De la plage à l'assiette

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asdf
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De la plage à l'assiette

Message par asdf »

Je reconnais avoir un peu hésité entre deux sections pour poster ce sujet, je trouve qu'il a tout autant sa place dans la section "Vos passions et loisirs" que dans la section "Nature et Plein air". Dans les lignes qui suivent je vais tenter de vous faire découvrir mon intérêt pour la pêche. Plus particulièrement le surfcasting discipline que je pratique -trop-. J'essaierai de tenir ce sujet à jour au cours de l'année, en rapportant quelques photos et récits de mes sorties qui seront régulière à partir du printemps.

Le surfcasting, qu'est-ce que c'est ? Surfcasting peut se traduire par "jeter dans la vague", qui dit vague, dit mer. Cette discipline se pratique donc en mer, depuis une digue, des rochers, ou une plage. Il suffit de mettre un appât sur un hameçon, et de lancer ce montage dans l'eau à l'aide d'une canne et d'un moulinet.

1) Le matériel utilisé :
Une canne à pêche, un moulinet, des plombs, des hameçons, du fil. Il existe différents accès à la mer, digues, plages, estuaires, canaux. Suivant l'endroit il faut adapter un peu son matériel, en méditerranée je pêche principalement en plage, qu'elles soient de sable, ou de galets. Sur les plage j'utilise des cannes qui font quatre mètres vingt, à cinq mètres, ça permet de lancer son montage plus loin, suivant la qualité de la canne, et les caractéristiques de cette dernière, les distances atteintes sont différentes. En général il faut lancer entre 80 et 200 mètre pour trouver du poisson, après le banc de sable, ou sur le tombant du banc de sable, c'est là que se trouve la nourriture naturelle des poissons, amener par les courants, coquillages, crabes, crustacés, etc. De temps en temps je complète avec une trois mètres cinquante et envoie une ligne plus proche, il m'est arrivé de faire des beaux poissons dans les trente premiers mètres.
Au niveau de ce qu'on appelle "bas de lignes", il existe plusieurs types de montage, le plus simple pour débuter c'est le montage coulissant, un plomb de type olive sur le fil du moulinet, un émerillon agrafe, et un fil de type flurocarbonne, qui sera moins visible dans l'eau et donc aidera à ne pas éveiller les soupçons du poisson, avec un hameçon au bout, il suffit de mettre un appât dessus, et de lancer le tout dans l'eau. Je ne vais pas expliquer d'autres montages ici, je ne pense pas que ça soit utile, et compréhensible... Suivant l'état de la mer, marée, courant, hauteur de vague, houle, il faudra adapter son montage, en changeant le type de plomb. Suivant les espèces de poissons recherchés, et la saison il faut adapter l'appât, l'hameçon, et éventuellement rajouter de petits éléments sur le bas de ligne.
J'apprécie aussi pêcher avec des cannes légères, entrée de gamme, je prend du plaisir à sortir des poissons relativement gros avec une canne un peu merdique, c'est un peu plus "défi", j'ai déjà sortie un congre de quasi cinq kilos avec un ensemble prêt à pêcher de chez décath à moins de vingt euros, c'est assez marrant, ça fait mal au bras, et après le moulinet est hors d'usage..
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2) Quand pêcher :
On peut pêcher de jour comme de nuit, qu'il pleuve, vente, neige, ou fasse trop chaud. Suivant la période de l'année les espèces visées varient. Certaines saisons sont plus propices que d'autres, certaines conditions météos plus agréables. Il faut aussi être conscient du cycle de reproduction des poissons, qui en général fraient durant l'hiver, on évitera donc des les embêter durant cette saison, premièrement c'est pas cool, deuxièmement les poissons sont moins bons gustativement. En gros il faut ranger les cannes fin décembre, et patienter jusqu'à mi février, voir mi mars pour certaines espèces suivant les régions.
En hiver le poisson est moins présent sur les côtes, il se regroupe au large pour la reproduction, et pour aller dans des eaux plus profondes qui sont moins soumises à des variations de températures, effectivement contrairement au mammifères les poissons n'ont pas une température corporelle stable, elle varie selon la température de l'eau, une eau qui subit des variations de température fréquentes demande au poisson d'adapter régulièrement sa température ça lui demande de l'énergie et peut l'épuiser.
En méditerranée on pêche en général de mi février jusqu'à fin décembre, cependant la meilleure période de l'année reste avril à octobre. La météo est plus clémente, et le poisson plus présent. Selon la période on pêche différentes espèces de poissons. Pour les marbrés de mi-février à fin novembre, les daurades royales de mi mars voir début avril à fin octobre voir mi novembre, le loup (ou bar commun) se pêche toute l'année, de mi mars à fin décembre, le sars se pêche toute l'année, le congre toute l'année, le pageot toute l'année mais bien plus présent en période froide. Le rouget est présent durant les mois chauds, le chinchard, les oblades, bogues sont présent toute l'année, le mulet/muge est présent durant les mois chauds. Les poissons plats, turbots, soles se pêchent toute l'année. Les seiches durant les mois chauds.

