comment aborder leur douance avec ses enfants?

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Zil2blé
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Zil2blé »

Kayeza a écrit : je pense que si on a de bonnes raisons de penser que son enfant est surdoué, autant être fixé. Personnellement, je ne crois pas trop à l'argument "oui, mais si on lui dit qu'il est surdoué, il va prendre la grosse tête"
Ben je suis d'accord, il n'y a pas que dans les cas de mal être. Ma fille par exemple, nous l'a demandé. Par contre je pense qu'il serait contre productif d'amener une enfant chez un psy (même pour un travail) sans qu'il se soit au préalable approprié la démarche. Le fait d'y aller sans comprendre ou sans motivation pourrait même fausser les résultats.

Invité

Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Invité »

Zil2blé a écrit :
Kayeza a écrit : je pense que si on a de bonnes raisons de penser que son enfant est surdoué, autant être fixé. Personnellement, je ne crois pas trop à l'argument "oui, mais si on lui dit qu'il est surdoué, il va prendre la grosse tête"
Ben je suis d'accord, il n'y a pas que dans les cas de mal être. Ma fille par exemple, nous l'a demandé. Par contre je pense qu'il serait contre productif d'amener une enfant chez un psy (même pour un travail) sans qu'il se soit au préalable approprié la démarche. Le fait d'y aller sans comprendre ou sans motivation pourrait même fausser les résultats.

Oui, tout à fait.
Je lis ailleurs Kayeza.Enfin, non, juste le livre de Jeanne Siaud Facchin.Parce-qu'on me l'a mis dans les mains.Mais je l'ai laissé tomber à la moitié.
Il m'a néanmoins troublée.

Moutarde
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Moutarde »

Merci pour ce fil sur les enfants ....

Je viens vous apporter mon expérience, si ça peut apporter des pistes de réflexion.
Mes enfants sont jumeaux, une fille et un garçon, ils viennent d'avoir 7 ans.
Ils ont été tous les deux récemment testés +, moi également.

J'ai envie de commencer par dire : mais quel soulagement !!!
Pour nous trois !

Je ne suis pas d'une nature à culpabiliser, mais j'ai un peu de regret de n'avoir pas fait la démarche plus tôt pour les enfants ; les relations se sont tellement apaisées depuis que l'on "sait" ....

Il y a toujours eu gros gros conflits entre ma fille et moi ; l'entourage trouvait "pratique" de partir du principe qu'ayant toutes les deux des caractères "à la con", ça ne risquait pas d'être autrement.
Moi je sentais bien au fond de moi que ma môme n'était pas juste "chiante", mais je ne trouvais pas les clés de son fonctionnement, le mien (de fonctionnement) venant se heurter.
De son côté, mon fils était plus "pépère", il n'y avait pas de conflit, mais il fallait gérer un gosse attaché comme un perdu à ses rituels, avec des difficultés d'endormissement ingérables (il a eu une période de plusieurs mois où il se faisait vomir au moment du coucher ....)
Bon sang, si quelqu'un m'avait parlé de douance à l'époque !!!!
Je cherchais des pistes, pas fausses d'ailleurs, sur mon vécu pendant la grossesse, mon accouchement, notre couple leur père et moi, mes propres trauma, leur vécu de jumeaux fille/garçon, etc ....


Bref, c'est à l'école que l'idée est venue pointer le bout de son nez ; la maitresse de ma nénette, ouverte à la douance et avec des connaissances sur le sujet, épatée par les capacités de raisonnement et d'apprentissage de la demoiselle, nous a incité à lui faire passer les tests.
Nous avons alors réalisé que mine de rien, notre fils avait sauté son CP .....
Le test pour lui coulait du coup de source, même s'il a toujours semblé "aller bien" ....

