Les addictions

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Paille à son
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Les addictions

Message par Paille à son »

[mod="TourneLune"]sujet créé d'après celui-là: http://adulte-surdoue.fr/actualites/naivete-t357.html afin d'aborder tous les problèmes liés aux diverses addictions.[/mod]

Hey, ho, j'en ai fait partie de ces européens addicts!! Et ouais, c'est bien la déchéance, une fuite totale du monde réel complètement remplacé par le monde virtuel dans lequel les risque de la vie ne sont plus présents. On se développe un nouveau réseau social à l'intérieur de ce monde virtuel, des "objectifs de vie", toujours de nouveaux challenges, une nouvelle pièce d'équipement à récupérer, toujours ce soucis d'améliorer son personnage, jusqu'au moment où l'on s'identifie complètement au(x) personnage(s) qui deviennent une sorte de seconde peau, de nouvelle identité débarassée des problèmes de l'ancienne... Un plongeon dans la non-existence en quelque sorte.

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TourneLune
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Re: "Les forçats du cybermonde"

Message par TourneLune »

Je persiste à penser que ce n'est pas simplement parce qu'on joue qu'on devient addict mais que c'est la rencontre d'un terrain propice et du jeu.
Bref, parmi toutes les horreurs en ce bas monde, c'est vraiment pas grand chose... C'est plutôt une non-information, vraiment occidento-centrée....

Attention, je ne nie pas le problème de l'addiction à ces jeux, mais dans le cas présent, c'est plus l'absurde de la situation qui me choque que son "horreur"...

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Fabs le vaurien
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Re: "Les forçats du cybermonde"

Message par Fabs le vaurien »

TourneLune a écrit :Je persiste à penser que ce n'est pas simplement parce qu'on joue qu'on devient addict mais que c'est la rencontre d'un terrain propice et du jeu.
pas besoin de persister à penser TourneLune, c'est tout à fait ça.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Paille à son
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Re: "Les forçats du cybermonde"

Message par Paille à son »

Bien sur qu'il faut qu'il y aie un terrain propice à ça. De toute façon, à un moment ce qui est important, c'est pas l'objet de l'addiction, c'est juste l'addiction. Elle s'était exprimée fortement sur WOW, comme elle s'était exprimée ailleurs avant, comme elle se serait exprimée dans un autre domaine si il n'y avait pas eu WOW. Sur un terrain propice à l'addiction, peuvent pousser plein d'addiction. Et dans ce cas là, le problème, c'est pas l'addiction, mais le terrain qu'il faut regarder. Et je crois que je suis en train de comprendre justement une citation de St Ex (forcément, j'en ai rajouté un peu):
L’essentiel, nous ne savons pas le prévoir. Chacun de nous a connu les joies les plus chaudes là où rien ne les promettait. Elles nous ont laissé une telle nostalgie que nous regrettons jusqu’à nos misères, si nos misères les ont permises. Nous avons tous goûté, en retrouvant des camarades, l’enchantement des mauvais souvenirs.
Que savons-nous, sinon qu’il est des conditions inconnues qui nous fertilisent ? Où loge la vérité de l’homme ?
La vérité, ce n’est point ce qui se démontre. Si dans ce terrain, et non dans un autre, les orangers développent de solides racines et se chargent de fruits, ce terrain-là c’est la vérité des orangers. Si cette religion, si cette culture, si cette échelle des valeurs, si cette forme d’activité et non telles autres, favorisent dans l’homme cette plénitude, délivrent en lui un grand seigneur qui s’ignorait, c’est que cette échelle des valeurs, cette culture, cette forme d’activité, sont la vérité de l’homme. La logique ? Qu’elle se débrouille pour rendre compte de la vie.
A un moment, l'addiction, c'est juste un moyen de se faire sentir bien, alors qu'on est mal. De ne pas ressentir une douleur, de ne pas vouloir la connaitre. Et plus on l'ignore, plus on essaye de la forcer hors de notre tête, plus elle se renforce, et plus l'addiction se renforce aussi. C'est un peu comme les baobabs dans le petit prince en fait. Mais plus le problème se renforce, plus on cherche quelque part une solution pour ne pas y penser, d'où l'addiction qui se renforce aussi. Et quand on se contente de changer le nom de l'addiction, ça peut être cool, mais on ne modifie pas le terrain, et un jour ou l'autre c'en est une autre qui vient pousser dessus.

edit : je serais pas encore en train de digresser en HS??