Il faut prendre en compte les phases de lune, les heures de marées, les conditions météos. Cependant, il n'existe pas de moment miracle, enfin il est quasi impossible de déterminer un moment miracle pour pêcher, à tout moment le poisson peut être présent, comme absent. Il y a des moments plus opportun, ce qui ne garantit en rien le fait d'attraper un ou plusieurs poissons.
Les coups de mer (moment ou la mer se forme, vagues supérieur à un mètre, courant, vent du sud, souvent accompagné de conditions météos défavorables) sont favorable à la présence de poissons. Le fait que le fond soit brassé ramène de la nourriture sur ce dernier (coquillages, crabes, vers), c'est une aubaine pour le poisson qui peut se nourrir plus facilement. Cependant il est très difficile de pêcher avec des vents supérieur à 25km/h, ou sous la pluie.
Les mers calmes plus facile à pêcher, peuvent être aussi de très bons moments. Il faudra s'adapter, et s'armer de patience quoi qu'il en soit. Connaitre un peu son lieu de pêche, et faire des essais, changer d'appâts, de techniques, viser différentes espèces suivant les conditions.
Honnêtement je dis souvent qu'il n'y a pas de science exacte, j'ai tendance à "sentir" si le poisson est présent ou non, peut être que c'est lié aux observations inconscientes que j'ai pu faire. Il m'est souvent arrivé de me rendre sur un lieu de pêche, seul ou avec un ami, d'y croiser des pêcheurs et en discutant de dire "Bwarf, aujourd'hui c'est pas bon, par contre demain je pense que ça sera beaucoup mieux". Peu de poisson ce jour là, et le lendemain beaucoup plus de prises.
J'y vais avant tout pour passer du temps au bord de l'eau, loin de la civilisation.

3) Pourquoi pêcher :
Pêcher est avant tout un plaisir pour moi, me retrouver au bord de l'eau me fait du bien et m'apaise. J'ai toujours vécu prés de la mer, m'y rendre me ressource et me permet de faire le plein d'énergie. J'apprécie particulièrement les longues parties de pêche de nuit en été, les longues journées de pêche au printemps. Si je ne vais pas régulièrement voir la mer, je suis moins bien dans mes pompes... Bref c'est ma came. Je dis souvent que la pêche est une excuse pour me retrouver au bord de l'eau, et juste profiter de ces choses que la nature nous offre. Un ciel étoilé de nuit, sans trop de pollution lumineuse permet de voir quelques étoiles filantes, le bruit de l'eau qui vient vers le bord, la lune qui éclaire l'eau, le reflet de la lune sur l'eau, les couchés de soleil, les levés de soleil, les couleurs du ciel ... Tout ça est magique pour moi.
Je prend aussi beaucoup de plaisir à attraper des poissons, c'est pas si évident que ça, il faut s'adapter, essayer des choses. Je ressens de la satisfaction quand je suis récompensé pour mes efforts. Passer quatre heures, à regarder ses cannes sans la moindre touche, et paf, le scion s'anime, parfois on ramène le poisson, parfois non. Parfois c'est frustrant, et parfois c'est satisfaisant. En 2018 j'ai un souvenir très marquant, ma plus grosse daurade royale de l'année, 985grammes vidée, j'étais euphorique, comme un gamin le matin de Noël, il m'a bien fallu dix minutes pour redescendre sur terre et arrêter d'être excité comme une puce.
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Pêcher c'est aussi la satisfaction de manger quelque chose de bon, du poisson. Que je le mange seul, ou le partage avec mes amis, ma famille ça me donne le sourire. Je crois aussi quelque part que je réalise un peu plus la valeur de la vie en pêchant ce qui me servira de repas. Je ne prend pas de plaisir à tuer un poisson, je le fais par ce qu'il faut que je mange. J'essai d'avoir une attitude responsable, en prélevant le minimum, en sélectionnant des poissons ni trop gros, ni trop petit. Lors des parties de pêches ou j'ai la chance de multiplier les prises je relâche les poissons même de belle taille, si ils ne sont pas trop blessés. Je me contenterai de ceux "mal piqués", effectivement il arrive parfois que l'hameçon se plante dans les ouïes, dans le système digestif, ou dans la gorge du poisson. Dans ces cas là, le poisson est blessé et va donc avoir du mal à repartir, autant le garder. Si au contraire il est piqué juste en bord de bouche, il repartira facilement, heureusement c'est le cas pour 75% des prises. Il faut donc savoir choisir ses prises. Il est important d'adapter la taille d'hameçon si de petits poissons sont présents, plus gros, ou sans ardillon.

