La Parentalité

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Fabs le vaurien
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La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

je souhaiterais d'emblée affranchir ce sujet, de la question de l’Enfant à proprement parler mais plus traiter du « Devenir parent » dans le sens de l’experience intime pour soi, du mouvement que cela constitue.

Etre parent désigne avant tout un ensemble de droits et de devoirs impliquant des responsabilités éducatives, morales, juridiques de la part du père et de la mère. A ne pas confondre avec la parenté qui a trait à l’inscription d’une personne dans une généalogie, la parentalité est un processus dynamique engendrant, inquiétudes, tâtonnements, difficultés, réajustements quotidiens, conseils.

Comme ce processus, bien plus qu’un état, recouvre des dimensions multifactorielles, aux conséquences identitaires importantes en terme de transformations et de « réorganisation des axes identitaires et relationnels de la personnalité (Alain Bouregba, Les troubles de la parentalité p.27.) », la parentalité est une épreuve psychique dont l’issue, n’est pas certaine. Les psychologues (psychanalystes aussi) s’accordent à dire qu’elle se prépare dès l’enfance, s’active et s’actualise entre l’adolescence et la naissance des enfants. La parentalité fait donc écho au système d’attachements initiaux. Cet écho influera sur la manière dont la personne appréhendera l’expérience de sa parentalité.

Devenir parent permet à l’individu de s’inscrire dans la filiation, de perpétuer les générations, et de se distancier envers ses propres parents, en endossant à son tour, des fonctions parentales. D’ailleurs, les systémiciens, Borszormeny-Nagy et Spark, se sont appuyés sur les notions de dette et de loyauté pour décrire le désir d’enfant. « L’individu doit, par loyauté et pour rembourser sa dette à l’égard de la génération précédente, devenir à son tour un parent créditeur en transmettant la vie qu’il a reçue ». ( Didier Houzel, les enjeux de la parentalité p133)

A cela s’ajoute la pression sociétale en terme de compétences parentales (droit et obligation), qui dépendent aussi des facteurs materiels et psychique dont nous disposons. De fait, il n’est jamais simple d’assumer sa parentalité dans son ensemble.
comment vivez vous cette expérience?

Ne pensez-vous pas que dans l'absolu et en theorie,toute parentalité devrait être accompagnée ?
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Sujet très intéressant Fabs !
Merci pour les références que tu donnes aussi et les citations.

J'y reviendrai, là j'ai pas le temps de développer.

Sinon, je crois que tu voulais plutôt dire : "accompagnée" dans cette phrase ? ;)
Ne pensez-vous pas que dans l'absolu et en theorie,toute parentalité devrait être accompagée ?

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Fabs le vaurien
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

oups..je corrige thanks.
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Cyrano
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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Tu entends quoi Fabs par accompagnement ?

Un accompagnement n'est-il pas un risque d'uniformisation des méthodes, et à terme des êtres humains ?

Moi je pense que nous sommes tous riches des erreurs de nos parents.
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Joebar
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

ah ouéééé!!!! bon ... en ce moment au taf mais je reviendrai!!!!
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Fabs le vaurien
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Cyrano a écrit : Un accompagnement n'est-il pas un risque d'uniformisation des méthodes, et à terme des êtres humains ?

Moi je pense que nous sommes tous riches des erreurs de nos parents.
ben oui, je suis entièrement d'accord.
En fait cette réflexion me vient des mesures d'assistance éducative qui peuvent être proposées/imposées par voix judiciaires ou administratives à l'encontre des parents dont les compétences sont mis à mal et ce en vertu de l'article 375 du code civil sur l'enfance en danger. Et je trouve qu'il y'a parfois un fossé entre l'organisme chargé de soutenir la parentalité et le vécu du parents lui -même. Parceque justement, on est dans des considerations d'uniformisation (comme tu dis). Aussi il y'aurait une facon d’éduquer son enfant, d'être parent (normalisée) et de l'autre les déviants...C'est là où ça m’énerve.

Parceque je crois que l’intérêt de l'aide doit s'inscrire plus dans de l'individuel afin que chaque parents vivent de façon la plus sereine possible, sa propre parentalité, adaptée et fidèle à ses références, ses codes, ses valeurs. Afin que le parent accouche de lui même dans cette dynamique. Mon idée n'est pas de soutenir de méthode educative type bien sur..Mais de me dire que ce serait pas un mal que l'idée de coeducation soit inscrite dans les esprits sans jugement de valeur ou appréhension.

J'ai remarqué chez beaucoup de gens qui m'entourrent une difficulté à admettre que tout n'est pas toujours rose, comme s'il fallait à tout prix , préserver l'image du bon parent...Je me dis souvent que bichonner les apparences se fait au détriment de soi, dans l'experience que la parentalité constitue. Et qu'un bon parent n'existe pas...Par contre demander de l'aide, accepter la séparation par triangulation d'autres personnes me semble être du coup, bien plus qu'un signe de difficulté, celui d'une maturité parentale.
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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Accepter de l'aide quand on est parent, c'est, dans cette société, admettre son incompétence. Et la stigmatisation des "mauvais" parents est systématique.

