Se mettre au travail, réviser...

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Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

Bonjour,

je vais aborder une question qui déborde du cadre de la douance, mais je constate que c'est une question fréquente qui se pose aux enfants ( et adultes ) surdoués, donc je me lance:
je viens d'une famille qui a fait un peu ce qu'elle voulait sans "bûcher" spécialement.

Ma psychologue me disait que les enfants, surtout à l'adolescence, ont besoin d'un soutien parental solide pour faire un effort.

Mon fils est doué scolairement.
Je crois qu'il est très attentif en cours, très méthodique, ce qui suffit pour l'instant à l'exempter de réviser ses leçons.
Il entre en troisième.

Il m'a confié que les cours sont souvent "étroits" et insuffisants pour le satisfaire, mais c'est un très gros lecteur qui puise ailleurs ce qu'il ne trouve pas à l'école.
Voilà, c'est somme toute plutôt classique.

Mais il ne sait pas apprendre, il croit que tout est déjà en lui, qu'il n'en a pas besoin.
Or, il en aura bien besoin un jour, comme j'en ai eu besoin, moi, sans trouver comment faire, jusqu'à baisser les bras et à ne briller que dans les matières où il n'y avait pas besoin d'apprendre (le français ok, l'histoire ouille!)

C'est là que ma psy a parlé du rôle des parents.

Je suis attentive à mon fils.

Mais je ne sais pas comment m'y prendre pour le cadrer, le soutenir, lui apprendre à apprendre.

D'autant qu'il n'en a pas besoin pour l'instant, mais un jour il y aura le mur, tôt ou tard.

Avez-vous une idée de comment apprendre l'effort d'apprendre?

C'est un souci de beaucoup d'élèves je crois, enfin je ne sais pas.Je crois.Ça concerne donc les surdoués, mais aussi les doués tout court, à mon avis.

Merci si vous avez des suggestions

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Mlle Rose
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Mlle Rose »

De manière très pragmatique, il faut qu'il découvre comment son cerveau fonctionne pour apprendre = comment apprendre le plus efficacement possible avec le moins d'effort possible.
Le goût de l'effort vient avec l'intérêt, et ça tu ne peux pas le faire naître par magie. Tu peux en revanche, pour tout ce qui a peu d'intérêt, trouver des moyens pour que ce soit moins douloureux.

Exemple con : je sais que ma mémoire passe beaucoup par l'odorat et par les ambiances = le vécu (soutien mnésique par la mémoire épisodique - très corrélée à l'affectif - très efficace pour moi).
J'ai appris tous mes schémas d'anatomie ORL pour les exams dans des soirées au coin du feu avec guitares, bières et potes ou dans le jardin sous un seringa. Quand j'étais dans la salle d'exam, je fermais les yeux, j'entendais les autres, je sentais l'odeur du feu ou du seringa, et j'avais l'image du classeur là sous les yeux, il me suffisait de tourner les pages, et de recopier le bon schéma. J'ai pas fait une seule erreur. Et pourtant j'ai pas eu besoin de faire des efforts surhumains dans mes processus de révisions :D

Il y a quelques bouquins qui pourraient t'intéresser chez Pirouette Editions. Je les conseille aux parents des ados qui n'ont pas de méthode de travail et galèrent.
http://www.pirouette-editions.fr/boutiq ... roduit=257
http://www.pirouette-editions.fr/boutiq ... roduit=242
http://www.pirouette-editions.fr/boutiq ... oduit=1083

(j'ai pas d'actions chez Pirouette hein, mais j'y prends pas mal de trucs pour le cabinet, et je ne suis que rarement déçue).
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

Keegane
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Keegane »

Hum en général, c'est parce qu'il y a ce manque de challenge à l'école que l'envie d'apprendre ne se fait pas. Du moins, c'est comme ça que je simplifie ce manque d'effort. Il faut effectivement réussir à cadrer ça, puisque si maintenant c'est facile et que les acquis sont suffisants, ce n'est plus souvent le cas pour la suite.

Il puise déjà ailleurs pour parfaire son instruction. D'une certaine façon, il apprend déjà mais par lui même et il sait que pour avancer, il se doit de chercher. Il est déjà sur la route de l'apprentissage. Le problème c'est de trouver de l'intérêt dans le minimum enseigné à l'école. La seule façon de le pousser, c'est de rationaliser : si tu veux pouvoir apprendre encore plus de choses et assouvir ta curiosité grandissante, il faut travailler à l'école. Plus facile à dire qu'à faire, mais ça marche comme ça.

Continue de lui apporter de la lecture et autre, et de voir au final qu'est ce qui le bloque. Si effectivement, il n'a pas besoin de travailler pour le moment, un jour il devra. Il faut se plier à la méthodologie (un calvaire personnellement). Après, il y a la "carotte" avec ses envies de "métier" et "orientation" pour plus tard. Pour certains, cela crée une réelle motivation et un véritable engouement pour se dépasser. Son boulot d'adolescent, c'est de travailler à l'école mais tant qu'il ne montre pas trop de laisser aller et que les notes suivent, je ne pense pas que tu puisses faire plus pour le "forcer" à bûcher (surtout que c'est inutile pour certains et entraîne un dégoût profond des études).

