Appelez-moi le "director" !

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Danie
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Appelez-moi le "director" !

Message par Danie »

Il y a un point sur lequel j’aimerais échanger avec vous. M’intéressant vivement au cinéma, j’ai un jour lu un ouvrage dit «de référence» consacré à la dramaturgie. Dans la partie consacrée à la structure de l’oeuvre, l’auteur développe un point qui m’a interpellée parce qu’il a trouvé une sorte de résonance au moi au plan plus personnel.

L’analyse transactionnelle emprunte le terme de «scénario» pour désigner un plan de vie inconscient que nous nous constituerions dans les toutes premiers années de notre vie. Une sorte de trame qui contiendrait déjà une ébauche de nos choix d’orientation, de nos goûts, de nos affinités etc. Et selon cette théorie, toute notre vie durant, nous serions portés à faire les choix (amicaux, professionnels, contextuels...) qui s’accorderaient avec ce scénario. Qu’en dîtes-vous? Avez-vous constaté ça chez vous ou pas et pourriez-vous livrer ici quelques anecdotes sur le sujet?
:wink:

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Zyghna
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Zyghna »

vaste question... va falloir que j'y réfléchisse avant de songer à répondre ^^
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Danie
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Danie »

Prends tout le temps que tu voudras :cheers:

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

Bonsoir Danie.

Je parlerai plus volontiers de "programmation", ou (mieux) de "conditionnement", que de "plan". Le terme me semble un peu trop rigide, il me laisse l'impression que sans plan, on pourrait se perdre, alors que dans mon idée c'est un peu l'inverse qui se produit... L'énergie qui anime tout être vivant tendant naturellement au développement, à l'épanouissement, vont très vite s'établir des "croyances" sur ce à quoi il va falloir faire face pour survivre, ce au travers de quoi il faudra passer. Il y a selon moi deux mouvements en un : Le premier est celui de l'énergie vitale, le second celui de l'adaptation à l'environnement. Le "plan" s'établit dans l'adaptation à l'environnement (on prend déjà des informations sur le monde avant la naissance, par l'intermédiaire des nutriments, du stress de la mère, etc). La pensée va s'appuyer sur des croyances pour faire des choix, issues de la mémoire. Je crois donc que plus on remonte loin dans notre enfance, plus se sont "imprimées" des croyances profondes, car fondatrices. Par des stress à divers niveaux, des émotions fortes... Cela va évidemment influer sur notre vie ultérieure. D'autant qu'il n'est pas aisé de se rappeler ce qu'on a vécu dans nos premières années, et que donc une bonne part de la trame reste inconsciente.
Voilà pour ce que j'en pense, en gros.

Si j'ai constaté ça chez moi, oui, ainsi que chez d'autres personnes, et il me semble que ça se révèle quand ça pose problème, quand quelque chose "coince", qu'on "traine" un état d'âme sans raison apparente... sinon, tant que le conditionnement fait preuve d'efficacité suffisante, on n'y pense même pas. Je crois que ces croyances sont profondes, et qu'elles nous touchent intimement, d'où peut-être une difficulté à en retirer des anecdotes (le terme me semble léger, alors que les expériences sont fortement ressenties). Dans des circonstances particulières, j'ai vu un homme "revivre" une expérience d'avant sa naissance, lui livrant l'explication d'une cicatrice qu'il portait sans jamais avoir su d'où elle venait. Il s'agissait d'une tentative d'avortement (dont il n'avait pas conscience, bien sûr). Toujours est-il que cela l'a libéré d'un malaise qu'il trainait depuis toujours, bien que sur le coup, ça n'ait pas été facile à affronter.

Paradoxalement, je dirais que les conditionnements les plus difficiles à vivre sont pourtant les plus "faciles" à remettre en question. Je repense là à un rêve que j'avais fait, ado, et qui m'a marqué, car justement il semblait indiquer une direction, voire projeter symboliquement ce qui allait m'arriver. Comme un résumé de ma vie future, qui me revient parfois en écho partiel, me laissant penser à l'adéquation entre un moment de ce rêve et ce qui se joue dans ma vie à cet instant. Marrant, tiens, car récemment, justement, ça m'est arrivé. J'ai eu l'impression d'être face au vieux pêcheur de mon rêve... vivement la suite ! :D1 Car dans mon rêve, tout allait dans le bon sens.