Avant les tests, j'ai expliqué avec des mots simples aux enfants de quoi il s'agit ; j'ai parlé de fonctionnement différent, de capacités différentes ; j'ai parlé aussi de "comportements" différents.
Et j'ai eu de véritables révélations pour qu'on fonctionne tous ensemble ...
Alors oui, mon fils a un besoin de rituels "hors normes", et bien foutons-lui la paix par pitié et laissons-le avec ses rituels au lieu de s'en "moquer", même très très gentiment ... (ce que pour ma part je n'ai jamais fait !!!)
Alors oui, ma fille démarre au quart de tour, pique (piquait ?) de véritables crises d'hystérie auxquelles pas grand monde ne comprenait grand chose (sauf peut-être moi, j'avais les mêmes ....)

J'ai mis en évidence sur la table du salon le bouquin "Toi qu'on dit surdoué" (après l'avoir lu !!!) ; ma fille l'a feuilletée, elle en est au stade "mais je suis pas surdouée moi ....", mon fils l'a à peine regardé.
Aucune importance ; le livre est là, à leur portée, à leur dispo. Ils sont libres d'aller y puiser des réponses si les miennes ne leur suffit pas.

Je vais pouvoir leur dire que je suis testée aussi, que je "suis comme eux" ; je me plante peut-être, mais c'est une sensation très forte que j'ai dans notre relation à trois (je suis divorcée, mes enfants sont avec moi une semaine sur deux). Avoir ce sentiment qu'on est "pareils" tous les trois, ou tout au moins qu'on se comprend peut-être mieux ?

J'ai trouvé important (mais c'est dans notre histoire à nous, peut-être que ce n'est pas "valable" et universel !) de leur en parler, avec des mots adaptés à leur âge, mais aussi avec des mots adaptés à leurs capacités de raisonnement ; je me dis aussi qu'une partie de ma réalisation personnelle aurait été tout autre si j'avais été testée enfant.
Que ce test et que cette connaissance soient des atouts pour eux, pour se connaitre, se comprendre, s'épanouir ; en tant qu'enfants "tout court", en tant qu'enfants surdoués aussi ....
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Moutarde
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Moutarde »

Petit temps de lecture cet aprem avec mes loustics du bouquin "toi qu'on dit "surdoué"" ; en diagonale, un paragraphe au gré des pages ....

Et d'entendre, à plusieurs reprises, des deux : "ah ben c'est tout moi ça !!!!"
8)
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clairphénix
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par clairphénix »

@moutarde, c'est vraiment que vous puissiez en parler ouvertement et avoir ainsi un moment privilégié tout les trois.

Chez nous les choses se compliquent un peu. Nous avons consulté pour notre petite dernière et le sujet de la douance a émergé (cf ma présentation). Aujourd'hui premier rendez-vous pour mon ainée, elle s'angoisse toujours énormément de tout donc je lui ai juste dit que nous allions voir une dame qui allait nous aider à mieux la comprendre et qu'avec elle, elle fera sans doute quelques petits jeux.
L'entretien préalable se passe bien, nous faisons un "rapide " résumé de ses huit ans de vie (la scolarité, ses relations aux autres,...), puis vient le moment où je sors et la laisse seule avec la neuropsy.
Elles viennent me chercher 1/4h plus tard. La psy me dit qu'elle ne peut pas continuer aujourd'hui, ma fille a perdu toute confiance en elle et a paniqué, du coup elle saborde le test :( Cela vous est-il arrivé? Comment réussir à gérer cela? Comment trouver les mots pour la rassurer suffisamment?
Nous y retournons la semaine prochaine pour refaire un essai mais ma fille m'a déjà dit qu'elle ne réussirait pas à enlever son angoisse.
La neuropsy m'a néanmoins indiqué qu'elle pense qu'il serait préférable de mettre en place un suivi sur le long terme mais que nous en rediscuterons la semaine prochaine.

Nous avons toutes les deux un passé douloureux (un moment de notre vie qui n'a pas été super joyeux) et elle a déjà été suivie par une pédopsychologue. Mais là du coup, je ne sais même pas si nous aurons la réponse d'une réelle douance.

Enfin, vous l'aurez compris, je suis un peu (complètement) perdue alors si vous avez des conseils ou des témoignages de situation assez similaire je prend.