Allez quelques illustrations "La pêche c'est un prétexte pour le décors" :
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Je m'excuse d'avance pour le topique un peu bordélique, j'ai vraiment eu du mal à synthétiser, et rédiger. Si vous avez des questions je me ferai un plaisir d'y répondre (elles m'aideront très certainement aussi à percevoir les zones ou je n'ai pas assez développé, et inversement).
Je tenterai de faire quelques résumés de mes escapades pêche dans un futur proche. Peut être aussi quelques anecdotes.
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Re: De la plage à l'assiette

Message par enufsed »

Ah tu le vends bien ton sud même un breton y trouverait du charme B)

Je lis avec attention ton sujet car je me demandais toujours ce que les mecs pouvaient attraper comme ça au bord de l'eau, je ne pensais pas un instant qu'ils puissent choper de beaux poissons.

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rakumi
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Re: De la plage à l'assiette

Message par rakumi »

Merci pour ton partage!
J'apprécie particulièrement le paragraphe "Pourquoi pêcher" ainsi que tes photos. :)

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Swinn
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Re: De la plage à l'assiette

Message par Swinn »

Merci de ce beau partage asdf.
J'ai pour ma part toujours eu envie de pêcher mais je ne sais pas pourquoi je ne m'y suis jamais vraiment mis. Peut-être que là où je vais en bord de mer il y a des vagues, et que l' appel de celles ci est plus fort encore que celui de la pêche.
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Re: De la plage à l'assiette

Message par wallcreeper »

Merci asdf pour cette bouffée d'iode Méditerranéenne !

J'ai toujours été intrigué par ces pêcheurs littoraux, déambulant au milieu des cannes à pêche armé des mes jumelles...
Une pêche loisir, une pêche plaisir, une pêche éthique ! Vivement le partage et les anecdotes autour de tout cela !

Le modeste pêcheur de truite du continent te salue !
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts, Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages. J. Richepin

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Re: De la plage à l'assiette

Message par madeleine »

Merci Asdf :)
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: De la plage à l'assiette

Message par asdf »

Retour sur la sortie de l'après-midi du 20/03/2019.

La saison n'est pas encore réellement lancée, d'ici quelques semaines les daurades seront très présente sur les côtes, pour le moment elles sont encore, pour la plupart, au large. Du coup j'organise mes sorties en fonction des conditions météo, je vais à la pêche pour le plaisir de passer une demi journée au bord de l'eau histoire de respirer, de m'aérer, me changer les idées, j'ai assez peu d'espoir de prendre du poisson au vu de la saison. Le facteur déterminant est donc le vent. Je jette un oeil quotidiennement aux conditions météos, depuis mardi dernier le vent souffle relativement fort, plus de trente kilomètres à l'heure de moyenne, c'est chiant. Ca augmente la sensation de froid ce qui n'est pas agréable, puis les cannes bougent donc ça limite la détection des touches.
Depuis deux jours, je vois que le vent tombe en milieu de journée de mercredi (aujourd'hui), c'est une occasion d'y aller, en plus ce weekend j'ai un truc de prévu, si par chance ça mord, je me ferai un grand plaisir de faire découvrir le fruit de mon activité aux personnes que je vois durant le weekend.

