Détachement affectif

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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PointBlanc
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Détachement affectif

Message par PointBlanc »

J'ouvre ce fil afin de ne pas parasiter indéfiniment la présentation de some_people, sur laquelle le sujet a été évoqué.

Nous aurons peut-être du mal à aboutir à une définition commune du phénomène, et d'ailleurs je ne crois pas que ce soit un but à rechercher. Pour ma part, j'aimerais évidemment savoir d'où cela vient, sans doute davantage par curiosité que pour remédier à cette espèce de lacune - du moins c'est à cela que ça ressemble à première vue, pour moi : à une lacune.

Mais je me fais peu d'illusions.

Il y a ces images que nous connaissons tous : le petit enfant trop sensible que l'on a enfermé tout au fond de soi pour le protéger ; il y étouffe, il voudrait tant sortir, mais on a tellement peur pour lui, etc. C'est comme le mythe fondateur de la désaffection.

Le problème est que dans mon cas je ne peux pas parler de désaffection.
Il est certain que j'ai été un petit garçon très sensible, que je pleurais souvent. J'y ai beaucoup songé - jusqu'à ce que je finisse par m'apercevoir que c'était dans des occasions où je n'avais pas ce que je voulais. Je ne pleurais pas pour la mort des êtres, pour la douleur d'autrui, l'injustice du monde : cela me touchait, je n'éprouvais pas rien, mais c'était autre chose qui me faisait fondre en larmes, quelque chose qui était de l'ordre de la frustration bête, immédiate ; et cela, j'ai appris peu à peu, assez tard, à l'atténuer. Je ne pense pas avoir touché au reste.

En somme, j'ai beau chercher, je ne trouve nulle part en moi cet enfant débordant d'affection que j'aurais acculé au silence pour le / m'en préserver. Il me semble qu'il n'était pas plus attaché que moi à ses parents, à ses amis, aux gens qu'il fréquentait quotidiennement. Ou bien il a cessé de l'être si précocement que je n'en garde pas le moindre souvenir.

Les autres, pour le dire simplement, ne me manquent pas. Leur disparition ne me cause pas de peine profonde, ne m'arrache rien. Je ne connais pas ce sentiment de perte irréparable qu'on associe au deuil ou aux séparations. Ce n'est pas que je me console en les imaginant heureux ailleurs ou au-delà, je l'ai déjà écrit sur un autre fil. Un ami à qui je parle au téléphone, une fois qu'il a raccroché, n'existe plus que de façon lointaine, ténue. Pourtant quand il est là, de nouveau face à moi, ou mes parents, ou mes élèves, il circule entre nous une sympathie manifeste : je ne me sens indifférent ni aux joies ni aux souffrances de ceux que j'écoute et que je regarde. Et je tâche, dans cet intervalle où nous sommes présents l'un à l'autre, de faire du bien si je peux ; et je suis heureux de le faire, parce que je sens confusément que c'est juste. Ou bien parce que c'est gratifiant sur le moment.

En tout cas ce serait mentir que d'affirmer que j'y pense encore quatre heures après.

Les poèmes, les scènes de cinéma qui me font pleurer, j'ai longtemps cru qu'elles me servaient à évacuer cette souffrance que je ne m'autorisais pas à extérioriser. Ce serait pratique de l'interpréter comme ça : on retrouverait la métaphore un peu paresseuse de l'enfant enfermé pour son bien qui se hisse de temps en temps jusqu'à la lucarne pour crier sa détresse. Si ce n'est que ces scènes, ces vers entretiennent entre eux des similitudes évidentes : ce n'est pas toute la souffrance. Ce qui me fait pleurer à coup sûr, c'est l'obstination dans l'humanité face à l'absolu de la mort, plutôt qu'une destinée particulière.

Je ne me sens pas détaché, au fond. Je crois au contraire éprouver beaucoup d'émotions dans une journée, mais elles n'ont pas de durée. Elles ne persistent qu'aussi longtemps que je suis en présence de ce qui les suscite, et si je ne me complais pas à les prolonger artificiellement par une espèce de rêverie, elles s'évanouissent. C'est comme s'il manquait quelque part un fil rouge, un récit qui me les rendrait constitutives.

Je m'arrête là. C'est déjà trop long.

Edit : ce qui précède ne relève ni de l'épanchement ni de la demande voilée de commisération (surtout pas) ; je tâche seulement de poser les choses pour ce que j'en perçois, en me fondant sur une expérience personnelle qui m'évite des généralités sur un sujet que je ne maîtrise pas au-delà.
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Re: Détachement affectif

Message par Grabote »

PointBlanc a écrit :l'obstination dans l'humanité face à l'absolu de la mort,
Est ce que tu peux expliquer cette phrase que je ne comprends pas bien ?

Il y a quelque chose avec l'incarnation et le moment présent.
Vu d'ici cela me semble un fonctionnement plutôt appréciable.
Est ce que tu dirais que cela nuit aux relations d'attachements ?
Est ce que tu pourrais employer l'expression de trouble de l'attachement ?
Est ce que cela fait que tu ne nourris pas les relations importantes pour toi ?
Est ce que cela fait qu'il n'y a pas vraiment de relations importantes pour toi ?
Et /ou que tu ne choisis pas d'en alimenter une plutôt qu'une autre ?
Qu'entends tu par lacune ? Quelque chose qui manque pour être heureux ?
Ou est ce juste par rapport à ce que tu observes des autres ?