Ma première idée ne tiendrait donc guère, à moins que... l'énergie vitale cherche toujours à circuler librement, et ne s'accommode pas si facilement du conditionnement, cherchant donc toujours un chemin pour s'épanouir, malgré tout. Ce plan serait peut-être donc profondément un instinct vital, qui se débrouillerait comme il peut pour... "programmer" les moyens futurs de dépasser le conditionnement ? La force de l'exercice du mental sur nos vies donnerait ensuite le rythme auquel on évolue, plus ou moins aux prises avec la volonté de "contrôle" permanente du-dit mental.

En résumé donc, l'énergie vitale aurait "conscience" du conditionnement, et pourrait planifier les moyens de le dépasser, pour garder son cap, celui du développement harmonieux. D'où la nécessité de renforcer quotidiennement ce conditionnement, pour qui veut s'assurer que les autres restent assez affaiblis pour rester soumis. Le conditionnement lutterait contre l'énergie vitale. Il me semble que ça se tient ?
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fabs le vaurien »

Je rejoins Animal sur le terme "conditionnement". Je crois qu'on peut relier cette question de scénario prédéfini aux théorie de l'apprentissage béhavioriste skinnerien, notamment la loi de l'effet de "thorndike" (tres connu dans le champs des addictions) expliquant simplement que les conséquence d'une action entraîne un apprentissage. De cet apprentissage, par le biais des renforcements (positifs ou négatifs) découlera la probabilité de reproduction de l'action.
Après, il me semble qu'un cerveau de bébé et d'enfant développe tellement plus de connexions qu'un adulte, qu'il parait évident que les expériences de la prime enfance "s'impriment" peut être de façon plus prononcée.
Cela dit, je pense qu'il ne faut pas omettre la place de l’expérience et du libre arbitre de la personne impliquant aussi une opportunité de briser les déterminismes. Mais c'est peut être plus laborieux...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Thorndike
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Zil2blé
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Zil2blé »

Je trouve pas mal la théorie d'Animal. Cependant, je ne dirais pas que la force vitale peut être consciente de qq chose. Je pense que nous sommes faits de plusieurs forces et plusieurs pensées qui s'affrontent. On a l'impression d'avoir la main alors que l'on ne voit pas la profondeur de l'échiquier. De par mon travail psy, j'ai compris pour ma part que dès le départ ce qui nous conditionne, c'est la volonté qu'ont imprimé en nous nos parents quand ils nous ont conçus. Essayez de résumer en 1 phrase quelle a été le désir le plus grand de vos parents au moment de votre conception et vous verrez, vous pourrez facilement y arriver et votre vie s'éclairera différemment. Après, il y a la force vitale, qui se fait son chemin, et je pense qu'on peut toujours avec des efforts se sortir du déterminisme (j'en ai fait l'expérience). Il faut passer par une conscientisation des mécanismes sous-jacents de notre psychisme et pouvoir les dépasser. C'est malheureusement pas le chemin que prend tout le monde. Il faut être courageux, motivé et déterminé. Autour de vous vous aurez 1000 exemples de personnes qui répètent sans cesse les mêmes erreurs sans en tirer de conclusions et qui s'enferrent dans des situations qui s'empirent.

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

Voiiiiiilà, bien mieux dit que moi, Zil !
Un peu brouillon sur l'action, l'animal.
Il faut passer par une conscientisation des mécanismes sous-jacents de notre psychisme et pouvoir les dépasser.
Tout à fait. Et comme dit Fabs, c'est plus laborieux.

Autour de vous vous aurez 1000 exemples de personnes qui répètent sans cesse les mêmes erreurs sans en tirer de conclusions et qui s'enferrent dans des situations qui s'empirent.
Répéter indéfiniment des actions inefficaces, n'est-ce pas une définition de la folie ?
"Errare humanum est, sed perseverare diabolicum", dit autrement ?
Et si le seul problème de l'humanité était l'inconscience ?
Hors-sujet
(en passant, je n'ai pas encore trouvé comment citer dans l'encadré spécifique, si vous pouviez m'indiquer ...)
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fabs le vaurien »

Animal
Hors-sujet
Normalement, tu dois y avoir acces (oui car toutes les fonctions ne sont pas installées pour les nouveaux inscrits).
regarde donc en haut à droite des messages, il y'a un encart "citer". Après tu selectionnes le passage désiré en prenant soin de conserver les parenthèses Quote.
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par TourneLune »

Normalement tu as accès au "citer"
Si tu ne vois pas le bouton ce sont les balises quote qui permettent de le faire.

[ quote ] la phrase à citer [/ quote ] sans les espaces bien entendu.

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

Hors-sujet
Fabs et TourneLune : Merci ! :-)
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Zil2blé »

Répéter indéfiniment des actions inefficaces, n'est-ce pas une définition de la folie ?
C'est bien là malheureusement le quotidien de beaucoup de nos semblables..

