Tel l'oiseau

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wallcreeper
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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Au ras du jour, orée d'un bois
cyprès et au loin, dans la haie là bas
le crépuscule de l'été enflamme des entêtés
une lueur rouge d'un soleil apaisé
oriente des boussoles effrénées
qui sans frein laissent vivre leur instinct
ça s'agite, sous cette frénésie d'un rien
cette survie si, loin , pour tout un chaque "un"
l'oiseau'rnitho au pas de sa porte
s'égaille de ces êtres fragiles qui le transe porte
qui, aux cons fins de leur vie, prennent cette porte
il tique de tous ces tchics, d'une musicienne grive
d'un familier robin ou des merles d'humeur vive
une telle folie, une liberté qui ravive
quand le ciel ouvre sa carte
voilà les repères dont aucun ne s'écarte
rien ne se crée disait descartes
pour trouver un chemin,
vers ce destin lointain, ce lent demain...

(un temps assis sur un perron, oisillon volant dans les songes, à écouter ces brins de plumes nous quitter pour mieux nous retrouver)
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts, Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages. J. Richepin

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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

On y est, le grand déballage vient de s'initier...

Après quelques prémices des jours durant, le torrent de vie sans précédent déferle au dessus de notre indifférence
nous humains qui vaquons à nos futiles occupations, certains êtres zélés fuient pour leur survie, avalant d'infinies distances
5 paires d'yeux encore embrumés du petit matin campent de pied ferme au sommet d'une colline,
attendant patiemment mais nerveusement qu'à l'horizon des frêles silhouettes se dessinent...
quelques cris déchirent l'aube, merles et grives sont les derniers voyageurs de l'invisible,
et laisse doucement place à la masse de vie qui semble indivisible...
Les premiers migrateurs du jour attendent fébrilement que l'astre solaire se devine, les illuminent
pour se gorger de sa douce chaleur, pour lire ce chemin que les rayons dessine...
La tension monte, les chiffres pleuvent, le torrent gonfle jusqu'à déborder de nos fragiles vues
Les vols s'enquillent, tourbillonnent, s'enroulent puis défilent jusque ce que l'observateur n'en puisse plus...
Ces milliers d'apatrides se font fi des frontières tracées dans le paysage, par ces humains qui croient que la terre se possède
fuient les territoires bientot glacés à travers monts et vallées, affrontant pour certains les déserts, aucun ne cède
à cet instinct qui les porte si loin, nous laissant une petite plume dans nos rêves...

Premier gros pic de migration chez l'oiseau, la Sibérie si accueillante à la belle saison, devient un enfer et damnation pour qui a de la raison
plusieurs dizaines de milliers de paires d'ailes ont traversés les jumelles, se sont accumulées dans des comptes infinis, des contes aussi
matinée finie, le chiffre tombe... 55000 oiseaux aux airs de colombidés, ces pigeons qui sont ramiers, parfois colombins
sans compter tous les autres petits, dont le passage est tel que bien malin qui peut tout inventorier...

le temps d'écrire ces lignes, un temps de midi d'octobre, plusieurs centaines de pinsons se succèdent, 12 milans les ont toisés
et quelques hirondelles, bien pressées, nous rappellent qu'il y a peu, c'était l'été
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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

La dernière salve

Matin de brume, un automne qui s'enrhume...
Un rayon perce à travers les nuages, comme un bel adage.
L'oiseau est affairé, de son couteau les jeunes pousses à couper,
les choux raves à pro faner, les kales à ficeler,
il agite sa lame, porté par un air de vague à l'ame.
Au dessus de lui, ça s'agite, ça s'enfuit,
un torrent qui roule, une déferlante dans un ciel de houle.
Point d'écume seulement une ribambelle de plumes...
La lumière rasante révèle les couleurs, les volatiles s'illuminent de sa maigre lueur
ces chardos miroitants, des bruants chatoyants, parfois un tarin verdoyant
L'oiseau croise le regard d'un milan, rapace royal à l'oeil perçant.
Ce fragile prédateur lui fait l'honneur, de le toiser d'un vol rasant.
Soudain un cri le sort de sa torpeur, il chausse ses jumelles avec ardeur
un bouvreuil, pas ceux qui nous rendent pivoine, mais bien un trompetteur.
Cet égaré se distingue par sa rareté, chevauchant monts et vallées
depuis une République oubliée, des Komis elle est nommée.
Du fin fond de sa Russie, un tsar de Sibérie a décidé par ce cri
d'adouber un s'aidant terre jardinier qui de ces voyageurs s'est épris.


