La Parentalité

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Bonsoir tous,
Bonsoir coccinelle,

Je viens de lire ton post ! Merci de ce témoignage touchant...
Je partage avec toi des traits communs concernant l'éducation : maternage intensif, etc.
Je voulais juste rebondir rapidement sur ce que tu dis à propos de la grossesse et cet idéal comme quoi : la femme enceinte est épanouie forcément !!!
Je crois qu'en partie c'est un mythe.
Ma grossesse a été liée à une énorme fatigue + un blocage sacro-iliaque qui me rendait les nuits pénibles, je ne pouvais plus tourner dans le lit, une jambe et la hanche étaient bloquées + une névralgie intercostale, etc.
Bref, ma grossesse n'a pas été tout repos... Mais bon, je ne le prenais pas mal. Je faisais avec. Une sage-femme à la maternité, lors d'une visite où j'ai été très fatiguée, m'a dit : "oui , on abreuve les femmes enceintes de l'idée que la grossesse c'est tout bonheur, mais une grossesse ça fatigue, et c'est normal madame que vous soyez fatiguée..".
Il y a beaucoup de lieux communs et stéréotypes autour de la grossesse et la maternité... Genre les trucs qu'on voit dans les magazines pour femmes , futures mamans.. , des clichés !

@Fabs, concernant ce que tu dis sur ton vécu dans les derniers posts, je vis presque les mêmes choses, sous forme différente... d'autant plus que j'ai eu un séisme important dans ma vie compte tenu de ma vie en France sans ma famille que je n'ai pas vue depuis 10 ans. J'ai la sensation qu'un glissement identitaire s'est produit. Comment me situer dans tout cela vis-à-vis de ma fille ? Je ne peux pas par exemple lui parler dans ma langue maternelle.. que je sens "morte" dans ma tête mais vivante dans un souvenir lointain qui ne peut plus être dans mon présent.

La question du "sens" me préoccupe jour et nuit d'autant que j'ai été le moteur principal dans la décision de faire un enfant...
Portant en moi des souffrances, je savais d'emblée et depuis les premières semaines de ma grossesse, que je ne pourrais pas lui épargner une part "sombre" de moi... Mon principal souci c'est me rendre disponible à mon enfant pour l'accompagner malgré mes béquilles..

Par contre, ma préoccupation première et objectif principal c'est assurer à mon enfant un bagage affectif solide par l'amour que je lui porte , un amour basé sur l'écoute de ses sentiments, ses besoins, autant que faire se peut, le dialogue, quel que soit le langage qu'on emploie, afin qu'elle ait l'assurance suffisante pour aller vers les autres, la vie.
J'aimerais arriver avec elle à une base de confiance suffisante afin de pouvoir l'aider concrètement dans une forme de complicité ou de coopération qu'autre chose... J'aime pas les rapports de force et je n'ai pas été éduquée à cela.
J'ai peur que je sois en décalage avec son père sur ce point... Car j'ai une écoute différente je pense... Cela constitue l'un de mes principaux problèmes vis-à-vis d'elle et son avenir.

Dans mon expérience de parent, j'ai remarqué un point important : à quel point les gens se comportent avec les enfants sans vraiment les sentir.. Ils les voient parfois comme des poupées ! Ils ont des stéréotypes vis-à-vis des bébés... J'ai été outrée de voir comment ils me l'arrachaient des bras alors qu'elle dormait parfois pour satisfaire leurs besoins de pouponner... , comment ils imposent ce "bisou" que l'enfant ressent parfois comme une agression au lieu de se contenter d'un regard , d'un sourire qui apprivoise le bébé, je ne sais pas.
Je me suis sentie comme une martienne qui regarde les bébés en tentant d'abord d'être là pour eux, et non le contraire.. Combien de satisfaction égoïste ai-je trouvée autour de moi... ça m'a fait mal au coeur. Je déteste presque le monde adulte vis-à-vis de l'enfant.. Car ils s'émerveillent devant le bébé, mais ne savent même pas respecter une sieste lorsqu'ils partent à parler entre "adultes"... etc.

Ps : pour finir : j'avance en apprenant tous les jours. Mais comme toi Fabs , je trouve peu de personnes avec qui je puisse parler de tout cela profondément. Avoir une vraie réflexion.
Et comme toi coccinelle, les gens me parlent de leurs vécus de parents d'une façon banale. Je me sens une mère à part, qui s'émerveille toute seule depuis le début, et toute seule aussi se noie dans les doutes, et la fatigue quand cela pèse.. Pour les autres, tout est banal.. Sauf que le moindre sourire de ma fille est un moment de pure joie pour moi.. une sorte d'émerveillement vraiment.. etc.

Un enfant nous met face à nos limites aussi et face à nous-mêmes. Ne pas se remettre en question et revoir ses schémas de comportement risque de fausser le chemin... Ô combien je vois le père de ma fille répéter les mêmes schémas appris ailleurs sans les mettre en cause un instant... Et moi me creusant les neurones et la santé à aller m'instruire : forums, lectures, recours à une psychologue, etc. Je n'arrête pas !

Merci de ce dialogue...
J'ai posé mes pensées, ce soir, malgré la fatigue.. Désolée si le texte est peut-être mal structuré.. Mais ce sujet est profond, donc parfois on a du mal à faire une synthèse...

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Fabs le vaurien
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Mûres a écrit :Une sage-femme à la maternité, lors d'une visite où j'ai été très fatiguée, m'a dit : "oui , on abreuve les femmes enceintes de l'idée que la grossesse c'est tout bonheur, mais une grossesse ça fatigue, et c'est normal madame que vous soyez fatiguée..".
J'ai vécu un peu le même soulagement lorsque certaines personnes (professionnels ou proches) ont compris notre choix de refuser toute visite à la maternité. Ca comblait toutes les incompréhensions et messes-basses assassines à notre endroit.
Mûres a écrit : je ne pourrais pas lui épargner une part "sombre" de moi... ..
c'est ce que je me dis aussi me concernant.
Mûres a écrit :Dans mon expérience de parent, j'ai remarqué un point important : à quel point les gens se comportent avec les enfants sans vraiment les sentir.. Ils les voient parfois comme des poupées ! Ils ont des stéréotypes vis-à-vis des bébés... J'ai été outrée de voir comment ils me l'arrachaient des bras alors qu'elle dormait parfois pour satisfaire leurs besoins de pouponner... , comment ils imposent ce "bisou" que l'enfant ressent parfois comme une agression au lieu de se contenter d'un regard , d'un sourire qui apprivoise le bébé, je ne sais pas.
Je me suis sentie comme une martienne qui regarde les bébés en tentant d'abord d'être là pour eux, et non le contraire.. Combien de satisfaction égoïste ai-je trouvée autour de moi... ça m'a fait mal au coeur. Je déteste presque le monde adulte vis-à-vis de l'enfant.. Car ils s'émerveillent devant le bébé, mais ne savent même pas respecter une sieste lorsqu'ils partent à parler entre "adultes"... etc.
bah tu vois, cela fait partie, "entre autres", des stéreotypes dont je faisais allusion plus haut...Et ma façon d'être LE parent de ma fille, c'est d'avoir, à l'époque, envoyer chier toute cette mascarade, mais bon j'en ai subi quelques éclaboussures.
Etre parent, c'est faire valoir son individualité. Et c'est pas simple.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Coccinelle
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Re: La Parentalité

