Réflexion autour de la psychanalyse

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Le Ludoptère
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Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Le Ludoptère »

Je souhaite entamer une discussion sur le sujet de la psychanalyse. Je n'ai pas vu de sujet se rapprochant suffisamment de ce que je voulais dire, donc j'ai préféré entamer un nouveau fil. En mettant le sujet dans le Jardin plutôt que dans le Grand Salon, c'est que, si la douance a nécessairement sa place dans la réflexion sur le sujet, c'est surtout son approche plus générale de la connaissance de l'être que je souhaitais questionner. Je n'ai jamais entamé de psychanalyse, et mon but n'est pas de savoir si cela peut valoir le coup ou non. Par contre, c'est plutôt de savoir dans quelle mesure ce qui peut ressortir de la réflexion psychanalytique est à prendre en considération.

Le constat actuel se réparti sur plusieurs axes :
- la psychanalyse est une approche de la psychologie qui est importante en France (ça passe si je le dis comme ça ?)
- la méthode scientifique est aussi un moyen de connaissance important, qui a une influence considérable sur la vision actuelle de la psychologie
- la question de la "douancitude" (comme dirait Ségo) eu des relations avec la psychanlyse

Je lise actuellement un ouvrage du Dr. D. Winnicott, psychiatre et psychanalyste, qui a écrit un ouvrage qui s'appelle Jeu et réalité. Passons sur le sujet du livre en lui-même, je me demande comment je puis m'approprier cette connaissance. En quoi le fait de l'histoire de la mère et du sein, toussa, des enfants qui jouent avec des bouts de ficelle, toussa, ça se relie au jeu et à l'expérience culturelle avec des histoires d'aire transitionnelle, toussa, comment je lui donne du crédit, du sens, et que je le replace dans l'espace de mes connaissances.

La psychanalyse aborde les choses d'une manière particulière. Les images et la manière dont elle donne du sens au chose est assez inhabituelle par rapport à une grande partie des autres champs de la culture scientifique moderne. Ainsi, il n'y a pas de description de réseaux, de forme mesurables, de systèmes complexes, il n'y a pas tout ce champ de connaissances dont on peut être familier mais qui est inopérant sur la connaissance psychanalytique. Je vais donc plus douter de la connaissance psychanalytique, parce qu'elle s'éloigne plus fortement de mon ensemble de croyance-connaissance. Je ne la rejette pas pour autant, mais elle ne rentre pas facilement dans les cases de la connaissance. Je pense qu'il me manque un certain agrégat de connaissances intermédiaires pour me reconstruire quelque chose de cohérent.

D'ailleurs, dans les choses qui me poussent à ne pas rejeter tout de suite la psychanalyse, c'est aussi parce que je trouve bien cool les histoires de Jung avec les archétypes, les synchronicités et l'inconscient collectif !

Certains d'entre vous ont, je suppose, déjà eu des rencontres avec les idées psychanalytiques, que ce soit dans le cadre d'une propre psychanalyse, d'études, ou bien de la lecture d'ouvrages sur le sujet. Je propose de tenter une exploration des idées psychanalytique autour d'une petite conversation.

Bon, j'espère que c'est pas trop vague et incompréhensible tout ce que je dis là ^^

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TourneLune
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par TourneLune »

Je ne connais pas grand chose à la psychanalyse, je sais juste que cette thèse-là de Caroline Goldman ( la fille de jean Jacques parait-il) mêle psychanalyse et douance. J'avais commencé à lire mais je dois dire que ça m'a "soulé".
Le tout acquis, j'ai du mal....
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00 ... TE_B.U.pdf
ou bien http://les-tribulations-dun-petit-###pigeon lévitant en posture du courlis### ... e-paris-v/

classedeneige
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par classedeneige »

L inconscient existe. Il a une influence sur nos emotions, aussi nos actions.
Peut-être la psychanalyse peut-elle permettre de mieux connaitre notre façon de fonctionner, quels sont nos moteurs, quels sont nos freins.
Pour ma part je ne pense pas que tout est centré sur le langage dans une psychanalyse, le langage est juste un outil.
je comprends rarement tout et parfois jamais rien.

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Mlle Rose
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Mlle Rose »

J'avoue pour ma part avoir du mal à concevoir qu'un courant dont le fondement s'appuie sur les théories d'un mec qui a généralisé ses propres vicissitudes au reste du monde soit aussi écouté.

En réalité, je ne sais pas si l'on peut vraiment s'approprier des "connaissances" qui n'en sont pas mais ne sont que des modèles théoriques, des hypothèse, des présomptions, bien loin de la science et de ce qui peut se vérifier.
Il y a pour moi beaucoup de choses dans notre vécu que l'on peut regarder avec un simple bon sens et faire ses propres liens, sans avoir besoin d'aller piocher dans les présomptions des autres pour tenter de se comprendre.

