Les addictions

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
Répondre
Avatar de l’utilisateur
rouzejp
Messages : 372
Inscription : mar. 8 nov. 2011 01:09
Profil : Bilan +
Test : WISC

Re: Les addictions

Message par rouzejp »

Zyghna a écrit :A peu près la même chose que Rouzejp, se rajoute en plus le fait que je n'ai jamais supporté l'idée d'être dépendante de quoi que ce soit (ou de qui que ce soit). Donc je n'ai jamais essayé de tenter le diable.
C'est aussi une de mes motivations, on n'est jamais réellement libre avec une addiction (bon pour moi c'est raté avec le chocolat :lol: )

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

rouzejp a écrit :on n'est jamais réellement libre avec une addiction
bah c est le principe en fait.
le terme addicere renvoit à l esclavage je le rappelle.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Avatar de l’utilisateur
asdf
Messages : 872
Inscription : mer. 25 mai 2011 03:25
Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... t4928.html
Profil : Bilan +
Test : WISC
Localisation : Pas loin de la mer.

Re: Les addictions

Message par asdf »

L'addiction au jeux d'argent, ou à l'argent?


La plupart des gens ici savent que je suis un joueur de poker, je ne revendique pas forcément le statut de professionnel, je ne gagne pas non plus des millions. Je dégage tout de même quelques profits de ce jeu de hasard.
J'ai actuellement un livre qui traine quelque part dans ma chambre. Je l'ai commencé il y a quelques jours de ça, il est assez intéressant, c'est un psy-quelque-chose qui donne son avis sur les divers jeux en corrélation avec le "gambling". Machine à sous, loto, poker, paris sportif, tout y passe.
Je me suis décidé à écrire sur le sujet, avec mon point de vue, il est clair que je ne serais pas totalement neutre, étant donné mon addiction non pas au jeu en lui même, mais plus au profit qui s'en dégage.

Un peu plus tôt sur ce thread j'avais parlé de ma relation avec le monde virtuel, celui des jeux vidéos. Il est clair que pour la satisfaction personnelle quand nous sommes en société, nous préférons pouvoir dire "Je suis premier", plutôt que "Je suis dernier". C'est un fait, nous avons besoin de flatter notre égo, de nous donner une image, nous avons besoin de triompher, de nous sentir aimer par les autres pour ce que nous avons accompli. Sans toutefois non plus avoir la prétention d'être Gandhi.


Premier contact avec le jeu:


Comment je l'ai connu? Ce qui m'a poussé à jouer.
J'ai donc connu le poker, via des contacts que j'avais sur mes jeux en ligne. Quand j'ai connu un type qui gagnait des sommes quasi astronomique (deux fois le salaire annuel de ma mère dans le mois). Je me suis dis que ça sera peut être une solution pour me sortir de la forme de misère dans laquelle je me sens. Non je ne vis pas à Bogotá, ni dans une favelas quelque part en Amérique du sud. Je vis en France, et autour de moi je vois des gens plus aisé que moi. L'argent ne fait pas le bonheur, c'est un fait, mais il facilite quand même pas mal la vie. Pouvoir s'acheter une maison, et savoir que si nous avons des enfants, nous leur laisserons une forme de "capital" après notre mort c'est quand même une sacré satisfaction. Ou tout simplement aller dans un supermarché, et ne pas avoir cette forme de frustration quand on aimerait bien se payer une bouteille de vin, ou un bon fromage.
Alors certes nous pouvons travailler. Je ne critique en aucun cas, et ne manque pas non plus de considérations pour les gens qui travaillent -je préfère préciser, depuis peu, je prend pas mal de remarques sur mon détachement, on me dit que c'est un manque de respect de raconter un coup ou j'avais x ou y somme en jeu. Que certains non même pas cette somme pour manger-.


Première expérience aux tables:

Quoi qu'il en soit, plutôt que de travailler à la mi-2009 j'ai commencé à m'intéresser au poker, le No Limit Texas Hold'Em (NLHE). Les maths, les stats inhérentes aux jeux étaient vraiment barbante à apprendre. Une fois appris les bases du jeu, je me suis donc lancé en mode plus ou moins "robot", entre 12 et 16 tables, aucune réflexion sur le déroulement d'un coup, on clique, on joue plusieurs milliers de mains, on gagne, on perd, on se prend de leger shot d'adrénaline dans le crâne, on est excité, on trouve ça injuste parfois. On hurle, on tape du poing sur la table.
Au bout de trois semaines de jeu, sans vraiment jouer tous les jours, j'avais du gagner quelque chose comme 600$. L'argent facile, je me voyais déjà comme cette connaissance évoqué plus tôt, à gagner des sommes à cinq chiffres certains mois, ou tous les mois même. Il suffisait juste de continuer à jouer, et d'exploiter le côté exponentiel du jeu. Plus on risque, plus on gagne. Mais pour risquer plus il faut un capital plus important.
Bien sûr que le joueur de poker met de l'argent en jeu, mais les stats restent les stats. Tu peux avoir 99.9% de chance de gagner un coup (situation rare!), mais même la dessus n'importe quel joueur d'expérience ne jouera jamais une somme plus importante, sa maison, ou sa vie. Ce n'est donc pas du pur gamble, on pourrait parler de jeux de hasard avec adresse (c'est comme ça que l'auteur du bouquin cité plus haut l'appelle), je trouve le terme approprié. Certes on ne contrôle absolument pas la sortie des cartes, mais prendre un risque considéré quand on pense avoir de grandes chances de gagner un coup, c'est là ou réside l'adresse. Avec l'expérience, les théories, les stats, la redondance, l'observation des comportements etc etc, on finit par savoir: quand risquer, comment risquer, ou risquer etc etc.
Un joueur qui joue depuis plusieurs années, à donc un avantage certain contre un joueur débutant, ou moins aguerri. Certes certains débutant on une progression fulgurante, et battent les plus expérimenté de façon déroutante, mais en général ce n'est pas le cas.

J'avais donc gagner 600$, j'ai continuer à jouer, et je me suis brûlé les ailes. Tant que je ne me rendais pas compte des sommes en jeux, 10$ par ci, 20$ par là, tout allait bien. Quand j'ai ouvert les yeux sur la somme que je risquais parfois, alors que mes chances de gagner était moindre, j'ai commencé à m'en vouloir, à perdre, à m'énerver. J'ai finis par perdre une bonne partie de cet argent, et profiter du tiers restant que je n'avais pas dispersé.
Mon premier contact avec le poker était donc au début plein de positif, et n'ayant aucun recul il est devenu amer.

Pourquoi ai-je persisté?
Par fierté j'ai continuer à étudier, jouer. Par fierté par rapport à moi même dans un premier temps, et aussi pour prouver quelque part à certaines personnes de mon entourage qu'on pouvait être gagnant. Comme d'habitude, quand je pense avoir raison, ou quand j'en suis quasi-certain, je me braque, m'obstine. Juste pour le plaisir de dire "Tu vois j'ai réussi!"


Ce qu'il en est dans les derniers mois:

Avis sur le jeu, les adversaires avec plus de recul:
Aujourd'hui, janvier 2012, je pense avoir en partie réussi.
J'ai changé totalement ma vision du jeu, bien sûr j'adore toujours me prendre des shots d'adrénaline, je prend du plaisir à gagner de l'argent, je prend du plaisir à en gagner facilement. Je ne me rend pas toujours compte de ce que je risque, de combien de steak je pourrais acheter avec l'argent que je met en jeu. Parfois je suis en pur bluff, et je vais miser telle ou telle somme pour remporter un coup, que je pense avoir de grande chance de remporter. Parfois j'investis de quoi acheter une cartouche de cigarette dans un coup, et je préfère ne pas en miser une deuxième sur ce même coup. J'étais quasi persuadé de le remporter, mais là, je sais que c'est finit. Je dois donc faire taire mon égo, face à un joueur faible qui ne comprend pas qu'il a pris un risque énorme alors qu'il avait peu de chance de gagner, et qu'au final il ne prendra même pas de valeur ajouter sur ce coup.. C'est dur mais c'est comme ça.
Apprendre à perdre, encore et encore, gagner de temps en temps, mais exploiter au mieux la faiblesse de son adversaire, exploiter là ou nous mêmes nous avons trébuché un jour. Attendre l'erreur de l'autre.
C'est très cruel, il m'arrive parfois de croiser des joueurs qui perdent des sommes énormes par rapport à ce qu'ils gagnent -aux jeux, ou dans la vie de tous les joueurs-.
J'en vois, j'en croise. Certains aux tables sur internet, d'autre dans la vie de tous les jours. Plusieurs fois j'ai rencontré des types que j'aime jouer sur le net dans la vie de tous les joueurs. Des gens qui risquent les économies prévu pour leurs vacances aux tables, et perdent tout.
A une époque j'ai eu beaucoup de mal avec ça. Le fait d'exploiter, un pauvre type, j'avais de la peine pour eux. Me dire que certains se mettent sur la paille, juste par ce qu'ils ont envie de se shooter à l'adrénaline. Ou juste par ce qu'ils sont curieux, ils vont payer pour voir si on bluff ou non. Mais si je ne le fais pas, quelqu'un d'autre le fera. Puis c'est juste le capitalisme, "l'argent est gratuit, après tout on s'en fout" comme dirait un pote à moi.