Oui, je sais ça fait beaucoup de questions :1cache: et encore, je me suis contrôlée :lol:
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PointBlanc
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Re: Détachement affectif

Message par PointBlanc »

Grabote a écrit :Est ce que tu peux expliquer cette phrase que je ne comprends pas bien ?
Le fait qu'un personnage - ou qu'une voix - témoigne, face à la mort inévitable, au désastre, à la défaite... d'une bonté que rien ne peut éteindre. Vivre de Kurosawa, si tu veux.
Grabote a écrit :Est ce que tu dirais que cela nuit aux relations d'attachements ?
Face à quelqu'un qui fonde sa relation à l'autre sur l'attachement, c'est clairement rédhibitoire.
Grabote a écrit :Est ce que tu pourrais employer l'expression de trouble de l'attachement ?
Non. Cela poserait qu'il y a une norme de l'attachement, un "état de nature", et que ne pas y correspondre est pathologique.
Grabote a écrit :Est ce que cela fait que tu ne nourris pas les relations importantes pour toi ?
Est ce que cela fait qu'il n'y a pas vraiment de relations importantes pour toi ?
Et /ou que tu ne choisis pas d'en alimenter une plutôt qu'une autre ?
"Nourrir une relation" ne veut rien dire pour moi, vraiment. Donc je dirais plutôt qu'il n'y a pas de relation importante, simplement des rencontres que j'apprécie de voir se renouveler plus souvent que d'autres, sans pour autant en faire un enjeu.
Grabote a écrit :Qu'entends tu par lacune ? Quelque chose qui manque pour être heureux ?
Ou est ce juste par rapport à ce que tu observes des autres ?
Plutôt la deuxième option. Je ne me crois pas plus malheureux que ceux qui, parmi mes connaissances, font l'expérience de l'attachement.
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Re: Détachement affectif

Message par TourneLune »

J'y vois personnellement 2 choses:
-un vécu du temps différent qui fait que si la personne est absente, elle est absente, ce n'est pas pour ça qu'elle ne compte pas ou que tu ne la retrouveras pas avec le même plaisir.
-peut-être, et encore avec des pincettes, une notion autour de l'attachement qui n'est pas sécure, entrainant une certaine "pathologie" des liens affectifs. Mais franchement avec des pincettes.

Sinon, j'y vois aussi la distinction entre l'amour au sens large et l'attachement qui sont 2 notions très distinctes.

Et je pense que tu es loin d'être le seul dans ce cas...

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Re: Détachement affectif

Message par Grabote »

Ok, merci , je comprends mieux :)
PointBlanc a écrit : des rencontres que j'apprécie de voir se renouveler plus souvent que d'autres, sans pour autant en faire un enjeu.
Est ce que ça veut dire que tu es passif par rapport à leur renouvellement ?
Tu les vois se renouveler mais n'agit pas pour provoquer ce renouvellement ?
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invité123

Re: Détachement affectif

Message par invité123 »

Personnellement aujourd'hui je considère mon détachement comme la conséquence d'une prise de recul involontaire, permanente et extrême, sur moi même et les événements qui m'arrivent. Si je devais décrire le phénomène je dirais que j'ai comme une couche rationnelle qui filtre sensations, émotions, sentiments... avant que ces informations ne soient traités par ma "conscience" (je mets entre guillemets car le terme ne me convient pas vraiment).

Ce qui fait que j'ai un détachement à la fois vis à vis de la douleur que j'encaisse d'une manière étonnante, mais aussi vis à vis des sensations qui ne me touchent pas vraiment : les sons, odeurs, goûts, images n’entraînent pas de réaction émotionnelle chez moi. La musique ne m'atteint pas, je ne suis jamais ému devant un film ou un livre. Je reçois et comprends en quoi ces informations peuvent être émouvantes ou impactantes, mais cela reste des informations pour moi. En ce qui concerne le toucher, si je ne fais pas la démarche consciente de m'abandonner, ce sera exactement comme les autres sens.

Enfin, je ne suis pas sur de vraiment savoir ce qu'est un sentiment. Comme pour les sensations, je reçois et comprends les informations qui m'arrivent, mais cela reste des informations. Je sais pourquoi je trouve quelqu'un d'attachant, je sais pourquoi je me sens concerné par quelqu'un. Je ne suis jamais dépassé par mes affects, et jamais je ne suis dans le flou sur ce que je veux ou crois savoir vouloir. Le recul permanent et le détachement me permettent de toujours savoir où j'en suis et où je veux aller. En revanche j'ai souvent l'impression qu'il me manque quelque chose...

Comme je l'avais écris dans ma présentation, depuis l'adolescence je suis en dépression, c'est notamment à cause de ce détachement extrême. Je sais très bien ce qu'est le désespoir, mais j'ignore ce qu'est la tristesse.