J'ai lu Freud, ça m'a amplement suffi.
J'ai eu l'occasion une fois de consulter un psychologue qui se basait sur la psychanalyse pour "soigner" ses patients... j'ai fui en courant quand il m'a dit que mes soucis avec ma mère venaient sans doute d'un besoin irrépressible d'avoir mon père pour moi (ben heu... non ducon, ma mère elle picole, elle se suicide tous les deux mois, elle fouille ma chambre et toute ma vie et veut me façonner à son image... mon père n'a pas grand chose à voir là-dedans...).

Cette idée, précisément, de désir de l'enfant pour l'un de ses deux parents est très étrange. L'Oedipe, toussa... :s Je reste très dubitative sur l'universalité du truc.
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par TourneLune »

Cad que ça fait bcp de société où les gens sont forcément malades, du coup, l'oedipe étant nécessairement foiré....

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Le Ludoptère
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Le Ludoptère »

Mouais. Le truc c'est que le bouquin de Winnicott aborde des éléments qui, en un sens, me paraissent très pertinents. Le fait que ce qu'il appelle l'expérience culturelle se situe dans un espace qui se retrouve (avec des grands coups de sécateurs dans les idées) en superposition entre l'espace extérieur/objectif et l'espace intérieur/subjectif, c'est une idée qui a du potentiel. Mais elle est formulée dans un contexte sont je ne saisis pas les enjeux. Ils ne font pas sens pour moi. Le corps de la psychanalyse ne me semble pas fournir de matériel suffisamment cohérent pour que j'y adhère, mais certaines idées dérivées me semblent tout à fait pertinentes.

C'est également vrai pour un certains nombres de notions développées par Jung notamment, qui me semblent bien funky. Il est vrai que, même si tout n'est pas repris en l'état, un certain nombre de concepts qui sont avancés par Freud (distinction Ça/Moi/Sur-moi) sont réutilisés dans beaucoup de réflexions autour de la psychologie et de la pensée, y compris dans des approches scientifiques ou épistémologiques.

Je me demande comment élaguer les éléments théoriques du courant psychanalytique pour se les réapproprier de manière intéressante.

Anywhere

Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Anywhere »

Le problème de la psychanalyse… c'est que soit elle emploie des mots de la vie courante qui paraissent compréhensibles… sans être forcément vraiment (toujours) bien compris, soit elle utilise des concepts avec des mots a priori fort obscurs…
Ainsi, Freud parle beaucoup, notamment (pour donner un exemple) de sexuel, parce que, pour lui, toute chose contient en son sein sa fin (mouvement téléologique), mais voilà, ce mot de « sexuel », « sexualité » sont souvent mal entendus. Idem pour certains concepts d'autres auteurs… Quand on dit « la mère », les gens entendent souvent la mère réelle, ou sa fonction réelle, alors que ce n'est pas forcément le cas… que cela peut juste désigner ce qui se joue au plan fantasmatique du sujet qui souffre… Ce qui ne veut pas dire non plus que le patient fabule complètement.
Rien que ça, ça crée des ambiguïtés voire des malentendus pas possibles. Du moins, très souvent.

Freud a peut-être généralisé ses vicissitudes mais aussi… celles de ses patients. Et il y a eu les autres, ceux qui ont « vérifié » empiriquement ses théories et continuent… En outre, Freud a aussi commis des erreurs, s'est aussi trompé, n'était pas nécessairement un excellent thérapeute… mais il a proposé un certain nombre d'éléments intéressants — et d'autres qui sont juste considérés comme datés historiquement. De son héritage, certains ont préféré mettre en lumière plutôt tel aspect de sa théorie que tel autre… Cela a donné lieu à un abandon du fait que les enfants pouvaient être aussi réellement abusés par leurs parents.

