Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

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Pivoine
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils

Message par Pivoine »

:hai:

Je rajoute ici comment ça s'est passé pour pucette.
Elle a été testée 2x, une fois à 4ans et 10 mois (WIPPSI) et une fois à 7 ans 1/2 (WISC).

Pucette était suivie par une psy pour des problèmes comportementaux. Cette même psy, flairant l'anguille, nous a proposé de lui faire passer le WIPPSI. Nous lui avons expliqué qu'elle allait faire des jeux avec la psy pour avoir plus de renseignements sur comment elle fonctionnait. Elle est arrivée au bilan sereine car en terrain connu. Par contre elle était très fatiguée ce jour là.
J'ai attendu en salle d'attente. Je pense être restée 1h-1h30 et ensuite pucette est sortie. La psy m'a dit que ça s'était bien passé et qu'on aurait les résultats dans 10 jours. Lors du rendez-vous de restitution, mon mari et moi étions seuls. Elle nous a exposé le profil de pucette: très hétérogène (40 points d'écart entre le verbal et la performance :o ). Pucette a "raté" les cubes car ça l'a énervée de ne pas comprendre directement comment ça fonctionnait, donc elle a bâclé tout le subtest pour s'en débarrasser au plus vite. Comme par magie pucette s'est apaisée. Suite au test, nous avons eu à faire face à moins de crises. Le suivi a continué quelques mois et s'est arrêté.

Quelques années plus tard,toujours avec la même psy, pucette passe le WISC, pour avoir une confirmation du test précédent et pour voir si l'hétérogénéité est encore très présente.
Pucette est stressée le jour du test. Elle a peur de mal faire, de rater. On la rassure autant qu'on peut. Tous les subtests n'ont pas pu être fait le jour même. Il y aura encore un test la semaine d'après. Ressenti de la puce: "c'était ennuyant et pas gai du tout ces petits jeux".
Lors du rendez-vous de restitution, sans pucette, nous avons une confirmation du diagnostic. Le profil de pucette est toujours hétérogène mais l'écart s'est amenuisé (hausse de l'IRP de 10 points par rapport au QIP du WIPPSI). Ellel ne supporte pas de se tromper et perd du temps dans les épreuves de vitesse car elle vérifie tout plusieurs fois.
Quand j'ai tenté d'expliquer à pucette les résultats, elle n'a pas eu l'air de s'y intéresser plus que ça. J'ai donc laissé tombé. Mais quand ça se présentera, on sera disponibles.

Fran

Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils

Message par Fran »

Le premier avantage que je vois à faire tester un enfant c'est de lever le doute.
Ensuite en levant le doute cela permet de se faire mieux entendre par l'institution scolaire. Celle-ci demandant pour mettre en place un dispositif que l'enfant ai été testé.
Enfin, l’intérêt au delà du test est de pouvoir rentrer en contact avec un professionnel ( le psy) spécialisé et compétent qui vas pouvoir accompagner l'enfant et sa famille. A mon avis passer le test pour passer le test avec n'importe qui n'est pas une bonne idée.
Dans notre situation, notre fils de 4 ans ne présente pas de grosses difficultés. Comme l'a confirmé le psy que nous avons été voir, mieux vaux le tester tôt et le prendre en charge tôt ainsi on est dans de l'accompagnement et pas dans de la réparation.
En conclusion, pour moi, si vous avez un doute sur votre enfant, faites lui passez le test et surtout allez prendre des tuyaux auprès de personnes qui connaissent bien les HP.

cololz
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils

Message par cololz »

A voir ce post, je me demande si je n'ai pas fait un hors sujet ici où je détaille un peu mon expérience sur un test jeune.

Je ne vais pas tout redire ici, mais au contraire être très concis.
J'ai fait le test en 3eme ou 4eme, et je ne me suis pas senti changé après.
Aucun sentiment extrême ne m'est venu. Je n'ai pas été meilleur ou moins bon à l'école après cela.
Avec le recul j'ai noté 2 changements, d'un côté je me disais souvent "tu pourras toujours réussir ce que tu fais" du coup je me suis souvent contenté du minimum de travail à faire pour arriver à quelque chose. De l'autre côté je me disais "tu n'as pas le droit d'être mauvais".
Cela a induit un sentiment de confiance non sécurisant sous forme d'épée de Damoclès.