Il me semble n'avoir jamais été amoureux. De tous ces livres lus, de tous ces films vus, de tous ces récits écoutés, rien ne ressemble à ce que j'ai pu vivre. La blessure amoureuse m'est inconnue, que ce soit celle qui rend heureux ou celle qui terrasse de tristesse, je ne peux que les imaginer. Je n'ai surtout pu que me désoler de ne pas les expérimenter. Je n'ai pu que me maudire de me sentir tellement vide, tellement indifférent. Bien sûr que j'apprécie la compagnie de certaines personnes, mais elles n'ont pour moi que l'importance de la rareté, elles ne me sont pas spéciales au point de souffrir de leur départ. J'ai de l'attachement, parfois du désir, mais pas davantage. Les gens, les femmes, entrent et sortent de ma vie, ces personnes me sont nécessaires mais aucune ne l'est en particulier. Et c'est la solitude qui me détruit, ni l'abandon ni la séparation.

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PointBlanc
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Re: Détachement affectif

Message par PointBlanc »

Tournelune : d'accord avec tout, pincettes ou pas pincettes :)

Concernant ce point...
TourneLune a écrit :... une notion autour de l'attachement qui n'est pas sécure, entrainant une certaine "pathologie" des liens affectifs.
... je ne vis pas l'attachement comme sécurisant, c'est une certitude, puisque je ne peux en avoir qu'une compréhension intellectuelle et que ses manifestations les plus spectaculaires me saisissent littéralement, m'inquiètent a minima, me dégoûtent peut-être. Les relations fusionnelles, ça ressemble à de la folie pour moi. L'obnubilation de tout le reste par un seul être, même de façon fugitive, ça m'échappe absolument.
Grabote a écrit :Est ce que ça veut dire que tu es passif par rapport à leur renouvellement ?
Tu les vois se renouveler mais n'agit pas pour provoquer ce renouvellement ?
Il y a un rythme de la relation au bout d'un certain temps, une habitude de se voir à peu près tous les mois, ou tous les six mois, tous les ans... Quand les délais s'allongent inconsidérément, j'appelle.
Invité 123 a écrit : En ce qui concerne le toucher, si je ne fais pas la démarche consciente de m'abandonner...
De t'abandonner, ou de te plier aux représentations que l'autre se fait de ce que c'est que toucher, jouir ?
Je te demande ça parce que ça m'est arrivé, ces injonctions à arrêter de penser, à se lâcher... Or à ces moments-là je ne pensais pas. Je ne me retenais pas particulièrement. De mon point de vue il n'y avait rien à abandonner. Peut-être voulaient-elles dire arrêter de percevoir, parce qu'elles sentaient confusément que je percevais de leur corps des choses qu'elles auraient préféré que j'ignore, par la grâce de l'abandon justement - si bien que ce qu'elles attendaient de moi n'était pas l'abandon au fond, mais une concentration extrême, absolue, sur cet horizon heureusement aveuglant du désir et de la jouissance ?

(J'ai l'impression que je viens de réinventer l'eau tiède, là.)
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Re: Détachement affectif

Message par Grabote »

Pas du tout, c'est très intéressant de vous lire et on peut pas dire que ça ressemble à de l'eau tiède ! :lol:
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invité123

Re: Détachement affectif

Message par invité123 »

PointBlanc a écrit : De t'abandonner, ou de te plier aux représentations que l'autre se fait de ce que c'est que toucher, jouir ?
Je te demande ça parce que ça m'est arrivé, ces injonctions à arrêter de penser, à se lâcher...
Ah je ne parlais pas spécifiquement de sexualité.

Je parlais tout simplement de contact physique, éventuellement de tendresse. Je décide consciemment si je suis troublé ou non par un contact physique. Je parle d'abandon parce que c'est comme cela que je vis les choses, comme si je débranchais un instant ma rationalité. C'est une chose que j'ai apprise à faire, car pendant longtemps les contacts physiques ne provoquaient rien d'autre chez moi que de l'inconfort ou de l’agression. Mais en l'occurrence il apparaît que c'est mon probable trouble du spectre autistique qui a longtemps dicté mon rapport aux sensations, toucher ou autres.

J’écris probable TSA car il n'est pas officiellement diagnostiqué, juste évoqué en consultations par différents psychiatre et psychologue.

En ce qui me concerne, s'il existe, il est assez évident que mon détachement de mes sens, émotions et sentiments repose sur ce TSA.

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PointBlanc
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Re: Détachement affectif

Message par PointBlanc »

Invité 123 a écrit : Ah je ne parlais pas spécifiquement de sexualité.
Oups.

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Re: Détachement affectif

Message par Grabote »

:D :wait: l'un n'empêche pas l'autre ! ;)
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Thompson

Re: Détachement affectif

Message par Thompson »

Invité 123 a écrit :Personnellement aujourd'hui je considère mon détachement comme la conséquence d'une prise de recul involontaire, permanente et extrême, sur moi même et les événements qui m'arrivent. Si je devais décrire le phénomène je dirais que j'ai comme une couche rationnelle qui filtre sensations, émotions, sentiments... avant que ces informations ne soient traités par ma "conscience" (je mets entre guillemets car le terme ne me convient pas vraiment).
Pas faux, l'attachement c'est la compréhension qu'on en a. Hein ? C'est pas les exemples qui manque. T'arrives, t'es là et tu sais pas pourquoi t'es attiré, attaché, une fille, une personne, un concept... mais t'es attaché. Et plus tu mates le truc, concept, ou fille, e.g. supra, plus tu t'attaches. C'est comme ça que les gens fonctionnes. Pourquoi les religieux sont attachés à dieu ? Pourquoi les philanthrope sont attachés à l'homme ? Pourquoi les amoureux sont attachés l'un à l'autres ? – ça sonne comme du Werber.