Personnellement, j'ai du mal avec la psychologie dite « scientifique » qui s'acharne parfois juste à démontrer les évidences ou encore à vouloir chiffrer ce qui… n'est pas chiffrable. Je me demande parfois aussi jusqu'où aussi on ne produit pas ce que l'on veut démontrer… Et certaines choses me paraissent souvent trop « superficielles ». Je me rappelle de certaines expériences qui me donnaient l'impression de redémontrer ce que la clinique avait validé pourtant depuis longtemps… Mais bon, parfois, être scientifique, cela passe par démontrer l'évidence… pourquoi pas… au risque de s'enfermer aussi avec cette scientificité…
Bref, pour ma part, je suis très attachée à la psychanalyse, en tant que patiente (j'ai commencé par là, d'ailleurs, mais pas par hasard), puis en tant qu'étudiante d'une université d'une fac très, très psychanalytique, et enfin en tant qu'auditrice libre d'une association de psychanalyse. Je vois là-dedans, outre une possibilité de soigner, une manière de comprendre le psychisme humain, en deçà des comportements, en deçà du sensible, je pourrais dire. Pas une vérité absolue, mais une possibilité d'entendre un certain nombre de mouvements qui se trament derrière les paroles et comportements, d'éclairer ce que l'on entend et ressent du discours du patient… ce n'est pas une question d'interprétation du genre : si le patient dit cela, alors c'est ça, mais c'est plutôt un mouvement d'ouverture… qui se construit en articulant ce que le patient dit de lui dans l'ici et maintenant, de son passé, ce que l'on perçoit, entend et les modèles théoriques qui peuvent nous traverser la tête, qui orientent parfois l'écoute mais peuvent permettre de faire entendre ce qui ne pouvaient l'être jusque là.
Je trouve que le mérite de la psychanalyse n'est pas de poser une vérité absolue. Le complexe d'Œdipe est un modèle et la plupart des modèles psychanalytiques sont des modèles construits après-coup, sur les remaniements faits par les patients, mais qui permettent justement d'expliquer dans l'après-coup ce qui a pu se jouer chez le patient et qu'il ne s'agit pas de juger mais d'entendre. Mais certains sont bien utiles pour comprendre ce qui se joue. Et, franchement, quand je vois des patients, je me dis parfois, souvent, que le complexe d'Œdipe permet de comprendre bien des choses ! (Sans juger, bien sûr.) Et de dénouer un certain nombre de situations. Parfois, j'ai vraiment l'impression d'assister à certaines choses in vivo.
Ceci dit, je préfère les théories de Lacan plutôt que de Freud, sur le sujet, je trouve que ça va plus loin en offrant des opérateurs plus puissants — pourtant déjà offerts par Freud.
Je trouve que cela peut être très rigoureux, mais cela ne peut pas du tout fonctionner selon le paradigme de la psychologie dite « scientifique ». (La question de savoir si la psychanalyse est une science est toujours ouverte, d'ailleurs. Mais il est sûr que l'on ne peut pas demander à un sujet de reproduire un lapsus, par exemple, alors que l'un des critères de scientificité, au moins pour les sciences dures, est la reproductibilité de l'expérience.)

Mais, par contre, je trouve aussi que l'on peut sacrément déconner avec, sur le principe que c'est « inconscient », parfois dans une violence incroyable infligée au patient !
Quand je lis l'expérience de Mlle Rose, je comprends tout à fait qu'elle ait fui en courant, j'en aurais fait de même si on m'avait sorti pareille phrase (alors que j'ai connu le même type de mère et que mon père a été très absent de ma vie et s'est même, en ne faisant rien, fait le complice de ma mère). D'ailleurs, je l'ai fait, mais avec des psychologues qui voulaient absolument me faire rentrer dans le moule de l'adolescente normale… et ne m'écoutait pas du tout !

Le Ludoptère : un de mes maîtres de stage disait toujours que la psychanalyse est une anti-psychologie en ce que la psychanalyse ne s'intéresse pas à la conscience et aux mouvements conscients comme le fait la psychologie. La psychanalyse n'est pas l'étude des comportements mais elle se sert des comportements pour y voir le sens, y décrypter les mouvements inconscients.

Ensuite, je ne sais pas… Peut-être que l'on rentre plus ou moins dedans… Cela m'a toujours parlé. Je laisse les stages, la construction des tests, les chiffres et autres à d'autres… Quoique j'adore les neurosciences…

J'ai été très longue, et je ne suis pas sûre que j'ai bien été dans le sujet… Et sinon, le Ludoptère, je ne sais pas comment toi tu peux te les approprier de manière intéressante… parfois, c'est juste l'observation qui fait que…

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sandrinef
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par sandrinef »

C'est un vaste sujet, très intéressant. Je voudrais simplement dire que Freud a apporté beaucoup mais qu'il a dit aussi beaucoup de conneries( pardonnez-moi le terme). S'intéresser à la psychanalyse, c'est comme pour tout le reste: il faut lire, s'intérroger, en prendre et en laisser.
Et j'ajouterais: il y a d'excellents psychanalistes comme de très mauvais... Certains peuvent vous dégouter à jamais de la psychanalyse, et ce qui est dommage, c'est qu'une psychanalyse bien menée par un bon professionnel permet de mieux se connaitre, de se sentir mieux dans ses baskets, de reprendre confiance...
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par TourneLune »

En même temps, sans trop y connaitre, il y a quelque chose qui me choque à chaque fois...
Freud a ouvert une voie complètement nouvelle. A l'époque, les maladies mentales, on ne savait pas quoi en faire et on enfermait les malades dans des conditions peu enviables.