Encore une fois, à mon sens, le gouvernement se plante dans son approche du problème. Les gosses sont absents à l'école ? Punition pour...les parents. C'est tout simplement débile, culpabilisant, clivant, et réducteur.

A quand la vraie question sociétale qui mettra en lumière les limites d'un système entier, où tout le monde est complice de fait ?

On constate la dérive de certains enfants ?
C'est nous qu'on regarde, et notre échec collectif, en tant que société. (Si tant est qu'on considère l'évolution de la jeunesse comme un échec bien sûr)
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Les gosses sont absents à l'école ? Punition pour...les parents. C'est tout simplement débile, culpabilisant, clivant, et réducteur.
Bein je suis pas d'accord!!! j'ai entendu sur une radio, un journaliste disant: grâce à cette fameuse loi qui punit les parents, 98% des enfants sont plus attentifs... ça m'énerve!! d'abord ça n'est pas parce qu'ils sont plus présents en cours qu'ils sont forcément attentifs... ensuite parce qu'il faut faire des lois pour responsabiliser les gens...
Un môme de 16 ans arrêté par la police dit "je veux qu'on me dise non!"... l'irresponsable et celui à punir c'est qui? lui? ou ses parents??? quelqu'un ici a dit que les gens râlent parce qu'ils n'ont pas tout de pré-mâché... bah là c'est pareil, les gens râlent parce qu'ils ont encore des responsabilités...
Ce qu'au final je trouve débile n'est pas la punition aux parents mais qu'il faille une loi pour ça... culpabilisant et tout,... bah peut être plus pour l'enfant.
ce que je remarque de ma petite expérience est qu'être parent, ça prend du temps et beaucoup trop de parents ne pensent qu'à leur personne et laisse l'éducation de leurs enfants à la société.

Comme ce processus, bien plus qu’un état, recouvre des dimensions multifactorielles, aux conséquences identitaires importantes en terme de transformations et de « réorganisation des axes identitaires et relationnels de la personnalité (Alain Bouregba, Les troubles de la parentalité p.27.) », la parentalité est une épreuve psychique dont l’issue, n’est pas certaine. Les psychologues (psychanalystes aussi) s’accordent à dire qu’elle se prépare dès l’enfance, s’active et s’actualise entre l’adolescence et la naissance des enfants. La parentalité fait donc écho au système d’attachements initiaux. Cet écho influera sur la manière dont la personne appréhendera l’expérience de sa parentalité.


Là, pas trop pigé, mais dans l'ensemble je souhaite ne transmettre de mon enfance que ce que j'approuve et pour le reste ce sont mes propres valeurs que je n'aie pas construite plus tôt en me disant qu'un jour je serais parent.

Devenir parent permet à l’individu de s’inscrire dans la filiation, de perpétuer les générations, et de se distancier envers ses propres parents, en endossant à son tour, des fonctions parentales. D’ailleurs, les systémiciens, Borszormeny-Nagy et Spark, se sont appuyés sur les notions de dette et de loyauté pour décrire le désir d’enfant. « L’individu doit, par loyauté et pour rembourser sa dette à l’égard de la génération précédente, devenir à son tour un parent créditeur en transmettant la vie qu’il a reçue ». ( Didier Houzel, les enjeux de la parentalité p133)
Etre parent m'a rapproché des miens (en tant que fils: je les comprends mieux, pis c'est bizarre, du coup je me dis "mais ils ont fait quelque chose avant nous! mais quoi? comment c'était pour eux avant nous? quelle vie de jeune, d'ado, de jeune adulte ils ont eu?"... d’ailleurs un peu aussi pour les vieux (ok ok.. personnes âgées) que je peux croiser) et j'ai beaucoup de mal avec cette notion de dette, de loyauté avec le désir d'enfant! ah bon? je suis né avec un crédit sur le dos?
pour ma part, c'est surtout le plaisir de transmettre, d'apprendre, de guider, de découvrir d'autres voies, construire ma famille, me construire, ressentir l'autre côté du miroir (aimer comme un père et être aimé par son enfant)... en tout cas, je n'aime vraiment pas cette idée de débit/crédit... marre de coller du financier à tout bout de champ...
Un accompagnement n'est-il pas un risque d'uniformisation des méthodes, et à terme des êtres humains ?
un accompagnement peut aussi être du conseil, du savoir et pas forcément une marche à suivre. Je suis preneur de tout savoir et conseils sur l'enfant (bien sur que j'adapte au mien) parce que OUI ça n'est pas facile tous les jours! mais comme pour le manque de repères des enfants, il est important de fixer une ligne (comme point de départ) quand il est nécessaire de prendre des mesures pour des parents qui eux même n'ont pas de repères.
Moi je pense que nous sommes tous riches des erreurs de nos parents.
oui mais pas seulement, aussi et surtout de nos erreurs ET réussites propres.
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Zyghna
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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Toujours la vaste question entre l'idéal et le vécu.
Je pense que des formations pour les parents devraient être mises en place: beaucoup de parents n'ont aucune notion de ce que peut être la psychologie d'un petit enfant et ils foncent droit le nez dans le mur. Quand je vois des parents qui ne savent pas se faire obéir d'un enfant de 2 ans (il ne sait pas parler, donc on ne peut rien lui dire! (dixit le cousin de mon mari), je trouve que les parents sont responsables.
Les aider oui, tout mettre sur le dos du système non! Nous sommes responsables!!!

