Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Zyghna
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par Zyghna »

Je remets la traduction du dernier chapitre également ici, il semble que l'édition du premier post passe un peu à l'as.


CHAP 4 - Les troubles liés à l'idéation et à l'anxiété.


Une partie des diagnostics incorrects attribués aux surdoués est liée aux concepts de peur/anxiété et d’idéation, les deux concepts fonctionnant souvent de paire comme dans les troubles obsessionnels-compulsifs (ruminations anxieuses centrées sur soi-même), dans les troubles de personnalité schizoïde ou schizotypique (anxiété centrée sur les relations interpersonnelles), ou dans des troubles du spectre autistique (pensée/réflexion coupée des émotions et générant de l’inconfort et souvent de l’anxiété dans les interactions sociales).


Les troubles obsessionnels-compulsifs:

Il s’agit d’une erreur fréquente de diagnostic concernant les enfants précoces. Il faut dire qu’il existe un chevauchement entre les TOC et l’intelligence (les TOC ne sont guère observés chez les personnes dont l’intelligence est altérée). Concernant ce trouble, le DSM IV-TR spécifie bien qu’il débute toujours pendant l’adolescence ou au début de l’âge adulte, bien qu’il soit possible, dans de rares cas, qu’il débute pendant l’enfance.
Le DSM IV-TR décrit l’obsession ainsi:
- Des pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes dont la survenue est intrusive et inappropriée et qui provoque du stress ou de l’anxiété.
- Des pensées, pulsions ou images qui ne constituent pas juste de simples inquiétudes excessives par rapport aux problèmes de la vie courante.
- La personne tente d’ignorer ou de supprimer de telles pensées, pulsions ou images, ou de les neutraliser avec d’autres pensées ou actions.
- La personne reconnaît que ces pensées, pulsions ou images obsessionnelles sont issues de son propre esprit.

La compulsion est définit comme suit:
- Des comportements ou actes mentaux répétitifs que la personne se sent poussée à effectuer en réponse à une obsession.
- Les comportements ou actes mentaux sont destinés à réduire le stress ou à prévenir des situations ou évènements anxiogènes; toutefois, ces comportements ou actes mentaux ne sont pas adaptés à la réalité de l’évènement qu’ils sont censés prévenir ou neutraliser, ou alors de manière clairement excessive.
- La personne reconnaît que ces obsessions et compulsions sont excessives ou déraisonnables (cela ne s’applique pas aux enfants).
- Ces obsessions ou compulsions sont sources de stress et coûteuses en temps, ou interfèrent significativement avec la routine quotidienne, avec les occupations, fonctions ou activités sociales et professionnelles.

Les enfants souffrant d’un TOC diffèrent des autres enfants dans le sens où leurs croyances déforment et impactent leur vie quotidienne: leur TOC devient une activité en soi. Ils peuvent ainsi vouloir refaire le trajet entre l’école et la maison parce qu’ils n’ont pas compté le bon nombre d’horodateurs sur le chemin. De tels comportements sont qualitativement différents des engagements fervents que l’on peut observer chez les enfants surdoués dans leur « passion du moment ». Les activités sont alors tournées vers un but. Au contraire, les actions compulsives sont motivées par la peur et l’anxiété, plutôt que par la curiosité et l’engouement. L’obsession caractéristique de la douance est qualitativement, et non quantitativement, différente d’un trouble obsessionnel-compulsif.


Les troubles de la personnalité obsessionnelle-compulsive (TPOC) :

Selon le DSM IV-TR, est qualifiée de personnalité obsessionnelle-compulsive une personne qui est préoccupée par l’ordre, le perfectionnisme, le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens de l’ouverture, de la flexibilité et de l’efficience. Les personnes présentant un TPOC sont souvent qualifiées de trop rigides, disciplinées, méthodiques, fastidieuses, obstinées, méticuleuses, critiques, inflexibles, ayant une pensée binaire et étant obsédées par les infractions et manquements moraux qu’elles perçoivent chez les autres. On remarquera que ces traits présentent de nombreuses similitudes avec ceux que l’on retrouvent chez les perfectionnistes surdoués, bien que des différences notables soient observables.