Comportement aujourd'hui avec le jeu:
Alors oui aujourd'hui je joue, des heures durant, parfois je ne joue pas pendant plusieurs jour de suite. Mon addiction réside dans le simple fait que je peux gagner de l'argent facilement -je ne dis pas ne jamais en perdre-. Au final, je contrôle bien plus mes pertes que mes gains.
Je prend du plaisir à jouer, qui ne prendrai pas du plaisir à se faire de l'argent simplement? Je dis simplement mais c'est loin d'être simple, il m'aura fallu un peu plus de 24 mois pour apprendre, 30 pour apprendre et gagner plus que bien et ce régulièrement.
Il faut parfois faire abstraction de toutes émotions, savoir s'arrêter quand ces dernières se manifestent trop. Être détaché, en contrôlant non pas les aléas, mais les risques. Limer les dents à madame chance.

Quand quelqu'un s'intéresse au jeu, et me demande si je peux partager mes expériences avec lui, je ne refuse jamais. Mais je le met en garde. D'ailleurs en écrivant ce petit message, je me dis que je devrais peut être ne plus citer les sommes que je gagne à quelqu'un d'extérieur au jeu en lui même. Il pourrait penser que c'est de l'argent facile, oui ça l'est.. Quand on sait à quel moment on doit le perdre (le moins possible) et à quel moment on doit en prendre le plus possible.


Conclusion:


Il ne faut vraiment pas avoir de fierté au final, même si mon texte en dégage beaucoup. On peut gagner, on peut perdre. Je crois qu'il faut tout d'abord définir quand on aborde une chose qui pourrait virer à l'addiction -pas seulement le poker en l'occurence, mais aussi drogue dite douce, alcool, tabac, jeux vidéos, sports etc- mais la relation que l'on souhaite avoir avec.
On peut avoir une forme d'addiction pour une chose ou une autre, tant que ça ne vire pas à l'égoïsme pur et dur, tant que nous avons autre chose à côté (tiens, je viens de me faire une remarque perso intéressante là).

Le joueur de poker -occasionnel, ou celui qui en vit-, peut claquer de l'argent dans sa passion. Il faut qu'il est du recul, et ne fasse pas crédit pour assouvir son besoin d'adrénaline.
Tout comme:
Le fan de tunning, peut investir de l'argent dans sa passion, tant qu'il ne fait bouffer de patates a ses proches.
Le fumeur de pétard occasionnel peut se défoncer la tronche, tant qu'il ne prend pas le volant, ou ne va pas s'occuper de ses enfants complétement déchiré.

Je ne sais pas si l'ont peut contrôler l'addiction, ou si c'est au moment ou l'ont croit la contrôler qu'elle est a son apogée. Peut être que certains d'entre nous sont addict, à une chose ou une autre. Je crois qu'il faut juste savoir prendre du plaisir en dehors de son addiction, et qu'elle ne soit pas notre seule source de plaisir.
Si tu fumes un pétard, et qu'il n'y a que ça qui te plait, tu vas vite te retrouver dans un état de frustration.
Tout comme moi qui joue, si je ne fais que jouer, et si je ne prend pas de plaisir à lire un livre, regarder un match, boire une bière... Je risque de très vite être mécontent le jour ou je perds.


Ps: j'espère ne pas avoir fait trop de fautes!
:emo:

Fraises

Re: Les addictions

Message par Fraises »

Et l'addiction à internet, le forum , vous y avez songé ?! :lol:

Perso, je ne fume pas mais j'aurais pu ; ce qui m'en a empêchée : d'une part, une allergie qui se manifestait par des problèmes respiratoires ; d'autre part, je suis , je pense rationnelle côté médical ; un truc qui peut nuire à ma santé et dont je suis bien persuadée, je ne le fais pas. J'aime pas me compliquer la vie.
Par contre, je pense avoir une tendance aux addictions. Mon ordi, et ce avant même l'internet, j'y suis bien réellement addicte. J'ai un besoin intempestif de taper sur un clavier , découvrir des choses via cette bécane (côté informatique notamment - à ce propos , j'ai tout appris quasi seule sur l'ordi, jusqu'à régler quelques importants soucis informatiques parfois sur ma machine, etc. Je suis capable d'y passer des heures quand j'ai un souci informatique à régler.). Après, si ce n'est pas l'ordi, je consulte internet via le téléphone portable, etc.
Je l'interprète par la stimulation importante que me procure l'ordi via tout ce que j'y apprends et la communication qu'il me permet d'avoir.

