De la difficulté de bien communiquer

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Invité »

Je profite également d’avoir un peu de temps ce matin pour répondre aux posts précédents. Veuillez m’excuser de ne pas vous avoir répondu plus tôt, ce n’était pas l’expression d’un désintérêt mais j’ai eu besoin de mûrir des réponses et par ailleurs :huhu: j’ai une vie en dehors du forum. Et en ce moment, plein de boulot!

[mention]hosen[/mention] j’ai été très intessée par tes interventions. Pour ma part, parler de la communication « de masse » ou en tout cas qui n’est plus entre deux personnes n’est pas vraiment un hors sujet. Mais il me semble qu’elle ne répond pas aux même règles. Les enjeux de pouvoirs sont plus grand, il s’agit alors qu’une personne ou qu’un petit groupe rallient beaucoup de personnes par leur communication à leurs idées.

Lorsqu’il s’agit de communiquer entre deux personnes ou quelques-unes, il me semble que le fait d'être d’accord, ou de convaincre, ou de rallier à une cause n’est pas nécessairement l’enjeu de la communication. Mieux se comprendre, ou débattre agréablement d’avis différents, divergents peut suffire. Il n’y a pas nécessairement un maître et son esclave, celui qui sait et celui qui ignore. Et heureusement. La manière de communiquer par contre peut rendre l'échange plus ou moins fertile, être plus ou moins utile. Et c’est palpitant, je trouve.

J’ai beaucoup aimé l’exemple que tu as choisi pour illustrer « autre temps, autre mœurs ». Mais au-delà de l'époque, communiquer autrement aurait enlevé de la force à son discours. Or, rappeler que l’on est partie prenante d’un système relationnel voire social (je ne l’ai pas lu, alors je marche sur des œufs. Mais tu m’as donné envie) —si l’on souhaite éveiller ou réveiller les gens— doit se faire avec une certaine fermeté. La Boétie ne s’inscrit pas en médiateur, il n’est pas dans l'hésitation d’un discours, il n’attend pas qu’un brouillage émotionnel se dissipe afin de pouvoir mieux échanger (comme par exemple la CNV peut le faire). Non, il affirme une réflexion qui pourra permettre à d’autres d'être moins passifs dans l’existence, d’être acteurs de leur transformation, de leur existence. Même si la CNV existait déjà, il n’y aurait eu aucune raison de l’utiliser pour pouvoir déclarer et assumer son point de vue.

Personnellement, je ne trouve pas que la CNV et quelques autres méthodes de communication soient des méthodes de précaution verbale uniquement. Je te rejoins sur la question de la violence croissante des rapports sociaux et interpersonnels. Elles sont un certain type de réponse à cela. Elles peuvent permettre une régulation de l’emotionnel qui existe lors d’un échange verbal, nécessairement. Comme une sorte d’ « Aïkido verbal », elles peuvent me semble-t-il utiliser la force ou la violence de l’interlocuteur afin de le faire chuter ou qu’il la reconnaisse, qu’il puisse la maîtriser et ne pas la refiler à quelqu’un qui n’est pas nécessairement le créateur de celle-ci. (Euh, j’espère que je suis claire... :huhu: )

Il me semble qu’utiliser le « je » à tout va n’est pas mieux que de ne l’utiliser jamais. Tout est affaire de modération et de capacité à être souple dans l’utilisation de la façon de parler, de définir et d'échanger. En matière d’affirmation de soi, par exemple, si on ne montre pas à quelqu’un qui montre les dents qu’on sait faire, mais que faire autrement est un choix, le respect sera difficile à acquérir. D’ailleurs, si l’on dit « gagner le respect » ce n’est pas pour rien.

[mention]pandamonium[/mention] peut-être manque tu de confiance en toi? Ce qui peut entraîner de la maladresse. Un entraînement à mieux t’affirmer oralement pourrait t’aider à mieux faire reconnaître le message que tu as envoyé. Parce que la bienveillance n’est pas reconnue par tous et toutes. Et qu’alors il peut être facile par le récepteur de faire porter aux mots d’autres enjeux. Je ne crois pas que la maladresse soit un état de fait. Il me semble qu’il y a une part d’ombre ignorée qui agit par là-dedans et qui se raconte via cela. :clin:

si ça vous intéresse, voici la présentation de l’aïkido verbal https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Aïkido_verbal

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Invité »

[mention]ouadji[/mention] je te réponds ici, car ton dernier post suite à ton partage d’experience et les échanges qui s’en sont ensuivis ici viewtopic.php?f=44&t=9636&start=25 m’interpelle.

Lorsqu’on communique, on ne fait pas uniquement part d’un raisonnement. Et même si celui-ci est magnifiquement exposé, exprimé par la personne qui émet un message, il y aura toujours la réponse de l’autre... dont sa réponse émotionnelle... et donc les émotions qui seront réveillées chez l’émetteur à l’issue de cette réponse. La façon dont on va faire face à l’émotion exprimée du récepteur est très importante alors pour une meilleure communication lors d’un débat. Et en aucune façon améliorer son raisonnement n’empêchera que le récepteur puisse continuer à mal entendre le message si celui-ci est brouillé par un retentissement, ou un ressenti important. Un raisonnement se situe au niveau des idées mais il n’y a pas que cela qui existe lors d’un échange. Je te reporte ce que j’ai mis en début de ce post.
148C7CB6-35C5-4D72-9899-B00DADC699B3.jpeg

Ce n’est pas parce qu’on pense expliquer justement, au mieux, avec élégance et en « ayant raison » quelque chose, que l’on sera mieux entendu, reçu. Par contre, si on est à même de pouvoir comprendre ce qui est mal perçu dans ce qu’on a émis, et que l’on ne s’emballe pas soi-même à ne pas être unanimement compris immédiatement par tous ou quand il n’y a pas la réaction émotionnelle que l’on avait tant imaginé et désiré, reformuler mieux un aspect de ce qui avait été énoncé afin de mieux se faire comprendre et progressivement échanger plus tranquillement est absolument possible, oui. Sinon on joue au Ping Pong « j’ai raison et tu as tord de mal me comprendre » « non c’est toi ».

Mais bon, et j’espère que ce que je vais dire ne te blessera pas, il me semble que dire « oui, c’est quand même fou que certains comprennent si mal ce que je dis » quand on parle d’un Sujet sensible, ben c’est un peu naïf :huhu:
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
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ouadji
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par ouadji »

Unesoprano

"être à même de pouvoir comprendre ce qui est mal perçu dans ce qu’on a émis"


Au-delà de toute rhétorique, pouvoir appréhender les émotions de l'autre lors de sa (première) réponse de façon à être clairvoyant sur ce qui n'a pas été compris, comme être capable de voir au travers de son propre brouillard émotionnel ("... faire face à l’émotion exprimée du récepteur ...") Il faudrait donc en première ligne être attentif, non au contenu, mais au contenant, c'est-à-dire avant tout à l'être et non à ce qu'il a dit. Ensuite, oui, ne pas faire écho aux dites émotions, ce qui rendrait le processus récursif.

