2 cette année) et mère de plusieurs IEP entre 4 et 16 ans).

J. est donc le troisième enfant d’une fratrie de 5. Il a posé des problèmes de comportement à l'école dès le premier jour de sa scolarisation (agitation extrême, refus du groupe, besoin de l'attention de l'adulte).
Alertés par les maîtresses (car les symptômes n'existaient pas en famille), nous avons demandé conseil à des professionnels. Nous l'avons emmené consulter notre médecin de famille, un pédopsychiatre, le CMP, et des psychologues privés mais rien d'anormal n'a été trouvé. Je vous passe le discours culpabilisant (de l'école) sur le fait que nous étions sûrement de mauvais éducateurs pour avoir un gamin qui se comportait comme cela à l'école et menteurs en plus puisque nous disions que nous n'avions pas les problèmes à la maison. La situation scolaire a empiré, il passait ses journées dans le couloir. Les enseignantes étaient excédées par son comportement alors qu’apparemment il avait toutes les capacités pour suivre une scolarité.

Sur conseil de la pédopsychiatre du CMP, il a changé d'école. Entre-temps, nous avons déposé un dossier MDPH et il a bénéficié d’une notification d’AVS à mi-temps (qui n'a jamais servi à rien mais stigmatisé le gamin). Après moult sollicitations, la psychologue scolaire a bien voulu le recevoir et là on découvre qu'il est précoce (CE1) suite au test proposé. Diagnostic refusé par l'école car pour avoir un tel comportement, il était plus probablement " débile". La situation se dégrade encore,(jusqu'à sa maîtresse qui a mis J. dans la poubelle de classe (bonjour la symbolique du geste...)) tourne à la phobie scolaire. On nous martèle pendant des heures de réunion d'équipes de suivi de scolarité qu'il relève d'un ITEP (établissement pour les troubles du comportements graves), le dossier MDPH était pré-rempli par les enseignants, nous n'avions qu'à signer nous les parents) alors qu'il n'a jamais été violent avec les autres ni coup, ni insultes) jusqu'à ce que nous décidions de le retirer de l'école (il était dépressif et était devenu encoprésique c'est à dire qu'il avait perdu les réflexes de ses sphincters (en clair il ne retenait plus ses selles, à 8 ans, je vous laisse imaginer le tableau), et les troubles étaient apparus à la maison pour tout ce qui relève du scolaire (leçons, devoirs... et même contacts avec le cartable qui déclenchaient des crises) en CE2.

Etant en congé de maternité à ce moment-là je lui ai fait la classe à domicile et nous avons écrit à l'inspecteur de notre circonscription (qui est aussi mon supérieur hiérarchique bonjour le méli-mélo) pour trouver une solution pour J. L’inspecteur a pris les choses en mains et a fait intervenir la responsable ASH (scolarisation des élèves handicapés!!!!!) de notre département qui a reconnu que la prise en charge de l'enfant précoce par l'Education Nationale n'en était qu'à ces débuts (tu m'étonnes !). Aucune école autour de la maison n'a souhaité accueillir J pour son CM1!

Les collègues de l'école où j'exerce ont alors proposé de prendre J en partage entre le CE2-CM1 et le CM1-CM2 pour sa rentrée en CM1. Suite à sa déscolarisation, nous avons tous jugé qu’il fallait reprendre en douceur et il a commencé l’année à mi-temps. Entre-temps, à force de se battre, l'hôpital Neurologique de Lyon (service du professeur Revol) a pu recevoir J. et nous proposer une hospitalisation diagnostique pour une batterie de tests. Les résultats ont été :
-confirmation de la précocité,
-confirmation d'une dyslexie-dysorthographie,
-découverte d'un trouble de l'attention (compensé en partie par ses capacités intellectuelles) et découverte d'un trouble de la régulation chimique de l'impulsivité (branche de l'hyperactivité).

J. était donc un enfant précoce mais aussi porteur d'un réel handicap neurologique, ce n'était donc pas qu'un petit c.. mal élevé avec une famille défaillante (avec une mère enseignante cerise sur le gâteau) comme l’école nous l’avait si bien expliqué !
J. a terminé sa scolarité primaire dans la même école qui l’avait accueilli mais à temps partiel jusqu'à un 80% environ.