Nous vivons dans une société paradoxale, qui déresponsabilise les gens tout en les culpabilisant et en les laissant se débrouiller seul. Verdict: vous êtes des incapables, on va vous prendre en charge (on en revient à la manipulation des masses, et ça m'énerve). Combien d'enfants se retrouvent à la DDASS ou maltraités, parce que les parents ont été dépassés?

Oui la vie de parents c'est dur, parce que c'est loin d'être aussi rose qu'on le croyait, parce qu'il faut constamment d'adapter à l'enfant, à chaque enfant, tester, essayer, reconnaître qu'on se trompe. Je trouve en cela qu'être parent est enrichissant.
C'est un juste équilibre à trouver, entre nos projections et la réalité de l'enfant.

Ensuite, il faut voir pourquoi on fait des enfants aussi et les responsabilités que cela implique. Je suis intransigeante là dessus, je pense qu'on ne doit faire un enfant que parce qu'on a envie de créer une vie, pour la combler d'amour et la rendre heureuse. Si on veut juste de la compagnie, autant prendre un chien!

De ce côté, je rejoins Fab's sur le fait qu'on devrait mettre des cours d'éducation, de psychologie de l'enfant, au programme scolaire. La famille constitue la structure clé de notre société et l'éducation devrait primer sur tout!
(je m'emporte, mais c'est un sujet sensible, je suis entourée de personne ayant été à la DDASS et d'éducateur spécialisés, du coup j'en ai vu passer!)
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Zyghna pour son message :
Coccinelle
"Il est inutile d'être parfait, il faut seulement s'engager et mettre ses actions en cohérence avec ses valeurs" Brené Brown

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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Moi j'en ai assez des carcans...
Vous n'avez pas l'impression qu'on est déjà assez sur des rails ?
Sans parler de cas extrêmes comme les enfants placés, il faut laisser un peu de spontanéité dans tout ça, qu'on ne devienne pas une armée de clones, embrigadés dans une façon de penser, de faire, d'apprendre, de dépenser, de respirer, et finalement de mourir.

On est des êtres humains, pas des machines.
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Fabs le vaurien
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

En fait, j'ai peut être, à tord, orienté l'échange en prenant pour appui les situations de famille en difficulté.
Ici, je parle de parentalité de façon générale. Celle qui me concerne, qui concerne beaucoup de personnes ici et en concernera peut- être d'autres dans l'avenir.

De plus, il ne s'agit pas de dire qu'il faut remettre les gens sur les rails Cyrano (en plus c'est un sujet psychologie/santé...pas société), mais plutot de se dire que c'est bigrement complexe que d'être parent et beaucoup de choses se jouent en dépit parfois de notre volonté.
Aussi, lorsque joebar tu dis souhaiter transmettre telles ou telles choses à ton enfant, bah il faut aussi avoir à l'esprit qu'on transmet bien plus qu'on ne l'imagine, ni ne le souhaite..C'est parceque c'est complexe, et que c'est bien d'un processus qu'il s'agit que je trouve que tout parent gagnerait à être aidé, accompagné, soutenu (moi le premier). En ce sens je rejoins Zyghna sur les cours de psycho de l'enfant etc...

Je pense qu'il faut vraiment faire abstraction des enfants de la ddass dans ce sujet (d'ailleurs la ddass n'existe plus depuis un moment :wink: ) parcequ'à trop regarder aux extrêmes, on perd un truc essentiel, soi. C'est de ça qu'il s'agit ici.

Je souhaite donc recentrer mon propos et je voudrais m'appuyer sur le processus de parentalité, selon le pédopsychiatre Didier Houzel (ainsi que son équipe).

il s’est penché sur la question de la parentalité et propose une conceptualisation de celle-ci en mettant en relief un processus complexe qui revêt trois axes : « l’exercice », « l’expérience » et la « pratique » de la parentalité. En fait, le processus de parentalité suppose de parvenir à trouver un équilibre pas trop chaotique entre ces trois aspects dont chacun, interdépendant de l'autre, est susceptible de défaillances (à des degrés variés).