L'effort d'apprendre va avec un but. Sans but, peu de raison de s'y mettre ;)
La plus grande erreur de l'Homme, c'est de penser qu'un jour il n'aura plus besoin d'apprendre. - XXI-Dyë

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W4x
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par W4x »

Rien n'est sûr à 100% mais il est vrai qu'il peut avoir, tôt ou tard, des difficultés relatives à des apprentissages devenus nécessaires à un certain niveau et pour lesquels il n'a jamais eu à fournir d'effort auparavant.
Comme l'a dit Mlle Rose il n'y a pas de recette miracle, et c'est en lui qu'il trouvera ce qui lui convient le mieux.

S'il s'ennuie à l'école mais qu'il est tout de même très intéressé par les différentes matières, tu peux peut-être l'inciter à la rentrée (et sans attendre ce fameux "mur") à approfondir les sujets via des lectures extérieures, non nécessairement scolaires et même plus générales, puisqu'il semble avoir beaucoup d'appétence pour cela. De mon point de vue cela permet en plus d'asseoir le contenu scolaire, d'avoir une vision plus globale des choses, de décloisonner les matières et voir que bien des champs d'apprentissages sont liés. Au-delà du remplissage de crâne et de certains impératifs de l'école ça donne du sens aux apprentissages et c'est parfois ce qui manque aux EIP, en plus du rythme bien souvent trop lent.

Ceci étant, on ne peut de l'extérieur que lui suggérer des pistes, c'est à lui de trouver la sienne afin de rendre sa scolarité présente moins ennuyeuse peut-être, et surtout lui éviter une éventuelle souffrance dans le futur (je pense notamment après le bac, selon ce qu'il choisit).
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

Merci à vous, merci mlle Rose pour les références de lecture.
Keegane a écrit :
Continue de lui apporter de la lecture et autre, et de voir au final qu'est ce qui le bloque. Si effectivement, il n'a pas besoin de travailler pour le moment, un jour il devra. Il faut se plier à la méthodologie (un calvaire personnellement). Après, il y a la "carotte" avec ses envies de "métier" et "orientation" pour plus tard. Pour certains, cela crée une réelle motivation et un véritable engouement pour se dépasser. Son boulot d'adolescent, c'est de travailler à l'école mais tant qu'il ne montre pas trop de laisser aller et que les notes suivent, je ne pense pas que tu puisses faire plus pour le "forcer" à bûcher (surtout que c'est inutile pour certains et entraîne un dégoût profond des études).

L'effort d'apprendre va avec un but. Sans but, peu de raison de s'y mettre ;)
Le fait est qu'il ne bloque pas, il n'a pas besoin d'apprendre, ça rentre tout seul, ou il sait déjà.
Le but, il commence à l'entrevoir, il s'intéresse passionnément à beaucoup de choses et idéalement voudrait allier les sciences, les langues....il se verrait vien chercheur, par exemple, mais il est jeune encore (on a un copain qui est chercheur à l'ICM, et ça lui plairait bien, ce genre de truc, mais bon, il faut en avoir les moyens, là on ne sait pas encore bien)

Il n'y a aucun laisser aller pour l'instant, c'est l'archétype de l'excellent élève que les profs aiment et qui cultive sont côté intello avec jubilation.

Mais....il ne travaille pas!
Et les profs mettent pas mal la pression, ils ont envers lui des attentes démesurées, il le ressent bien mais est très zen en apparence là-dessus, la pression en fait, ils me la mettent à moi! :-?
W4x a écrit :
S'il s'ennuie à l'école mais qu'il est tout de même très intéressé par les différentes matières, tu peux peut-être l'inciter à la rentrée (et sans attendre ce fameux "mur") à approfondir les sujets via des lectures extérieures, non nécessairement scolaires et même plus générales, puisqu'il semble avoir beaucoup d'appétence pour cela. De mon point de vue cela permet en plus d'asseoir le contenu scolaire, d'avoir une vision plus globale des choses, de décloisonner les matières et voir que bien des champs d'apprentissages sont liés. Au-delà du remplissage de crâne et de certains impératifs de l'école ça donne du sens aux apprentissages et c'est parfois ce qui manque aux EIP, en plus du rythme bien souvent trop lent.
L'approfondissement, il le fait par lui-même déjà, et je lui amène toujours beaucoup de livres sur les sujets qu'il étudie, c'est un vrai besoin chez lui, depuis qu'il est tout petit.

Je précise que mon fils n'est pas diagnostiqué EIP,
personne ne l'est dans ma famille,
personne n'a été testé.