En début d'après midi malgré la légère flemme, je me met un coup de pied au derrière, je prend mon matériel. Sac à dos avec : appâts, bouteille d'eau, moulinets, torchon, pull au cas ou ça caille, frontale, boite carte d'or remplie de plioirs et bas de ligne. Fourreau avec mes quatre cannes. Sacoche avec quatre boites de plombs, hameçons, perles, émerillons et divers bidules-trucs servant à pêcher. Manteau sur le dos, bien couvert histoire de pas me peler, mes quinze kilos de matos, direction le tram : 45 minutes de trajet, puis 3.5 kilomètres de marche. En descendant du tramway, je suis un peu dubitatif, le vent n'est pas vraiment tombé, ça souffle encore... Je marche, passe l'étang, ça souffle vraiment, ça va être agaçant.. je traverse les derniers passages cloutés, et je foule enfin le sable. La mer est assez calme sans être d'huile, il y'a peu de monde sur la plage, mais quelques personnes posé ça et là.
Je marche le long de l'eau, arrive sur la digue, m'avance dessus, je monte mes deux meilleures cannes (une bonne vingtaine de minutes), met des appâts sur les hameçons, du couteau pour commencer, je foire mes deux premiers lancés tant pis, je relèverai dans dix minutes pour vérifier l'état des appâts et déterminer la présence de crabes, ou autre nettoyeur d'hameçon. Je relève une canne, je vois que mon appât n'est plus entier mais pas réellement déglingué, "bwarf tant pis" me dis-je, je relance sans changer l'appât. Pareil sur l'autre canne. Le temps passe, quelques marcheurs passent, me saluent. Je relève mes deux cannes, hameçons nettoyé, couteau sur l'une, crevette sur l'autre, lancés toujours médiocre, fichu vent qui ne tombe pas.
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Deux hommes retraités s'arrêtent, j'en ai vu un la semaine passée avec qui j'ai discuté quelques minutes, cette fois ci la discussion sera plus longue.. Pas très intéressantes, du classique, anecdotes de pêche ce genre de trucs. On discute quand même bien une quarantaine de minutes, je prête pas attention à mes cannes, j'ai bien compris qu'aujourd'hui le poisson, bah il avait pas envie de se faire prendre, ou alors il était pas là ! La discussion terminée, ils s'en vont, je relève, pas de surprise plus rien sur les hameçons.


Le soleil décline doucement, la lune se lève je remet un bout de crevette sur une canne, sur l'autre je décide de changer et de mettre un morceau de sardine avec un hameçon plus gros. Je lance une première canne et suis content de la distance atteinte, m'apprête à lancer la seconde, et on me dit "bonjour", je me retourne, deux types qui me tape la causette pendant une grosse demie heure. Ils ne sont pas du coin, en fait un parle plus que l'autre mon âge environ, son pote plus âgé arpente la digue et prend des clichés du couché de soleil (du coup je discute, et je peux pas prendre de photos !). Il pêche en eau douce, vit à Lyon, il me montre quelques brochets, carpes qu'il a attrapé. Sur la fin de la discussions je vois ma canne avec une sardine au bout qui marque une touche, je dis "Ah ! Tiens !" Et la bam, grosse touche, je sors la canne du porte canne en galérant un peu, je ferre, je sens assez peu de résistance.. Puis je comprend rapidement en quelques tours de moulinets que j'ai raté le poisson. Je ramène la ligne, regarde mon appât, manger par le haut.. Manque de patience, ferré trop tôt.
Je suis un peu blasé d'avoir raté ce poisson, la dernière touche aussi flagrante c'était en décembre 2018.
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Je suis en demi teinte, blasé d'avoir manqué un poisson, et content d'avoir eu une touche, ça me donne un peu d'espoir et du coup je reste un peu plus tard que ce que j'avais prévu. Le vent est complètement tombé, et malgré la nuit il fait plus chaud que durant l'après midi. Je met de la sardine sur les deux cannes, et c'est le calme plat. Il fait nuit, je décide de ranger mon matériel, je n'ai pas envie de rentrer trop tard.