L’exercice de la parentalité : Ici il s’agit de l’aspect organisé et organisateur de la parentalité, qui définit les cadres nécessaires pour le développement d’un groupe, d’une famille, d’un individu. Au travers de ce cadre apparait l’organisation du groupe social et la place accordé à chacun au sein même de cette organisation. Nous pouvons évoquer la généalogie et la filiation existant dans chaque famille. Ce cadre se comprends autant d’un point de vue anthropologique (cf les structures élémentaires de Levi Strauss), juridique (loi sur l’autorité parentale), psychanalytique (complexe d'oedipe).
ici, les dysfonctionnements vont intervenir soit par excès (rigidité dans des exigences qui sont disproportionnées par rapport à l'âge de l'enfant), soit par défaut (difficultés a assumer l'autorité, incitations à des comportements asociaux, discontinuité des liens)

L’expérience (subjective) de la parentalité : est l’axe du ressenti, le fait de se sentir ou non parent de son enfant. Cet axe implique l’affectif et l’imaginaire, et rends compte des décalage qui peuvent exister entre le bébé imaginaire et le bébé réel. Là aussi des exces peuvent se manifester soit en trop (fusion, emprise, confusion intergénérationnelle…) soit en moins (rejet, déception, sentiment d'être persécuté par l'enfant, maltraitance…).
C’est à ce niveau qu’intervienne la question du «désir d’enfant» et, le processus de parentification (préoccupation maternelle primaire-winnicot). Indirectement, cette expérience subjective est à reliée à cette question de dette symbolique.

La pratique de la parentalité : comprend les actes concrets de la vie quotidienne, ces actes pouvant être délégués à d’autres personnes. Cette dimension englobe les soins parentaux quotidiens que les parents ont à remplir auprès de leur enfant : soins physiques, interactions comportementales, pratiques éducatives qui permettront à l’enfant de devenir adulte.
On peut se référer aux travaux sur l’attachement de bowlby et ceux de winnicott (holding etc...)
Là encore des écarts dangereux pour l'enfant peuvent se manifester, soit par excès (surprotection, hyperstimulation et forcing au niveau des apprentissages), soit par défaut (carence dans l'hygiène ou l'alimentation, logement non pensé pour l'enfant, enfant livré à lui-même,absence de suivi médical, manque de stimulation…).

Ces 3 aspects sont indissociables.

Etre parent suppose dans un ideal absolu d'etre dans un dosage équilibré entre ces 3 axes auquel s’ajoute volontiers un quatrieme : le capital social (conditions d’existences des aprents : materielles, cultuelles) Il s’agit d’un axe davantage sociologique, d’un contexte exterieur aux parents, pourtant essentiel dans la mesure ou il peut grandement influer dans la parentalité.

à part ça , ma fille va bien... :wink:

pour complément plus poussé. http://www.reseau-parental50.net/pdf/in ... houzel.pdf
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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Il est évident que toutes nos actions, nos paroles, nos réprimandes etc. ont un impact sur nos enfants. J'en ai trois. Et clairement, en plus de toute l'attention qu'il faut leur apporter, je dois la "doser" cette attention. Chacun est un petit être humain unique, qui a son caractère, sa sensibilité. Ce que je veux inculquer à mes enfants, ce sont des valeurs. Des valeurs qui me tiennent à cœur. A Moi, et à ma femme.

La tolérance, le respect, la liberté, la critique, le recul, et j'en oublie. Ça, c'est mon socle. A partir du moment où je sais que ces valeurs sont bénéfiques pour les futurs adultes qu'ils seront, je pense être sur la bonne voie.

Dans la pratique, des conneries, j'en fais. Aucun doute. Comme tout le monde. Par exemple, chez moi, j'ai complètement abandonné l'idée de reprendre mes enfants sur ces fameux "gros mots" qui font flouter les reportages américains. Un "merde" ou un "putain" qui part quand on se cogne le petit doigt de pied dans le coin d'un meuble, je m'en tape. En revanche, j'y fais entrer la notion de respect. On peut être le plus grossier des êtres humains en employant le langage le plus châtié du monde.

Ce que je veux dire par là, c'est que le mode d'emploi, je ne l'ai pas. Et je ne crois pas que quiconque sur cette planète ait réellement la moindre idée de la façon dont il faut s'y prendre pour élever des enfants. Et j'ai envie de dire tant mieux.

Personne ne mettra les pieds chez moi pour m'expliquer comment élever mes enfants, suite à je ne sais quelle étude pondue par je ne sais quel psy. (Je ne dis pas que certaines familles n'ont pas besoin d'aide, mais en ce qui concerne ce débat, qui évoque les familles sans difficulté particulière, c'est mon avis)

Je le redis, Je suis riche des erreurs de mes parents, et mes enfants le seront des miennes.
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

je dois vraiment mal m'expliquer.
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Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Fabs le vaurien a écrit :je dois vraiment mal m'expliquer.
Non je ne pense pas ! En ce qui me concerne j'ai très bien compris ce que tu voudrais dire. Je suis en train d'écrire d'ailleurs mais jamais le temps de de clore mon propos..

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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Ce que je veux dire Fabs, c'est que ce psy que tu cites, estimera par exemple que j'attends trop de mes enfants. (c'est un exemple). Mais sur quoi se base-t-il pour décider de ça ? de la dernière théorie en vogue ? Comme à l'époque de ce bouquin que j'avais lu, ou soit disant, tout se jouait avant 6 ans, et où aujourd'hui, tous les pédo-psy sont d'accord pour dire que ce sont des conneries ?
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

cyrano, tu restes encore dans cette notion d'uniformisation (etc) alors que le sujet se veut parler d'accouchement de soi.
La question ici est de se demander si un parent n'aurait pas un besoin d’être soutenu dans le PROCESSUS de parentalité ...rien à voir avec le fait d'être remis en question.
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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Fabs le vaurien a écrit : La question ici est de se demander si un parent n'aurait pas un besoin d’être soutenu dans le PROCESSUS de parentalité ...rien à voir avec le fait d'être remis en question.
J'ai très bien compris de quoi il s'agit hein...c'est juste que je rejette de fait (peut-être à tord) l'idée même d'être accompagné sur quoi que ce soit concernant mes enfants. J'ai du mal à imaginer que ce processus ne se mêlera pas de ce qui ne le regarde pas...