Parce-que (on admire l'effort de Forme), ils pigent pas l'essence du truc. Ils agissent, d'ou le pas faux, sur un principe irrationnel, mixé avec une cohérence chronique. Du coup, va leur faire comprendre que leurs dieux de chiffons, ils existent que dans la philosophie qu'on s'en fait. Que même sur les principes quantiques – encore que –, c'est dure à admettre. Va faire comprendre à Warren, et Whitman que leur cause est perdu d'avance, que l'humanité, c'est rien d'autre qu'une suite d'aléa, pas vraiment aléatoire, mais carrément déterminé. Va faire piger à Gatsby que Daisy, c'est juste le graal extatique d'un espoir sans fin. T'as qu'a téma, même si tu leur sortais aux religieux comme aux autres les meilleurs arguments du monde, quantique ou psycho, ils changeraient pas pour un kopeck leur opinion. And why ? Principe de cohérence, irrationalité. Mais surtout, ignorance. Et l'ignorance c'est la toute la beauté du truc.

Pas pour rien qu'on dit bienheureux les ignorants. Ils comprennent rien à rien, et quand ils aiment ils cherchent pas à savoir ce qui à corrompu leur rationalité. Ils aiment c'est tout. C'est comme ça que le monde fonctionne ; sans question, apathique, plein d'ignorance. Et c'est tout là l'essence du truc pour un type qui pige, qui reflexionne mieux que les autres.

C'est pas ta rationalité qui te détache mais la compréhension que t'as du truc. Vie, mort. C'est exactement la même chose. Dans ta tête c'est jamais qu'une opération mathématique, simple à résoudre. Rien de mystérieux, et comment tu veux t'attacher à ce que tu piges parfaitement ? C'est la surprise, l'inattendue qui pousse l'homme à s'éprendre des choses pas la connaissance. Constat fataliste.

Si tu veux t'attacher aux choses, essaient de pas te poser la question du pourquoi. Attaches toi et puis c'est tout. Je sais, faire l'ignorant de service c'est pas facile, mais c'est la seul clef pour pas toujours tout remettre en cause. Enfin techniquement y'a rien de mal à être détaché, c'est juste que, atavisme oblige, l'homme est pas fait pour détaché du schmilblick, c'est ça comme. On a un besoin affectif.

Tout ça pour dire que psy ou concept psy, c'est un peu du vent, parce-qu'il t'enfermes dans un méga effet barnum, hyper cohérent avec la vision des choses que t'as. Là je pose un MDR, mdr parce-que du coup ta rationalité, elle est purement irrationnelle, pouah, attaché au concept et aux idées qu'on te file mais détaché des gens. Trop ouf ! Du coup, question, si t'es attachés aux idées et concept, y'a pas moyen de faire pareil avec les gens ?

Réponse (je la joue à la Walt), que la vie existe et que l'identité, que le puissant spectacle se poursuit et que tu peux y apporter tes vers – dans le cercle du poètes disparu, ils fais un bis sur le dernier vers.

Aussi, pour la passage sur la tristesse, j'hésite sur les auteurs à quoter, pour le coup je vais tapper sur le charlatant (Victor Hugo), la mélancolie c'est aimer être triste. Attends... euh... c'est pas un attachement à sa condition ça ?

Conclusion, attachement, détachement, c'est qu'une question de compréhension.

Moi qu'avait dis que j'arrêtais de participer, me suis fourvoyer méchamment – aurais dû inverser l'adverbe pour la phonologie –, mais en même temps, hein. Pas le choix.

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Re: Détachement affectif

Message par TourneLune »

Mmhh... ce que tu nous racontes c'est pas plutôt bêtement une question de distanciation plutôt que de compréhension?

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Armie
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Re: Détachement affectif

Message par Armie »

Dossier du Cercle Psy en kiosque actuellement: "L'attachement en questions".
(Je pourrais le scanner mais ça enfreindrait les droits d'auteurs... Si ça vous intéresse, je peux essayer de faire un mini-digest)
L'étude de l'attachement est un des domaines les plus actifs de la recherche en psychologie.
PointBlanc a écrit :
Grabote a écrit :Est ce que tu pourrais employer l'expression de trouble de l'attachement ?
Non. Cela poserait qu'il y a une norme de l'attachement, un "état de nature", et que ne pas y correspondre est pathologique.
En fait, ça ne se pose pas vraiment selon l'idée d'une norme ou d'un état de nature, car l'attachement n'est pas donné, inné. Selon ces théories, l'attachement est en construction dès la naissance du bébé, qui a évidemment besoin des adultes pour survivre. L'intensité et la qualité de l'attachement dépendrait donc à la fois de l'enfant et de son environnement.
Concrètement, un tout-petit exprime des comportements d'attachement (comme s'agripper à un parent...) qui seront petit à petit intériorisés. Le lien à l'autre est l'expression intériorisée de ces comportements, ce qui permet l'autonomie.

