L'évaluation de l'intelligence

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dani
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L'évaluation de l'intelligence

Message par dani »

J'espère cette fois ne pas m'être trop égarée dans les topics. Celui ci me semble différent de celui qui évoque d'autres tests de QI, car plus largement ce texte décrit les différentes types de mesures de l'intelligence.

C'est un texte de Lautrey "L’évaluation de l’intelligence :état actuel et tentatives de renouvellement ". Cet spécialiste met plusieurs publications à disposition sur son site http://jacques.lautrey.com/psychologie- ... ection.php , dont ce texte qui est un chapitre de livre

http://jacques.lautrey.com/docs/pdf9_L_ ... igence.pdf

Il part d'une question qui me préoccupe mais que je peine à expliciter, et que lui décrit très intelligemment ainsi : "Le phénomène curieux, sur lequel je voudrais m’arrêter aujourd’hui, est que ce renouvellement des théories sur l’intelligence ne se soit pas accompagné d’un renouvellement correspondant des instruments d’évaluation de l’intelligence. Pourquoi les évolutions théoriques n’ont-elles pas engendré de tests d’intelligence capables de supplanter les tests psychométriques classiques, c’est à dire les tests inspirés des idées de Binet et de Wechsler, ou de Spearman et de Thurstone. Il y a là un paradoxe qui servira de fil directeur à mon propos"

Son développement est fort intéressant, je n'ai pas le temps de le résumer mais il est aisément accessible dans son texte ,allez directement à la conclusion en page 22.

Et ici le résumé de sa réflexion : le fond du "problème" est que les approches utilisées sont relativement statiques, alors qu'il faudrait adopter une approche résolument dynamique

"Toutefois, les approches stucturalistes jusqu’ici adoptées dans le domaine de l’intelligence, la théorie de Piaget et l’approche factorielle, ont décrit des structures qui sont statiques et qui, pour cette raison, ne sont pas appropriées pour trouver le chaînon manquant. Il faut en effet parvenir à comprendre comment les multiples processus mentaux qui entrent en jeu dans la performance interagissent pour former un système et comment ce système évolue au cours même de l’activité intellectuelle. C’est donc une sorte de structure dynamique qu’il faut tenter d’appréhender, du type de celles que forment les systèmes sdynamiques non linéaires. Ceci suppose une réorientation du cadre théorique de la recherche sur l’intelligence, mais aussi sans doute une réorientation des méthodes d’observation. La modélisation de la dynamique de la pensée exige en effet des observables appropriés, c’est à dire recueillis au niveau de l’individu, dans le décours même de l’activité intellectuelle, avec une très forte densité temporelle. Il est vraisemblable que l’analyse en temps réel de ces
observables, et leur comparaison à des modélisations permettant de les interpréter, dépasse les capacités de l’observateur humain et doivent être pris en partie en charge par un dispositif informatique. Quoi qu’il en soit, le paradoxe qui a servi de fil directeur à cet exposé laisse penser que seuls des instruments donnant les moyens d’évaluer à la fois la performance globale et la façon dont les processus cognitifs ont été orchestrés pour la produire, auront quelque chance de supplanter les tests d’intelligence classiques
."

ci-dessous la fin de sa conclusion, pour vous donner envie de lire son texte
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Re: L'évaluation de l'intelligence

Message par Louise »

Ce chercheur doit faire partie des derniers différentialistes dinosaures sur terre :D. (je pense que je suis née pour être différentialiste, c'est l'approche qui me cause le plus! observer et décortiquer les différences inter-individuelles...)
Je vais lire ses productions et revenir.
Mais oui, intelligence en contexte, ça me parle, évidemment. (il vaudrait mieux, c'est le job du psychologue que de déterminer la place du contexte dans les performances aux différents tests)
Mais aussi, il ne faut pas oublier ce qui détermine le choix d'un outil : on choisit aussi un outil de mesure en fonction de la finalité de la mesure, de son temps disponibles, de ses capacités, de sa simplicité d'usage, et du fait que tout le monde saura reconnaître la valeur de ce qui est mesuré. Bref un cahier des charges bien plus contraignant qu'en recherche pure, donc on fait pas avec le meilleur outil, plutôt avec le moins pire, ou le plus adapté.

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