Sème, mème... psychème?

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Chacoucas
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Sème, mème... psychème?

Message par Chacoucas »

J' ai lu récemment le concept de mémétique (Za sur le chat il me semble) que je ne connaissais pas. Et j' en profite pour faire un lien avec une (très) vieille question:

Quand j' étais plus jeune, je me rappelle que je ne comprenais rien aux oppositions entre philosophes dans la manière dont ils étaient représentés. A savoir chacun avec une idée fixe et ces idées étant mentionnées différemment, parfois contradictoirement, on les faisait s' affronter, comme sur un ring, genre l' un dira "le rire défigure l' humain et l' avilit", l' autre dira "le rire est chose noble qui éclaire les pas de nouveaux horizons" (exemple totalement fictif). Pour moi, lisant les deux phrases dans leur contexte, je ne les percevais pas comme contradictoires. Je voyais seulement des considérations "justes" et donc "partagées" par deux esprits également brillants, mais sorties de leurs plans de pertinence(j'étageais presque systématiquement les choses en "plans", qui correspondent vaguement aux sens multiples des mots ou à des degrés pour chaque sens, ça facilite les associations entre concepts et ça contourne le côté "unilatéral" de la synonymie et de l' antonymie). (Et du coup j' ai forcément trouvé la philo très con... une fois arrivé en terminale, il a fallu des années et la découverte "sensible" de l'histoire des idées et de l' histoire littéraire pour que je comprenne enfin l' approche terminale de la philo... et la méthodologie de la dissert; j' ai vécu un peu le même truc avec les maths).

De manière évidente, l' un parle du rire moqueur, du rire comme mécanisme de rejet, l' autre parle à la fois des effets sanitaires du rire physiologiquement et psychologiquement parlant (on aurait dit "sur l' âme" en ces temps suggérés, autre type de contradiction factice: "âme vs corps"), et de la pensée parallèle, celle qui permet de voir les choses autrement, de "glisser" dans un autre point de vue, enrichissant l' existence puisque permettant de "sortir" d' un cadre donné et donc de devenir une sorte de "méta"-commentateur de sa propre existence.

Je me représentais des "phrases valeurs" que chacun pouvait avoir. Ici je ne voyais pas de contradiction ("se moquer c'est moche" est également partagé par les deux philosophes fictifs, l' un ne parlant pas de "le rire est un procédé cognitif extrêmement riche", on peut penser soit qu' il ignore cette réflexion, soit que ce n' est simplement pas dans le cadre de son discours). Il pouvait y avoir contradiction dans des cas moins visiblement contradictoires. "J'aime nager, affronter mes peurs" et "j' aime nager, je suis une créature aquatique". A savoir les "phrase valeurs" (je n' avais pas donné de nom à ce concept... il était juste naturellement présent, peut être parceque j' aimais bien les citations) "l'eau est angoissante" et "l' eau est rassurante". Pour peu que l' un ait un "mon rapport à l' eau est sacré" et l' autre un "la relation s'appuie sur un partage de conceptions", ces deux ne s' entendraient jamais. Ils seraient même probablement nocifs l' un à l' autre s' ils se rencontraient ou coexistaient autour de l'eau. (fausses conceptions ou vraies conceptions n' ont aucune différence sur ce plan de pensée... ça n' en prend éventuellement que dans un esprit "thérapeutique" ou "didactique": deux domaines partageant cette idée: "changer les comportements (par les conceptions)".

Tout ça pouvait bien entendu devenir assez complexe, il fallait un minimum d' empathie et de projection intellectuelle pour visualiser les "phrases valeur" de chacun selon ce qui était dit ou observable. Mais ça restait schématisable et comparable... C' était un outil de mesure.

Plus tard quand j' ai connu le concept de "sème", naturellement je l'ai associé à ça. mes "phrase valeurs" étaient des sèmes psycho-philosophiques. Des sèmes de l' individu, reliables à des vécus etc... Des choses permettant de "comprendre" en quoi telle et telle personne pouvaient s'entendre, même hors des apparences, ou ne pas s' entendre, malgré les apparences. Il suffisait de trouver ces conceptions existentielles/idéologiques/identitaires. La découverte de "mème" ravive cette conception un peu oubliée et m'amène à profiter du forum pour demander: mes "phrase valeurs" correspondent à un concept publié? Ils sont radicalement différents des sèmes comme des mèmes au niveau de leurs plans d' application et de pertinence. Il n' y a pas de "psychèmes" ou un truc équivalent? Ca vous fait penser à quelque chose?

En termes d' intelligence artificielle, c'est logiquement l' outil que j' utiliserais pour "programmer" un raisonnement identique au mien. Peut être ce concept est déjà utilisé en robotique/informatique?

Et enfin, la description cognitive que je me suis efforcé de faire vous évoque un truc?

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Za
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Re: Sème, mème... psychème?

