Le bouc émissaire

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Pier Kirool
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Le bouc émissaire

Message par Pier Kirool »

Pour avoir été confronté à la sensation d’être un bouc émissaire « livré » à un psychopathe, j’ai un peu cherché qui était quoi. Je vous livre ici quelques pistes, en deux parties. La seconde est ici.
Une piste de réflexion piochée +/- directement ici.

Le désir est à l’origine de la violence, le bouc émissaire est un rempart contre celle-ci.
« A l’origine de toute violence, explique René Girard, il y a le « désir mimétique », c’est-à-dire le désir d’imiter ce que l’Autre désire, de posséder ce que possède autrui, non que cette chose soit précieuse en soi, ou intéressante, mais le fait même qu’elle soit possédée par un autre la rend désirable, irrésistible, au point de déclencher des pulsions violentes pour son appropriation »
« la thématique du désir, via le mécanisme de la rivalité, rejoint celle de la violence... Son recours étant, on l’aura compris, le seul moyen de satisfaire le désir mimétique. »
« quand, dans la même situation de rivalité, deux adultes se disputent un objet (…) les adultes vont (…) jusqu’à l’élimination du rival, obstacle insupportable à la réalisation de leur désir. »
« Telle est l’implacable loi du désir mimétique lorsqu’elle s’applique à grande échelle : son escalade conduit à la destruction sociale généralisée. »
« En proie à une violence meurtrière, la société primitive se choisit spontanément, instinctuellement, une victime, qui jouera le rôle à la fois de pansement et de paratonnerre. »

Les caractéristiques du bouc émissaire
Premièrement, il faut que la personne soit à la fois assez distante du groupe pour pouvoir être sacrifiée sans que chacun ne se sente visé par cette brutalité et en même temps assez proche pour qu’un lien cathartique puisse s’établir (on ne peut expulser que le mal qui est en nous...). Aussi, le véritable bouc émissaire (…) est à la fois différent par sa qualité d’animal et semblable par son caractère domestiqué.
Deuxièmement, il faut que le groupe ignore que la victime est innocente sous peine de neutraliser les effets du processus.
Troisièmement, le bouc émissaire présente souvent des qualités extrêmes : richesse ou pauvreté, beauté ou laideur, vice ou vertu, force ou faiblesse.
Enfin, la victime doit être en partie consentante afin de transformer le délire de persécution en vérité consensuelle.

J'ai trouvé la description du bouc émissaire passionnante, et assez juste pour ce qui me concernait (je n'ai découvert "l'extrémité des qualités" qu'après...).
Je trouve que les caractéristiques 1 : (être distante du groupe), 3 : qualités extrêmes, et peut-être 4 : "consentement" peuvent éventuellement expliquer une prédisposition des HP à se retrouver dans cette position ; non ?
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Zyghna
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Re: Le bouc émissaire

Message par Zyghna »

J'avais lu il y a peu les textes de René Girard sur le désir mimétique et j'avais trouvé cette théorie très intéressante afin de mieux appréhender les rapports humains.
Concernant le bouc émissaire, je te remercie d'amener sur le tapis ce sujet qui revient malheureusement (?) très souvent dans le vécu des surdoués, que ce soit au cours de la petite enfance ou dans la vie adulte.

Je réfléchissais justement hier à ce qui correspond au point 4 des caractéristiques du bouc émissaire, sous l'approche du sacrifice au groupe, ce fameux consentement. Plusieurs éléments peuvent expliquer, dans le cas de la douance, ce consentement:
- l'empathie, qui fait que l'on préfère être la victime plutôt que de voir une autre personne souffrir.
- le sentiment de non appartenance qui pousse à provoquer l'exclusion à un moment ou à un autre, le masque ne pouvant tenir éternellement
- une vision globale des événements qui permet de voir venir cette catharsis nécessaire au groupe, et donc au bien commun au détriment de l'individu, bien commun reposant sur l'expulsion de la violence (cette dernière provocant une tension sous jacente qu'une personne très sensible ne pourra supporter longtemps).
- et sans doute également un fameux mélange du sentiment du toute puissance (on sera toujours capable de se sortir de tout) et du sentiment d'infériorité (je ne suis pas utile au groupe, je n'en fais pas partie, autant que ce soit moi qui me sacrifie).
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Gabalus
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Re: Le bouc émissaire