Merci à vous pour ces conseils

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marmotte
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par marmotte »

Pour les prof "apprendre" est parfois assimilé à une potion amère qui doit passer par un "travail sérieux" forcément pénible. Si ton fils comprend et s'interesse, il apprend de la meilleure façon qui soit, par sa motivation intrinsèque. S'il n'a pas besoin de bucher 3 heures tous les soirs et bien tant mieux pour lui.
Un surdoué intéressé par un sujet a un apprentissage de qualité, il n'y a qu'a aller voir les sujet généraux du forum.
Tous les surdoués, même mâles, ne décrochent pas en collège ou lycée, mais quand décrochage il y a il passe d'abord par désintérêt et manque de motivation. Si je me souviens de ma terminale, je pense à autre choses, je n'écoute pas, je ne prends pas de notes, je ne fais pas mes devoir, et j'ai des sales notes.....
Etre capable de réagir en cas de décrochage est important, je mettrais en avant la remotivation sur la matière (quand c'est le prof ou l'école en entier c'est plus dur...) en aidant à trouver un sens ou une logique, et en 2 la prise de notes. Sur l'exemple de l'anatomie j'ai appris les muscles humains en étudiant leur fonction mécanique, enfin leur effet sur le mouvement du corps et selon leur signification en latin, les cycles biochimiques en décortiquant toutes les réactions chimiques que je redéroulais aux partiels et pour la trigo je redémontrais tout à chaque fois... Apprendre quand on comprend est toujours sympa, apprendre par coeur est horrible. L'histoire peut être très sympa quand on comprend l'évolution des évènement, une simple collection de dates est à mourir d'ennui....Enfin j'ai toujours trouvé louche les étudiants avec des bonnes notes dans toutes les matières et choisi de préférence ceux avec quelques mauvaises notes dans certaines disciplines.
Le deuxième point est la prise de note, j'ai vu bc d'étudiants à la fac ( j'ai moins d'expérience pour les plus jeunes) se planter à cause de mauvaise prises de notes. Quand cela devient un peu compliqué et qu'il faut relire son cours, s'il est incompréhensible on ne peut pas apprendre. Le poly ou le livre seul est différent du cours. Pour moi la phase de prise de note revient à une appropriation/personalisation du savoir, qui permet de retrouver "sa" logique avec laquelle le cours devient facile et évident, ce qui n'est pas forcément le cas avec la logique du prof ou du livre.

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Imladir
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Imladir »

J'aime apprendre, mais je suis absolument incapable de réviser. Cette année encore, qui était pour moi l'année importante par excellence (M2R, avant la thèse), pour laquelle j'ai du faire plein de tours et de détours... Et bien je n'ai pas réussi à réviser non plus. Parce qu'en ouvrant mes polys, je m'ennuyai : soit la matière m'intéressait, et je savais déjà tout ce qu'il y avait dans les polys juste en ayant assisté aux cours ; soit la matière ne m'intéressait pas et là...
Bref, j'arrive à la thèse là, et je ne suis toujours pas foutu de réviser... Mais ça ne m'empêche pas d'apprendre quand même de nouveaux trucs alors...

Par contre, une chose qui marche très bien pour moi, c'est le défi. Apprendre un truc qui de base ne me passionne pas forcément, bof. Mais si c'est un défi, tout particulièrement de quelqu'un qui compte pour moi, ça marche tout de suite vachement mieux. Enfin, si je n'ai pas l'impression que le défi est juste là pour me forcer à faire le truc. Avec mon esprit de contradiction sur-développé... Si on me met au défi en pensant que je ne pourrais pas le faire, je prendrais à cœur de prouver que je le peux. Et si c'est "juste" pour me faire faire un truc que je n'ai pas envie de faire... Bein je ne fais toujours pas.

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sanders
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par sanders »

Imladir a écrit :Par contre, une chose qui marche très bien pour moi, c'est le défi. Apprendre un truc qui de base ne me passionne pas forcément, bof. Mais si c'est un défi, tout particulièrement de quelqu'un qui compte pour moi, ça marche tout de suite vachement mieux. Enfin, si je n'ai pas l'impression que le défi est juste là pour me forcer à faire le truc. Avec mon esprit de contradiction sur-développé... Si on me met au défi en pensant que je ne pourrais pas le faire, je prendrais à cœur de prouver que je le peux. Et si c'est "juste" pour me faire faire un truc que je n'ai pas envie de faire... Bein je ne fais toujours pas.
Cette notion de défi est assez opaque pour moi. Si ce n'est pas hors sujet avec ce fil, je demanderais bien un peu plus d'explications. Sinon pas de souci, on lance un nouveau topic ... quand j'aurai trouver le temps de l'espace de la motivation de la direction pour le faire ... sauf si certain(e)s en ont l'envie :angel4: ... ou si ce topic existe déjà :whew:
Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

sanders a écrit :
Imladir a écrit :Par contre, une chose qui marche très bien pour moi, c'est le défi. Apprendre un truc qui de base ne me passionne pas forcément, bof. Mais si c'est un défi, tout particulièrement de quelqu'un qui compte pour moi, ça marche tout de suite vachement mieux. Enfin, si je n'ai pas l'impression que le défi est juste là pour me forcer à faire le truc. Avec mon esprit de contradiction sur-développé... Si on me met au défi en pensant que je ne pourrais pas le faire, je prendrais à cœur de prouver que je le peux. Et si c'est "juste" pour me faire faire un truc que je n'ai pas envie de faire... Bein je ne fais toujours pas.
Cette notion de défi est assez opaque pour moi. Si ce n'est pas hors sujet avec ce fil, je demanderais bien un peu plus d'explications. Sinon pas de souci, on lance un nouveau topic ... quand j'aurai trouver le temps de l'espace de la motivation de la direction pour le faire ... sauf si certain(e)s en ont l'envie :angel4: ... ou si ce topic existe déjà :whew:

Et moi, ça me parle bien, cette histoire de défi!