Mais encore une fois, je me trompe peut être...
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Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Comment je vis cette expérience de la parentalité ? Le devenir parent ?
Chez la femme, il y a deux phases je pense :
- La phase de la grossesse (et la phase de la pré-conception lorsque l'envie du bébé naît et avec elle une sorte de bébé imaginaire , idéalisé qui continuera dans le ventre) ;
- La phase après la naissance.

Le "devenir parent" se situe concrètement dans la deuxième phase à mon avis. Car la première est une expérience intime ou la future maman vit une épreuve physique à la fois émouvante , initiatique, et bouleversante pour le corps et l'esprit aussi... Cet être qui vit au fond de nous et qu'on protège crée une émotion ineffable et qui le sera davantage à la naissance. Je ne trouve jamais de mots pour décrire cela.. Il y a une part importante du fantasme, de l'instinct ?, je ne sais pas.. Le plaisir de la grossesse et du "donner naissance" est tellement énorme qu'il constitue , selon mon expérience : LA caractéristique principale de cette phase... (je parle des femmes qui vivent leur grossesse harmonieusement).

Dès la naissance, la mère naît aussi... Et c'est là où continue concrètement un chemin de don de soi qui n'a plus rien à voir avec l'expérience physique que la mère a vécue pendant neuf mois couronnée par l'accouchement...

Je dirais qu'à travers mon vécu de parent, j'ai revécu mon histoire et mes liens avec mes propres parents.
Je précise que depuis mon adolescence presque j'avais commencé à réfléchir aux liens parents/enfants puisqu'il fallait que je me débarrasse d'une timidité maladive qui m'empêchait de vivre. En ce sens , l'éducation que je donne à ma fille est inspirée des axes positifs et négatifs de mon propre vécu d'enfant.

Etre parent pour moi c'est d'abord "un don de soi" sans notion de sacrifice. Devenir parent nous fait prendre conscience des générations, et redistribue notre positionnement dans le temps , si je puis dire. Autrement dit : ça nous fait grandir.
C'est une forme de "deuil" qu'on fait avec notre "vie avant l'enfant", notre "moi" et "identité" avant l'arrivée du bébé...
Nous ne sommes plus "seuls", mais responsables d'un être qui dépend de nous et qu'on va aider à atteindre son autonomie.
C'est là où je place la notion du "don de soi".
Dans ma propre expérience, j'ai eu des moments durs et j'ai très bien compris que la vie d'un parent n'est pas rose. Que le parent parfait n'existe pas. J'ai accepté mes limites. Je trouve plus sain de reconnaître cela que prétendre aller à la perfection.
Je n'ai pas hésité à aller voir une psychologue de la famille et de l'enfance , conseillée par la pédiatre de ma fille, afin que je parle un peu des mes problèmes. J'avoue que cela m'a beaucoup aidée.

Je rejoins Zyghna dans ce qu'elle dit sur le désir d'enfant et le pourquoi "faire un enfant" qui va déteindre forcément sur le vécu du parent et l'éducation que l'on donne...

J'ai relevé plein de doutes et d'interrogations chez les parents dans notre société actuelle. Car les structures familiales ont changé. Dans une société traditionnelle, les repères sont quasiment fixes. Mais actuellement les parents sont parfois "seuls" dans cette aventure de la parentalité avec des structures familiales allant de la "famille" monoparentale à la famille recomposée.

Concernant ce que tu dis Fabs à propos de la parentalité accompagnée , je suis de ton avis.
Il ne s'agit pas d'un accompagnement intrusif, forcé ! Mais plutôt de la création de structures qui proposent aux parents qui le souhaitent, ou qui expriment leurs difficultés, de les aider , les écouter, relativiser les choses avec eux. Leur faire comprendre qu'un parent a le droit de craquer, qu'il peut être épuisé par la tâche, etc.
Dans mon expérience, l'écoute d'un professionnel de la petite enfance m'a énormément aidée car j'ai craqué au bout d'un an (je garde ma fille toute seule , je n'ai pas de famille ici, et je dormais très peu la première année de sa vie car j'ai une enfant vive , petite dormeuse, que j'ai allaitée longtemps aussi).

Je suis d'accord avec ce que tu dis dans cette phrase :
Par contre demander de l'aide, accepter la séparation par triangulation d'autres personnes me semble être du coup, bien plus qu'un signe de difficulté, celui d'une maturité parentale.
Ps : J'ai essayé de rassembler toutes mes idées à ce sujet qui inspire énormément de choses. J'espère avoir été claire ! Si des choses vous paraissent vagues, n'hésitez à me le faire savoir ! ;)

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Cyrano
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Re: la parentalité

Message par Cyrano »

Je me rends compte, en relisant le fil en entier, que sur certains sujets, je manque de recul et me laisse emporter par des sensations plus que par une raison posée et analytique.