Message par Coccinelle »

j'ai aussi envoyé chié (enfin surtt mon mari car moi j’étais trop naze pour le faire) quelques visiteurs à la maternité, mon mari s'est montré très "ours" envers pas mal de monde qui ne comprenait pas pourquoi, je voulais pas qu'on me touche le ventre enceinte (ben c'est mon ventre pas le leur!!) le fait d'allaiter, de porter en écharpe, m'a facilement permis d'éviter qu'on me demande à le prendre dans les bras.....
Et puis lorsqu'il était tout petit, on engueulait tous ceux qui parlaient trop fort lors qu'il avait la bonté de dormir ailleurs que dans mes bras....
Mais moi c'est pas tant sur ces points si que je me suis sentie différente 'enfin si mais je m'en foutais), c'est un peu plus tard, quand tout mes principes d'éducation du bébé, que j'avais choisi, commençait à ne pas suffire...lorsqu'il a fallu faire face aux colères en public (déjà en privé c'est pas simple) avec le regard désapprobateur des gens, qui soufflaient de coller une baffe, d'étouffer ce que notre gamin tentait comme il pouvait de nous dire. Là j'avais pas encore fait de choix, je savais pas du tout comment nous voulions nous placer face à ces nouvelles difficultés (mais pas comme ce que je voyais autours de moi)...c'est depuis peu que j'ai pu me situer (d'ailleurs depuis il y a moins de crise, il aurait juste fallu que je travaille sur moi même avant, ça lui aurait fait gagner 2 ans de colères à tenter de nous dire ce qu'il ne pouvait exprimer autrement!)....et d'ici peu, viendront d'autres questionnements, d'autres doutes, d'autres réactions à trouver à tâtons.
Depuis peu, j'ai trouvé en moi la force de me faire obéir (à peu près), sans crier (ou presque), de calmer les trop pleins d'émotions en leur laissant la place, comment juste en me trouvant moi même! Il m'aura fallu me "battre" contre mes parents pour qu'ils n'interviennent pas à notre place quand ils viennent nous voir, ils ont du mal à comprendre que nous n'allons pas réagir pour les mêmes raisons qu'eux, et pas au même stade, mais petit à petit ça va dans le bon sens.

Parce que devenir parent, c'est aussi ne plus être que des enfants, notre place dans les générations changent, nous ne sommes plus le dernier maillon, celui qu'on doit protéger, mais celui qui protège aussi....je sais pas pour vous, mais la parentalité est en lien aussi avec ce rôle d'aide inter générationnelle, qui ne doit outrepasser le rôle de la parentalité. Je sais pas si je suis claire, mais c'est quelque chose qui me pose encore des soucis actuellement: la place de parent, celui d'enfant, celui de grand parent, les rôles de chacun interdépendant.

En devenant maman, j'ai longtemps eu peur, que ma mère tente de façon inconsciente de me voler ma place de mère, parce que j'étais sa fille...ceci venant s'inscrire dans une histoire familiale, où sur plusieurs génération c'est la grand mère qui élevait les petits enfants... loin de ma mère cette idée, mais pourtant dans sa façon de faire c'était tendancieux vu de ma porte, il m'a fallu beaucoup de travail sur moi, pour que cette crainte s'estompe surtout une fois que "j'avais pissé plus haut qu'elle pour marquer mon territoire de louve": mes enfants ce sont les miens, et l'éducation se fera à ma manière et celle de mon mari (qui a peu de chose près est pareille)

Je me souviens (une anecdotes pour illustrer ce que je viens de raconter et qui est très certainement incompréhensible) que quand notre aîné avait 15j, c'était le mois d'aout en Corse vers 19h30: donc il devait encore faire 28°....il était en body short, ma mère me dit mais il doit avoir froid, et va chercher une couverture, j'étais pas encore bien sure de moi je n'avais que 15 j de maman et ma mère 28 ans, ça m'énerve car ça se voyait qu'il n'avait pas froid, ma mère me dit il a les mains fraiches, je lui réponds que c'est bien, elle lui met la couverture. Mon mari retire la couverture, et dit non il va avoir trop chaud, je me tais, ne voulant froisser la susceptibilité de ma mère et de sa mère, ni celle de mon mari (avec qui j'étais d'accord sur le fond mais pas sur la forme), je pars et ma mère sort et me demande si mon mari a quelque chose contre elle!! Je pleure, que c'est notre enfant, qu'on sait pas ce qu'on fait mais qu'on le fera quand même, et là non il n'a pas froid, et que non il n'a rien contre elle, ni moi, mais qu'on ne veut surtout pas qu'on dise comment faire quand on ne demande pas....et elle me parle de l'entraide inter générationnelle....j'ai compris où elle voulait en venir, mais pas elle, ce n'est que 5 ans plus tard que j'ai pu lui faire comprendre en partie que nos choix éducatifs étaient les nôtres, ni mieux ni moins bien que les leurs, mais les nôtres adaptés à nos enfants à nos façon d'être à tous les deux, qu'ils ne sortaient pas d'un livre ou pas de "grand mère", qu'on allait les inventer pour qu'ils nous collent à la peau. Et que s'ils n'étaient pas contents tanpis pour eux

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Re: La Parentalité

Message par Zyghna »

Je comprends, il n'est pas aisé de s'affirmer envers en contre tous, et surtout de faire comprendre que nous élevons nos enfants à notre manière, même si elle est différente.
Pendant la grossesse, j'ai mis les choses au clair: je ne voulais pas de conseils, si j'en avais besoin, je les demanderais, ça me gonflait d'en recevoir à longueur de journée. Ce fut tendu sur le coup ^^
Et que dire quand pour la 2ème naissance, mon mari et moi avons annoncé que nous ne voulions voir personne à la maison la première semaine (un passage express ok mais c'est tout), que nous voulions trouver nos marques tous les 4 ensemble. Ma mère a fait la tête pendant quelques temps, mais c'est passé.
La famille nous voit comme un couple un peu à part, bizarre pour certaines choses. C'est comme le fait qu'on part à l'étranger avec nos filles en période scolaire, et qu'ils ont du mal à accepter le fait qu'on puisse largement suppléer l'école pendant ces périodes. Encore un choix parental qui rencontre pas mal d'incompréhension...
"Il est inutile d'être parfait, il faut seulement s'engager et mettre ses actions en cohérence avec ses valeurs" Brené Brown

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Re: La Parentalité

Message par Andamylis »

je préfère la version "eduquer ses enfants" que "élever ses enfants". la seconde fait un peu "bétail"...
si on me demande si mes filles sont bien élevées, je leur dit qu'elles sont bien éduquées. que pour la traite du matin ça ne marche pas. je ne suis pas éleveur... :2deg

Fraises

Re: La Parentalité

Message par Fraises »

Andamylis a écrit :je préfère la version "eduquer ses enfants" que "élever ses enfants". la seconde fait un peu "bétail"...
si on me demande si mes filles sont bien élevées, je leur dit qu'elles sont bien éduquées. que pour la traite du matin ça ne marche pas. je ne suis pas éleveur...
:D1

Edit : Je reviens plus tard pour continuer la conversation sur des points qui m'ont intéressée dans vos posts..