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Louise
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Louise »

J'édite pour préciser en entrée, que si cela va sans dire, cela va mieux en le disant ;) : ceci est mon point de vue, et mon parcours, nullement quelquechose érigé en vérité absolue. Il n'y a pas deux enfants identiques, ni deux couples parents/enfants identiques. On ne peut être QUE dans le cas par cas, selon les personnalités, et les valeurs de vie.

Je me dis que partager ce point de vue pas tout à fait habituel ouvrira peut être d'autres pistes à ceux qui hésitent ou ne savent pas.


Il n'y a pas Comment? Eh bien, pas.
Déjà, comme c'est une notion que je réfute partiellement, je serai bien embêtée pour lui expliquer quelque chose qui n'a pas de sens pour moi.

Du coup, en ce qui me concerne, j'ai passé le test à 60% pour éviter de le faire passer à mon fils. J'avais une hypothèse, quasi-certitude me concernant, elle est validée, et de ce que j'observe de mon fils (et que les instits observent unanimement), il est concerné aussi.
Donc aux grands traits/problématiques liées à la douance que j'observe chez lui, genre aucune méthode, tête de linottage, questionnements permanents, ennui à l'école, difficulté de fonctionnement avec les autres enfants cause pas la même vitesse ni le même langage, j'applique les pistes proposées pour les doués.
En fait, le point crucial est là : je n'ai pas besoin de ce test pour comprendre comment fonctionne mon fils. Le cas échéant, ç'aurait été une bonne piste (avec juste la difficulté de l'intégration de ce tampon final, si c'est difficile à intégrer pour nous, comment ça pourrait ne pas l'être pour eux?! ça serait beaucoup plus simple si on présentait le WISC ça comme un test de personnalité/fonctionnement cognitif et que cette case douance était nommé autrement).

Et à moins de souffrance, grand changement ou suspicion de dys-qqchose, je ne compte pas le lui faire passer. C'est comme le baptême, ou n'importe quelle croyance, s'il se la forge une fois adulte, il explorera ce qu'il a envie d'explorer. Ou s'il en éprouve le besoin pour comprendre. En ce qui me concerne, il m'est inutile pour le faire grandir selon mes valeurs et ce que je pense bien pour lui. Ce qui m'a été utile, en revanche, dans mes lectures, ce sont les mots posés sur certains comportements et les pistes en face.
Mais le chiffre, hein....

Je n'utilise aucune échelle de valeur liée à l'intelligence pour lui expliquer ses difficultés ou comment les autres enfants marchent, simplement la notion d'altérité, et que chacun est différent et unique. S'il se sent différent ou en décalage des fois, c'est normal, il est différent parce que tout le monde est unique, donc différent :). Comme ça, ils sont tous pareils à être différents!

Moutarde
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Moutarde »

Pour moi non plus il ne s'agit pas d'un chiffre ou d'une échelle de valeur.
Et c'est génial si tu as pu "décoder" ton enfant sans avoir "besoin" du test.
Pour ma part, même si je sentais, percevais, me doutais, voir écrit noir sur blanc et m'entendre dire : "votre enfant est surdoué(e)", m'a permis d'avancer.

Alors, sans doute que oui on peut trouver des clés autrement, sans doute aussi qu'ils trouveront leurs chemins quand ils seront adultes.
Mais il m'aurait été difficile de laisser mes propres enfants dans l'inconnu, dans ce sentiment de décalage avec les autres, sans leur donner une piste tant qu'ils sont enfants.

Ma vie n'aurait peut-être pas été radicalement différente si j'avais été testée enfant, mais peut-être.
Autant, en tant qu'adulte, parent, donner à nos enfants toutes les clés possibles pour se comprendre eux-mêmes, et leur éviter sans doute des souffrances, ou tout le moins des interrogations sans réponse.
Cela n'a à mes yeux strictement rien à voir avec un choix comme un baptême, mais comme à une vérité qui les concerne et qu'ils sont bien en droit de le savoir.

Si un diag médical est posé pour un enfant, on le tient au courant non ? Il est en droit de savoir qu'il a une maladie, quelles qu'en puissent être les conséquences ?
Si on soupçonne un problème de santé, on emmène l'enfant pour avoir un diag.
La douance est du même ordre pour moi.