Colonel Moutarde
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Re: Les addictions

Message par Colonel Moutarde »

Cela me rappelle les grands débats d'il y a une quinzaine d'années autour des jeux de rôle papier, eux aussi accusés de provoquer la schizophrénie, le plongeon dans une fausse vie etc...
Il avait été question de les interdire totalement, il était sorti des reportages complètement hallucinants - je me rappelle notamment que la revue de jeu de rôle/wargame à laquelle j'étais abonné avait dénoncé un épisode de "Zone interdite" avec un reportage à la rédac de ladite revue, qui avait été diffusé comme s'il avait été tourné en caméra cachée, avec les visages des membres de la rédaction masqués, comme des criminels... alors que tout avait été tourné normalement...

Il avait fallu pas mal d'interventions de psys, justement, pour expliquer que les jeunes qui perdaient pied dans le jeu de rôle étaient avant tout des personnes présentant un terrain particulier qui se serait manifesté d'une manière ou d'une autre...

Parmi les addictions qui montent et dont on parle peu : l'alcoolisme chez les jeunes remonte en flèche. Alors que les drogues dures (sur lesquelles il y a eu tant de campagnes de comm et de prévention dans les années 80-90) ont reculé, l'alcoolisme s'étend et concerne toutes les classes sociales.

Si on considère que ces fluctuations montrent que la propension à l'addiction n'est pas du 100% inné, la question que je me pose, moi, c'est pourquoi ce besoin de fuir vers autre chose. Que fuir, vers où, et pourquoi notre belle société hygiéniste soucieuse de son apparence impeccable ne se pose pas davantage la question.

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Fabs le vaurien
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Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

les addictions quelqu'elles soient relèvent d' un mécanisme adaptatif essentiel qui a une fonction pour la personne. Une tentative de survie pour le sujet, manière de ne pas virer complètement fou. Heureusement qu'elles sont là.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Re: Les addictions

Message par Paille à son »

Ah, justement, je m'allume une clope, pour en parler, ça me semble assez a propos.
Je suis assez d'accord avec TourneLune, quand elle dit que passion et addiction sont parfois difficile à discerner. Et je suis aussi d'accord Fab, quand tu dis qu'elles relèvent d'un mécanisme adaptatif. Sauf que quand ce n'est que le mécanisme adaptatif, quelque part, ce n'est plus une addiction. L'addiction, c'est quand ce mécanisme qui fait qu'on ne peut pas toujours être dans une souffrance nous fait penser à autre chose, le temps de prendre des forces, ou qui permet de trouver une réponse à un problème. Le problème, c'est qu'à un moment, ce même mécanisme se retourne contre nous dans un processus de fuite de la réalité. Parfois on n'est pas capable de faire autrement. Parfois, c'est quelque chose qu'on ne "veut" pas voir. Parfois les peurs qui sont liées n'ont aucun lien avec la réalité, et ne sont qu'une construction personnelle fantasmée (ce qui ne diminue en rien l'effet produit en nous par ces peurs).
L'addiction, c'est l'expression d'une souffrance. Et d'une manière de ne pas ressentir cette souffrance.
Merde, j'ai oublié ce que je voulais dire. Tant pis, je reviendrai

Zeus
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Re: Les addictions

Message par Zeus »

J'ai une addiction à la lecture. Comme c'est plutot "valorisé" de lire et qu'on a un accès assez facile au produit, il est difficile de se rendre compte de son addiction, sauf en cas de manque prolongé.
Dans le cas de la lecture, c'est à la fois un refuge, une routine, une déconnection du réel, une façon de redonner un peu de cohérence à ses perceptions, un besoin de certitudes, tromper l'ennui, entrer en transe légère, etc...
L'acquisition de connaissance est souvent très secondaires dans la compulsion.
Si je ne lis pas -même n'importe quoi- pendant plusieurs jours, je ressens les premiers effets du manque.
Y a t'il d'autres personnes dans ce cas ? Ou bien qui le sont, sans le savoir ?