Mais je crois que ce n'est pas la cas de mon fils.


Je re-précise qu'il n'est pas surdoué et que personne dans ma famille n'a été diagnostiqué.
Mais je pense que cette histoire de "ne pas savoir réviser" concerne les gens curieux et doués en général, et que les solutions sont sûrement communes.

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W4x
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par W4x »

Petite précision que j'aurais dû inclure dans mon post précédent, il ne faut pas non plus perdre de vue que pour l'instant, eip ou non, tout semble lui réussir à l'école et rien ne laisse présumer qu'un jour il se prendra un "mur". Peut-être la transition avec l'élévation de la difficulté et des quantités à apprendre se fera-t-elle sans heurts.
Tes interrogations de mère sont légitimes, mais je pense qu'il n'est pas bénéfique non plus que ton fils ressente une quelconque pression ou inquiétude vis-à-vis de la situation... il va juste rentrer en 3e, cool donc ;-)
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

W4x a écrit :Petite précision que j'aurais dû inclure dans mon post précédent, il ne faut pas non plus perdre de vue que pour l'instant, eip ou non, tout semble lui réussir à l'école et rien ne laisse présumer qu'un jour il se prendra un "mur". Peut-être la transition avec l'élévation de la difficulté et des quantités à apprendre se fera-t-elle sans heurts.
Tes interrogations de mère sont légitimes, mais je pense qu'il n'est pas bénéfique non plus que ton fils ressente une quelconque pression ou inquiétude vis-à-vis de la situation... il va juste rentrer en 3e, cool donc ;-)

Oui, je fais attention, j'ai tendance à me projeter sur lui mais nous en parlons beaucoup et il relativise à fond ;)

Heureusement,parce-que les profs exigent énormément de lui, sont en attente de choses parfois irréalistes pour lui!

Bref, c'est les vacances, hein.... :ledoigt:

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lady space
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par lady space »

Je connais bien la problématique de ne pas savoir réviser, ne pas savoir "apprendre" au sens qu'on donne à ce mot à l'école. Aussi, j'ai toujours mis l'accent, chez mes enfants, sur le fait de comprendre. Et je leur ai clairement annoncé la couleur: "je ne sais pas comment on fait pour réviser - à vous de trouver la méthode qui vous convient".

Parce que, ensuite, tout dépend de la manière de chacun de s'approprier de l'information. Pour ma fille avec sa mémoire auditive, ça passait par exemple par le fait que je lui racontais ses leçons d'histoire jusqu'au bac. En les racontant, je les ai agrémenté avec des petites anecdotes pour les rendre plus vivantes, et j'ai cherché à dégager des systèmes de fonctionnement, des relations de cause à effet. Idem pour les matières littéraires et les langues (un calvaire pour mes enfants qui ont une façon de réfléchir plutôt technique/scientifique): j'ai essayé de leur démontrer les structures qui régissent même les matières à priori pas logiques, tel le Français. Ce qui fait qu'ils ont passé brevet et bac de Français sans trop se pénaliser.

J'avais constaté relativement tôt chez mes enfants qu'ils n'avaient pas l'air d'avoir le goût de l'effort intellectuel, voire ce qu'on appelle "le goût du travail bien fait", en tout cas pas dans le domaine scolaire (à la Play, p.ex., ils sont parfaitement capables de s'accrocher pendant de longues heures, pour accéder au niveau suivant :geek1: ).

J'ai eu du bol ensuite parce qu'ils sont assez portés sur le sport et j'ai pu constater qu'un sport individuel comme l'athlétisme ou la natation a pu combler ce manque. Parce que, dans un sport individuel, on n'a pas le choix: si l'on veut progresser, gagner des médailles, battre son rival de toujours, il faut se coltiner des heures et des heures d'entraînement (compter les carreaux, comme disent les nageurs), chercher à perfectionner le moindre geste technique, c'est fastidieux, ça ne paie pas tout de suite mais à long terme. Je pense que c'est pareil pour ceux qui ne s'intéressent pas au sport mais à la musique: il faut aussi beaucoup d'heures à faire ses gammes avant d'arriver à jouer d'une manière satisfaisante, et avant de pouvoir s'attaquer aux morceaux intéressants. C'est en tout cas ce que me dit ma fille après sa première année à l'IUT: "Maman, je crois que sans la natation, je n'aurais jamais su m'accrocher en cours quand ça devient dur, à persister dans l'effort quand ça devient barbant, et à résister aux remarques méprisantes de certains profs et camarades de promo."