Je me suis longtemps dit qu'il n'y avait pas d’intérêt à passer le test et que c'était plus pour mes parents que pour moi.
Maintenant, et seulement maintenant, en lisant les différents témoignages de ce forum, je suis content de l'avoir passé. Cela a pu m'éviter de possibles souffrances mais... j'aurai peut être très bien veçu sans le savoir, on ne le saura jamais ^^.
S'il n'y a pas de gros problèmes qui nécessitent de tester l'enfant, je vois plus cela comme un pari sur l'avenir (cela n'engage que moi bien entendu, d'autant plus que je n'ai pas encore d'enfant).

En espérant avoir pu aider sans déterré trop loin un post !
17% des statistiques sont fausses

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils

Message par TourneLune »

Non c'est nickel.
Ce sujet était un peu enterré car nous accueillons plus de personnes détectées sur le tard que durant l'enfance, mais il ne demande qu'à vivre!

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Dine17
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Dine17 »

Je déterre ce post car mon fils va être testé vendredi prochain.
J'ai lu les posts mais n'ai pas trouvé toutes les réponses à mes questions bien qu'il y ait des choses très intéressantes.

Le point qui m'inquiète le plus est ma présence lors du test. Si la psy me laisse le choix, vaut-il mieux que je reste pour soutenir mon fils ou que je le laisse pour qu'il n'ait pas peur de parler???
Mon fils a 9 ans et n'est pas du genre bavard. Je suis obligée de lui tirer les vers du nez pour savoir ce qui ne va pas à l'école( parfois après bien trop longtemps).
Ils étaient là avant, il seront là après, nous, nous ne faisons que passer.

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par soazic »

Je ne pense pas que le parent puisse rester avec l'enfant lors de la passation.

ziboulette
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par ziboulette »

Étant donné que, dans tous les cas, tu ne pourras pas intervenir (même si ça te démange...) il vaut peut être mieux que tu ne sois pas avec lui.
Par contre, le fait d'être presente pourrais t'aider à mieux le cerner aussi.
Mais sera-t-il aussi naturel si tu es là?
Donc bref, je pense qu'il vaut mieux que tu n'y sois pas :)

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waldezign
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par waldezign »

soazic a écrit :Je ne pense pas que le parent puisse rester avec l'enfant lors de la passation.
Il y a une partie avec l'enfant, mais l'essentiel se fait sans le ou les parents.

Mon petit "Einstein" a très bien vécu son test: un peu stressé au départ (trac), il est très sociable, donc s'est assez vite détendu (dixit la psy), il a bien "performé" globalement, sauf quelques maladresses liées à une envie de couper les cheveux en quatre même sur un chauve.
Le test n'a fait que confirmé ce dont j'étais persuadé, et a "forcé" sa maman à enfin accepter de ne pas le retenir dans des limites qu'il ne supporte pas. En revanche, le debrief de la psy a été assez mauvais, elle voulait faire de l'esprit avec le côté "handicapant" du phénomène, mais cette façon de présenter les choses n'a pas du tout plu à ma femme (une maman reste une maman). Même si j'ai beaucoup plus de recul, je n'ai pas apprécié le manque de "psychologie" de la psy... c'est un comble! (Du coup, ma fille aînée n'ira pas dans le même cabinet).
Mon fils vit très bien cette différence, il est très proche de ses camarades d'un an de plus (il a sauté son CP) et est autant capable de s'enthousiasmer pour un Pokemon ou une bille, une attraction au jardin d'enfant, un match de foot, une blague nulle de son père, une flatulence très sonore de son grand-père ou la théorie des cordes. Bref, c'est un gamin avec une curiosité de lycéen (enfin, dans le cas d'un lycéen curieux).

Ce qui a beaucoup changé ces derniers mois, c'est que son aînée est en train elle aussi de l'accepter comme son petit frère, qu'il ne peut pas la "rattraper", qu'il ne bénéficie pas de plus d'amour qu'elle, bref qu'ils ne sont pas en concurrence. Le fait qu'elle grandisse beaucoup physiquement et mentalement n'est pas étranger à ce changement récent. Et aussi, on a arrêté de lui foutre la pression côté scolaire, en l'acceptant comme elle est, avec ses imperfections et ses fulgurances. Les résultats sont implacables, elle est aussi brillante que son frangin, ce n'est juste pas la même nuance.