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Re: Les addictions

Message par halolaterre »

Addiction, addiction ? lecture oui. Je suis capable de sortir a n'importe quelle heure pour trouver de quoi lire comme pour mes clops. Le role de la lecture : évasion, dilution de ses propres pensées, s'occuper en attendant que ca se passe ou que ca passe, se mettre dans la peau d'autres et grace à l'empathie vivre mille vies ( sans les risques hihihi), visiter mille lieux (sans ampoules aux pieds) meme extra terrestres, et tout ça sans mettre à mal ma sensibilité : tout bénef...Oui azerty, je connais ça depuis que je sais lire et effectivement acquérir des connaissances est très secondaire. Petite, ma mère me disait tous les matins mais pourquoi tu lis la plaquette de beurre ? Tu dois la connaitre par coeur ? he ben non, c'était jamais pareil parce que je n'étais pas pareille au jour d'avant. N'ayant que ça à me mettre sous la dent (livre proscrit à table), j'ai fait des voyages galactiques grace à ca et ait plus tard considérer cela avec la mornitude du matin. aujourd'hui encore, je me retiens d'amener mes 3-4 bouquins en cours à table ( je me contente d'un sudoku planqué sur la chaise d'à coté...) ; éducation et communication avec les enfants obligent.
Un de mes grands bonheurs : m'installer à la terrasse d'un café avec un bouquin et lire et regarder les passants et imaginer leurs vies, revasser, interpreter des bribes de phrases ; entre l'histoire du livre et les interactions environnementales, que de créations éphémères et solitaires ! De purs moments de joie où je suis libre d'élucubrer tout mon saoul, où je ris, je m'indigne, je prends partie en aparté... un peu, beaucoup, complètement barré, non ?

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Fabs le vaurien
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Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

CRITERES DE L'ADDICTION SELON GOODMAN

Goodman, psychiatre anglais, a formulé en 1990 une définition de l’addiction en la décrivant comme "un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives".

Il décrit ainsi les critères d’inclusions dans le champ des addictions :

A. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement.
B. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement.
C. Plaisir ou soulagement pendant sa durée.
D. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement.
E. Présence d’au moins cinq des neuf critères suivants :

1. Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.
2. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine.
3.Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.
4.Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.
5.Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales.
6.Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.
7.Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique.
8. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.

F. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Re: Les addictions

Message par Zeus »

@halolaterre : ce que tu décris me correspond. Je lis de tout (en plusieurs langues): sf, philo, histoire, anthropo, biolo, vulgarisation, littérature, polar, etc. Je cherche à me sevrer et limiter les doses puisque si je n'y prends pas garde et si j'ai du temps libre, je ne fais que ça en continu, comme un boulimique compulsif. Encore une fois, c'est "valorisé" et agréable, alors on se rend peu compte des dégats et de la fuite que ça masque.

Ca me permet je crois de déconnecter de la réalité, de rassembler mes idées, de canaliser mon bordel mental, de rentrer dans une transe hypnotique légère, de vivre par procuration, de tuer le temps, etc.
J'ai longtemps vu cela comme quelquechose de positif, la "lecture" et la "culture" étant valorisée, et aussi parce que je prenais mon pied. Mais au détriment de tout le reste (sorties, amis, réfléchir à soi et ses projets, construire, voyager, etc).
Pour moi c'est une addiction comme une autre, sans doute non nocive et inoffensive, mais une addiction, avec tous les mauvais effets secondaires décrits dans la définition de Fab's le vaurien.

Je fais d'énormes efforts pour m'en débarasser mais ça revient au galop. Je me retrouve scotché devant une affiche ou un paquet de corn flakes, en semi-transe. Ou je clique sans le vouloir sur internet et me voilà plongé deux heures à lire des trucs en désordre. Quand je me retrouve brutalement sans lecture, face à moi même je sens que je suis pris au piège, obligé de choisir, réfléchir, faire face, trouver une activité où je m'expose et plus difficile à mettre en oeuvre qu'ouvrir un bouquin. Et je me trouve vite une lecture pour fuir de nouveau, déraper, glisser dans un monde où ni moi, ni le temps, ni la réalité n'existent plus. Ou je repousse et fait tout s'évanouir.

Je crois qu'on aborde peu les problèmes du surdon sous cet angle. La surcérébralisation de la perception est anxiogène dans une réalité qui peut nous apparaitre agressive ou ennuyeuse et ça amène à se couper et s'enfermer dans des cycles, routines, passions qui ne sont PAS positives, même si elles sont "intelligentes", car elles sont addictives et symptomatiques d'un refus de se confronter au réel.

Pour ma part je garde toujours à l'esprit l'exemple d'un Rimbaud qui a compris la limite et les dangers de sa douance et a préféré s'en aller à l'aventure plutôt que s'enfermer dans l'exploration infinie de ses méandres intérieures.