Fraises

Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fraises »

Bonjour,

Très intéressant ton point de vue Animal. Cela m'apprend des choses! Car j'ai plutôt un regard inspiré de la psychologie et la psychanalyse sur ce sujet (je pense que l'un n'empêche pas l'autre , voire pouvant même se compléter).

Il est clair maintenant, au regard des différents courants d'études du fonctionnement humain, que nous construisons nos schémas de fonctionnement dans l'enfance. Cela, à y regarder de près, paraît évident ! (sauf pour ceux qui s'opposent totalement à ce genre d'approche, qui n'y comprennent rien quand vous leur en parlez, et qui vous regardent avec des yeux ébahis... :shock: ).

Une anecdote ? Pour répondre à ce que disait Danie ?

Et bien, ma relation à ma mère ! J'ai découvert, à 30 ans je crois, et bien avant, que mon fonctionnement , dans les relations proches, premier cercle, et même ma réaction vis-à-vis des femmes en général, a toujours été basée sur mon rapport à ma mère. Rapport difficile, méfiant, où je ne me sentais jamais comprise.
Aujourd'hui, je sais que je me méfie beaucoup des femmes (je précise que j'en fais partie :D1 .... )
J'ai compris, avec le recul, l'analyse et l'expérience, que mes réactions aux autres, premier cercle notamment, reproduisent la même peur, la même gêne que j'avais vis-à-vis de ma mère qui est une personne dominante, qui n'écoute pas et qui interprétait à sa façon ce que je ressentais. Donc, elle n'écoutait pas mes sentiments... et je me sentais seule.
Cette solitude morale me poursuit. Car : ayant été sensibilisée fortement aux gens qui n'écoutent pas, et oh combien ils sont nombreux, je les détecte vite, et je sais que très vite la communication serait compliquée... Cette sensibilisation est due à ma relation avec ma mère.
Autre aspect difficile : le sentiment d'être blessée vite à cause de cela, car cela ravive une blessure ancienne à chaque fois..
Donc, à cause ou grâce à ma mère, j'ai appris à mettre la main sur les rapports humains où l'écoute empathique et réelle n'existe que très peu, avec pour dominante : les relations de pouvoir... Chacun a envie d'avoir raison... etc.

@Animal :
Tu parles de cet homme qui t'a parlé de son expérience in-utéro et l'histoire d'une tentative d'avortement. J'ai déjà lu une histoire qui ressemble à cela. Mais dans l'histoire de cet homme, il sait à quel mois de la grossesse cette tentative d'avortement a eu lieu ? C'est curieux tout de même ! :wink:

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Animal
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

Zil a écrit :Répéter indéfiniment des actions inefficaces, n'est-ce pas une définition de la folie ?
C'est bien là malheureusement le quotidien de beaucoup de nos semblables..
Je crois ne pas en être totalement exempt non plus... mais je me soigne ! :mrgreen:
Et finalement, quand on parvient à dénouer un truc, quelle libération ! Parce que, malgré le coté "sécurisant" (en tout cas prévisible) de l'erreur connue, ça n'a rien de satisfaisant. Mais c'est toujours pareil ; on ne remet une attitude en question que quand elle nous pose assez problème (ou nous fait assez souffrir). Tant qu'on a l'impression d'en retirer plus d'avantages que d'inconvénients, généralement, on persévère.
Mûres a écrit :j'ai appris à mettre la main sur les rapports humains où l'écoute empathique et réelle n'existe que très peu
Il serait peut-être moins difficile (moins engageant) de juste mettre le doigt dessus ? Je ne sais pas, un peu au feeling hein, mais l'expression que tu as employée me semble suggérer une "prise"...? (je pense à "avoir la main-mise" sur quelque chose, une situation...)
Mûres a écrit :Tu parles de cet homme qui t'a parlé de son expérience in-utéro et l'histoire d'une tentative d'avortement. J'ai déjà lu une histoire qui ressemble à cela. Mais dans l'histoire de cet homme, il sait à quel mois de la grossesse cette tentative d'avortement a eu lieu ? C'est curieux tout de même ! :wink:
Je ne me rappelle pas si celui que j'ai connu savait à quel mois cela lui était arrivé. On faisait tous partie d'un groupe de "psychonautes" au Pérou, et chacun(e) y a vécu des expériences bien particulières. Ce serait fort que ce soit le même homme !!! Sinon, et bien ça me laisse à penser qu'on peut décidément revenir très loin dans sa mémoire, et c'est déjà encourageant je trouve, car ça signifie qu'on peut travailler sur tous nos conditionnements (même les plus profonds), et donc s'en libérer. :smile:

Le "director" me semble avoir un emploi intérim à durée indéterminée... une espèce de pilote automatique, dont le but serait plus la survie que l'épanouissement.
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Fraises

Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fraises »

Animal a écrit :
Mûres a écrit :j'ai appris à mettre la main sur les rapports humains où l'écoute empathique et réelle n'existe que très peu
Il serait peut-être moins difficile (moins engageant) de juste mettre le doigt dessus ? Je ne sais pas, un peu au feeling hein, mais l'expression que tu as employée me semble suggérer une "prise"...? (je pense à "avoir la main-mise" sur quelque chose, une situation...)
Je réponds juste à cela rapidement :
Je parle parfois, sans me rendre compte, avec ma langue maternelle dans ma tête (parler de ma mère m'a inconsciemment mise dans le contexte de ma langue maternelle sans doute ! :wink: ) ; or "mettre la main sur" est une expression qui vient de ma langue maternelle. Du coup, je ne sais plus , en français , ce qu'on dit exactement ! Tu me fais tourner la tête linguistiquement, car le cerveau des bilingues devient bizarre !!! On parle les langues en mélangeant tout ! C'est-à-dire , réfléchir dans une langue et laisser passer des expressions d'une autre sans passer par la phase traduction ! Le concept est là, mais est exprimé dans la langue qui domine (dans mon cas, c'est le français qui domine!).....

Oh là là ! Je ne suis pas réveillée!

Sinon, t'as sans doute capté - si tu es un super animal qui a un très bon flair :D1 , que peut-être le manque d'écoute empathique me touche tellement que mon expression voulait inconsciemment insister sur cela , autrement dit : OUI , je SENS très fort le manque d'écoute empathique !!!!!!!
Mais je t'assure : l'usage de cette phrase :"j'ai mis la main sur" vient de ma langue maternelle........ ! on dit précisément : "tu as mis ta main là où ça me fait mal" , autrement dit : tu me sens... ;)

Fraises

Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fraises »

Animal a écrit :
Mûres a écrit :Tu parles de cet homme qui t'a parlé de son expérience in-utéro et l'histoire d'une tentative d'avortement. J'ai déjà lu une histoire qui ressemble à cela. Mais dans l'histoire de cet homme, il sait à quel mois de la grossesse cette tentative d'avortement a eu lieu ? C'est curieux tout de même ! :wink:
Je ne me rappelle pas si celui que j'ai connu savait à quel mois cela lui était arrivé. On faisait tous partie d'un groupe de "psychonautes" au Pérou, et chacun(e) y a vécu des expériences bien particulières. Ce serait fort que ce soit le même homme !!! Sinon, et bien ça me laisse à penser qu'on peut décidément revenir très loin dans sa mémoire, et c'est déjà encourageant je trouve, car ça signifie qu'on peut travailler sur tous nos conditionnements (même les plus profonds), et donc s'en libérer. :smile:
Je relève "très loin dans sa mémoire" ! Certes! Mais si on parle scientifiquement, à quel stade un foetus peut avoir une mémoire sensorielle via son "corps" en développement ?!!!

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

Mûres a écrit :Mais je t'assure : l'usage de cette phrase :"j'ai mis la main sur" vient de ma langue maternelle........ ! on dit précisément : "tu as mis ta main là où ça me fait mal" , autrement dit : tu me sens...
Oki je comprends ! Désolé pour l'interprétation hâtive. :$
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Fraises

Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fraises »

Animal a écrit :
Mûres a écrit :Mais je t'assure : l'usage de cette phrase :"j'ai mis la main sur" vient de ma langue maternelle........ ! on dit précisément : "tu as mis ta main là où ça me fait mal" , autrement dit : tu me sens...
Oki je comprends ! Désolé pour l'interprétation hâtive. :$
NO problem, Animal ! :wink:
Tu viens de me faire prendre conscience que oui , j'ai un cerveau bilingue malgré mon immersion totale dans la langue française ! :-)
En tout cas, ça me plaît bien ces confusions linguistiques! J'adore ça, à certaines limites bien-sûr ! Car des fois... c'est pas évident pour l'interlocuteur !