Le DSM IV-TR définit le TPOC ainsi:
- La personne est préoccupée par les détails, règles, listes, ordres, organisations, schémas, au point de perdre de vue le but de l’activité.
- Elle fait preuve d’un perfectionnisme qui interfère avec le fait de mener l’activité à terme.
- Elle fait preuve d’une dévotion excessive pour son travail ou activité aux dépends du reste et des autres (ne tient pas compte par exemple des contraintes budgétaires).
- Elle est très consciencieuse, scrupuleuse et inflexible concernant les aspects moraux, éthiques ou liés à ses valeurs.
- Elle est incapable de jeter des objets usés ou inutiles, même quand ils n’ont pas de valeur sentimentale.
- Elle est réticente à déléguer des tâches ou du travail à d’autres personnes sans être sûre que celles-ci feront les choses exactement telles qu’elles doivent être faites.
- Elle est avare dans ses dépenses, que ce soit pour elle ou pour les autres, considérant la monnaie comme devant être thésaurisée en vue de futures catastrophes.
- Elle fait preuve de rigidité et d’entêtement.

Les relations avec la douance:

Les troubles obsessionnels-compulsifs concernant les personnes ayant au minimum une intelligence dans la norme, il n’est pas étonnant de les voir associés au concept de douance, particulièrement depuis que les études ont démontré le lien entre douance et perfectionnisme. Les personnes ayant un TOC ou un TPOC sont également perfectionnistes dans le sens où elles ont peur de laisser voir leurs insuffisances et imperfections, ce qui entraine des sentiments de honte et d’anxiété. Les personnes surdouées et celles souffrant de TOC ou de TPOC essaient de réguler leur perfectionnisme, leur honte et leur anxiété en intellectualisant et contrôlant leur environnement.
Les personnes surdouées passent de longs moments à penser, ce sont des idéalistes qui se sentent investis par la victoire du bon sur le mauvais, qui ont un sens de la justice et des valeurs élevées et qui veulent améliorer le monde. Ils réfléchissent à comment ils pourraient être, comment le monde devrait être. Mais ils voient également clairement comment eux et le monde peuvent être éloignés de leurs idéaux.
Les enfants surdoués développent très jeunes un tel idéalisme, dès qu’ils expérimentent les notions de bien, d’amélioration de soi-même et de l’environnement, mais sont vite confrontés à leurs propres limitations. Chez la plupart d’entre eux, cela conduit à un sentiment de responsabilité personnelle. Ils sont bouleversés lorsqu’ils voient des SDF ou des images d’enfants affamés. Certains enfants précoces ont des difficultés à dormir en pensant au terrorisme et à toutes les personnes qui sont blessées ou tuées dans le monde. D’une manière similaire aux personnes souffrant de TOC, les enfants surdoués peuvent être effrayés de manière continue et excessive et ressentir des sentiments de culpabilité et de responsabilité. La réassurance ne les allègent pas de ces pensées persistantes, perturbantes, qui s’accompagnent couramment de sentiments de détresse.
Il est important de rappeler également que cette anxiété est contagieuse et que les enfants la reçoivent souvent de leurs parents. Les enfants doivent apprendre petit à petit à gérer leurs frustrations et doivent être encouragés à accroître graduellement leur autonomie.
Quand des enfants sont confrontés à de nouvelles situations, leur anxiété est considérée comme légitime, même si elle peut sembler excessive. Tout dépend à travers quels filtres on perçoit la situation.
Une personne avec un TOC qui effectuent certains rituels afin de faire décroître sa peur reconnaît le plus souvent que son comportement est excessif et déraisonnable. A contrario, une personne surdouée ne considèrera pas certains rituels comme étant excessifs ou déraisonnables et sera capable d’élaborer des scénarios élaborés afin d’expliquer en quoi ses pensées et comportements sont non seulement raisonnables mais surtout appropriés et rationnels au vu de la situation. Elle pourra ainsi amener son interlocuteur à comprendre son point de vue.
De fait, le niveau de handicap différera entre une personne souffrant d’un TOC et une personne surdouée: une personne souffrant de TOC sera incapable d’être fonctionnelle, tandis que la personne surdoué s’épanouira dans cette quête visant à résoudre ses problèmes personnels ou ceux de la société à l’origine de son mal-être.