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Re: Les addictions

Message par halolaterre »

j'ai une amie ( et une seule!) qui a bien repéré cela et qui un jour a donné tous ses livres. Depuis elle parcourt le monde, seule. Quel courage, pour ma part, j'en suis bien loin meme si depuis quelques temps je vois cette addiction d'un mauvais oeil. Mais cela m'accompagne depuis 40 ans .....
Tiré de "anaisthesia" d'Antoine Chainas, tout frais de ce matin :"....De plus, l'homme moderne, préservé des dangers "naturels", n'a plus que des comportements liés aux vestiges de cette période.
Enfin, la société actuelle rend ces spécificités de plus en plus obsolètes. On se référera aux figures modernes de l'ordalie qui viennent les compenser : le gout du hasard (alea), de la compétition (agon), du simulacre (mimicry) et du vertige (ilinx). Les phénomènes croissants liés aux déviances addictives et compulsionnelles dont le but est à la fois d'éprouver et d'anesthésier, de se perdre et de maitriser (coenesthésie) : toxicomanie, jeu, achats, troubles alimentaires, téléphagie, immersion virtuelle, sexe, modifications corporelles, rituels, prise de risque accrue de l'individu en période de stabilité politique, économique et sociale...

"Je crois qu'on aborde peu les problèmes du surdon sous cet angle. La surcérébralisation de la perception est anxiogène dans une réalité qui peut nous apparaitre agressive ou ennuyeuse et ça amène à se couper et s'enfermer dans des cycles, routines, passions qui ne sont PAS positives, même si elles sont "intelligentes", car elles sont addictives et symptomatiques d'un refus de se confronter au réel."

En fait, effectivement, le réel, brut de pomme, me fait une peur bleue. Ce n'est pas une découverte et je ne sais pas comment amoindrir cette hyperesthésie alors je lis et deviens alors capable de parler de tout ou presque, mais aussi dilettante qui n'approfondit pas grand chose et cerise sur le gateau qui passe pour pédante. Résultat le silence est d'or et ma tanière bien tranquille.

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Re: Les addictions

Message par Zeus »

Il y a dix ans j'ai craqué et je suis parti loin, laissant ma chambre, mes bouquins, mes élucubrations.
Je n'ai réussi que partiellement. J'avais peur d'avoir tout lu, mais rien vu ni vécu. Et j'enviais secrètement des gens moins "intelligents" mais beaucoup plus en phase et moins frileux.
Je lis avec attention tes posts, car je m'y retrouve beaucoup.
Et l'histoire de ta copine qui a jeté tous ses livres pour partir voyager. Histoire plus radicale que la mienne.
Je suis regulièrement tenté par le grand ménage. Tourner le dos à la "douance", cesser de penser à tous ces trucs en vrac qui me hantent malgré moi, cesser de lire, de comparer, d'analyser l'environnement jusqu'à l'écoeurement, m'épuiser physiquement, me confronter à des situations bien réelles, me sentir exister plutôt que penser que j'existe tout en me demandant ce que veut dire penser, penser que j'existe et si je crois que j'existe ou si je crois parce que j'existe ou que je pense, blablablablabla etc etc
Et douter de mes perceptions, les revoir, analyser, mettre en perspective, comparer, expérimenter un concept, puis un autre, et encore un, et retrancher ceci et cela, et injecter de l'imaginaire, ou alors analyser froidement ou cyniquement, puis avec de la compassion infinie, puis ricaner de la compassion, etc
Je suis tenté de ça : sortir de ma tête.
J'ignore comment y arriver.
Mais se débarrasser des addictions comme la lecture, et faire face à l'angoisse qui m'étreint alors et aller au bout de ma pensée, la mienne, en propre et mettre en oeuvre mes décisions, sans me réfugier dans la ramification infinie pour éviter de trancher, ou l'hypnose libératrice de la lecture ou de la réflexion d'emprunt, loin du réel et pour s'en éloigner encore plus.
Si la douance est, elle ne peut qu'être surmontée dans ces aspects : hypersensibilité et excès de cérébralisation dans leur composante "fuite du réel et refuge dans l'imaginaire".
En tout cas je l'espère.