Désolé Fabs, de n'avoir pas forcément saisi tout de suite le sens que tu voulais donner à cette discussion.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
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Re: la parentalité

Message par Maluna »

J'avais envie de dire que nous devenons parent en meme temps que nos enfants naissent bien sur mais aussi en meme temps qu'ils grandissent. Nous apprenons tous les jours je crois essentiellement en etant "simplement" au contact et a l'ecoute de nos enfants. Je suis d'accord pour dire que l'education que l'on a recu joue un role important car ca constitue notre reference de depart que l'on choississe d'y adherer ou au contraire de s'en distancier. Mais je crois que ce sont aussi, j'ai meme envie de dire surtout, eux, nos enfants, qui font de nous les parents que nous sommes. Nous apprenons de nos erreurs et ces erreurs ce sont eux qui nous les montrent du doigt parfois nous les balance en pleine face. Notre role de parent est en constante evolution, balise de nombreuses remises en question, de nombreux changements de direction, qui peuvent etre parfois drastiques. Et finalement, notre role je crois est autant de montrer le chemin a nos enfants (au travers des valeurs qui nous sont cheres et que l'on essaie de transmettre) que de suivre le chemin que eux nous indiquent. Je ne suis pas la meme maman aujourd'hui qu'il y a 3 ans, 5 ans et je ne serai pas la meme dans 3 ans, 5 ans parce que mes enfants auront grandi, que leurs besoins seront differents, les miens aussi tres certainement (de maman, de femme), que notre relation aura evolue. Nous cheminons tous ensemble, cote a cote, nous soutenant lorsque l'un de nous titube, nous aidant a nous relever lorsque l'un de nous trebuche.
J'ai 3 enfants qui ont au total 4 ans d'ecart, qui sont encore petits et c'est loin d'etre facile, j'en chie pas mal parfois, je craque parfois aussi hein rassurez-vous :wink: Peut-etre est-ce un tableau bien naif, idealise, tres edulcore, un peu trop bisounours que je dresse, je ne sais pas... mais je crois que c'est ma vision de la parentalite :smile:

Edit :

Du coup j'ai pas repondu explicitement a la question. Je ne me sens pas seule face a mon role de parent, je me sens accompagnee par mes enfants (avec mon conjoint of course)

Un accompagnement par un professionnel devrait-il etre systematique? Bof... Ponctuellement si le besoin s'en fait sentir oui, a priori je ne suis pas convaincue... Apprendre a devenir parent c'est aussi un cheminement personnel, voire intime. Sauf cas particulier, gros soucis a regler, c'est pas mal de se prendre en main et de trouver soi-meme et avec l'aide de nos enfants quels parents nous sommes, nous avons envie d'etre.
"La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute" (P. Desproges)

Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

J'aime bien ta vision de la parentalité Maluna et je suis d'accord avec toi.
Nous apprenons et "grandissons" tous les jours , comme tu le dis, avec nos enfants...
Cela me mène à poser la question : c'est quoi au juste notre rôle de parent ? Pourquoi on fait des enfants tout simplement ?
Je ne sais pas si cette interrogation nous mènerait vers un hors-sujet, mais cette question me semble cruciale.
Pour la génération de nos grands-parents ou dans les sociétés traditionnelles, faire un enfant allait de soi ! La question ne se posait pas !
Maintenant, nous choisissons de faire un enfant. C'est un acte, dans la majeure partie des cas, réfléchi, choisi, programmé.
Or, j'ai souvent remarqué que les motivations des parents face à cet acte ne sont pas si claires qu'on le pense...Il y a pas mal de fluctuations... *
Je sépare également et très nettement entre le désir de la femme de devenir mère et celui de l'homme d'être père...

*Je connais deux mères pour qui faire un enfant a été une façon de rompre son sentiment de solitude dans le couple, pour l'une , et pour l'autre : ses enfants lui donnaient LE sens de sa vie, elles n'arrivaient même pas à imaginer qu'ils puissent partir vivre leur vie en dehors du cocon familial...

Je pense aussi à la question du point de vue des hommes! Pour eux, le fait de faire un enfant ne va pas souvent de soi ! Mon compagnon n'avait pas particulièrement envie de faire des enfants.. Pour lui : quand on est en couple, on peut oui, faire des enfants... Mais un désir profond émanant de son propre sentiment n'existait pas! C'est moi qui l'ai amené vers ça. Il est très content d'être père d'ailleurs. Mais compte tenu de l'absence d'un désir initial de faire un enfant, d'où peut découler un projet éducatif et familial, il a fallu du temps pour rééquilibrer l'ensemble afin que chacun trouve sa place dans cette famille naissante. Afin aussi de redistribuer les places vis-à-vis de sa propre famille. Des mélanges peuvent se faire parfois..