Message par Za »

Bonjour Chacoucas,
Hors-sujet
En premier lieu, j'ai peut-être causé "mèmes" sur le chat mais je n'y connais pas grand chose (pas plus que les quelques présentations du concept que j'ai pu visionner à partir d'AS, d'ailleurs). J'émettais justement quelques réserves par rapport à l'expansion de ce concept dans un peu tous les domaines, la mémétique cherchant à expliquer un peu tout et n'importe quoi à travers le prisme de mème.
Par contre, je voudrais qu'on soit bien d'accord sur les sèmes : ce sont les différents traits sémantiques reliés à un concept, voire à toute unité signifiante de la langue.
Et malgré la ressemblance phonologique, je ne vois pas de lien entre sème et mème (je ne trouve pas le sème commun ;) !)

Tu évoques les différentes représentations personnelles ou sociales que nous attachons tous à tel ou tel concept, et en ce sens, ces représentations peuvent être rapprochées des sèmes, mais je pense qu'elles s'en différencient par leur complexité (le sème ayant un côté "élémentaire").

Tu y vois un lien parce que certaines de ces représentations sont simplement reprises d'autres personnes, et donc "dupliquées" telles des mèmes ?

Mon problème, c'est vraiment ce rapprochement sème/mème que je ne parviens pas à comprendre...
En bref : peux-tu reformuler ton questionnement autour de ces représentations internes ?
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Chacoucas
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Re: Sème, mème... psychème?

Message par Chacoucas »

Za, sème commun, je dirais "unité signifiante, ou portant une information s'intégrant à terme dans un schéma signifiant".Psychème, ça contient du gène puisque ça peut se dupliquer comme un mème (ex: les proverbes et maximes à respecter que l'on enseigne à un enfant). Mais c'est aussi une sorte d'unité porteuse de sens, de comportement. De posture.

Enfin, je fais des rapprochements un peu hasardeux, certes, grossiers, c'est pour ça aussi que j'ai tenu à reprendre le cheminement à la base (qui permet en outre d'aborder la façon dont chacun a commencé à "penser" le sens des comportements et des opinions). Ces pensées sont celles d'un enfant entre 6 et 10 ans et les suites qu'elles ont trouvé en termes de concept au cours de l'âge adulte.

Oui, le "psychème" imaginé est "infiniment" complexe par rapport à un sème, mais c'est relativement rapprochable à mon sens, le sème lui-même est parfois assez complexe et a déjà besoin d'un ensemble de mots assez spécifique pour se écrire. Donc pourquoi pas un psychème en fait? Justement je n'ai jamais trouvé ce concept, qui pourtant m'a servi de base toutes mes premières années pour construire ma compréhension des idées et des gens (et jamais pu en parler non plus, mais ça c'est habituel, c'est pour cela que je tente ici). En tout cas j'ai pu m'expliquer pas mal de comportements à partir d'idées basiques et à priori indirectement liées sur mes premières années.

Ce qu'ont fait Bachelard ou Durand comme travail sur l'imaginaire était à peu près impensable aussi et on considérait l'imaginaire comme complexe et infini. Il s'avère que des schémas peuvent en expliquer une bonne part du fonctionnement. Donc ça ne me parait pas impensable que d'attaquer la construction de la pensée verbale et idéologique avec des "unités signifiantes" que seraient les psychèmes. Enfin, dans tous les cas je voulais savoir si ça évoquait quelque chose à quelqu'un. A défaut de trouver (comme ça m'arrive souvent "ah mais tiens ça a un nom, alors, ça?") une étude toute faite et un concept détaillé, déjà au niveau de votre fonctionnement à tous? J'imaginais qu'en lançant la discussion un peu au hasard il pourrait sortir quelque chose d'intéressant (comme c'est souvent le cas aussi).

C'est plus clair? :^) :)

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Re: Sème, mème... psychème?

Message par Za »

Chacoucas a écrit :Donc ça ne me parait pas impensable que d'attaquer la construction de la pensée verbale et idéologique avec des "unités signifiantes" que seraient les psychèmes. Enfin, dans tous les cas je voulais savoir si ça évoquait quelque chose à quelqu'un. A défaut de trouver (comme ça m'arrive souvent "ah mais tiens ça a un nom, alors, ça?") une étude toute faite et un concept détaillé, déjà au niveau de votre fonctionnement à tous? J'imaginais qu'en lançant la discussion un peu au hasard il pourrait sortir quelque chose d'intéressant (comme c'est souvent le cas aussi).

C'est plus clair? :^) :)
Oui, merci !

Je pense que pour minimiser les problèmes de compréhension, on ferait mieux de se limiter à "pensée idéologique", parce que si on élargit à la pensée verbale, on entre dans le langage en lui-même, et c'est une autre paire de manches à mon avis (lance-toi dans la linguistique de Noam Chomsky si ça te branche...).

Donc, pour moi, tu parles bien de ces "représentations mentales" (je ne sais pas si elles ont été nommées), qui sont pour parties construites par nous-mêmes, et pour partie héritées des autres.
Dans le tas, je dirais qu'il y a des classifications/sériations, des stéréotypes, des préjugés.

Il est possible que la mémétique se soit penchée sur ces représentations, ce serait même logique dans le cas des stéréotypes culturels... à fouiller.
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