La suite au prochaine épisode, peut être demain, pas de vent prévu, qui sait.
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asdf
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Re: De la plage à l'assiette

Message par asdf »

Sortie pêche du 2 avril 2019 :

Voilà plusieurs jours que je n'étais pas allé à la pêche, douze exactement. Ca commençait à me manquer. Un weekend loin de la plage bien agréable ou je rentre un peu sur les rotules, des conditions météos pas toujours top quand je suis en forme, mon anniversaire, le contre coup de mon anniversaire.. Je n'ai pas trouvé ni pris le temps de prendre le tram, puis faire les quelques kilomètres à pieds me séparant de la mer. De faux regrets de ne pas y être allé plus tôt conditions météos, et horaires de marée particulièrement bonnes le weekend dernier.

Lundi j'aurai aimé y aller, impossible cependant de supporter le trajet en tramway, trop fatigué je suis. Du coup je me promet d'y aller le lendemain, même si je sais d'avance que je serai pas en grande forme, et que le ciel sera couvert.
Nous voilà mardi 2 avril, la marée haute doit être vers 19h30 (moment propice à la pêche se situant entre H-2 et H+2 marée haute -c'est pas le seul paramètre, et c'est pas pour autant qu'on attrapera rien en dehors, ou qu'on fera pas chou blanc sur cette tranche), je traîne un peu en début d'après midi, vers 15h je décolle de chez moi, passe à la banque récupérer une nouvelle carte bancaire, recharge mon abonnement transport en commun. Le tram est assez plein, je sens que le trajet va être long, et il l'est sur les deux premiers tiers, je suis à deux doigts de la rupture les trente premières minutes... puis la rame se vide, je respire à nouveau, je sais que la mer se rapproche, je peux m'asseoir, et lire quelques pages de Demian. Un arrêt avant le terminus je range mon livre, me roule une cigarette pour le trajet à pied.
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Une fois sur le quai du terminus, je me rend compte que le vent est un peu plus fort que ce que je pensais, et qu'il ne souffle pas sud est, mais sud ouest, j'hésite entre mes deux spots de pêche. Sur le trajet je m'arrête dans la boutique de pêche située à mi chemin, je parle un peu avec un des trois vendeurs, on prend des nouvelles, discute un peu, je lui fait part de mon hésitation entre les deux spots, il confirme ma pensée ça sera la grande digue. Je presse le pas et vingt minutes plus tard me voilà sur la digue.