Message par Gabalus »

Sujet intéressant s'il en est.
Bien que ma réflexion soit bien moins riche et approfondie que la vôtre, je rejoins vos analyses.

Il peut se faire que, pour certains d'entre nous, dans certaines circonstances, positionnés dans l'entrebaillement de la porte du groupe, nous participions à son fonctionnement :
_ par notre capacité à l'empathie, nous nous retrouvons à aider certains à pénétrer ce milieu, et d'autres, à se maintenir en son centre, en mettant en exergue les qualités réelles ou supposées de chacun,
_ par notre refus de la souffrance, notre énergie nous permet de compenser les manques de certains et de limiter les tensions. L'essor du groupe est ainsi rendu possible,
_ par notre sacrifice, épuisés par notre investissement tant envers les autres que pour notre intégration ( inclusion ?), le phénomène de catharsis renforce le groupe et nous libère, par cet ultime don de soi, de ce poids.

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Euthyphron
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Re: Le bouc émissaire

Message par Euthyphron »

Je pense cependant qu'il ne faut pas exagérer le consentement de la victime, d'ailleurs Pier Kirool prend des précautions (guillemets, modulation par "en partie").
Ce qui donne l'impression du consentement, c'est que la victime se voit endosser le rôle de victime, associé à son identité, et ne peut, pour être acceptée par le groupe, que confirmer cette identité et par là assumer sa prétendue culpabilité.
Le cas du peuple juif est exemplaire à cet égard.
Le surdoué est pratiquement dans le même cas, mais il lui est plus facile de se cacher, de faire croire aux autres qu'il est comme tout le monde, par exemple en faisant en sorte de ne pas avoir de trop bonnes notes à l'école. Mais s'il est repéré, s'il assume son rôle, et si sa différence est manifeste, gare à ses lunettes!

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Re: Le bouc émissaire

Message par Zyghna »

Je rejoins vos réflexions et je constate également que certains arrivent à tirer puissance de cette différence pour transformer la violence latente du groupe en énergie pour une cause "juste" et que la frontière entre bouc émissaire et guide est bien mince.
Je crois que c'est à ce niveau que le concept de consentement prend tout son sens: le choix s'impose de lui même, sorte de consentement involontaire ou par défaut. Je suis peut être dans l'erreur mais j'ai l'impression que le bouc émissaire est celui qui souhaite rester hors du groupe tout en refusant de prendre le groupe en charge, qui se résigne au final à accepter le rôle de victime (et à moins d'être désespéré ou sado maso, je pense que ce choix n'est pas conscient ou volontaire).
Se placer en guide demande par contre de puiser dans une formidable énergie et d'accepter de porter le groupe, tout en assumant sa différence. D'accepter de renoncer à cette envie de faire partie du groupe. Et bien sur, de savoir qu'en cas d'échec, le guide deviendra bouc émissaire, et rencontrera une violence encore plus forte.
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Re: Le bouc émissaire

Message par Gabalus »

L'idée du guide ne m'était pas venue.
J'étais plutôt resté sur un effet moteur/entraineur de la personne, qui, le moment venu, se trouve changée en bouc émissaire.
Le côté chef, décideur officiel, du guide, avait dû m'éloigner de ce concept ; l'action de la personne me semblant moins évidente, moins assumée.
En effet, hormis cas exceptionnels, la déstabilisation de la hiérarchie du groupe, par un positionnement de guide, fera probablement tourner court l'expérience.