Merci la vie! :o :clap:
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Dine17 »

Merci pour vos réponses!!
Mon fils est très à l'aise avec les adultes normalement mais vu le contexte, je ne savais pas si mon soutien pouvait l'aider. La réponse est claire, il sera seul avec elle ;)
Au moins je n'aurais pas à regretter mon choix!
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par waldezign »

Oui, mais il y a quand-même un quart d'heure en commun pour briser la glace... Les HP sont en général assez à l'aise avec les adultes, et particulièrement ceux qui sollicitent leurs capacités.
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Grabote »

Dine17 a écrit :Si la psy me laisse le choix, vaut-il mieux que je reste pour soutenir mon fils ou que je le laisse pour qu'il n'ait pas peur de parler???
Pourquoi ne pas poser simplement la question à l’intéressé ?
Finalement, il est le mieux placé pour savoir ce qui lui convient le mieux pour se sentir à l'aise, non ?
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Za »

Je ne sais pas si la passation du WISC est censée se faire hors de la présence des parents, je doute que ce soit "obligatoire".
Mais faisant passer des tests à des enfants, je constate que la présence de leurs parents peut représenter une certaine pression supplémentaire... un test, ça peut être stressant, alors si c'est fait "en public", avec quelqu'un qui nous observe, ce n'est pas forcément facile. Même si (surtout si ?) c'est papa ou maman, avec tout l'affectif que ça peut remuer.

Un test n'est pas une épreuve au sens commun du terme (même si on en parle ainsi dans le jargon!). Il ne vise pas à savoir ce qu'on peut faire de mieux, à nous observer dans une forme de performance, juste à savoir où est-ce qu'on en est. On ne devrait donc pas avoir besoin d'un "soutien" pour le passer, juste d'avoir confiance en la personne qui nous le fait passer :)
Personnellement, je laisse en général le choix aux parents de rester ou pas lors d'une première séance de tests langagiers (et après une discussion plus ou moins longue avec tout le monde), mais c'est parce que je fais passer mes bilans en plusieurs fois. Certains veulent rester, mais c'est rare, et c'est souvent pour être rassurés je pense. Une fois qu'ils savent comment je travaille, je termine le bilan seule avec l'enfant les fois suivantes (sauf grosses angoisses chez les tout-petits). Ça me permet d'instaurer un climat de confiance si nécessaire, et aussi d'apprécier la différence, s'il y en a une, entre les deux situations - et en fait, c'est souvent le cas : les enfants et ados qui ne sont pas inquiets semblent plus à l'aise sans "public", sans le regard de leurs parents.
Peut-être que certains psys procèdent de la même manière, je n'en sais rien. Globalement, sauf grande angoisse, je crois qu'il est préférable d'être le moins nombreux possible pour observer au mieux les capacités d'une personne, quel que soit son âge.
J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
J. Prévert

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Dine17 »

Merci .... L'avis d'un "pro" est toujours intéressant.

On y passe la matinée entre la première partie d'échanges et le test a proprement parler.
Il est vrai qu'il devrait être à l'aise après la partie échange en ma présence donc je le laisserai seul.
À vrai dire, c'est peut-être pour me rassurer moi que je me dis qu'il aura besoin de moi, j'ai envie de voir comment il se débrouille :)

Ce que tu dis résonne en moi, je crois qu'il est plus à l'aise pour parler quand je ne suis pas là, il a toujours peur de pas dire où faire ce que j'attends ( il me fait franchement penser à sa mère d'ailleurs), je serais donc un stress supplémentaire pour lui.

Reste donc à attendre vendredi pour faire connaissance avec la psy qui, je l'espère, sera sympathique. Aucun stress du côté du fiston qui profite des vacances !
Ils étaient là avant, il seront là après, nous, nous ne faisons que passer.