Je marche sur la digue, croise quelques pêcheurs, j'en salue en retour. Me voilà à un endroit ou il n'y plus grand monde, je pose mes trois sacs (sac à dos, fourreau, sacoche), je monte aussi vite que je peux les cannes, les lignes. Je décide de mettre du vers américain (ou bloodworm) sur les deux cannes que j'ai monté. Je lance, comme d'habitude les premiers lancés sont toujours peu appuyés : fils secs faudrait pas bourrer comme un âne et casser la ligne. La mer bouge un peu, le ciel est nuageux, le vent est continu sud-ouest, le courant est sud-est et ça me va, c'est un bon courant pour cet endroit.
Je remonte une canne pour lancer un peu plus loin, l'appât est intact, je relance (pas beaucoup plus loin, ce qui m'agace) je fais pareil avec l'autre le lancé est meilleur alors que la canne est moins bonne. Un pêcheur que j'ai vu lors de ma dernière sortie et a qui j'ai filé mes restes d'appâts la dernière fois, me dit bonjour, on échange quelques mots, quelques infos.
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Un peu avant dix neuf heures je décide de vérifier l'état de l'appât sur une canne si c'est intact je relance et ne relève pas l'autre. C'est le cas. Je monte une troisième canne, plus petite que les deux autres, le soleil décline doucement et vu que j'ai pas beaucoup de touches (aucune en fait), je me dis que je vais mettre une canne à la sardine pour le congre, mostelle, ou loup flemmard
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Un type passe avec sa fille, me pose quelques questions, on papote une minute ou deux. Il me souhaite une bonne soirée.
Et là, paf ! Quelques minutes après dix neuf heures le scion d'une de mes cannes bouge un peu, c'est une touche ! Je ferre, je sens le poisson pas bien lourd, mais poisson. Je doute un instant entre deux vagues ne sentant plus le poids, puis je sens à nouveau le poisson donner quelques signes de résistance à se rapprochant du bord, je sors une petite daurade royale, la première de l'année ! Je suis content malgré la taille, et encore plus content quand je vois que cette petite daurade est piquée juste sur le bord de la bouche, facile à décrocher, presque pas blesser elle repartira grandir facilement. Je la décroche et immortalise le moment avec mon téléphone. Mon visage arbore un joli sourire, je vais rapidement voir le pêcheur qui est passé et s'est installé un peu plus loin, je lui montre la photo, et lui dit "Elles sont enfin là !". Il partage ma joie, mais me dit que son matériel moins performant que le miens ne lui permettra pas d'atteindre les mêmes distances.
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Un peu euphorisé je remet rapidement un vers sur la canne, effectue un très bon lancé. Je vérifie l'autre canne plus rien, vers, lancé correct, et l'attente reprend. Je change le bout de sardine sur la petite canne, la relance à un endroit différent.
Un couple passe à ma hauteur, me dit bonsoir, je papote un peu avec le mec, il me demande ce que j'attrape, il me dit qu'il est venu pour essayer d'attraper une sole, je lui dit que c'est possible d'en faire ici, ils s'installent avec une canne à une quinzaine de mètre de moi.

Un peu avant vingt heure l'attente commence à être longue, et paf touche à nouveau. Je prend la canne en main, patiente un peu, vérifie la tension... rien. Je ferre quand même... Rien. Je remonte la ligne, m'aperçois que le vers a été attaqué. Je le change. Relève les cannes, sardine intact autre vers bouffé. A ce moment là j'hésite un peu, je constate qu'une ligne est un peu emmêlée, que je dois changer une partie du bas de ligne.. Ca va me prendre quelques minutes, le soleil est très bas derrière les nuages, est-ce que je pousse un peu plus longtemps ? Est-ce que je suis raisonnable et range ? J'opte pour rester un peu plus, me doutant que c'est une connerie. Je remet la ligne à l'eau. Je vérifie l'autre canne, plus de vers. J'en remet un alors qu'il fait nuit, je lance mal, je m'agace et remonte immédiatement, je tente un lancé très appuyé, trop appuyé, j'ai le bras qui lâche un peu sur la fin du lancé, a quelques centimètre prés de péter la canne sur les rochers. Je suis très agacé à ce moment là. Je décide plier d'abord la petite canne, de ranger un peu le matériel, espérant avoir une touche dans dix minutes que je m'accorde.
Rien de plus, il fait nuit noir, je range mon matériel en râlant, j'ai 45 minutes de marche, ma frontale est en fin de batterie... Je suis quand même content d'avoir enfin sorti un poisson en 2019, je relativise

En marchant sur la digue, je m'aperçois que l'attente du tramway va être longue. Je consulte l'application pour les horaires, je n'arriverai jamais à temps pour le prochain, je devrais prendre celui d'après... Je serai chez moi vers 23h... J'ai la dalle ! Sur le retour je lis quelques dizaines de pages de Demian, me voilà dans mon quartier.

Je pense que je raconterai une sortie prolifique, ou avec gros poisson la prochaine fois :lol: .
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Re: De la plage à l'assiette

Message par madeleine »

C'est bien le plaisir même pas douteux d'aller au bout et même au-delà :)
Ça m'a rappelé plein galères heureuses, merci asdf (même si je me doute que ce n'était pas ton but premier :D )
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: De la plage à l'assiette

Message par Swinn »

Sympa tes aventures de pêche asdf, j'aime bien les lire.
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