Le syndrome d’Asperger :

Bien que le DSM IV-TR propose un descriptif du syndrome d’Asperger, il persiste encore une grande variabilité selon les auteurs pour définir les caractéristiques inhérentes à ce trouble.
Le syndrome d’Asperger est de plus en plus fréquemment diagnostiqué depuis une dizaine d’années et il est maintenant utilisé pour décrire ce que l’on appelle l’autisme de haut niveau. Malheureusement, des cliniciens bien intentionnés mais mal informés, tendent à poser ce diagnostic à toute personne rencontrant des problèmes de socialisation, ayant des difficultés à capter les signaux interpersonnels ou étant simplement trop réservée dans un contexte social.
En fait, le trouble d’Asperger a des répercutions significativement handicapantes pour celles et ceux qui en sont affectés; il ne s’agit pas d’une simple étiquette à poser sur des personnes qui sont simplement maladroites, excentriques ou ayant des difficultés de socialisation.
Alors que la plupart des personnes avec autisme présentent d’importants handicaps tant au niveau intellectuel qu’au niveau des apprentissages, les personnes avec le syndrome d’Asperger ne présentent pas de telles difficultés. Bien que ces personnes montrent souvent des inégalités significatives au niveau de leurs compétences, elles peuvent obtenir un résultat élevé aux tests d’intelligence, quelques fois au delà de 140 et réussissent particulièrement bien les tâches verbales et relatives à la mémoire.
Tout comme les personnes avec autisme, les personnes ayant le syndrome d’Asperger présentent de grandes difficultés au niveau des relations interpersonnelles: elles manquent d’empathie et des capacités permettant de lire et d’interpréter les signaux interpersonnels ainsi que leurs nuances. Elles ont une forte prédilection pour les routines et structures et sont souvent fascinées par les rituels, quelque fois au point de les faire passer pour des compulsions ou obsessions. Leurs centres d’intérêts sont souvent excentriques ou peu attrayants pour les autres. Ces personnes se basent sur les éléments concrets plutôt que sur l’abstrait, ce fait qu’il leur est difficile de tirer des généralités d’une situation. De même, il leur est difficile de comprendre les métaphores car elles prennent tout au premier degré, de manière littérale.
Cet aspect concret de leur pensée les fait paraître différents, et il est possible que ce soit cette particularité qui fasse penser à un manque d’empathie.

A l’école, la faible conscience sociale caractérisant les enfants ayant un trouble d’Asperger constitue un handicap dans leurs relations aux pairs et ils sont souvent perçus comme bizarres ou différents. Parce que leur pensée est si concrète, littérale et sérieuse, les autres enfants les taquinent, les raillent, les ridiculisent ou leur jouent de mauvaise tours. Les enfants avec un trouble d’Asperger constituent souvent de parfaites victimes à harceler. En dépit de leurs capacités verbales élevées, ils ont souvent des retards au niveau de leur développement moteur par rapport aux autres enfants de leur classe d’âge qui les qualifient de maladroits ou stupides.

Le fait de penser différemment et d’avoir des difficultés à saisir les relations interpersonnelles a également des répercussions au niveau du travail scolaire. Le fait d’avoir du mal à généraliser à partir d’une situation rend difficile les tâches d’abstraction: si l’on ne peut adopter la perspective d’une autre personne, il est impossible d’argumenter. Ces enfants ont besoin qu’on les aide à reconnaître les émotions et perspectives des autres personnes.

Les critères à prendre en compte pour le diagnostic initial dans le DSM IV - TR sont:
a) Un handicap qualitatif au niveau des interactions sociales qui se manifeste au moins par les deux aspects suivants:
- un handicap à saisir et utiliser le langage non verbal
- un échec à developper des relations appropriées avec les pairs
- un manque de spontanéité à partager l’engouement, l’intérêts et les réalisations des autres
- un manque de réciprocité sociale et émotionnelle
b) Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités, comme en témoigne au moins un des éléments suivants :
- préoccupation circonscrite à un ou plusieurs centres d'intérêts stéréotypés et restreints, anormale au niveau de l'intensité ou de l'orientation
- adhésion apparemment inflexible à des routines ou rituels spécifiques et non fonctionnels
maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs
- fascination pour certaines parties d’objets
c) La perturbation cause des handicaps cliniquement significatifs au niveau des aires de fonctionnement sociales, professionnelles, ou d’importances équivalentes.
d) Il n’y a pas de retard significatif au niveau du développement du langage.
e) Il n’y a pas de retard significatif au niveau du développement cognitif, de l’acquisition d’aptitudes liées à l’autonomie, du comportement adaptatif (autre que celui lié aux interactions sociales) et de la curiosité vis-à-vis de l’environnement.
f) Ces critères ne doivent pas être repris dans un autre trouble spécifique du développement généralisé ou dans la schizophrénie.