Pour ce qui est de la prise de notes, c'est effectivement un point crucial. Je pense que ça nécessite un certain entraînement, surtout pour les non-multitâches. Ce n'est pas évident pour tout le monde d'écouter, regarder le tableau et écrire en même temps, à fortiori quand en même temps le cerveau se met en marche pour chercher à comprendre le contenu. Et ce n'est pas forcément facile non plus en fonction de la structure que donne le prof à sa leçon - ou pas d'ailleurs, pour certains profs d'histoire que j'ai vu à l'oeuvre et dont je n'ai jamais compris où ils voulaient en venir. 'fin bref, là, je m'égare...

Une dernière remarque: ce n'est "que" l'école (je sais que je vais me faire lapider par les profs dans l'assistance), l'école est certes importante pour garder accessible un maximum d'options dans le parcours d'un enfant, mais ce qui compte avant tout à mes yeux, c'est que les gamins soient bien dans leur peau, qu'ils connaissent leur points faibles, mais surtout leurs points forts. Pour en revenir à ton fils, il a accès par la lecture à tout le savoir qui peut l'intéresser et c'est très important. À lui de trouver ensuite les stratégies dont il a besoin pour passer sa scolarité dans de bonnes conditions, et ça ne sera pas forcément la version standard préconisée par l'éducation nationale. À vous de voir comment il fonctionne exactement, surdoué ou pas, histoire de peaufiner au mieux cette stratégie.
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par W4x »

lady space a écrit :Une dernière remarque: ce n'est "que" l'école (je sais que je vais me faire lapider par les profs dans l'assistance), l'école est certes importante pour garder accessible un maximum d'options dans le parcours d'un enfant, mais ce qui compte avant tout à mes yeux, c'est que les gamins soient bien dans leur peau, qu'ils connaissent leur points faibles, mais surtout leurs points forts. Pour en revenir à ton fils, il a accès par la lecture à tout le savoir qui peut l'intéresser et c'est très important. À lui de trouver ensuite les stratégies dont il a besoin pour passer sa scolarité dans de bonnes conditions, et ça ne sera pas forcément la version standard préconisée par l'éducation nationale. À vous de voir comment il fonctionne exactement, surdoué ou pas, histoire de peaufiner au mieux cette stratégie.
Ça ne m'empêche pas d'être tout à fait d'accord LS :P Il est bien plus important in fine de se connaître via ses forces et ses faiblesses. L'école n'est qu'une étape de la vie, qu'il n'y a pas une façon unique de franchir.
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

W4x a écrit :
lady space a écrit :Une dernière remarque: ce n'est "que" l'école (je sais que je vais me faire lapider par les profs dans l'assistance), l'école est certes importante pour garder accessible un maximum d'options dans le parcours d'un enfant, mais ce qui compte avant tout à mes yeux, c'est que les gamins soient bien dans leur peau, qu'ils connaissent leur points faibles, mais surtout leurs points forts. Pour en revenir à ton fils, il a accès par la lecture à tout le savoir qui peut l'intéresser et c'est très important. À lui de trouver ensuite les stratégies dont il a besoin pour passer sa scolarité dans de bonnes conditions, et ça ne sera pas forcément la version standard préconisée par l'éducation nationale. À vous de voir comment il fonctionne exactement, surdoué ou pas, histoire de peaufiner au mieux cette stratégie.
Ça ne m'empêche pas d'être tout à fait d'accord LS :P Il est bien plus important in fine de se connaître via ses forces et ses faiblesses. L'école n'est qu'une étape de la vie, qu'il n'y a pas une façon unique de franchir.
Oui tout à fait.

Je vais acheter un des titres conseillés par mlle rose, parce-que, au -delà de mon fils, le sujet m'intéresse beaucoup.

Moi, je ne sais absolument pas comment je fonctionne.

Pourquoi je retiens, ce que je retiens, comment.

Et c'est passionnant d'apprendre "comment ça marche", et "qu'est-ce qu'il y a dedans"

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

cléo a écrit :
W4x a écrit :
lady space a écrit :Une dernière remarque: ce n'est "que" l'école (je sais que je vais me faire lapider par les profs dans l'assistance), l'école est certes importante pour garder accessible un maximum d'options dans le parcours d'un enfant, mais ce qui compte avant tout à mes yeux, c'est que les gamins soient bien dans leur peau, qu'ils connaissent leur points faibles, mais surtout leurs points forts. Pour en revenir à ton fils, il a accès par la lecture à tout le savoir qui peut l'intéresser et c'est très important. À lui de trouver ensuite les stratégies dont il a besoin pour passer sa scolarité dans de bonnes conditions, et ça ne sera pas forcément la version standard préconisée par l'éducation nationale. À vous de voir comment il fonctionne exactement, surdoué ou pas, histoire de peaufiner au mieux cette stratégie.
Ça ne m'empêche pas d'être tout à fait d'accord LS :P Il est bien plus important in fine de se connaître via ses forces et ses faiblesses. L'école n'est qu'une étape de la vie, qu'il n'y a pas une façon unique de franchir.
Oui tout à fait.