Sachant qu'effectivement, la douance, ils en feront ce qu'ils voudront bien ; mais ils savent au moins.
Ca ne pourra que leur éviter des questions sans réponses.

Enfin, c'est mon point de vue .....
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Moutarde
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Moutarde »

@clairphénix : je suis désolée, je lis bien ton désarroi à travers tes lignes, mais je ne sais pas quoi te dire .... :(
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Za
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Za »

clairphénix a écrit :Aujourd'hui premier rendez-vous pour mon ainée, elle s'angoisse toujours énormément de tout donc je lui ai juste dit que nous allions voir une dame qui allait nous aider à mieux la comprendre et qu'avec elle, elle fera sans doute quelques petits jeux.
Je ne sais pas si vous en avez reparlé plus tard... mais peut-être a-t-elle senti que ça allait bien au-delà de "quelques petits jeux", et que pour toi notamment quelque chose de très important se jouait là ?
Bref, peut-elle a-t-elle eu l'impression que tu ne jouais pas cartes sur table avec elle ?

(Je sais que c'est un peu violent, mais je pense à ça parce que c'est ce que j'ai ressenti, à 9 ans, quand on a annoncé les résultats à ma mère : trahison !! depuis le début, tout ça c'était pour parvenir à la conclusion que j'étais anormale !!!!)
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Louise »

Moutarde a écrit : Si un diag médical est posé pour un enfant, on le tient au courant non ? Il est en droit de savoir qu'il a une maladie, quelles qu'en puissent être les conséquences ?
Si on soupçonne un problème de santé, on emmène l'enfant pour avoir un diag.
La douance est du même ordre pour moi.
.
Sauf que pour moi (je répète, pour moi hein, c'est très très personnel), la douance n'est pas une vérité mais une croyance, ou une théorie. Ce n'est pas un diagnostic à mes yeux, ni quelquechose de mesurable, la psychologie n'est pas une science exacte.
Donc je lui explique une autre réalité des choses. Il n'est pas question ici de laisser des questionnements sans réponse, simplement d'une autre réponse que "La Douance".
Et je maintiens la comparaison avec la religion, je n'explique pas la création de l'univers par la Génèse, parce que je ne suis pas catholique, je l'explique en fonction de mes croyances à moi... et en bonne scientifique, par les choses les plus exactes et factuelles possibles.
Sachant qu'effectivement, la douance, ils en feront ce qu'ils voudront bien ; mais ils savent au moins.
Ca ne pourra que leur éviter des questions sans réponses.
J'ai toujours su que j'étais intelligente, le résultat du test n'a pas été une découverte. Mes enfants savent que leur cerveau fonctionne très bien et très vite, je le leur dis, comme je leur dis qu'il sont beaux, gentils, obéissants, qu'ils dessinent bien, etc...

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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par clairphénix »

*Za* a écrit : Je ne sais pas si vous en avez reparlé plus tard... mais peut-être a-t-elle senti que ça allait bien au-delà de "quelques petits jeux", et que pour toi notamment quelque chose de très important se jouait là ?
Bref, peut-elle a-t-elle eu l'impression que tu ne jouais pas cartes sur table avec elle ?

(Je sais que c'est un peu violent, mais je pense à ça parce que c'est ce que j'ai ressenti, à 9 ans, quand on a annoncé les résultats à ma mère : trahison !! depuis le début, tout ça c'était pour parvenir à la conclusion que j'étais anormale !!!!)
Non ta question n'est pas "violente", j'avais un peu plus étoffé mes explications mais j'avais fait court dans mon message ;)
Nous avions beaucoup discuté ensemble du fait qu'en ce moment, elle ne va pas très bien, n'a qu'une seule amie et se sente si différente et en décalage (ces propres mots: je ne comprend pas pourquoi les autres de ma classe ne réfléchissent pas comme moi). Mon discours a donc été de lui dire que cette dame et cet entretien allaient nous aider à mieux comprendre pourquoi elle se sent différente et comment elle fonctionne. Du coup, elle allait au rendez-vous plutôt détendue.

