Savoir trouver sa place en entreprise

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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aur-et-ly141
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Savoir trouver sa place en entreprise

Message par aur-et-ly141 »

Bonjour à tous,
Ce post me tiens à coeur car c'est vraiment une grande question pour moi. Je n'ai pas encore trouver la "bonne place" ou plutôt "la bonne attitude".
J'ai vécue le harcèlement, la mise à l'écart, l'usurpation de la réussite ou des idées bien des fois, le sabotage professionnelle. J'ai essayé de garder mes idées : on me rapproche d'être trop personnelle ou pas assez équipe, au rythme de croisière, on me demande de ralentir, je vais trop vite. Au rythme des autres, "bore out", je m'ennuie. Je fais pleins de propositions : toujours et encore elle ... pourtant j'ai besoin d'avancer, de trouver des solutions ... c'est compliqué !!! je ne peut pas me mettre en position de "formateur" envers mes homologues sans que cela crée de conflit ... je vais naturellement prendre le leadership, non que je me sentes l'âme d'un leader, mais parce que je veux que les choses avancent et c'est malgré moi. C'est mal perçu par la direction ... je prends trop de place ou alors parfois : tu ne prends pas assez ta place.
Avez vous vécus des situations de ce genre, trouver la "juste place" et avoir quand même réussi à vous épanouir ? Comment gérer ces tentatives de sabotage ? De piquages d'idées en tout genre, de dénigrement etc ...
Je précise quand même que j'ai aussi eut de très bonnes relations, je n'en parles pas car elle ne pose pas problème ... j'évoque ces situations bien particulières ...

Carcharodontosaurus
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Re: Savoir trouver sa place en entreprise

Message par Carcharodontosaurus »

Bonjour Aurélie,

J'ai très exactement le même "problème".

Lors de ma première expérience pro, un apprentissage, j'étais bourré d'enthousiasme pour mon premier job.

Résultats, j'ai été pratiquement instantanément mal preçu. Mis à l'écart. Nombre de reproche sur ma méthodologie de travail, mon approche du métier, de "tu vas trop vite", de "tu n'écoutes pas". Et en moi, une énorme incompréhension. Comment, en arrivant motivé et parait-il pas trop con, cela pouvait aussi mal se passer ?

Il se trouve qu'une collègue avec qui ça se passait bien, et qui s'est avérée être HP bien plus tard, m'a gentiment expliqué que je détonnais trop pour l'environnement et que ce qui était attendu de moi était d'être un bon soldat et obéir sans discuter. Elle m'a même parlé de jalousie. Impensable pour moi. Pourtant j'étais jeune, junior et sans expérience et j'ai compris après coup qu'il était extrement désagréable pour eux de me voir debarquer et trouver des solutions à des problèmes dont personne ne m'avait demandé de mêler. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

J'ai fini en arrêt de travail à la fin de mon année de master 2 car il était impossible pour moi d'y retourner sans risquer de sérieusement péter les plombs. En fait, un soir j'ai tout rangé et je ne suis jamais revenu et j'ai planifié mon arrêt de travail pour aller jusqu'au bout de ma formation. Quelque part, j'ai donc effectivement pété les plombs.

J'ai compris plus tard qu'il fallait se mettre au niveau des autres, ne pas en faire trop, ni pas assez. Plus encore qu'à l'école. L'équilibre est ténu. Je répond actuellement du bureau car je vais bien trop vite dans les formations de ma nouvelle mission et fait donc des "pauses" pour passer inaperçu et ne pas avoir de performances suspectes. A la fois frustrant et une opportunité, car je peux me cultiver et apprendre tout en répondant à leurs attentes en terme de rythme.