Je vais acheter un des titres conseillés par mlle rose, parce-que, au -delà de mon fils, le sujet m'intéresse beaucoup.

Moi, je ne sais absolument pas comment je fonctionne.

Pourquoi je retiens, ce que je retiens, comment.

Et c'est passionnant d'apprendre "comment ça marche", et "qu'est-ce qu'il y a dedans"
J'ai acheté Connaître son profil dominant, conseillée par mlle rose.
Un peu technique, mais ça me va.
On s'est amusés, tout à l'heure, mon fils et moi.
Nos profils sont quasi en miroir :D1

Voilà, pour lui tant que ça roule, il continue tranquille,
pour moi qui vais me remettre aux études....va falloir compenser sérieusement!

Merci pour ces références, je suis en train de me passionner pour ce genre de sujet, et notamment sur les troubles des apprentissages.
Rhalala, si c'était à refaire, ben, je referai, tiens!

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par sandrinef »

Je fais remonter ce post car mon fils commence à pâtir légèrement de sa difficulté à vraiment réviser.
Jusqu'ici, malgré un travail minimal mais honnête, tout se passait putôt bien.
Il est maintenant en seconde et je suis alarmée par une baisse significative de sa moyenne en math (ainsi que dans les autres matières scientifiques) Il passe de 18/20 à 12/20 . Comme cela ne s'était jamais produit auparavant, je lui demande ce qu'il se passe.
Il me répond que les math ne l'intéressent plus :worried:
Bon, la vérité, c'est qu'il était tellement habitué à tout comprendre immédiatement, que là, ben ça se corse et ça le déstabilise énormément.

Je pense que, comme cela a été précédément dit, il a besoin de davantage de participation de ma part. Dès que je l'aide, sa motivation remonte en flêche, et ses notes suivent. Mais c'est un travail de longue haleine.
L'autre jour, nous révisions son espagnol, il me dit" tiens c'est marrant en fait de réviser".
Maman fait souvent le clown pour faire passer la pilule.

Mon inquiétude est liée au fait que sa passion pour les math semble s'essouffler, cela provoque chez moi anxiété et trouble du sommeil. Cette nuit j'ai bossé les fonctions affines :lol:

La difficulté réside aussi dans le fait que je ne connais pas ce que ressent mon enfant. J'étais une élève méthodique, studieuse, obsessionnelle.
Et je bosse essentiellement jusqu'à vingt heures quasiment tous les soirs, pour l'aider, c'est assez compliqué. Quand je rentre, c'est tard et je suis épuisée... Du coup, je culpabilise énormément, j'ai le sentiment de le laisser tomber.

Je sentais que ce moment délicat risquait d'arriver... Il a résisté jusqu'en seconde, mais là, va falloir agir.
Veuillez m'excuser pour ce message un peu trop personnel mais je suis destabilisée de sentir que mon enfant se sente un peu perdu...

Je vais regarder de ce pas les bouquins proposés par MelleRose.
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

sandrinef a écrit : Mon inquiétude est liée au fait que sa passion pour les math semble s'essouffler, cela provoque chez moi anxiété et trouble du sommeil. Cette nuit j'ai bossé les fonctions affines :lol:


A t-il développé d'autres passions ?
Est-il en perte d'estime de lui-même, conséquemment à la chute de ses résultats ?

Qu'est-ce qui t'angoisse autant, dans l'essoufflement de cette passion-là ?

Je comprends très bien ta réaction car je peux m'y projeter, pour autant, comment l'expliquer ?

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sandrinef
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par sandrinef »

Bonjour Cléo,
Je vais tenter de répondre à tes questions:
1. Je crois bien qu'il a développé une passion pour le babyfoot entre midi et deux et de longs blas blas au téléphone (une petite copine certainement...) Sinon, rien de plus, hormis une passion pour le foot, présente de longue date.

2.Effectivement, n'étant pas habitué à l'échec, j'ai le sentiment que, lorsqu'il s'y trouve confronté, il baisse les bras tout de suite et prend des airs de jeune homme blasé. ça me déroute un peu...
Il perd confiance en lui sur l'instant, mais sinon, cela ne change rien à sa confiance en lui en général.
J'observe d'ailleurs depuis mon dernier message, qu'il sait rebondir. Il a eu besoin de "digérer" son échec, besoin de se sentir soutenu, il a remonté la pente assez vite. En fait je m'aperçois qu'il a des ressources non négligeables. Il est capable de se vautrer, mais avec un minimum d'aide, il repart.