Similitudes entre le trouble d’Asperger et la douance:

Il semble qu’il y ait une réelle relation entre les troubles d’Asperger et la douance. Il existe des caractéristiques similaires comme une excellente mémoire ou la fluidité verbale. Les deux peuvent parler ou poser des questions de manière incessante. Ils intellectualisent beaucoup et le font précocement. Les deux groupes s’absorbent dans un ou plusieurs centres d’intérêts, approfondissant considérablement leurs connaissances. Ils sont tous deux fortement concernés par les notions de justice et d’équité, même si chez les personnes ayant un troubles d’Asperger cela se manifeste sur un plan moins émotionnel, plus logique.
Les deux groupes — les enfants ayant un trouble d’Asperger et les enfants surdoués sans trouble d’Asperger — ont fréquemment des problèmes d’attention car ils ne veulent se concentrer que sur ce qui les intéresse. Du fait qu’ils n’anticipent pas habituellement les choses, ils ont des difficultés à s’adapter aux changements et résistent aux tentatives d’attirer leur attention. Les deux possèdent un sens de l’humour décalé, inhabituel, et font souvent preuve d’une hypersensibilité (hyperexcitabilité) envers les stimuli tels que le bruit, les lumières, les odeurs, les textures et saveurs. Les enfants avec un trouble d’Asperger seront toujours perçus par les adultes et par leurs pairs comme différents, bizarres, contrairement aux enfants surdoués sans trouble d’Asperger qui ne seront pas forcément perçus ainsi. Cela peut venir de leur développement asynchrone, d’un contexte éducatif pauvre, d’une introversion prononcée ou d’une gêne sociale. Dans le cas des enfants surdoués avec trouble d’Asperger, le développement asynchrone peut être extrême, entraînant des comportements qui semblent déroutants, étranges.

Caractéristiques différentielles:

Il peut être difficile de différencier des enfants surdoués d’enfants ayant un trouble d’Asperger. En fait, on pourrait davantage parler de gradation plutôt que de considérer le trouble d’Asperger comme une catégorie distincte. Le trouble d’Asperger constituerait un handicap final dans un processus croissant de comportements caractéristiques. De plus, on notera que les enfants ayant un trouble d’Asperger peuvent souffrir également de TDA(H) ou de TOC.
Il est important d’établir un diagnostic correct. Si les enfants ayant un trouble d’Asperger sont simplement considérés comme des enfants bizarres, excentriques, surdoués, ils seront sous-diagnostiqués et ne recevront pas de traitement adapté. De même, un enfant surdoué - habituellement ceux dont l’éducation est inadaptée - pourra être étiqueté à tort Asperger et recevoir des interventions qui ne seront ni nécessaires ni utiles et qui ne leur offriront pas les possibilités éducatives lui permettant de s’épanouir.

Il semble y avoir deux éléments permettant d’établir une différentiation. Le premier consiste à observer le comportement de l’enfant lorsqu’il se trouve en compagnie d’autres personnes partageant sa passion intellectuelle. Les enfants ayant un trouble d’Asperger manquent d’empathie et continueront à avoir un comportement inadapté avec la plupart de leurs pairs. Les enfants qui ont été diagnostiqués à tort Asperger auront un contact plus facile avec certains de leurs pairs et éprouveront de la satisfaction lors de certaines interactions sociales.
Le second élément consiste à examiner la perception de l’enfant sur la façon dont les autres réagissent à son comportement. Les enfants surdoués ont une bonne perception intellectuelle des situations sociales et savent de quelle manière les autres les perçoivent, contrairement aux enfants ayant un réel trouble d’Asperger.
Ces derniers tendent à parler de ce qui les intéresse d’une manière pédante, d’une voix monotone, tandis que les enfants surdoués parleront de leur passion d’une manière enthousiaste, passionnée, même si le sujet peut sembler rébarbatif pour les autres. Si l’enfant n’est pas capable de percevoir chez les autres les signaux non verbaux d’ennui, qu’il n’est pas capable de trouver une autre manière d’interagir, il y a de fortes probabilités que l’enfant souffre du trouble d’Asperger.
D’un autre côté, certains surdoués peuvent présenter plusieurs de ces caractéristiques pouvant amener un spécialiste non informé à établir un diagnostic erroné.
Chez nombre d’enfants surdoués, il y a une distanciation établit vis-à-vis de leurs pairs, non pas du fait d’un manque d’empathie, mais plutôt d’une faible tolérance envers celles et ceux qui ne partagent pas la rapidité de leur processus mental. Le manque d’empathie ne concerne que certaines situations chez l’enfant surdoué. On notera d’ailleurs que ce dernier fera preuve d’une remarquable compréhension et d’une forte empathie envers les personnes souffrantes ou moins fortunées.