L'oiseau est désabusé de ne pouvoir profiter,
de son temps donné pour nourrir des clients au marché,
ses congénères qui de tout ceci s'indiffèrent
qui ne comprennent pas que ce monde dégénère...
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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Prémices d'hiver

L'automne est las, la Nature en a fini de ses grands débats
L'horizon se met à nu, ce bosquet, cette orée, aveugle qui ne l'a perçu
Ciel et soleil se sont changés, habillés de tamisé, déversant des larmes tellement attendues
La terre de champs et bois se craquèle, dans ce gel d'un paysage poivre et sel
Partout les fruits par leur fragilité se dévoilent, de ce vent leur habillage ayant mis les voiles
de ces feuilles grisonnantes, luisantes, parfois d'un souffle frelotantes et à jamais grelot tente.
Gratte-cul, aubépine et autre kaki, un menu qui à certains retardataires ou vaque à terre suffit.
En ces temps contés, journées qui défilent, alors qu'à l'aube déjà la nuit se profile.
Ce lendemain parait lointain pour ceux qui biens certains paissent, se faisant fi de ceux qui paressent.
Au matin vient le terne et le gris telle cette litorne grive,
cette brume qui s'élève sur la sylve qui s'éveille, libérant un rayon de précieux soleil
Rageusement des pics d'impatience tambourinent quelques troncs en sénescence
à la conquête d'une vers mine, parfois pour qu'un couple se détermine
A d'autres fenêtres embuées un frêle tambourin s'entend,
celui de petits becs affamés de ce tournesol dont ils sont friands.
Soyez patients passereaux chatoyants, bientôt vous dégusterez ce trésor des champs,
Que des amoureux de plumes ont semé, rien qu'à votre destinée.
Arrive la fin d'après-midi, quand le jour s'éclipse face à la nuit,
cette atmosphère d'entre chien et loup, qui déboussole seigneur Hibou.
Grand d'yeux ce Duc, hululant en ce moment presque glauque,
déchiré par quelques geais harcelant de leurs cris rauques.
C'est le tour des chevêches et hulottes, accueillant la pénombre d'une mélodie qui chevrote
un écarlate renard dans le pré voisin mulote, sous l'éclat d'une lune qui sans son manteau roux grelote
Plus qu'un crépuscule, une aube, d'un l'hiver voyons, veillé par un bienveillant chasseur céleste, Orion
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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Un petit mot tout con, un hommage à un compagnon,
triste nouvelle au mercredi matin, alors que l'oiseau se pavanait au marché pas loin,
mon fidèle copain m'avait quitté, 7 ans après que je l'ai rencontré
un embryon de calcaire habillé, sauvé d'un bord de mare asséchée
un temps sous une aile couvé, puis par une gallinacée attentionnée.
Une mère poule pour un bec plat, lui n'en a jamais fait tout un plat
en découle un problème d'identité, un sentiment d'un soi égaré
à un être qui à lui un jour s'est révélé, face à une semblable tant espérée,
cette coquette qui quand cane, plutot que caquète...
Tous deux bien apprêtés, avec une aise toute mesurée
allaient et venaient à leur guise, aucun besoin qu'ils ne se déguisent
pour se prendre pour des chats, dont le menu s'apprécia.
une gamelle de croquettes, que dents et becs se partagent, non sans conquête
un salon de poils et plumes mêlées, quand la porte reste entrebaillée.
Un dernier voyage pour un ami quotidien dont l'instinct de voyager du début s'était éteint,
Jusque ce dernier chemin, mon Canard que ma pensée étreint...
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Re: Tel l'oiseau

Message par Bulle d'o »

oh mince, Canard?
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

Les désorientés (2012) de Amin Maalouf

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Re: Tel l'oiseau

Message par Pascalita »

:hug:

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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

En effet Bulle, après avoir longtemps défié le Grand Duc, Canard a croisé une bête à poils et cela lui a été fatal...
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Re: Tel l'oiseau

Message par blue hedgehog »

Zut alors pauvre canard! Et toi ça va c'est pas trop dur ?
Une bougie offre sa lumière aux alentours, pendant qu'elle se consume. (Proverbe chinois)