3. Ce qui m'angoisse, c'est qu'il veut devenir ingénieur en mécanique: il va faire comment s'il ne bosse plus ses maths? De plus, c'est sa matière préférée, il a toujours eu des résultats excellents.
Donc, pour moi, s'il n'est plus stimulé par les maths, que va-t-il se passer? :(

4.Je peux expliquer ma réaction de plusieurs manières. Avec le recul, c'est plus facile.
_Je fais une projection de ma propre enfance sur mon fils, je ne peux pas m'en empêcher. D'une part, je ne réagissais pas du tout de la même manière devant la difficulté: je me battais, moi...
_Ensuite, par manque de soutien moral et d'argent, j'ai bien galéré dans ma vie d'avant, j'en ai bavé, sans vouloir faire ma Cosette... Alors en voulant que mon fils ait une meilleure vie que la mienne, c'est aussi moi que je veux réparer, sûrement :1cache: ( Ce n'est pas glorieux, mais j'assume...)
L'idée principale reste quand même que je ne veux pas qu'il souffre, car je ne veux pas qu'il vive ce que j'ai vêcu, et je ne peux me référer qu'à moi_même car je n'ai pas de modèle parental, euh, comment dire, ... :nesaitpas:


Conclusion:
_Je pense qu'un début de solution concernant nos angoisses de parents consiste à prendre conscience des projections que nous faisons, à les accepter, à les laisser de côté petit à petit. ( Je n'en suis pas encore là...)
_Il faut aussi tenter de comprendre ce qu'il se passe réellement dans la tête( et le coeur) de l'enfant; ceci implique que nos propres émotions ne nous envahissent pas... Ainsi, j'ai pu me rendre compte que mon fils "ne s'en fout pas", bien au contraire, son comportement est une réaction au stress, réaction qui lui appartient et qui n'est pas MA réaction au même stress...
_Au delà d'une méthode d'apprentissage, parfois c'est par l'affect que nous pouvons les aider à progresser. Pour l'instant en tout cas, c'est l'"outil" qui semble le plus efficace pour mon fils. Je ne peux pas réviser et comprendre à sa place, mais je peux le nourrir autrement.
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Invité »

_Au delà d'une méthode d'apprentissage, parfois c'est par l'affect que nous pouvons les aider à progresser. Pour l'instant en tout cas, c'est l'"outil" qui semble le plus efficace pour mon fils. Je ne peux pas réviser et comprendre à sa place, mais je peux le nourrir autrement.
Oui, je suis sûre de ça, et c'est certainement l'attitude la moins toxique.

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par madeleine »

Un grand merci Sandrinef et Cléo pour ces réflexions qui enrichissent énormément ma propre quête de juste mesure à ce sujet.
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Sphax »

Même si ca n'est pas directement le sujet, je crois que ca n'est pas 100% HS de transmettre un petit message du clan des glandeurs avec facilités dont moi et mes amis ont fait sans aucun doute partie (on a tous eu le droit à nos réflexions sur le fait qu'on foutait rien et qu'il serait temps qu'on s'y mette quand ca n'a pas été des "tu n'arriveras à rien" ou "tu vas échouer lamentablement" ou "jamais tu n'auras ton bac"). Ceux qui n'ont jamais eu les félicitations du conseil de classe et pour qui 12 était déjà une bonne note: aujourd'hui on se porte bien et si je regarde autour de moi j'ai un avocat, un expert comptable, un responsable de parc informatique en PME, un chef de chantier, un docteur en microbiologie et moi-même qui part pour être responsable de projet ou consultant en organisation. Si j'élargis un peu aux amis que je ne vois plus on peut rajouter un kiné et un pharmacien. Et là je te dis les amis glandeurs et pas les amis glandeurs qui ont réussi, les seuls amis dont je ne te parle pas sont ceux qui étaient bons élèves.

Mes seuls regrets de glandeur:
- effectivement je ne crois pas être très bon pour faire des efforts parce que j'ai presque toujours fonctionné à l'économie ou à l'envie, mais c'est plus lié à mon histoire personnelle qu'au fait d'avoir été glandeur parce que j'ai pas l'impression que ce soit aussi le cas de mes compagnons de glande. Et cette histoire personnelle c'est le conflit ouvert avec une mère ayant des problèmes psychologiques (probablement une perverse narcissique dont j'ai été la victime mais je manque d'éléments pour pouvoir en être sûr et l'affirmer) et je crois que ca n'est pas le cas pour ton fils.
- en grande partie à cause de ma mère qui m'avait convaincu que j'étais incapable de faire de grandes études je n'ai pas essayé d'aller en prépa (pourtant des profs m'y encourageaient). Je ne sais pas si j'aurais réussi, je ne suis pas certain que je m'en serais mieux sorti ni que j'aurais été plus heureux, mais j'aurai été confronté pour la première fois à un environnement avec du challenge et qui demande de beaucoup bosser et ca aurait pu m'apprendre justement à travailler...