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Re: Les addictions

Message par halolaterre »

Moi aussi je te lis avec attention et tu es prolifique ! (quel bonheur d'employer des mots un peu élaborés sans entendre : " tu peux parler comme tout le monde on te comprends pas ?!" Et pourtant ca casse pas trois pattes à un canard, hein!).
Plein de choses dans ton post. je vais te répondre mais peut-etre un peu longuement.
Sur ce largage, tu n'en dis pas assez : pour moi c'est pleinement réussi puisque fait. Pour ma part, j'ai souvent cette tentation mais outre de la peur, j'ai trois enfants....ca cloue un peu....
J'ai souvent ressenti de l'envie aussi pour les autres (ca fait 4 jours que j'ai compris cette, oserai-je ma, douance) qui parviennent à se contenter de peu (à mes yeux), je me suis toujours sentie à coté. Meme l'alcool et autre n'ont jamais réussis à parer cette foutue lucidité.

"Tourner le dos à la douance" dis-tu....! Se quitter soi-meme ? s'amputer ? Meme les différentes addictions n'y parviennent pas! Elles ne servent qu'à passer un moment, à se reposer, un peu. Et puis quelque part, n'es-tu pas fier de ne pas faire partie du troupeau ? Meme si ce n'est pas politiquement correct (ne pourrait-on pas utiliser un acronyme pour ca style, PC ?), moi j'ai pas envie d'en faire partie. Etre en groupe, quelle torture ! Alors oui, poser sa tete quelques moments, mais j'ai toujours un incroyable appétit pour tout ce que je ne sais pas et je cherche mes limites.
Ne peut-on accepter ce que nous sommes et en tirer le maximum de bénéfices ? Les deux trucs auxquels je me heurte comme beaucoup, sont : la difficulté de prendre une décision et de s'y tenir et cette p.... d'émotivité.
Comment je m'arrange avec ça ? Pour les décisions je borne volontairement mon horizon : je décide et coute que coute j'avance sans regarder ni à droite ni à gauche, ni ailleurs d'ailleurs... Alors ça c'est valable pour les grandes décisions mais pour le quotidien je procrastine bien volontiers, remettant toujours à + tard, me réfugiant dans un bouquin, un sudoku bien ardu et je regarde la belle mécanique en action.
Par contre pour l'hypersensibilité, pas moyen de faire comme ça. J'ai essayé de verrouiller, mais meme à l'insu de mon conscient j'en ai pris plein la tete, avec des répercussions physiques bien costaudes... Donc, je ne sais pas. Je me protège : ne jamais regarder les infos (écouter la radio plutot, ça évite les images qui restent incrustées), le plus possible mettre une distance entre l'événement et moi (sur le moment ça marche).
"Se sentir exister" :les seuls moments où je me suis sentie exister c'est dans la relation d'aide : dans mon métier, j'ai souvent accompagné des gens en fin de vie et là, oui, enfin je me sentais à ma place. Peut-etre parce que, à ce moment-là, il n'y a plus de faux-semblant, plus d'échappatoire, plus de masque. Là, ma sensibilité était un plus car le non-dit est roi (du fait de l'état du patient ou des incapacités des familles) et elle me permettait de naviguer à vue. L'empathie fonctionnait à fond et tant les patients que les familles en profitaient. Là, je sais, que j'ai bien servi les humains et moi je pouvais exister en totalité. N'as-tu pas remarquer à quel point, nous morcelons nos etres ? Quand pouvons-nous fonctionner en totalité : émotions, intellect et physique ensemble sans rien limiter ?
Et pour finir tu parles de surmonter certains aspects, je pense qu'il faut plutot aller avec et trouver des trucs pour les vivre sans trop de brisures et chercher des situations où cela sert à quelqu"un ou quelque chose. D'ailleurs dans ce forum, nous servons les autres puisque nous permettons l'émergence d'une communauté mais là, pour une fois, nous en profitons aussi.

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Re: Les addictions

Message par Zeus »

Le beurre de ma réponse n'a pas assez de tartine de temps pour s'étaler écritement parlant.
Je me vois donc contraint de te dire que j'ai lu avec attention ton post, que j'ai une fourmillement de réponses et un nuages de questions qui s'amoncèlent dans ma bouilloire mais que je reviendrais dès que possible pour prolonger le débat.

Comme toujours je prends beaucoup d'intérêt à lire les réactions de personnes qui semblent avoir des "symptômes" similaires au mien et j'estime que faire partager mon ressenti peut aider autant que ça m'aide de me reconnaitre dans les témoignages d'autrui.