Fulmi
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Fulmi »

Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre… Deux instit différentes, deux années de suite, me disent qu’il y a quelque chose à creuser. Mon fils a 7 ans, il a sauté le CP et je m’entends dire régulièrement qu’il est dur à gérer, ne comprend pas les limites qu’on lui fixe, voire nuit à la sérénité de la classe. Et que tout ça serait probablement dû au fait qu’il s’ennuie ou qu’il n’est pas à sa place… Mmm… Et ça serait où sa place ?

J’y avais déjà pensé hein, parce que je sens bien qu’il y a quelque chose chez ce petit bonhomme. Qu’il est très sensible, qu’il est un peu décalé, qu’il a de grosses facilités d’apprentissage et une mémoire d’éléphant. Ça fait longtemps déjà que je m’interroge. Tant que j’ai cru un temps qu’il avait un trouble de l’attention (sachant bien qu’au niveau de la compréhension il n’y avait aucun problème), que j’ai vu un pédopsy qui m’a parlé de ritaline et fait fuir dans la seconde. Tant qu’à chaque fois que je butais sur une de ses réactions et que je me plongeais dans les méandres d’internet, la possibilité de la douance se présentait régulièrement.

Oui mais voilà, on va en faire quoi de ce test ? On va le mettre dans une case ? Si petit ? Il est turbulent mais après tout il a l’air d’aller bien. Et puis, il va en faire quoi lui ? Se sentir (encore plus) différent ?

J’ai finalement pris rv avec une psychologue conseillée par Arielle Adda qui elle-même n’était pas disponible avant 1 an et demi et qui m’a conseillée de ne pas attendre quand je lui ai expliqué le pourquoi de ma démarche.
Le test s’est bien passé, nous n’y sommes allés qu’une seule fois : un entretien tous les deux avec la psy pendant une petite demie heure, puis « madame vous nous laissez svp. Mais pas dans la salle d’attente, non, allez donc vous prendre un café dehors… Je vous appellerai quand ce sera terminé. » Ah bon ? Bon. Une petite heure et demie plus tard me revoilà. Elle me dit que tout s’est bien passé et que nous aurons les résultats dans 3 semaines. Mon garçon me dit que c’était quand même dur et que ça l’a un peu ennuyé. Bon.

Vient le temps du compte-rendu. La psy souhaite que nous venions, parents et enfant. Son père (dont je suis séparée et qui a un vécu très compliqué avec les psychologues) s’oppose au fait que notre fils soit là et je suis moi-même assez mal à l’aide avec cette idée. Je n’ai vu cette dame d’une demie heure, elle m’a semblée très bien mais je n’ai aucune idée des mots qu’elle va choisir, ni si c’est bien que mon fils soit confronté à ces résultats alors même qu’il n’avait rien demandé. Je comprends bien la démarche : c’est son test, le résultat lui appartient. Il se sentira mieux en sachant etc. Je comprends très bien tout ça. Mais j’ai quand même un doute. Et le fait que son père soit contre emporte finalement ma décision car si on y va ensemble et qu’il sent son père réticent, il le sera probablement aussi. J’explique tout ça à la psy qui comprend et accepte qu’on vienne sans lui en me faisant promettre de lui « dire ». J’irai finalement seule et je ne le regrette pas un seul instant car je n’ai pas exposé mon fils à ma surprise et à mes questionnements. J’ai pu réagir sans filtre, exprimer mon inquiétude et poser toutes les questions que je voulais. Et promettre finalement de dire à mon garçon quels étaient les résultats.

J’appréhendais l’annonce. La psy m’a donné quelques trucs pour le dire mais j’appréhendais. Il m’a facilité la vie :
- Tu sais j’ai vu la psychologue pour avoir les résultats des exercices…
- Ah ? Et alors ?
- Alors tu as très bien réussi, ta tête fonctionne très très bien !
- D’accord. Tu peux mettre la radio stp ?
Fin de l’annonce. On n’en a pas reparlé depuis (c'était il y a 6 mois).
Son comportement en classe s'est par ailleurs notablement amélioré à partir du passage du test en février dernier (pas de l'annonce des résultats) et ça a bien tenu jusqu'à la fin de l'année.