Au cours du processus qui conduit au bouc émissaire, le consentement m'apparaît potentiellement visible qu'en de rares occasions.
Ces moments fugaces, résultants d'une sorte d'analyse distanciée, ne sont pas assez marquants pour permettre de refuser le rôle dévolu de sacrifié et de s'extraire de cette course folle vers la transformation en bouc émissaire.

Mais tout cela rejoint vos propos.

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Re: Le bouc émissaire

Message par sandrinef »

Question bête: peut-on considérer qu'il y a également la notion de "survie" à prendre en compte.
Je m'explique: si un groupe de personnes s'en prend à moi, je ne résiste pas car je risque la mort. Donc je capitule et obéis dans l'espoir de rester en vie le plus longtemps possible.
Le consentement ( qui n'en est pas un en fait) devient adaptation au contexte dans un but de sauver sa peau...
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Re: Le bouc émissaire

Message par TourneLune »

Il me semble aussi que la plupart du temps on est dans des situations où la personne ne peut pas fuir (école, travail). Du coup je ne comprends pas bien la notion de consentement si la situation est imposée et impossible à fuir.

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Pier Kirool
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Re: Le bouc émissaire

Message par Pier Kirool »

L'absence de consentement, ce n'est pas forcément la fuite, ce peut être la révolte, la contestation, la protestation...
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Re: Le bouc émissaire

Message par Zyghna »

Le consentement dans ce contexte c'est accepter le rôle de bouc émissaire. Comme le dit PKR ce n'est jamais la seule solution possible et cela mets en jeu les valeurs personnelles. Je crois qu'on en revient toujours à la notion de choix: ne pas s'opposer au groupe, par peur, par réflexe de survie ou que sais je, est un choix et donc au final un consentement.
Reste à déterminer ce qui provoque cette acceptation chez le surdoué d'autant que celui ci est doté des capacités de voir venir les choses.
Les personnes capables de s'affranchir de la pression d'un groupe sont rares et de fait "accepter" le rôle de bouc émissaire est beaucoup plus courant et compréhensible. Cette acceptation n'est pas un choix isolé, puisque nous sommes conditionnés par notre éducation et notre environnement. C'est la résultante de la construction de notre personnalité, il n'y a donc aucun jugement à émettre, aucune culpabilité à ressentir de n'avoir pas eu la force ou l'énergie de s'opposer au groupe.

Je ne sais pas au juste si la personne surdouée est davantage soumise au risque de devenir bouc émissaire. C'est davantage la mise en exergue de la distinction eux/moi qui focalise l'attention du groupe: si ce dernier se sent en danger, il se défendra contre ce qu'il considère comme un intrus. Reste que ne pas être perçu comme intrus demande souvent une énergie difficile à trouver, et/ou une connaissance de soi et de l'autre, des mécanismes de groupe, qu'il n'est pas aisé à avoir.

Pour revenir sur la fuite, je ne trouve pas que cette dernière soit négative: quand on ne souhaite pas entrer dans le jeu du groupe, s'en extraire pour préserver sa santé est une bonne chose. Par contre, si l'on se retrouve de nouveau dans cette situation, il est bon de s'interroger sur ce qui peut, en nous, déclencher de telles hostilités répétées.
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Re: Le bouc émissaire

Message par Euthyphron »

Zyghna a écrit : Par contre, si l'on se retrouve de nouveau dans cette situation, il est bon de s'interroger sur ce qui peut, en nous, déclencher de telles hostilités répétées.
Hum, je tique un peu, comme je tique sur la notion de consentement. N'oublions pas qu'il s'agit de violences réelles, qui commencent par traiter la victime comme un coupable.
Je crois qu'il faut aussi ne pas trop chercher de quelle tare on serait porteur, lorsqu'on est à plusieurs reprises victime de ce type de phénomènes. C'est le groupe qui est coupable, et c'est le groupe qui est malade. Le difficile est de réussir à transmettre le point de vue de la victime quand le groupe tout entier à son excitation ne veut rien entendre.