Avoir cette faculté de discerner les émotions de l'autre ... oups ... alors que celles-ci prennent parfois l'aspect d'une rhétorique pure, ou d'un simple contre exemple (vrai ou faux). Je note, et j'accepte, que mes propres émotions peuvent aussi prendre la forme rhétoricienne.

Voilà qui complique singulièrement le concept d'échange et pousse mon intérêt encore au-delà.
Je vais y réfléchir longuement.

Quant à ta conclusion, non elle ne me blesse pas du tout ... oui, la chose était naïve.

Très très intéressant, merci Unesoprano.
Je ne détiens aucune vérité, mes propos ne sont que le reflet de mes perceptions, par nature biaisées et imparfaites

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pandamonium
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par pandamonium »

[mention]Unesoprano[/mention] Je ne voyais pas très bien le rapport entre maladresse et confiance en soi au début. Et puis en y réfléchissant, je me suis dit qu'il y avait une part de vrai dans ce que tu as dit. Toute maladresse verbale n'est pas induit par un manque de confiance mais parfois c'est le cas.
Parfois je veux m'exprimer de façon claire et je réalise après coup n'avoir pas été claire du tout. En fait j'ai une longue expérience de maladresses verbales ce qui a un peu modifié mon mode de fonctionnement. Je réfléchis parfois bien trop à la façon dont mon interlocuteur peut recevoir mon message mais même en ayant étudié toutes les possibilités d'interprétation, cela ne garantit en rien que je sois bien comprise.
Disons que ça m'aide dans la plupart des cas mais je pense qu'il y aura toujours une part d'inconnue dans la communication car l'autre n'étant par définition pas soi, rien ne pourra jamais garantir à 100% que la personne avec qui je parle, comprendra exactement le message que je veux lui transmettre.

En tout cas merci pour le lien sur l'Aïkido verbal. C'est fort intéressant.

Damdoum
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Damdoum »

Tout d'abord, je voulais remercier toutes les personnes qui ont pu intervenir (et hop...enclenchement communication bienveillante) pour leur interventions qui viennent apporter de l'eau au moulin (et hop métaphore pour pas perdre le monde en route et essayer de rester en lien avec le thème initial).
Il y a beaucoup de choses qui sont fortes intéressantes à ce sujet, mais il y a quand même la compréhension de l'autre, de son histoire, de son système de pensée, de ces émotions qu'elle souhaite exprimer ou non (et hop reformulation toute personnelle de ce qu'évoque notamment [mention]Unesoprano[/mention] pour me la mettre dans la poche :)), de ces buts/objectifs cachés (comme ce que je dis entre parenthèses... :angel: ).
La communication suppose un lâcher-prise sur que ce que l'on est soi-même et vis-à-vis de ce qu'on pense des autres (première intervention histoire de se la péter et surtout de se réassurer pour moi) : ainsi, la notion de confiance est donc ainsi primordiale (réajustement suite à la lecture d'une des dernières interventions) et la base d'un bonne communication.
C'est vrai que le schéma est parlant et à la longue, ça se fait très naturellement : je crois pas qu'il faille se forcer autant que çà pour que les choses se passent. Ça me fait penser un peu comme le fameux pouvoir de dire "non" : le plus dur, ce sont les 30 premières secondes qui viennent après l'avoir dit :) .
C'est un peu comme un entraînement mental ou un exercice de gymnastique du cerveau qui faut s'efforcer à faire très régulièrement. Et comme pour l'exercice physique, c'est bon pour la santé !
Et quand on parle de jeux d'acteurs ou enjeux de pouvoir, ils ne sont plus aussi forts une fois qu'ils sont nommés et présentés comme tels !
J'aurais de nombreux exemples à fournir en la matière mais si je pouvais résumer en quelques mots, pour une bonne communication, j'y mettrais cohérence, transparence, sincérité, honnêteté (en 3 briques...) et surtout bienveillance.
Y'a un truc que j'ai remarqué y'a pas si longtemps, c'est aussi le fort besoin d'horizontalité (peut-être les effets d'internet...et mot compte triple) et d'être considéré dans l'échange et le dispositif de communication.
Bref, de la difficulté de communiquer dépend surtout de comment on considère les gens avec qui on veut communiquer : si on estime qu'ils ne vont rien comprendre à ce qu'on raconte de toute façon, on part déjà pas bien... :whew:
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Pascalita
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Pascalita »

Damdoum a écrit : mer. 17 avr. 2019 16:53 Tout d'abord, je voulais remercier toutes les personnes qui ont pu intervenir (et hop...enclenchement communication bienveillante) pour leur interventions qui viennent apporter de l'eau au moulin (et hop métaphore pour pas perdre le monde en route et essayer de rester en lien avec le thème initial).
Il y a beaucoup de choses qui sont fortes intéressantes à ce sujet, mais il y a quand même la compréhension de l'autre, de son histoire, de son système de pensée, de ces émotions qu'elle souhaite exprimer ou non (et hop reformulation toute personnelle de ce qu'évoque notamment @Unesoprano pour me la mettre dans la poche :)), de ces buts/objectifs cachés (comme ce que je dis entre parenthèses... :angel: ).
La communication suppose un lâcher-prise sur que ce que l'on est soi-même et vis-à-vis de ce qu'on pense des autres (première intervention histoire de se la péter et surtout de se réassurer pour moi) : ainsi, la notion de confiance est donc ainsi primordiale (réajustement suite à la lecture d'une des dernières interventions) et la base d'un bonne communication.
Damdoum a écrit : mer. 17 avr. 2019 16:53 C'est vrai que le schéma est parlant et à la longue, ça se fait très naturellement : je crois pas qu'il faille se forcer autant que çà pour que les choses se passent. Ça me fait penser un peu comme le fameux pouvoir de dire "non" : le plus dur, ce sont les 30 premières secondes qui viennent après l'avoir dit :) .
Euh, [mention]Damdoum[/mention], tu me fais peur, là... C'est du second degré, n'est-ce pas ? :?

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Loupdessteppes
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Loupdessteppes »

Je viens de lire avec beaucoup d'intérêt l'ensemble de ce fil que je trouve passionnant.

Il faut dire que ça tape dans un de mes dadas, savoir la nature du langage et ses conséquences.

Le langage est un système indéterminé. En effet, il n'existe pas de terme(s) premier(s) - à l'instar des axiomes en mathématique(s) - à partir desquels on pourrait déduire les autres termes ou éléments du système. En conséquence un élément n'y peut être « connu » que par sa différence avec les autres éléments de ce que d'autres ( psychanalystes et linguistes entre autres) appellent le trésor de la langue. Lequel trésor est indéfini, propre à chacun, et pratiquement infini.