Le trouble de la personnalité schizoïde:

Le trouble de la personnalité schizoïde est caractérisé par un manque d’intérêt pour les relations sociales. Les activités sont solitaires, mécaniques ou abstraites (ordinateur, jeux mathématiques…). Les personnes souffrant de ce trouble font largement preuve d’indifférence envers ce que les autres peuvent penser d’elles, que ce soit positif ou négatif.
Le trouble se manifeste très tôt: l’enfant n’est pas stimulé par les autres, se réfugie dans son monde intérieur. Une fois adultes, ces personnes préfèreront un travail de nuit ou des occupations solitaires leur permettant d’être seules avec leurs pensées. Ces personnes sont souvent perçues comme étant molles, sans émotions, dépourvues d’ambition. Ce type de personnalité est associé à un haut risque de schizophrénie et se retrouve fréquemment dans les familles ayant des cas de schizophrénie.

Le DSM IV-TR décrit les troubles de la façon suivante:
Un comportement généralisé de détachement social, une palette d’expression des émotions réduite dans le cadre des relations interpersonnelles, comportement émergeant précocement chez l’adulte et présent dans de nombreux contextes, dans au moins quatre des aspects suivants:
- ne désire jamais ou n’apprécie pas les relations sociales, y compris les relations familiales
- choisit toujours des activités solitaires
- porte peu d’intérêt, voire aucun, aux activités sexuelles avec une autre personne
- prend plaisir dans peu d’activités, voire aucune
- n’a pas d’amis proches ou de confidents
- semble indifférent aux demandes ou critiques des autres
- montre une froideur émotionnelle, un détachement affectif.

Les similitudes avec la douance:

Un diagnostic erroné de trouble de la personnalité schizoïde est facilement posé dans le cas d’une introversion marquée. Ce n’est pas rare pour les adultes et enfants surdoués d’apprécier d’être avec d’autres personnes, mais beaucoup reconnaissent que cela est fatiguant. Il leur est alors nécessaire de s’isoler pour se ressourcer. Au contraire, une personne schizoïde sera incapable de choisir entre l’isolement et l’interaction sociale. Choisir d’être seul, de ne pas côtoyer longtemps d’autres personnes n’indique pas nécessairement un trouble de la personnalité schizoïde.
Il ne faut pas oublier que les troubles de la personnalité se situent sur un continuum avec les types normaux de personnalité. La pathologie se caractérise par l’inflexibilité et par le degré de handicap que cela entraîne dans la vie quotidienne.
Le DSM IV-TR ne mentionne pas la nécessité de prendre en considération les éléments liés à la douance dans l’établissement du diagnostic du trouble de la personnalité schizoïde, bien que plusieurs caractéristiques présentent des similitudes. Les personnes surdouées, et encore plus les THQI, tendent à être plus introverties que la norme, à avoir besoin de recharger leurs batteries en s’isolant. Le fait d’avoir besoin de passer du temps seul ne constitue pas seulement une caractéristique liée à la douance, mais également un aspect essentiel du développement personnel.

Les caractéristiques incompatibles ou contradictoires:

Certaines caractéristiques peuvent permettre d’établir un diagnostic différentiel. Comme pour chacun des autres cas présentés, il est possible de poser un double diagnostic, une personne surdouée pouvant également présenter un trouble de la personnalité schizoïde. Les éléments listés ci-dessous doivent interroger sur la réalité un tel trouble:
- présence d’amis proches ou d’accointances en dehors des liens familiaux
- affect approprié aux situations, même si la personne minimise son expression si elle pense que son intensité ne sera pas acceptée par les autres
- capacité nette à expérimenter le plaisir et à le faire avec les autres
- recherche active de personnes partageant des intérêts communs, et l’individu apprécie leur présence
- réactions notables envers les demandes et critiques qui influencent ses comportements
- existence de cas dans lesquels la curiosité intellectuelle de la personne n’a pas été bien accueillie
- comportements et apparences inappropriés qui sont le fruit d’une rébellion ou d’un désir d’indépendance plutôt que d’un manque de soin ou de conscience.
- plusieurs de ces éléments sont présents dans des portions significatives de la vie de l’individu.