On en est resté là mais je sais qu’on va y revenir car je sens qu’il change et que son rapport aux autres commence à être compliqué à l’école et en famille avec les cousins cousines (cousine de 9 ans qui ne comprend pas pourquoi il passerait en CM1 cette année, sa classe à elle et qui a du mal à l'accepter). L’an dernier la maîtresse lui a parlé de sauter le CE2 pour aller en CM1 et ça le travaille…

Voilà, désolée c’était surement trop long comme récit. Mais je me demande vraiment quelle sera la plus-value pour lui de tout savoir. Il n’a absolument pas développé le sujet quand je lui en ai parlé alors qu’il sait très bien insister et questionner quand il a envie de comprendre. J’ai peur aussi qu’il se sente « meilleur » que les autres. Il parle souvent du fait qu’il a sauté une classe, qu’il va surement en sauter une autre (tout en flippant de se retrouver avec les grands avec qui il ne joue absolument pas), qu’il était le premier de sa classe l’an passé etc. Je comprends que ça le valorise et que c’est important mais je ne voudrais pas qu’il devienne prétentieux. Après tout il n’y est pour rien s’il retient ses tables en 1h là où certains y sont encore au bout de 3 mois, il a eu du bol à la loterie de la vie et c’est une chance, mais je ne veux pas qu’il tire fierté du fait d’aller plus vite que les autres sur certaines choses.

Je lis souvent que ça leur fait du bien de savoir qui ils sont, de mettre un mot sur ce qu’ils ressentent, sur leur différence, etc. Mais n’y a-t-il pas aussi des effets « indésirables » à être « catalogué comme ça » ?

Merci pour vos lumières, en attendant je continue de vous lire… :)

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par marienat23 »

Je viens de voir ce sujet. Ma fille a passé le test avec la psychologue scolaire hier et aujourd'hui. Je n'ai pas encore les résultats mais la psy m'a dit qu'elle avait plutôt réussi. Je travaille avec elle car je suis professeur dans l'école.

Ma fille a quant à elle l'impression d'avoir raté, ou s'en veut d'avoir trouvé la réponse juste après le chrono ou encore de ne pas avoir dit ce qu'elle pensait de peur de se tromper.

A l'origine, c'est moi qui devais passer un test (j'ai un premier rendez-vous avec une psychologue demain et je passe le Wais 4 fin octobre) suite à une anxiété croissante, un médecin m'a orienté vers cette piste fin septembre au cours d'un entretien pendant lequel j'ai un peu décrit ma vie. Comme ma fille a un caractère qui ressemble au mien, elle m'a dit qu'elle pourrait passer le test pour voir. Elle n'a pas spécialement de problème ni de facilité scolaire si ce n'est son excellente mémoire. Elle a un mode de réflexion un peu décalé comme moi.

Le test lui a plu, elle a l'air d'avoir bien aimé les cubes, les similitudes entres les mots ou encore les questions générales. Elle m'a parlé de dessin fait pendant que la psychologue prenait un café en début de deuxième passation, et qu'après elle avait discuté avec elle et qu'elle avait écrit derrière son dessin. Je suppose que c'est une partie du test pour le côté personnalité. Je ne sais pas si ma fille a compris que le dessin entrait dans le test.

Elle avait envie de faire le test qu'elle assimile à des jeux, car elle aime ça et en réclame en dehors. On verra bien au bilan et ce que l'on pourra en tirer pour la prise en charge de ses angoisses.
"Le véritable poète a pour vocation d'accueillir en lui la splendeur du monde." Goethe

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par northmen »

je suis père de trois enfants, aucun n'a été testé dans l'enfance, ils ont chacun des parcours différents, et je ne doute de la douance d'aucun. Si mon fils a dans son jeune âge, insisté pour passer un test, je m'y suis opposé. Il est majeur depuis longtemps maintenant et n'a jamais fait le test, après bien des échecs scolaires, il s'est bâti une très jolie carrière, j'adore parler avec lui, son esprit d'analyse est un poème quand nous discutons. Mon ainée n'a jamais été testée, elle a fait de superbes études, mais avec le temps a développé un sentiment de supériorité absolument terrifiant et agressif, je pense que la concernant un test pourrait la rassurer. Ma cadette est diagnostiquée HPI à son initiative, après une scolarité déficiente, celle ci semble se reprendre brillamment depuis son test. Donc pas de vérité universelle concernant notre histoire familiale sur ce sujet.