Invité

Re: Tel l'oiseau

Message par Invité »

Ooooooh, pov’ Canard! Et pov’ Wallcreeper :'(

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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Tic tac, Tic tac, la trotteuse démarre sa course avec les sens.
Dans ces frimas d'hiver, alors que les foyers au soir s'éclairent
les festivités passées, les gallinacées n'y ont pas été épargnées
le soleil se relève d'un abat jour, un solstice comme complice.
Tic tac, Tic tac, des horloges se réveillent, s'affolent après cet hivernal supplice
Ces vers et graines ne seront qu'un souvenir, ce qui pour eux étaient un délice.
Des êtres qui dans la tête ont compas et boussole, pressentent la passion qui s'immisce.
Les cœurs bouillent à chaque rayon de soleil, les notes et chanteurs s'en brouillent
La mélancolie de la grive draine cachée dans son if, répond à un merle explosif
Petits et grands n'attendent pas le printemps, impatients ces oisifs...
Mésanges et pigeons s'affairent ça et là, remplissant cette cavité de brindilles et plumes
cherchant une fourche, cette branche qui supportera un nid, parfois une enclume.
Sur chaque mare, dans l'étang, les canes cancanent pour se faire passer la bague à la palme
Un coup de vent et commence le grand chambardement
de ces cigognes qui d'ordinaire face au mistral perdant rament en vent contraire,
profitent d'un coup d'accélérateur, ce vent d'autan le TGV des planeurs.
Dédaignant son campagnol, le milan lui aussi prend les devants
Premier arrivé, premier servi, qu'on entend...

Point d'avance dans cette étonnante douceur, la Nature a encore ses pendules à l'heure
Elle ne fait que fi du temps qu'il fait, personne ne saura ce qu'il sera le lent demain, et c'est bien là son malheur

Tant la végétation semble pointer le bout de son nez furtivement, oubliant toute prudence, temps les oiseaux restent dans l'ignorance. Il ne font que suivre leur horloge biologique, dont l'activateur est souvent la durée du jour, un agitateur qui aiguise les hormones. Nous y prêtons plus attention car nous même sommes désappointés par ce changement, attentifs à tout ce qui nous semble différent.

Merles et grives entament leurs chants nuptiaux (et migration pour les globe trotter) dès début janvier, et cela s'amplifie lorsque les conditions sont propices. Les étourneaux sont déjà affairés à préparer l'heureux évènement, les pics batissent dans des cathédrales vivantes et se jaugent sous des roulements de tambours plutot que des calembours. La cigogne, qu'on considère souvent comme une miss météo, ne sait pas de quoi demain sera fait, mais sait que ces derniers jours, elle a pu mettre le turbo !
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Re: Tel l'oiseau

Message par Troglodyte-mimi »

C'est magnifique wallcreeper Merci!

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Re: Tel l'oiseau

Message par Inachis »

Ca fait un moment que j'ai quitté la France mais quand j'y reviens, surtout en Picardie, ce qui me frappe, c'est le silence des forêts. Les oiseaux sont en train de disparaître, et c'est un drame. Avez-vous remarqué ce changement si vous êtes nés avant les années 90?

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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Inachis, en effet, ce changement est flagrant et les voyants sont cramoisis (pas que le roselin) pour les populations d'oiseaux locaux, particulièrement les populations de passereaux et autres oiseaux de petits gabarits. Cela est d'autant plus fort que le degré de spécialisation de l'espèce est élevé (en régime alimentaire comme milieu naturel).
En revanche les oiseaux des milieux forestiers ne sont pas encore ceux qui montrent le plus fort déclin, la forêt (enfin, quelle forêt...) progresse toujours en France et ce ne sont pas les milieux naturels qui subissent le plus d'agressions, exceptées climatiques. Les espèces forestières patissant le plus des chutes d'effectifs, parfois alarmantes, sont les insectivores transsahariens notamment les pouillots, fauvettes et surtout les gobe mouches, avec la mention très mal pour le gobe mouche noir. Faute au changement climatique, et la douceur hivernale et printanière qui avance les pics de population de leurs proies et surtout celles des nichées en cours. 15 jours à 3 semaines d'avance dans le développement notamment de chenilles et "moucherons" sont très préjudiciables, les oiseaux ne pouvant avancer leur retour de vacances tropicales à cette échelle de temps trop courte pour un instinct... Même les locaux (mésanges) en subissent les conséquences et font moins de nichées.
Pour ce qui est des milieux prairiaux malheureusement, c'est la cata ! Le résultat à la fois des campagnes de drainages agricoles qui ont toujours lieu ( :cry: ), de la banalisation des milieux avec la généralisation des prairies artificielles jusque parfois plus de 1300 mètres et des changements de pratiques agricoles en découlant, avec les fauches toujours plus précoces, pas évident pour mener à bien sa nichée. Bergeronnettes, alouettes, vanneaux, oedicnèmes et courlis sont en fort déclin, à ceux là se rajoutent ceux du bocage associé et profitant des champs pour s'alimenter. Ne parlons pas des populations de martinets et hirondelles...