Conclusion, soutenez vos enfants, aidez-les à mieux s'investir dans leurs études et surtout encouragez-les à viser le plus haut possible, mais ne soyez pas trop inquiètes (après tout avoir 12 c'est pas une mauvaise note), les glandeurs s'en sortent pas si mal, leur parcours est juste plus chaotique parce qu'ils se mettent à bosser quand ils en ont besoin plutôt que quand ils ont mieux à faire de leur temps. :-)
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par amalia »

pour ma part, depuis tout petit, j'accompagne mes enfants en étant présente pour les devoirs (les ptits en ont peu, le grand : en 4° pas mal)

ils ont leur méthode propre, mais j'essaie de leur apporter des éléments supplémentaires : apprendre à chercher par soi meme, apprendre à trouver les infos quand ils ne les ont pas, connaitre le fonctionnement de la mémoire (ils ont horreur d 'apprendre par coeur, par ex. les tables, mais c'est tout de même bien utile !), faire des liens entre différentes matières/sujets (aujourd'hui, à une question sur la pauvreté --> des infos sur le marxisme et l'union soviétique), méthodo de la prise de note, droit à l'erreur, l'apprentissage progressif (ma fille est perfectionniste, elle croit qu'elle devrait tout savoir parfaitement), poser des questions supplémentaires pour leur permettre de vérifier qu'ils ont bien compris,etc
bref, pas mal de méthodo et de méta cognition.

car, si je rebondis sur ce que j'ai lu :
*je reçois souvent des étudiants qui sont en difficulté à la fac car ils n'ont jamais appris à apprendre, et que là ça se corse : nous faisons donc de la méthodo en plus de la psychothérapie (je suis une ancienne prof, multi-récidiviste des études);

*non, ce n'est pas "que" l'école ; oui, il y a l'école de la vie, nous pouvons bien souvent nourrir nos enfants plus que nécessaire. Mais il y a aussi des codes, des attendus de l'école ou de la fac, il faut les connaitre, les accepter et faire avec. Plus d'une fois, mon fils s'est fait avoir avec les implicites d'un énoncé ; ma fille peut chercher midi à 14h car elle ne fait pas le lien avec le thème de la leçon, etc... encore de la métacognition.
A la fac, on attend finalement encore des choses assez scolaires, surtout les premières années, ce qui génère à nouveau frustration et déception chez les étudiants HP.

C'est aussi sur ces points que je tente de les accompagner, en leur rappelant aussi que la vraie vie est dehors.
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Bulle d'o »

Qui est encore concerné aujourd'hui par ce sujet, j'échangerai volontiers sur cette même thématique.

Je me sens pour la première "face" à un adolescent, bien dans sa peau, aux notes moyennes, qui n'a plus envie de rien et qui chute petit à petit et qui se voit pré-orienté dans des classes (passage de troisième à seconde vers lycée plutôt technique et là, passage de seconde à 1ère, et oui, déjà, pré-souhaits du second trimestre) qu'il ne souhaitait pas. Il refuse ainsi les efforts, le moindre effort. Et lorsqu’il en réalise, cela a tellement peu d'impact sur ses résultats qu'il s'en préserve à nouveau.

Adolescence me direz-vous peut être, oui mais...

Là, il n'a plus envie de rien, ni même dans ses choix, les "déclics" d'autonomie ou de mode d'apprentissage ne se font pas. Il dit s'ennuyer mais il ne comprend surtout pas les attendus, ne rend plus forcément ses devoirs. Ni pression, ni tentative d'organisation, ni soutien, ni compréhension ne semblent fonctionner... ni même vraiment demander la sollicitation des profs, ni le fait de traduire les conseils de la neuropsychologue qui l'a testé. Et les demandes de dérogation préventive n'ont pas abouti, refus systématique. Je suis paumée face à cela et j'en arrive à ce fameux débat qui m'écorche :

Euh... je le mets dans le privé? Mais pour quoi?

Si vous êtes concernés, si ça vous intéresse, je serais ravie d'approfondir les échanges.
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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Petite Plume »

:coucou: [mention]Bulle d'o[/mention]
Où en es tu avec ton adolescent finalement ?

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Re: Se mettre au travail, réviser...

Message par Bulle d'o »

[mention]Petite Plume[/mention]

que cela me semble loin. Et pourtant : il a accédé à un lycée qu’il souhaitait avec des options improbables pour pouvoir accéder au-dit lycée en première. il a eu beaucoup de mal à tenir une moyenne dans ses notes. Il a constaté ses carences, a tergiversé beaucoup. Une chose l’a fait se mettre au travail : le premier confinement. Eloigné de tous, on l’a laissé travailler en dehors de l’impératif cadre scolaire prédéfini. Seule obligation : 5h de cours à la maison et sur la base des référentiels d’eduscol et un équilibre cohérent en terme d’heures passées sur toutes ses matières.

On a beaucoup parler de décrochage avec lui, ce que ça signifiait et j’ai demandé au début de l’année de l’aide à une CPE qui l’a reçue et qui s’est préoccupé de cette question de risque de décrochage.

Il a appris à bosser pour lui et a commencé à aimer cela. Il garde des carences. Mais il a raccroché. Il a augmenté sa moyenne de quasiment deux points. C’est irrégulier mais il se bat! Il est dans son projet pour lui. La socialisation reste difficile mais ça aussi, il arrive à faire des efforts pour ne pas fuir (chez nous) ses relations sociales.
Il est en terminale et se projette (facile ou pas) dans son projet à inscrire sur parcoursup .... en janvier 2021 (soit deux ans après le message précédent).
Il va bien mieux. Merci à cette CPE et à lui même pour avoir voulu passer le pas. voilà.
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