Avatar de l’utilisateur
Zyghna
Messages : 6831
Inscription : lun. 27 juin 2011 21:28
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/equipe-f78/zyghna-une-ame-quete-identite-t558.html]ici [/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 45

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Zyghna »

Ca dépend, je suis super accro au net aussi, mais je sais très bien m'en passer (en vacances par exemple) et surtout le net ne prendra jamais la priorité sur d'autres choses importantes.
"Il est inutile d'être parfait, il faut seulement s'engager et mettre ses actions en cohérence avec ses valeurs" Brené Brown

Avatar de l’utilisateur
lady space
Messages : 3085
Inscription : ven. 18 févr. 2011 17:41
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/equipe-f78/lance-t133.html]vers mon orbite[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Alsace
Âge : 59

Re: Les addictions

Message par lady space »

Rapport inversement proportionnel: plus je passe de temps sur l'ordi, moins je fume, ça sent le cercle vicieux...
Jeder ist ein Ausländer - fast überall.
Laisse-moi kiffer l'Europe avec mes potes... :heureux4:

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

de toute façon, on focalise souvent sur l'objet de dépendance, pour les dommages provoqués, alors que ce qui cause soucis, est davantage le terrain addictif initial. Aussi, peu étonnant qu'on gravite autour de dépendances plurielles qui s'alternent ou se chevauchent.

Pour rebondir au propos d'asdf, toute addiction s'inscrit au depart dans une expérience intime.
On parle de "flash" nottamment dans le cadre de la toxicomanie. Le flash, c'est le bien etre subjtecif ultime. Il apparait dans toute addiction en debut de parcours (on va parler de lune de miel). C'est l'extase du défoncé, l'exitation du gain pour le joueur, les premières faims pour les anorexiques, le sentiment d'appartenance et de securité dans le cadre des addictions sectaires.....
C'est une experience qui tout d'un coup va donner du sens à la vie du sujet. C'est un leurre bien evidemment.
Et, imprimé dans le cerveau, par jeu de neurotransmetteurs, toute la carrière du dépendant sera comparable à une quête pour retrouver cette experience primitive.

Maintenant, pour ce qui est de la gestion de la dépendance, j'ai envie de dire que pour moi, en début de parcours, la gestion est une illusion. C'est parcequ'on croit et dit qu'on gère qu'on est bel et bien en prise au processus addictif.
Ceux qui gère vont être pour moi ceux qui, maturité de l'addiction aidant, ne se situent plus dans un principe de craving (pulsion à la conso) et de rechute. En fait, pour reprendre l'exemple des toxicomanes, il ny'aura plus vraiment de défonce, juste un service minimum pour ne pas être malade.

Cela dit, l'indicateur d'une addiction n'est pas tant la quantité mais davantage la fréquence et la longévité du comportement.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Avatar de l’utilisateur
Joebar
Chouchou de la maîtresse
Messages : 2905
Inscription : lun. 27 juin 2011 10:31
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-bonjour-t556.html]->[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 47

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Joebar »

Fabs le vaurien a écrit : Cela dit, l'indicateur d'une addiction n'est pas tant la quantité mais davantage la fréquence et la longévité du comportement.
cela fait 4 ans que j'ai arrêté de fumer après 13 ans. je voulais redevenir libre de penser et de mon emploi du temps. (bien que la gestuelle manque de temps en temps)
j'avais commencé en se faisant des petites soirée à 2/3 potes avec un petit pack et le paquet de 10... la chimie opérant, je me suis retrouvé une rentrée au lycée avec un paquet dans la poche...
maintenant, je commence à me dire que je devrais réduire les apéros...
Comme tu le dis, l'indicateur est sur la fréquence, la longévité, mais aussi le moment où l'on se fait la réflexion "tiens... je devrais réduire..."... enfin, je pense... ou je n'espère pas :P
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

Joebar a écrit : mais aussi le moment où l'on se fait la réflexion "tiens... je devrais réduire..."... enfin, je pense... ou je n'espère pas :P
Tout à fait, c'est dans ces moments qu'on se rend compte que la réduction demandera un effort et une l'espece de sentiments douloureux de devoir faire face à la perte.
Maintenant, ce qu'il faut savoir, c'est que la rechute fait partie de la therapie. Il n'y a donc pas lieu à culpabiliser de galérer pour réduire ou arrêter.

encore une fois, il faut bien différencier, même si la frontière est mince ce qui relève du caractère excessif qui est plus un traits de comportement et ce qui entre dans le cadre d'une addiction qui est un diagnostic posé relevant du rapport au monde qui correspond à un enferment psychique autoalimenté et tournant en boucle sur lui même.