Rappelons encore que plusieurs signes et symptômes du trouble de la personnalité schizoïde peuvent être présents chez les personnes introverties et chez les personnes faisant une dépression. La combinaison de la douance et d’un environnement inapproprié peuvent mener à la dépression. Une longue dépression chronique doit être envisagée avant de poser un diagnostic du trouble de la personnalité schizoïde.


Le trouble de la personnalité schizotypique:

Suivant le DSM IV-TR, les personnes ayant ce trouble présentent un inconfort notable au niveau des interactions sociales et interpersonnelles. Elles sont excentriques et font aussi preuve d’une pensée inhabituelle, distordue. Elles peuvent interagir avec les autres mais préfèrent rester seules car elles sentent qu’elles sont différentes. Souvent ces personnes pensent avoir des dons ou pouvoirs spéciaux - comme prédire les évènements ou lire dans la pensée des autres - et sont sensibles aux critiques. Leur excentricité peut se manifester au niveau vestimentaire, gestuel, ou dans un manque d’égard au niveau de leur apparence ou des conventions sociales.
Le trouble de la personnalité schizotypique est quelques fois surnommée « schizophrénie éclairée » car il s’agit de la personnalité la plus commune conduisant à la schizophrénie. Superstition, croyances inhabituelles ou irrationnelles sont communes et influencent en profondeur leur vie et leur personnalité.

Le DSM IV-TR décrit les troubles de la façon suivante:
Mode général de déficit social et interpersonnel marqué par une gêne aiguë et des capacités réduites à avoir des relations de proximité, par des distorsions cognitives et perceptives, et par des conduites excentriques. Le trouble apparaît au début de l'âge adulte et se retrouve dans divers contextes, comme en témoignent au moins 5 des manifestations suivantes:
- idées de référence (à l'exception des idées délirantes de référence) c'est-à-dire, croyances erronées selon lesquelles les événements, les objets ou les autres personnes de l'environnement immédiat du sujet ont une signification particulière et inhabituelle.
- croyances bizarres ou pensée magique qui influencent le comportement et qui ne sont pas en rapport avec les normes d'un sous-groupe culturel (par exemple superstition, croyance dans un don de voyance, dans la télépathie ou dans un "sixième" sens; chez les enfants et les adolescents, rêveries ou préoccupations bizarres)
- perceptions inhabituelles, notamment illusions corporelles
- pensée et langage bizarres (par exemple vagues, circonstanciés, métaphoriques, alambiqués ou stéréotypés)
- pensées de suspicion ou de paranoïa
- inadéquation ou pauvreté des affects
- comportements ou apparences étranges, excentriques, singuliers
- absence d'amis proches ou de confidents en dehors des parents du premier degré
- anxiété excessive en situation sociale qui ne diminue pas quand le sujet se familiarise avec la situation et qui est due à des craintes de persécutions plutôt qu'à un jugement négatif de soi-même
- Ne survient pas exclusivement pendant l'évolution d'une schizophrénie, d'un trouble de l'humeur avec caractéristiques psychotiques, d'un autre trouble psychotique ou d'un trouble envahissant du développement.

Similitudes avec la douance:

Etablir des caractéristiques différentielles avec la douance est difficile, d’autant que le DSM IV-TR indique que le trouble de la personnalité schizotypique est assez commun (environ 3% de la population), et qu’il peut apparaître dès l’enfance ou l’adolescence, se caractérisant par la solitude, des relations sociales pauvres, une anxiété sociale, l’échec scolaire, l’hypersensibilité, des pensées singulières, inhabituelles, bizarres, fantasques. Des particularités très proches de celles que l’on retrouve dans des cas de douance. Dans ce cas, il est nécessaire pour le spécialiste de bien être informé sur la douance pour ne pas établir de diagnostic erroné.
La douance n’immunise bien sur pas contre un trouble de la personnalité schizotypique, d’autant que certains troubles, comme la bipolarité, la dépression, voire le suicide, sont plus communs chez les personnes hautement créatives.