Il me semble donc que l'un des implicites pour être en mesure de s'exprimer est ce que je nomme la nécessaire idéologie, l'éthique si on est optimiste. C'est une construction interne insue qui pourrait aussi s’appeler aussi vision du monde. Cette vision du monde infère une attitude envers le monde (bienveillante, défensive...) laquelle attitude a pour conséquence d'influer les comportements. Cette attitude est un truc vivant et mouvant au gré du... temps qui passe.

Ce qui complique les choses est que cette idéologie sousjacente a comme source l'ensemble des autruis qui on croisé ma route depuis que je suis au monde : famille, école et sa suite, films, livres etc. Quand je suis venu au monde j'étais à poil et je ne savais rien, ici et maintenant je ne suis en tout et pour tout que la conséquence de l'ensemble de mes rencontres !

J'ai consacré une bonne part de mon temps à ce qu'on appelle la relation d'aide. En particulier dans celui de mon métier d'éduc-spé. La particularité des cadres dans lesquels j'ai interagi est que très souvent on ne voit pas le résultat de son intervention. Ce la entraîne des conséquences primordiales, dont certaines en relation de ce qui précède :

- pour éviter d'intenses frustrations il vaut mieux se déprendre d'avance du résultat de ses interventions, puisqu'on aura probablement pas l'occasion de le connaître
- il vaut mieux accepter l'idée de pouvoir se tromper et ne jamais rien en savoir
- il vaut mieux accepter l'échec, c'est à dire aussi la liberté de l'interlocuteur, au risque par exemple de de retrouver prédateur dans la série « après tout ce que j'ai fait pour toi ! ».
- il est donc prudent, à mon avis, par l'étude et le travail, par la remise en question de soi permanente, par la confrontation avec des pairs, de se construire une foi aussi indécrottable que possible dans la pertinence de ses interventions, au risque cette fois de se retrouver paralysé et/ou stressé par une incertitude angoissante. Les réunions d'équipe intervenante sont là aussi pour y aider et pour soulager un peu les inquiétudes.

J'en reviens donc à la nécessaire idéologie : impossible de penser mon action sans être « guidé » par une vision du monde en grande partie insue. La prise de conscience est venue chez moi par la lecture, une fois adulte, des ouvrages du principal « héros » de mon enfance et de mon adolescence, le Docteur Albert Schweitzer. Ça s'est confirmé par la suite par diverses rencontres avec divers auteurs ainsi que par la psychanalyse et sa conséquence principale : le désenchantement du monde rêvé de l'enfance, qui a pour conséquence la nécessité de se reconstruire une vision du monde propre à soi, sachant consciemment que même en se faisant un curetage du cerveau, il restera toujours « en même temps » une part inconsciente de nos croyances infantiles qui elles aussi « guident » nos actions mais de manière insue.

La lecture de ce fil est édifiante. On peut tourner autour d'un pot tant qu'on veut, éternellement même :
1) la manière de communiquer dépend de la nature de chacun
2) in fine on se verra dans l'obligation de choisir un comportement ce que l'on fait dans la vie quotidienne le plus souvent sans trop y réfléchir, heureusement pour la souplesse de notre vie. Professionnellement, il est bon quand même de s'en inquiéter. Et puis, des réactions inattendues peuvent nous amener à nous poser des questions aussi dans la vie quotidienne : « l'ai-je bien dit ? ».

Le genre de questionnement dont il est question sur ce fil fait me semble t'il partie des moyens efficaces pour se conditionner car l'expression écrite oblige particulièrement à clarifier ce qu'on pense. Se préparer mentalement à ce qui sera finalement au moment décisif une forme d'improvisation car paraît-il on peut pas vraiment penser et agir en même temps : l'émotion, maîtrisée peu ou prou ou pas, guidera elle aussi l'action. De la même manière que le travail de la technique d'un instrument de musique n'a d'intérêt que parce que ce travail a pour conséquence la liberté d'interpréter à son envi le moment venu, c'est à dire pouvoir être dans une forme d'improvisation maîtrisée.

En matière de communication, tout revient en fin de compte et selon moi, à travailler à réduire les incertitudes puis à agir en acceptant... ces mêmes incertitudes. Ou encore comme dirait Dolto « accepter de jouer le jeu de la vie » ! Qui dit jeu dit risque, non ?

J'espère ne pas avoir été trop abscons...

@Unesoprano : merci pour l'Aikido verbal, j'ai commencé à lire l'ouvrage de base, c'est passionnant.
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Damdoum
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Damdoum »

Bon,
Hors-sujet
Afin d'être plus au clair avec tout le monde, je souhaitais partager ce lien : https://www.les-crises.fr/comment-linte ... eez-ahmed/
ça résume de manière la plus exhaustive qui soit la fond de ma pensée quand je souhaite parler de communication et de tout ce qu'il y a autour. L'article est assez long mais que je trouve bien fait surtout pour une traduction. (Je me disais bien que c'était plutôt en hors-sujet...:^)
[mention]Loupdessteppes[/mention] C'est drôle car ça parle même des axiomes comme cela est évoqué dans le tout dernier message :huhu: (zeitgest, sérendipité tout çà... :rock: ) que je rejoins bien évidemment et je ne trouve pas que tu sois abscons mais plutôt précis dans les termes que tu utilises :clin: .
[mention]Pascalita[/mention] J'ai essayé de vulgariser avec mes maigres moyens et ma petite expérience ce que Unesoprano évoquait dans son schéma. J'ai forcé bien évidemment le trait car tout n'a pas de sens caché mais c'était simplement pour illustrer. Et tu rajoutes le fait que j'ai voulu aller un peu trop vite en besogne et tu te retrouves avec une sensation que je comprends qui peut s'apparenter à du double langage.... :whew: :). Je te remercie donc pour ta vigilance et te prie de m'excuser si tu t'es sentie mal à l'aise à la lecture de mes propos :? ...
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Pascalita »

[mention]Damdoum[/mention] : je ne comprends toujours pas. Est-ce que l'exemple que tu donnes (que j'ai cité plus haut) est destiné à montrer les dérives de la "communication" ou à illustrer, bien que de façon un peu caricaturale, un schéma que tu prônes et appliques ?
Parce que pour moi, ce genre de discours, c'est plus qu'un double langage : c'est de la langue de bois et de l'hypocrisie, parce que tout ce que tu mets entre parenthèses montre une volonté d'utiliser le discours pour "mettre l'interlocuteur dans sa poche", et non pour transmettre un message de la façon la plus judicieuse possible pour qu'il soit reçu correctement (c'est-à-dire conformément à ce qu'on souhaite transmettre). Et ça me fait penser au langage des hommes politiques (et des femmes, soyons paritaires) et de tous les pros de la com', qui pour moi s'apparente à du détournement de fonds - et c'est ça, ce qui me fait peur. Ce n'est pas dans la simplification que je vois un problème mais dans l'intention de l'émetteur dans ton exemple.

