ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Zyghna
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par Zyghna »

C'est juste le terme "intelligence émotionnelle" qui n'est pas adéquat ici. Comme dit plus haut, ça ne sert à rien de subdiviser l'intelligence. Ce n'est pas pour rien non plus que dans les test est retenue la notion de QE, donc quotient. Après le cerveau fait des choses qui me laisse impressionnée (cf les émissions sur les épaules de Darwin en ce moment, un long cycle de 15 émissions là dessus).
Mais bon j'ai toujours eu horreur des subdivisions et des hyper spécialités, je ne nie pas leur intérêt, mais je trouve que l'information se retrouve noyée, et qu'il est très difficile de trouver des passerelles de communication par la suite.

Par contre je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on ne puisse pas impacter ses émotions de base, c'est faux. A partir du moment où l'on a conscience de son émotion, on peut la briser, voir l'anticiper et l'empêcher de survenir. Et il ne faut jamais sous-estimer le cerveau qui nous fait ressentir des choses qui n'existent pas!
Cette étude où on prévient les personnes qu'elles vont recevoir une douleur plus forte que la précédente alors que celle-ci est moindre et qui la ressentent pourtant plus vive. Ce n'est pas parce qu'on se détache d'une émotion qu'on perd en intelligence ou qu'on devient moins humain.
Il faudrait peut être plus parler de gestion de l'émotion par l'intelligence (et encore si un jour on arrive exactement par savoir ce qu'on entend par intelligence. Tant que le postulat de base n'est pas nettement définit, les définitions périphériques pourront s'étaler).


Edit pour Bebel: ressentir les émotions des autres et les prendre à son compte, c'est de la sympathie. Ton explication montre bien la différence entre sympathie et empathie ^^
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Mercure
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par Mercure »

bebel a écrit :Personnellement, je possède cette faculté de dédoublement qui fait que quand je suis pris par exemple de colère, je me vois en colère et suis capable de me contrôler en grande partie. Ce contrôle implique que dans les pires moments, je peux en général m'abstenir de dire ou de faire des choses qui dépassent ma pensée. C'est la raison pour laquelle je prête une attention démesurée aux paroles, ayant du mal à concevoir que ce qu'on dit de correspond pas au fond de sa pensée (par ex. j'ai du mal à concevoir que "J'en ai marre de toi" puisse être dit sous le coup de la colère et ne pas refléter le sentiment de la personne au calme).
Itou, sauf que je pourrais parler de triplement voire davantage ! :shock: comme dans la pub Allianz :lol:
Schizophrénie ? :saoul:

Je connais également des occasions où malgré ce dédoublement, je me laisse aller à des actions colériques, telles que claquer la porte ou casser un objet. Dans ces cas, je prends la décision de me laisser aller et j'ai l'impression de jouer la comédie, sachant que j'aurais très bien pu m'abstenir.
Que je m'emporte ou pas, j'ai toujours une partie de moi qui joue les observateurs sarcastiques, posant des questions désagréables sur mes réelles motivations... :violent1:
Si j'arrive à assez bien à contrôler mes émotions, je suis très mauvais pour celles des autres. Je ressens très bien les émotions négatives des autres et je les absorbe comme une éponge. Remonter le moral d'une personne m'est très difficile dans la mesure où mon moral va immédiatement suivre la même pente.
Je perçois aussi très fort les émotions négatives des autres mais, profitant de ma longue expérience en la matière... je peux essayer de leur venir en aide. Ce qui me détruit, ce sont les mauvaises nouvelles aux infos sur lesquelles je ne me sens aucune prise. Le cri de douleur de toutes ces familles brisées, que j'entends/ ressens, me plonge dans le désespoir pendant un temps. Empathie - sympathie c'est parfois un fardeau lourd à porter ! :angel4:

bebel
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par bebel »

@Zyghna: en effet, j'ai été amené, grâce au post de rhutenoise, à distinguer l'empathie de la sympathie.

Je soutiens cependant qu'on ne peut pas impacter ses émotions de base. On peut juste les réguler une fois qu'elles sont survenues.

Nos émotions sont générées soit par son intellect, soit par des stimuli extérieurs. Dans le premier cas, on peut les prévenir en dirigeant son intellect dans la bonne direction.

Une fois qu'une émotion est ressentie, on peut également mettre en oeuvre son intellect pour la réguler. Mais l'émotion de base ne change pas. Une personne qui a peur des chiens parce qu'elle a été mordue enfant éprouvera toujours une émotion négative à la vue d'un chien. Par contre, elle peut réussir à rationaliser et vaincre sa peur, au point parfois que cette phobie soit invisible.

Quand on est hypersensible, on le reste. On peut juste atténuer les effets de cette hypersensibilité.

En fait, il existe certainement une forte corrélation entre la mémoire émotionnelle, imprimée en dur et qui se développe dès avant le cerveau rationnel, et l'inconscient.

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TourneLune
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par TourneLune »

L'erreur, c'est pas justement de séparer raison/émotions?
On se rend compte justement que l'intelligence purement intellectuelle n'existe pas, que l'emotionnel est forcément impacté aussi.

Moi quand on me parle de 2 cerveaux, quand on me parle de QE qui serait plus fort que le QI, bref quand on faut du neuf avec du vieux, j'ai surtout l'impression qu'on me prend pour une conne...(je parle pas pour vous mais pour les inventeurs de ces concepts.) ça veut pas dire que les idées de fond n'ont aucun intérêt mais le "packaging" est pour moi une tromperie pour vendre, rien de plus.
Et c'est dommage, parce qu'aborder les choses en biaisant le rapport de confiance, ça donne pas envie.