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Zil2blé »

"on ne remet une attitude en question que quand elle nous pose assez problème (ou nous fait assez souffrir). Tant qu'on a l'impression d'en retirer plus d'avantages que d'inconvénients, généralement, on persévère."
C'est nos mécanismes de défense à tous qui nous font croire qu'effectivement on a plus d'inconvénients que d'avantages. C'est la peur qui nous guide, et j'ai compris il y a longtemps que la peur n'est pas un bon guide.
Par contre, quand tu vis plusieurs fois l'expérience de libération d'un truc pesant dont tu n'avais pas forcément conscience, ça peut être un moteur génial pour se lancer dans l'introspection, dans le lacher prise, afin de se sentir de mieux en mieux avec soi même et avec les autres.
Moi, je l'ai tellement intégré, qu'il a fallu parfois que je me refrène car il y a des fois où il n'y a pas forcément de solutions et trop intellectualiser "prend la tête".

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

Zil a écrit :C'est nos mécanismes de défense à tous qui nous font croire qu'effectivement on a plus d'inconvénients que d'avantages.
...à lâcher prise ?
Zil a écrit :Moi, je l'ai tellement intégré, qu'il a fallu parfois que je me refrène car il y a des fois où il n'y a pas forcément de solutions et trop intellectualiser "prend la tête".
Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Qu'as-tu tellement intégré ? Le "réflexe introspection" ? Je pense que c'est un préalable utile, bien que l'analyse me semble insuffisante en soi. On peut comprendre un problème personnel dans le détail, ça ne le règle pas nécessairement, voire jamais. Ensuite, le "lâcher-prise" dont tu parles est sans doute plus ardu, car il requiert justement une attitude d'esprit opposée. Tant qu'on est dans l'introspection, le mental agit. Or c'est selon moi par lui qu'arrive le problème. Il s'agit donc ensuite d'être capable de faire confiance à "autre chose" en soi pour régler le problème. Peut-être avoir confiance en nos ressources, et laisser la solution émerger d'elle-même ?
Personnellement, la voie (voix) du "ressenti corporel" me parle bien. C'est par l'attention à ce que le corps exprime que la voie de la solution peut apparaître et être validée. Des représentations arrivent, avec ce ressenti, sur lesquelles on peut travailler. Quand l'attitude "juste" (pour soi) est trouvée, la libération est effective.
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Zeus »

Mûres a écrit : Il est clair maintenant, au regard des différents courants d'études du fonctionnement humain, que nous construisons nos schémas de fonctionnement dans l'enfance. Cela, à y regarder de près, paraît évident ! (sauf pour ceux qui s'opposent totalement à ce genre d'approche, qui n'y comprennent rien quand vous leur en parlez, et qui vous regardent avec des yeux ébahis... :shock: ).
Je suis de ces gens au regard ébahi et qui ne comprennent rien à ces théories.
D'abord elles sont flous et n'expliquent que certain cas.
Ensuite, elles consistent à forcer des interprétations, ou voir des trames là elles ne sont pas forcément.
Au final, une certaine complaisance à mon sens et des présupposés trop nombreux non validés.
Et aussi, un risque de s'auto-convaincre de causalités factices, et faire porter ses failles ou faiblesses sur x ou y - papa, maman, la société, l'éducation, etc..., et reporter indéfiniment le moment de se prendre en main et faire face, plutôt que se voir déterminé par un fatalisme de pacotille.

La théorie comme quoi nous construisons nos schémas de fonctionnement toute notre vie est tout aussi valable et "à y regarder de près, tout aussi évidente".
Autant donc opter pour celle qui offre le plus de possibilités.
Tant qu'à croire sans fondements, autant choisir une croyance utile et bonne.
(voir les antinomies de la raison pure).

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Danie
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Danie »

Animal a écrit : Personnellement, la voie (voix) du "ressenti corporel" me parle bien. C'est par l'attention à ce que le corps exprime que la voie de la solution peut apparaître et être validée. Des représentations arrivent, avec ce ressenti, sur lesquelles on peut travailler. Quand l'attitude "juste" (pour soi) est trouvée, la libération est effective.
J'étais un peu paumée, ne sachant trop comment rebondir sur la tournure que prend ce post en évoquant les thérapies et méthodes d'analyse alternatives qui sont à mille lieux de ce que j'avais en tête en inaugurant ce topic. Je ne sais même pas si c'est comme ça qu'on dit, en fait je n'y connais pas grand chose. Et puis ce passage de ton post Animal, a fait ressurgir des images très précises et a donné lieu à une prise de conscience du même genre que pour Mûres avec son "cerveau bilingue". Encore une fois, je remarque que c'est sur le plan des études ou du travail que ça ne va pas de soi.