Je n'ai pas encore eu le temps de lire ce que tu mets en lien, mais je vais le faire.
Loupdessteppes a écrit : mar. 23 avr. 2019 04:57 Le langage est un système indéterminé. En effet, il n'existe pas de terme(s) premier(s) - à l'instar des axiomes en mathématique(s) - à partir desquels on pourrait déduire les autres termes ou éléments du système. En conséquence un élément n'y peut être « connu » que par sa différence avec les autres éléments de ce que d'autres ( psychanalystes et linguistes entre autres) appellent le trésor de la langue. Lequel trésor est indéfini, propre à chacun, et pratiquement infini.
Merci ! ça rejoint ce que je pense sans jamais avoir réussi à le théoriser...

Invité

Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Invité »

Damdoum a écrit : mer. 17 avr. 2019 16:53 J'aurais de nombreux exemples à fournir en la matière mais si je pouvais résumer en quelques mots, pour une bonne communication, j'y mettrais cohérence, transparence, sincérité, honnêteté (en 3 briques...) et surtout bienveillance.
Ces notions sont essentielles comme bases préalables du sujet de la discussion, je pense, et en cela il n’est pas possible de comparer une communication relationnelle, non-violente, avec une communication politique ou réalisée par des politiciens en vue de manipuler ou d’être dans une langue de bois. Damdoum a voulu expliquer rapidement, avec un certain humour et en illustrant de façon un tout petit peu caricaturale effectivement ce qui peut permettre de faire évoluer un interlocuteur un peu caractériel, ou en mode agressif quand on est face à lui, dans le cadre d’un échange. Damdoum a l’habitude de travailler en communication dans le cadre de son travail en mode plus collectif, je pense également que c’est ce qui peut donner cette impression de ressemblance avec une communication politicienne.

Mais l’enjeu n’est pas de convaincre dans la construction de ce type d’échanges: j’aime cette image de Loupdessteppes d’improvisation maîtrisée . La question de la maîtrise émotionnelle est en effet me semble-t-il tellement importante pour mieux échanger, mieux se comprendre. L’objectif n’est pas de faire se ranger notre interlocuteur à notre avis, mais plutôt de pouvoir débattre sans se battre, en gardant le fil de la conversation engagée. Mieux définir son point de vue, aider également l’autre sur ce point en suivant plus précisément comment il communique et en se réajustant au mieux. Ainsi, par ces tâtonnements, échanger de plus en plus librement, ce qui permet d’arriver ailleurs, de quitter un désaccord, un échange un peu difficile sur un mode « blanc/noir » pour arriver dans un système plus d’apposition que d’opposition, plus fin, dont on peut mieux également mesurer les strates diverses, les implications nombreuses.

Remercier ou reconnaître la position différente de l’interlocuteur est une forme de courtoisie qui peut en cas d’agressivité simplement faire baisser celle-ci et permettre de mieux échanger. Il existe également des « tests » qui permettent aussi de mieux comprendre les brouillages émotionnels de son interlocuteur, la maîtrise et conscience qu’il a de ceux-ci, ce qui peut permettre de savoir par exemple s’il est intéressant de lui faire prendre conscience de cet aspect, de ce que cela engendre, de ce que cela raconte... ou de poursuivre l’échange. Les fameux « buts cachés » que citait Damdoum, évoqués en amont dans ce fil. Ces points ne sont pas des objectifs dans le cadre d’une communication dans la vie, mais il y a des strates souterraines, bien sûres, que l’on retrouve dans le schéma que j’ai mis tout au début.

Ces aspects sont importants, mais tout le monde n’a pas la même conscience de ceux-ci, la même capacité à les « entendre » chez l’autre, à les respecter ou à s’en protéger. :whew:

(je ne peux relire autant que d’habitude mon post, étant en famille, aussi j’espere qu’il est clair, et si non, recevez mes excuses. Mais je souhaitais vraiment intervenir sur ce que j’avais compris des réponses de Damdoum)

Belgha
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Belgha »

Ça y est [mention]Damdoum[/mention], tu as mis Unesoprano dans ta poche… :devilish:
Voyons voir si tes autres stratégies vont aussi bien réussir !
Au fait, je suis en train de terminer la lecture très attentive de l’article de Nafeez Ahmed (dont je te remercie).
Intéressant à maints points de vue, mais presque totalement hors sujet, non ?

Damdoum
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Damdoum »

Coucou,
Ce qui est bien, c'est que l'on est vraiment au cœur du sujet : la difficulté de communiquer :P
On voit que l'on peut interpréter de maintes façons une discours, surtout si ce dernier est à l'écrit : il y a plein de choses que l'on zappe où qu'il n'est pas possible de remarquer (la communication non-verbale entre autres)
Pour info, j'essayais d'expliciter ce qui peut se passer dans le cadre d'un échange quand on communique bien où en tout cas, quand on a conscience de que qu'on fait en communication.
Pour ma part, ce sont des outils que j'utilise au quotidien car les personnes que je rencontre ont pas souvent la possibilité de pouvoir s'exprimer avec les mots justes (autant que [mention]Loupdessteppes[/mention] par exemple :coucou: ). Je les aide donc simplement à ce qu'ils puissent s'exprimer et trouver leurs mots adaptés à leur situation et leur contexte. Ainsi, quand je parle de conseil d'administration, certains vont parler de comité directeur, d'autres de bureau ou bien conseil collégial. De même, on va parler d'adhérents, de bénéficiaires, d'usagers, de membres voire de sympathisants en fonction du contexte, secteur, activité. L'important, c'est de se mettre d'accord sur une définition commune de mots qui expriment leur ressentis et leurs besoins mais également ce que les termes veulent dire pour eux.
Considérez que je fais de la maïeutique en quelque sorte...mais mon malheur est que je suis beaucoup plus à l'aise à l'oral qu'à l'écrit (l'écriture est pour moi quelque chose qui relève de l'intime et donc très personnel) : je cherche donc à transposer du mieux que je peux le concept de communication non-verbale à mon discours (d'où les émojis et les parenthèses).
Je mesure donc également l'importance des mots et de leur signification : Franck Lepage en la matière est une bonne introduction à la déconstruction du discours de la langue de bois (c'est la vidéo la plus propre et récente que j'ai trouvé :) : https://www.youtube.com/watch?v=JjJ2tzh3r7w )
Enfin, Je suis tout à fait d'accord [mention]Pascalita[/mention] , on peut tout à fait s'en servir à mauvais escient...l'important c'est de le dire car les gens le ressentent quand c'est "faux" (la preuve pour mon dernier message ! :D )
Merci encore [mention]Unesoprano[/mention] , c'était tout à fait le sens de mon intervention ;)
[mention]Belgha[/mention] Merci pour ta remarque, je l'ai donc mis en hors-sujet même s'il y a des passages intéressants et en lien avec le sujet !
Pour terminer, je me reconnais une approche un peu :tronco: :elepw: ...je comprends donc que ça puisse parfois surprendre :$
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Belgha »