Partant de là, et puisque l'attachement se co-construit, on peut en effet observer des pathologies de l'attachement chez certains enfants, ce qui représente un facteur de risque pour des pathologies à l'âge adulte. Attention, ce n'est qu'un facteur de risque, hein... La plupart des enfants ont des attachements multiples, ce qui joue un rôle dans la résilience en cas d'attachement insécure, lorsque les adultes de référence ne sont pas disponibles émotionnellement pour l'enfant. Et puis ça dépend aussi de son tempérament... le type d'attachement dépend même de la place dans la fratrie, selon certains travaux... de la culture et du genre selon d'autres... etc.

Au delà de la théorie, c'est étonnamment dérangeant pour moi de vous lire.
Je crois qu'étant de l'autre côté du spectre, ressentir spontanément de l'attachement, des affects forts, des émotions et des sensations puissantes envers et par autrui m'est si naturel que j'ai longtemps cru que c'était universellement partagé, avant de tomber sur des personnes qui n'ont pas le même paysage intime que moi. Ce qui engendre toujours une espèce de sidération incrédule et douloureuse. Découvrir cette indifférence affective en l'autre alors que de son côté on pulse de toutes sortes de sentiments bruyants et intenses peut être brutal pour les sensibles qui ont tendance à se sentir rejetés. Je précise que je ne parle pas du seul lien amoureux, ça peut être amical, familial, etc.
La logique la plus immédiate pour le sensible est de penser "c'est lié à moi, à ce que je suis, à ce que je fais", car dans son mode de fonctionnement, lorsqu'il ressent une indifférence à l'autre, ce n'est jamais généralisé, toujours spécifique.
Or il faut faire l'effort d'entrer dans la logique inverse, et accepter qu'on ne peut pas demander de nourrir une relation à ceux pour qui ces mots n'ont aucun sens.
Qu'une remise en question de soi-même est tout simplement hors sujet. Qu'il faut accepter ce que l'autre est en mesure de donner, sans rien attendre de plus.
Avec le temps, j'ai compris que cela m'était possible, mais dans une certaine mesure seulement. Si la personne est trop proche de moi, je me sentirais irrémédiablement blessée de cette indifférence, quand bien même je la comprends et la respecte. Il me faut une distance de protection. Mais bon, sur la question de la souffrance, les extrêmes se rejoignent: on souffre d'aimer comme on souffre de n'avoir jamais aimé...

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Re: Détachement affectif

Message par Armie »

TourneLune a écrit :Mmhh... ce que tu nous racontes cest pas plutôt bêtement une question de distanciation plutôt que de compréhension?
Je suis d'accord.
Ne manque-t-il pas un maillon dans ta démonstration, Thompson: en quoi est ce que comprendre diminue l'attachement?
Je pense qu'on a tous des exemples vécus ou dans notre entourage de relations humaines hyper complexes, analysées et décortiquées dans tous les sens, parfois toxiques, définitivement cataloguées "impasses affectives" par l'intellect, ce qui n'empêche en rien la poursuite du lien (souvent pas pour le meilleur, on est d'accord). Raison et passion ne sont pas toujours poreuses l'une à l'autre. C'est pas la littérature qui me contredira... :angel:

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Re: Détachement affectif

Message par sanders »

Armie a écrit :
Au delà de la théorie, c'est étonnamment dérangeant pour moi de vous lire.
Je crois qu'étant de l'autre côté du spectre, ressentir spontanément de l'attachement, des affects forts, des émotions et des sensations puissantes envers et par autrui m'est si naturel que j'ai longtemps cru que c'était universellement partagé, avant de tomber sur des personnes qui n'ont pas le même paysage intime que moi. Ce qui engendre toujours une espèce de sidération incrédule et douloureuse. Découvrir cette indifférence affective en l'autre alors que de son côté on pulse de toutes sortes de sentiments bruyants et intenses peut être brutal pour les sensibles qui ont tendance à se sentir rejetés. Je précise que je ne parle pas du seul lien amoureux, ça peut être amical, familial, etc.
La logique la plus immédiate pour le sensible est de penser "c'est lié à moi, à ce que je suis, à ce que je fais", car dans son mode de fonctionnement, lorsqu'il ressent une indifférence à l'autre, ce n'est jamais généralisé, toujours spécifique.
Or il faut faire l'effort d'entrer dans la logique inverse, et accepter qu'on ne peut pas demander de nourrir une relation à ceux pour qui ces mots n'ont aucun sens.
Qu'une remise en question de soi-même est tout simplement hors sujet. Qu'il faut accepter ce que l'autre est en mesure de donner, sans rien attendre de plus.
Avec le temps, j'ai compris que cela m'était possible, mais dans une certaine mesure seulement. Si la personne est trop proche de moi, je me sentirais irrémédiablement blessée de cette indifférence, quand bien même je la comprends et la respecte. Il me faut une distance de protection. Mais bon, sur la question de la souffrance, les extrêmes se rejoignent: on souffre d'aimer comme on souffre de n'avoir jamais aimé...
J'ai failli remercier avec une étoile mais je ne suis pas sûre de ce que je remercierai : la pertinence du propos ou le fait que je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris ?