Dans tous les cas, il est nécessaire de s'inquiéter, initier un changement et ne pas s'affoler encore car des solutions existent encore. Le tout est de faire entendre ces solutions qui n'auront pas un effet uniquement sur les populations d'oiseaux mais sur l'ensemble de l'écosystème voire de la biosphère, lui permettant par ailleurs d'augmenter sa "productivité" (terme que je trouve inapproprié en écologie théorique). Réhabilitation des haies et du bocage, enrichissement par humification des sols, retour à une gestion raisonnée des paturages, gestion durable de la forêt, arrêts des biocides les plus nocifs... Je ne peux les citer toutes mais les circonstances nous "obligeront" à les mettre en oeuvre (en gros, repenser la place pourtant prépondérante du vivant et de la nature dans nos systèmes de production et de gestion de l'espace) du fait des bénéfices que cela apportera à la globalité.
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Re: Tel l'oiseau

Message par Troglodyte-mimi »

Hors-sujet
Wallcreeper, d'oiseau à oiseau :D je me permets d'attirer ton attention sur les replay du 13h de TF1 qui parlent des Terres Australes et de leurs oiseaux du bout du monde j'ai fais remonter le sujet Terres Australes mais me suis dit qu'un petit mot sur ton post pouvait avoir du sens...

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wallcreeper
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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Cette eau que l'on croit dormante, cette mare à la torpeur apparente
un amphithéâtre à quoi tique, où à la surface parfois se borde un dytique.
Ce petit point d'eau, cerclé de saules aux chatons soyeux est drapé d'un délicat costume duveteux
les graines de massettes, telles un oreiller éventré, nous occultent une dure réalité, un combat effréné.
Grenouilles et Tritons s'y sont rassemblés et se défient pour une femelle tant espérée
Qu'elles soient rieuses, vertes ou agiles, rien ne leur enlève cette verve habile
qu'un rayon de lumière éveille tôt, un petit coasse ment, devient vite un concerto.
Cacophonie qui résonne aux oreilles d'un crapaud, baryton discret caché plus haut.
Sous cette musique aux airs d'idylle, les tritons s'exposent d'une danse d'un corps gracile
habillé pour ce bal printanier, qu'ils soient communs, alpestres voire crêtés.
Ils se succèdent sur la piste de danse, espérant éviter le "faut pas", la malchance
De tout cela fleuriront amas et rubans, œufs d'eux flottant ça et là, entre œufs s'agrippant
avant d'éclore en un véritable fouillis, un foisonnement d'orphelins têtards, la mare prend vie.

Un oiseau un temps au bord de sa mare narre ce qui se trame sous ses yeux, surplombé par des mésanges qui prospectent et furètent en quête d'un creux, un lieu pour des nichées, un recoin à l'abri des regards dans un frêne têtard.
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Re: Tel l'oiseau

Message par Oxalis »

Merci Wallcreeper pour ta belle prose et tes envolées poétiques ! :)

Je souhaite moi aussi partager avec vous quelques observations qui m'ont fait briller les yeux la semaine dernière, à l'occasion de vacances cévenoles. Voici trois (modestes :honte: ) haïkus pour décrire ces petits moments de grâce éphémère...


Village endormi ;
Personne ? Là, l'éclair blanc !
Un Cincle Plongeur...

Il s'ébrouait joyeusement (bon, j’interprète :P ) dans un petit ruisseau longeant un parking, en bordure d'une petite ville mignonne mais un peu morne par ce matin d'hiver... (autant dire qu'il a illuminé la fin de ma balade !)


