Les gestes qui sauvent

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
Répondre
Avatar de l’utilisateur
sanders
Pseudo Violet
Messages : 3576
Inscription : jeu. 4 oct. 2012 08:04
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/viewtopic.php?f=9&t=2721]Bon ben ... Bon bain ...[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Syndrome Lisa Simpson
Âge : 55

Ancien Membre de l'équipe

Les gestes qui sauvent

Message par sanders »

Je suis allée faire en début de semaine deux journées de formation sur les gestes qui sauvent dans le cadre de mon travail. Je suis désormais épinglée sauveteur secouriste du travail avec le devoir de me recycler régulièrement pour le rester.

J'ai appris plein de trucs qui me semblent hyper importants à connaître.
Les gestes de premier secours ne peuvent pas s'enseigner via internet.
La mise en pratique avec une personne formée à ça et un groupe pour s'entrainer est nécessaire.
Je conseille vivement à un maximum de gens de faire une formation aux premiers secours.
Elle peut-être prise en charge pour les salariés qui le souhaitent dans le cadre du travail (pas tous ok mais ça peut-être une obligation pour les employeurs ce qui est le cas pour le mien).

Elle peut aussi se faire de manière personnelle. Les noms de ces formations changeant régulièrement, je ne mettrai pas celui en vigueur aujourd'hui mais il est très facile de trouver près de chez soi un organisme agréé, via internet, la mairie ou la préfecture de son lieu d'habitation.

Toujours dans l'idée que ces gestes évoluent ainsi que les dispositifs sanitaires et réglementaires qui les encadrent, il est tout aussi important de mettre à jour sa formation initiale régulièrement . Des formations de recyclage existent à cette fin dans le cadre professionnel et dans le cadre privé.


Retour sur la Formation Initiale Sauveteur Secouriste du Travail (FISST)
que j'ai suivie :

La première partie de cette formation a été informative et réglementaire : statistiques des accidents en nombre et par secteur d'activité (chiffres de 2013), accidents de trajet, les indicateurs de santé au travail, le rôle du sauveteur secouriste du travail, le cadre juridique.
Il s'agissait globalement de nous expliquer que cette formation était soumise à modifications régulières, beaucoup plus axée sur la prévention à l'heure actuelle, très simplifiée dans les gestes techniques à connaître aussi.
Il nous a été rappelé que porter assistance à une personne en danger ou blessée dans le cadre du travail engageait notre responsabilité en cas d'erreur, en cas de non assistance ou d'assistance interrompue sans raison majeure.

La différence entre danger et risque nous a été rappelée et les actions à mener concernant la prévention des risques ont fait partie intégrante de la formation (1/3 du temps, 1/3 pour le cadre réglementaire et les généralités et 1/3 sur les gestes techniques).

Une représentation du processus menant à l'accident nous a été expliquée, peut-être évidente mais un petit schéma montre bien les différents paramètres :
Sans titre 2.jpg
Des principes de prévention nous ont été rappelés, s'ils définissent les obligations d'un employeur en matière de prévention, ils ont à mon avis à être appliqués par tous, sans tomber dans la psychose du risque et sans oublier que le risque fait partie de nos vies.
Sans titre 3.jpg

Nous a été enseignée la chaîne de secours :

1 Protéger
Protéger les personnes et les lieux afin que les risques persistants qui menacent soi, les personnes exposées et la victime soient écartés ou connus. Dans la mesure du possible il s'agit d'éviter les suraccidents.

2 Examiner
Examiner la victime c'est à dire rechercher les signes qui indiquent que sa vie est menacée.

3 Alerter ou faire alerter

C'est à dire ne pas oublier qu'on peut ne pas être seul sur les lieux et que d'autres que nous peuvent alerter les secours et donc il s'agit de bien les informer sur la marche à suivre si nécessaire. C'est à dire aussi qu'alerter les secours c'est connaître ces informations nécessaires et suffisantes pour qu'ils puissent organiser leur intervention.
Il faut donner son identité, le numéro du téléphone qui appelle, l'adresse exacte du lieu de l'accident (sans oublier la ville ou l'étage par exemple), la nature de l'accident, le nombre de victimes, l'état de la ou des victimes. Il ne faut jamais raccrocher le premier !

4 Secourir
Secourir vient donc après que les trois autres points aient été effectués si on est seul. Secourir nécessite alors de connaître certains gestes d'urgence. Au téléphone les secours pourront aussi nous guider sur la marche à suivre.



La composition d'une trousse de secours, ici au travail mais pouvant être transposée à la maison ou à la voiture.


Nous avons aussi expérimenté les gestes de premier secours à effectuer après avoir protégé les lieux, examiné la (ou les) victime(s), alerté ou fait alerté les secours. Nous nous sommes entrainé ensemble (ou victime ou sauveteur) afin de corriger les erreurs et de comprendre corporellement comment un geste se fait.
Nous ont été enseignés les examens à effectuer avec un ordre de priorité, les gestes à faire en attendant l'arrivée des secours, l'obligation de rester sur place en attendant les secours, sauf bien sûr risque avéré pour sa propre sécurité.


