Introjection et projection : mécanismes de défenses du Moi

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Coccinelle
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Introjection et projection : mécanismes de défenses du Moi

Message par Coccinelle »

Quelques définitions :
La projection :
« Une personne en proie à des pulsions, des pensées, des désirs qu'elle ne peut reconnaître pour siens utilise un mécanisme de défense essentiellement imaginaire : elle les déplace sur autrui. C'est ce que la psychanalyse nomme projection. Il s'agit de l'une de nos réactions archaïques, présentes dès les premiers stades du développement, que le moi ensuite intègre et met en œuvre pour se protéger. A priori normale, sinon nécessaire, la projection devient trouble psychique lorsqu'elle revient en boomerang sur son auteur sous forme de délire paranoïaque, phobies handicapantes ou jalousie extrême. »
Autre définition pas très différente mais formulée différement avec plus de détails.
«La projection désigne un mécanisme de défense introduit par Freud dans le langage de la psychanalyse.
Le terme est devenu très général en psychologie et en psychiatrie. Il désigne l'opération mentale (généralement inconsciente) par laquelle une personne place sur quelqu'un d'autre ses propres sentiments, dans le but de se sortir d'une situation émotionnelle vécue comme intolérable par elle. La personne n'a généralement pas conscience d'appliquer ce mécanisme, justement car elle n'accepte pas les sentiments, ou sensations, qu'elle "projette" sur l'autre. Il s'agit donc généralement de sentiments négatifs, ou en tous cas, perçus comme tels.
La projection peut apparaître aussi dans les cas de psychoses paranoïaque (délire paranoïaque) ou schizophrénique (hallucination, délire). Le "langage intérieur" du malade est alors identifié par celui-ci comme étant "une voix" venue du dehors, extérieur à lui-même. Il s'agit d'un mécanisme psychotique mettant en œuvre un processus primaire. »


L’identification projective :
« L' identification projective est en psychanalyse le fait de projeter sur un objet des caractéristiques du soi pour s'y reconnaître.
L'identification projective peut devenir un mécanisme de défense pathologique qui consiste à prendre possession de cet objet (qui peut être une personne) dans une tentative de contrôle et d'annihilation de cet objet dont les caractéristiques propres sont alors niées. »
Quelques données supplémentaires et bien expliquées sur l’identification projective : http://psychiatriinfirmiere.free.fr/inf ... ge/119.htm

L'introjection :
«L'introjection est un concept psychanalytique élaboré entre 1909 et 1912 par Sándor Ferenczi dans son article Transfert et introjection. L'introjection est un processus qui met en évidence le passage - fantasmatique - du dehors au dedans. Le concept est proche de celui d'identification et il est souvent opposé au mécanisme de projection1. »
« Pour Pierre SABOURIN, l'introjection est un processus psychique fondamental dans le développement de l'enfant, en relation avec les fantasmes d'incorporation, directement liés au départ avec ce qu'il ressent en premier de l'environnement, par la bouche et le toucher. Sigmund FREUD reprend en 1915 dans Pulsions et destins des pulsions et en 1916-1917 dans Deuil et mélancolie, cette notion introduite par Sandor FERENCZI. Karl ABRAHAM la développe ensuite dans sa description des étapes de la phase orale. C'est en concevant le fonctionnement de ce mécanisme que peuvent se comprendre de graves pathologies du narcissisme. »
source : http://www.leconflit.com/article-l-intr ... 26819.html

Ces termes sont au centre des mes interrogations actuelles, et je voulais vous faire part de mes questionnements, réflexions. J’ai pas mal lu ces derniers temps à ce sujet, les textes restent assez difficiles à comprendre pour ceux qui ne baignent pas dans la psychanalyse.
Mais je constate que dans ma vie courante, dans la constitution de ma personnalité et des mes défenses psychiques inconscientes, ces termes me parlent, ils m’évoquent quelque chose qui me semble fondamental au point de réflexion où je suis arrivée et de déconstruction de certains schémas familiaux dont je souhaite sortir. Si j’en parle ici c’est que je pense ne pas être la seule à me poser ce genre de question.