@solenn: j'ai fait cette démarche car a fille est à un moment où elle a pris conscience de sa différence et elle en souffre. Donc je préfère qu'un professionnel lui dise de vive voix ce qu'est sa différence, ce qu'elle implique et j'espère ainsi qu'elle sera rassurée. Mais je comprend très bien que si ton enfant va "bien" , tu ne ressentes pas le besoin de lui faire passer les tests. En effet, chaque enfant est différent et l'on doit essayer d'adapter nos comportements à leurs personnalités.

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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Moutarde »

Solenn a écrit :
Moutarde a écrit : Si un diag médical est posé pour un enfant, on le tient au courant non ? Il est en droit de savoir qu'il a une maladie, quelles qu'en puissent être les conséquences ?
Si on soupçonne un problème de santé, on emmène l'enfant pour avoir un diag.
La douance est du même ordre pour moi.
.
Sauf que pour moi (je répète, pour moi hein, c'est très très personnel), la douance n'est pas une vérité mais une croyance, ou une théorie. Ce n'est pas un diagnostic à mes yeux, ni quelquechose de mesurable, la psychologie n'est pas une science exacte.
Une croyance ?
Tiens c'est "drôle" comme pensée ....

Mais un diag est basé sur quelque chose de concret, des stat, des évaluations, etc .....

Je ne cherche pas à te faire changer d'avis, hein, on est d'accord !!!
Juste je suis surprise par ton raisonnement ; je ne pensais pas qu'on pouvait considérer la douance comme une croyance ou une théorie ..... :grattelatete:
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Nout »

Je souhaite intervenir à propos du sujet de départ de ce fil de discussion : Comment aborder leur douance avec nos enfants ?

Ma fille (Mini-Nout, 7 ans) s'est toujours sentie déconcertée par son hypersensibilité : « les larmes viennent toutes seules ! ». Cette particularité complique ses relations avec les enfants de son âge.

Un jour je lui ai raconté que la maman d'une petite du centre-aéré était psychologue, c'est à dire « une dame qui aide les gens qui sont un peu perdus avec leurs émotions ». Je lui ai dit que cette personne m'aidait de temps en temps car moi aussi parfois je trouve ça compliqué les émotions. J'ai ajouté que si un jour elle ne savait pas quoi faire avec sa colère, son chagrin ou sa peur elle pouvait me demander de l'emmener chez cette femme. Quelques jours plus tard, Mini-Nout me demandait de contacter la psychologue.

Lors du 1er rendez-vous, elle était timide mais contente qu'on s'occupe d'elle (Mister-Nout et moi étions tous les deux présents). Mini-Nout a adoré passer le test de QI (des 5 rendez-vous, ça a été son préféré!).

Lors de l'entretien final j'ai été étonnée que la psy ne lui explique pas plus que ça la définition de la douance. D'ailleurs, le soir-même, quand nous avons rediscuté ensemble de l'entretien, elle n'avait pas compris qu'elle était précoce, ni ce que cela voulait dire.

Sur les conseils de la psy, j'ai acheté un tas de petits livres dont un formidable sur la mort (Les Questions des Tout Petits sur la Mort) et surtout Zacchary l'Ourson Précoce. Mini-Nout a adoré ce bouquin et on a pu parler en toute simplicité de la précocité. Elle l'a lu, relu et rerelu pendant une semaine. Micro-Nout (le petit frère de 5 ans, non diagnostiqué mais également hyper-émotif) a lui aussi bien accroché.

Ce livre (le seul sur ce thème pour les très jeunes enfants, à ma connaissance) n'est plus disponible dans les magasins. Il faut contacter directement l'auteur.

Depuis, Mini-Nout sait qu'elle est précoce mais elle n'en parle à personne (elle qui pourtant raconte sa vie à qui veut l'entendre ! :lol: ). Elle a compris intuitivement que cette info était de l'ordre de l'intime, tout en sachant que ce n'est pas tabou (nous avons fait le choix d'en parler à sa maîtresse).