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Joebar
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Fabs le vaurien a écrit :
Mûres a écrit :Dans mon expérience de parent, j'ai remarqué un point important : à quel point les gens se comportent avec les enfants sans vraiment les sentir.. Ils les voient parfois comme des poupées ! Ils ont des stéréotypes vis-à-vis des bébés... J'ai été outrée de voir comment ils me l'arrachaient des bras alors qu'elle dormait parfois pour satisfaire leurs besoins de pouponner... , comment ils imposent ce "bisou" que l'enfant ressent parfois comme une agression au lieu de se contenter d'un regard , d'un sourire qui apprivoise le bébé, je ne sais pas.
Je me suis sentie comme une martienne qui regarde les bébés en tentant d'abord d'être là pour eux, et non le contraire.. Combien de satisfaction égoïste ai-je trouvée autour de moi... ça m'a fait mal au coeur. Je déteste presque le monde adulte vis-à-vis de l'enfant.. Car ils s'émerveillent devant le bébé, mais ne savent même pas respecter une sieste lorsqu'ils partent à parler entre "adultes"... etc.
bah tu vois, cela fait partie, "entre autres", des stéreotypes dont je faisais allusion plus haut...Et ma façon d'être LE parent de ma fille, c'est d'avoir, à l'époque, envoyer chier toute cette mascarade, mais bon j'en ai subi quelques éclaboussures.
Etre parent, c'est faire valoir son individualité. Et c'est pas simple.
Tout pareil, sauf que depuis le temps, mon entourage subit mes façons de faire différentes, tentant parfois de m'imposer leurs points de vues mais toujours sans résultats (sauf quand je le trouve pertinent). je-m’en-foutiste ou pas, le regard des autres, proches ou non, je m'en tape! je fixe mes règle pour moi (pas immuables tout de même) et qu'elles conviennent aux autres ou non... bah c'est pas mon problème. pour notre famille nous les fixons à deux. mais rien empêche d'avoir des règles différentes suivant le cadre et puis j'ai l'habitude d'être mis un peu à l'écart sans pour autant me fermer aux autres.


En ce qui concerne la partie noire, je vie avec des pensées parallèles ce qui ne m'empêche pas d'être disponible pour mon fils en ayant en tête d'autres choses qui ne conviendraient pas au moment où à ce que je souhaite lui transmettre.
Bémol quand même, la partie noire est juste pour reprendre les termes plus haut car pour moi, quelque chose de sombre en soi fait partie de soi et doit être intégré à la personne. sans ça, ce n'est plus la même personne. Et puis la couleur qu'elle a n'est que celle que l'on veut bien lui donner, à savoir ce que l'on va en faire: se construire grâce à elle, ou se détruire à cause d'elle?
Je pense que cette possibilité de se servir de ses qualités comme de ses défauts (ça fait moins glauque que noir) pour avancer fait aussi partie de l'éducation (j'ai pensé un jour à un élevage de mouton perdu dans la montagne mais c'est resté à l'état de pensée.) que je souhaite pour mon fils.
Hors-sujet
@coccinelle: quand je dis m'en sortir mieux lors d'échanges verbaux je parle bien d'ECHANGE et non d'exposé... bien que souvent, plusieurs minutes après la conversation je pense à plein d'autres chose qui auraient été terribles à ajouter à l'échange... pas facile de reprendre une discussion par la suite vielle de quelques jours, semaines voir mois avec la personne qui ne se souviendra plus de ce qu'il avait été dit...
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Fabs le vaurien a écrit : Etre parent, c'est faire valoir son individualité. Et c'est pas simple.
Exactement !
Non c'est pas simple.
L'exemple que tu prends sur les visites à la maternité : pour nous j'avais imposé mon choix à tout le monde. D'autant plus que j'étais briefée par une amie et mon psy qui m'a vivement conseillé de savoir profiter de ces premiers temps avec le bébé afin d'atterrir dans cette nouvelle vie à trois, et en profiter sans les autres...
Mais j'ai dû faire face au flot qui allait venir de la famille (pas la mienne car absente). J'ai senti que j'allais suffoquer.
Il y a un truc que j'ai peu apprécié : le sentiment que chacun vous réclame sa place auprès d'un être qui vient d'arriver.
Pour moi en tant que mère, cela a été très dur car je n'arrivais pas moi-même à trouver mes premiers repères avec ma fille. Je voulais m'habituer à elle, la sentir. Il m'était très difficile de sentir les autres m'envahir dans ma maternité naissante. Je ne trouvais ni ma place, ni la leur. La discrétion attendue de leur part n'était pas au rendez-vous.
Et puis cette envie presque pulsionnelle chez les femmes de porter le bébé à tout prix !!! La grand-mère de ma fille me l'a littéralement arrachée des bras alors que la petite dormait et ça l'a réveillée !
J'ai été choquée à quel point LEUR plaisir de voir cette petite "poupée" passait avant son confort ...

Contrairement à certains d'entre vous, j'ai un compagnon qui n'aime pas choquer l'image sociale, qui ménage les autres au détriment parfois du confort de notre fille.
Je priais les gens qu'on invitait d'être attentifs à ne pas parler trop fort pendant qu'elle faisait sa sieste car mon enfant est très sensible et le moindre bruit la réveille. Sa sieste est le seul moment (qui dure une heure, pas plus) pour que je me repose aussi. Mais son papa lui-même ne faisait pas attention, etc.
Difficile de faire valoir son individualité lorsque les deux ne pensent pas tout-à-fait de la même façon...

Difficile aussi de faire comprendre à la famille de laisser la famille naissante prendre ses repères! Il a fallu que ma psychologue (que j'ai vue d'ailleurs suite à ces conflits) , me fasse remarquer que l'essentiel c'était notre noyau familial naissant.. J'ai presque senti ma place glisser sous mes pieds indirectement...... Comme si LA famille avait la puissance d'un trou noir.
Il a fallu que je me batte fort pour préserver notre cellule, d'autant que mes propres repères ne sont pas solides. Mais c'est dur, car il y a bel et bien un manque de respect parfois vis-à-vis du jeune parent..

C'est très intéressant aussi ce que tu racontes coccinelle sur ton vécu avec ta mère. Ben oui, ce sont ces "bons conseils" alors qu'on n'a rien demandé !!! Et si on les refuse, on est critiqué.

Mon observation du comportement de l'entourage vis-à-vis de l'enfant m'a fait sentir qu'il n'y a pas de réelle communication entre les adultes et l'enfant. Il y a des "kits" de comportement pour enfants. On les applique sans chercher à savoir si cela convient au bébé.
Il faut absolument coller à l'enfant un bisou sur la joue alors qu'il ne veut pas! Mais si on interdit à papi/mamie de le faire, ils sont fâchés ! etc.

Des fois je me sens comme une extraterrestre dans ma façon de concevoir la relation à l'enfant, lorsque je me trouve face à la "belle-famille".. J'ai été outrée d'entendre la grand-mère se réjouir une fois du fait que la petite n'ait pas pu faire sa sieste (à cause de la perturbation qu'a créée sa grand-mère autour d'elle) , car de la sorte elle en a profité! J'ai dit à mon compagnon : une grand-mère qui aime sa petite-fille ne lui dit pas ça !!! Incompréhension.

J'ai souvent été critiquée de "trop protéger" ma fille alors que je cherchais simplement à respecter son rythme et ses besoins vitaux : manger, dormir à son rythme, etc.