Ne serait ce que pas la bouffée d'oxygène de comprendre que ses singularités n'en sont pas, qu'elles sont simplement suffisamment rares pour s'imaginer à tort ainsi, et que les interprétations erronées qu'on a de ces symptômes masquent quelquechose de plus profond, et partagé par d'autres.

En attendant, j'en suis au dixième jour de régime sans lectures. Sauf des lectures ponctuelles et obligatoires.
Je tiens le choc, je commence à réfléchir plus concrètement et orienter ma pensée autour de décisions que je repousse ou refuse de prendre, retrouver plus d'énergie concentrée dans moins de pensée plus à propos, moins de dispersement, plus de sens critique, moins de flou mental lié à l'excès de lecture et de saturation de sens dans des sphères déconnectées du réel.

Je réponds bientot plus longuement à ton message.

:wasntme:

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Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

ce qui est bien avec le concept de conduites addictives, c'est qu'on ne focalise plus sur un comportement en tant que "problème", "déviance" potentiellement pathogène mais bien sur une manière d'être au monde, une problématique dont le comportement addictif en serait le symptôme.
Aussi, il n'est pas rare que l'objet de dépendance se déplace. Ce qui soulève la question de la substitution ou du sevrage (dans le cadre de la toxicomanie) en tant que seule réponse pour éradiquer la dépendance. Ce ne sont juste que des moyens pour parvenir à diminuer les risques , bien souvent inefficaces si on s'en contente et qui ne doivent surtout pas exclure "un travail de fond" sur le nœud du problème à savoir: le terrain addictif.

j'en viens donc à ma question, vous qui considéré être dans un rapport de d"dépendance à la lecture, avez vous repéré d'autres objets de dépendance? comment substituez vous les périodes "sans"?
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Re: Les addictions

Message par halolaterre »

Des abimes de réflection : non pas de périodes sans depuis .....40 ans. D'autres conduites addicitives : oui il y a eu mon métier mais c'est fini ; par quoi j'ai remplacé ? Rien ou plutot une grande diversité d'activités créatives pour la plupart donc pas d'addictions ....ouha j'ai gagné !
Et puis le tabac évidemment mais j'attaque les e-cigarettes dès que j'ai récupéré le paquet....
Non, lecture, Sudoku ............mais qu'est ce que ça prends comme temps !
Bon, il y en a peut-etre d'autres mais qui pour l'instant ne me saute pas aux yeux.

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Re: Les addictions

Message par TourneLune »

J'ai un fond addictif que je sais assez présent.
Mais il a pris comme forme principale la passion pour les chevaux il y a .... pfff au moins 30 ans...

Et tant mieux, parce que du coup, ce qui aurait pu m'amener à la destruction a joué le rôle de béquille, de nord pour ma boussole quand je ne sais pas vraiment qui je suis, où je vais.
C'est assez difficile à décrire mais je suis sûre que sans ça, j'aurais beaucoup plus mal tourné, que c'est pour beaucoup dans la force et la résilience que j'ai au jour le jour.
Ca ne m'empêche pas de ressentir, toujours très fort, mais ça me donne des clés pour comprendre, des appuis pour rebondir, une énergie qui vient d'on ne sait où.
Je ne sais pas si c'est le cas de toutes les passions ou si c'est spécifique aux chevaux, mais même si mon comportement semble parfois étrange de l'extérieur, notamment pour ma mère qui ne l'a jamais vraiment accepté. Cela dit, avec la douance, elle comprendre que si j'étais bizarre, ce n'était pas à cause des chevaux, justement. Et moi je crois que ça m'a sauvé la vie, que ça me la sauve encore quand ça va vraiment mal.
Je mesure la chance d'avoir ce moteur et même s'il est TRES envahissant, même si quand on regarde les critères, c'en est au stade de l'addiction, m'en fous, je reste persuadée que c'est une chance. Je n'ai pas envie d'être autrement, pas du tout...