Les caractéristiques incompatibles ou contradictoires:

- affect approprié aux situations, même si la personne minimise son expression si elle pense que son intensité ne sera pas acceptée par les autres
- absence générale de pensées de suspicion ou de paranoïa
- recherche active de personnes partageant des intérêts communs, et l’individu apprécie leur présence
- l’échec scolaire est variable; si la personne apprécie le sujet ou l’enseignant, les résultats sont élevés
- les adultes bien éduqués ne considèrent pas les pensées comme étant singulières, mais comme profondes et créatives
- existence de cas dans lesquels la curiosité intellectuelle de la personne n’a pas été bien accueillie
- comportements et apparences inappropriés qui sont le fruit d’une rébellion ou d’un désir d’indépendance plutôt que d’un manque de soin ou de conscience.


Le trouble de la personnalité évitante :

Les personnes souffrant de ce trouble évitent les situations qui peuvent entrainer la critique, la désapprobation ou le rejet. A cause de ces peurs, elles tendent à être timides, calmes et inhibées, et ont tendance à éviter les relations sociales à moins d’être sûres de ne pas être jugées. Bien qu’elles recherchent des relations profondes, elles craignent le rejet et s’isolent des autres. Elles peuvent refuser des responsabilités par peur d’échouer. Ce trouble concernerait 0,5% à 1% de la population, trouble que le DSM IV-TR décrit ainsi :
Schéma de comportement présentant une inhibition sociale, des sentiments d’inadéquation et une hypersensibilité aux situations négatives, commençant au début de l’âge adulte et présent dans de nombreux contextes, et caractérisé par au moins 4 des éléments suivants:
- évitement des activités pouvant impliquer un contact interpersonnel important, par peur de la critique, de la désapprobation ou du rejet
- réticence à s’impliquer avec d’autres personnes à moins d’être sûr d’être apprécié
- la personne montre de la retenue dans les relations intimes par peur de la honte ou du ridicule
- forte préoccupation envers les possibles situations de jugement ou de rejet
- inhibition présente lors des nouvelles relations à cause de sentiments d’inadéquation
- la personne se perçoit comme socialement inapte, inintéressante, inférieure aux autres
- la personne est souvent réticente à l’idée de prendre des risques personnels ou à s’engager dans de nouvelles activités de peur de se retrouver dans des situations embarrassantes.

Similitudes avec la douance :

Les enfants surdoués n’ont pas seulement l’impression d’être continuellement évalués par les autres, ils sont également victimes de la part de leurs pairs et d’enseignants de taquineries, de moqueries et sont ridiculisés du fait de leurs caractéristiques. L’exposition à un tel environnement fait que l’enfant devient un adulte ayant des comportements d’évitement, évitant toute évaluation publique. Le perfectionnisme conduit également à des situations d’évitement, d’autant plus pour l’enfant surdoué qui rencontre précocement des succès rapides et faciles et craindra les situations d’échec. Risquer de ne pas être le meilleur ou de ne pas être celui qui sait peut ébranler la construction de l’identité de l’enfant surdoué.
Dans le trouble de la personnalité évitante, la peur d’échouer est liée au regard de l’autre, alors que chez le perfectionniste, c’est le jugement intérieur qui est craint. Pour un observateur extérieur non averti, les deux individus semblent similaires, alors que la façon d’aborder le problème est significativement différent.

Les caractéristiques incompatibles ou contradictoires:

La prise en compte de la douance n’est encore une fois pas abordée dans le DSM IV-TR, mais le manuel précise que le trouble de la personnalité évitante ne se rencontre pas avant le début de l’âge adulte. Etablir la genèse de l’apparition des troubles permet le plus souvent de discriminer la douance du trouble d’évitement.
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par soazic »

Passionnant Zyghna, tu es en train de répondre à des questionnements que j'ai ces derniers temps.

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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par Louise »

Eh beh!!!
Il peut être difficile de différencier des enfants surdoués d’enfants ayant un trouble d’Asperger. En fait, on pourrait davantage parler de gradation plutôt que de considérer le trouble d’Asperger comme une catégorie distincte.
Dis donc c'est une sacrée assertion, ça.