Freud s'est posé certaines questions et a trouvé certaines réponses, il semble qu'il ait réussi à soigner certaines personnes considérées comme incurable. Bref, qu'il ait découvert quelque chose, certes pas totalement satisfaisant, certes sans doute trop centré sur lui-même et ses propres "folies" et fait en sorte qu'on regarde la maladie mentale d'un tout autre point de vue. En ça, c'est absolument génial.
Mais est-ce qu'on reproche à Newton de ne pas avoir trouvé la relativité?
Freud a découvert et ouvert un truc, il me semble que si quelque chose a foiré dans l'histoire, c'est plutôt que la majorité de ses successeurs ( pas tous puisqu'il existe Jung, Lacan et d'autres) sont plus partis dans la vénération que dans la poursuite de son travail. Peut-être n'en avaient-ils pas le génie....

Maintenant, j'avoue aussi être assez dubitative et me demander comment on fait donc pour s'y retrouver, parce que c'est clair qu'il y a des discours qui sont un peu difficile à avaler...

Mars vigila !
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Mars vigila ! »

Le complexe d’œdipe n'a rien de scientifique:
http://www.revueithaque.org/fichiers/adepum/Martin.pdf

En résumé, il y a une nature humaine, on peut la déduire de ce que nous partageons avec les primates.
Or les primates ne pratique pas l'inceste. Ce tabou n'est pas culturel.
Logique, difficile d'imaginer un comportement plus contre-adaptatif.

De plus Les neurosciences réfutent l'interprétation psychanalytique du rêve.

Il existe des réflexions pertinentes chez Freud mais on néglige beaucoup ses "emprunts" notamment à Gustave Le bon.

La psychanalyse, un piège intellectuel "auto-référencé" qui ne résiste pas à l'examen des que l'on sort de ses présupposés.
C'est cohérent tant que l'on accepte les dogmes de base ensuite cela permet de donner libre court à toute les interprétations.C'est ce qui fait son attrait je suppose.
Mais ces dogmes ne résistent pas aux sciences cognitives modernes.

Je ne pense pas que la psychanalyse ait guéri beaucoup de monde. Un effet placebo de type chamanique tout au plus.

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Le Ludoptère
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Le Ludoptère »

Alors, j'aurais tendance à penser que la psychanalyse est un ensemble qui a une certaine distance avec les approches scientifiques, bien qu'il me semble que dans les fondements de la démarche de Freud, il s'était concentré sur le fait d'avoir une certaine "validité scientifique" par rapports aux critères des sciences naturelles de l'époque. En elle même, la psychanalyse a sûrement une certaine cohérence, mais il est vrai qu'il est délicat d'établir des liens cohérents et ayant du sens entre des faits et des idées de la psychanalyse, et des faits et des idées issus d'autres domaines. Par ailleurs, je ne crois pas que l'on puisse parler de la psychanalyse comme d'une connaissance scientifique, et je ne crois pas qu'il soit nécessaire de démontrer que la psychanalyse n'est pas scientifique. Pour autant, des champs de connaissance "non scientifiques" peuvent rencontrer des champs de connaissance "scientifiques", et avoir quand même des choses à se dire.

Je n'y connais pas grand chose en psychanalyse, mais je crois que l'on peut dire qu'il s'agit à la fois d'une méthode d'exploration de la psyché qui passe par le langage, et à la fois d'un ensemble de concept déterminés à l'issue de ces explorations. L'approche psychanalytique ne me semble vraiment pas stupide en tant que telle. Qu'il y a des corrélations de sens entre des choses dites par une personne, et que ces corrélations ne soient pas apparentes mais puissent être pertinentes, je ne vois pas forcément de trouble à cela.

C'est vraiment cette articulation de la science et de la psychanalyse qui me laisse pantois. Ainsi, en reprenant un certain nombre de travaux de sociologie ou de psychologie du développement qui ont trait à mon domaine (le jeu), les bibliographies et certaines analyses font appel à certains documents issus de la psychanalyse. Et, de manière plus concrète, je constate que mes collègues ludothécaires se servent d'éléments du langage psychanalytique sans que cela ne me semble très cohérent (notamment les citations de Winnicott qui sont bien souvent mal comprises).

La psychanalyse sert ainsi bien souvent d'argument d'autorité pour justifier différents discours. Et comme le contenu de ce domaine est assez hermétique, il est difficile de vérifier ou de réfuter ces propos.

Le but de la discussion n'est pas de rejeter en bloc, ni d'adhérer, à la pensée psychanalytique, mais de la mettre à l'étude, en question. Trouver des méthodes et une analyse de son langage pour savoir que faire avec, et sans faire des études longues sur le sujet, me semble plus intéressant que d'étaler des propos abrupts et peu constructifs.