Il est actuellement en 4ème de collège dans un établissement (privé) à taille humaine proche de chez nous et dont l’équipe éducative a accepté le fonctionnement singulier de cet élève. Il est pris en charge par le SESSAD (service d'éducation spécialisé à domicile) , deux après-midis par semaine dans un groupe de jeunes encadrés par une éducatrice et une psychomotricienne. Cela le sort de l'institution scolaire et du groupe classe, et lui fait du bien. Puisque scolairement il n'y a pas de problème, il a un contrat qui fait qu'il n'est pas obliger de tout rattraper (à l'écrit) ce qu'il rate car cela générait des angoisses très gênantes (culpabilité, mésestime de lui-même....). Tout n’est pas rose (hélas !)à la maison et dans sa scolarisation mais le réel dialogue et le respect des rôles de chacun entre l’équipe enseignante, les éducateurs du SESSAD et la famille permettent une évolution dans de bonnes conditions.

Humainement dans le parcours de notre fils et en particulier dans sa relation à l’école et aux apprentissages, la souffrance a été abominable. Justin garde des séquelles psychologiques (et des accès dépressifs réguliers…) de sa relation à l'école (et nous aussi), d'autant plus difficile à accepter que je fais moi-même partie de l'institution.

J'ai fait le choix d'une déscolarisation quand justement la relation entre mon fils et l'école était devenue malsaine. C'était une mesure de protection. Sur du très long terme, je ne sais pas ce que ça aurait donné car J manque d'organisation et d'autonomie. Mais si pour l'un ou l'autre de mes enfants l'école ne lui apporte plus rien ou même lui nuit, ou que c'est une demande d'eux, je pense que je réfléchirai sérieusement à la question.

Nota : J'ai tellement rêvé d'apprendre seule à la maison pendant toute ma scolarité que je ne suis pas impartiale :rofl:
Nota 1 : J'ai aussi déscolarisé pendant l'année de 4ème de collège notre fille aînée car elle était victime de harcèlement. C'était une mesure de protection dans la même logique même si les causes était différentes.

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Malina
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Malina »

Ton message m'attriste Karinette.
Je pense vraiment que l'éducation nationale a changé en 20 ans, comme la société en fait.
Tout va plus vite, la pression mise aux enfants est aussi plus forte et surtout les enfants doivent être dans la norme.
Je parle souvent des nouveaux rythmes scolaires. Certains profs/instits m'expliquent que c'est la course avec la semaine à 4 jours, qu'ils n'arrivent pas à finir le programme: et pourquoi pas détendre le programme pour que les élèves passent le BAC une année après?
Alors que mon fils était en seconde, la prof principale m'a appelé car cela lui posait problème qu'il mange seul. Elle m'a demandé que je l'oblige à manger une fois par semaine avec des élèves de sa classe.
8) 8)
Car ça gênait le groupe qu'un élève ne soit pas dans le groupe. Et du coup, un voyage en Italie était organisé et la prof d'Histoire a refusé le dossier de mon fils, car "il n'avait pas d'ami".
Il y a 20 ans, des élèves étaient seul, mangeait seul, ne parlait à personne. Personne n'aurai eu l'idée de l'obliger à manger avec d'autres personnes?
Mon beau fils est en terminal et me dit qu'ils sont infantilisés sans cesse. Il y a des règles pour tous, tout le temps. Les règles changent, mais c'est toujours des contraintes supplémentaires.

Je ne pense pas que l'école soit le seul endroit pour se socialiser. Parfois lorsque je dis que mon fils est scolarisé à la maison certains adultes me disent "olala et pour sa socialisation?" je répond souvent "Ben il a tout perdu...il ne sait plus parler ni avoir des contacts avec des êtres humains. Il grogne, fait pipi par terre et se comporte comme un animal, parfois il nous mord".
ça fait sourire...et au moins on me pose moins de questions.

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par soazic »

quels parcours...
je vais suivre aussi ton post Madeleine avec attention.
quand ma grande a été diagnostiquée (suite à des signes de dépression), j'ai vu cela comme une éventualité également, jusque là elle suit son bonhomme de chemin je dirais, elle a eu de la chance côté instit. Mais je redoute qu'un jour...
Pour mon cas j'étais mieux à l'école qu'à la maison...
je me sens dans le flou, ce que vous écrivez sur l'école m'éclaire, nous verrons...

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Invité »

soazic a écrit : je me sens dans le flou, ce que vous écrivez sur l'école m'éclaire, nous verrons...
Moi ça me fait peur, et m'intrigue.
Et me laisse sans voix :shake:

(Je continue de penser que la fuite est un pis-aller et doit rester temporaire. Je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas de possibilité d'apaisement dans la relation. Je ne peux pas croire qu'un enfant, quel qu'il soit, ne peut pas apprendre à s'adapter au monde qui l'entoure. L'heure est à l'intégration, medalafin).

