Tyran intérieur n°2 : le policier

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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sanders
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Re: Tyran intérieur n°2 : le policier

Message par sanders »

Ben dis donc " à l'arrache" :-o ... merci Sofifonfec ... d'une nulle ... en anglais :-)
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Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

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Kayeza
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Re: Tyran intérieur n°2 : le policier

Message par Kayeza »

Merci Sofi et merci Sanders pour Gotlib - la tête de Super Dupont, ça serait pas un super truc pour couper la chique au tyran intérieur et lui ôter toute crédibilité ?
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Nyx
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Re: Tyran intérieur n°2 : le policier

Message par Nyx »

J'ai lu un livre qui parle de ça, je ne sais pas si il est référencé ici parce qu'il parle des "neurodroitiers" donc pas vraiment basé sur des faits réels mais je l'ai trouvé génial: "Je pense trop" de C. Petitcollin.
Si on oublie le côté "cerveau droit" le reste n'est pas à jeter et elle explique justement comment se débarrasser de son tyran intérieur.
Je dois dire que ça m'a bien aidée, déjà j'ai compris à quel point ce tyran était toxique et illogique, c'est lui qui me poussait à me détester. Donc quand je me concentre dessus j'arrive à m'accepter, à valider mes réussites et à relativiser mes échecs mais c'est tout un entrainement car on a vécu avec tellement de temps qu'il revient automatiquement nous engueuler à la moindre petite imperfection. Quand il revient à voix haute je m'en rends compte directement et je lui dis fermement d'aller se faire ***** un oeuf.
Quand je dis "à voix haute" c'est par exemple quand je suis toute seule et que je marmonne "mince mais pourquoi j'ai fait ça? ah la la mais c'est pas possible une empotée pareille…"
Mais je n'ai pas assez d'entrainement, je viens de pleurnicher pendant 10 minutes parce que je ne supportais pas l'idée de n'être que moi. Je ne supporte pas l'idée que mes défauts viennent en pâtir sur la vie des autres: je suis narcoleptique donc parfois je m'endors devant un film alors je demande à mon copain de remettre en arrière ou je lui dis "pause je fais une sieste" etc. ou alors parce que je suis "allergique" au sport et aux efforts physiques, je ne compte pas le nombre de fois où on m'a aidée à contrecoeur parce que je ne pouvais pas me débrouiller toute seule par exemple une valise dans les escaliers etc. Je ne supporte pas de dépendre des autres et le fait qu'ils soient obligés de s'adapter à mes imperfections. Alors que moi j'estime être obligée de m'adapter à eux c'est complètement illogique mais pendant un instant le tyran a vraiment réussi à me faire croire que je ne méritais pas qu'on s'adapte à moi etc. C'est pour ça aussi que je déteste qu'on m'aide: je ne supporte pas d'être redevable parce que quand j'aide un autre c'est gratuit et quand c'est un autre qui m'aide par contre, je me sens presque redevable à vie…
Vraiment pas logique.

Enfin voilà un exemple qui montre bien à quel point le tyran peut nous donner une vision déformée et complètement incohérente sans même que l'on s'en aperçoive.
Alors au risque de passer pour une folle je me suis créé un nouveau personnage, une entité constituée d'amour inconditionnel qui me rappelle à la raison quand je me mets à me détester. Elle me rappelle que non je ne suis pas un petit tas de défaut ambulant et que j'ai des tonnes de qualités que plein d'autres n'ont pas.
Si je l'écoute j'arrive à me voir différemment, plus à travers les yeux du tyran, mais à travers les siens, ou plutôt les miens. En fait je me regarde comme j'aurais moi-même regardé un quelconque inconnu, vu que je suis gentille avec les autres et que je leur pardonne tout, quand j'arrive à me mettre dans cet état d'esprit je suis capable pendant un instant de tout me pardonner et de m'aimer de façon inconditionnelle.

La première fois que ça m'est arrivé j'ai eu l'impression de tomber de 50 étages: Mais p*naise comment j'ai pu être aussi méchante avec moi même alors que je n'ai rien fait de mal! Comment quelqu'un qui est capable d'autant de gentillesse, de compréhension et de générosité envers son entourage a pu être aussi cruelle?
Sur le coup j'ai ressenti la plus grande culpabilité de tous les temps: comment avais-je être pu aussi dure, pendant tout ce temps, alors que je me laissais torturer sans broncher (c'est peut être difficile à comprendre parce qu'il y a deux moi dans la phrase: le bourreau et la victime).
J'ai vu à la fois le tyran, et la partie torturée, comme si j'étais spectatrice de la scène, alors immédiatement j'ai ressenti énormément de compassion pour la partie "victime", avec mon instinct de sauveur j'ai voulu lui venir en aide.
Je me suis rendue compte que j'avais vécu un véritable syndrome de Stockholm avec moi-même.
(ça me fait toujours rire quand je dis ça ^^)
Donc c'est là que j'ai transformé ce sentiment en personnage histoire d'y avoir accès sans trop de difficultés.