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Le Ludoptère »

Pour re-up le sujet, et en farfouillant un peu sur la psychanalyse, je constate qu'on distingue deux choses dans l'approche psychanalytique :
- la méthode d'exploration de la psyché
- le corpus théorique

Je pense que les critiques de l'un ou de l'autre sont indépendantes. Il serait de bon ton d'étayer une critique de l'un ou de l'autre avec des arguments plausibles afin que chacun puisse se faire une idée du truc.

classedeneige
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par classedeneige »

Un apport important de la psychanalyse est la découverte (mise en avant) de l'existence de l'inconscient.
A l'intérieur de chacun d'entre nous, dés le plus jeune age, il y a des zones qui fonctionnent en dehors de notre conscience et qui ont une influence (petite ou grande) sur notre façon d'être. Bon, beaucoup de choses ont une influence sur notre façon d'être....mais cette influence là , on ne la perçoit pas.
Je trouve que c'est quand même pas rien.
je comprends rarement tout et parfois jamais rien.

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par arc-en-ciel »

Bonjour,

J'ai fait un travail psychanalytique qui dura sept ans à raison des séances de trois fois par semaine.
Cela ne se raconte pas, il faut le vivre.
C'est fut une vraie "cure" par la parole.
J'y suis rentrée à 23 ans comme un petit oiseux tremblotant tombé du nid, et j'en suis sortie à 30 ans
comme une femme forte et décidée, sure de moi avec mon premier bébé.
Cette "cure" par la parole a transformé ma vie.

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Mlle Rose
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Mlle Rose »

Arc-en ciel, ce serait bien de rester dans le sujet... Le Ludoptère souhaite discuter des idées psychanalytiques, pas recueillir des témoignages ou savoir qui a eu affaire ou pas à la psychanalyse....
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Kayeza »

Le Ludoptère a écrit :Certains d'entre vous ont, je suppose, déjà eu des rencontres avec les idées psychanalytiques, que ce soit dans le cadre d'une propre psychanalyse, d'études, ou bien de la lecture d'ouvrages sur le sujet. Je propose de tenter une exploration des idées psychanalytique autour d'une petite conversation.
@Mlle Rose : je ne pense pas qu'arc-en-ciel soit totalement hors sujet...

@arc-en-ciel : Je dirais plutôt que tu restes un peu trop en surface (même si on ne va pas te demander de dévoiler l'intimité de cette cure, bien sûr). Ce sujet n'a pas pour but de récolter des témoignages bruts de décoffrage mais de les analyser.

Tu parles de cure par la parole, qui était bien, si je ne m'abuse, l'idée première de Freud et de Jung. Donc, d'une certaine façon, cela veut dire que leur but, pour toi, a été atteint. Maintenant, libre à toi de nous en dire plus, par exemple en nous disant (si tu veux bien, aucune obligation, encore une fois) en quoi cette parole a été libératrice, transformatrice pour toi.
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par TourneLune »

Ben Kayeza, moi je peux aussi dire que j'ai eu la même évolution que Arc-en-ciel pendant la même période sans psychanalyse et sans gamin mais le sujet avance pas tellement et je pense que tout le monde s'en fout. Quelle réflexion est-ce que j'apporte? En quoi les lecteurs peuvent être intéressés, est-ce que je leur ai apporté quelque chose?

Je peux comprendre que ce type d'expérience n'est pas facile à expliquer et à faire "sortir de soi" mais dans ce cas, ben, où est la réflexion? Si c'est juste pour dire " je l'ai fait, ça a marché", ça n'apporte rien, ça on le sait que ça marche pour certaines personnes, il suffit d'aller sur doctissimo.
Si par contre, arc-en-ciel est prête à nous apporter des éléments du pourquoi, comment, etc, bref de la réflexion et de l'exploration ( ce qui est le sujet du topic, ce n'est pas un topic de simples témoignages) on sera ravi ;) Mais tel qu'il est rédigé, son message est un peu fermé d'où l'intervention de Mlle Rose. (et HS pour moi aussi)

Maintenant y a pas de drame et effectivement, arc-en-ciel, si tu te sens de détailler un peu plus ce que ça t'a apporté, sans pour autant rentrer trop dans l'intime, mais pour apporter des éléments aux autres, ce serait bien plus intéressant ;)

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Kayeza
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Kayeza »

Tournesol a écrit :Si par contre, arc-en-ciel est prête à nous apporter des éléments du pourquoi, comment, etc, bref de la réflexion et de l'exploration ( ce qui est le sujet du topic, ce n'est pas un topic de simples témoignages) on sera ravi ;) Mais tel qu'il est rédigé, son message est un peu fermé d'où l'intervention de Mlle Rose. (et HS pour moi aussi)
J'ai l'impression qu'on dit bien la même chose...
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par arc-en-ciel »

Oui, je comprends, je crois que j'étais beaucoup trop succincte. Et je reçois le message de Mlle Rose 5 sur 5.