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Re: Le bouc émissaire

Message par TourneLune »

Je ne sais pas ce que vous avez en tête comme exemples de bouc émissaire mais je ne vois toujours pas en quoi le statut de bouc émissaire s'accepte. Il est subi et parfois les gens se résignent mais il n'y a en aucun cas besoin de quoi que ce soit venant de la personne pour qu'un tel comportement apparaisse.
A part de considérer que pour ne pas accepter il aurait fallu qu'elle devienne quelqu'un d'autre, ce qui est impossible.

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Pier Kirool
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Re: Le bouc émissaire

Message par Pier Kirool »

D'accord, il s'agit de subir "plus ou moins passivement", et non d'accepter. Mais il me semble qu'il y a des profils plus ou moins "à risque", non ?
Le psychopathe, par exemple, ne m'a pas l'air à risque, lui... de devenir bouc émissaire.
Sans aller jusqu'à devenir un psychopathe, si on arrivait à déterminer quels traits de caractère renforcer, quels comportements adopter (quand c'est possible, sans aller jusqu'à devenir quelqu'un d'autre) pour être moins à risque, ce serait peut-être bénéfique.
Cela n'enlève rien à la culpabilité du responsable de l'affaire ni aux questions à se poser sur le fonctionnement des groupes dans lesquels celà arrive.
Pour aller un chouïa plus loin, je sais qu'il y a des dérives de notre société (je suis le premier à les dénoncer, ou alors le deuxième) et que les divers mouvements "adaptatifs" (coaching, lâcher prise) peuvent (au pire) être perçus comme "complices des dérives". Je ne suis pas sûr qu'il faille aller jusque là. Essayer de s'adapter aux "évolutions" est légitime. Tout accepter est toxique. Il faut déja bien se connaître pour savoir jusqu'ou on peut aller trop loin.
Si, j'ai bien un exemple, mais j'ai pas forcément envie de raconter ma life.
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Re: Le bouc émissaire

Message par Euthyphron »

Pier Kirool a écrit :D'accord, il s'agit de subir "plus ou moins passivement", et non d'accepter. Mais il me semble qu'il y a des profils plus ou moins "à risque", non ?
Le psychopathe, par exemple, ne m'a pas l'air à risque, lui... de devenir bouc émissaire.
Je ne suis pas du tout sûr de cela. Bon, d'accord pour dire que quelqu'un qui se fond dans la masse et dont nul ne remarque la différence est ainsi à l'abri, mais qui peut être sûr qu'on ne remarquera pas sa différence?
Et je ne vois pas de raison pour qu'un psychopathe soit à l'abri. Dans le monde du travail en particulier, éliminer le psychopathe soulage le groupe.
Je crois quand même important de redire que le bouc émissaire n'y est pour rien. Il assume une fonction qu'il n'a pas choisie.
Un bouc émissaire, en particulier, ce n'est pas la même chose qu'un vrai coupable qui s'est fait prendre la main dans le sac et qui est sanctionné sévèrement par la justice, pour l'exemple. S'il n'y a pas un désir collectif de meurtre, ou d'élimination par une autre forme, il n'y a pas de bouc émissaire. Ce qui fait le bouc émissaire est quelque chose qui n'est pas en lui, qui se tient au milieu de la foule, et qui est la contagion du désir de meurtre.
S'il y a un travail psychologique à faire, et je crois qu'en effet il y en a un, c'est plus de repérer les mécanismes de foule et d'apprendre à les combattre que de se pencher sur le caractère du bouc émissaire potentiel. Je songe à ce qui pourrait être fait dans le cadre de la formation des enseignants par exemple.