Invité a écrit : mar. 23 avr. 2019 18:53La question de la maîtrise émotionnelle est en effet me semble-t-il tellement importante pour mieux échanger, mieux se comprendre.
La question de la maîtrise émotionnelle est avant tout importante pour soi-même. Elle est également importante pour tout le reste.
Seulement il ne s'agirait pas de maitriser ses émotions ou celles d'autrui comme on maitriserait un adversaire. Je précise cela car il me semble clairement que tout ce qui est expliqué ici concerne l'adversité, ou considère que toute situation est une situation d'adversité. C'est un peu de cette manière que mon exemple initial a d'ailleurs été traité : d’inoffensif (quoique probablement destructeur), il est devenu le point de départ de démonstrations de comment gérer la communication en situation d’adversité.
Certes la réalité des émotions interagit avec une autre réalité, celle d'une éventuelle volonté d'échange par la communication. Certes il est donc utile d'en être conscient si l'on ne veut pas être balloté au gré des émotions des uns et des autres, et perdre ainsi le fil des échanges que l'on souhaitait établir. Certes.
Mais cela devrait demeurer tout de même tout à fait périphérique, au risque, comme le souligne [mention]ouadji[/mention], d'« être attentif, non au contenu, mais au contenant ».
Bien sûr, certains contenus sont parfois si insignifiants que le contenant peut aisément prendre le pas. D'ailleurs, lorsqu'on y regarde de plus près, c'est bien ce qui se passe dans la plupart des casual conversations… En effet ce qui importe alors est d'être en compagnie agréable, de passer le temps de manière sympathique. Peu importe de quoi l'on parle, ce sera oublié dans cinq minutes. Je me suis parfois surpris à observer les mouvements de lèvres et du visage d'une belle femme en train de me parler, et de trouver cela bien plus intéressant que ce qu'elle me disait.
Mais peut-on alors parler réellement de communication (je me suis fait un petit plaisir simple, je suis retourné voir les définitions du mot, et savourer l’ordre dans lequel elles sont données) ?
Aussi, je ne vois pas ce qu'il y a de si préoccupant à simplement accepter les risques impliqués par ce qu'on pourrait appeler la pollution émotionnelle. Mieux vaut quelques sursauts imprévus (qui ne sont en fin de compte que des informations supplémentaires multiplexées) que perdre temps et énergie à ce qui est et devrait rester périphérique (sauf bien sûr si c'est bien cela qui est recherché !)
Quant à faire de ce périphérique non seulement des théories mais aussi du business, bah, chacun son truc… Je ne vais pas crier à la menace théoriste ni au méchant gourou, je me dis seulement que s'il n'y avait pas tant de victimes innocentes, ça s'éteindrait tout seul.

Invité a écrit : mar. 23 avr. 2019 18:53[…]Ces aspects sont importants, mais tout le monde n’a pas la même conscience de ceux-ci, la même capacité à les « entendre » chez l’autre, à les respecter ou à s’en protéger.
Mais oui. Et d'ailleurs, tout le monde n'a pas non plus forcément envie de se compliquer la vie en faisant des tours et des détours, bien qu'en ayant les capacités. Ou tout le monde ne se sent pas forcément dans l'obligation de se protéger, bien qu'étant agressé. Ou encore tout le monde n'est pas dans l'adversité, l'attaque ou la défiance. Bref, tout le monde est différent. Ça fait déjà un sacré point commun !
Et cet océan de différences, c'est peut-être la première raison pour laquelle je crois qu'on devrait bien se garder de tenter d'évaluer à son insu l'état émotionnel de l'interlocuteur, car on a simplement 100% de chances de tomber très largement à côté et, ce faisant, de polluer soi-même la communication, voire de la faire capoter. Par ailleurs, cela est un acte d'indiscrétion, voire d’intrusion.
Quant à évaluer le sien, d'état émotionnel, oui, c'est bien par là qu'on peut commencer si on le souhaite. On peut reconnaitre que c'est une question de responsabilité. Mais surtout, c'est une affaire éminemment personnelle et intime. Ça ne regarde que soi.

Damdoum a écrit : mer. 24 avr. 2019 07:13Considérez que je fais de la maïeutique en quelque sorte...
Si en effet tes interlocuteurs t'ont explicitement demandé de les accoucher, alors oui, c'est peut-être de la maïeutique.
Mais s'ils n'ont pas conscience de ce que tu fais alors qu'on croit parler d'assemblée générale ou autre, alors cela s'appelle de la manipulation.
Protéger les gens d'eux-mêmes, les aider malgré eux, etc. tout ça, c'est de la langue de bois, sauf si ces gens sont venus te voir pour te demander protection-contre-eux-mêmes, ou aide-malgré-eux.
Damdoum a écrit : mer. 24 avr. 2019 07:13Franck Lepage en la matière est une bonne introduction à la déconstruction du discours de la langue de bois
Mais ses stagiaires ont payé pour cela, ils savent très bien ce qu'ils viennent chercher (ou croient du moins le savoir). Ils sont venus demander de l'aide, de l'info. Ainsi, il leur transmet peut-être une sorte de "savoir", il ne les accouche certainement pas. Il n'est pas psy.
Aussi, peut-être parlons-nous de langue de bois sans savoir ce que c'est ?

Loupdessteppes a écrit : mar. 23 avr. 2019 04:57 Le langage est un système indéterminé. En effet, il n'existe pas de terme(s) premier(s) - à l'instar des axiomes en mathématique(s) - à partir desquels on pourrait déduire les autres termes ou éléments du système. En conséquence un élément n'y peut être « connu » que par sa différence avec les autres éléments de ce que d'autres (psychanalystes et linguistes entre autres) appellent le trésor de la langue. Lequel trésor est indéfini, propre à chacun, et pratiquement infini.
Voilà qui remet les pendules à l'heure. C'est paradigmatique. Il m'a fallu le relire deux fois avant de mesurer la pertinence et l'importance de tout ce qui suit et en découle.
Loupdessteppes a écrit : mar. 23 avr. 2019 04:57l'un des implicites pour être en mesure de s'exprimer est ce que je nomme la nécessaire idéologie, l'éthique si on est optimiste.
l'éthique si on est optimiste - le biais fondamental si l'on est pessimiste ?
Loupdessteppes a écrit : mar. 23 avr. 2019 04:57C'est une construction interne insue qui pourrait aussi s’appeler aussi vision du monde. Cette vision du monde infère une attitude envers le monde (bienveillante, défensive...) laquelle attitude a pour conséquence d'influer les comportements. Cette attitude est un truc vivant et mouvant au gré du... temps qui passe.
Cette construction interne insue, ça me rappelle quelque chose, tiens. En psychanalyse, la notion "homme" pour la femme - ou la réciproque. Serait-ce le même concept, étendu au monde ?