J'essaie également, plutôt que de directement dire "Ca c'est complètement débile, le process serait mieux si ...", d'amener mes interlocuteurs à la même conclusion que moi en les manipulant. Je leur donne les faits, les élèments, les questions que je me pose (edulcorées généralement), et les laisse tirer les conclusions eux même. Ca permet de faire avancer les choses sans être trop perçu comme différent. Ils sont même contents car j'identifie les problèmes et ils y trouvent la solution grace aux éléments fournis avec, et se sentent donc "forts". J'accepte donc qu'on me vole mes idées de bonne grace plutôt que de voir perdurer des systèmes que je trouve incohérent.

Pour ce qui est de permettre ou non un échange, chaque collègue passe par une phase d'évaluation. Je ne fais jamais confiance sans avoir bien scanné la personne et en étant certain que je vais pouvoir essayer de caller mon rythme et mes propos pour qu'ils lui correspondent. J'avoue être, du haut de mes trois pauvres années d'expérience, déjà complètement traumatisé par les efforts d'adaptation nécessaires pour ne pas être perçu comme une nuisance alors que l'on essaie de faire de son mieux. J'ai plusieurs faux-self, le professionnel est encore en construction je l'avoue.

Ce qui me péserai le plus professionelement est plutôt "Comment être soi même dans un environnement de travail" mais ne sachant déjà pas qui est "moi même", je ne saurai même pas clarifier l'énoncé de cette question. Mais déjà, si simplement la version "lente" de moi même pouvait être acceptée, se serait cool ... J'ai d'ailleurs fais 4 jobs différents en 3 ans. Dans le même secteur d'activité.

UbiquitousMAG
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Re: Savoir trouver sa place en entreprise

Message par UbiquitousMAG »

Bonjour Aurélie,

Je me retrouve tout à fait dans la description que tu as faite. A bientôt 48 ans et désormais à mon compte, j'ai fait face aux mêmes obstacles que toi. J'ai été mis de côté dans un placard doré. Puis, j'ai subi du harcèlement de mon manager. Non, pas qu'il tentait de me manipuler, mais c'était quelqu'un de fermé d'esprit. Je lui indiquait que ma charge de travail était trop peu, soit 10%. Il ne me croyait pas. Puis, il a bloqué une tentative de bilan de compétences en prétextant... que je n'avais pas le temps... Au final, j'ai réussi à négocier un licenciement avec dommages et intérêts. Toute une épreuve!

Maintenant, ne trouvant pas de CDI - 150 CVs transmis, 5 réponses, on me reproche d'être trop expérimenté - je n'ai eu d'autres choix de me mettre à mon compte en tant que consultant informatique (chef de projet). Cependant, je n'arrive pas à tenir plus d'un mois dans une boîte, car soit tout est trop lent, soit il y a trop de politique, soit je suis perçu comme allant trop vite. Je craque... je m'auto-sabote...

Bref, pas facile, de trouver sa place. D'ailleurs, j'utilise souvent cette expression "trouver sa place". Que j'aimerais retrouver de la stabilité dans ma vie professionnelle, trouver un emploi avec des gens bienveillants et avec des défis pour m'occuper l'esprit...

Je n'ai pas encore trouver de solution autre que voguer d'un client à un autre...

Pour l'instant...

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Calou
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Re: Savoir trouver sa place en entreprise

Message par Calou »