J'avais oublié dans mon précédent post de donner un autre exemple sur les possibilités d' "enrichissement " que l'on peut avoir lors de notre quête en tant que parent.
La même psychologue de la famille que je vois de temps en temps propose des ateliers de travail autour de la communication entre les enfants et les parents (valable aussi pour les adultes), selon les travaux d'un psychologue américain.
Il s'agit d'un travail en groupe ; on échange, on débat et on réfléchit ensemble sur cette méthode de communication basée sur la non-violence (violence verbale , etc.).
Des ateliers comme ça, où des parents se rencontrent et échangent sur leurs vécus, enrichissent énormément.
Nous ne sommes pas obligés d'adhérer à tout à 100% ! Chacun est libre de penser ce qu'il veut. Mais l'ouverture à certaines approches autour de la parentalité , aide à se remettre en question et/ou avancer ou régler certaines difficultés.

Je réponds par ma dernière phrase à Cyrano aussi.
J'avais très bien compris ta réticence et le sentiment d'intrusion que tu pourrais sentir. Mais je voulais te dire, et après de longues années d'expérience et de lecture en domaine de psychologie ou confrontation et travail avec un psy, qu'en gardant son esprit critique, personne ne pourrait nous influencer n'importe comment. Ce sont des boîtes à outils comme d'autres, où on pourrait piocher et trouver ce qui nous conviendrait le plus, si je puis dire!
Il faut être acteur dans l'échange avec quiconque : psy ou autre! C'est la seule façon qui nous permette d'avancer vraiment à mon sens... ;)

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Joebar
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Fabs le vaurien a écrit : Aussi, lorsque joebar tu dis souhaiter transmettre telles ou telles choses à ton enfant, bah il faut aussi avoir à l'esprit qu'on transmet bien plus qu'on ne l'imagine, ni ne le souhaite..C'est parceque c'est complexe, et que c'est bien d'un processus qu'il s'agit que je trouve que tout parent gagnerait à être aidé, accompagné, soutenu (moi le premier). En ce sens je rejoins Zyghna sur les cours de psycho de l'enfant etc...
Pas de soucis c'est comme ça que je le vois.
une des nombreuses discutions ou je parle sans être compris et en sens unique a été en ce sens, à savoir dans quelle mesure nos actions, nos choix impactaient consciemment, inconsciemment l'évolution, les comportements présent et futur, la façon de penser de nos enfants...
Après j'ai la chance (je peux le dire) d'avoir une nounou qui s’intéresse aux enfant mais par passion et qui suit toutes les conférences sur l'enfant qu'il peut y avoir. J'éponge tel un buvard tous ses comptes rendus, conseils... que j'adapte bien sûr à ma famille car évidemment nous sommes uniques (comme tout un chacun!).
D'ailleurs une des choses que nous nous sommes dit avec cette nounou, c'est qu'il faudrait intégrer des cours pour parent sur l'enfant etc etc au cursus scolaire par exemple, car rien ne prépare à être parent, à la psychologie de l'enfant, et que souvent cela n'est franchement pas évident d'autant plus si l'on tente d'intégrer les conséquences de notre éducation dans son futur développement psychologique, physique et tout.
Et tout cela n'a rien à voir avec une uniformisation ou je ne sais pas quoi d'autre car outre le parent, chaque enfant réagit différemment s'en contre fout de son éventuel clone... et malgré ça, ils ont quand même beaucoup de points communs entre enfants...
Il faut être acteur dans l'échange avec quiconque
à mon sens l'échange avec l'enfant ne peut se faire sans ça!


Evidemment, cela reste un avis de Papa vu que les femmes différencies dans la parentalité le Père de la Mère... Evidemment il restera des différences physiologiques mais l'approche peut être la même des deux côtés.
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Pour reprendre sur la parentalité:
Je voudrais déjà parler de la culpabilité qu'on fait peser sur la femme enceinte - mélange assez infecte d'infantilisation (les femmes enceintes doivent toujours rappeler qu'elles ne sont pas malades ou invalides) et de bons conseils (il faut prendre soin de toi, de ton enfant, sinon tu es d'avance une mauvaise mère). Bref, ça commence mal si on n'envoie pas paître l'entourage.
Ensuite, le fameux mythe de l'amour maternel inné: quand ma première fille est née, je n'ai eu aucune pulsion d'amour envers elle. Oui on l'avait voulu, mais c'était un petit être que je ne connaissais pas, né de mon corps mais étranger quand même. Tellement différent des projections, et pourtant tellement nous.
Un rapport très complexe à la base. Un enfant, on apprend à le connaître et à l'aimer.

Avec la naissance, la peur apparaît aussi, la peur qu'il arrive quelque chose à son enfant. C'est là aussi que j'ai senti un profond changement en moi. J'étais dorénavant une mère, vivant en parti pour son enfant, prête à beaucoup sacrifier.