Par contre on évoque souvent le thème de l'hyper-sensibilité qui est une caractéristique de la famille Nout ! ;)

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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par camomille »

Je suis en phase avec Mlle Rose. Si doute il y a, autant faire tester toute la fratrie et en avoir le coeur net.
D'expérience, les difficultés d'ordre émotionnel qui peuvent être ressenties petit ne sont pas toujours très visibles, même pour les parents. Pour ce qui me concerne, j'ai toujours donné l'impression d'une gamine plutôt heureuse et bien dans ses baskets. Et pourtant... j'ai simplement gardé soigneusement en moi tous mes désordres émotionnels, mes désespoirs et mes angoisses, même très jeune. Je ne voulais pas sortir du cadre, pas être différente, pas inquiéter mes parents, pas être rejetée par mes amis...
Ne pas savoir est potentiellement plus toxique que l'inverse, il me semble.

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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par sandrinef »

Comme je l'ai écrit dans le topic "regard du parent HPI sur ses enfants", j'ai la conviction profonde que mon fils est surdoué.
C'est un adolescent qui semble bien dans sa peau, mais j'ai préféré le faire tester pour deux raisons:
_Vérifier de façon claire mon intuition, pour que mon fils ait une certitude, une vérité sur sa personne, et pas seulement ma conviction de maman.
_Avoir une action de prévention. Car, même s'il est un jeune homme "équilibré", j'ai voulu lui donner toute les chances de devenir un homme capable d'appréhender sa vie au mieux. Et savoir davantage qui on est, me semble un outil non négligeable.

Il a donc été testé le 14 Décembre: il est bien surdoué.
La psychologue a dit de mon fils: "C'est un gars cool, ça a été un plaisir de lui faire passer le test. Si ça pouvait se passer comme ça à chaque fois! Votre fils est bien dans ses baskets, il est très agréable, on sent qu'il a confiance en lui. Il peut sauter une classe sans problème"
_Euh... Il a déjà sauté une classe...
Mon fils me regarde, ses yeux disent "maman, j'ai pas envie de sauter une autre classe, j'ai 14 de moyenne générale sans me fouler alors si ça peut continuer comme ça, c'est top."
N'ayant jamais eu l'intention de faire de mon enfant le meilleur des meilleurs en brimant sa personne, mes yeux lui répondent "t'inquiète, fiston, tu sauteras que dalle."

A la maison, nous discutons, je lui conseille de ne pas faire un étalage abusif de sa douance car parfois les gens ne comprennent pas et je n'ai pas envie qu'on le dise prétentieux.
Je le préviens que je vais en parler à mes soeurs et mes parents seulement. Il me répond, flegmatique, que je peux bien en parler à qui j'ai envie, il s'en f..... éperdument.
Je vois qu'il n'en tire aucune fierté, c'est "normal" pour lui. Et ça me fait plaisir.

La vie continue, pas de grand chamboulement, mais savoir reste essentiel à mes yeux, car mon enfant sait qui il est, contrairement à moi à son âge.
Et je suis très heureuse de ce que la psy a dit: "Il a confiance en lui", cette parole m'a touchée au plus profond de mon coeur de mère.
J'ai pu offrir à mon fils quelque chose qui m'a bien fait défaut, et j'en suis très fière :emo:
"Le Monde ne te doit rien. Il était là avant toi" M.Twain

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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Grabote »