Hêtraies sommitales,
Un fruit rouge sur vos fûts gris ?
Oh ! Bouvreuil Pivoine !

Voilà un bel oiseau que je rêvais de croiser depuis longtemps ! C'est son cri doux et mélancolique qui m'a fait tourner la tête vers le sommet d'un hêtre....

Hop ! Par-dessus la voiture...
Tu nous as surpris,
Cigogne des gorges !

Dire que j'ai inclus le mot "voiture" dans un haïku... :huhu: Sur le chemin du retour, dans un virage des gorges du Lot aux couleurs ravivées par la pluie, une cigogne nous a soudain survolés, pouf ! Je crois que c'était une blanche, mais ç'a été tellement fugace que je n'en suis même pas sûre. J'ai vérifié, les deux espèces sont sur le site... Je ne savais pas qu'il y en avait dans ce coin de la France !


Voilà pour cette fois ! Je reviendrai sans doute tantôt parler de chants d'oiseaux...
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Re: Tel l'oiseau

Message par Cyrielle »

Bonjour,
j'adore le mois de mai :ensoleillé:
Depuis quelques jours, en repos, je me réveille aux aurores pour déjeuner sur mon balcon (urbain mais entouré de parcs et arbres hauts) et je me délecte du chant des oiseaux en étant de plus en plus curieuse de ce que j'entends.
J'ai découvert ce matin en même temps le site ornithomédia, et le doux nom de mon live du jardin quotidien : le "chœur de l'aube" :amour1:.
https://www.ornithomedia.com/pratique/l ... nal-02210/

Par contre, c'est pas gagné pour l'identification :?.
Je connaissais déjà le son de merle et tourterelle. Je sais que nous avons des pics-verts et des rouge-gorge, pas mal de pies aussi.
Pour les autres, euh… y'a sans doutes des fauvettes, troglodytes et peut-être rossignol, mais je n'entends pas pour l'instant ce qui différencie plus précisément leurs chants, déjà sur la page d'identification :^).
https://www.ornithomedia.com/pratique/i ... ete-00750/

En plus je ne parviens pas à les voir, même avec mes jumelles 10x50 : je n'aperçois que des tâches brunes et quelques nids je crois.
Je vais persévérer, d'autant plus que je tente des enregistrements avec mon tél portable (j'ignore comment joindre un fichier .mpeg ?).

Est-ce que @Wallcreeper ou d'autres passionnés ont des conseils à me donner ?

J'envisage depuis longtemps d'acheter un bouquin. Lors des quelques sorties LPO dont j'ai bénéficié (en hiver et bord d'océan), on m'avait conseillé le "guide ornitho Delachaux" (assez général je crois) car je me balade à la fois en ville / campagne /zone côtière et zones humides.
Est-ce que vous avez d'autres avis ?

Bonne journée à tous !
Y'a trop de monde sur les gradins... Le spectacle du monde nous appartient !

Invité

Re: Tel l'oiseau

Message par Invité »

Le guide Delachaux est très bien. Personnellement, j'aime bien aussi le Guide vert des Oiseaux de France (Solar) pour la qualité de ses notices plus que pour ses photographies parfois trompeuses, et pour son introduction très fournie en informations. Il comporte aussi un espace pour les notes personnelles.

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Re: Tel l'oiseau

Message par baptiste »

Pour les chants il existe un guide spécifique assez bien fait avec cd d'accompagnement : https://books.google.fr/books/about/Gui ... edir_esc=y
A cause de mon mode de vie mon accès internet est sporadique donc pas de panique

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Re: Tel l'oiseau

Message par Cyrielle »

Merci à vous !
Je vais donc acheter le "guide ornitho"...
Le bouquin dont tu parles, Baptiste, me fait rêver : je crois que j'adorerais cette approche ! Mais il est épuisé et hors de prix en "occasion" (150€ 8o), je chercherai dans les bouquineries. Mais du coup, ce matin, j'ai essayé d'écrire les chants "twiiit twiiit twiiit", "tirli tirli tirli tirli"... Je me suis bien amusée même si je n'arrive toujours pas à les identifier :huhu: .
Y'a trop de monde sur les gradins... Le spectacle du monde nous appartient !