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Fabs le vaurien
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Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

TourneLune a écrit : C'est assez difficile à décrire mais je suis sûre (...) que c'est pour beaucoup dans la force et la résilience que j'ai au jour le jour.
dans le concept de resilience, lorsque l'on parle de tuteur de développement (cf topic resilience), on ne parle pas uniquement d'etre humains. Un animal peut être aussi un formidable moteur de résilience.
D'ailleurs,au delà de ses conséquences destructrices et déstructurantes, une addiction peut être considérée comme un début de résilience.
la nuance entre le passionné et l'addictif réside , je pense dans le degré de handicap que cela provoque, ainsi que certains autres dommages collatéraux. En somme, je ne pense pas que dans vos exemples (chevaux et lecture), on puisse vraiment parler d'addiction (à moins d’étudier en profondeur ce qu'il en est.)
Par contre, là où je te rejoins TourneLune, c'est que ce rapport passionné, envahissant certes est peut être justement ce qui permet de ne pas sombrer dans une dérive addictive pour un autre objet. De fait, le rapport excessif dans une passion est certainement un bon indicateur de terrain addictif.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Re: Les addictions

Message par TourneLune »

Je pense oui, que sans cette passion (effectivement, pas de dépendance physique, pas d'impact négatif sur ma santé, etc..), je serais certainement tombée dans des comportements bien plus destructeurs.

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Fabs le vaurien
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Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

je suis un peu dans le même cas que toi, si ce n'est que chez moi, les passions se relaient... En fait, je virevolte d'un sujet à un autre, l'investissant parfois de façon outrancière...je me dis que si je ne faisait pas ça (bien que ce soit repéré chez les surdoué), je dériverais bien comme il faut. Déjà qu'avec internet c'est limite, le tabac, total, je ne préfère même pas tenter de remédier à mes fixettes obsessionnelles...par contre, après le TOUT vient le RIEN, et là, ben c'est parfois un gros vide que je traverse une fois la fixette passée...et pour le coup, c'est douloureux...mais provisoire jusque la prochaine fixation.
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Re: Les addictions

Message par TourneLune »

Quand c'est vraiment une passion, ça n'a pas la même profondeur, mais je saurais pas trop expliquer...
Je fais aussi des fixettes mais la nature est profondément différente, même si ça croit aussi sur un fond addictif.

Besoin de se fuir/incapacité de se rencontrer?

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Re: Les addictions

Message par halolaterre »

Il me semble que ce qui différencie l'addiction des passions c'est qu'une addiction que ce soit pour les chevaux ou la lecture dans nos cas, est durable et absolument nécessaire à une vie à peu près équilibrée.
Des passions éphémères j'en connais plein et meme si leur profondeur est insondable sur le moment, meme si l'énergie et le temps sont dépensés sans compter, elles sont éphémères et ne s'ancrent pas en profondeur. D'ailleurs peut-etre qu'à travers tous ces coups de folie pour un truc ou un autre on ne recherche qu'une addiction, cad une béquille qui permet d'avancer au long cours ?

Et puis en parlant de fuite est ce que en profondeur, à travers ces "addictions" n'est ce pas là que nous nous reconnaissons le plus et nous rencontrons le mieux ? Etre n'est ce pas aussi vivre dans un environnement ? Que celui-ci soit protégé (car pas de confrontation directe : dans un cas pas de langage humain, dans l'autre pas de contact ), nous en avons le droit et meme le devoir par égard pour nos sensibilités.
je ne sais pas si je suis bien claire..

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Fabs le vaurien
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Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

si tu es claire. Mais il faut tout de même avoir en tête une lecture des phénomènes addictifs en terme de faille dans le processus de séparation/individuation. Aussi l'addiction suggère un désir d'indépendance, d'autonomie. Ce qui soulève la contradiction de manifester son indépendance en se privant de liberté. L'environnement protégé que tu défends doit être vu comme un espace psychique transitoire, au même titre qu'un enfant aura besoin de s'accrocher à un doudou durant un temps.
est il utile de rappeler qu'etymologiquement addicere renvoit à la mise en esclavage durant le moyen age de personnes ne pouvant s'acquitter de leurs dettes?

Etre addicté, c'est mettre son corps en gage d'une dette non payée..Ce n'est pas quelque chose qu'on peut décider en terme de devoir..Il y'a tout de même une souffrance sous jacente derrière ça. toutefois,si l'addiction reste essentielle pour la survie du sujet, elle n'est constructive que si elle constitue une étape, une phase d’adaptation dans l'attente de rebondir, de se mettre en mouvement...si l’addiction persiste, c'est la mort psychique à terme car antideveloppementale.
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Re: Les addictions

Message par halolaterre »

Donc je me repose la question est ce bien une addiction ? Car je m'en sers de béquille consciente mais malgré le temps passé cela n'empeche ni cinéma ni sorties ni vie de famille ; je ne me prive pas pour lire de liberté.

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