On peut rester dans de l'usage simple ou abusif longtemps sans forcement sombrer dans l'addiction. C'est important d'avoir en tête qu'il s'agit de quelque chose de pathologique...potentiellement destructeur et destructurant pouvant mener à la mort sociale si ce n'est la mort tout court.

Pour ce qui est de la décro, d'aucuns parleront de volonté (bla bla bla), mais je lui préfère le terme de motivation au changement qui est moins culpabilisant et implique plus une démarche qu'un état. C'est là que le professionnel addictologue intervient. C'est lui qui peut accompagner le dépendant dans les différentes phases du processus de changement. En général, ça suppose pour la personne d'accepter la confrontation et le regard extérieur, la demande de soin suppose une forme de mise à nu de sa faiblesse. Ce qui est compréhensible du point de vue du sujet. Sauf qu'il faut aussi se dire que l'addiction répond à une fonction pour la personne donc s'en détacher ne peut se faire de manière brutale mais bien s'inscrire dans un processus, au même titre que le phénomène addictif répond à un processus. Supprimer net l'addiction peut être psychiquement pire pour la personne. C'est avant tout une expérience qui est faite et se détacher suppose aussi d’expérimenter.
Pour ce faire, en general, les professionnels s'appuie sur le cycle du changement selon Prochaska.

chaque stade répond à un moment dans le parcours de l'addicté. Aussi, lorsqu'il y'a demande de soin, il importe d'identifier où se situe la personne dans le cycle. Ainsi, la posture du professionnelle sera différente, sa strategie therapeutique également.

- Au stade de l indétermination, le sujet n a pas conscience de l existence d un problème
- Au stade d intention le sujet reconnaît l existence d un problème
mais repousse l idée d un changement
- Au stade de préparation le sujet commence à planifier un changement
- Au stade d action le sujetmet effectivement en uvre le changement
- le stade de consolidation caractérise le travail de prévention de la rechute
- Le stade de la rechute ramène le sujet vers un stade antérieur,le plus souvent celui d intention

Ca peut paraitre simple comme ça, mais en rajoutant les biais et autres distortions cognitives, les pressions familiales etc...., certains peuvent rester des années bloqué dans un entre deux stades...
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Avatar de l’utilisateur
Joebar
Chouchou de la maîtresse
Messages : 2905
Inscription : lun. 27 juin 2011 10:31
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-bonjour-t556.html]->[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 47

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Joebar »

la huitième tentative à été la bonne pour moi.

Pour l'apéro, je ne me tue pas socialement, au contraire même c'est mieux à plusieurs :D

merci pour ton explication, mais:
ton funambule m'a fait chié!!! j'ai pas pu lire le texte pendant quelques minutes...
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

elle est bien hein l'image du funanbule?

Pour l'apéro, t'as le droit à 21 verres par semaine...selon l'OMS. :D1
Un bon indicateur est de voir si t'as des reproches dans ton entourage (famille, amis...) ou si certaines de tes activités sont délaissées par exemple (loisirs , travail....).
bref, c'est sur que c'est bien de se poser des questions, mais faut pas s'imaginer tout de suite gros pochtron fini..

Mais de façon générale, je trouve que tout le monde devrait se poser des questions sur son potentiel addictif...
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Avatar de l’utilisateur
Joebar
Chouchou de la maîtresse
Messages : 2905
Inscription : lun. 27 juin 2011 10:31
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-bonjour-t556.html]->[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 47

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Joebar »

non non!! ça va pour l'apéro... désolé pour le flood?
en fait, c'est ma bouée qui me fait des réflexions... et puis pourquoi tu m'as donné ce chiffre 21?? je vais devoir rattraper le WE....