Y a eu une période où je collectionnais les entretiens d'embauche pour des stages: chez des agents artistiques, des webzines consacrés au cinéma, des sociétés de production, des chaînes de télé, et même dans l'édition. Certains entretiens étaient clairement ratés. Je saisissais assez vite que j'avais frappé à la mauvaise porte. Quant aux autres avec lesquels mon profil s'accordait plus, et où ma démarche de recherche était parfois plus cohérente, ça se passait exceptionnellement bien et soit on m'offrait le poste, soit le recruteur ne prenait même pas la peine de dissimuler une amère déception à ne pas me le proposer, bien souvent en raison de mon manque d'expérience dans le milieu.

Il est arrivé souvent que le partie entretien soit assez euphorisante, que je fasse preuve d'une grande assurance et sache me montrer très convaincante et enthousiaste et que ça plaise. L'un des recruteurs m'avait même dit n'avoir jamais vu quelqu'un d'aussi à l'aise. En même temps, j'avais le ventre torpillé, ça me faisait vraiment mal sans que je comprenne ce qui m'arrive, sans raison médicale apparente. C'est psychosomatique sans doute. Ca s'est souvent produit dans cette situation. Et bien que tout ce soit bien passé, je repartais partagée entre l'espoir qu'on me donne ma chance et qu'on me permette un pas de plus vers l'autonomie et le celui de ne pas avoir le poste (c'est absurde!) Dans un cas comme dans l'autre, j'étais également partagée entre satisfaction et angoisse/déception.

C'est à cette période que j'ai pris conscience du décalage flagrant entre le sentiment quasi jubilatoire (dans le côté exercice de style ou "j'm'en fous j'le reverrai jamais") que procure un entretien qui se passe bien, et la confrontation à la réalité qui s'ensuit une fois que tu as le job. C'est assez narcissique dans le fond :oops: , chercher à seulement être rassuré dans son aptitude à convaincre ou sa capacité à se conformer à une certaine "norme". Passé l'épisode de l'entretien, j'avais nettement plus de mal avec cette partie "confrontation au réel" justement. Le "monde de l'entreprise", le gigantisme de la structure, le côté fourmilière, la répétition des tâches, les rapports hiérarchique, la prédominance de l'entité "collective" qu'est l'entreprise sur "l'individu", la quasi-obligation de socialiser pour pas bouffer seul à la cantine ou s'intégrer aux conciliabules improvisés devant la machine à café.

Depuis, je ne sais pas trop ce qu'il en est puisque je m'apprête à reprendre des études dans une voie toute différente. Sans doute était-ce un virage nécessaire. Histoire de raccrocher les wagons avec la vocation initiale de ce topic: c'est justement cette "réorientation" dans le champ des arts, que je me suis longtemps refusé à effectuer, par peur de la précarité, peur d'avoir à reprendre des études depuis le début, peur de sortir de mon domaine de compétences et de mes prédispositions, si modestes soient-elles et enfin peur de me distinguer radicalement, et donc me séparer d'une certaine façon, de ma famille et mon vivier d'origine où on se tamponne de la création artistique et du cinéma comme de sa première paire de chaussettes. Quand je suis pas à Paris, je suis dans un bled paumé où j'ai grandi où on a un cinéma et une bibliothèque digne de ce nom depuis à peine 2 ans et où il n'y a aucune vie culturelle, où le centre ville se résumé à une grande rue et deux trois rue adjacentes et où tout est fermé à 19h. A tous ces égards, j'ai l'impression d'une "sortie de scénario". De dériver de ce que j'avais inconsciemment "écrit" dès très jeune. Et c'est parfois difficile à assumer.

Je ne sais pas si je suis claire, ou si je ne fais que me prendre un peu plus les pieds dans le tapis là :?:

Fraises

Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fraises »