Bonsoir,
Idem que ce qui est décrit ici. Pas facile de ne pas détonner. Je suis à mon compte depuis des années mais cela n'a pas toujours été le cas. Quand j'ai eu un emploi salarié, je ne peux pas dire que je me suis retrouvée en difficulté, ce serait exagéré mais j'ai compris de suite que j'allais devoir ajuster mon comportement. Exemple : ma directrice me demande un écrit à rendre dans 3 semaines. Sauf que ce jour là, j'avais déjà fini ce que j'avais à faire, alors je l'ai fait cet écrit... en une heure. Je le donne à ma directrice, déjà parce qu'il était fait tout simplement et aussi pour avoir son avis car je faisais ce genre d'écrit pour la première fois. Il y a eu un blanc, mais vraiment un gros flottement quand je lui ai remis. Elle a trouvé mon écrit très bien mais n'en revenait pas qu'il ait été fait si vite. Devant la gêne qui planait dans l'air j'ai donc compris que je devais faire autrement car socialement, on attendait autre chose. Aller vite, ou en tout cas plus vite que ce qui était attendu, ça dérangeait. Par la suite, je faisais donc l'écrit demandé rapidement mais le rangeais dans un tiroir avant de le ressortir 2 semaines plus tard, au moment où socialement c'était acceptable.
Autre exemple de décalage : les réunions. A chaque fois j'étais face à deux options:
1) Donner les solutions aux problèmes posés au risque de m'attirer les foudres des autres participants. La plupart du temps, tout le monde sait déjà ce qu'il sortira d'une réunion mais on dirait qu'il FAUT remuer de l'air, avoir l'air de chercher des heures des solutions que tout le monde connait déjà sans les dire... je n'ai jamais compris cela. A croire que s'ils ne donnent pas l'illusion d'avoir souffert pour pondre une évidence, la solution a moins de valeur. L'autre cas de figure, c'est la solution que vous énoncez alors que personne n'avait d'idée. Là aussi, il y a toujours quelqu'un pour le prendre comme un échec personnel ou vous en vouloir d'avoir eu une idée.
2) Ne rien dire, attendre que ça se termine parce que ce jour là vous n'êtes pas d'humeur à batailler. Quel ennui tout cela! J'avais toujours l'impression d'avoir déjà vu le film en m'asseyant en réunion, vous aussi? Je savais qui allait dire quoi, en répondant à qui, en s'offusquant face à telle réflexion de telle personne... Bref vous l'aurez compris les réunions, j'y allais parce que j'étais obligée ;-)
Que c'est compliqué de composer avec tout cela. Courage à tous!

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Quark
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Re: Savoir trouver sa place en entreprise

Message par Quark »

Il n'est vraiment pas facile de trouver un juste milieu au travail.

Depuis que j'ai mon nouvel emploi, en tant normal, quand nous ne sommes pas à court de personnel comme en ce moment, ce qui marche pour moi c'est d'aller à mon rythme, de finir rapidement les tâches qui me sont dévolues et ensuite m'occuper l'esprit par des activités qui me passionne (le dessin particulièrement) pour les heures qui restent à écouler.

Un oeil attentif pourrait déceler une trainé de plomb sur ma main mais sinon rien n'y parait, j'ai l'air de bosser au même rythme que les autres, personne ne se sent lésé, les patrons sont satisfaits de mon rendement et j'y trouve mon compte en n'étant pas trop blasé. Généralement je change d'emploi aux 2-3 ans par manque d'intérêt ou encore quand je sens trop d’injustice de la part de la direction....j'en suis à ma 3ième année ici, un super emploi m'a été offert récemment et je l'ai refusé (une première).

Je ne cherche également plus à plaire à tout le monde, en fait, mes pauses je les passes seul à mon bureau à méditer, à lire ou dessiner....

Pour le contact humain avec les collègues (Pour ne pas avoir l'air de l'ermite sur sa montagne qui ne dit mot à personne), la plupart viennent me voir à tour de rôle dans la journée ou je passe leur dire un ptit coucou au passage et ça me convient tout à fait, je suis beaucoup plus à l'aise dans un échange individuel qu'en groupe...

La réponse de Carcharodontosaurus (merci copier/coller) résume assez bien ma position également quant à amener les gens à trouver par eux-même des solutions ou à percevoir des situations sans les y contraindre, une forme d'empowerment.....

Pour ce qui est des idées, j'en ai souvent trop pour toutes les réaliser de toute manière.....tant qu'à ce qu'elles ne servent pas, j'aime mieux que quelqu'un d'autre les utilise à bon escient pour améliorer les conditions existantes....ça me permet de réfléchir à de nouveaux projets pendant ce temps :P

Le secret c'est d'apprendre à se connaitre je crois, déceler ce qui nous conviens et conviens également aux autres et se rappeler que la vie est aussi faite de compromis....

Bonne chance pour trouver l'équilibre :)

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