Mais euh… tu dis « au gré du temps qui passe », c'est bien sibyllin… c'est parce que tu aimerais qu'on te demande plus d'explications ?
Non ?
Bon bin tant pis, j'en demande quand même !

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Loupdessteppes »

Belgha a écrit : jeu. 25 avr. 2019 22:41
Loupdessteppes a écrit : mar. 23 avr. 2019 04:57C'est une construction interne insue qui pourrait aussi s’appeler aussi vision du monde. Cette vision du monde infère une attitude envers le monde (bienveillante, défensive...) laquelle attitude a pour conséquence d'influer les comportements. Cette attitude est un truc vivant et mouvant au gré du... temps qui passe.
(...) Mais euh… tu dis « au gré du temps qui passe », c'est bien sibyllin… c'est parce que tu aimerais qu'on te demande plus d'explications ?
Non ?
Bon bin tant pis, j'en demande quand même !
Au gré du temps qui passe : j'entends par là que cette idéologie/vision du monde n'est pas figée, elle évolue en permanence en fonction des apports qu'y font les rencontres successives avec des autruis, personnes aussi bien qu'ouvrages, films etc. On peut néanmoins penser que l'influence des premières années (famille, école...) restera primordialement prégnante. En particulier il serait intéressant d'y repérer l'influence des implicites de la langue maternelle, lesquels nous imprègnent lourdement à notre insu.

J'utilise volontiers la formule suivante : Quand je suis venu au monde j'étais à poil et je ne savais rien, quand je mourrai je n'aurai probablement pas choisi les vêtements que je porterai. Je ne suis définitivement que la conséquence de la somme de mes rencontres, ce sont littéralement elles qui me forment.
Belgha a écrit : jeu. 25 avr. 2019 22:41Cette construction interne insue, ça me rappelle quelque chose, tiens. En psychanalyse, la notion "homme" pour la femme - ou la réciproque. Serait-ce le même concept, étendu au monde ?
Lacan a eu une formule célèbre « LA femme n'existe pas ». On pourrait affirmer de même LE homme n'existe pas. Il entend par là, comme pour son autre formule « le moi est imaginaire », que ce sont des constructions faites d'imaginaire (donc aussi de désir). On pourrait dire que LA femme, LE homme ou MOI sont des fantasmes, ainsi que des fantasmagories car en psychanalyse le fantasme est en principe inconscient.

Je suggérerais donc intuitivement que ces ¿fantasmes? font partie de la vision du monde. J'ai l'intuition qu'il serait probablement intéressant d'y étudier aussi l'influence des imagos, représentations inconscientes des premiers proches de l'infans (infants : enfant qui ne parle pas encore).
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Damdoum »

[mention]Belgha[/mention] C'est bien que tu soulève la problématique de la manipulation car je trouve qu'elle est aussi assez fortement corrélée à la communication. Quand j'étais formateur, on s'est beaucoup posé cette question et je crois que l'on doit aussi se la poser lorsque nous sommes en situation d'apprentissage auprès d'élèves ou étudiants (ou en tout cas, en situation de communication "inégale"). On est resté sur le fait que l'on faisait de la "bonne manipulation" : puisque l'on travaillait en quelque sorte à l'émancipation ("rendre les gens acteurs de leurs vacances" et si possible de leur vie lorsqu'ils seront plus grands...c'est beau les principes !), nous n'étions pas dans la contrainte mais souhaitions susciter l'envie et/ou le désir à ce sujet. Et c'est vrai que c'est un sujet qui n'est pas à prendre à la légère et ce d'autant plus lorsque l'on est au quotidien avec des personnes en situation de fragilité (temporaire ou permanente).
Après, quant aux exemples présentés (c'est pour illustrer encore une fois ;) ), je pense qu'il est important d'expliciter tout cela et en quelque sorte poser le cadre de notre intervention : si ce n'est pas dit, il y'a des risques de manipulation ressentie voire effective de fait... :pale:
Pour Franck Lepage, je propose ce lien qui va peut-être permettre d'en savoir un peu plus sur le personnage et sa démarche plus globale : https://comptoir.org/2018/12/26/franck- ... ssion=true
Et puis, venant de Bretagne, j'ai déjà travaillé avec eux de près ou de loin avec d'anciens salariés de la SCOP (Le Pavé s'est auto dissous) : je les connais bien et il est vrai que ce que tu évoques font partie de leurs défauts dont ils en ont parfaitement conscience.
Sinon, je plussoie ton dernier message :)
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Invité »

[mention]Belgha[/mention], je suis en désaccord sur plusieurs points de ton intervention. Considérer les communications de type CNV, aïkido verbal ou autre comme ayant comme préalable « L’autre est un adversaire » est inexact. Il se trouve effectivement que ce sont des méthodes qui peuvent faire leurs preuves face à un interlocuteur agressif (que cette agressivité soit larvée ou plus apparente) et permettre surtout à celui qui n’est pas dans cette dynamique agressive de pouvoir garder sa propre maitrise émotionnelle voire de se faire bien plus respecter par l’autre. Mais c’est tout. Il a déjà été évoqué plus haut honnêteté, bienveillance et autres comme préalable à un échange. :)

Ensuite, ma foi... c’est à chacun de gérer ce qui peut lui sembler important de relever dans le discours de l’autre, afin de pouvoir continuer à mener une conversation intéressante selon ses propres valeurs et sur ce qu’il peut reconnaître comme sujet valable et intéressant. Libre à chacun également de le signifier avec son propre langage, son propre style, sa façon de communiquer plus ou moins rigide, plus ou moins sincère, provocante, réactionnelle, pacifique, etc etc.

