La perte de certaines capacités

[caquette]

Bonjour à tous,
Quand j'étais plus jeune, j'arrivais très facilement à m'imaginer ce que serait ma vie si on m'annonçait que j'étais immortelle. J'arrivais tellement à percevoir ce que cela pourrait être, que j'en arrivais à paniquer ! J'arrivais donc à rendre cette pensée presque réelle. Aujourd'hui quand je tente de retrouver ce que cela ferait si la vie etait infinie je n'y parviens plus. Je ne sai pas si c'est très clair mais avant je ressentais la chose, physiquement.
Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé mais de manière générale, avez-vous l'impression d'avoir perdu certaines capacités un peu particulières avec les années ?

De la même manière, je trouve que je m'intéressais a énormément de choses avant, et qu'en commençant à travailler, ma vie culturelle, ma soif de connaissances s'est assoupie même si je sens que j'ai un manque important, comme un vide dans ma vie a ce niveau la. J'ai tendance à m'abrutir devant des émissions débiles, ce que je ne pouvais faire avant.

Je ne sais pas trop quoi en penser...

[Za]

Zut, je manque de temps
Bon, d'abord, je pense que le terme de "capacités" est peut-être un peu fort. A mon avis c'est surtout une perte d'intérêt.

Je dis ça parce qu'à un moment de ma vie, pour pouvoir m'intégrer (en tout cas c'est comme cela que je le voyais), je me suis effectivement détournée volontairement de certains domaines qui m'intéressaient et qui me paraissaient trop "anormaux". Et plus tard, j'ai eu l'impression d'avoir perdu des capacités de création, de concentration, d'imagination, de raisonnement et d'accumulation des connaissances.
Mais la bonne nouvelle...
C'est que depuis que je m'autorise à me réintéresser à certains de ces domaines, ça revient.

On ne perd pas vraiment ses capacités, enfin je ne crois pas. C'est simplement qu'on les a désinvesties, mais elles sont toujours en nous. Il faut faire l'effort d'aller les rechercher, de les déplier, de les réhydrater, de les reconstruire, de les recolorer !! Ce n'est pas immédiat, mais ça fonctionne. Et qu'est-ce que ça fait du bien !

Donc voilà, je parlerais plutôt de désinvestissement.
Plutôt positif, non ?

[Louise]

Alors moi je ressens violemment ce que je ne peux appeler autrement que une "perte de capacité".

Ça concerne qu'un point précis : je galère avec mes mots.
Je n'arrive pas à retrouver des prénoms et des noms de gens connus. Avant tu me disais un titre de film, j'avais entendu le nom de l'acteur une fois, paf je te le sortais, mais paf pastèque quoi.
Maintenant je SAIS que ça ne sert à rien, je les ai perdus... ou alors il faut que je passe par des stratégies pour le retrouver, des mots avec des sonorités semblables qui me viennent pour retrouver, ou associer un film ou.. enfin il faut que je cherche un autre chemin que paf le nom qui m'apparait direct.
Je cherche aussi plus souvent mes mots.

Alors je me dis que si c'est le vieillissement, ouaaaah, ça va être compliqué de vieillir et de perdre ce que je sais faire avec ma cervelle (et me fait plus douter que je n'aurais fait avant de ma capacité à reprendre des études, là, par exemple), ou alors qu'il s'est passé un truc dans mon cerveau qui a coupé ce chemin (du fait que j'ai vraiment l'impression que c'est arrivé du jour au lendemain). Je crois que je préférerais presque la deuxième solution.

Je m'étais aussi dit que comme je bosse surtout avec des chiffres à longueur de journée, je perds les chemins des mots. Je sais pas. Mais ça me gonfle.

[Kelisia]

J'ai aussi cette impression, que cela soit le manque de curiosité, d'intérêt par rapport à avant... Je crois que petit à petit, j'ai mis en stand by une partie de moi qui me fatiguait, ces réflexions incessantes qui n'intéressaient que moi, une curiosité qui me menait à la fois partout et nul part.

J'ai aussi la sensation que j'ai perdu certaines capacités, je me rappelle comme Louise certaines choses plus difficilement, mon oreille qui sans être absolue était très bonne l'est moins, une facilité à retenir les choses quasi immédiatement, j'ai la sensation qu'il me faut parfois faire des efforts... Vieillesse, rouillée? Je ne travaille pas en ce moment, c'est peut être lié, maman au foyer c'est bien mais mon cerveau travaille moins que quand je bosse et j'aime la sensation de surchauffe que cela m'apporte...

[Le Renard]

Plein. Tout le temps. M'en parle pas...

Le premier truc, le moins important, c'est ce que l'usure normale de mon corps m'a enlevé. Surtout après qu'un accident m'ait pété un genou il y a 7 ans, depuis il y a tout un équilibre qui s'est perdu. Depuis j'ai tout le temps mal au dos de manière dissymétrique, des inflammations, mes capacités physiques ne sont jamais remontées au niveau excellent qu'elles avaient avant l'accident. Et ça, ça eu a un impact sur tout : le sommeil, l'humeur, l'ambition, la confiance, et donc la pensée et ce qu'elle permet. Tout ça est devenu plus faible.