plus sérieusement, concernant les réflexions, mais je crois l'avoir déjà écrit dans ma présentation, c'est surtout quand j'étais étudiant.
en fait, en plus des études, j'avais 2 mi-temps de 16 heures chacun (pour me payer mon indépendance dans la même ville que mes parents), plus les sorties en soirées étudiantes, plus les apéros improvisés pour palier à l'absence de soirée étudiante, plus les soirées du WE, plus le sport, les copines, plus un soucis de langage (je pense trop vite par rapport à mon débit de parole proche de l'endormissement...) et du coup je mangeais la moitié des mots et donc ma famille, les cousins surtout m'ont supposé alcoolique au point de faire fouiller mon appart par ma 'tite copine de l'époque (non je suis toujours jeune!!!!) au cas ou je ne cacherais pas de bouteilles, et ont même organisé une soirée avec plus de bouteilles qu'il n'en faut pour voir ce que j'allais boire.... je les ais vu venir à 15000 Km... sans dec... du coup je n'avais bu qu'un verre et ce n'est que quelques année plus tard, en les travaillant (je sais plus pourquoi on était venu à parler justement d'alcool etc...) qu'il m'ont avoué leur farce... je pense que c'était plus pour me discréditer par jalousie que pour mon propre bien!!! bein non, je ne sors plus avec eux :D

bon ... désolé, c'est peut être hors sujet mais après avoir écrit tout ça, ça m'embête (pour rester poli) de tout effacer...
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

Moi on m'a catalogué de toxico, pas mieux...avec du recul, hormis le fait que j'avais effectivement le cône facile, je pense que c’était lié à mon comportement, les idées que je développais, mes centres d’intérêt ..peut être pas trop adaptés à l'époque..
n’empêche, si je devais revoir ces potes, malgré ma sobriété total à ce niveau, le doute persisterait, du simple fait du métier que j'ai choisi, insinuant une potentielle redemption ou therapie...pffff

Maintenant, pour rebondir, la vie étudiante s'associe effectivement à un besoin d'indépendance....
Et l'addiction c'est quoi?
c'est la manifestation paradoxale d'un besoin d'être indépendant, en rendant son corps dépendant....Donc c'est sur que les soirées etudiantes, les teufs adolescentes sont un vivier réel en matière de dérives addictives...la plupart s’assagira avec le temps...Pour une poignée, le comportement persistera. j'ai connu de beau spécimens d'ailleurs.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Avatar de l’utilisateur
antihero
Messages : 39
Inscription : jeu. 25 août 2011 18:00
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Un Oxycontinent rempli de vignobles.
Âge : 43
Contact :

Re: Les addictions

Message par antihero »

Pour être indépendant de mes émotions, j'avais opté pour l'héroïne...
...un choix -sans prosélytisme aucun- qui m'a aidé à devenir ce que je suis.
Je préfère d'ailleurs cette médaille-ci (en toute discrétion) à un parcours de champion olympique oréolé.
Bien à vous !
Cherchons ensemble prosexigenie et saillance...nous définirons ainsi l'eikoteron...

Avatar de l’utilisateur
Mlle Rose
Messages : 13037
Inscription : mar. 1 févr. 2011 13:56
Présentation : viewtopic.php?f=78&t=28
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 45

Re: Les addictions

Message par Mlle Rose »

Tu avais opté et t'as décroché? Comment? Pourquoi?
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

Avatar de l’utilisateur
antihero
Messages : 39
Inscription : jeu. 25 août 2011 18:00
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Un Oxycontinent rempli de vignobles.
Âge : 43
Contact :

Re: Les addictions

Message par antihero »

En tant que parent, les répercussions sur ma santé physique auraient trop vite privé mes enfants.
Sans cela, ou bien si c'était légal (j'entends par là une production et une distribution contrôlée et donc saine), je consommerais encore.
Cherchons ensemble prosexigenie et saillance...nous définirons ainsi l'eikoteron...

Avatar de l’utilisateur
Zyghna
Messages : 6831
Inscription : lun. 27 juin 2011 21:28
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/equipe-f78/zyghna-une-ame-quete-identite-t558.html]ici [/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 45

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Zyghna »

Emission sur l'addiction au sucre en ce moment sur France Inter...
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-2
"Il est inutile d'être parfait, il faut seulement s'engager et mettre ses actions en cohérence avec ses valeurs" Brené Brown

shunbabyx

Re: Les addictions

Message par shunbabyx »

Les addictions n'ont pas toutes les mêmes causes, même si elles ont souvent les mêmes effets ... Je pense aussi que la recherche de limites peut être une des causes. A titre personnel, je suis une ancienne fumeuse, mais j'ai arrêté depuis 3 ans (comment j'ai réussi c'est une autre histoire). J'ai consommé pas mal de stupéfiants divers et variés, avec des conséquences plus ou moins heureuses... Des champignons, du H, des trucs un peu plus chimiques, beaucoup d'alcool parfois en combinant plusieurs choses. J'ai consommé des médicaments abusivement, je m'en suis procuré illégalement, bref comme on dit j'ai bien bourlingué.