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Fu »

Tiens, @northmen, je suis curieux : pourquoi t'es-tu opposé au test, pour ton fils ? On entend souvent que des parents s'y opposent mais on a rarement leurs raisons.

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par northmen »

je n'en voyais pas l'intérêt, mon histoire personnel, la compétition qui s'installait entre ma fille et mon fils, l'évaluation que je faisais de son caractère très semblable au mien à son âge et ce que percevais de ses motivations, l'ensemble dressait un tableau péjoratif.

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Fu »

Je comprends. Le regard — et l'éventuelle jalousie — des autres peut être un vrai problème. En général c'est fait discrètement, sans tambour ni trompette, mais difficile de le cacher à sa propre sœur.

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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par elobluskin »

Bonjour à tous! :tourne:

Je déterre à mon tour le topic, j'ai une question concernant les deux tests proposés pour les enfants.

Mon ainé a passé le wppsi quand il avait 4 ans et demi (suite à des soucis en PS de maternelle).
Aujourd'hui j'ai lu que le wppsi ne permet pas de diagnostiquer un hpi, uniquement une précocité (et effectivement la neuropsychologue avait mis "EIP" dans le bilan).

Du coup pour avoir un réel diagnostic d'HPI, il faudrait que mon ainé repasse un test?
(dans l'absolu, je ne dis pas que je lui ferai faire. Depuis son saut de classe ça se passe super bien à l'école et au niveau comportement également, donc pas de besoin particulier, je suis juste curieuse!)

Sinon au niveau passation avec le recul je trouve que mon fils était trop jeune lorsqu'il a passé le wppsi (il était fatigué à la fin et durant la passation il s'est quelquefois opposé ou a torché le truc quand il ne voyait pas l'intérêt :D ), on l'a fait pour qu'il puisse avoir une adaptation de la scolarité (il fallait le "papier du psy").

Pour mon 2è (7 ans le mois prochain), wisc v. Ca s'est super bien passé (on lui a juste dit qu'il allait faire de petits jeux pour voir comment fonctionne son cerveau), il était ok... Lui aussi suite soucis à l'école: toujours en colère, ne trouve pas sa place, découpe son pantalon ou ses cheveux à ses moments perdus, parle toute la journée... et à côté de ça atomise les éval nationales, finit son plan de travail giga-maousse-fait-que-pour-lui dans la journée au lieu de la semaine, me réclame des dictées (et des dictées en anglais maman?).
Grace au bilan l'enseignante va adapter un peu plus en classe pour l'occuper (et qu'il arrête de s'occuper tout seul :D )

La neuropsychologue a noté qu'il était anxieux donc on va pouvoir travailler là-dessus aussi. En tous cas 6/7 ans je pense que ça commence à être le bon âge. Avant (pour notre cas) c'était un peu tôt (et en plus si ça ne pose pas vraiment le diagnostic ça n'a que peu d'intérêt - sauf cas de l'école qui ne veut pas aménager)

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Ouinon
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Ouinon »

Même ressenti que toi, ma fille l'a passé à 4 ans. J'étais inquiète, au final elle s'en souvient parfaitement mais ça ne semble pas l'avoir marquée plus que ça non plus. Par contre, niveau relationnel c'était vraiment tendu, ça a pris du temps et je pense que si nous avions attendu un peu elle aurait mieux réagi.

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elobluskin
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par elobluskin »

@Ouinon : Quel âge a ta fille aujourd'hui?
Nous du coup ça a remué pas mal de choses chez le grand, que son petit frère fasse un bilan.
D'abord il a été jaloux que son frère rate l'école pour aller chez la neuropsy; ensuite quand j'ai expliqué au petit ce qu'il en était (il se trouvait "bête" - je cite) le grand m'a dit "et moi?" je lui ai expliqué pour le test qu'il a fait petit: il n'en avait aucun souvenir.
Depuis, il m'a demandé de repasser le "vrai" test... Je ne voyais pas trop l'intérêt, en en parlant à la neuropsy elle dit que s'il est demandeur ça peut être pas mal de le faire (elle a regardé son bilan wppsi et était d'accord avec les conclusions; elle a noté aussi que c'était écrit qu'il demandait des pauses sans arrêt et n'avait pas du tout investi certains subtests). Encore une fois je pense que c'était à cause de son jeune âge + fatigabilité + aucune idée de ce qu'il faisait là + pas mal dans l'opposition à cette époque-là...