Bonjour,
vos témoignages m'ont beaucoup intéréssé mais aussi inquiété.
N'ai je pas fait une terrible erreur en parlant sans détour (mais avec une certaine retenue) à ma fille du test que j'ai passé et des découvertes qui ont suivi ?
Je lui ai proposé tout de suite de le passer aussi, elle a dit "oh oui! chouette j'aime bien les tests".
Evidemment, je lui ai présenté le truc comme un jeu et pas comme une évaluation.
Pour moi il est évident qu'elle est très probablement HP, vu qu'il paraît que je le suis et que je la trouve très intelligente, créative, imaginative, active, vocabulaire très riche, analyse très fine des relations humaines, grande sensibilité, beaucoup d'humour etc etc...
Cette année elle rentre au collège, et là au secoure !! qu'est ce qu'ils vont faire de tous ces "dons" ?
C'est pour ça que je voudrai qu'elle passe le test.
Pour pouvoir l'accompagner au mieux , mieux que comment je l'ai été , c'est à dire ... pas puisque je viens de l'apprendre.
Mais, aujourd'hui un doute m'assaille,
comme je doute de mon diagnostic, je doute du sien , normal.
Et là panique !!! Ne lui fais je pas prendre un grand risque psychologique en parlant de tout ça comme acquis
alors que peut être que non ...
Je crois que j'aurai du prendre rendez vous pour elle dans la foulée, j'aurai pas encore eu le temps de dire trop de conneries, et ça aurait été plus léger pour elle. (mais je pouvais pas question sous)
Alors, maintenant qu'est ce que je fais, j'appelle la psy pour prendre rendez vous et on avance ?
Ou je laisse passer du temps, qu'on oublie un peu le sujet et je le ramène plus prudemment ?
Au fond de mon coeur, c'est évident pour moi que si je le suis c'est sur qu'elle l'est vu comment elle est ?
Et la psy elle dit que je le suis, et vous vous dites de faire confiance au pro, alors ?
Je vais attendre un peu vos réponses éventuelle et essayer de me calmer .


Mais franchement, le collège je vois vraiment pas comment on peut y développer ses potentialités.
J'en avais déjà envie avant, mais depuis que j'ai lu le topic
http://adulte-surdoue.fr/discussions-de ... t5416.html
j'me dis qu'il faut que je trouve une solution si je veux pas faire une dépression à voir ma fille s'éteindre .
Pojection ? Anticipation ?
L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. René char

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Lmsm
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Re: comment aborder leur douance avec ses enfants?

Message par Lmsm »

Nous sortons mon "monstrosaure" et moi de chez la neuropsy. Surprise... Elle aussi est HPI.
Donc, nous avions d'abord eu un entretient, pour discuter des raisons nous faisant pousser la porte de son cabinet.
S'en sont suivi deux rendez vous de passation, et le dernier aujourd'hui de bilan.

Ma fille est âgée de 5 ans et 7 mois. Elle a directement accroché avec la psy, et était ravie de faire des "activités" les deux mardi suivants.
Elle était déçue que ça ne soit pas l'objet du rendez vous d'aujourd'hui.
Elle était là pour écouter et commenter le bilan, allant venant à sa guise entre la chaise et les jeux/dessins.

En sortant, elle avait l'air contrariée que son cerveau "aille trop vite tout le temps, j'aurai préféré un cerveau qui va lentement" ...

J'ai un peu désamorcé en disant que de toute façon elle était née comme ça; et moi aussi si ça pouvait la rassurer. Et puis que ça pouvait être très bien d'être différent.

Elle a conclu par un "Oh et puis on s'en fiche qu'il aille vite c'est pas grave de toute façon" .

Elle a envie justement qu'on trouve toutes les deux des "techniques" pour mieux gérer ces émotions, donc au programme :
Achat du livre Zacchary l'ourson précoce, et "Calme et attentif comme une grenouille" ainsi que "les questions des tout petit sur la mort" afin d'être paré niveau lecture :)

Demain, sur conseil de la psy je pense juste aborder le sujet avec la maîtresse, pour qu'elle soit vigilante à une éventuelle démotivation, dont Chloé semble faire preuve.

En attendant, je retrouve à la fin de cette "expérience" une enfant qui a l'air soulagée d'un poids, et rassurée qu'on ait écouté sa "souffrance" émotionnelle.

Je viendrai apporter des précisions suivant l'évolution pour elle. Mais aucun regret.
Pourquoi ? Pourquoi cette fausseté dans les rapports humains ? Pourquoi le mépris ? Pourquoi le dédain ? Où est Dieu ? Que fait la police ? Quand est-ce qu’on mange ? - Pierre Desproges

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