Dans le doute : merci Armie, je trouve ce que tu as écris très intéressant et pertinent :) .

Il peut aussi y avoir à certains moments une différence entre ce qui est perçu de l'extérieur et ce qui est ressenti à l'interne. Comme une zone tampon qui atténue peu à peu le bouillonnement affectif. Dedans ça pulse à tout va et arrivé aux abords du corps ça ne sort pas.
Là aussi, il me semble que la question des défenses apprises par les expériences diverses joue pas mal.

Ça peut être pratique face à des personnes pour qui les épanchements affectifs sont peu compréhensibles, voire difficilement supportables (par exemple parmi les personnes autistes que j'accompagne celles pour qui les expressions affectives tactiles ou verbales sont difficiles). Ça permet de s'accorder avec eux aussi.

Sur la question du lâcher prise, j'avoue être un peu agacée par certaines injonctions. Je ne suis pas sûre que ça s'apprenne à force de connaissances et ou d'auto-discours.
Je pense que c'est plutôt une connaissance empirique acquise (ou pas du coup) avec divers paramètres comme par exemple la confiance, la sécurité du milieu, la connaissance commune dans la relation, les expériences "positives" ou "négatives à ce sujet, le niveau de "stress" (j'ai pas d'autres mot même ci celui-ci me sort pas les trous de nez) du moment ...
Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

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TourneLune
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Re: Détachement affectif

Message par TourneLune »

Des informations peut-être intéressante sur la construction de soi et un peu dans le sujet quand même qui peuvent expliquer les différences de vécu par rapport à l'attachement:
http://www.psychisme.org/Transverse/Bowlby.html

Some_people
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Re: Détachement affectif

Message par Some_people »

Merci pour l'ouverture du sujet.

Thompson

Re: Détachement affectif

Message par Thompson »

Armie a écrit :
TourneLune a écrit :Mmhh... ce que tu nous racontes cest pas plutôt bêtement une question de distanciation plutôt que de compréhension?
Je suis d'accord.
Ne manque-t-il pas un maillon dans ta démonstration, Thompson: en quoi est ce que comprendre diminue l'attachement?
Je pense qu'on a tous des exemples vécus ou dans notre entourage de relations humaines hyper complexes, analysées et décortiquées dans tous les sens, parfois toxiques, définitivement cataloguées "impasses affectives" par l'intellect, ce qui n'empêche en rien la poursuite du lien (souvent pas pour le meilleur, on est d'accord). Raison et passion ne sont pas toujours poreuses l'une à l'autre. C'est pas la littérature qui me contredira... :angel:
Nope.Comprendre diminue pas l'attachement, il le détruit. Il détruit toute les notions de subjectivité et d'objectivité. Pour ça qu'on doit pas le placer au même niveau dans le débat. Là on parle du graal. À côté le reste c'est du néant. Wesh tu parles d'analyses, de dissection – je paraphrase –, mais tu tapes pas dans la compréhension. Chelou ça ? Justement parce-que t'as pas comme les autres la réflexion nécessaire pour piger le truc. Et du coup, cause à effet oblige, ton analyse, celle que tu fais dans le message tombe à l'eau. D'autant plus qu'on parle pas de couper les ponts ou quoi que ce soit d'autres, là c'est une autre facette, on est dans le truc du pourquoi du comment on est détaché.

Et c'est over izy, quand tu piges qu'Armstrong s'il a été dieu pendant 7 ans c'est à cause du système de dopage le plus élaboré du genre dans son milieu, tu réduits dieu comme tout les founieurs de premières, à état de tricheur. Tu le regardes plus avec les yeux que t'avais quand tu le regardais y'a des années encore. C'est le pourquoi du truc, si tu comprenais tout, t'en serais forcément détaché. Et pis c'est quand même une lapalissade ça, ouais ouais, quand supra y'a marqué que chacun est attaché à sa croyance, version soft du message, et que tu réponds ça comme, tu prouves que la théorie est la bonne. Le truc c'est qu'y aussi marqué que les gens changent jamais de point de vue. Enfin vais pas rentrer dans les détails suffit juste de piger, plus que d'extrapoler.

Et pis pour le lien de aka TourneLune, techniquement on est carrément dans le hs, du moins pour ce qui est au niveau du détachement affectif, mais le lien est quand même pas mal, vu qu'il explique 2, trois trucs et reprend quelques théories de bases, mais ça reste de l'explication générale. Sans être approfondi. Ici faut pas oublier, que les gonzes ont un grain, ce qui derechef les places dans une autre caste que typos lambda.

Pourrait même dire que les types détachés sont en fait les plus attachés de toutes la terre, à leur réflexion à leurs idées, à leur supposé détachement qui les rends si déférents. Une question d'égo aussi, se dire qu'on est pas comme les autres et jamais mettre en avant le fait qu'on est tous sauf différent. On voit ce qu'on veut dans ses émotions quand on sait pas les expliquer. Sinon qu'est ce qui fais tenir ce qui sont complètement détaché du truc ? La morale of course. Moral, immoral, et du coup on passe à côté de la compréhension, ouais ouais, parce-que là aussi on remets pas en cause le pseu-do concept de morale.