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Invité »

Malina a écrit :Mon fils est déscolarisé même si je trouve le mot en soit un peu bête...Il est bien scolarisé mais à la maison.
J'ai 3 enfants les 2 filles vont encore à l'école mais, c'est un choix de leur part, elles savent que si elles ne veulent plus y aller, elles peuvent rester à la maison avec Arthur.
Pour Arthur, il a eu un parcours plutôt classique jusqu'en CM1 où il a commencé a vraiment s'ennuyer. Il a été testé à cette époque et lorsque je l'ai dit à son instit sa réponse a été "Si Arthur était précoce je m'en serai rendu compte, bon ben j'espère qu'il aura des meilleurs notes:".
Première déception pour mon fils...Le CM2 il a souffert de phobie scolaire avec aucune prise en charge de l'école mais des commentaires du type "vous voulez élever vos enfants différemment, assumez en les conséquences !".
Je ne sais que penser de ton témoignage...ce n'est pas à l'école de trouver des solutions à la phobie scolaire.
Un prof peut ne pas être sensibilisé à la douance. Mais avez-vous échangé ensemble à ce sujet ?

Tu a l'air bien remontée, jusqu'à penser qu'on te stigmatise à cause de tes options de vie....
Je ne sais pas.Tout ça me fait beaucoup de peine, pour les enfants, pour les parents, pour l'école...

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Malina
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Malina »

Je ne suis pas en colère, ça ne pose pas de problème que mes enfants soient déscolarisés et je le vis très bien.
Je sais que d'autres parents sont en souffrance, comme en échec si l'enfant ne peut pas rester dans le circuit normal.
Je pense que la phobie scolaire a été crée par l'école, nous parents nous y pouvons rien.
Parler avec les enseignants c'est très compliqué. J'ai été plusieurs années sur un forum en lien avec une asso pour les enfants précoces. Les questions étaient et sont: faut-il le dire à l'enseignant, comment, quand?
Je discute toujours avec les enseignants de mes enfants , ma mère était enseignante, je suis syndiquée et travaille en étroite collaboration avec des enseignants syndiquées de la maternelle à l'université, je ne mets personne dans le même panier. Par contre je me pose et leur pose aussi une question: à quoi sert l'école?
Pour moi c'est à faire de bons petits ouvriers dans un monde capitaliste qui a besoin de main d'oeuvre.

Des enseignants, avec le résultat du WISC on dit a mes enfants qu'il n'était pas précoce sinon ils s'en seraient rendu compte.
Ce sont des paroles blessantes et mes enfants m'en parlent encore plusieurs années après.
Dans l'asso où j'étais ils pensaient que le mieux étaient de le dire mais surtout sans expliquer ce qu'est un enfant précoce. L'enseignant se braque, il pense qu'on lui apprend son métier.

Je sais ce que penser les enseignants sur l'éducation que je donnais à mes enfants dans mon village car ils me le disaient ouvertement. C'était un petit village, l'instit de ma fille était dans mon lotissement.
Par exemple mon fils avait les cheveux longs, l'instit ne voulait pas qu'il ait les cheveux libres. Nous en avions discutés avec l'enseignant et trouvés une solution qui allaient à tout le monde (c'est la méthode Gordon, que j'emploie pour élever mes enfants: personne ne commande, s'il y a un problème nous trouvons une solution qui convient à tout le monde).
Une fois elle lui a mis en caoutchouc pour lui maintenir ses cheveux et au passage elle s'est moquée de lui.
Le soir j'ai du couper une mèche de cheveu, le caoutchouc ce n'est pas fait pour faire des noeuds dans les cheveux.
Le lendemain matin j'étais dans sa classe, je lui disais que si une autre fois elle touchait à un cheveu de mon fils l'inspecteur serai au courant et que je l'interdisais de faire cela. Elle me répondait: "un garçon ne doit pas avoir de cheveux longs", je répondais que mon fils avait le droit d'avoir les cheveux longs, que c'était son corps, son intégrité et que je n'en discutais même pas avec lui.
Selon elle je ne savais pas me faire respecter. Voilà ou ça coinçait sur l'éducation par exemple.
Lorsque j'étais plus jeune je pensais que seuls les enseignants pouvaient enseigner, les médecins soigner...
Maintenant je me dis que je suis tout aussi capable d'enseigner à mes enfants que ces personnes mais sans jugement de valeur ou de colère. Je me débrouille aussi de plus en plus pour les soigner et ne vais chez le médecin que si je pense que c'est obligé.
Ma numéro 2 à de nombreuses amies, elle a fait le choix de ne parler à personne de sa précocité après une expérience malheureuse en CE1 (elle est en CM2).
Je fais tout à fait confiance aux 2 enseignants de mes enfants, je trouve certaines règles "too much" mais je m'adapte. Par contre j'ai un regard vigilant et je fais confiance à mes enfants sur leurs ressentis.