azerty a écrit :
Mûres a écrit : Il est clair maintenant, au regard des différents courants d'études du fonctionnement humain, que nous construisons nos schémas de fonctionnement dans l'enfance. Cela, à y regarder de près, paraît évident ! (sauf pour ceux qui s'opposent totalement à ce genre d'approche, qui n'y comprennent rien quand vous leur en parlez, et qui vous regardent avec des yeux ébahis... :shock: ).
Je suis de ces gens au regard ébahi et qui ne comprennent rien à ces théories.
Tu les as assez étudiées ?
Car ces "théories" ne sont plus vraiment à prouver..... Il suffirait de prendre n'importe quel livre de vulgarisation en psychologie pour vérifier !
D'abord elles sont flous et n'expliquent que certain cas.
Ensuite, elles consistent à forcer des interprétations, ou voir des trames là elles ne sont pas forcément.
Au final, une certaine complaisance à mon sens et des présupposés trop nombreux non validés.
J'ai la vague impression que tu parles de la psychanalyse , non ?
Et aussi, un risque de s'auto-convaincre de causalités factices, et faire porter ses failles ou faiblesses sur x ou y - papa, maman, la société, l'éducation, etc..., et reporter indéfiniment le moment de se prendre en main et faire face, plutôt que se voir déterminé par un fatalisme de pacotille.
Absolument pas!
Se prendre en main, c'est comprendre son histoire. Comprendre son histoire c'est comprendre son enfance. LA base de ce que nous devenons au cours de notre vie... Cela ne veut pas dire que c'est un fatalisme !Ni que nos parents sont les responsables de nos malheurs ! Cela veut dire simplement : comprendre son histoire, son fonctionnement , et pourquoi nous réagissons plutôt comme-ci ou plutôt comme-ça !
La théorie comme quoi nous construisons nos schémas de fonctionnement toute notre vie est tout aussi valable et "à y regarder de près, tout aussi évidente".
-- Mais évidemment ! C'est aussi valable ! L'une est complémentaire de l'autre! A y regarder de près ! :wink:

J'ai remarqué qu'il y a une sorte de fantasme négatif autour de toutes ces approches essayant d'apporter une lumière sur la construction de la personnalité dans l'enfance ! Soit ces approches-là font peur ! Soit c'est déstabilisant de regarder en arrière et remettre tout en cause, soit .... je ne sais pas!
Mais nous passons pas mal d'années de notre vie sans avoir une conscience réelle de ce que nous vivons. La mémoire n'étant pas encore au top au niveau pure neurologique, etc. C'est le corps qui enregistre tout!
Pourtant, pendant cette période on apprend à réagir à notre entourage. Dans le positif comme dans le négatif.
On peut écrire des pages sur ce sujet... :-)

Fraises

Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Fraises »

Bonjour Danie,

Je viens de lire ton dernier post avec beaucoup d'attention , et j'ai relu le premier ! En effet, je vois mieux ! :wink:
Et je comprends ton "étonnement" de voir ton fil prendre une autre voie que celle que tu voulais évoquer ! :smile:
Mais bon... C'est intéressant tout de même le débat qui a eu lieu...
C'est à cette période que j'ai pris conscience du décalage flagrant entre le sentiment quasi jubilatoire (dans le côté exercice de style ou "j'm'en fous j'le reverrai jamais") que procure un entretien qui se passe bien, et la confrontation à la réalité qui s'ensuit une fois que tu as le job. C'est assez narcissique dans le fond , chercher à seulement être rassuré dans son aptitude à convaincre ou sa capacité à se conformer à une certaine "norme". Passé l'épisode de l'entretien, j'avais nettement plus de mal avec cette partie "confrontation au réel" justement. Le "monde de l'entreprise", le gigantisme de la structure, le côté fourmilière, la répétition des tâches, les rapports hiérarchique, la prédominance de l'entité "collective" qu'est l'entreprise sur "l'individu", la quasi-obligation de socialiser pour pas bouffer seul à la cantine ou s'intégrer aux conciliabules improvisés devant la machine à café.
Je me trouve dans ce que tu dis, je comprends très bien !

A la relecture de tes posts, tu voudrais plutôt parler du fait que ta voie , ce que tu souhaites faire vraiment s'était écrit dans ton enfance ? De cet "inconsciemment écrit très très jeune" ?

Je ne sais pas si cela peut t'aider comme anecdote , mais je me souviens bien, enfant, que je rêvais toujours d'aider les autres... avoir un métier d'aide et travailler en groupe. Je ne sais ni comment ce rêve avait commencé , ni quand ! Je sais que je jouais toute seule à créer ce monde autour de moi (je suis fille unique et j'étais souvent condamnée à jouer seule..).
Ce rêve ne m'a jamais quitté je crois. J'ai toujours la même envie de travailler en groupe et aider les autres... Sauf que je n'ai pu la réaliser que partiellement !
J'espère répondre un peu à tes interrogations... ! :smile:
Quant à tes peurs... c'est légitime, normal ! Je comprends tes hésitations. Mais quand on aime quelque chose et qu'on ressent que c'est notre voie, je pense qu'il y a un mécanisme intérieur qui nous propulse vers la réalisation et la construction de cette voie. Il faut juste être sûr que c'est bien cela que nous avons envie de faire...