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Osia
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Osia »

Bonjour à tous,

je remonte à mon tour ce sujet.
elobluskin a écrit : sam. 3 juin 2023 15:14 Aujourd'hui j'ai lu que le wppsi ne permet pas de diagnostiquer un hpi, uniquement une précocité (et effectivement la neuropsychologue avait mis "EIP" dans le bilan).
elobluskin a écrit : sam. 3 juin 2023 15:14Du coup pour avoir un réel diagnostic d'HPI, il faudrait que mon ainé repasse un test?
elobluskin a écrit : sam. 3 juin 2023 15:14Sinon au niveau passation avec le recul je trouve que mon fils était trop jeune lorsqu'il a passé le wppsi
La pertinence d'un test pour un enfant en difficulté me parait sans équivoque, quelque soit l'âge de l'enfant.
Mais une fois le test passé et quand l'enfant se sent bien, il sert à quoi ce test ?
Fils a été testé à l'approche de ses cinq ans avec un wisc V par une neuropsychologue avec laquelle depuis il s'entretient à sa demande. Une fois les parents et l'équipe pédagogique de l'école rassurés, le passage anticipé en classe supérieure fait, qu'est devenu le test ? Oublié sur le fond d'un tirroir très peu utilisé.
Fils n'a pas de souvenir de la passation et des résultats qu'il a obtenu. C'est à l'approche de son entrée au collège qu'il découvre avoir un diagnostic EPI et que les questions de sa part apparaissent.
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Du coup, je rejoins le questionnement de elobluskin sur la passation d'un nouveau test plus tard. Quelle est la stabilité dans le temps du diagnostic posé par le wisc ? Dans quelle mesure le fonctionnement intellectuel décrit par le wisc se transforme-t-il ?
(je précise ne pas être dans la démarche de lui faire passer un nouveau test, il fera bien ce qu'il veut plus tard)

De mon point de vue, beaucoup d'incertitudes sur l'apport réel du wisc pour Fils, au delà de donner à ses parents et à ses institutrices une explication quant à son comportement et ses difficultés à un instant t. Et aucune idée de quoi faire de ce test aujourd'hui où Fils le fait sortir du tirroir...

Voiloù ! Je ne sais pas dans quelle mesure ma participation ici peut apporter, si elle peut servir à d'autres alors c'est suffisant pour moi.
Au plaisir de vous lire :)

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Arepo
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Arepo »