De toutes ces observations, j'en suis venue à penser qu'on ne laisse pas la relation à l'enfant naître spontanément : on impose à l'enfant des personnages en rapport avec son père ou sa mère. Il va les respecter sans forcément les apprécier. Au lieu d'être plus subtil et se dire qu'il vaut mieux plutôt créer l'envie chez l'enfant de nous aimer, venir vers nous... C'est ce qui me choque fort dans les familles : les places prêtes-à-prendre.. u peu s'en faut !

Edit : J'ai oublié de commenter ce que tu dis Joebar sur "les défauts" ou la face noire.
Tu as raison quand tu dis : il faut se servir de ses défauts aussi dans l'éducation. Bien-sûr.
Mais en ce qui me concerne, il s'agit de réelles souffrances comme si on avait un handicap physique ; des fois ça me ralentit beaucoup. Mais bien-sûr, étant consciente de tout cela, j'avais dit pensé qu'il vaudrait mieux les transformer en force vis-à-vis de ma fille...
Mais j'avoue ouvertement, et mis à part ce que je viens de dire : il m'est difficile de résoudre cette équation : comment lui cacher mon désenchantement vis-à-vis du monde très souvent... et lui donner cette force de la vie : croire dans le sens des choses et continuer... ! Lorsque souvent l'état du monde , et je n'exagère pas, m'anéantit philosophiquement et moralement.. !!!
Je me dis que la seule palpitation humaine (ou non humaine) lorsqu'un sourire lie deux êtres, peut suffire parfois pour trouver un sens aux choses...
Mais ! Je suis démunie face aux souffrances des autres ; exemple : lorsque quelqu'un perd son enfant tué devant ces yeux par des dictateurs, ou torturé.. Comment trouver le sens !

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Fabs le vaurien
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Mûres a écrit :Il a fallu que ma psychologue (que j'ai vue d'ailleurs suite à ces conflits) , me fasse remarquer que l'essentiel c'était notre noyau familial naissant..
Ben ça, ça a bien falli me valoir d'être mis au pilori ad vitam.
Il y'a un petit moment déjà, lors d'un de ces moments où effectivement je n'avais pas l'impression d'être reconnu pour la place que j'avais (celle du PAPA), j'avais décrété haut et fort, que pour moi, la famille de ma fille c'etait ses parents. Les autres, ce sont des personnes qui gravitent autour d'elle parceque je les y autorise. Oups, que n'avais-je pas dit.( :violent1: ).
Mais en même temps, avec du recul je crois que le problème venait surtout de moi et de la place que je peinais à prendre, et ce sentiment d'être spolié de mon statut parceque je n'avais pas été fichu de me positionner clairement à l’égard de la FAMILLE. Je pense que chacun peut avoir sa place et il me semble important que la génération précédente soit aussi inscrite dans le patrimoine environnementale et affectif de l'enfant (à certains degrés bien sur). Etre parent c'est dans la mesure du possible, l'inscrire dans une temporalité (qui peut donc être générationnelle aussi) Mais il est d'autant plus difficile de trouver le bon dosage, qu'au début, ben on est un peu paumé...alors on se laisse vite envahir. Mais entre nous, je connais peu de personne qui n'ont pas eu ces soucis là, en particulier lorsqu'il s'agit de la belle famille.. :mrgreen:

Sinon, pour revenir au sujet des hommes qui ne savent pas changer une couche, je dirai que je ne constate pas trop ça autour de moi. Les Pères sont plutôt actifs dans le "care-giving' (désolé pour les anglicismophobes). Par contre, si'il s'agit de parler du vécu de Parent....bof bof.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Fraises

Re: La Parentalité

Message par Fraises »

Fabs le vaurien a écrit :Mais en même temps, avec du recul je crois que le problème venait surtout de moi et de la place que je peinais à prendre, et ce sentiment d'être spolié de mon statut parceque je n'avais pas été fichu de me positionner clairement à l’égard de la FAMILLE. Je pense que chacun peut avoir sa place et il me semble important que la génération précédente soit aussi inscrite dans le patrimoine environnementale et affectif de l'enfant (à certains degrés bien sur). Etre parent c'est dans la mesure du possible, l'inscrire dans une temporalité (qui peut donc être générationnelle aussi) Mais il est d'autant plus difficile de trouver le bon dosage, qu'au début, ben on est un peu paumé...alors on se laisse vite envahir.
Tout-à-fait ! Moi aussi, et je pensais cela avant même la naissance de ma fille ! Tout le monde a quelque chose à apporter à l'enfant. Mais tout est dans le dosage, comme tu dis ; trouver les repères, etc.

J'ai un caractère têtu et bizarre: dès que je sens qu'on me DEMANDE les choses, que c'est obligé, qu'il y a un prêt-à-porter relationnel, je fuis ! C'est cela je crois qui me gêne vis-à-vis de la FAMILLE (je pense que j'aurais eu les mêmes soucis si la mienne était là, ma mère est fatigante et dominante).
Si par exemple, les gens me montrent une discrétion, un sourire sans rien attendre, je vais aller plus facilement vers eux. Et je l'ai sans doute appliqué cela aux relations de ma fille..
Une amie avec qui je discutais de tout cela, m'a fait remarquer que les femmes devenues mères sont très protectrices au début, il y a quelque chose de l'ordre de l'instinct même.
C'est intéressant en tout cas ton témoignage en tant que papa vivant un peu les mêmes doutes et questionnements que je me pose.

Mais tu as raison quand tu parles de cette difficulté à se positionner et trouver sa place. Moi non plus , j'ai pas su la prendre facilement. Je me pose la question d'ailleurs pourquoi cette hésitation à être affirmée dans une place qui nous est naturelle pourtant...
Et puis, je crois que cela questionne notre propre relation à notre enfant...
J'ai la sensation qu'il y a quelque chose qui se situerait dans des strates profondes du psychisme et qui expliquerait peut-être cette espèce de "peur", "gêne" des autres par rapport à nos enfants...Ou est-ce qu'on transfère sur eux une part de notre façon de voir le monde et les relations.. Sans doute!
J'aime pas les relations fausses, et j'ai pas envie que ma fille baigne dans du faux... !!!

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Fabs le vaurien
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Re: La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Mûres a écrit :.Ou est-ce qu'on transfère sur eux une part de notre façon de voir le monde et les relations..
je suppose qu'il y'a de ça.

Je me souviens qu'on m'avait fait la remarque, dans les premiers mois, que je ne parlais pas à mon enfant. Cela m'avait offusqué parceque si il y'a bien quelqu'un qui n'a pas fait de "gouzi gouzi " leur préférant au contraire une grosse pipletterie avec sa môme c'est bien moi.
Mais en fait, c’était vrai.
En public, je ne pipais mot..je me fermais comme une huitre. Mine de rien, ça m'a fait cogiter parceque je me suis vu en tant que premier repères enseigner à mon enfant un rapport au monde fait de personnages situationnellement clivés. un monde binaire, tout ou rien. Bah ça, cette incapacité à m'affirmer en public, c’est ma problématique, pas la sienne. Et il était hors de question que ses premiers moments de vie soit régi par çà. Mes peurs de parent, c’était mes peurs personnelles dont j'avais déplacé l'objet.