J’ai pu écrire et lire sur ce forum, des choses comme « je ne sais pas qui je suis », « suis-je le reflet de l’autre », « l’image qu’on me renvoie ne me correspond pas », « je ressens les attentes de l’autre, ce qu’il pense de moi, je m’y suis plié(e) si souvent que je m’y suis perdu(e) »….Au départ je croyais dur comme fer que je savais ce que ma famille pensait de moi, et que la plupart du temps ça ne me convenait pas. Puis en en discutant avec elle, elle me disait que non elle ne pensait pas cela de moi ou pas comme ça. Je suis une fille têtue, je me trompe rarement, j’ai donc pensé que j’avais raison, que c’était juste qu’elle ne se l’admettait pas. Puis je me suis alors posé alors la question différemment : ne serais-je pas entrain de projeter sur elle (ma famille, mes proches, mes amis) ce que je crains le plus (donc mes peurs), ce que je pense de moi sans même m’en rendre compte, peut-être ?

Des psy, Amalia si tu passes par là n’hésites pas à corriger si j’ai mal compris, pourraient peut-être m’aider à comprendre ces principes définies plus hauts.
Si je prends l’hypothèse que ce que pense ma famille de moi n’est pas le mal auquel je pense, c’est mes propres sentiments à mon égard que je projette sur eux ? Il en est de même pour les attentes implicites, ce que nous pensons que les autres attendent de nous sans même le dire, est-ce réellement une attente externe (de nos proches) ou interne (de nous même) ?

Quant à mes réflexions sur l’introjection si j’ai bien compris tout ce que j’ai pu lire et en schématisant un peu, il s’agit de prendre une caractéristique extérieure au moi provenant d’un autre (objet ou personne), et de s’attribuer cette caractéristique. Est-ce que l’effet barnum s’élabore sur ce procédé ? Mais de ce que j’ai lu il s’agirait surtout de prendre pour soi les qualités (donc sentiments positifs) d’un objet (personne, objet, animal) puis de s’y identifié. La complexité de ma question, qui j’espère sera suffisamment bien exposée pour être comprise, réside dans le fait que :
Si je pense que les gens pensent un truc sur moi (toujours pas en bien), je ne sais pas si je projette ou si ils le pensent vraiment, et ensuite je prends ce reproche non dit comme faisant réellement parti de moi.
Est-ce de l’introjection ou pas ? Parce qu’ensuite je pense réellement et consciemment que j’ai ce défaut.

Cette oscillation pour ce que je prends pour de la projection suivie d’une introjection, ne fait-elle pas partie tout simplement de l’élaboration de la personnalité ? Parce que dans ce cas le reproche qu’on me fait est en réalité un reproche que je me fais. C’est donc moi et moi seule qui aie une mauvaise estime de moi et personne d’autre que moi n’en est responsable (je caricature beaucoup).

En me posant ce genre de questions j’en arrive à douter fortement des mes intuitions, même si souvent j’ai raison parfois ce que je crois être une critique non dite est en fait ce que je pense de moi de façon inconsciente, mais pas toujours.
Le plus dur étant de démêler ce que je m’auto reproche de ce que les autres me reprochent réellement. La difficulté est aussi de trier parmi ces reproches réellement externes, ceux que je trouve justifiés et ceux que je trouve vides de sens, les défauts que je veux bien garder pour moi et ceux que je veux combattre.

J’en suis arrivée à un stade où je veux me défaire de la peur du jugement des autres et surtout celui de mes parents, mais je ne sais plus si c’est bien eux qui ont pensé tout cela de moi. Mes pistes de réflexions pourront peut-être aider certains qui se posent ce genre de question, qui sont en colère.

Ceci étant dit, se libérer de ce que pense de nous ceux qu’on aime afin d’être soi même, c’est aussi avancer dans la quête de ce qu’on veut et de ce qu’on pense de nous. Après quand notre intuition nous dit que là, la personne est malveillante malgré des propos contradictoires à cette intuition puis que par la suite notre intuition s’avère réelle, ça fait mal surtout quand nous aimons cette personne, mais au moins dans ce cas précis on sait que non ce n’est pas notre inconscient qui nous trouve naze, mais c’est bien réel, ce qui fait moins mal que quand ça vient de l’intérieur.