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Re: Le bouc émissaire

Message par Zyghna »

Là où je ne suis pas d'accord avec vous, c'est qu'en tant qu'humain on fait forcément partie du groupe, et qu'on ne peut pas juste rejeter la faute sur le groupe. Le groupe n'est qu'un ensemble de personnes, bourreau(x) et victime(s) incluses. Tout le monde est parti prenante.
Je trouve intéressant de tenter de comprendre ce qui génère de telles réactions (on ne parle pas que de grosses violences comme celle ayant conduit à la Shoah, mais des violences quotidiennes rencontrées à l'école, au travail, etc). Bien sur la violence n'est pas excusable, mais qu'est ce qui amène un groupe de personnes, toutes voulant le bien commun, à jeter son dévolu sur telle ou telle personne?
Et est il possible, comme le dit PKR, de trouver des traits "déclencheurs"? Sans aller jusqu'à devenir autre, il peut y avoir des traits de personnalités à travailler ou à mettre en sourdine s'il s'avèrent qu'ils conduisent au déclenchement de violence, aussi injustifiées soient elles de notre point de vue.
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Re: Le bouc émissaire

Message par Pier Kirool »

Euthyphron a écrit :S'il y a un travail psychologique à faire, et je crois qu'en effet il y en a un, c'est plus de repérer les mécanismes de foule et d'apprendre à les combattre que de se pencher sur le caractère du bouc émissaire potentiel. Je songe à ce qui pourrait être fait dans le cadre de la formation des enseignants par exemple.
Je pense qu'on est d'accord pour lutter contre le phénomène. A mon sens dans ce que tu cites, il y a une démarche collective (foule) et une démarche individuelle, qui ne s'excluent donc pas, mais peuvent se compléter. Im' semb'
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Re: Le bouc émissaire

Message par Gabalus »

L'utilité du bouc émissaire et sa genèse.

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Re: Le bouc émissaire

Message par TourneLune »

Zyghna, je veux bien un exemple concret parce que dans les cas auxquels je pense moi, certes, les boucs émissaires faisaient partie du groupe mais vraiment, je vois pas bien en quoi c'était également leur "faute", à moins qu'on considère qu'être différent, plus pauvre, plus petit, plus lent soit une "faute"....
Généralement, effectivement, ce sont plus des personnes effacées ou discrètes que des grandes gueules, encore que si le groupe est assez grand, ça n'a plus vraiment d'importance.
Quoi qu'il en soit, le phénomène de foule qui entre en jeu est le même partout, quel que soit l'objet qui le reçoit. On peut effectivement se débrouiller pour que ça tombe sur quelqu'un d'autres en jouant sur soi, mais ça ne changera rien au mécanisme en soi qui sera toujours là.

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Re: Le bouc émissaire

Message par Euthyphron »

Zyghna a écrit : Sans aller jusqu'à devenir autre, il peut y avoir des traits de personnalités à travailler ou à mettre en sourdine s'il s'avèrent qu'ils conduisent au déclenchement de violence, aussi injustifiées soient elles de notre point de vue.
Je suis d'accord en général, mais pas quand il s'agit d'un phénomène de bouc émissaire. Oui, bien sûr, il doit y avoir des attitudes individuelles qui tendent à provoquer la violence, que ce soit par égocentrisme, par prétention, par manque d'ouverture aux autres, ou toute autre raison. Est-ce bien à ce genre de choses que tu penses?
Mais ce n'est pas la même chose que le mécanisme du bouc émissaire, tel que l'a mis en évidence René Girard. Ce qui amène tout un groupe de personnes à vouloir tuer un individu c'est la contagion du désir mimétique. Le problème du mal, c'est qu'il faut lui donner un visage pour le combattre. Un visage innocent fait très bien l'affaire, pourvu que la fonction soit remplie. Ce n'est donc pas le même problème que celui d'une personne qui serait détestée par tout un groupe en raison des nuisances qu'elle provoque. Il me paraît important de bien distinguer les deux si l'on veut les combattre. Mais on a le droit de combattre les deux, bien sûr.