Quand je réfléchis à pourquoi j'ai fait ça, je connais la réponse. Quelque part on connait tous notre réponse, même si parfois on refuse de s'écouter. Parfois les paroles que l'on entend semblent venir d'une autre personne, d'un monstre qui nous habite. Parfois c'est moche de voir les ambivalences dont on est fait, c'est moche de voir le temps qu'on a perdu en luttes intestines. Mais ce temps était nécessaire, et ces combats indispensables à la construction. Les chemins sont rarement des lignes droites, "ce qui compte c'est pas l'issue mais c'est le combat"(Mano Solo).

Les raccourcis par les addictions comme solution de gestion ... sont souvent des miroirs aux alouettes. Par contre si on me dit qu'il est parfois nécessaire de se perdre complètement pour se retrouver, ça je peux comprendre, même si je ne cautionnerais pas l'auto-destruction.

Les addictions sont destructrices, elles nous renvoient à la relation que nous avons avec l'auto-destruction, et donc fatalement à l'estime que l'on a de soi. Donc oui parfois les heures sont très sombres, et peuplées de cynismes stridents.

Avatar de l’utilisateur
Joebar
Chouchou de la maîtresse
Messages : 2905
Inscription : lun. 27 juin 2011 10:31
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-bonjour-t556.html]->[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 47

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Joebar »

euh les addictions peuvent être passagères?
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

shunbabyx a écrit :Les addictions n'ont pas toutes les mêmes causes, même si elles ont souvent les mêmes effets ...

Les raccourcis par les addictions comme solution de gestion ... sont souvent des miroirs aux alouettes.
tu peux développer ces deux idées ?
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

shunbabyx

Re: Les addictions

Message par shunbabyx »

Je vais essayer de développer :
il y a plusieurs types de comportements qui peuvent mener à l'addiction :
- clairement l'auto-destruction consciente (ça a été mon cas), on peut dire que le sujet a conscience de son addiction et de sa dangerosité, mais ne souhaite pas en sortir
-l'auto-destruction inconsciente qui peut être due à de multiples facteurs, le sujet n'a pas clairement conscience de son addiction, il ne réalise pas forcément qu'il est dans un comportement néfaste pour lui même, il pense qu'il maîtrise la situation et qu'il peut sortir facilement de sa "manie".
-les situations de phobie peuvent provoquer des addictions pour trouver "la force" de surmonter sa peur et/ou l'oublier
-la recherche de sensations fortes peut également provoquer des addictions (c'était aussi mon cas, coupée de mes émotions je ressentais un immense vide que j'essayais de combler avec une attitude boulimique dans beaucoup de domaines, jusqu'à l’écœurement pour enfin ressentir quelque chose, même de négatif, qui me prouve que j'étais encore en vie).
Bref il y a plein de raisons qui peuvent mener à l'addiction. Dans les addictions il n'y a pas que la consommation de drogues, l'addiction est avant tout un problème de comportement, une incapacité à maîtriser un désir, physique ou psychologique (ou les 2). Il y a alors une inversion : l'humain devient un électron gravitant autour de son désir qui ne lui appartient plus en propre.
Cependant toutes les addictions ont cela de commun qu'elles détruisent son porteur, modifie son environnement durablement, modifie ses relations sociales et professionnelles, dégradent sa situation, et mettent en jeux au moins un pronostique pénal, voir médical.

Souvent on pense initialement maîtriser la situation, la consommation, et on masque la dangerosité de son comportement par des termes chatoyants : récréatif, doux, détente etc ... Mais là véritable question est dans la conscience que nous avons de nos limites. Les limites sont différentes pour chacun, le seuil d'addiction varie donc d'un individu à l'autre.
Potentiellement, lorsqu'on trouve un remède miracle à une difficulté, en particulier émotionnelle, qui ne passe pas par un travail sur soi ... je dirais qu'il vaut mieux se méfier. Il n'y a pas meilleur menteur que soi à soi-même.
La dépendance et l'addiction se rencontrent aussi dans les relations qu'on peut lier avec d'autres personnes... Mais là c'est un autre sujet.