Mine de rien, avoir un enfant et s'en occuper suppose de se confronter à l’altérité. Ce miroir qui pointe du doigt tes "petits travers". Et lorsqu'on a mis en exergue cette absence de communication (en public), même si je ne cache pas que j'en ai presqu'atteint un degré de vexation paroxystique sur le moment, mine de rien, ça m'a énormément servi. Parceque cette fois là (entre autres), j'ai mis mon orgueil de coté, et pour mon enfant, j'ai eventualisé le changement. C'est dans ce genre de moments où j'ai clairement senti que je pouvais me décentrer.

J'essaye aujourd'hui et depuis un moment d’écouter tout de même ce qui m'est renvoyé, de faire le tri. Mais je me le permets davantage maintenant parceque j'ai fini par accepter (je pense) que je suis légitime. Légitime dans mon rôle. Cette légitimité a pris le temps pour se faire sa place dans ma tête, dans celle de la maman aussi d'ailleurs. (La place du pere ne se construit-elle pas en premier lieu dans la tête de la mère? ...ouh je me demande si je vais pas me faire rabrouer d'avoir dit ça... :geek1: )

Il s'en passera encore des moments à douter et me questionner, j'en suis certain...(et je vois bien qu'au bout de 4 ans ça continue). je remarque d'ailleurs que ces questionnements évoluent, les certitudes explosent et se reconstituent de façon plus positionnées et matures et n'en sont pas moins intéressants en terme de cheminement..Je ne sais pas trop vers où je vais. Mais quelque soit la direction que je prends, la seule chose dont j’ai la certitude, est que j'ai toute la vie pour tacher de rester le père de mon enfant...
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Fraises

Re: La Parentalité

Message par Fraises »

Je réponds juste à cela puis je reviendrai lire plus attentivement ton post.
Fabs le vaurien a écrit : (La place du pere ne se construit-elle pas en premier lieu dans la tête de la mère? ...ouh je me demande si je vais pas me faire rabrouer d'avoir dit ça... :geek1: )

Pas par moi en tout cas ! ;) Car je le pense aussi et fortement ! C'est la mère qui ouvre le chemin vers la relation au père!

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Joebar
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Re: La Parentalité

Message par Joebar »

Mine de rien, avoir un enfant et s'en occuper suppose de se confronter à l’altérité. Ce miroir qui pointe du doigt tes "petits travers". Et lorsqu'on a mis en exergue cette absence de communication (en public), même si je ne cache pas que j'en ai presqu'atteint un degré de vexation paroxystique sur le moment, mine de rien, ça m'a énormément servi. Parceque cette fois là (entre autres), j'ai mis mon orgueil de coté, et pour mon enfant, j'ai eventualisé le changement. C'est dans ce genre de moments où j'ai clairement senti que je pouvais me décentrer.
tout pareil! j'ai grandis sur certains points d'ailleurs, et aussi la cause de ma présence ici!

Il faut absolument coller à l'enfant un bisou sur la joue alors qu'il ne veut pas! Mais si on interdit à papi/mamie de le faire, ils sont fâchés !
bah pour nous c'est plutôt amusant même, je dirais, comme depuis tout petit nous apprenons à le considérer en personne, comme disait Fabs pas de gouzi gouzi etc et aussi de prendre en compte ses réactions et de le pousser à exprimer ce qu'il souhaite ressent et tout enfin tout ce que dit Mûres, que du coup c'est lui tout seul qui repousse les mamies et autres se faisant trop pressant pour un bisou!!! :D et ça c'est trop drôle de voir la tête de ces personnes!!!!

Et puis cette envie presque pulsionnelle chez les femmes de porter le bébé à tout prix !!!
vécu aussi ou là j'ai fait l'ours après ma belle mère (ce qui m'a valu quelques explication avec ma femme, non pas sur le fond mais la manière dont je l'aie dit...) où celle ci, à peine nous arrivions se jetait sur le petit sans même nous dire bonjour... Maintenant, elle attend que je lui passe mon fils après l'accord de se dernier :D

Mais j'avoue ouvertement, et mis à part ce que je viens de dire : il m'est difficile de résoudre cette équation : comment lui cacher mon désenchantement vis-à-vis du monde très souvent... et lui donner cette force de la vie : croire dans le sens des choses et continuer... ! Lorsque souvent l'état du monde , et je n'exagère pas, m'anéantit philosophiquement et moralement.. !!!
c'est ce que je disais arriver à faire en ayant des pensées "parallèles", un peu comme si je sautais d'une voie à l'autre pour me positionner sur la bonne lorsque je suis avec lui et pour te reprendre "lui donner cette force de la vie : croire dans le sens des choses et continuer" à savoir pour l'instant, à son âge, notre petit cocon et notre bien être qui pour moi est plus important et je vais peut-être paraître dur, mais ce n'est pas parce qu'à côté ils sont malheureux que nous devrions l'être aussi (nous pouvons comprendre leur souffrance sans pour autant la vivre, et une personne qui va bien aide de bien meilleure qualité je crois)... bref il ne faut pas s'oublier non plus face à la famille et au couple mais là est peut être un autre sujet :P
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Re: La Parentalité

Message par Coccinelle »

bien je vois que mes questionnements et mes énervements sur les réactions de la famille et belle famille élargies, ne sont pas que les nôtres....

pas grand chose à ajouter, si ce n'est sur la phrase de Fabs sur le rôle de la mère dans la" légitimation" du rôle du père grâce à la place que laisse celui de la maman, (enfin c'est un peu dans ce sens que j'ai compris la phrase écrite en petits caractères), en effet nous les mamans nous avons un grand rôle à jouer. Tous les jours c'est source de discussion entre mon mari et moi, c'est pas toujours facile pour moi de ne pas critiquer (en bien ou mal d'ailleurs) la façon qu'a de faire mon mari avec les enfants. Mais petit à petit j'apprends aussi à lui laisser plus de place, et surtout de l'aider enfin plutôt de laisser prendre sa place de père telle qu'il la souhaite et non comme moi je la souhaite pour lui!

Sinon, je suis tout à fait d'accord avec Joebar quand tu dis, qu'on peut monter la souffrance du monde, ses inepties, injustices sans pour autant casser la joie de vivre, peut-être juste en étant honnête et que nous mêmes nous ayons trouver un début de sens, un début de réponse à notre vouloir agir, aider...

Quant aux conflits intergénérationnels sur le nouveau noyau familial en construction, j'ai ai eu (beaucoup notamment avec ma BM qui a dit un foie que je n'étais pas une bonne mère, car j'allaitais longtemps, que je ne laissais pas mon gosse tout seul sur une couverture à 9 mois pendant des heures etc... on a été fâchée plus d'un an, et au final son reproche je l'ai pris pour un compliment car heureusement nous n'avons pas suivi la même voie qu'elle!!), et j'en aurais encore, maintenant que je me suis trouvé, il me sera beaucoup facile de résister à la culpabilisation (parce que nous faisons pas komilfo, parce que nous n'avons pas pris de pincettes pour remettre les gens à leur place de non parent ) tantpis c'est comme ça!

