Aider un enfant perfectionniste

[Louise]

Cette publi aurait pu aller dans plusieurs sections du forum, mais je l'ai trouvée utile en tant que parent. Je pense que je ne suis pas la seule qui sois confrontée aux stratégies d'évitement des enfants devant le risque d'échec, ou les pleurs devant un dessin pas si bien réussi que prévu...
http://suite101.com/article/managing-pe ... ism-a37681

C'est en anglais, désolée, mais il m'a paru tout à fait pertinent, plaçant le perfectionnisme comme un qualité et un outil, plutôt que, comme ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, comme un défaut sur lequel il faudrait lâcher prise.

Je vous traduis le dernier paragraphe (celui des conseils face à un enfant perfectionniste) :
Aider l'enfant à apprécier son perfectionnisme
Apprenez à l'enfant perfectionniste à établir des hiérarchies, pour différencier les activités auxquelles le perfectionnisme va apporter quelquechose, des activités pour lesquelles il n'est pas nécessaire
Soutenez les enfants perfectionnistes dans leur souci de placer la barre haut, mais apprenez leur à ne pas imposer ces standards élevés aux autres.
Aidez l'enfant perfectionniste à maintenir ses efforts, même si ses premiers essais à quelquechose sont infructueux.
Ne punissez pas ou ne laissez pas (se) punir un enfant perfectionniste en cas d'échec. Aidez le à mobiliser ses énergies sur un prochain succès.
Et, le plus important, aidez l'enfant à tenir et à croire en ses idéaux, et en sa capacité à les atteindre!

[Shadow]

Toute mon enfance on m'a rabbaché que j'étais lent, qu'il fallait que je me dépeche, que ça servait à rien de passer 3 heures sur un truc pour la pauvre différence que ça ferait, que gnagnagni, que gnagnagna.
C'est seulement maintenant que je bosse que l'on me reconnait cette qualité.

Que l'on cherche à comprendre pourquoi j'étais "lent" et que l'on m'aprenne à mieux gérer ça, aurait été bien plus utile que de me voire comme un éternel escargot mais de parfois me féliciter d'avoir autant aboutit certaines choses...


Cependant je ne pense pas que le perfectionnisme soit directement lié à la douance, sauf peut-être, lorsqu'il atteint des proportions démesurées.

[Mlle Rose]

Juste tout l'inverse de ce qu'ont fait mes parents avec moi! Vous voyez comme ça fait des gens chiants et tyranniques après

Pour être sérieuse, ceci va beaucoup me servir avec mon fils, c'est l'une des choses que je trouve les plus difficiles à gérer avec lui. J'essaie bien de comprendre l'importance qu'il met dans certaines choses qui me paraissent insignifiantes, parce que je me souviens.
Mais j'avoue ne pas toujours réussir à lui faire passer ce message "oui c'est super de vouloir faire les choses nikel, de s'investir, de vouloir coller au plus près à ce qu'on a dans la tête, mais parfois ce n'est juste pas le moment, et puis on n'y arrive pas, et puis les autres aussi peuvent ne pas y arriver non plus. Ce n'est pas grave, on réessaie, on cherche, on tâtonne, et on laisser aux autres le temps de faire pareil".
J'avoue avoir aussi du mal à ME faire passer ce message (est-on jamais vraiment adulte?).

[Shadow]

Mlle Rose, le fait de comprendre ton fils, et de le lui dire, lui est surement déjà d'une aide précieuse. Après, je pense que le temps, le dialogue (dont l'article trâce les grands axes) et la maturité feront le reste. Je le lui souhaite.

[amalia]

merci ! je garde ça précieusement ;

quel age a t'on fils ? ma fille est un peu pareille et moi aussi j'ai du mal...pour moi aussi...

[Fabs le vaurien]

je veux pas dire mais ce que je lis me semble évident pour n'importe quel enfant.
(après j'ai juste lu la conclusion)

[Louise]

Moi aussi. D'ailleurs, vous noterez que nulle part je n'ai précisé "surdoué". Enfin, pour n'importe quel enfant... perfectionniste.

Néanmoins, même si c'est du bon sens (comme souvent...), ce n'est pas souvent que j'ai lu cette approche. En général, on conseille plutôt (et c'est aussi ce qu'on fait spontanément) le "c'est pas grave", "te mets pas dans un état pareil pour si peu" and so on. S'pour ça, je le trouvais assez pertinent et original.