Intelligence émotionnelle est pour moi un terme pourri, à mettre avec les notions de cerveaux droits et compagnie.
L'opposition raison/passion est vieille comme le monde et la grande découverte autour de la douance, c'est que loin d'être opposées, elles sont indissociables.

En ce qui concerne les images de misère à la télé, je ne saurais que te conseiller de l'éteindre. Le pire stress est celui contre lequel on ne peut rien et on est dans ce cas. Normalement, on est censé pouvoir ce défendre contre ce genre d'agression et le fait de ne pas y arriver peut être le signe de quelque chose d'important.
Je crois vraiment que l'intelligence apporte à la fois la capacité de ressentir et à la fois la capacité à gérer. Sauf que parfois ça marche pas ( dans les 2 sens ) et il peut être intéressant de travailler dessus.

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Zyghna
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par Zyghna »

Question de vécu différent sans doute: la personne mordue par un chien peut très bien relativiser la chose et s'en défaire totalement. Un souvenir peut être détaché de l'émotion initial, surtout si d'autres émotions le remplace. Ce n'est pas masquer l'émotion, c'est modifier son élément déclencheur.
Le reflex de la cloche de Pavlof n'est autre que ça: association émotion/souvenir. Si tu changes l'élément déclencheur, l'émotion associée finie par disparaître, remplacée par autre chose. Le travail sur les émotions existe, et ce n'est pas automatiquement du refoulement.
Le travail sur les émotions est important: privilégier les sentiments positifs au détriment des négatifs. Ce n'est pas du refoulement non plus, ça ne te retombera pas de dessus par la suite. C'est l'état d'esprit qui joue sur ta perception des choses: une personne déprimée n'est plus capable de percevoir les côtés bénéfiques ni de se décentrer. Et le contraire est possible mais demande plus de travail.

En ce qui concerne l'hyperémotivité, ce n'est pas un souci en soi. Ce qui l'est c'est d'accorder trop de place aux émotions négatives. On remarquera d'ailleurs que les témoignages parlent rarement d'un trop plein d'amour...
Comme l'a dit Melle Rose dans son post sur l'empathie, dans notre société, les personnes ne savent être positives, se plaignent constamment de ce qui ne va pas au lieu de voir ce qui va.
Donc si intelligence émotionnelle il devait y avoir, l'intelligence serait de l'appliquer à bon escient... sur soi en premier lieu.
Les émotions sont l'expression de notre conscient/inconscient. Il faut trouver le juste équilibre entre une intellectualisation à outrance et une domination des émotions. Tout compartimenter, tout nommer est plus souvent une barrière à la compréhension, car les mots limitent: même s'ils sont nécessaire à la compréhension, ils sont souvent source de conflit. Bref préférer une définition large est souvent moins restrictive qu'un terme comme "intelligence émotionnelle".

Je rejoins TourneLune là dessus: arrêtons de vouloir tout mettre dans des cases séparées. On a fait ça avec le corps et l'âme, on voit ce que ça a donné...
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bebel
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par bebel »

Au contraire, l'intelligence émotionnelle repose sur le principe physiologique que tout stimulus est transmis en parallèle aux centres émotionnels et rationnels de notre cerveau et est ensuite traité par un dialogue (et parfois un rapport de force) entre les deux. Il en découle que l'intellect pur n'existe pas et que l'obsession de la philosophie pendant des siècles de dissocier raison et émotions e fait pas de sens.

Je ressens très fortement ce lien chez moi. J'ai des goûts que beaucoup peuvent trouver élitistes parce que j'ai un minimum d'exigence intellectuelle sur ce qui me procure des émotions. D'un autre côté, j'ai toujours réfuté le qualificatif d'intellectuel car je n'arrive à m'intéresser qu'à ce qui me procure des émotions fortes, ce qui laisse de côté un pan énorme du domaine intellectuel.

bebel
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Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par bebel »

Zyghna, je parlais d'une personne qui a peur des chiens depuis avoir été mordue. J'impliquais un traumatisme, une empreinte émotionnelle faite à ce moment. Bien sur, on peut se faire mordre sans en ressentir un trauma.

Fraises

Re: ce que l'on nomme intelligence émotionnelle...

Message par Fraises »

Je suis votre débat depuis hier, j'ai préparé une petite réponse, mais pas eu le temps de la finir. Je reprends.

J'ai beaucoup apprécié les posts de TourneLune sur le sujet (les deux assez longs). Bien-sûr, pour moi l'intelligence est un outil. Il pourrait être au service du bon comme du très mauvais...

Sinon, pour revenir à émotions / intellect / raison , j'avais lu , il y a très très longtemps, le livre d'Antonio Damasio (chercheur en neurosciences) : L'erreur de Descartes, la raison des émotions, qui parle justement, selon le cas clinique qu'il avait étudié à l'époque, du rôle des émotions dans la pensée et la raison. Recherche très intéressante qui montre bien le lien étroit entre la pensée et les émotions. Malheureusement je n'ai plus le livre sous la main afin de mettre un petit extrait, mais j'essayerai de le retrouver dans mes archives (enfin mes cartons).
(Le livre est sorti en 1995 chez Odile Jacob).

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