Surtout n’hésitez pas à élargir le débat et à y participer, le but n’étant pas de dire des choses personnelles trop précises mais tenter d’avancer dans notre quête intérieure.
Tout ça pour dire que il est nécessaire de réfléchir aux reproches projetés sont-ils les nôtres, ou sont-ils réellement ceux de notre entourage ? Et aussi parmi ces reproches faits déblayer ceux qui sont réellement appuyés sur des faits (et non une projection faites de notre entourage sur nous), trier ceux qu’on veut combattre de ceux qu’on peut garder.

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amalia
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Re: Introjection et projection : mécanismes de défenses du M

Message par amalia »

en gros, tu as bien analysé ;

ensuite, cela reste un cadre théorique qui n'est pas le mien, et donc ça me prendra un peu plus de temps pour te répondre ;

dans mon cadre théorique, on va parler de schéma profond de personnalité (par ex. une personne qui a absolument besoin de l'approbation des autres) qui va être activé dans certaines situations : faire un choix par exemple ; la personne risque de choisir ce que dit son voisin, puis plus tard, sentir plus ou moins consciemment que ce n'était pas son choix, s'en vouloir et désigner son voisin comme "coupable". Ca peut activer des "pensées automatiques" : "mon voisin m'a encore imposé son choix, il ne me respecte pas" et ces pensées peuvent être déformées par des distorsions cognitives : "c'est toujours moi qui cède aux autres, je leur fait toujours plaisir, il n'y a personne jamais qui pense à moi, ...personne ne m'aime en fait" soit des pensées extremes, qui au bout du compte sont déconnectées de la réalité et de l'intention de la personne.

en général, ce type de fonctionnement nous permet de réagir au quotidien, rapidement ; mais sous l'effet d'émotions fortes, les pensées automatiques vont être fortement déformées par les distorsions cognitives ;

c'est le repérage de tes émotions qui peut t'indiquer à quel moment tu es plus à risque de "te tromper" ;

tout le monde fonctionne comme ça, avec des sensibilités plus ou moins fortes ; les schémas (3 - 4 par ersonne en général) sont propres à chacun ainsi que le type de distorsions cognitives que nous utilisons ;

en général, on peut superposer les distorsions cognitives aux mécanismes de défense freudien, mais pas toujours ; l'identification projective ne trouve pas d'équivalent et je l'utilise tel quel..c'est le cauchemar des psys..

j'espère que j'ai un peu répondu à ta question
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Re: Introjection et projection : mécanismes de défenses du M

Message par Zyghna »

En un sens, le fait que le reproche vienne de tes proches ou d'une projection n'est pas le plus important. Ce qui l'est plus c'est l'impact que cela a sur toi.
Pourquoi est-ce que ça te touche? Je pense que c'est surtout sur cette notion qu'il faut travailler.

Je rejoins Amalia sur le fait que les émotions soient un élément clé de cette introspection parce que quand ça déclenche quelque chose chez nous c'est qu'il y a une piste à creuser derrière, quelque chose qui fait sens pour nous. Et c'est seulement en l'identifiant qu'on peut espérer passer à autre chose.

C'est marrant, parce qu'en lisant les définitions de la projection, ce n'est pas un mécanisme de défense du moi que je vois, mais un mécanisme d'attaque du moi. La défense n'est pas contre les autres, c'est contre soi qu'on se défend dans ce cas.

Quant aux parents (et frères et soeurs), ce ne sont pas les mieux placés pour nous comprendre parce qu'ils sont le plus souvent figés sur une image de nous qui n'a pas évoluée, voire qu'ils ont construite de toute pièce et qu'ils nous ont forcé à adopter.
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Pour avoir un retour sur image, mieux vaut t'adresser à des personnes qui ne te connaissent pas depuis ton enfance. Mari, collègues, amis, psy... bref des personnes avec lesquelles tu n'es pas bloquée dans un schéma de pensée figé.
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Néoplume
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Re: Introjection et projection : mécanismes de défenses du M

Message par Néoplume »

Article de Martin Winckler qui résume très bien ce que sont les projections (pas trop compliqué que j'avais repris dans un article pro).