Enfin, la limite c'est quand même ce qui est dit supra, l'ignorance est directement indexé sur l'attachement et les émotions. Pour ça que t'as beau dire, que j'ai beau dire, qu'elle a beau dire, qu'on a beau dire, j'suis détaché ceci, cela, quand on aura cliqué sur envoyé, que fermera le navigateur et le pc, et qu'on ira grailler un coup, on se demandera pas si on est attaché ou non à la routine, au repas quotidien, au fait de regarder obligatoirement le 20H avant ou après manger dans un timing over seré. And why ? Parce-que l'homme est pas prédisposé à réfléchir à chacun de ses choix H24, c'est pas possible, du coup un certain pourcentage du temps on est ignorant des choses et c'est là qu'on tape le match de l'année, attachement, détachement. En un post on a au moins 4/5 ans de psy avancé résumé. Et une bonne dizaine d'ouvrage.

Le résumé du truc pasque c'est 21 heures et que moi je lirais jamais un message ça comme, c'est que lé détachement et tout et tout c'est du blabla cosmique, un inaveu permanent. Je sais j'ai été ça comme quand j'étais minot, sauf qu'un jour me suis cassé les dents sur le jackpot, sur la fausse analyse que j'en avais faîtes. Croyant que le typos il avait du recul, un regard toujours neuf, sauf que j'étais pas prêt à changer. Et c'était là la grosse arnaque (bah ouais, si j'suis pas prêt à changé c'est que je suis attaché à ce que je suis) pof. V'là pourquoi le détachement affectif c'est aussi une mégalo pas possible, de l'ordre de Madonna croisé avec le Che. Une remise en question inexistante par le confort qu'on en a à s'en faire une philosophie de vie.

p.s. au niveau du ton, zolé, c'est la fin de journée, et ma conscience parle comme Frédéric Dard.

invité123

Re: Détachement affectif

Message par invité123 »

Moué :|

Réduire les fonctionnements des gens qui peuvent reposer sur du neuro atypisme, des troubles autistiques, des stratégies de survie causées par un PTSD, des troubles de la personnalité, des troubles anxieux, des troubles de la dépersonnalisation etc... à un positionnement immature en lien avec l'ego ou la mégalomanie, euh comment dire... en terme de psychopobie et de manque de respect tu te poses là.

Personnellement, mon anhédonie, mon détachement sensitif et émotionnel, mon incapacité totale à vivre la contagion émotionnelle... entres autres, ce n'est pas pour me donner un style ou pour me distinguer de la masse.

Si tu pouvais éviter de plaquer sur les autres tes théories et tes opinions, je pense que la qualité de la conversation n'en sera que plus grande.

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Chacoucas
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Re: Détachement affectif

Message par Chacoucas »

Hors-sujet
Et pis sinon, aussi, éventuellement, quand on aime bien s'exprimer, et qu'on trouve que les autres captent rien, on se dit "tiens allez je vais taper un freestyle" avec juste assez de choses pour suggérer qu'on a un truc à dire, mais noyé sous attaques ad hominem, références humoristico absurdes, gros coup de frappe genre je travaille mon swing coco.
Et quelque part on se dit parfois "bah à faire l'effort... je vais quand même essayer de tisser un lien et de "faire comprendre": et alors on enlève 70 pour cent de trucs inutiles à l'explication, on rajoute l'essence de ce qui rend tout le monde pareil (émotions en gros?: donc vécus etc. petite histoire pour rendre le truc accessible et s'humaniser un peu, même si ça fait "sale" de pas porter des megas cuissardes en travaillant son swing comme tous ces pignoufs de bourges qui font ça sans cuissardes (c vrai, c'est stylé mais pas vraiment utile, même pour le swing)). Et on est obligé de se dire que... bah mince c'est pas gagné.

S'humaniser, se déshumaniser? Se rendre vulnérable et comme les autres, rester au dessus de la meute de moutons? Attaché, pas attaché? Hmmf.... comprendre, pas comprendre? "être ou ne pas être la réflexion"?

La même aurait pu être sympa hein... pas loin. Mais franchement pas là non plus :)

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Zyghna
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Re: Détachement affectif

Message par Zyghna »

C'est un sujet qui me parle aussi, parce qu'on m'a assez dit/reproché que j'étais inaccessible. Quand je vois les autres déborder d'émotions, les exprimer, les partager, cela me dérange, parce que j'ai beau comprendre que c'est leur fonctionnement, intérieurement, je ne connais pas ce fonctionnement. Forcément, dans ces cas de partage, on est à part, à côté de ces autres, jamais avec. Et ils le sentent.
Tu vois Armie, tu as du mal avec le détachement affectif, il en va de même dans l'autre sens. Quelqu'un qui me "colle" émotionnellement, ça me fait fuir, pas une fuite de peur, mais une fuite pour me couper de ce débordement que je trouve très désagréable à vivre, comme une impression que la personne essaie de me coller de force dans le corps ces émotions. Brrr...