:hai:

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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Animal »

@ Danie :
Si je comprends bien, tu penses que les arts feraient partie de ton "scénario de départ", et tu sentirais contrariée dans les voies disons plus... communément admises comme "raisonnables" ? Mais moins d'enjeu, plus d'aisance ?
Mûres a écrit :
azerty a écrit : "La théorie comme quoi nous construisons nos schémas de fonctionnement toute notre vie est tout aussi valable et "à y regarder de près, tout aussi évidente".
-- Mais évidemment ! C'est aussi valable ! L'une est complémentaire de l'autre! A y regarder de près !
Comme dans toute construction, on commence par les fondations, qui vont soutenir tout le reste.
azerty a écrit :Tant qu'à croire sans fondements, autant choisir une croyance utile et bonne.
Aucune croyance n'a de fondement dans la réalité extérieure (sauf le savoir, mais il est toujours partiel). La moindre n'en a pas moins, nécessairement, un fondement intérieur, qui est logiquement illusoire. Je pense que toute croyance vise à conjurer une peur, qu'elle parvient juste à tromper mais qu'elle entretient au final, voire amplifie, avec le temps. Tout conditionnement n'est qu'un "marquage émotionnel" (fort ou/et récurrent) de la mémoire qui produit une croyance, induit des comportements, des choix, ce qui va influencer notre vie, aussi. Le savoir est une croyance applicable, donc utile. Mais en ce qui concerne notre propre esprit, on ne peut pas se "savoir", on ne peut que se connaître. :wink:
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."
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Re: Appelez-moi le "director" !

Message par Danie »

WTF! J'arrive pas à citer :coleredefeu:

@Azerty et Mûres:


La lecture de votre échange récent m’a fait sourire. Je voyais le plateau d’On est Pas Couchés, avec moi en Ruquier, Azerty en Eric Naulleau, Mûres sur la chaise électrique et Animal parmi les invités, entre Cyrulnik et Raël. :2deg

Pour revenir sur le propos d’Azerty, je pense qu’il y a effectivement des partisans de la thèse systématique de l’enfance comme source principale de traumas en tous genres. C’est d’ailleurs le cheval de bataille de certaines personnes peu scrupuleuses qui creusent le filon lucratif des soins hors d’un cadre règlementé (la mode étant parait-il à la fabrication de faux souvenirs). Autre idée sous-jacente: trauma lié à l’enfance=tu n’y peux rien/c’est irrévocable/c’est pas de ta faute. Un mélange de fatalisme et de déresponsabilisation quoi.

Quant à construire son «soi» tout au long de sa vie, je pense que nous le faisons tous bien sûr. La compréhension première de certains schémas d’échec, qui plus est dans un même contexte semble être un premier pas vers des choix plus adéquats. Mais la difficulté réside, pour la part de «traumas» dont l’origine remonte effectivement à l’enfance_ et ce n’est pas forcément l’essentiel je suis d’accord là-dessus_ en leur seule identification.

Après tout la mémoire ça évolue, les souvenirs passent ou finissent par tenir plus de la reconstruction que de la retranscription fidèle des faits. Et j’ai même tendance à penser, à l’inverse du discours général sur le sujet, que plus ces aspects négatifs prennent racine dans l’enfance, plus ils sont faciles à enrayer. Car si c’est là l’expression de croyances et de modes de comportement extérieurs à soi, il suffit juste de se le marteler pour en choisir de nouveaux, qui nous seront propres, et restaurer ladite «responsabilité», mais dénuée cette fois-ci de notion de culpabilité et de pathos. edit:Ca peut sebler simpliste mais pour moi, l'auto-lobotomie fonctionne très bien :angel4:

edit: et puis ce qu'on tenait pour vrai, ou bon pour soi à 7 ans, ne l'est pas forcément à 30 ou 50.


@Animal: Après, si je reviens à mon parcours, cette «sortie de scénario» pour assouvir une vocation créative, je le vis un peu comme «une reconquête de soi, comme l’expression de quelque chose qui m’est propre, parce que justement je le tiens ni de mes parents, ni de mon chat, ni de ma boulangère, ni de quelque rencontre que ce soit. Qui plus est, ce goût là je l'avais dès petite, avant de le laisser sciemment de côté pendant plus de dix ans.

edit: Quant à ce qui s'inscrit ou pas dans mon scénario de départ, c'est pas tant la question que je me pose. Ce qui m'intéresse c'est plutôt de savoir si:
1- ledit "scénario" existe.
2- dans le cas des influences néfastes ou contraires à NOS choix: comment on distingue la part qui nous est propre, de celle qui relève des influences extérieures (parentales, environnementales etc.) Parce qu'après tout, quand ça produit du positif, on s'en fout on se pose pas la question.

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