Mais le plus important, je crois, c'est les faiblesses qui viennent de l’encroutement. Quand le confort dispense de solliciter la force, la force se perd. Comme si les luttes enthousiastes étaient le secret pour exciter l'énergie de la jeunesse, et que les besoins trop facilement satisfaits étaient la recette de la décrépitude.

Peut-être qu'il est temps de se retrouver une lutte...

[Za]

Peut-être qu'il est temps de se retrouver une lutte...

Oui, oui et oui.

Louise, ce que tu décris (les troubles de l'évocation) peut être induit par un niveau plus élevé d'anxiété, de stress, de fatigue. Disons que ta capacité est entravée, mais avant de la perdre réellement tu as de belles années devant toi !!

Par contre, pour ce qui est du physique c'est autre chose bien sûr... un accident mécanique réduit nécessairement notre maximum. Même si là aussi on a une certaine marge de manœuvre.

[Bovril]

Je ressens exactement comme vous. Depuis cette année, j'ai l'impression de perdre mes capacités d’émerveillement et de curiosité.
Mais bon, il semblerait que ce déclin de des capacités soit lié plus ou moins à notre état psychique : la dépression plombe, la confiance en soi booste.
Ce n'est pas une grande nouveauté, toutefois, je m'interroge.
Le Renard et *Za* semblent dire que tout cela est réversible, mais dans mes recherches sur le web (notamment sur l'inhibition intellectuelle, qui me semble toucher notre questionnement), certains psy semblent dire que la perte des capacités peut être irréversible.
Je n'ai malheureusement pas les sources sous la main, je vais essayer de retrouver ça. Toutefois, je me demande si vous aussi vous avez entendue parler d'une perte irréversible des capacités.

[Louise]

Irréversible, bah, s't'à dire, la vieillesse, quoi.

C'est pas pour rien qu'on fait des catégories par âge pour les WAIS... quand on vieillit, on perd de la faculté cognitive. On garde le même QI mais on est moins performant (je préférerais l'inverse et je refuse de commencer à gâtiser, je suis beaucoup trop jeune pour ça)

Le Renard, c'est nul ton histoire. Tu travailles un peu corporellement pour récupérer? (je dis ça parce que via la danse, je découvre des techniques de travail corporelle hyper pointues. Chiantes, mais pointues& efficaces, et je dois dire que côté physique, j'ai plutôt tendance à améliorer mes performances, ces derniers temps moi)

Genre ça : ça ressemble à rien de dehors, de dedans, au bout d'une séance tu récupères de la fluidité/mobilité un truc de fou.

[Le Renard]

Le Renard, c'est nul ton histoire. Tu travailles un peu corporellement pour récupérer? (je dis ça parce que via la danse, je découvre des techniques de travail corporelle hyper pointues. Chiantes, mais pointues& efficaces, et je dois dire que côté physique, j'ai plutôt tendance à améliorer mes performances, ces derniers temps moi)

Genre ça : ça ressemble à rien de dehors, de dedans, au bout d'une séance tu récupères de la fluidité/mobilité un truc de fou.

Si par "travailler corporellement" tu parles d'essayer des méthodes ciblées, j'ai essayé. La plus récente c'était un shoot de yoga. Au début c'était bien. Puis le prof a laissé sa place à sa femme et c'est devenu naze, à part si t'avais un trou-noir spirituel à combler ou que t'avais dramatiquement besoin de renforcer tes triceps pour pouvoir enchainer dix pompes. Pour ma part j'avais ni l'un ni l'autre besoin mais par-contre, comme pour la moitié des autres élèves, les séances avec la nana m'ont explosé le dos direct. Je suis pas complètement sûr qu'elle savait ce qu'elle faisait... et comme je me laisse glisser dans les pentes faciles j'ai pas cherché de nouveau prof et j'ai laissé tomber avec celle-là.

Des étirements, du boulot à la kettlebell, juste assez de sport pour pas devenir une limace, ça tient le système en marche, mais si je voulais retrouver les capacités de mes 25 ans faudrait faire 4 fois les efforts qui suffisaient à l'époque, et ça je crois que ça répond à la question de ce sujet.

[BillyJo]

C'est pas pour rien qu'on fait des catégories par âge pour les WAIS... quand on vieillit, on perd de la faculté cognitive. On garde le même QI mais on est moins performant (je préférerais l'inverse et je refuse de commencer à gâtiser, je suis beaucoup trop jeune pour ça)

J'avais posé la question a ma psy lors du test, et c'est pas exactement ça. Si quelqu'un a de vrais sources, je les veux bien. Elle m'a expliqué que le QI moyen de chaque tranche d'age augmente jusqu’à la tranche 35-45, puis redescend dans les tranches plus agées. Il augmente car avec l’expérience, on s’améliore. La redescente a 45 ans est une descente statistique, qui peut s'expliquer par l'arrivées de maladies liées a la vieillesse comme alzheimer. Ce sont donc les individus atteints par ce type de maladies qui font baisser le QI de la tranche d'age, les autres continuent de s’améliorer.