Mais encore une fois, s'il y a un endroit plus adapté où placer l'article... (ou s'il n'y en a aucun sur le forum) dites moi!

[Fabs le vaurien]

En général, on conseille plutôt (et c'est aussi ce qu'on fait spontanément) le "c'est pas grave", "te mets pas dans un état pareil pour si peu" and so on. S'pour ça, je le trouvais assez pertinent et original.

je pense que rappeler quelques fondamentaux ne fait jamais de mal. Parceque bien qu'animé par toutes les bonnes volontés du monde pour accompagner au mieux son enfant dans son individualité et sa place dans le monde, et pris par une palanquet de facteurs, on zappe parfois des trucs subtiles et fort de sens pourtant. Et c'est important de se rappeler de trucs évident !
Moi le premier avec ma fille qui n'est jamais contente d'elle.

[lady space]

J'ai eu un peu la même impression que toi, fabs.

Je dirais même que le problème vient plutôt de la toxicité des parents. Un enfant qui se sait aimé tout court, sans conditions, à qui l'on accorde le droit d'être ce qu'il est, a plus de chances de ne pas tomber dans le piège du perfectionnisme.

C'est à partir de là seulement que l'on peut l'aider à apprivoiser cette part de sa personnalité, lui apprendre qu'apprendre passe par des erreurs et des imperfections, que des échecs sont normaux et pas honteux, et qu'on ne peut pas être parfait partout, voire nulle part, la perfection n'étant pas humaine. Puis effectivement, il faut apprendre à cibler ses objectifs, décider dans quel domaine on veut s'investir à fond et dans quel domaine du superficiel peut faire l'affaire - pas facile, j'y bute régulièrement aussi.

Après le conseil de valoriser les efforts plutôt que les résultats vaut effectivement pour tous les enfants. Car tout dépend de leur point de départ et il peut y avoir des situations où malgré tous les efforts du monde, les résultats se font attendre ou ne sont pas au rendez-vous du tout. Ça arrive et ce n'est pas mortel, ça veut juste dire qu'il faut peut-être revoir certaines choses dans son approche.

@ solenn: la problématique du perfectionnisme se trouve souvent associée à la douance (ton lien fait d'ailleurs bien référence aux gifted children) et ça me semble assez logique bien qu'il me parait possible aussi d'être perfectionniste sans être surdoué ou être surdoué sans être perfectionniste. Ce que je veux dire c'est qu'une personne surdouée a certainement plus de capacités à voir l'immensité des détails dont il faut tenir compte pour arriver à un résultat qu'elle va considérer tout juste comme satisfaisant (vu qu'elle est consciente de ne pas avoir fait le tour complet de la chose), alors qu'une autre personne n'aura pas vu tout ça et se posera donc moins de questions et sera plus facilement contente de ce qu'elle fait.

[Fabs le vaurien]

N’empêche qu' on associe souvent ça à la volonté de fignoler ou le fait d'être pathologiquement minutieux et exigeant, mais ça génère quand même un fonctionnement et un rapport au monde et aux gens particulier.. je me rends compte de plus en plus que mon coté "tout ou rien" que moultes personnes (pro ou pas) n'ont de cesse de me taxer et qui me fait défaut est sous-jacent au perfectionnisme. De même que la procrastination...

[lady space]

Je pense aussi que le tout ou rien et le perfectionnisme sont liés, accompagnés pour certains de procrastination en désespoir de cause. Une belle incohérence d'ailleurs dans ce cercle vicieux: comme c'est impossible de faire un truc à la perfection, je ne fais rien, mais même ça je ne le fais pas entièrement puisque je m'occupe quand même du minimum vital.

Et le salut vient de la même direction: admettre que la perfection n'est pas de ce monde, que le tout ou rien H24, 7j/7, 365j/an est un non-sens en soi car poussé à sa dernière conséquence ce serait mortel (imaginez juste quelqu'un qui s'obstine à ne vouloir manger que du bio nickel chrome, cuisiné à la perfection, sinon rien). A partir de ce constat on peut arriver à élaborer ses propres priorités, savoir où on est d'accord pour transiger avec ses exigences et dans quel domaine l'approximation nous est intolérable. Sachant que ces choix sont personnels, qu'il faut donc respecter les arbitrages des autres et les nôtres.