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Re: Le bouc émissaire

Message par Zeus »

Zyghna a écrit : Je trouve intéressant de tenter de comprendre ce qui génère de telles réactions (on ne parle pas que de grosses violences comme celle ayant conduit à la Shoah, mais des violences quotidiennes rencontrées à l'école, au travail, etc). Bien sur la violence n'est pas excusable, mais qu'est ce qui amène un groupe de personnes, toutes voulant le bien commun, à jeter son dévolu sur telle ou telle personne?
Les sociétés/groupes reposent sur un socle culturel, des valeurs communes, ce qui créent une indifférenciation entre les membres et un mimétisme à la fois rassurant et dangereux. Chacun s'aligne, dans son comportement et sa vision du monde, sur les autres pour garantir la cohésion du groupe et son identité/sa pérennité/son fonctionnement harmonieux.

Ce mimétisme socialement nécessaire engendre des rivalités.

Pourquoi ? Parce que le rival est celui qui vous ressemble, car il a les mêmes besoins et objectifs que vous.
Le danger pour le mouton c'est le loup, mais c'est aussi et avant tout l'autre mouton, qui bouffe la même herbe.

Ces rivalités engendrent de la violence potentielle non exprimée. Elle ne peut s'exprimer au sein du groupe, puisque celui ci ne la tolère pas, elle serait un danger pour la cohésion.
La violence n'est pas tolérée mais néanmmoins réelle, et elle doit s'exprimer par un canal.

Elle s'exerce donc sur une cible, à la fois très proche du groupe et légèrement différente, le bouc émissaire.

Ceci afin que chaque membre du groupe puisse se décharger de sa violence sur une victime qui soit semblable (et donc un substitut à ses rivaux) tout en étant différente (pour ne pas risquer d'affecter la cohésion du groupe).

"Vouloir le bien commun" c'est surtout vouloir ce que le groupe a désigné comme étant "bon". Ca n'exclut donc pas la violence, si on s'en tient au schéma ci dessus.

Ca aurait même tendance à l'engendrer puisque c'est un facteur de conformisme ("le bien commun"), excluant et jugeant négativement la différence et créant au sein du groupe des tensions mimétiques, puisque lorsque le même se confronte au même, il y a une rivalité en puissance entre les membres du groupe.

Un des paradoxes des bourreaux est qu'ils se font passer insidieusement pour les victimes, voire croient eux mêmes en être en toute sincérité : c'est bien le bouc émissaire qui représenterait une menace pour le groupe, menace qui doit être écartée.

Jésus expose scandaleusement cette supercherie (cette "chose cachée depuis la fondation du monde") et cet aveuglément, en montrant que sa mort est inutile et qu' "ils ne savent pas ce qu'ils font" ce qui est vrai puisque ceux qui sacrifient le bouc émissaire n'imaginent à aucun moment être les bourreaux eux-mêmes, s'imaginant sincèrement être des victimes qui se prémunissent d'une menace en l'annihilant.

On constate cette dérive dans les groupes sectaires, et au cours de l'Histoire.
En résumé :
- dans un groupe on cherche à être tous pareils (cohésion autour de valeur/attitude partagées)
- on est tous pareils, donc on est tous rivaux
- on est tous rivaux : ça crée de la violence entre nous
- faut évacuer cette violence, pourquoi pas sur une cible qui soit comme nous (substitut de rival) et différente (pas mettre en danger la cohésion du groupe en attaquant un membre)
- bam ! on bute la victime, tout en imaginant que nous sommes les victimes, persuadés que nous sommes que c'est elle la menace
- la violence qui s'est exprimé et concentré sur une victime disparait momentanément, ça va mieux, les conflits s'apaisent => confirmation que le "mal" venait bien du bouc émissaire puisqu'une fois qu'il n'est plus là, les conflits s'apaisent

Melokine
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Re: Le bouc émissaire

Message par Melokine »

La fragilité amène parfois les coups.
Je digresse, on est hors d'une histoire de groupe, mais une de mes amies a reçu un violent coup de poing dans le ventre, un jour, d'un inconnu qui la croisait dans la rue. Il l'a frappée et a continué son chemin. Coïncidence ? C'était une période où elle n'allait pas bien, sa posture devait en témoigner. Coïncidence ? Elle a un physique androgyne, son agresseur a très bien pu la prendre pour un jeune homme frêle, pas très « viril ».
(Depuis, elle fait attention à se tenir droite et à avoir l'air décidée quand elle est dehors.)