Avatar de l’utilisateur
Fabs le vaurien
Rang orange
Messages : 5666
Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : BZH
Âge : 43

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Fabs le vaurien »

Ton post contient des éléments intéressants mais attention à ne pas mélanger ce qui relève de "l’usage nocif (CIM10) ou Abus" (DSM4) qui, avec l’usage simple, sont deux types de comportements face à un produit(ou pas) ne relevant pas encore de l’addiction, bien qu’on les intègre en general dans les conduites addictives.
C'est un peu la phase d'avant, le level 1, qui relève plus de facteurs de risques que de comportements addictifs. De plus, je te proposerais bien de relire mon dernier post sur les stades du changement selon prochaska.

Ensuite, pour étayer ton propos, je rajouterais bien que ce qui fait le dépendant est avant tout un parcours et une expérience sur « l’objet » (drogue, alcool, comportement) qui lui est propre, une experience subjective.
Ainsi, le Docteur Olievenstein (vieux ponte de la toxicomanie) décrivait par exemple la toxicomanie comme « la rencontre entre une personne et un produit à un moment socioculturel particulier».

De fait, il est un peu hasardeux de dresser une ou plusieurs personnalités types de dépendants.

Toutefois, on observe une récurrence dans le parcours, le processus d'enfermement dans le comportement addictif.
Celui-ci est décrit comme une trajectoire en trois étapes (notamment dans le cadre de la toxicomanie).

- Tout commence par la « lune de miel (…) une expérience ineffable, un plaisir inouï, une découverte extraordinaire »( Marie Schalckens-Fuks, Les soignants et les toxicomanes p.11) Elle correspond à une phase où l’individu n’a pas conscience de la dépendance qui s'amorce. C'est un peu ce que tu dis.
- Puis arrive le manque. le besoin prend la place du plaisir. Ce dernier ne reviendra qu'une fois le besoin assouvi par la consommation, entraînant de fait des souffrances préalable.
- Enfin, la troisième étape est celle de la prise de conscience qu'on ne contrôle plus rien. Le produit ne soulage plus et la dépendance s'installe. Ainsi, le quotidien, les relations aux autres, la vie de la personne s’organise autour de ça.

Le produit sécurise le consommateur. Et au fil du temps, il se retrouve enfermé dans un fonctionnement. C'est là qu'arrive la modification du rapport à l’environnement avec rétractation temporelle nottamment.

Cette trajectoire en 3 temps (lune de miel, installation, phase dépressive) est valable pour tout comportement addictif.

Dernier point lorsque tu parles de la recherche de sensations fortes pouvant également provoquer des addictions. je mets un bémol puisque la question des conduites ordaliques est centrale dans le champ des addictions, non pas comme raison d'y entrer mais comme traits de personnalité présents chez tous les dépendants.
shunbabyx a écrit :.
La dépendance et l'addiction se rencontrent aussi dans les relations qu'on peut lier avec d'autres personnes... Mais là c'est un autre sujet.
heu bah non....c'est LE sujet. la pathologie du lien.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Avatar de l’utilisateur
Cyrano
Chaînon Manquant
Messages : 4687
Inscription : mer. 25 mai 2011 11:25
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/equipe-f78/etre-pas-etre-surdoue-t427.html]là[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Into the wild
Âge : 47

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Cyrano »

Merci pour ce post fabs.
Je l'aime bien ce forum moi :-)
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.

shunbabyx

Re: Les addictions

Message par shunbabyx »

J'essaye de faire un parallèle entre mes propres démons et ce que tu viens de dire... C'est déroutant. Pourtant je suis assez d'accord avec ce que tu viens d'exposer.
Après ce n'est pas le lieu de ma psychothérapie lol donc je ne vais pas exposer ici tous mes doutes sur le sujet. Mais je vais de ce pas rechercher ton post :)
oui j'ai lu ton post avec le "fléchage" de la démarche. J'aurais bien des questions à te soumettre, mais si possible en MP. Il me reste une dernière addiction dont je ne suis pas débarrassée. Elle est en latence, en sommeil. C'est à dire que pour le moment elle ne s'exprime pas, mais je sais qu'elle peut ressurgir à tout moment. C'est flippant !

Avatar de l’utilisateur
Cyrano
Chaînon Manquant
Messages : 4687
Inscription : mer. 25 mai 2011 11:25
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/equipe-f78/etre-pas-etre-surdoue-t427.html]là[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Into the wild
Âge : 47

Ancien Membre de l'équipe

Re: Les addictions

Message par Cyrano »

J'ai réussi à faire taire mon addiction aux femmes...ou plutôt mon addiction à ce que je ressens quand je suis avec une femme que je désire. Mais j'ai conscience aussi du fait que la rechute est du domaine du "très possible".

Ma parade, c'est la fuite. Pas bien courageux, mais efficace pour le coup...
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.

Répondre