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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

[mention]Cyrielle[/mention] excellent choix, le guide ornitho de Lars Svensson et al. reste la bible de tous les "birdwatchers" de terrain quelque soit leur niveau de part tant sa précision que la richesse de son contenu. Pour le côté plus artistique, je conseille le guide des oiseaux d'Europe de Lars Johnson, son précurseur (chez Nathan il me semble), où la patte du dessinateur et une touche de réalisme se rajoute à l'aspect purement d'identification. Pour ce qui concerne les rapaces, le guide des rapaces d'Europe de Benny Gensbol est une perle, tant il est pédagogique, détaillant tous les aspects de l'écologie de ces fascinants oiseaux et avec les photos et illustrations d'une qualité inégalée.

En ce qui concerne les chants d'oiseaux, il est extrêmement difficile de retranscrire par écrit un chant entendu, et de même d'identifier un oiseau par la retranscription de son chant par quelqu'un d'autre. D'expérience, chacun a sa propre "traduction" de ce qu'il entend, de part son expérience 'auditive et va remarquer un accent, une tonalité voire une succession de notes pour identifier un oiseau chanteur. Le site https://www.oiseaux.net/ est particulièrement fourni en chants d'oiseaux, présentés à chaque fiche d'identification d'. Il reprend notamment les enregistrements de Jean C Roché, référence en la matière du temps de la cassette audio et du CD, dont les "oeuvres" doivent encore être accessibles. Le site https://www.xeno-canto.org/ est une référence en la matière et n'est pas simplement réservé aux spécialistes.

Tu peux aussi participer aux sorties printanières organisées par les associations locales, il y a surement ce qu'il faut dans ton secteur, hors confinement j'entends bien sur...

Ensuite, mon vécu dans ce domaine me permet un conseil, la meilleure manière d'apprendre des chants d'oiseaux est... de les observer ! Tu associes alors de manière plus intuitive, après une quête parfois effrénée de l'auteur de quelques notes, l'auteur et la mélodie proposée.
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts, Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages. J. Richepin

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Cyrielle
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Re: Tel l'oiseau

Message par Cyrielle »

Merci Wallcreeper !
J'ai découvert oiseaux.net, les chants y sont plus faciles à décrypter pour moi que sur xeno-canto (lié à ornithomédia).
Je fais déjà quelques sorties LPO, mais jamais en ville c'est vrai : j'y penserai ;).
Quant à voir les zozios de chez moi, c'est toute ma difficulté pour l'instant mais je persévère.
Y'a trop de monde sur les gradins... Le spectacle du monde nous appartient !

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baptiste
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Re: Tel l'oiseau

Message par baptiste »

Bon c'est officiel j'ai des nichées partout chez moi...

Au moins deux nichées de pinsons tout juste volantes qui tiennent absolument à se jeter dans la gueule des chiens. Et surtout une nichée de mésanges bleues dans un nichoir tout juste posé.

A ce sujet j'ai une question pour les spécialistes : ça fait un moment que j'ai arrêté le nourrissage hivernal mais il restait du tournesol dans la réserve d'une des mangeoire. Du coup les adultes de mésanges passent leur temps à y aller et je suis pas sur que ça soit optimal pour le nourrissage des jeunes. Du coup je fais quoi ? Je leur enlève ? J'en remet ? Je les laisse finir le stock ?

En bonus la photo d'un passage de relai entre adultes :
FB_IMG_1589355484294.jpg
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
A cause de mon mode de vie mon accès internet est sporadique donc pas de panique

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wallcreeper
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Re: Tel l'oiseau

Message par wallcreeper »

Un temps volé au pied d'un arbre, alors que le jour rend ses armes,
une journée bien menée, où des baies grappées s'égrainent plus que de minutes comptées.

Le murier ce modeste qui me domine, vrombit, crécelle tout emplit de p'tites vies...
Les hannetons fêtent l'été en chamaillant et bousculant, des ados gauches et entêtés.
Sortis de cette terre où ils se sont larvés, les voilà métamorphosés.
Criquets et sauterelles rythment de pattes et ailes cette apaisante et annuelle ritournelle.

Dans ce concert improvisé, un Hypolais, ce voisin polyglotte, furète et quête cet insecte
un papillon, ou à défaut un moucheron qui nourrira d'une becquée un petit affamé.
Il ponctue l'air de sa trille et s'énerve de ce jour qui s'étire, enfin se faufilant entre les brindilles
Temps est de rentrer, à demain son jour, et sa nuit
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts, Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages. J. Richepin

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