J'ai l'impression que la fragilité qu'une personne va dégager à un moment ou un autre de sa vie peut la mettre dans le radar des chercheurs de bouc émissaire. Zeus évoque « une cible, à la fois très proche du groupe et légèrement différente »... La fragilité d'un membre du groupe générerait chez les autres soit un désir de protection, soit un rejet.
Et celui que l'on rejetterait, ce serait ce « même que soi » mais qui aurait le visage de ce que l'on redoute le plus d'être (ou de ce que l'on sait qu'on est).

Très proche, qui pourrait être nous ; légèrement différente, qui est (semble être) ce que l'on ne veut surtout pas être ?

Cette proposition tient-elle la route, dans le cas de boucs émissaires à qualités « positives » ? (Une personne trop belle, par ex.) Je n'ai pas l'impression que ce soient les situations les plus communes, ce serait à étudier...

Zeus
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Re: Le bouc émissaire

Message par Zeus »

Melokine a écrit : Et celui que l'on rejetterait, ce serait ce « même que soi » mais qui aurait le visage de ce que l'on redoute le plus d'être (ou de ce que l'on sait qu'on est).
Pour illustrer ce propos...

Dans le roman "Les Possédés" de Dostoievsky, il y a une scène où des conspirateurs de divers profils se sont réunis pour décider de "changer les choses", dans un grand élan politique, lyrique et confus qui masque chez chacun des ambitions très disparates et très inavouées (besoin d'autorité, de reconnaissance, de revanche, idéalisme, vanité, solitude, etc...)

La plupart sont très différents par leurs apparences, leurs postures politiques, leurs comportements, leurs âges.

Parmi eux, on distingue toutefois deux étudiants jeunes, qui se détestent l'un l'autre instantanément, et sans raisons manifestes.

Chacun voit dans l'autre son semblable et donc son rival, son double dans le groupe, double qu'il faudra éliminer pour pouvoir occuper sa vraie place, et il identifie chez l'autre toutes les tares qu'il refuse de voir en lui même : immaturité de jugement, idéalisme naif, intransigeance,...

Etant trop semblables, fut-ce superficiellement, ils en viennent à se considérer comme une menace l'un pour l'autre...et à essayer de se différencier par tous les moyens.

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sanders
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Re: Le bouc émissaire

Message par sanders »

Je viens de lire ce fil.

Si le bouc émissaire est une solution "inventée" par le groupe pour apaiser les tensions internes qui le parcourent
si cela nait d'un désir de posséder ce que l'autre a et d'une peur que si l'autre a quelque chose ça me sera retiré.

Comment ce désir et cette peur génératrices de violences et de propagation de cette violence à tout un groupe par mimétisme peuvent-ils trouver d'autres voies que le bouc émissaire ? J'entends bien que la réflexion collective et le changement au niveau du groupe seraient une solution. Y en aurait-t-il d'autres ?

Je pense aux sports qui désignent un perdant, aux fêtes où l'on brûle des trucs ... mais peut-être que je me goure ...
Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

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Re: Le bouc émissaire

Message par Chacoucas »

Moi je pense à autre chose mais c'est une piste à explorer/tester, pas vérifié: disons de la sf qui n'a pas encore je crois reçu de contre vérification.

L'"âme" d'un groupe, sa logique commune, sa culture, ses repères, c'est sa langue. Et la langue, le lexique sont pleins de choses pas forcément utiles ni logiques, venant de diverses temporalités, cultures, idéologies pas toutes en adéquation.