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Invité »

Malina, c'est intéressant ce que tu dis. Très.
Ça mériterait l'ouverture d'un autre fil, s'il n'existe déjà, sur " À quoi sert l'école ?"
(Et pour qui les solutions alternatives ? )

Et
Par contre j'ai un regard vigilant et je fais confiance à mes enfants sur leurs ressentis.
bien sûr. C'est essentiel.

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Kayeza
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Kayeza »

Pour ceux que ça intéresse, il y a d'autres fils sur des sujets connexes :
- Choix d'une école, qu'est-ce qui compte le plus ?
- la Pédagogie Montessori...école pour la vie?
- Les systèmes d'éducation
- L'éducation Nationale, grand corps malade

Pour ce qui est de la socialisation (qui est le questionnement qui revient le plus souvent, même quand on parle de déscolarisation "a priori", comme il peut m'arriver d'en parler avec des amis), il ne faut pas oublier qu'un enfant qui ne va pas à l'école a plus de temps dans la journée et dans l'année pour voir plein d'autres gens, et pas seulement son instit' et ses camarades (qui ont, rappelons-le, sensiblement le même âge que lui et qui constituent donc un groupe relativement homogène). Lorsque la déscolarisation est bien faite (car bien sûr, elle peut être mal faite, mais la scolarisation aussi), l'enfant peut être amené à rencontrer plus de gens et/ou une plus grande variété d'êtres humains. Comme le rappelait Malina, l'école pour beaucoup d'enfants c'est l'essentiel de leur journée, la plus grande partie de l'année, en fréquentant toujours les mêmes personnes. En non-sco, il y a plein de temps pour rencontrer plein d'autres gens : passer plus de temps avec les membres de la famille, les voisins, prendre le temps de discuter avec les gens dans les magasins ou avec tous ces gens qu'on croise sans jamais parler avec eux.

Quant à la fusion maître-parent évoquée par cléo : rien n'oblige le/s parent/s à jouer le rôle de maitre tout-puissant. L'enfant peut aussi, et c'est la suite logique de ce que je viens d'évoquer plus haut, apprendre auprès de plein d'autres personnes que ses parents. Si je me retrouvais dans cette situation, je sais que je confierais mes enfants à mes parents, par exemple, sur des périodes de temps assez longues, pour qu'ils découvrent leur métier ou toute autre activité. Arrivé à un certain niveau, je ferais sans doute appel à un ou des profs privés pour certaines matières pointues. Je demanderais à des personnes de confiance de prendre mon gamin avec elles pour qu'il puisse observer leur métier. Etc.
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Invité

Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Invité »

Kayeza a écrit :

Quant à la fusion maître-parent évoquée par cléo : rien n'oblige le/s parent/s à jouer le rôle de maitre tout-puissant. L'enfant peut aussi, et c'est la suite logique de ce que je viens d'évoquer plus haut, apprendre auprès de plein d'autres personnes que ses parents. Si je me retrouvais dans cette situation, je sais que je confierais mes enfants à mes parents, par exemple, sur des périodes de temps assez longues, pour qu'ils découvrent leur métier ou toute autre activité. Arrivé à un certain niveau, je ferais sans doute appel à un ou des profs privés pour certaines matières pointues. Je demanderais à des personnes de confiance de prendre mon gamin avec elles pour qu'il puisse observer leur métier. Etc.[/align]
Tu as raison Kayeza.
Il faut que les parents aient un réseau d'amis et de connaissances à la base pour équilibrer.
J'avoue que je suis bien heureuse que l'école se charge de la socialisation de mon fils, je ne peux pas lui apporter grand chose à ce sujet et il est lui-même introverti...

Ce sujet est pour moi hypersensible, il me remue beaucoup, en fait ça me plaît, l'instruction en famille. Mais ça me bouscule. Je vais réfléchir mieux. Merci pour les liens :-)

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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par arizona »

Coucou cléo. Effectivement, cela à l'air de te toucher beaucoup, et j'ai du mal à saisir pourquoi, puisque tu dis que tu aurais adoré une instruction en famille, pour toi-même.