Andamylis
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Re: La Parentalité

Message par Andamylis »

Je retrouve aussi similitudes dans le post de coccinelle. Les conseils de nos parents qui n'ont plus eut de nourrisson depuis plus de 30 ans... Des choses ont évoluées depuis, et nous avons aussi nos propres choix et directions a prendre. Tout a commencé avant la naissance, avec le choix des prénoms qui ne plaisait pas pour X raisons. Nous avons tenu bon et meme si certaines personnes n'ont pas aimé sur le moment qu'on les envoie se promener dés qu'elles abordaient le sujet, aujourd'hui elles reconnaissent leur tords du moment. Il n'y a pas eut que cela. Zyghna a allaité pres de 2 ans chacune de nos filles. Meme si à la fin ce n'etait plus qu'une tétée-calin dans le rituel du couchage du soir, ce simple fait d'allaiter encore en troublait plus d'un. "- quoi? tu allaites encore? moi j'ai allaité 3 semaines et ça a suffit..." Tant mieux pour elle. on ne juge pas.
Nous sommes peut etre passé pour des "originaux" sur le moment, sans avoir chercher a l'etre. On pensait juste a nous. On écoutait les avis des autres et on faisait nos choix apres avoir eu d'autres sons de cloches.
bref. nos filles vont bien, nous aussi :wink: , et c'est la seule chose qui nous importe maintenant, meme si dans leur jeune age il y a eu de la "tole froissée" coté famille et/ou amis.

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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

Salut à tous,
On était en train de parler de comment échanger autour de la douance avec ses enfants avec Marco sur sa présentation quand on s'est dit que ce serait bien de créer un sujet pour ça. Melle Rose nous a indiqué qu'une discussion sur la parentalité était en cours, et voilà-t-y pas que je découvre vos 7 pages de conversations soutenues. Dommage que je ne l'ai pas vue avant. J'ai envie de répondre plein de choses, alors je le ferai petit à petit pour pas en faire des tartines.
Je voulais d'abord savoir si c'est le lieu pour parler de cela ou bien c'est trop spécifique. Il me semble que vous avez surtout abordé la petite enfance.
Vos préoccupations me semblent en tout cas correspondre à des parents d'enfant jeunes. Car après, il y a des réponses, d'autres problématiques... En super résumé, disons que l'on est moins dans la projection de "qu'est-ce que je veux de mieux pour mon enfant?" car l'enfant devient lui aussi interlocuteur actif et aide le parent à dépasser ses blocages.
Fabs le vaurien a écrit :Ne pensez-vous pas que dans l'absolu et en theorie,toute parentalité devrait être accompagnée ?
Pour répondre à cela, sans retomber dans les gardes fous qu'à eu raison de préciser Cyrano, je dois d'abord vous dire qu'il existe des structures pour cela. Le problème, c'est qu'on y oriente surtout des parents en difficulté sociale. Quand mon aîné était bébé, nous avons fréquenté ce genre de lieu où pour une fois le parent est invité à jouer avec son enfant ( ils ont plein de matériel pour ça). Des professionnelles sont là pour de façon très subtile amener le dialogue sur les problèmes rencontrés, proposer des solutions, donner des conseils, et repérer les conduites qui peuvent nuire à l'enfant ou au parent.
Pour l'allaitement, il y a aussi la leche ligue ou le Lactarium dont les hôtesses prennent le temps d'écouter et de jouer un peu le rôle de la vieille nourrice expérimentée qu'il y avait jadis dans tous les villages.
La PMI, boudée par toute la petite bourgeoisie (Vous vous rendez pas compte, c'est des bébés de cas sociaux!) est ouverte à tous et pour ma part j'y ai trouvé du personnel plus expérimenté et plus humain qu'une pédiatre libérale. Dans ce genre de lieu, des intervenants proposent également des activités d'éveil dans la salle d'attente, et c'est aussi l'occasion d'échanger au lieu de lire des revues débilisantes. Les parents peuvent s'ouvrir à leur raz le bol, à leurs questionnements et ce donner des tuyaux et du courage.
Après, si Fabs veut parler d'un réel accompagnement psychologique, c'est sûr que c'est l'idéal que chacun fasse son chemin vers sa liberté, mais il est impératif que ce soit sa propre démarche. Sinon, il ne peut aller nulle part. Ceux qui sont passés par là pourront peut être témoigner qu'il faut une volonté d'enfer pour lâcher ses peurs et autres mécanismes de défense lorsqu'il est question de se remettre en question.

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Re: La Parentalité

Message par Joebar »

Zil2blé a écrit : il est impératif que ce soit sa propre démarche. Sinon, il ne peut aller nulle part. Ceux qui sont passés par là pourront peut être témoigner qu'il faut une volonté d'enfer pour lâcher ses peurs et autres mécanismes de défense lorsqu'il est question de se remettre en question.
c'est vrai!!!

Edit:
mais ça me gène que se sujet dérive autour de la douance, tout le monde est parent et son questionnement quelque soit l'âge du/des enfants n'en est pas forcément lié...
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Re: la parentalité

Message par Zil2blé »

Joebar a écrit :j'ai beaucoup de mal avec cette notion de dette, de loyauté avec le désir d'enfant! ah bon? je suis né avec un crédit sur le dos?
Fabs t'a déjà répondu là dessus mais je veux rajouter que la loyauté pour ses parents par exemple est un phénomène reconnu et qui se joue chez nous tous, mais inconsciemment (sinon, ce serait trop facile de tout jeter aux ronces)
Lorsque l'on veut se détacher de réactions de loyauté qui nous gênent, il faut d'abord en prendre conscience.
Joebar a écrit :Etre parent m'a rapproché des miens (en tant que fils: je les comprends mieux, pis c'est bizarre, du coup je me dis "mais ils ont fait quelque chose avant nous! mais quoi? comment c'était pour eux avant nous? quelle vie de jeune, d'ado, de jeune adulte ils ont eu?"...
Pareil pour moi. Je comprends tout à fait Fabs, Mûre, Zyghna et Maluna qui ont dû marquer leur territoire et se défendre de l'emprise de leurs parents. Mais j'ai eu de la chance d'avoir des parents plus cools, ou peut être que je me suis opposé à eux plus tôt, je sais pas, mais moi, d'être père, ça m'a réconcilié avec eux. C'est là que j'ai commencé à leur pardonner leurs erreurs (à les comprendre, en fait).
Après, je me suis dit rapidement que mon enfant n'était pas ma propriété. Je ne peux pas maitriser complètement sa vie. De toutes façons un jour où l'autre ils nous échappent, ils tracent leur petit bonhomme de chemin. Je trouve qu'il ne faut pas les couper de l'influence des grands parents, de la famille, car c'est les priver d'une richesse dans laquelle ils puiseront quand leurs parents leur feront défaut.
Joebar a écrit : ça me gène que se sujet dérive autour de la douance, tout le monde est parent et son questionnement quelque soit l'âge du/des enfants n'en est pas forcément lié...
Ok, je lancerai un topic spécifique sur comment parler à un enfant de sa douance, peut être au petit salon...
Pour l'âge des enfants, je crois que si il y a des différences dues au fait qu'il n'y a pas que l'enfant qui grandit. Les parents évoluent aussi au gré de ce que les enfants leur renvoie. Un enfant est très fort pour appuyer là où ça fait mal. Et si tu restes sourd, il appuie plus fort! C'est parfois douloureux de se laisser malmener par ces petites demi-portions, mais c'est libérateur!