Pour le reste, bien sur, je suis sa mère, ça ne compte pas, mais enfin ça a tendance à confirmer mon sentiment que mon fils ne l'est pas (aspie), il n'a aucun des critères décrits plus bas. (en fait, il est juste hyper incompétent à décrypter ses émotions et celles des autres, et chiant dans ses enthousiasmes)

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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par Zyghna »

Oui j'ai trouvé vraiment dommage que ce concept de gradation ne soit pas développé plus que ça, cela aurait pu être intéressant au lieu d'une simple phrase jetée comme cela, parce qu'on retrouve cette impression de continuum, de quelque chose de commun entre surdoué et asperger.
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par madeleine »

Il me semble que ce que la recherche offre sur l'autisme, même de type asperger, est bien différent neurologiquement de ce qu'on propose pour la douance, non ? Du coup ce continuum, s'il se trouve dans les manifestations comportementales, pourquoi pas, mais dans un développement neurologique, j'ai plus de peine à suivre. Il n'y aurait pas de différence dans les prises en charge ? Il me semble avoir lu qu'on pouvait être à la fois asperger et surdoué, mais pas qu'il y ait un continuum. A suivre, non ?
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Zyghna
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par Zyghna »

Tout dépend de la profondeur du spectre autistique c'est bien le problème. C'est un peu comme avec la douance: dans les extrêmes le diagnostic est établi clairement, ce qui n'est pas le cas quand on se rapproche des seuils de détection. Je crois que ce n'est pas pour rien que les spécialistes préfèrent aujourd'hui parler du trouble du spectre autistique vu la multitude de manifestations. Ensuite, si l'on considère que toute pathologie se situe par rapport à une norme, on s'établit automatiquement au sein d'un continuum de fonctionnement. Je ne développerai pas trop ici sur asperger (sauf concernant les problèmes de diagnostics) sinon on fera doublon avec le sujet déjà existant sur l'autisme.
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par aur-et-ly »

Passionnant !!!

fleueenn
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par fleueenn »

-les yoyos émotionnels dans la douance peuvent faire penser à des troubles bipolaires.
-la froideur émotionnelle ainsi qu'un enchaînement logique non respecté font penser à une schizophrénie bien caractérisée.
-le besoin de s'isoler récurent peuvent faire penser à un syndrome d'Asperger.
Depuis peu, les progrès sont spectaculaires c'est vrai, mais il reste encore beaucoup à approfondir les caracteristiques de la douance.

dani
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par dani »

Grâce à Madeleine sur le fil de la colère, j'ai trouvé ce post, merci à elle !

Travail gigantesque et passionnant Zyghna ! N'as tu jamais pensé à faire éditer tes traductions ? je ne serais pas étonnée que cela intéresse les auteurs.

Ce qui me frappe aussi, c'est qu'il admis maintenant qu'il faut être très prudent sur les caractéristiques de HP (ouvrages de TIPEH et cie). Ici pourtant il semble y avoir des appuis théoriques solides sur des comportements assez partagés des HP, ou me trompje ? En tout cas MERCI pour ce post passionnant
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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par Back2Basics »

dani a écrit :Ce qui me frappe aussi, c'est qu'il admis maintenant qu'il faut être très prudent sur les caractéristiques de HP (ouvrages de TIPEH et cie). Ici pourtant il semble y avoir des appuis théoriques solides sur des comportements assez partagés des HP, ou me trompje ? En tout cas MERCI pour ce post passionnant
C'est peut-être dû à l'ancienneté (relative) de l'ouvrage d'origine : 2005.

En France, le travail de "décorticage" des caractéristiques supposées/avérées/représentatives ou non des HPI semble être limité à Nicolas Gauvrit (mais je me trompe peut-être, n'étant pas dans le domaine du tout), donc plutôt récent. Je ne sais pas s'il a des alter ego outre atlantique qui ont le même type d'approche, d'ailleurs.

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Re: Erreurs de diagnostics, diagnostics doubles et douance

Message par Zyghna »

Disons que la prudence impose surtout de ne pas utiliser les seules caractéristiques comme élément de détection. Disons qu'il y a des tendances à certaines caractéristiques mais qu'elles ne sont pas systématiques. Ce sont surtout des éléments sur lesquels on peut travailler, sur lesquels on peut s'appuyer..
C'est tout l'intérêt de ce livre: il faut prendre l'individu dans son ensemble et ne pas se baser sur certains traits que l'on croyait spécifiques, sinon on va droit dans le mur de l'erreur de diagnostic.

Et sinon si cela m'a déjà traversé l'esprit de faire éditer mes traductions, mais c'en est resté là, j'ai une trop grosse inertie pour que ça aille plus loin hihi
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