Je vais essayer ici d'expliquer par des exemples comment cette "parole" cure.
Déjà on vient toujours à la même heure, toujours au même endroit, on s'allonge sur un divan avec les mêmes gestes à chaque séance. L'analyse se passe toujours dans la même pièce, la psychanalyste s'asseyait derrière mon dos, je ne la voyais pas mais je l'entendais. Toute séance manquée est due. Par ces gestes répétés c'est comme si un "contrat" était passé avec l'inconscient de la personne qui est en cure. Ce contrat dit: "c'est ici que tu peux t'exprimer librement". La séance est interrompue par la psy à l'heure pill. Peu importe ce que la personne en cure soit en train d'exprimer. Il n'y aura pas d'exception à cette règle.

Ainsi, au cours de quelques semaines le cerveau entre en "cure". Il le sait: "Il "fait" un travail sur soi".

Exemple :
Je dis sur le divan que je suis triste car mon père était alcoolique et que quand il buvait je ne le reconnaissais pas.
J'entends la psy qui compati de ma tristesse avec un petit bruit. J'enchaîne en disant que j'aime beaucoup mon père,
plus que ma mère. Ces pensées me donnent envie de pleurer. Je me mets à pleurer. La psy compati et me tend des mouchoirs. Plus loin je dis que je savais que mon père était malheureux car il est resté orphelin de père quand il avait seulement douze ans. Que c'était comme si quelque chose en lui n'avait jamais grandit. La psy me dit: Vous connaissez quelqu’un d'autre qui n'a pas eu le temps de grandir? J'éclate à nouveau en sanglots et je lui réponds, "oui, MOI".
Elle me dit: "Mais vous êtes là aujourd'hui et votre âme d'enfant va rattraper avec votre corps de jeune femme."
"Tous les jeunes enfants ont besoin de protection et d'épanouissement pour grandir". " Si votre père n'a pas pu vous protéger et votre mère n'a pas pu vous materner, il va falloir maintenant grandir en se maternant soit même".

La séance se fini. Je pars avec toutes ces idées dans la tête. La nuit je rêve que mon père m'offre une jolie table basse qu'il avait fait lui même mais cette petite table toute jolie était bancale.

Je viens à la séance impatiente de raconter mon rêve à la psy. Je lui raconte, elle me dit: "C'est un rêve très significatif. Vous voyez, votre père à voulu vous offrir quelque chose de joli mais cette petit table était bancale". Il a fait de son mieux, ne croyez vous pas. Moi je ne peu qu’acquiescer.

Sur cette séance j'ai résolu un rapport étrange et de tristesse que je tenais envers mon papa. Mon inconscient et mon conscient ont parfaitement compris et intégré l'idée que papa avait fait de son mieux. A partir de ce moment je n'ai pu que plus l'aimer et encore plus jusqu'à sa mort car je le remercias d'avoir fait de son mieux.

Voila un exemple. C'est exercice est difficile pour moi. Après je vous en donnerai d'autres.

Voila aussi ce que je voulais dire quand je disais que la connaissance de la psychanalyse ne peut pas s'acquerir pour soi par des livres où des concepts. Il faut que l'inconscient entre en cure et qu'il travaille.
D'ailleurs, tout psychanalyste doit pour exercer avoir fait une psychanalyse lui même en plus des études.

Je reste à votre disposition pour toute autre question. Un autre jour je donnerai d'autres exemples de "cure" par la parole.

arc-en-ciel
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par arc-en-ciel »

Pour revenir sur le but du sujet du fil, et comment s'approprier les idées de la psychanalyse, je voulais dire que je n'ai jamais lu un seul livre sur la psychanalyse. Je suis venue à faire cette cure par besoin car j'étais anorexique et un Professeur m'a conseillé cette solution. Durant une des séances sur le divan la psy a dit "que l'anorexie était le trop plein des souffrances non dites qui nous restait dans le corps et qui nous empêchait de manger". Mon inconscient a reçu le message 5 sur 5, alors je me suis vidée sur ce divan de mes souffrances jusqu'à ce que j'ai pu manger à nouveau.

Q'une analyse soit Freudienne, Junguienne, ou de Fromm, le processus est toujours le même. La personne qui entre en cure se vide de ses pensées couchée sur le divan, et l'analyste ne fait que des petits commentaires courts et occasionnels de guide pour que la personne en cure remette de l'ordre dans ses idées et dans sa vie par elle même.

A aucun moment durant les sept années d'analyse, la psy a fait allusion à des concepts Freudians , où à des idées de psychanalyse telles que l'on peut les trouver dans des livres spécialisés.

Voila, ce que je peux apporter.