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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Zil2blé a écrit :
Joebar a écrit :j'ai beaucoup de mal avec cette notion de dette, de loyauté avec le désir d'enfant! ah bon? je suis né avec un crédit sur le dos?
Fabs t'a déjà répondu là dessus mais je veux rajouter que la loyauté pour ses parents par exemple est un phénomène reconnu et qui se joue chez nous tous, mais inconsciemment (sinon, ce serait trop facile de tout jeter aux ronces)
Lorsque l'on veut se détacher de réactions de loyauté qui nous gênent, il faut d'abord en prendre conscience.
Ok, mais je ne comprends pas pourquoi le fait d'être loyal envers ses parents, inciterait à vouloir des enfants...
Zil2blé a écrit :
Joebar a écrit :Etre parent m'a rapproché des miens (en tant que fils: je les comprends mieux, pis c'est bizarre, du coup je me dis "mais ils ont fait quelque chose avant nous! mais quoi? comment c'était pour eux avant nous? quelle vie de jeune, d'ado, de jeune adulte ils ont eu?"...
Pareil pour moi. Je comprends tout à fait Fabs, Mûre, Zyghna et Maluna qui ont dû marquer leur territoire et se défendre de l'emprise de leurs parents. Mais j'ai eu de la chance d'avoir des parents plus cools, ou peut être que je me suis opposé à eux plus tôt, je sais pas, mais moi, d'être père, ça m'a réconcilié avec eux. C'est là que j'ai commencé à leur pardonner leurs erreurs (à les comprendre, en fait).
Après, je me suis dit rapidement que mon enfant n'était pas ma propriété. Je ne peux pas maitriser complètement sa vie. De toutes façons un jour où l'autre ils nous échappent, ils tracent leur petit bonhomme de chemin. Je trouve qu'il ne faut pas les couper de l'influence des grands parents, de la famille, car c'est les priver d'une richesse dans laquelle ils puiseront quand leurs parents leur feront défaut.


bien... comment dire... ce fût plutôt facile pour moi, mes parents ayant divorcés quand j'avais 12 ans,je n'ai pas vu mon papa durant 5 ans ou alors les rares fois, toujours en présence d'autres personnes... du coup prendre de la distance avec mon père a été plutôt imposée et puis je suis l'aîné de 3 ans une et l'autre de 15 ans... et facile de s'opposer à une maman (sans m'étendre sur le pourquoi à cette époque)!
je souhaiterai juste ajouter que mon enfant est UNE de mes priorités tout de même (toutes égales).

Zil2blé a écrit : Ok, je lancerai un topic spécifique sur comment parler à un enfant de sa douance, peut être au petit salon...
merci! parce que si la douance venait à être mêlée à ce sujet, n'ayant pas passer de test et si il s'avérait que je ne sois pas surdoué, je ne vois pas en quoi mes réponses auraient leur place dans un tel sujet, et en quoi elles pourraient vous être utiles car l'auteur, moi quoi, ne correspondrait déjà pas au prérequis du sujet...
bon après peut-être pas, je peux me tromper mais je n'aurais plus de réponses à apporter.


et puis j'arrête le HS

merci.
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Re: La Parentalité

Message par Zyghna »

juste pour préciser que je ne me sens aucune dette envers mes parents. Ils m'ont éduquée suivant leurs méthodes, j'en reprends une partie, tout comme je puise partout. Et je ne me sens absolument pas plus proche d'eux qu'avant d'avoir des enfants, j'ai toujours clairement distingué leurs vies de la mienne,leurs choix des miens. Oui il y a forcément influence, tout comme tout ce qu'on peut vivre peut nous influencer. Mais ma conception de la vie est tellement différente de la leur que ce sont des mondes qui peinent à se mêler.
(Et je n'ai jamais adhérer au fait que l'on doive tout rapporter au passé, aux traumatismes enfantins, mais ça c'est un autre sujet).

Pour la PMI, je n'y ai jamais mis les pieds (de même que je ne suis jamais allé voir un pédiatre) mais je sais que ça existe au besoin. La Leche League, je suis allée à une de leur réunion, elles ont l'avantage d'avoir des intervenantes partout.
Ensuite, l'idée de rencontrer d'autres parents dans des endroits exprès, ça me dérange, faut faire la conversation (déjà que je fais en sorte de ne pas parler aux parents à l'école ^^)! Toujours préféré les bouquins ou internet pour ça ^^


Pour en revenir aux grands-parents, même s'ils n'ont pas leur mot à dire dans l'éducation, nous n'intervenons pas quand nos filles sont chez eux, ce sont à elles de s'adapter. Tout comme chez la nourrice, elles suivaient les règles de la nourrice.
Là, elles sont parties pour 3 semaines en colombie avec leur grand-mère. On sait qu'elles vont avoir un rythme de vie différent, mais c'est toujours une bonne expérience pour les enfants: voir ce qui se fait ailleurs et s'avoir s'y adapter.
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Re: La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Pour la dette, petite précision, il s agit d'un mécanisme inconscient.
Faut pas s' arrêter au sens littéral car elle n'est pas intellectualisee comme tel chez les personnes mais s' exprime au niveau comportementale.

j'ai choisi un versant psycho, mais il n' est pas nécessaire d'en tenir compte pour échanger si vous préférez.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Fraises

Re: La Parentalité

Message par Fraises »

Hello tout le monde,
Fabs le vaurien a écrit :Mine de rien, avoir un enfant et s'en occuper suppose de se confronter à l’altérité.
TOUT-A-FAIT !
Je me trouve dans un cas schématiquement similaire au tien. Je ne suis pas silencieuse en public, mais ex-timide reconvertie en je ne sais quoi (j'ai les deux : une face sociale assez ouverte, et en même temps une retenue issue je crois de ma timidité. Pour m'affirmer, il me faut du temps). Traduction sur le plan de ma relation avec ma fille :
Je l'emmène dans un parc par exemple... Et bien, mon réflexe premier , m'éloigner des gens.. Car je me trouve timidement dans la difficulté , s'il y a d'autres enfants dans le toboggan, de trouver une place pour ma fille... Je transfère sur elle mes propres schémas de peurs et de crainte qui "étaient" (sont toujours quelque part !!) lorsque j'étais enfant, timide, ne sachant pas aller jouer avec les autres...
Consciente de cela, je lutte contre. Donc, heureusement ! ma fille est remarquablement sociable ! (tout le monde nous le dit, elle va facilement vers les autres, parle à tout le monde!). Pour moi, sincèrement c'est un miracle !!! :)))
(Aller, entre nous, je me permets d'exprimer mon sentiment de fierté maternelle.. ).

En tout cas, c'est très intéressant ce que tu as dit Fabs...

@Joebar,
Tes commentaires sur la belle-mère, les bisous, m'ont bien fait sourire! Ton point de vue est intéressant aussi... : laisser les autres se rendre compte eux-mêmes que le bébé ne VEUT pas de leurs câlins imposés !!!
Mais je pose cette question pour avoir vos avis :
pourquoi les mères/belles-mères, les femmes en général ont cette envie de continuer dans un lien presqu'ombilical avec leurs enfants et petits-enfants ??? Il y a un comportement que j'ai remarqué chez toutes les femmes : elles veulent prendre dans leurs bras les bébés (des amies même). Elles veulent PORTER le bébé !
(J'ai ri profondément au fond de moi , car lors de la fête de naissance de notre fille où on avait invité beaucoup d'ami(e)s, les femmes , je vous jure, ont fait presque la queue pour prendre la petite, ou pousser la poussette (on était dans un grand jardin).... Il y en a eu qui avaient été vexées car l'une avait la petite avant elles...!!!!).