Qu’est-ce qu’une projection psychologique ?
"Odyssée", France Inter, 11 mars 2003
Article du 9 février 2005
Le mot « projection », quand on le dit isolément, fait penser à une séance de cinéma : on s’assoit dans la salle, la lumière s’éteint, le rideau s’ouvre, un pinceau de lumière va baigner l’écran et le film commence. Eh bien, la projection psychologique, c’est la même chose, avec quelques petites variantes : la salle obscure, c’est notre cerveau, la toile blanche de l’écran, c’est une personne qui nous fait face ; et le film, ce sont les images que nous avons dans notre inconscient.

On « projette » sur quelqu’un quand on lui attribue des qualités, des défauts, des intentions qu’il n’a pas en réalité. C’est un phénomène banal, presque quotidien : votre chef de service fait la gueule ce matin au moment où vous arrivez. Vous attribuez cette grise mine au fait d’avoir quitté le bureau hier avec une demi-heure d’avance, et vous l’entendez mentalement penser : « Tu vas voir, mon vieux, je t’aurai. » Ou encore, votre fille rentre du lycée en pleurant et se précipite dans sa chambre en claquant les portes ; vous vous dites qu’elle a raté le devoir de maths (ou de français) qu’elle devait faire en classe ce matin et qui vous turlupinait depuis plusieurs jours car vous aussi vous étiez nul en maths et en français à son âge.

En réalité, vous avez tout faux : votre chef de service venait d’apprendre que le carburateur de sa voiture devait être changé ; quant à votre fille, son devoir de français (ou de maths) a été repoussé d’une semaine mais elle vient d’apprendre que sa meilleure copine a couché il y a six mois avec son copain à elle. Autrement dit : une projection psychologique, ça consiste bien à se faire du cinéma, mais avec un scénario maison, et en faisant jouer à ceux qui nous entourent les rôles que nous leur écrivons sans nous en rendre compte.

C’est dire que la projection psychologique est le moyen le plus sûr de se fourrer le doigt dans l’œil. La personne objet de la projection peut bien sûr être étrangère à votre entourage ; il est sain de ne pas aduler ceux qui veulent se faire passer pour des stars, mais la colère, la méfiance, l'agressivité irrationnelle que l’on éprouve parfois pour un personnage public sont toujours suspectes d’être le résultat d’une projection. Car la projection, c’est une manière d’habiller- je devrais dire, de travestir - une personne avec qui nous nous trouvons d’étranges points communs et que nous chargeons de sentiments coupables dont nous ne voulons pas admettre la présence en nous-mêmes.

Plus ces sentiments sont puissants, plus la projection est forte, et plus l’agressivité croît en conséquence. Par exemple, au hasard, lorsque certains auditeurs attribuent à l’auteur d’une chronique de trois minutes sur France Inter des pouvoirs considérables comme celui de transformer à lui tout seul leurs enfants en consommateurs effrénés de cannabis et de séries télévisées en version originale, ça, c’est une pure projection. Surtout quand on sait que le type en question a un contrat renouvelable tous les trois mois et fait ses chroniques de chez lui en pantoufles...

Les conséquences sociales les plus extrêmes des phénomènes de projection sont la chasse aux sorcières, la censure, et la guerre. Un groupe humain accuse un autre groupe humain de vouloir le dominer ou l’agresser. Et, sans attendre d’en avoir la moindre preuve, il cherche à le dominer ou à l’éliminer à titre soi-disant « préventif ». C’est l’inquisiteur ou le censeur qui, torturé par ses propres fantasmes ou frustrations sexuelles, reproche les pires turpitudes à Madame Bovary de Flaubert, à La Religieuse de Jacques Rivette, à la Dernière tentation du Christ de Scorcese, ou à n’importe quelle émission de télévision où l’on prononce le mot sexe. Et ne parlons pas du politicien qui en accuse un autre de vouloir éradiquer la planète à coups d’armes de destruction massive.

Les projections, qui illustrent parfaitement le sage proverbe enfantin « c’est çui qui l’dit qui y est » sont utilisées comme des armes redoutables, quotidiennement, par des individus moins puissants mais tout aussi nocifs que les grands de ce monde et qui nous pourrissent la vie j’ai nommé : les manipulateurs. Qu’est-ce qu’un manipulateur, comment le reconnaître et comment lui échapper ?