Ce que tu pointes ensuite, concernant la question de la prise en considération de l’état émotionnel d’une personne lors d’une conversation, nous avons sans surprise des positions différentes. Ce n’est pas être intrusif ou indiscret que prendre (ou comprendre) la température émotionnelle, sur certains aspects, de quelqu’un avec qui l’on échange. Cela peut permettre plein de possibilités très utiles : ne pas faire (ou moins) d’impair, ne pas risquer (ou peu) de blesser l’autre, pouvoir échanger sur des points plus litigieux de mieux en mieux ou éviter d’aborder définitivement certains sujets puisqu’ils seront systématiquement sujets à remarques désobligeantes ou à des positionnements de type « remettre l’autre à sa place ». Mais ce n’est que mon avis. ;)

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Loupdessteppes »

@tous

Ce fil est passionnant, et me mène à des recherches

L'ouvrage suivant (qui fait partie de ma liste « à lire ») pourrait probablement apporter beaucoup à ce débat.
Quand dire, c'est faire de John langshaw Austin
En attendant je viens de lire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Performativit%C3%A9
Je citerai aussi :
...L'idée défendue par les philosophes de l'école d'Oxford, selon laquelle le langage est une forme d'action sur autrui, et pas seulement un mode de représentation du monde, n'est certes pas nouvelle....
(Catherine FUCHS, « ACTES DE LANGAGE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 26 avril 2019. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/ ... e-langage/)
Invité a écrit : ven. 26 avr. 2019 09:10 (...) Ce n’est pas être intrusif ou indiscret que prendre (ou comprendre) la température émotionnelle, sur certains aspects, de quelqu’un avec qui l’on échange. Cela peut permettre plein de possibilités très utiles : ne pas faire (ou moins) d’impair, ne pas risquer (ou peu) de blesser l’autre (...)
Je plussoie un max.
Une bonne partie de mes activités professionnelles et associatives a consisté à « réparer des âmes blessées », entre autre des adolescents dits caractériels, des personnes en grande précarité ou des personnes autistes. Le prise en compte de la température émotionnelle (jolie formule que je retiens) est impérative pour ne pas marcher à côté de la réalité du moment de l'interlocuteur.
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Belgha »

Loupdessteppes a écrit : ven. 26 avr. 2019 10:50 Je plussoie un max.
Zut, le contraire de "plussoie", c'est quoi ?
Il faudrait tout de même un joli mot, pas un truc du genre "je minussoie".

Ah mais non, je ne veux pas "minussoyer", seulement insister sur la nuance évoqué par moi plus haut : toute la différence se fait par la conscience ou non de l'interlocuteur quant à votre démarche consistant à prendre leur température émotionnelle.
Prendre la température émotionnelle d'une personne qui n'en est ni demandeuse, ni informée, c'est de l'intrusion. Pour simple vérification, prenez donc sa température à son insu, puis, cela fait, annoncez-lui ce que vous venez de faire. Reprenez alors la température (évidemment toujours à son insu, n'est-ce pas) et comparez.

Si de surcroit vous utilisez des tests (que vous croyez peut-être invisibles et indécelables), je cite Unesoprano : "qui permettent aussi de mieux comprendre les brouillages émotionnels de [votre] interlocuteur", et si vous modifiez votre discours ou votre comportement en fonction des résultats que vous obtenez, ceci dans le but de modifier, toujours à son insu, son état émotionnel, alors ça ne porte pas d'autre nom que de la manipulation. On peut, comme le fait Damdoum, s’efforcer de distinguer la bonne manipulation de la mauvaise. Cela impliquerait donc une autre mécanique : celle de s'autovalider au niveau de l'éthique. « Ce que je fais est bon ». Avec son corolaire : Puisque ce que je fais est bon, cela ne peut encourir aucune critique. Mais c'est ici sortir du sujet.

Je ne crois pas que ce soit très éthique d'ausculter (prendre la température) les gens en douce, même si c'est pour fluidifier la communication, même si c'est pour "leur bien". Il me semble même que cela peut aller jusqu'à s’avérer blessant (indiscret, intrusif…).
[mention]Loupdessteppes[/mention] répare les âmes blessées, c'est super. Encore faut-il que ce soit d'un commun accord, et, pour avoir eu aussi ce genre de responsabilité, je suis certain que ça l'est dans le cadre de son activité. Il y a un alors "contrat social".

Cela dit, CNV veut bien dire non-violent, c'est-à-dire que c'est basé sur la violence, tout en voulant l'écarter. Sans violence, la non-violence n'a aucun sens. Quant à l'aïkido, c'est un art martial. Sans adversaire, il n'y a pas d'art martial. Et il suffit d'un seul adversaire pour créer une situation d'adversité.
Au fond ce n'est pas l'adversité qui pose problème, ça a même du bon en certaines situations. C'est plutôt le fait d'utiliser de manière systématique des techniques dévolues aux situations d'adversité, même lorsqu'il n'y en a pas. On se trouve face à une personne exagérément et inutilement sur la défensive. On n'a même pas besoin de prendre sa température émotionnelle, elle nous l'impose en préalable. Elle prend la place vacante de l'adversaire. Alors bien sûr la situation d'adversité surgit inopinément.
N'aurait-il pas suffit d'accepter le risque que l'autre s'avère être effectivement l'adversaire, voire d'ignorer totalement ce risque jusqu'à ce qu'il devienne éventuellement réel ? Une probabilité d'ailleurs objectivement faible, et un risque bien loin d'être majeur…

Je plussoie @Shakespeare : c'est beaucoup de bruit pour rien.

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Youpla »

Sans spécialement utiliser de technique de communication, le fait de prendre en compte l'état émotionnel de son interlocuteur (et donc au préalable, jauger cet état, consciemment ou non) et adapter sa communication en conséquence, ce n'est pas nécessairement de la manipulation.

J'appelle cela écouter et entendre l'autre, l'accepter dans sa globalité (communication verbale, non verbale).
Je dirais que c'est plutôt un respect de ses émotions (repérées et prises en compte).

Je vois quelqu'un de stressé et tendu. J'ai a priori envie de le détendre (pas forcément pour arriver à mes fins) mais juste parce que j'ai envie de lui faire du bien.
Encore plus si c'est quelqu'un que j'aime.
De mon côté, j'ai envie que les autres aient envie de me faire du bien également.

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Belgha »

Youpla a écrit : ven. 26 avr. 2019 21:03 Sans spécialement utiliser de technique de communication, le fait de prendre en compte l'état émotionnel de son interlocuteur (et donc au préalable, jauger cet état, consciemment ou non) et adapter sa communication en conséquence, ce n'est pas nécessairement de la manipulation.

J'appelle cela écouter et entendre l'autre, l'accepter dans sa globalité (communication verbale, non verbale).
Je dirais que c'est plutôt un respect de ses émotions (repérées et prises en compte).

Je vois quelqu'un de stressé et tendu. J'ai a priori envie de le détendre (pas forcément pour arriver à mes fins) mais juste parce que j'ai envie de lui faire du bien.
Encore plus si c'est quelqu'un que j'aime.
De mon côté, j'ai envie que les autres aient envie de me faire du bien également.
Oui, Youpla, tout à fait d'accord.
Entendre, écouter, accepter : oui, oui, et oui. Naturellement.
L'empathie et la gentillesse dont tu témoignes ne sont ni de l'intrusion ni de l'indiscrétion, et sont d'ailleurs incompatibles lorsqu'on est sur la défensive.
Ce que tu décris est bien autre chose que ce dont je parlais plus haut.