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Maitresse Rita
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Maitresse Rita »

J'ai lu récemment un texte sur le rôle de l'écoute en psychanalyse (début du texte), et la comparaison avec l'écoute en éducation (tout le reste).
Je vous copie colle le lien vers le doc.
http://www.barbier-rd.nom.fr/n.go.persp ... ecoute.pdf

Ce qui me parait pertinent là-dedans, c'est l'idée que le psychanalyste capte dans son propre inconscient une représentation de l'inconscient de la personne écoutée, en se faisant creux pour accueillir sa parole et que c'est à partir de là qu'il va offrir une réinterprétation de ce qu'il a entendu (en étant conscient qu'il s'agit juste d'une image et pas de la réalité de l'autre).

Et j'en conclu que de cette confrontation entre ce que la personne écoutée ressent, s'entend dire en parlant librement, et ce qu'elle comprend de l’interprétation du psy va naître une nouvelle vision des choses et de nouveaux liens avec ce qu'elle a vécu. Du coup, elle se détache de son ressenti dans l'instant parce que la parole fait tiers et permet d'accéder au symbolique.
"Donc l’idée est que l’existence, ce n’est pas vrai ou faux, ce n’est pas le fait d’être dans le réel ; l’existence, c’est une histoire qu’on se raconte vraiment, on y croit comme l’enfant qui joue au docteur ou à la maîtresse"(M. Vial)

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par arc-en-ciel »

Maïanna a écrit : Et j'en conclu que de cette confrontation entre ce que la personne écoutée ressent, s'entend dire en parlant librement, et ce qu'elle comprend de l’interprétation du psy va naître une nouvelle vision des choses et de nouveaux liens avec ce qu'elle a vécu. Du coup, elle se détache de son ressenti dans l'instant parce que la parole fait tiers et permet d'accéder au symbolique.
C'est parfaitement bien expliqué Maianna. C'est exactement ça.

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par lebereli »

Maïanna a écrit :Ce qui me parait pertinent là-dedans, c'est l'idée que le psychanalyste capte dans son propre inconscient une représentation de l'inconscient de la personne écoutée, en se faisant creux pour accueillir sa parole et que c'est à partir de là qu'il va offrir une réinterprétation de ce qu'il a entendu (en étant conscient qu'il s'agit juste d'une image et pas de la réalité de l'autre).

Et j'en conclu que de cette confrontation entre ce que la personne écoutée ressent, s'entend dire en parlant librement, et ce qu'elle comprend de l’interprétation du psy va naître une nouvelle vision des choses et de nouveaux liens avec ce qu'elle a vécu. Du coup, elle se détache de son ressenti dans l'instant parce que la parole fait tiers et permet d'accéder au symbolique.
Maianna, ce que tu décris là n'est pas propre à la psychanalyse mais à la profession même de psychologue, c'est l'essence de notre travail... Ce qui diffère sont les méthodes d'approche, les théories sous-jacentes et l'interprétation émise sur une problématique.

Anywhere a écrit :Personnellement, j'ai du mal avec la psychologie dite « scientifique » qui s'acharne parfois juste à démontrer les évidences ou encore à vouloir chiffrer ce qui… n'est pas chiffrable. Je me demande parfois aussi jusqu'où aussi on ne produit pas ce que l'on veut démontrer… Et certaines choses me paraissent souvent trop « superficielles ». Je me rappelle de certaines expériences qui me donnaient l'impression de redémontrer ce que la clinique avait validé pourtant depuis longtemps… Mais bon, parfois, être scientifique, cela passe par démontrer l'évidence… pourquoi pas… au risque de s'enfermer aussi avec cette scientificité…


Excuse moi, mais ton discours est le discours prototypique des "psychanalistes". As-tu réellement réfléchis à tes propos? T'es tu réellement questionné que les autres approches psychologiques?
A l'inverse de la psychanalyse, les autres approches en psychologie adoptent effectivement une approche scientifique pour pouvoir avoir un socle de connaissances communes et proposer ensuite des techniques de réadaptations efficaces par exemple...

Dis moi, quelles démarches appliques tu lors de ta participation à tes hypothèses diagnostiques?
Les données chiffrées servent à avoir des éléments de comparaison pour avoir des éléments de réponses à apporter tant au famille, qu'aux équipes et à la personne concernée par une évaluation psychométrique. Nous, les psychologues "scientifiques" nous nous appuyons sur ces données, sur nos observation et sur les entretiens menés pour avoir une hypothèse valide la plus fiable possible et ensuite proposer des pistes de travail adaptées. Il est évident qu'un chiffre brut seul ne signifie absolument rien du tout.
Par ailleurs, puisque tu juges l'utilisation de tests scientifiques exagérée, comment expliques tu que la France a eu à payer une amende sanctionnée par la communauté européenne pour la non application des tests psychométriques valides lors des diagnostics pour l'autisme?

Je trouve facile de dénigrer toutes les autres approches et de se centrer uniquement pour la sienne...