Martin WINCKLER
Pour ceux qui ne connaitrait pas Martin WINCKLER http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Winckler
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melanie
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Bren
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Re: Introjection et projection : mécanismes de défenses du Moi

Message par Bren »

Salut !

Tous ces sujets m'intéressent au plus haut point.
Je n'aurais pas énormément de choses à apporter concrètement, étant moi-même dans une période d'introspection qui a besoin de décanter, notamment.

Juste, petite suggestion sur le phénomène d'identification projective.

Vous recensez pas mal d'exemples sur l'identification projective de ce qui est vécu comme négatif. De même, je trouvais important d'écrire aussi sur l'identification projective "positive", phénomène pouvant être + fourbe et moins évident à déceler, peut-être...
Je vois notamment deux cas.

L'un, + évident, serait de projeter positivement ce que nous ne nous croyons pas capables d'être ou de faire consciemment, sur quelqu'un qui semble en avoir les capacités. On tombe donc dans une forme d'admiration projective, expression de notre besoin de réalisation enfoui ?
Ce qui peut mettre mal à l'aise, par exemple, l'entourage (i.e. si c'est un ado adulant une star, ce qui impliquerait par exemple une absence d'investissement dans la vie directe de l'ado), voire la personne concernée si celle-ci est proche du projecteur... puisqu'elle aurait la sensation d'être prise pour quelque chose de "trop important", voire d'être un objet.

Ensuite, je vois un autre cas, qui pourrait finalement s'apparenter à une projection d'identification négative en définitive.
Un projecteur voit chez lui des choses "positives" et, par exemple, cherche ses qualités ou se cherche en quelqu'un d'autre. Il y a là une projection d'identification "positive", non ? Ce qui n'a peut-être rien à voir au niveau de la source du phénomène avec la projection d'identification négative, il me semble.
Bon, en fait, on pourrait considérer que ce n'est pas de la projection, puisqu'il n'y a pas méconnaissance de ses pensées. Quoi que, puisque le fond de la raison de vouloir se projeter en quelqu'un est peut-être méconnu de la personne.
Surtout que tout ça flirte avec le concept "d'avoir des atomes crochus". Comment différencier ?
Considérons maintenant que la personne a trouvé un "point commun important". Pour que cela fasse sens, car le seul point ne peut définir un terrain d'entente assez large qui permettrait de se sentir "sur la même longueur d'ondes", elle extrapole ce point commun pour le raccrocher à d'autres idées/émotions constatées chez la personne, ou "probables", ce qui implique ensuite une impression de congruence chez l'autre qui ferait écho chez le projecteur. Ne serions-nous pas dans un doublage de la projection d'identification positive ?
Ou bien en réalité, ne commence-t-elle vraiment qu'à ce stade ?
Pour aller + loin, il s'avère que par ce "bricolage de projection positive", le projecteur en recherche de liens avec l'autre s'aperçoive forcément un beau jour que ses projections étaient infondées. Par exemple, notamment, les liens qu'il aurait pu trouver entre plusieurs idées/émotions chez l'autre, n'existent en réalité pas comme il l'avait imaginé.
Il peut donc se retrouver dans une sorte de projection d'identification négative, là, où il estime avec déception l'autre, voire dédain, car sa construction s'écroule et il y a un sentiment de vanité, d'absurdité, qui en découle. Sentiments pouvant être à la source de toute cette construction.

De plus, je crois qu'il ne faut pas oublier que, dans tout ce schmilblick psychologique, il peut aussi y avoir des facteurs "simples" qui se rajoutent.
Par exemple, dans une projection d'identification négative, on peut en sus avoir vraiment peur de l'autre pour des raisons factuelles, ou liées à des traumas indépendants de notre vision de nous-même.
Je veux écrire par là que les deux (ou trois...) phénomènes ne s'excluent pas nécessairement, ce qui rend tout ça très complexe à décortiquer, parfois.
M'enfin, je pense avoir été clair sur ce dernier point.

Voilà, qu'en pensez-vous ? Ai-je des idées fausses sur certains cas et/ou certains mécanismes ?

J'espère avoir été assez clair. J'ai conscience que je condense pas mal. C'est ce que je préfère... mais n'hésitez pas s'il y a nécessité de développement, évidemment.

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