Comme dit plus haut, cette formation me semble nécessaire et je considère comme une chance de l'avoir faite. Je vais me renseigner près de chez moi pour savoir comment garder en mémoire ces gestes et surtout la connaissance pratique qui permet d'éviter un risque majeur dans mon cas : la panique qui peut entrainer la confusion mentale et l'incapacité à agir bien que connaissant ce qu'il y a à faire. La partie préparation mentale ne fait pas partie de la formation, c'est bien dommage et je pense que je vais me former à ça aussi.

Plus qu'un manuel, cette histoire d'assistance me semble être une culture à acquérir et à pratiquer tant dans les gestes que dans l'esprit ... un truc comme ça.



Sources : le site de l'INRS et le manuel qui nous a été remis en fin de formation.
J'ai volontairement passé sous silence la partie gestes techniques pour les raisons citées en début de message.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur sanders pour son message :
W4x
Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

Avatar de l’utilisateur
Traum
Messages : 647
Inscription : jeu. 15 janv. 2015 22:22
Présentation : viewtopic.php?f=9&t=6895
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Tout droit jusqu'à l'étoile du matin
Âge : 37

Re: Les gestes qui sauvent

Message par Traum »

Je suis ravie de ce post et j'en profite pour te remercier de l'avoir initiée.
Pour faire partie de la chaîne de secours, mais du côté de la réanimation professionnelle, j'ai un peu envie de transmettre un tout petit peu de ce que l'on m'a appris (plus particulièrement pendant mes 3 mois au SMUR).

Je vais parler du plus impressionnant, même si les premiers secours sont loin de ne concerner que cela : l'arrêt cardio-respiratoire.
En France, ce n'est pas que les équipes médicales ne sont pas performantes, mais la population française est peu formée aux premiers secours, au contraire des États-Unis qui ont une culture de la formation aux premiers secours.
De ce que l'on me disait quand on m'a re-formée à l'hôpital (j'ai passé à l'époque mon AFPS à 15 ans… bien sûr, plus à jour depuis longtemps… :x ), c'est que l'on sait maintenant alerter en France et que l'on est bon pour réanimer, mais entre les deux… les Français ont du mal. C'est dommage.

Concrètement, cela se traduit chez nous par 5 % d'arrêts récupérés contre 24 % là-bas. C'est dommage. Parce que toute personne peut initier une réanimation avec un massage cardiaque externe et peut utiliser un défibrillateur. Et ça arrive que le SAMU dise au téléphone comment faire, même à une personne non formée. Par ailleurs, il faut savoir que le défibrillateur est automatisé et vous indique exactement ce que vous devez faire, il y a juste à presser le bouton ! (Toute personne, même non formée, peut utiliser un défibrillateur.)
En moyenne, pour arrive sur place, un SMUR (SMUR = véhicule du SAMU) met 14 minutes. Si les pompiers peuvent ventiler et masser, ils n'ont pas le droit d'intuber et d'injecter les drogues que l'on peut nous utiliser. À ma connaissance, ils ne possèdent pas non plus de planche à masser.
Or chaque minute compte. Réellement. Plus une réanimation est commencée tôt et plus la personne a de chance de pouvoir être réanimée et de récupérer dans les meilleures conditions possibles. Pour nous, dans notre travail de réanimation, pour elle, quant à ses capacités possibles de récupération.

Alors, oui, il n'y a pas de miracle et, malheureusement, la mortalité restera encore importante et il y a aussi une importante mortalité et morbidité après une réanimation professionnelle bien menée.
De ma petite expérience, sur les seuls arrêts que l'on a récupérés, tous étaient en état de mort cérébrale, en partie faute de réanimation commencée de suite… — et croyez-moi, ça, c'est évitable. Ensuite, pour certains, leur cas était déjà grave d'emblée. (Bon, au SMUR, j'ai sans doute été l'externe qui n'a pas eu de chance… j'ai été celle qui a assisté au plus grand nombre d'arrêts et pour laquelle il n'y a eu aucun survivant in fine.)
Le but, ce n'est pas que vous vous puissiez réanimer une personne en arrêt cardiaque, mais que soit maintenue de manière minimale une oxygénation du sang, notamment pour les fonctions cérébrales. Surtout pour les fonctions cérébrales. Réanimer, si possible, c'est bien. Réanimer des gens qui ne soient pas des légumes, c'est mieux.

Et puis les premiers secours, c'est tout le reste que l'on peut voir nous aux urgences, ou en réa : les coupures, les brûlures…

Et franchement, on voit la différence quand il y a un secouriste qui est passé par là, et on le remercie chaleureusement. Parce que c'est offrir réellement des chances en plus aux gens. On ne demande pas de miracles. Les équipes soignantes ne peuvent pas en faire non plus, mais faire gagner des chances, c'est à la portée de tout le monde. Et ça commence par les premiers secours. (Accessoirement, je remercie ma formation de premiers secours pour m'avoir plus d'une fois aidée dans mon quotidien, et ne serait-ce que moi-même quand je me suis brûlée.)

Les premiers secours… ce n'est pas si compliqué que ça. ;)

Pour vous former en tant que particulier, vous pouvez vous tourner vers la Protection Civile ou vers la Croix-Rouge. Il y a peut-être d'autres organismes, mais je ne les connais pas, pour ma part.
« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. » Mark Twain

Répondre