Sinon, Joebar, coccinelle : je suis d'accord avec vous sur la question de la souffrance des autres. Avoir une conscience du monde est une chose qui ne doit pas rimer avec casser la joie de vivre.. En tout cas c'était pas ce que je voulais dire !

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Re: La Parentalité

Message par Joebar »

nan mais je saisis bien. je me sens reconnaissant et loyal envers mes parents (sans forcement influencer l'éducation que je souhaite donner à mon fils) mais je ne comprends pas pourquoi ceci engendrerait un désir d'enfant... c'est ce que je voudrais que l'on m'explique dans la citation de Fabs du psychologue.

Plus proche de mes parents parce je les comprends mieux, je ne sais pas trop comment expliquer mais par exemple j'étais en désaccord avec eux sur certains points (et mon désaccord n'a pas forcément changé) mais maintenant je comprends leurs choix et actions et quand je ne comprends pas et que la personne que j'ai en face se braque et n'explique pas... je m'emporte! j'ai besoin de comprendre.
Zyghna a écrit : Et je n'ai jamais adhérer au fait que l'on doive tout rapporter au passé, aux traumatismes enfantins.
Je ne sais pas si c'est en rapport à ma réponse précédente mais je précise que je n'ai jamais eu de traumatismes mais que des apprentissages plus ou moins faciles et que je suis penché sur mon présent et tourné vers mon futur... et j'espère que notre éducation permettra à notre fils de savoir tirer partie du meilleur comme du pire sans l'oublier.

Donc je suis d'accord avec toi. il en va de même pour
Zyghna a écrit : voir ce qui se fait ailleurs et s'avoir s'y adapter.

@Mûres: c'est pareil: moi timide et mon fils qui va si facilement vers les autres. Du coup j'apprends, j'évolue en le suivant, et maintenant je me "délecte" de voir le visage des personne que ce petit bout interpelle, obtient d'eux et parfois restent bouche bée!! Fascinant :D

Pour répondre à ta question, comme ça me vient: "ahhh les femmes et leurs voies impénétrables..." nan mais sinon je ne sais absolument pas et je pense que seules celles qui pratiquent pourraient te répondre...
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Re: La Parentalité

Message par sourizeante »

Fabs le vaurien a écrit : Je me souviens qu'on m'avait fait la remarque, dans les premiers mois, que je ne parlais pas à mon enfant. Cela m'avait offusqué parceque si il y'a bien quelqu'un qui n'a pas fait de "gouzi gouzi " leur préférant au contraire une grosse pipletterie avec sa môme c'est bien moi.
Mais en fait, c’était vrai.
En public, je ne pipais mot..je me fermais comme une huitre. Mine de rien, ça m'a fait cogiter parceque je me suis vu en tant que premier repères enseigner à mon enfant un rapport au monde fait de personnages situationnellement clivés. un monde binaire, tout ou rien. Bah ça, cette incapacité à m'affirmer en public, c’est ma problématique, pas la sienne. Et il était hors de question que ses premiers moments de vie soit régi par çà. Mes peurs de parent, c’était mes peurs personnelles dont j'avais déplacé l'objet.
Je me suis retrouvée un peu dans cette situation. Je vivais ma fille comme un prolongement de moi même, et par conséquent, je nous imaginais soumises aux mêmes peurs, aux mêmes angoisses. J'ai eu du mal à lui laisser SA place, SES réactions. Et qui plus est, je ne lui parlais pas non plus. Je ne faisais que chanter quand j'étais avec elle, ce que je fais quand je suis seule. Elle n'avait pas de place, elle n'était pas AUTRE, elle était moi. Il m'a fallu du temps pour comprendre cela, pas loin d'un an je dirais...
Fabs le vaurien a écrit :
(La place du pere ne se construit-elle pas en premier lieu dans la tête de la mère? ...ouh je me demande si je vais pas me faire rabrouer d'avoir dit ça... :geek1: )
Bien sûr. Je pense que les attentes de la mère vis-à-vis du père de ses enfants est intimement lié au rapport père fille que la mère a elle même vécu. Mais la place du père est aussi lié au vécu du père, à sa propre relation avec l'autorité notamment. Au delà de cela, il y a souvent une vraie différence entre l'attitude qu'on adopte en cercle réduit, et le rôle que l'on joue devant le cercle agrandi (grands parents, proches) et en public... Pas facile d'identifier SA conception de l'éducation quand on est assailli de conseils, d'images factices de la famille (pubs, films ....) .
Fabs le vaurien a écrit :
Il s'en passera encore des moments à douter et me questionner, j'en suis certain...(et je vois bien qu'au bout de 4 ans ça continue). je remarque d'ailleurs que ces questionnements évoluent, les certitudes explosent et se reconstituent de façon plus positionnées et matures et n'en sont pas moins intéressants en terme de cheminement..Je ne sais pas trop vers où je vais. Mais quelque soit la direction que je prends, la seule chose dont j’ai la certitude, est que j'ai toute la vie pour tacher de rester le père de mon enfant...
Mais je te le souhaite, de continuer à douter. Je crois que le doute (positif, pas la suspicion) est la clef de toute relation humaine. Se remettre en cause dans sa compréhension de l'Autre, ne pas s'arréter à ce qu'on capte par son propre prisme.

En parlant de cheminement, ma mère, qui n'est pas parfaite, loin de là, mais qui a quelques bons cotés aimait me dire en substance ceci : Un enfant, on ne le dresse pas , et on n'a aucun droit sur lui. Ce qu'on peut faire de mieux, c'est lui montrer la route qui nous semble la plus sûre, l'accompagner sur un bout de chemin et espèrer qu'il ne se perdra pas ensuite... Pour ma part, c'est ce que j'essaie de faire, d'être une boussole pour mes enfants... Ce qui m'oblige à ne pas perdre le Nord...

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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

sourizeante a écrit : Je pense que les attentes de la mère vis-à-vis du père de ses enfants est intimement lié au rapport père fille que la mère a elle même vécu. Mais la place du père est aussi lié au vécu du père, à sa propre relation avec l'autorité notamment.
Je suis entièrement d'accord. Ma femme m'a laissé la place de père peut être parce qu'elle voulait un père beaucoup plus présent que le sien. Je n'ai eu aucun problème de repères pour trouver ma place vis à vis de mon enfant. Je pense que c'était naturel car mon père avait déjà passé le cap (changer les couches dans les années 70, c'était pas si répandu que ça). Je suis sûrement allé plus loin car mon grand-père paternel m'avait fait des réflexions quand à mon implication trop grande vis à vis de mon fils. C'est sûr que lui ne passait même pas ses vacances avec ses enfants...
Par rapport à la discussion autour des pères qui osent parler de leur "paternitude", ça m'a vraiment beaucoup touché de lire les différents témoignages de pères, pour une fois que c'est pas moi qui fais le premier pas et qui prêche dans le désert...
Je rencontre tout de même quelques pères qui parlent de leurs expériences et doutes, mais c'est peut être parce que je brasse beaucoup de monde.

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