Quand j'ai découvert la douance, et le concept de la cocotte minute, de ces émotions refoulées, je me suis demandée aussi si j'étais concernée. Et je me connais assez moi même pour savoir que non. C'est juste que ces émotions, sentiments, ne sont pas souvent là, et que quand ils surviennent, je les reconnais et les accepte.
Que cela vienne d'une relation insécure, possible, sauf que ça a toujours été là, et que je le vis bien. Je fais des efforts pour tisser un peu de lien social parce que je sais que l'autre en face en a besoin, mais cela ne me dérange pas de ne plus avoir de contact avec des personnes qui m'étaient proches.

Les personnes ne sont juste plus là, un point c'est tout. Qu'elles soient mortes ou juste absentes de ma vie ne change rien. Je ne ressens pas de manque, tout au plus un "c'est dommage" qui m'effleure de temps à autres.

Peut être un côté autistique, mais comme cela ne constitue pas un handicap pour moi, je ne suis jamais allée me renseigner de ce côté là...
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Valdemort
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Re: Détachement affectif

Message par Valdemort »

J'aurais pour ma part tendance à distinguer le détachement affectif (moi vs les autres) du détachement émotionnel (moi vs mes propres émotions). Je me reconnais dans les deux aspects tout en n'ayant réellement compris ni l'un ni l'autre, et sans savoir s'ils sont liés.

Il y a mes frères humains, ô combien précieux, que j'observe, que je côtoie, avec qui je passe même parfois d'intenses et riches moments, mais qui ne me sont absolument pas nécessaires. Qui ne me manquent pas lorsque je ne les vois pas. Loin des yeux loin du coeur. Les amitiés qui ont résisté au temps sont celles qui n'attendent rien, qui ne demandent pas. Avec le temps les relations amoureuses sont devenues plus rares et plus courtes, au bout de quelques semaines/mois un détachement total intervient, comme si le tour de la question avait été fait. Et comme j'ai très peu de mémoire émotionnelle la relation n'est pas "habillée" de toutes ces petites choses qui la construisent (la relation est une maison dont les briques sont les souvenirs, sans eux il n'y a pas de structure, pas de contenant), du coup elle est presque réinventée à chaque fois. Les départs, les décès, l'absence ne me touchent pas vraiment.
Alors peut-être qu'il y a un déficit de l'attachement qui remonte à la petite enfance (probablement), peut-être qu'il y a ce fameux sentiment de différence qui fait que le chemin a dû se faire seul envers et contre le monde, peut-être qu'il y a une formidable capacité de sublimation du cerveau, je n'en sais rien, ce ne sont que des hypothèses.

Le lien qui pourrait être fait avec le détachement émotionnel passe peut-être par la vulnérabilité... Le fait de se laisser toucher, s'ouvrir à l'autre, montrer ses failles pourrait permettre ce pont relationnel. Encore faut-il ressentir... :mrgreen:
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shinoune
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Re: Détachement affectif

Message par shinoune »

Hors-sujet
Je vous lis avec beaucoup d'intérêt mais je me pose une question : pourquoi avoir mis ce sujet dans "Philosophie, sujets de société" ? pour moi il s'agit de psychologie, du fonctionnement de l'humain, de votre fonctionnement et ça mérite de ne pas être traiter de trop haut, dans l'abstraction mais plutôt en collant au cœur et au corps de vos ressentis. Il y a déjà tellement de sujets ici qui sont abordés au travers de concepts que je regrette que cela advienne pour celui-ci.
Ce n'est que mon avis bien sûr, ce que je ressens et cela n'enlève rien à la valeur de l'échange ni du sujet, cela me chagrine juste un peu.
L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant.
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Re: Détachement affectif

Message par Lelaelig »

Très intéressant ce fil.
Je suis tombée dessus car je faisais des recherches sur le deuil et je voulais voir comment il était vécu/ce que vous aviez à en dire. Je fais un peu de recherches en somme pour étayer ma réflexion.
Je vis en ce moment pour la première fois le deuil d'un proche. Mon grand-père vient de mourir cette semaine. J'ai - à la grande surprise de mon entourage, qui n'en avait pas l'habitude du tout puisqu'ils ne m'avaient jamais vu pleurer - j'ai donc éclaté en sanglot au moment de sa mort.
Mais maintenant, j'ai l'impression que c'est fini, le deuil est fait. Je suis triste bien sûr qu'il ne soit plus là, mais le gros de la peine si je puis dire a disparu aussi soudainement qu'elle était venue.

Je ne sais pas si il s'agit de détachement affectif ou de volonté de penser à l'avenir, à avancer malgré tout ce qui peut se passer, mais je souhaitais quand même poster sur ce fil.
A partir de quand peut-on dire qu'il s’agit de détachement affectif ou d'handicap émotionnel? Peut-être s'agit-il tout simplement d'une autre façon de gérer les émotions. Ceci dit, le contre-coup arrive parfois plus tard, mais pour le moment je semble gérer ça complètement différemment de mes frères par exemple.

Donc voilà je poste davantage pour (peut-être) apporter un nouvel élément de réflexion et non pour un appel à compassion :)

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