Me retrouver dans cet état là de totale acceptation de soi et d'amour propre inconditionnel a été un énorme pas en avant et m'a permis d'entamer la reconstruction de mon ego.
Mais évidemment si c'était si simple ça se saurait: il y a un vrai travail à faire derrière.
Parce qu'on est tellement habitués à se crier dessus qu'on retombe inconsciemment dans le shéma victime/bourreau.
En fait - je voudrais préciser à nouveau que je ne suis pas folle - j'ai l'impression d'incarner ces personnages. Quand je suis celle qui aime et qui pardonne je vois ce qu'il faut pour m'accepter, mais sinon même si je sais que le personnage existe je ne pense même pas à l' "appeler". Et quand je l'imagine, je suis toujours en mode victime de Stockholm donc je refuse presque son aide et c'est seulement quand je fais l'effort de l'écouter que j'arrive à nouveau à voir clairement.
Là, et seulement là, je me rends compte à quel point le tyran n'a aucune logique et il perd toute sa crédibilité.

Je pense qu'à force ça va finir par rentrer, il faut essayer de graver quelque part dans sa tête "attention, ne te laisse pas manipuler par le méchant tyran et fais confiance au gentil" parce que quand on est en mode victime on ne veut même pas faire confiance au gentil personnage, on a la "flemme" parce qu'on pense mériter ce traitement mais si on se force, parce qu'on sait qu'il faut le faire, après ça marche ^^

Bon alors j'espère qu'au moins une personne ici a compris ce que je viens d'écrire parce que plus je décris l'intérieur de ma tête et plus je parle comme si on était dans ma tête justement !
N'hésitez pas à demander une vulgarisation si besoin ^^

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Kayeza
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Re: Tyran intérieur n°2 : le policier

Message par Kayeza »

Pour moi, c'est non seulement très clair mais aussi très éclairant. Merci pour ces détails !
Je comprends tout à fait cette contradiction entre la gentillesse qu'on peut avoir pour les autres et la dureté qu'on a pour soi. Je vais essayer le coup du personnage bienveillant, ça me paraît être une bonne piste.
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Re: Tyran intérieur n°2 : le policier

Message par TourneLune »

Nyx, si ce livre a pu t'aider et que tu as pu développer tes propres idées et opinions tant mieux, mais c'est quand même un gros blougui boulga de n'importe quoi qui mélange tout.
Il est effectivement répertorié ici (http://adulte-surdoue.fr/livres-article ... -t249.html) , pas en bien et pas que pour les histoires de neurodroitiers. C'est un ramassis d'approximations du début à la fin, avec certains passages qui sont par contre quasi du JSF recopié quasi texto. Pour donner un truc qui résume bien, il y a 2 livres sur les enfants indigo dans la bibliographie, c'est dire......

Après, si il a pu te permettre d'avancer et d'aller plus loin, tant mieux pour toi et bravo, c'était pas facile (trouver un truc utile dans ce livre, hein!):D :D

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Re: Tyran intérieur n°2 : le policier

Message par fake_empire »

Nyx, je comprend tout à fait ce que tu écris, je fonctionne un peu de la même façon. A la différence que l'évolution de mon comportement a été, je crois, plus progressive. J'ai bien sûr pris conscience que le tyran impitoyable qui régissait mes actes agissait finalement plus comme un frein à ma réussite, et de cette manière s'auto-cultivait, un cercle vicieux quoi. Par contre, si tu "sépares" tes dialogues intérieurs en une sorte de dualité schizophrène (même si je conçois que c'est une manière d'illustrer plus schématiquement), j'ai toujours essayé de ne pas séparer mes "personnalités" d'une manière aussi simpliste (un truc que j'ai appris en lisant "Le Loup de Steppes", d'Hermann Hesse, mais ça c'est autre chose). Pour en revenir où j'en étais disons que même après cette prise de conscience, et même après la confirmation par mon entourage, j'ai refusé de baisser mon niveau d'exigence si vite, je restais persuader que le contraire aurait été un abandon. J'étais conscient que les autres ne fonctionnaient pas pareil, mais je ne pouvais arrêter de me dire que c'était eux qui avaient tort (je le pense toujours un peu d'ailleurs, même si heureusement ma façon de voir les choses a un peu évoluée).
J'ai fini par comme toi, laisser un peu de place au fond de moi à un regard un petit peu plus "bienveillant", que j'essaye de consulter lorsque je me torture par trop de perfectionnisme stérile. Non pas que je donne raison à une sorte de "moi" sous ganja qui me suggérerait de profiter de la vie et d'arrêter de penser, mais plutôt de me rappeler ce regard indulgent, aimant dont je peux faire preuve envers les autres. Finalement, j'essaye de me prendre en compte plus globalement, de faire en sorte que mes idéaux soient moins à géométrie variable (se torturer soi même parce qu'on n'est pas assez bon avec les autres c'est totalement absurde), de garder mon auto-critique tout en m'assurant d'en faire quelque chose d'efficace en ne la laissant pas me détruire.
En fait, je vois presque ça comme un perfectionnisme ultime : ne pas être trop perfectionniste.
"Brillant éclat, dans l'effroi de la tempête, enveloppé à jamais de ténèbres."

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