Là où je rejoins Fab's sur l'accompagnement, c'est qu'il est parfois nécessaire de trouver des réponses à nos questions de parents. Certaines fois, nous sommes dépassés, même si c'est dur de l'admettre. Des accompagnements pourraient empêcher certains parents de péter les plombs (je ne parle pas forcément de maltraitance, mais dès fois, on se met à hurler, quand bébé hurle depuis des heures, qu'on n'a pas fait une nuit depuis des jours, et qu'on n'arrive pas à le calmer. Bref on craque).
Ensuite, je suis un peu comme Cyrano: j'ai (enfin nous avons) des convictions en matière d'éducation, et il est hors de question de suivre un schéma qui n'y correspondrait pas. Par contre, j'ai beaucoup navigué sur le net pour trouver des info, parce que personne dans mon entourage ne me proposait des idées viables.
Mais avoir la possibilité d'être entouré si l'on en ressent le besoin, c'est important.


Pour la notion plus vaste de parentalité, je dirai aussi qu'être parents c'est apprendre à gérer sa relation de couple, à communiquer, à accepter que l'autre puisse avoir un modèle d'éducation différent. Mais les différences ne doivent pas être cruciales, car sinon le couple ne peut tenir (hormis les cas extrêmes ce n'est pas la parentalité qui cède mais bien le couple, le sacrifice du moi au profit de l'enfant). Je rejoins Fab's dans son explication, il faut réussir à équilibrer tout cela, à trouver le juste milieu entre les projections, la réalité de l'enfant et l'environnement social.
Les parents sont tous pleins de bonnes intentions, de grands rêves pour leur(s) enfant(s), mais la réalité des faits les rattrape vite et peut être brutale certaines fois. C'est sans doute cela qui fait qu'on se sent au final plus proche de ses parents quand on le devient soi-même.
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

personne ne demande de suivre un schéma... je ne vois pas d'où peut vous venir cette idée... bien que, tout le monde suive le même schéma à savoir: vouloir le bonheur et l'épanouissement de sa famille. oO
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Joebar a écrit : Evidemment, cela reste un avis de Papa vu que les femmes différencies dans la parentalité le Père de la Mère... Evidemment il restera des différences physiologiques mais l'approche peut être la même des deux côtés.
C'est possible aussi que les deux se rejoignent... Mais selon mon constat le désir de la femme est différent. Après, femme et homme peuvent se rejoindre dans le projet éducatif, la transmission, etc.
Je connais des hommes qui ont des désirs d'enfant bien intenses.
Zyghna a écrit :Ensuite, le fameux mythe de l'amour maternel inné: quand ma première fille est née, je n'ai eu aucune pulsion d'amour envers elle. Oui on l'avait voulu, mais c'était un petit être que je ne connaissais pas, né de mon corps mais étranger quand même. Tellement différent des projections, et pourtant tellement nous.
Un rapport très complexe à la base. Un enfant, on apprend à le connaître et à l'aimer.
Oui, je suis d'accord avec ta phrase que je mets en gras.
Quant au mythe de l'amour maternel inné... Je ne sais pas ! J'y crois non plus. Mais mon vécu a été différent. Mon enfant, je l'ai désiré profondément. Je considère ma grossesse comme un moment où j'ai quasi "prêté" mon corps à l'enfant qui grandissait au fond de moi.
La naissance est un moment qui me touche au-delà de mon propre enfant. Le moment de l'expulsion de l'enfant est un moment qui me donne les larmes aux yeux pour toutes les femmes qui accouchent ! Je ne sais pas pourquoi!
La mienne , quand elle est sortie, et c'est moi qui ai l'aidée à sortir entièrement, j'ai été émue comme jamais de ma vie. Quelque chose d'indescriptible. Je ne sais pas si on peut parler d'amour ou autre!
Pour moi, la peur dont tu parles est née depuis la première échographie quand j'ai vu le petit embryon bouger ! J'ai senti cette grande responsabilité physique déjà. La naissance n'a été que le prolongement de ce sentiment et la peur allait avec depuis le début. Une sorte de protection sans limites où on sent qu'on peut aller loin pour protéger son enfant. Cette part du sentiment maternel est presqu'instinctive pour moi... elle m'a fait penser aux mamans-chats qui deviennent un peu agressives si on touche leurs bébés ! (pour avoir eu des chats et vu des naissances de bébé chats, je sais de quoi je parle!).

Sinon, pour moi non plus je n'accepterais pas d'intrusion dans mon projet éducatif proprement dit ! Mais je ne pense pas qu'il s'agisse de parler de cela ici. Il s'agit plutôt d'aide aux parents qui se posent des questions, etc.

Je pense sincèrement que les jeunes parents ont besoin d'être entourés d'une façon discrète mais efficace (car il y a "aider" et "aider". Je me passerais bien des aides intrusives ou les "bons conseils" tombent..).
Dans ma culture d'origine, les femmes ne sont jamais seules ; elles sont extrêmement aidées. La famille est toujours à côté (pas d'éloignement géographique). Donc, la mère a tout-à-fait la possibilité de se reposer, récupérer...
La pédiatre de ma fille, me voyant crevée, m'avait dit : "Ici, les femmes sont souvent seules avec leurs mômes, alors que dans d'autres sociétés, ce n'est pas le cas... "

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