En ce qui me concerne, je juge que la psychanalyse et les autres courants sont vraiment complémentaires, mais que chacun à ses propres champ d'action et de compétences!! Il faut juste avoir l'humilité de le reconnaitre.
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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Le Ludoptère »

Bon, je viens de voir que y a eu de l'échange sur le sujet de la psychanalyse. Chic chic, je suis content \o/

@Arc-en-ciel

Alors, ouais, comme l'a fait remarqué Mamzelle Rose, c'est effectivement une vision analytique de la psychanalyse que je voulais élaborer dans ce sujet, et tu l'as parfaitement bien saisi dans des interventions ultérieures en citant ta propre expérience comme exemple. Et j'espère que l'on peut parler de psychanalyse même quand on n'a pas été psychanalysé. Tout comme je crois pouvoir parler du suicide sans m'être suicidé. (merci la petite métaphore glauque juste pour le lol)

En ouvrant cette discussion, mon but n'est pas de savoir si je vais faire ou non une psychanalyse, mais plutôt de savoir comment placer cette approche dans le motif des autres connaissances existantes. Essentiellement les connaissances scientifiques, puisqu'il parait que c'est la manière de parler du monde la plus répandue à l'heure actuelle.

Je me demandais, dans l'expérience que tu as eu, si tu savais quelle était l'école (je crois que c'est ce qu'on dit) de ton/ta psychanalyste ? Est-ce que ça a une influence ?

Tu parles aussi du rituel de la cure (même jour, même heure, même place, ...), de son importance, et, par contre, de la place "distante" de l'analyste. Est-ce que une autre personne, qui se serait faite passer pour psychanlyste, aurait eu le même effet ? Ce que je veux dire pâr là, ce que ses interventions semblent rares, les échanges peu fréquents. Certes, je veux bien croire que dans l'aménagement de la pièce, la position, la manière d'exprimer sa "compassion" comme tu le dis, il y a des traces de l'approche psychanalytique, mais je ne vois pas en quoi une telle pratique aurait besoin de tout le fatras conceptuel qui va avec.

Par exemple lorsque tu parles de ton rêve, est-ce que c'est important d'avoir des concepts psychanalytiques pour exprimer ce qui ressort de ton rêve. Apparemment, le simple fait que tu te dises qu'un rêve puisse avoir une interprétation utile en psychanalyse (je suppose que tu devais avoir ce genre de présupposés, non ?), et que celui-ci soit effectivement interprété par la psychanalyste, suffit pour te faire avancer sur ta cure.

@Lebereli

1) Toi qui a l'air calée sur le sujet, est-ce que tu saurais dire quand et comment s'opère la séparation entre psychanalyse et psychologie "scientifique" ou "classique" (je ne sais pas trop comment les appeler) ? Est-ce qu'il y a déjà des travaux appelés "psychologie" avant la psychanalyse ?

2) La recherche de justification "scientifique" de la psychologie n'est pas évidente. Les critères de scientificité sont durs à établir en psychologie (mais c'est aussi le cas dans pas mal d'autres disciplines dites "sciences molles") : reproductibilité, indépendance de l'observateur/mesure, etc. Je ne remet pas en cause la pertinence de la psychologie, je ne nie pas non plus l'effort de la psychologie d'être plus "scientifique" que la psychanalyse, je ne fais que relativiser un peu. (ou peut être que je me goure complètement)

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Re: Réflexion autour de la psychanalyse

Message par Maitresse Rita »

Hors-sujet
lebereli a écrit :Maianna, ce que tu décris là n'est pas propre à la psychanalyse mais à la profession même de psychologue, c'est l'essence de notre travail...
Ok. Alors je voudrais te poser une question à propos de l'écoute intropathique : si le psychologue/psychanalyste utilise son propre inconscient pour capter celui de l'autre et qu'il sent donc émerger en lui un évènement qui va lui permettre d'intervenir ensuite (c'est à dire que c'est plus intuitif que rationnel, si j'ai bien compris), comment fait-il pour ne pas se faire "bouffer de l'intérieur" par tout ce qu'il accueille en lui ? Parce que lorsqu'il m'arrive d'écouter comme ça, en faisant un creux en moi pour accueillir la parole de l'autre, ben j'ai une trouille pas possible que ça foute le bordel dans ma tête. J'écouterais plutôt avec un bon gros filtre de logique, histoire de bien laisser toutes les émotions sous cloche. Si la parole de l'autre fait émerger des trucs qu'on ne veut pas voir émerger, on en fait quoi après ?
Si tu as des bouquins à me conseiller là-dessus, je suis preneuse.

Merci pour ta réponse. :-)
"Donc l’idée est que l’existence, ce n’est pas vrai ou faux, ce n’est pas le fait d’être dans le réel ; l’existence, c’est une histoire qu’on se raconte vraiment, on y croit comme l’enfant qui joue au docteur ou à la maîtresse"(M. Vial)

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