Faire un peu de tri et de ménage là dedans pourrait surement avoir des résultats surprenants. C'est déjà d'ailleurs, avec d'autres ambitions en général qu'un "mieux vivre ensemble", ce que font le marketing, le politiquement correct, la politique, l'économie, ou les études féministes réfléchissant sur le lexique.

En soi l'idée de "mieux vivre" est considérée comme "sale" parce qu'idéologique, mais tout est idéologique... donc... pas si sale que ça: à tester.

J'ai déjà proposé par ci par là de remplacer "norme" par "régularité observée dans un cadre donné". Et encourager à se demander "dans quel cadre", et "pour quel but?" pour bien "comprendre" ce qui se dit derrière "norme".

Par exemple.

Mais la question du bouc émissaire est un peu plus complexe... et là dessus je bricole encore mes idées, pas de solution rapide à exposer.

Sanders, en passant, tu proposes des cadres symboliques, justement :)

Un autre exemple c'est l'idée qu'"objectivité" s'oppose à "subjectivité", or de prime abord, l'homme comme tout "vivant" jusqu'ci semble "subjectif", par nature: il "perçoit" quelque chose, et crée une "représentation abstraite", puis "symbolique" pour "comprendre" un "sens", des "dynamiques" aux choses qui l'entourent.
Il "triche" un peu pour accumuler des perceptions: technologie, microscope, capteurs divers etc.
C'est le changement que "la science" avec les questions de "méthodes du savoir" ont apporté dans le "savoir" humain.
L'"objectivité" n'est pas grand chose d'autre que la somme de toutes les subjectivités. En isoler une, l'exclure, réduit la richesse de l'objectivité.
Mais ça n'est pas ainsi qu'on le "conçoit": ce qui justifie exclusion au titre d'une "idée commune".

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Re: Le bouc émissaire

Message par Pimprenelle »

Après avoir lu et apporté mon témoignage dans le fil le harcèlement et vous, mes recherches m'avait conduite sur ce site :

http://bouc-émissaire.com/
dirigé par Rémi Casanova, chercheur à l'université

Je rajoute alors ces liens sur cette discussion, c'est pile dans le sujet (très intéressant de vous lire).
Même si j'arrive toujours un peu tard... ça servira peut être quand même.

Les travaux de recherches présentés dans ce site proposent une définition du bouc émissaire :
« Est bouc émissaire celui qui, au prix de son exclusion,
est l’instrument de la réconciliation des membres du groupe »
,
ou, inversant l’ordre des éléments,
« Est bouc émissaire celui qui,
instrument de la réconciliation des membres du groupe,
est exclu
».
Les étapes du processus de mise en place (à l'origine, un groupe dans lequel il existe des dysfonctionnements
http://bouc-émissaire.com/theories/a-propos-des-tabous/
"Celui qui abordera ou rappellera, directement ou indirectement un ou plusieurs des tabous du groupe, risquera plus que d’autres de devenir bouc émissaire." : ce qui peut donner des pistes de compréhension quand au choix du bouc émissaire...
A la lecture de ce site j'en ai retiré qu'une personne sensible et donc soulevant les phénomènes d'injustice inhérents au groupe (critique, mise à l'écart d'un individu) ou plus généralement, par sa lucidité, souhaitant lever les tabous, sera un bouc émissaire de choix, car susceptible de mettre en péril le groupe.
Difficile de résumer tout le site, mais je vous conseille sa lecture, très renseignée, accessible, qui pour ma part m'a évoquée beaucoup de situations que j'ai pu observer (niveau familial, professionnel...) et proposant surtout des pistes et des solutions pour prévenir ce phénomène quand on l'observe, en tant que témoins, ou ne plus le subir, quand on en est victime.

Et au plaisir d'échanger à ce sujet avec ceux-celles que ça intéresse.
ça dépend, ça dépasse... et c'est tant mieux :P !

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