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Youpla »

Hors-sujet
J'étais en train de me dire que je réagissais peut-être un peu vite, sur des évidences sans doute, et que je n'avais pas lu tout le fil (ce que je suis en train de faire :clin: )

Belgha
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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Belgha »

Youpla a écrit : ven. 26 avr. 2019 21:48
Hors-sujet
J'étais en train de me dire que je réagissais peut-être un peu vite, sur des évidences sans doute, et que je n'avais pas lu tout le fil (ce que je suis en train de faire :clin: )
Ah bon, mais je craignais simplement de m'être exprimé de manière si embrouillée que la confusion devenait inévitable. Cela dit, ça reste encore très possible…
De la difficulté de bien communiquer…

Invité

Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Invité »

J’ai bien entendu ce que tu as plusieurs fois exprimé, Belgha, et le choix que tu maintiens d’entendre, d’affirmer et de comprendre une certaine façon d’être dans la relation humaine, à l’autre, dans la communication, comme étant manipulatrice, irrespectueuse, intrusive, inutile (je ne crois pas avoir oublié un autre qualificatif.). Ma foi, c’est ton choix de le recevoir et de le percevoir ainsi.

Ici comme ailleurs, il y a des personnes avec qui je vais m’entendre et développer des affinités, des discussions, voire des rencontres, et d’autres avec qui ce n’est pas le cas. Je ne viens pas ici pour batailler, et les luttes de pouvoir m’agacent. Aussi te répondre par de grands paragraphes écrits de manière récurrente serait beaucoup d’énergie perdue. Pour ma part, j’en resterais donc là avec toi. :coucou:

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par Youpla »

[mention]Belgha[/mention], bon, un de tes posts m'avait échappé.

Je crois comprendre que ce qui te gêne ce serait une sorte de théorisation de la communication, qui l'empêcherait d'être véritablement sincère, simple et directe.
Voire même, ça permettrait d'injecter des choses de l'ordre de la guerre (adversaire, maîtriser l'autre, avoir le dessus...) de façon insidieuse.
Dis-moi si j'ai bien compris.

La CNV dans les cadres décrits par [mention]Unesoprano[/mention] , je ne vois pas d'adversité.
Je crois que je comprends ton argumentaire sur l'adversité qui surgit forcément dans une communication qui se dit sans adversité, ne serait-ce que par réaction antagoniste mais j'ai l'impression que c'est plus jouer sur les mots que réel.

De ce que j'ai lu sur la CNV dans ce fil, ça me paraît être du bon sens et des choses que l'on fait plus ou moins naturellement (ou devrait faire).
Donc c'est pas plus mal il me semble, d'en avoir conscience ou de se faire des piqûres de rappel de ce qui se joue avec l'autre.

Cela dit, on doit bien sûr prendre garde à cette dérive possible, à trop théoriser, faire de la communication un système, quelque chose de désincarné, avec trucs et astuces et tout le toutim de com.

Belgha a écrit : jeu. 25 avr. 2019 22:41 Certes la réalité des émotions interagit avec une autre réalité, celle d'une éventuelle volonté d'échange par la communication. Certes il est donc utile d'en être conscient si l'on ne veut pas être balloté au gré des émotions des uns et des autres, et perdre ainsi le fil des échanges que l'on souhaitait établir. Certes.
Mais cela devrait demeurer tout de même tout à fait périphérique, au risque, comme le souligne @ouadji, d'« être attentif, non au contenu, mais au contenant ».


J'entends souvent cela, l'idée du contenu et du contenant (ou assimilé).
Je pense qu'on ne peut pas vraiment dissocier l'un de l'autre.
On défend souvent l'idée que ce serait la même chose que d'opposer l'extérieur et l'intérieur, le superficiel et le profond, le corps et l'esprit...
Ce n'est pas si schématique, si binaire.
Je l'affirme et le revendique même, le fond et la forme, c'est imbriqué, ce n'est pas vraiment dissociable, même quand on croit qu'on le fait, on se fourvoie.
Je ne vois donc pas de supériorité de l'un sur l'autre.

EDIT : Je n'avais pas lu le message de Unesoprano ci-dessus quand j'ai rédigé le mien...

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Re: De la difficulté de bien communiquer

Message par PointBlanc »

Sujet intéressant.
J'aurais tendance à penser, avec Belgha si je l'ai bien compris, qu'il y a quelque chose de fondamentalement intrusif dans cette attitude qui consiste à vouloir juguler la violence plus ou moins souterraine qui s'attache à la plupart des situations de communication.

Je suis enseignant moi aussi, en collège. Ce n'est pas une zone de guerre, mais la classe reste, là comme ailleurs, un lieu de tensions où s'expriment plus ou moins clairement des intérêts divergents. Beaucoup de ceux qui se trouvent rassemblés entre ces quatre murs voudraient être ailleurs, pas forcément les mêmes d'une séance à l'autre, moi aussi quelquefois, et toujours pour une foule de raisons diverses.
Chercher à transmettre un savoir à quelqu'un qui n'en a pas envie sur le moment, c'est violent. Vouloir mettre au travail quelqu'un qui a un intérêt à résister, c'est violent. L'appel à la raison, à la clarté, c'est très violent, quand on se croit tout à perdre à être raisonnable. Je préfère en être parfaitement conscient, supporter la situation, ne pas perdre de vue que mes élèves et moi nous sommes enlisés dans ce conflit perpétuel - autrement je m'adresserais à des êtres fictifs et je m'étonnerais interminablement de n'arriver à rien.

Je préfère cultiver les moyens d'être bienveillant à leur égard plutôt qu'à l'égard de leur seule parole : quand ils ont reconnu cette bienveillance, il n'y a plus grand chose qu'ils risquent de prendre durablement mal. Même chose quand de mon côté je ne nourris plus aucun doute quant à la bienveillance qu'ils peuvent éprouver envers moi.
Hors-sujet
C'est fou, au passage, comme le mot de bienveillance coince quand on veut l'appliquer à une relation d'égalité. Il y a un fil là-dessus quelque part, il faudrait que je cherche.
Jusqu'où faut-il lisser le message ? Qu'est-ce qui compte vraiment ? Qu'on ait bien compris, à coup de "il me semble que" ou "pour ce que je perçois" qu'il s'agissait de l'expression d'une opinion subjective ? Ou qu'on soit placé dans la situation où l'on ne se sent pas dérangé par les trébuchements de l'autre ou son âpreté parce que la confiance mutuelle va bien au-delà ?
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?

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