J'ai moi-même eu tant de mal à l'école, que c'est aussi un sujet qui me parle beaucoup, et au passage, j'en profite pour dire que j'aime cette phrase de Malina : je fais confiance à mes enfants sur leur ressentis. Et aussi pour saluer le respect des choix de ces enfants, ceux de ces enfants qui veulent aller à l'école, y vont.
cléo a écrit :Et sépare les riches des pauvres, pour faire court.
En fait, je voulais répondre à cette phrase. Parce qu'elle ne me semble pas juste. J'ai saisi le : pour faire court, mais je pense que justement, on ne peut pas faire court.

L'école a permis aux enfants qui n'étaient pas scolarisés, ou très peu, d'avoir accès à une certaine éducation. C'est vrai. Et certainement, pour beaucoup, cela a été un bien. Je suppose que le but était de niveler vers le haut, tant que possible. Si ton raisonnement de départ s'appuie sur cette belle idée de l'éducation pour tous, alors il te faut garder en tête que l'idée n'est pas d'enlever, ou de mal éduquer certains enfants, mais de donner de l'éducation à certains enfants, qui autrement, n'en auraient pas.
Faut-il, pour que tous puissent aller à l'école, en faire souffrir certains, et bousiller leur éducation à eux ? Et ici, j'entends le terme éducation d'une autre façon, c'est à dire en termes de : confiance en soi, armes pour sa vie d'adulte, confiance dans ses relations aux autres ( qui a dit : je suis maintenant le seul adulte dans lequel mon enfant a confiance ), confiance dans son avenir, joie, plaisir de vivre, plaisir d'apprendre, etc.
C'est aussi tout cela qu'un parent doit donner à son enfant. L'enfance, l'adolescence ne sont pas seulement les instants où l'on va apprendre à lire, et écrire, et comment les champignons se reproduisent. Ils sont aussi - et à mon sens, ils sont d'abord - les espaces où l'on développe en soi ce que l'on utilisera dans sa vie d'adulte, ils sont les moments où l'on cherche son positionnement dans le monde, ils sont les moments où l'on peut essayer, en toute sécurité, puisqu'il n'y a pas de notion de rendement, de loyer à payer, de partenaire à soutenir, un peu de tout.
Ce n'est pas parce que certains ont faim, voire meurent de faim, qu'il faut s''arrêter de manger. Ce n'est pas parce que certaines personnes subissent des souffrances extrêmement traumatisantes, qu'il ne faut pas s'occuper des siennes, qui ressemblent à des "blagues" si on les compare. Si tu es en bonne santé physique et mentale, cela te permet de te tourner vers les autres. Si tu arrêtes de manger, tu vas mourir, et tu ne t'occuperas plus de personne.
Certains n'ont pas le choix, c'est triste. D'autres ont le choix...
La vie n'est pas juste ? C'est vrai.
Mais est-ce vraiment une injustice que de chercher à éduquer son enfant, de la façon qui paraît la plus juste pour lui, la plus saine, la plus adéquate ? Je ne crois pas.
Si nous n'étions pas d'ici, nous serions l'infini.
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Malina »

C'est moi qui est dit que mon fils n'a plus confiance qu'en moi. Il me dit aussi que lorsqu'il sera adulte, il se battra pour que les enfants précoces aient leurs places à l'école.
C'est un choix des enseignants français que de n'utiliser qu'une pédagogie. Peut-être par ignorance?
Mais les enseignants pourraient être beaucoup plus libres s'ils le voulaient.
Des amis enseignants utilisent la pédagogie Freinet dans une école de quartier à Marseille. Au départ du projet les parents d'élèves, et même les élèves étaient déboussolés, mais maintenant ce système plait à tout le monde.
Je milite dans mon syndicat avec un enseignant qui travaille en double niveau mais avec 2 classes.
Il a commencé il y a 10 ans environ avec une collègue en maternelle et maintenant toute l'école fonctionne comme ça.
Un documentaire a été fait sur sa classe.
C'est impressionnant de voir plus de 50 enfants de 4-5 ans, tous ensemble, dans un lieu adapté pour qu'ils s'épanouissent et soient le plus autonomes.

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Kayeza
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Re: histoire d'une déscolarisation

Message par Kayeza »

Attention à rester dans le sujet... Ici, c'est la déscolarisation, il y a d'autres sujets pour l'école en général - même si forcément, tout est lié, bien sûr...
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