Osia a écrit : jeu. 21 déc. 2023 01:43
La pertinence d'un test pour un enfant en difficulté me parait sans équivoque, quelque soit l'âge de l'enfant.
Mais une fois le test passé et quand l'enfant se sent bien, il sert à quoi ce test ?
C'est une très bonne question, je n'ai pas d'enfant(s), mais je peux te parler de comment je l'ai vécu moi en tant qu'enfant, puisque j'ai passé le test à plusieurs reprises à cette période-là de ma vie : une première fois sur les conseils de l'entourage de mes parents, puis à la demande de l'éducation nationale dans le cadre de sauts de classe.
Osia a écrit : jeu. 21 déc. 2023 01:43 Fils a été testé à l'approche de ses cinq ans avec un wisc V par une neuropsychologue avec laquelle depuis il s'entretient à sa demande. Une fois les parents et l'équipe pédagogique de l'école rassurés, le passage anticipé en classe supérieure fait, qu'est devenu le test ? Oublié sur le fond d'un tirroir très peu utilisé.
Fils n'a pas de souvenir de la passation et des résultats qu'il a obtenu. C'est à l'approche de son entrée au collège qu'il découvre avoir un diagnostic EPI et que les questions de sa part apparaissent.
► Afficher le texte
Du coup, je rejoins le questionnement de elobluskin sur la passation d'un nouveau test plus tard. Quelle est la stabilité dans le temps du diagnostic posé par le wisc ? Dans quelle mesure le fonctionnement intellectuel décrit par le wisc se transforme-t-il ?
La stabilité dans le temps dépend surtout de l'âge de la passation. Dans le chapitre 17 de l'ouvrage Psychologie du haut potentiel, il est indiqué que les capacités cognitives se stabilisent autour de 6 ans et qu'il est également plus pertinent de tester un enfant à partir du niveau CP ou CE1 afin d'avoir un profil cognitif le plus représentatif possible (car l'enfant a déjà été exposé scolairement à tous les items testés).
En général, si aucun test n'a été fait après l'âge de 6 ans, les neuropsys ont tendance à le faire passer à nouveau pour confirmer ou infirmer le HPI et / ou pour avoir un profil cognitif plus complet. Les tests passés après l'âge de 6 ans sont quant à eux plus stables dans le temps (toujours d'après les neuropsys auxquels j'ai posé la question).
Osia a écrit : jeu. 21 déc. 2023 01:43 De mon point de vue, beaucoup d'incertitudes sur l'apport réel du wisc pour Fils, au delà de donner à ses parents et à ses institutrices une explication quant à son comportement et ses difficultés à un instant t. Et aucune idée de quoi faire de ce test aujourd'hui où Fils le fait sortir du tirroir...
Je pense que répondre aux (multiples) questions de ton fils et échanger avec lui est déjà une très bonne chose. Il me semble, d'après mon vécu, que lorsqu'on est testé enfant, on le vit beaucoup moins comme un questionnement existentiel. C'est une donnée qui fait partie de notre vie, parfois on y repense et on a envie d'en savoir un peu plus, parfois on l'oublie complètement... J'ai eu un épisode un peu comme celui de ton fils vers l'âge de 12 ou 13 ans, pendant lequel j'ai souhaité pour la première fois voir mes bilans et j'ai cherché à en savoir un peu plus sur la précocité (c'était le terme de l'époque). J'avais passé mon premier WISC à l'âge de 5 ans puis 3 autres par la suite (1 par saut de classe). Je savais que j'étais précoce/surdouée, cela avait un impact concret assez important sur ma vie (j'y reviendrai) mais, à l'exception de cette résurgence des 12-13 ans et d'un autre bref questionnement à l'âge adulte, le HPI est longtemps resté une donnée marginale dans ma vie. Enfin, marginale n'est pas vraiment le mot... C'est juste que c'était tellement intégré à mon identité que je n'y pensais plus. Un peu comme la couleur de nos yeux : on ne se lève pas tous les matins en se disant "j'ai les yeux de telle ou telle couleur", parce que cela fait partie de nous et que nous ne nous posons pas ce genre de questions au quotidien. Pour moi, c'était pareil pour le HPI, en ce qui concerne mon rapport "intérieur" avec lui.

En parallèle de cela, il y a le HPI et les autres : comment cela impacte le rapport aux autres enfants, à la société, à l'école, etc.
Quand tu poses la question de l'apport réel du WISC, je pense surtout à ce volet-là. Ça peut sembler anodin d'avoir rassuré les enseignants et les parents mais c'est en fait un grand pas, et ce n'est pas parce que ça se passe bien que ce pas n'a servi à rien, c'est même peut-être le contraire. Ton fils semble être dans la classe qui lui convient et il a manifestement trouvé sa place, ce sont de très bonnes choses qui ne sont pas du tout anodines pour son épanouissement général.
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Je terminerai sur une remarque plus générale, qui te sera peut-être utile pour ton fils. Les adultes HPI qui témoignent de leur scolarité évoquent souvent un point de bascule, un moment au cours duquel ils sont passés de "tout est assez facile et j'ai de bons résultats sans trop me fouler" à "mince, il faut apprendre, y compris des choses qui ne me passionnent pas, comment fait-on pour travailler, comment fait-on pour mobiliser des efforts sur le plan intellectuel ?". Si j'avais un enfant HPI, je serais vigilante à cela. J'essayerais de repérer le moment où "ça n'avance plus tout seul" (que j'ai moi aussi vécu) pour l'aider à trouver les méthodes qui lui conviennent afin "d'apprendre à apprendre" et de lui éviter de rester bloqué dans sa scolarité à cause d'un problème qui est plus d'ordre méthodologique qu'intellectuel.
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Judith
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Re: Vous dont les enfants ont été testés: comment l'ont-ils vécu

Message par Judith »

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Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)

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